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Par
Élisabeth ARROYO
Travail présenté à
Claude Rouillard
Dans le cadre du cours
TXM-1000 : Substances psychotropes et dépendances
Faculté de médecine
Université Laval
27 décembre 2022
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Contexte de la situation :
Opinion critique :
Premièrement, les diverses personnes ayant témoigné sur la raison de leur utilisation du
microdosage de LSD dans l’article d’Olivia Solon mentionnent à répétition l’augmentation de
leurs capacités (Solon, 2016, paragr. 3). Ainsi, l’utilisation de LSD leur permet d’avoir de
meilleure performance au travail, ce qui les pousse à poursuivre leur consommation. Bien qu’il
s’agisse d’une sorte de plaisir indirect qui est obtenu puisqu’ils ont de meilleures performances
au travail, ne seraient-ils pas en train de valoriser un espace de travail toxique ? En arriver à un
point tel où les employés de diverses compagnies et champ d’expertise considèrent la
consommation de drogue à haut risque. Au lieu d’essayer de mettre de l’avant des milieux de
travail plus valorisant et moins compétitif, les travailleurs altèrent le fonctionnement de leur
cerveau pour produire davantage. Il ne faut pas mettre de côté la possibilité que les employés
ressentent une certaine pression de débuter le microdosage pour ainsi atteindre les standards de
performance de l’entreprise.
personnes dans leur milieu de travail en plein « trip » de LSD ? Un haut niveau d’intoxication au
LSD peut mené à un arrêt respiratoire, coma, hyperthermie et bien d’autres qui peuvent être
mortel (Rega, 2021, p.2). Ainsi, il ne faut pas voir une erreur de microdose comme menant à un
simple « trip » plus long et inconfortable.
Sixièmement, quels sont les effets à court terme autre que ceux bénéfiques à la
productivité ? Il a été expérimenté avec des microdoses que le LSD en fait beaucoup plus que
simplement augmenter nos performances. Ainsi, il a été observé que le LSD en vient à modifier
les sensations de douleur des consommateurs. Effectivement, les résultats ont présenté le fait que
les participants pouvaient soutenir des températures froides durant de plus longues durées. Mais
cela n’est pas tout, les participants avaient un niveau de pression sanguine plus élevé que la
normale (Rameakers et al., 2021, paragr.4). Je comprends que le LSD peut mener à un sentiment
de bien rapide ainsi qu’une augmentation des performances professionnelles qui sont fortement
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valorisées dans notre société. Toutefois, il ne faut pas mettre de côté les effets possibles sur le
corps autant psychologiquement que physiquement. Bien que dans l’étude citée plus haut il ne
s’agissait que d’eau à basse température, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les possibilités
de complications médicales. Ou encore, la possibilité d’utiliser le LSD pour camoufler des
douleurs présentes qui devrait avoir été traitée par un professionnel de la santé.
Pour conclure, bien que je réalise que plusieurs utilisateurs voient dans le microdosage de
LSD une voie de secours pour leurs diverses difficultés, je ne pense tout de même pas que la
balance penche pour les bienfaits. Ainsi, je me questionne sur le milieu de vie dans lequel sont les
utilisateurs pour en venir à voir le microdosage d’une drogue à fort potentiel de risques
psychiatriques comme bénéfiques (Rouillard, 2022, diapo. 71). Je m’inquiète de la prise en
popularité de ce type de consommation, car il semble que la possibilité de développer une
dépendance est complètement mise de côté, malgré le faible potentiel addictif du LSD (Rouillard,
2022, diapo. 71). La dangerosité d’acheter des drogues non produites dans un milieu réglementé
semble ne plus avoir d’importance aux yeux des consommateurs. Peut-être que le problème n’est
pas le fait de microdoser le LSD, mais davantage notre société si basée sur la compétition que les
travailleurs ne voient pas d’autres, issus, que de se considérer comme des machines pouvant être
améliorer à outrance (Solon, 2016, paragr. 19). Bien que j’aie parlé seulement du microdosage de
LSD, il ne faut pas mettre de côté la possibilité que les consommateurs en viennent à la recherche
de drogues permettant d’avoir des effets encore plus intenses. En effet, la majorité des personnes
disant avoir cessé l’utilisation de microdose de LSD était à cause d’une diminution de l’attrait
envers la drogue (Hutten, 2019, p.429). Le tout à suivre dans une entreprise multimillionnaire
près de chez vous…
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Annexe
Bibliographie
American Addiction Centers. (2022, 8 septembre). LSD and the Dangers of Microdosing.
https://americanaddictioncenters.org/lsd-abuse.
Baumann, S., Carhart-Harris, R., Nutt, D., Erritzoe, D., et Szigeti, B. (2022, 19 octobre).
Evidence for tolerance in psychedelic microdosing from the self-blinding microdose trial.
https://doi.org/10.31234/osf.io/s4qhf.
Ramaekers JG, Hutten N, Mason NL, et al. (2021). A low dose of lysergic acid
diethylamide decreases pain perception in healthy volunteers. Journal of Psychopharmacology.
35(4), 398-405. https://doi.org/10.1177/0269881120940937.
Solon, O. (2016). Under pressure, Silicon Valley workers turn to LSD microdosing.
Wired. https://www.wired.co.uk/article/lsd-microdosing-drugs-silicon-valley.