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Université Saad Dahlab de Blida

Faculté des Sciences de l’Ingénieur


Département d’Architecture Aoudjehane Mohand Said de Blida

Module : Histoire Critique de l’Architecture (HIM 31)


Année Universitaire : 2007-2008
Responsable du module : Dr. Arch. Mourad BOUTEFLIKA

Cour n°08
Le Corbusier et les Congrès internationaux
d'architecture moderne (CIAM)

I/ La naissance des CIAM


II/ Le Corbusier en tant que protagoniste central

I/ Naissance des CIAM


À la suite de l’exposition du Werkbund de 1927, les CIAM sont inaugurés en
Suisse en 1928, à l’initiative de deux architectes : Le Corbusier et Karl Moser
(1860-1936) et du critique d’architecture Siegfried Giedion.

Les Congrès internationaux d'architecture moderne (CIAM), se définissent


comme un réseau principal des architectes du courant moderne, fondé en 1928
et dissous en 1959, destiné à élaborer et consolider leurs théories, en particulier
urbanistiques.

Destiné à former un cadre théorique à l’architecture moderne, le premier congrès


mobilise une grande partie de l’élite européenne de l’architecture d’avant-garde
et remporte un grand succès. L’organisation des congrès se fonde alors autour
de thèmes « chers aux modernes » :

« Habitat à loyer modéré » pour le deuxième congrès de 1929,


et les « Méthodes rationnelles pour la construction des
groupements d’habitation » pour le troisième congrès de 1930
marquant l’ouverture des CIAM aux autres continents.

Organisé en 1933, le quatrième CIAM débouche sur l’élaboration de la « Charte


d’Athènes » qui place l’habitation au centre des préoccupations urbanistiques, en
désignant quatre fonctions essentielles à l’urbanisme moderne : habiter,
travailler, se cultiver et surtout circuler. Cet ouvrage constituera, par la suite,
la référence de toute une génération d’architectes.

Après cette première période qui fonde leur organisation, les CIAM s’engagent
dans une crise liée à la montée du fascisme en Europe. Le cinquième congrès
« Logis et loisirs » aura tout de même lieu en 1937, mais en l’absence d’une
grande partie de ses membres fondateurs allemands, ces derniers ayant émigré.

Après la deuxième guerre mondiale, le sixième congrès de 1947 donne lieu à une
reformulation des objectifs du mouvement et marque, avec les septième et
huitième congrès « Grille » et « Le cœur de la ville » en 1949 et 1951,
l’influence grandissante des CIAM sur la production architecturale internationale.

Une crise fatale éclate en 1953 au neuvième congrès d’Aix-en-Provence,


conséquence des attaques lancées par les jeunes architectes du groupe Team X
contre la Charte d’Athènes considérée comme vieillissante. Les dixième et
onzième congrès de 1956 et 1959 entérinent l’éclatement définitif des CIAM qui
ne se relèvent pas des violentes critiques signalant le passage difficile de l’utopie
moderne à la réalité des grands ensembles de l’après-guerre.

II/ Le Corbusier en tant que protagoniste central


« L’architecture, c’est le jeu savant, correct et magnifique des formes sous la
lumière ».

Le Corbusier, (1887-1965), architecte, urbaniste et théoricien français d’origine


suisse. Partisan du fonctionnalisme, Le Corbusier a profondément marqué, tant
par son œuvre que par ses écrits, l’architecture du XXe siècle.

Né à La Chaux-de-Fonds (Suisse), Charles-Édouard Jeanneret — dit


Le Corbusier — est le fils d’un graveur-émailleur de montres et d’une
musicienne. À partir de 1900, il suit naturellement des études de gravure-
ciselure à l’école d’art de sa ville natale. Cependant, quatre ans plus tard, il se
dirige vers l’architecture sur les conseils du directeur de son école, Charles
L’Eplattenier. Après un voyage initiatique en Italie puis à Vienne où il s’imprègne
des réalisations architecturales qu’il découvre, il devient dessinateur pour
l’architecte français Auguste Perret (quinze mois entre 1908 et 1909). En 1910,
il travaille quelque temps dans l’atelier berlinois de Peter Behrens, et rencontre
à cette occasion Walter Gropius et Mies van der Rohe.

Deux ans plus tard, le jeune homme entreprend son premier chantier en tant
qu’architecte indépendant, la construction de la villa Jeanneret-Perret à
La Chaux-de-Fonds, dont le résultat est une synthèse de ses premières
expériences d’autodidacte. En 1917, il s’installe à Paris et côtoie le peintre
puriste Amédée Ozenfant, avec lequel il coécrit un manifeste du purisme
(Après le cubisme, 1918). En 1920, celui qui s’appelle encore Charles-Édouard
Jeanneret fonde avec son ami peintre la revue l’Esprit nouveau dans laquelle il
fait paraître, sous le pseudonyme de Le Corbusier, plusieurs articles sur
l’architecture qui suscitent la polémique par leur aspect novateur

II.1 Le Corbusier, théoricien de l’architecture


En 1922, Le Corbusier s’associe en tant qu’architecte avec son cousin ingénieur
Pierre Jeanneret. La publication de ses deux premiers ouvrages — Vers une
architecture (1923), puis Urbanisme (1924) — annonce les axes de recherche
que va prendre l’architecte-théoricien tout au long de sa carrière.

Les cinq piliers de la nouvelle architecture


Dès 1927, Le Corbusier définit les « cinq piliers de la nouvelle architecture » :
Un édifice sur pilotis, libérant le rez-de-chaussée ;
Un plan libre grâce à une structure poteaux-dalles, affranchissant le
bâtiment des murs porteurs ;
Une façade libre, également dégagée des structures porteuses ;
Un toit-terrasse aménageable en espace vert ;
Enfin, des fenêtres en longueur pour augmenter la luminosité des
pièces.

Pour lui, l’architecte est celui qui doit résoudre les conflits sociaux par une
intervention sur l’organisation des espaces urbains et architecturaux. Cette
adaptation de l’architecture à la vie moderne s’accompagne, matériellement :
D’une technologie avancée dans l’utilisation du béton armé,
Du verre et des matériaux synthétiques,
De l’emploi d’éléments préfabriqués
Et, esthétiquement, de l’usage des couleurs « pures », des pilotis,
toits-terrasses et pare-soleil.

Sa contribution à la charte d’Athènes


Animateur aux Congrès internationaux d’architecture moderne (CIAM, 1928-
1956), Le Corbusier participe aux différentes réflexions du congrès, notamment
en 1933 lors de la rédaction de la Charte d’Athènes. Ce texte fondamental dans
la pensée de Le Corbusier énonce les moyens d’améliorer les conditions de vie
urbaine en tenant compte des quatre fonctions principales d’une ville moderne :
habitation, travail, circulation et culture de l’esprit et du corps. En 1943,
l’architecte publie la charte avant de la mettre en application dans ses différents
projets urbanistiques, de la Cité radieuse de Marseille à la ville nouvelle de
Chandigarh.

La maison est une machine à habiter


Le Corbusier s’assure bientôt une audience internationale grâce à son abondante
production théorique (une cinquantaine d’ouvrages au total). Ainsi, en 1935, il
publie la Ville radieuse, recueil de théories urbanistes dans lequel il définit la
maison comme « machine à habiter ». Ces conceptions sur l’habitat sont
précisées en 1950 dans le Modulor, ouvrage fondamental de l’architecture
moderne. Le Corbusier est également l’auteur d’Une maison, un palais (1928),
Quand les cathédrales étaient blanches (1937), la Maison des hommes (1942),
les Trois Établissements humains (1945) et l’Atelier de la recherche.

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