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Le logement social
et les politiques locales
de l’habitat
L’accès au logement :
un axe majeur des
politiques territoriales
P
ermettre à chacun d’accé- demande qui, si elle se concentre
der au logement est un axe dans les territoires les plus urbains,
majeur des politiques terri- s’exprime également dans les
toriales que mènent les élus petites villes et les zones rurales
communaux et intercommunaux. de notre territoire.
C’est un objectif exigeant car la Les lois récentes ont multiplié les
conduite de la politique de l’habi- outils pour faciliter la production de
tat doit être inscrite dans un projet logements et ont renforcé les dispo-
© S. GAUTIER
durable de développement, en cohé- sitifs spécifiques au logement social
rence avec les projets économiques, tant pour en accroître la proportion
Jacques Pélissard,
urbains, environnementaux comme minimale dans les zones tendues, président de
avec l’évolution sociologique du ter- que pour en adapter les condi- l’Association des
ritoire. Il est complexe à mettre en tions d’occupation et les modalités maires de France
œuvre parce qu’il requiert l’interven- d’attribution. Il convient maintenant
tion de nombreux acteurs et niveaux que les maires et présidents d’inter-
de décision. communalité, comme les acteurs
Cet objectif ne peut être atteint du logement social, s’approprient
qu’avec une intervention publique ces nouvelles règles et développent
diversifiée portant aussi bien sur les collaborations nécessaires à leur
la planification urbaine, la produc- mise en œuvre.
tion de foncier constructible, que Afin de les accompagner dans cette
sur le soutien aux programmes démarche, l’Association des maires
de construction, de rénovation ou de France et l’Union sociale pour
d’adaptation des logements. l’habitat ont décidé de réaliser ce
Le logement social tient une place nouveau guide commun permettant
particulière dans la politique de de mettre en perspective l’ensemble
l’habitat parce qu’il répond à la des outils existants, et susceptible,
demande des habitants les plus par l’acquisition d’une culture com-
modestes et participe à la mobi- mune, de faciliter la mise en œuvre
lité sociale et résidentielle des de projets d’habitat, notamment
populations. Les effets prolongés de logements sociaux, adaptés aux
de la crise économique ne font besoins des populations et au déve-
que renforcer son utilité face à une loppement des divers territoires. ◆
L
e logement est devenu une Qui, mieux que l’élu local, est à
préoccupation majeure l’écoute de ces besoins ? Qui, mieux
pour nos concitoyens : coût, que lui, connaît le « marché local »,
accès au logement dès le ses ressources et ses carences ?
© DR USH - THOMAS GOGNY
ENTRETIEN
d’hui à se loger aux prix du marché), fortes attentes par rapport aux orga-
à l’accession facilitée à la propriété et nismes Hlm en matière de réduc-
à la rénovation thermique. Autant de tion de la consommation énergétique
sujets qui visent à redonner, en prio- des logements et de rénovation des
rité, du pouvoir d’achat. logements existants. Autres priorités
selon les maires : la dispersion des lo-
Quel rôle le logement social peut-il gements Hlm au sein de la commune
jouer selon eux en faveur du dévelop- et la mixité au sein du parc, l’adéqua-
pement local ? tion de l’offre et de la demande au
Candidats et maires prêtent au sein du parc social existant et l’ac-
logement social un certain nombre cession sociale à la propriété.
d’atouts au premier rang desquels
figure sa capacité à être un filet de Comment les élus perçoivent-ils les
sécurité pour les personnes confron- organismes Hlm en tant que parte-
tées subitement à un accident de la naires ? Dans quels domaines ce par-
vie. Deuxième atout : il permet de tenariat peut-il être renforcé ?
maintenir un dynamisme démo- Derrière le logement social, c’est
graphique. Le logement est ainsi vu toute l’ingénierie des organismes
© DR
par les maires comme un moyen Hlm qui est appréciée et sollicitée
efficace de rajeunir la population par les élus. Les organismes sont
et de maintenir sur le territoire les jugés positivement sur leurs mis-
Que nous apprend cette enquête services associés à cette population sions fondamentales : qualité des
sur la manière dont les élus envisa- (écoles, crèches, commerces…). Troi- logements, maîtrise de la progression
gent la question du logement sur leur sième atout : les potentialités du loge- des loyers, rigueur sur le plan de la
territoire ? ment social en matière d’innovation gestion. Mais ils sont aussi attendus
Le logement est, avec l’emploi, l’un sociale, architecturale, technique. sur leur capacité à délivrer du conseil
des premiers sujets de préoccupation Les écoquartiers, les résidences et de l’information, en particulier
des citoyens. Il est, on le sait, étroite- intergénérationnelles, les adapta- chez les candidats non sortants. Les
ment lié aux questions d’emploi, de tions de l’habitat aux personnes maires souhaiteraient notamment
pouvoir d’achat et de qualité de vie. à mobilité réduite en sont autant une information homogène, actua-
Pour les élus, élaborer une politique d’exemples. Enfin, ils considèrent le lisée et consolidée au niveau de la
du logement, c’est construire l’ave- logement social comme un véritable commune ou de l’intercommunalité,
nir de leur ville. Le logement joue outil d’aménagement de leur ville. sur l’état du parc social, sur les
à la fois les rôles de révélateur et de demandes des locataires Hlm et sur
moteur du dynamisme de leur com- Quelles sont les principales attentes les besoins de logements Hlm. Un
mune. Les élus sont donc particu- des élus vis-à-vis des organismes Hlm ? partenariat bien établi donc entre
lièrement sensibles, même s’il y a Le logement social est évoqué sys- maires et organismes Hlm, et le sou-
des contrastes géographiques forts, à tématiquement par les candidats et hait des élus qu’il soit renforcé en
l’accès au logement abordable (pour les élus comme l’un des principaux matière de collecte de l’information,
les plus démunis comme pour les outils dont ils disposent pour agir afin de piloter plus finement les pro-
classes moyennes qui peinent aujour- en matière de logement. Ils ont de jets d’aménagement de leur ville. ◆
Parmi les thèmes suivants, lesquels seront Pour chacun des objectifs suivants des MÉTHODE
très débattus dans votre commune pendant organismes Hlm, pouvez-vous dire s’il vous semble DE L’ENQUÊTE
les mois qui viennent ? prioritaire ou secondaire dans votre commune ?
Réalisée du
Le logement, dont le logement Hlm ● Prioritaire ● Important mais pas prioritaire ● Secondaire ● NSP 2 décembre 2013
68 % au 10 janvier 2014,
Réduire la consommation énergétique des logements
La sécurité pour diminuer les charges des locataires 1%
l’enquête « Logement
56 % 76 % 23 % social : perceptions
Les impôts locaux Rénover les logements existants et attentes des
55 % 68 % 24 % 5% candidats et des
L’école Renforcer la mixité sociale maires » a comporté
52 % 54 % 35 % 10 % deux phases : une
L’emploi Se montrer conciliants avec les locataires qui ont première phase
51 %
des difficultés à payer leur loyer d’entretiens conduits
32 % 55 % 9% auprès de six maires
L’environnement
36 %
Rendre plus claires les conditions d’attribution des logements Hlm sortants (ou adjoints)
50 % 35 % 13 %
et de six candidats
Les transports en commun Construire davantage de Hlm pour répondre à la demande d’opposition,
32 % 40 % 37 % 21 %
suivie d’une phase
La circulation Permettre aux personnes modestes de devenir quantitative avec
propriétaires d’un logement neuf
30 %
36 % 40 % 23 % 200 interviews
La propreté
Permettre aux locataires Hlm en place de devenir
par téléphone,
26 % propriétaires de leur logement réalisées auprès de
Le pouvoir d’achat 32 % 38 % 29 % 120 maires sortants
21 % Démolir les tours et les barres Hlm et reconstruire de nouveaux logements et 80 candidats
34 % 20 % 21 % 3% d’opposition.
Selon vous, est-il facile ou difficile pour chacune Selon vous, les logements Hlm doivent-ils
des catégories suivantes de la population être attribués :
de trouver un logement adapté à ses moyens NSP
Uniquement 2%
et à ses besoins dans votre commune ?
aux plus démunis
● Très facile ● Assez facile ● Assez difficile ● Très difficile ● NSP 9%
5%
Les classes moyennes 43 %
7% 51 % 36 % 6% Aux personnes
à revenus modestes
© PIERRE-YVES BRUNAUD
1re partie
Le logement social,
pourquoi ?
e logement est l’une des depuis plusieurs années : évolutions la propriété, permet de trouver des
L principales préoccupations des
citoyens avec l’emploi et le pouvoir
démographiques, évolution de la
composition des familles et des modes
réponses ajustées aux besoins des
territoires. Par ailleurs, le logement
d’achat. de vie, mais aussi évolution des social et ses opérateurs possèdent
Dans tous les territoires, qu’ils soient territoires et de leurs problématiques. des caractéristiques propres qui les
tendus ou détendus en termes Ils sont également liés à une distinguent des autres opérateurs
d’accès au logement, des attentes précarisation des ménages dans de la construction et de l’immobilier :
particulières s’expriment et des un environnement économique plus ces caractéristiques en font des
interpellations sont adressées aux difficile. partenaires pérennes des politiques
élus locaux. Ces besoins sont liés Dans ce contexte, le logement social, de l’habitat dans les territoires.
aux mutations connues par la société en locatif ou en accession sociale à
DR AQUITANIS © F.ACHDOU
Aquitanis, Bordeaux (33)
◗◗◗ pas seulement les plus démunies, Trouver un logement lorsque l’on longueur des délais d’attente. La loi
se loger aux conditions du marché débute dans la vie, que l’on alterne de mobilisation pour le logement et
pose problème. Selon un sondage des stages, des CDD, ou avec un la lutte contre l’exclusion de 2009
récent (1), 55 % des Français, toutes CDI peu rémunéré, est souvent permet de créer des dispositifs sim-
catégories sociales confondues, pen- un parcours semé d’obstacles. Un plifiés pour les moins de 30 ans, qui
sent que leurs enfants auront un jour grand nombre de jeunes adultes peuvent, dans le cadre de la politique
besoin d’un logement social. sont contraints de rester chez leurs locale, obtenir un contrat de bail d’un
parents, d’autres doivent s’éloigner an, renouvelable une fois.
Le logement social de leur ville d’origine pour trou- Depuis plusieurs années, les per-
au cœur de ces enjeux ver un logement locatif accessible. sonnes âgées sont de plus en plus
Pourtant, garder des jeunes dans une nombreuses à se tourner vers les
Le logement social est traditionnel- commune est un gage d’avenir. Plus organismes Hlm. Au fil du temps,
lement le logement « familial ». S’il tard, lorsque ces jeunes fonderont leur logement peut être devenu trop
joue un rôle de solidarité pour les une famille, ils permettront de main- grand, trop cher et souvent éloigné
plus modestes, il a aussi vocation à tenir une classe ou une école, ce qui du centre-ville. En offrant un loyer
accueillir des classes moyennes, des peut s’avérer important pour la vie abordable, une localisation plus
professions intermédiaires, comme en milieu rural. Le logement social proche des services mais aussi des
des instituteurs, des infirmières, constitue alors une solution, même possibilités d’adaptation en cas de
lorsque les prix du marché sont éle- de façon transitoire, pour les aider handicap, le logement social appa-
vés, etc. Il remplit, dans les terri- à démarrer dans la vie. Cependant, raît alors comme une solution. Les
toires, un rôle important en faveur de l’accès au logement social peut être organismes Hlm adaptent leur ges-
la mixité sociale et générationnelle. difficile pour les jeunes, du fait de la tion pour répondre à ces attentes.
Concernant le handicap moteur ou
mental, les organismes Hlm appor-
tent des réponses individualisées en
FOCUS adaptant des logements dans le parc
La diversité de l’habitat et l’obligation des 25 % ou 20% existant et en produisant une offre de
de logements sociaux dans certaines communes logements neufs accessibles, confor-
mément à la loi « handicap »de 2005.
L’article 55 de la loi « solidarité et – les résidences sociales et les logements
renouvellement urbains » (SRU) du foyers de personnes âgées, de personnes Des actions partenariales visent à
13 décembre 2000 a créé l’obligation pour les handicapées, de jeunes travailleurs rapprocher l’offre de la demande,
communes de 3 500 habitants (1 500 en Île- et de travailleurs migrants, s’ils sont notamment par le repérage de l’offre
de-France) appartenant à un EPCI ou à une conventionnés, ainsi que les places dans adaptée existante (conventions avec
agglomération de plus de 50 000 habitants les centres d’hébergement ; les hôpitaux).
comprenant au moins une commune de plus – certains logements à vocation sociale
de 15 000 habitants de disposer d’au moins appartenant aux collectivités locales ou Pour les personnes en situation pré-
20 % de logements locatifs sociaux d’ici à à l’État. caire, en situation de réinsertion,
2020. Son objectif est de renforcer l’offre Les logements en accession sociale à la ou qui connaissent simplement des
de logements disponibles pour les ménages propriété ne sont pas comptabilisés. difficultés, les organismes Hlm pro-
à revenus modestes, et de s’assurer une Les communes qui n’atteignent pas le seuil posent un panel de solutions alter-
répartition équilibrée du logement social sur requis (20 ou 25 %) sont soumises à un
le territoire. prélèvement obligatoire et doivent s’engager natives en logement ou en héberge-
Ce seuil a été relevé à 25 % par la loi du dans un plan de rattrapage comportant des ment : logement très social, CHRS,
18 janvier 2013. Toutefois, le taux de 20 % objectifs intermédiaires triennaux. La loi résidences sociales, maisons relais,
est conservé pour les communes situées de 2013 a renforcé le rythme de rattrapage : logement d’insertion (voir p. 38)
dans des zones où il y a peu de tensions sur 25 % minimum du déficit en 2014-2016, Pour toutes les familles, les orga-
le marché du logement. La loi élargit aussi 33 % en 2017-2019, 50 % en 2020-2022 et
l’appréciation du taux de 20 % aux communes 100 % en 2023-2025. À chaque fin de période
nismes Hlm aident à construire des
de plus de 15 000 habitants hors périmètre triennale, un bilan est établi. Si les communes parcours résidentiels, qui peuvent
SRU en forte croissance démographique(1). soumises au prélèvement n’ont pas tenu leur conduire vers un logement social
Chaque année, un inventaire des logements engagement triennal, le préfet peut engager mieux adapté aux besoins, mais
locatifs sociaux comptabilise(2) : une procédure de constat de carence. Dans aussi vers le logement intermédiaire
– les logements locatifs des organismes ce cas, le préfet fixe par arrêté, pour une
Hlm (à l’exception des logements construits durée maximale de trois ans, le taux de la
ou encore l’accession sociale à la pro-
depuis 1977 et non conventionnés) ; majoration du prélèvement obligatoire qui priété sécurisée. Cependant, le loge-
– les logements locatifs conventionnés (ou ne peut être supérieur à cinq fois le montant ment social ne peut répondre seul à
récemment déconventionnés), soumis à des du prélèvement. toutes les questions et les politiques
conditions de ressources, des autres bailleurs locales de l’habitat doivent veiller à
(EPL, bailleurs privés personnes physiques ou
morales…) ; (1) La liste des communes et agglomérations concernées par mobiliser et à articuler tous les seg-
l’objectif de 20 % est précisée par le décret n° 2013-671 du ments du parc de logements. ◆
– les logements des SEM d’outre-mer et de 24 juillet 2013. Elle est consultable sur www.legifrance.gouv.fr
certaines entreprises minières ; (2) Cf. article L302-5 du code de la construction et de l’habitation.
(1) Baromètre de l’image du logement social, réalisé
par TNS Sofres pour l’USH, mai 2013.
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DR USH © F.ACHDOU
La mixité et la diversité, moteurs de l’action des organismes Hlm
◗◗◗ sous plafond de ressources. Au taires occupants modestes par le biais tion de logements sociaux intervien-
titre de leurs missions sociales, elles de microcrédits (1) ; nent selon des conditions équiva-
accompagnent également des accé- – les entreprises publiques locales lentes à celles des organismes Hlm ;
dants à la propriété et des proprié- (EPL) (2) de construction ou de ges- – en outre, les organismes privés agréés
« maîtrise d’ouvrage d’insertion » (MOI)
par l’État, en majorité d’origine asso-
ciative, interviennent dans le champ
FOCUS du logement très social, des foyers,
Mixité sociale, diversité sociale : des concepts à la pratique des résidences sociales ou des pen-
Les notions de mixité et de diversité sociales d’apparence ou de condition physique »(2). sions de familles.
sont définies par la loi. Elles fixent un cadre S’il est impossible, et sans doute vain, de
pour l’action des organismes Hlm : l’objectif de chercher à déterminer le « bon degré » de mixité Les organismes Hlm
diversité de l’habitat résulte de l’article 16 de la ou de diversité pour que ces personnes ou au service du « mieux vivre
loi d’orientation pour la ville de 1991 et l’objectif groupes coexistent harmonieusement, nous
de mixité sociale des villes et des quartiers est connaissons les effets de l’absence de mixité
ensemble »
inscrit dans la loi de lutte contre les exclusions sociale et ses conséquences.
de 1998 et dans le CCH à l’article L411(1). D’une façon générale, la réalisation de logements Tous les organismes Hlm sont por-
Bien qu’actées par la loi, la diversité et la mixité sociaux nouveaux est une solution pour teurs d’une mission d’intérêt géné-
sociales restent des notions difficiles à définir. permettre de satisfaire une pluralité d’impératifs. ral. Par la réalisation de logements
Loin de se réduire à la seule dimension de Elle représente un enjeu pour les politiques de
locatifs ou en accession à la pro-
l’habitat, elles renvoient à la dimension urbaine l’habitat : davantage de logements sociaux, bien
et notamment aux questions de transports, de répartis sur le territoire des agglomérations pour priété, ils répondent aux attentes
services et d’école. Leur promotion exige des y accueillir différentes catégories de ménages, des catégories sociales qui ne peu-
engagements importants pour aller à l’encontre dont les jeunes et les classes moyennes, ne vent se loger correctement aux prix
de la tendance des marchés à la ségrégation pouvant se loger de façon satisfaisante dans du marché. Ils ont vocation à pro-
territoriale et au souhait de « l’entre-soi ». les conditions du marché. Mais également plus
duire, gérer et adapter des logements
La mixité sociale doit fonctionner comme de logements pour accueillir les personnes
une ligne directrice permanente de l’action défavorisées dans une situation de mixité sociale de haute qualité technique, archi-
locale. Elle renvoie à la question de l’équilibre des villes et des quartiers. tecturale, urbaine et environnemen-
permettant la cohésion sociale et le vivre tale. En ce sens, ils sont au service
ensemble, mais aussi à l’égalité des chances. (1) L’article L411 du CCH et l’article L121-1 du code de l’urbanisme
se réfèrent à une obligation de mixité sociale et urbaine. Les notions du « mieux vivre ensemble » dans
La Halde définit la diversité sociale de manière de mixité et de diversité sont aussi très présentes dans la loi « SRU ». les villes et les quartiers.
large : elle doit être entendue « en termes de Mais on les retrouve également dans la loi « libertés et responsabilités
niveaux de revenu et d’éducation, mais aussi en locales » à propos du PLH, la loi portant engagement national pour le Cette mission sociale engage les
logement et la loi « Dalo ».
termes d’origines géographiques, culturelles, (2) Définition de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et
organismes à produire des logements
ethniques, d’âge, de compositions familiales, pour l’égalité, rapport sur la diversité sociale dans l’habitat, octobre 2007. auxquels sont attachées des obliga-
tions particulières :
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Le logement social,
comment ?
uel territoire veut-on construire d’entreprises. Combiné à d’autres réussite de l’ensemble des politiques
Q pour l’avenir ? Face aux enjeux
de notre société, l’action publique
leviers, il joue un rôle important dans
la prolongation ou l’in˜ échissement
assurant le développement du
territoire.
locale vise à apporter des réponses à des tendances démographiques : La politique du logement sur un
travers un projet de territoire, autour logements pour les familles ou les territoire, c’est l’habitat privé, qu’il faut
de trois axes : emploi, services et jeunes et maintien d’une classe développer ou rénover, mais aussi le
logement. à l’école, logements adaptés à la logement social.
Ce dernier occupe toute sa place dans population vieillissante et soutien au L’objet de cette deuxième partie
ce projet. Il accompagne et renforce secteur des services à la personne, etc. est d’expliquer, à partir des besoins
les politiques de développement Dans ce contexte, mener une politique identifiés, la genèse d’une opération
économique et d’implantation de logement, c’est contribuer à la de logement locatif social.
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◗◗◗ mutation de l’ensemble de l’es- sure ou tout élément d’information Le plan départemental de l’habitat
pace bâti et exposer les modalités per- nécessaire à la mise en œuvre de la (PDH) (4), initié en 2006, vise à faci-
mettant de densifier ces espaces, tout politique de l’habitat. liter la coordination des différentes
en limitant la consommation d’es- politiques de l’habitat sur l’ensemble
paces agricoles, naturels ou forestiers. Les documents du territoire concerné. Il est élaboré
En outre, il doit établir un inven- de programmation de pour six ans. Il peut aider à assurer
taire des capacités de stationnement la politique de l’habitat la cohérence entre les territoires do-
et des possibilités de mutualisa- tés d’un PLH et ceux qui ne le sont
tion des espaces de stationnement. Le programme local de l’habitat (PLH) pas, en particulier dans les territoires
Il comprend une partie d’orienta- (3) est le document stratégique qui ruraux.
tion, le projet d’aménagement et de énonce la politique du logement à
développement durable (Padd). Celui- l’échelon intercommunal pour six Une vue d’ensemble
ci inscrit la commune dans le cadre ans. Il vise à répondre aux besoins en du marché local du logement
plus large du bassin de vie et définit logements et en hébergement, à favo-
les infrastructures nécessaires, mais riser le renouvellement urbain et la Pour être efficace, la réponse aux
aussi les logements attendus. mixité sociale et à améliorer l’acces- besoins en logements doit s’ap-
La loi « Alur » instaure le transfert sibilité du cadre bâti aux personnes puyer sur une stratégie de régula-
automatique de la compétence PLU handicapées. Ceci en assurant entre tion du marché immobilier dans le-
aux intercommunalités (communau- les communes et entre les quartiers quel se situe la commune. À cette
tés de communes et d’aggloméra- d’une même commune une réparti- fin, il est nécessaire d’avoir une vue
tion) au terme d’un délai de trois ans tion équilibrée et diversifiée de l’offre de l’ensemble des logements exis-
suivant sa promulgation. Cependant de logements. tants dans le territoire, selon leur sta-
un mécanisme de minorité de blo- Le PLH est élaboré par toutes les tut d’occupation (locatif privé, loca-
cage permet aux maires de s’opposer communautés de communes com- tif social, accession à la propriété),
au transfert de la compétence PLU au pétentes en matière d’habitat de plus leur nature (individuel ou collec-
niveau intercommunal s’ils rassem- de 30 000 habitants comprenant au tif, taille et typologie des logements,
blent un quart des communes repré- moins une commune de plus de places d’hébergement, etc.), leur qua-
sentant au moins 20 % de la popula- 10 000 habitants, par les communau- lité (vacance, insalubrité, etc.) et leur
tion d’une communauté. tés d’agglomération, les métropoles prix (redevances, loyers, charges,
Lorsqu’il est élaboré par un EPCI, le et les communautés urbaines. prix d’acquisition, etc.). Dans un se-
PLU peut tenir lieu de programme Le PLH comprend un diagnostic cond temps, l’analyse des marchés
local de l’habitat. Il comprend alors sur le fonctionnement des marchés (prix, volume, tendance) et des flux
également un programme d’orienta- du logement et sur la situation de permet d’identifier des produits, des
tions et d’actions où figure toute me- l’hébergement, un document d’orien- quartiers où la demande ne trouve
tation et un programme d’action, avec pas de réponse ou bien l’offre, de
notamment le nombre de logements preneurs.
BASSE-NORMANDIE sociaux à réaliser. Il définit les objec- Dans le secteur privé, l’informa-
Le travail statistique mené par tifs et les moyens de l’amélioration tion est très dispersée : les agences
l’association régionale pour l’habitat social du parc existant et du développe- immobilières et leurs réseaux ou
Basse-Normandie dans le cadre des PLH ment de l’offre, pour l’habitat social les notaires permettent d’avoir une
L’association régionale pour l’habitat social Basse- et privé, en tenant compte de l’équi- connaissance indicative du sec-
Normandie est régulièrement sollicitée par les EPCI libre social. Il inscrit l’habitat dans teur privé en accession ou location.
qui lancent ou actualisent un PLH. Elle participe une logique de développement ter- Dans les marchés les plus tendus,
au diagnostic et au suivi du PLH en fournissant et ritorial qui implique l’urbanisme, les les observatoires des loyers en cours
analysant des statistiques issues des organismes
Hlm, fondées sur des indicateurs homogènes portant transports et le développement éco- d’expérimentation dans 19 sites –
sur le patrimoine existant, l’occupation du parc nomique et social. Le PLH prend éga- à terme dans 28 agglomérations de
social, la demande de logements locatifs sociaux et lement en compte les besoins géné- plus de 50 000 habitants – permet-
les attributions. Sous réserve du respect du secret rés par les projets de renouvellement tront aussi d’avoir une vision fiable
statistique, ces données sont fournies à l’échelle urbain des quartiers, en termes de du niveau des loyers dans les loge-
communale et à celle de l’EPCI avec un zoom sur les
zones urbaines sensibles et une comparaison avec relogement, de reconstitution d’offre ments occupés ainsi que de ceux
le département qui sert de référence. La fourniture de logements abordables et d’objec- proposés à la location.
de ces données fait l’objet d’une convention de mise tifs de peuplement. Il détaille les ac- La demande de logement social,
à disposition gracieuse par laquelle la collectivité tions par commune ou par secteur. Il récemment simplifiée et centralisée
s’engage à faire participer l’association régionale est à noter que les PLH peuvent aussi dans le système national d’enregis-
aux analyses tirées de ces statistiques. Ces résultats
viennent compléter l’analyse des besoins en
comprendre un « volet foncier » per- trement de la demande (SNE), est
logements par zone urbaine réalisée et régulièrement mettant d’identifier les terrains aptes quantitativement mieux cernée que
actualisée par l’association et la Dreal. à la construction et si possible les pro- celle du secteur privé. En revanche,
cédures et outils de leur mobilisation. la compréhension de ses évolutions
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doit mobiliser des dispositifs parta- lution de sa population. Les réponses soins actuels et à venir, en termes
gés de connaissance et de gestion à quelques questions simples consti- d’habitat privé et social, mais aussi
dans les territoires, qui existent dans tuent des indicateurs pertinents des en termes de typologie de logements :
certaines régions, à l’initiative des tendances et des besoins éventuels individuels ou collectifs, grands ou
bailleurs sociaux (voir p. 35). des habitants. petits, etc.
La commune aura aussi tout intérêt La population a-t-elle évolué au Concernant l’habitat social, s’agit-il
à mobiliser les observatoires locaux cours de la période écoulée ? Com- de produire des logements intermé-
de l’habitat ou les diagnostics déve- ment a-t-elle évolué par tranches diaires, sociaux, ou très sociaux (5),
loppés dans le cadre des PLH et des d’âge et par catégories socioprofes- des structures adaptées à des pro-
Scot. Les services locaux de l’Etat, sionnelles ? Quelle est la composi- blématiques spécifiques (travailleurs
les agences d’urbanisme et les asso- tion familiale des ménages (don- précaires, logements de réinsertion,
ciations régionales d’Hlm sont des nées Insee issues du recensement) ? logements pour personnes âgées,
interlocuteurs pour les collectivi- Les revenus de la population évo- handicapées…) ?
tés locales : ils peuvent apporter des luent-ils et dans quel sens (données Pour chaque situation, un pro-
informations ou réaliser des études Filocom de l’administration fiscale) ? gramme de logements, défini en
qui permettent de mieux cerner les Les jeunes ménages trouvent-ils des fonction des besoins locaux, sera la
enjeux des marchés locaux. logements dans leur commune d’ori- réponse aux attentes de la popula-
gine ? Les personnes âgées ont-elles tion et des élus. Chaque opération
Connaître la population des solutions pour continuer à vivre de logement social est unique. Elle
pour anticiper ses besoins dans leur environnement habituel ? s’inscrit dans une problématique
Les inscriptions dans les écoles particulière et constitue une réponse
Inscrire une opération de logements sont-elles en baisse, en hausse ? Des adaptée à la situation. ◆
neufs ou une requalification dans entreprises ont-elles l’intention de
une stratégie globale d’habitat est venir s’implanter sur le territoire ?
indispensable pour répondre dura- Au regard de ces constats, l’offre de (1) Cf. articles L122-1 à 19 du code de l’urbanisme.
(2) Cf. articles L123-1 à 20 du code de l’urbanisme.
blement aux besoins des habitants. logement est-elle suffisante, quanti- (3) Cf. articles L302-1 à 4 du code de la
L’analyse du territoire suppose de tativement et qualitativement ? Ce construction et de l’habitation (CCH).
(4) Cf. articles L302-10 à 12 du CCH.
s’appuyer sur le diagnostic de l’évo- diagnostic permet de définir les be- (5) Voir les types de logements locatifs, p. 23.
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DR USH © F.ACHDOU
Le quartier Transition à Boulogne-sur-Mer (62)
Dans le cadre du nouveau « bail partielle pour les entreprises et exo- Dans le cas d’une opération isolée sur
réel immobilier relatif au logement » nération totale pour les particuliers. une parcelle, la ville peut décider de
(Brilo), une collectivité locale peut Une commune, ou un département, faciliter l’opération en cédant le ter-
de même décider de mettre à dispo- peut aussi exonérer la construction rain, qu’elle aura maîtrisé, au prix de
sition des terrains pour une durée de logements sociaux de leur part de l’euro symbolique ou de l’estimation
de 18 à 99 ans. Le preneur s’en- la taxe d’aménagement. de France Domaine.
gage alors à produire du logement À travers le PLU, la commune précise Dans le cas d’un foncier disponible
« intermédiaire » par la construction le droit des sols, leur destination, et important et d’un projet plus com-
ou la réhabilitation de constructions fixe un cadre pour les actions d’amé- plexe, une opération d’aménage-
existantes, destiné, pendant toute nagement. Ainsi, elle peut faciliter ment, notamment à travers l’outil
la durée du contrat, à être occupé, l’accès au foncier ou la construc- de la zone d’aménagement concer-
à titre de résidence principale, par tion de logements sociaux sur cer- té (ZAC) ou du lotissement (permis
des personnes physiques dont les taines parcelles (voir focus page pré- d’aménager), peut être réalisée : réali-
ressources n’excèdent pas des pla- cédente) ou par la mise en œuvre de sation de logements plus nombreux,
fonds fixés par décret. Ce disposi- certains outils (ZAD, DPU, secteurs de commerces…
tif, réservé aux zones tendues, vise de mixité sociale, ZAC…). Les organismes Hlm sont compé-
à diminuer le prix des logements tents en matière d’aménagement,
en dissociant le foncier du bâti et à Aménager en lien avec tout comme les EPL, et peuvent
assurer la pérennité de la vocation la réalité du territoire réaliser (par exemple en conces-
sociale de ces logements. sion d’aménagement) le projet pour
Les avantages fiscaux pour les terrains La réalisation d’une opération de lo- la collectivité. Dans le cadre de la
cédés en vue de réaliser des logements gements sociaux peut se dérouler procédure d’aménagement de type
sociaux. La commune peut faire suivant plusieurs modes d’interven- ZAC concédée, la ville peut, dans
connaître le dispositif avantageux tion : par exemple en diffus, en lo- certaines conditions, déléguer son
concernant l’impôt sur la plus-va- tissement, en ZAC ou dans le cadre droit de préemption urbain, voire
lue réalisée en cas de vente à un or- d’une opération de renouvellement d’expropriation, à l’aménageur. ◆
ganisme Hlm : exonération d’impôt urbain.
19
Caractéristiques
L e projet de logements souhaité
par la commune doit s’intégrer à
la réalisation d’un projet de ville glo-
son intégration urbaine et à la prise
en compte des contraintes et de
l’environnement du terrain choisi.
et spécificités du logement
social aujourd’hui
bal, alliant les dimensions sociétales, Du point de vue sociétal, ils recher-
économiques et environnementales. chent les conditions d’un bon voisi- Le logement social n’est pas contraint
Les organismes Hlm veillent à la qua- nage, tant dans les espaces privés et par des dispositifs réglementaires
lité architecturale de l’opération, à publics qu’en termes de peuplement spécifiques qui dicteraient les carac-
et de mixité sociale et génération- téristiques des constructions, les sur-
nelle. Les organismes Hlm sont des faces ou les typologies. Chaque réa-
KIENTZHEIM (68) constructeurs et des gestionnaires. lisation est unique et répond à un
Une résidence BBC dans un ancien Ainsi, ils sont sensibles à la problé- cahier des charges précis et concerté.
presbytère matique de la gestion dès la concep- Les logements sociaux aujourd’hui
Les premiers logements aidés dans la commune de tion, ce qui oriente leurs choix en sont des logements qui doivent res-
Kientzheim ont été réalisés dans l’ancien presbytère termes de matériaux de qualité, de pecter l’identité architecturale des
datant de 1821, acquis par la coopérative Colmar fonctionnement et d’usage. Cela lieux et s’intégrer parmi les autres
Habitat en bail emphytéotique. La nouvelle résidence implique une approche des opéra- constructions. La qualité architec-
BBC, Le Clos de Boisgautier, comprend onze
logements : cinq dans l’ancienne construction et six tions par coût global, mais suppose turale a fait l’objet d’une attention
dans la nouvelle. Le tout dans l’enceinte fermée, elle- aussi de limiter les dépenses énergé- particulière par les organismes ; les
même adossée au rempart du Moyen-âge. tiques et d’avoir recours à des éner- logements sociaux actuels sont donc
gies nouvelles. très éloignés des barres d’immeubles
20
21
L a réalisation de logements
sociaux dans un territoire
émane d’une demande de la col-
terme de la construction. Il reste
ensuite présent à travers la gestion
des logements.
confiance ne signifie pas que le parte-
naire doit être unique. De nombreux
élus apprécient de travailler avec plu-
lectivité, qui a identifié un besoin, sieurs organismes Hlm, ce qui permet
ou qui répond à des engagements Choisir un organisme Hlm de faire appel aux savoirs différenciés
pris au niveau intercommunal dans qu’ils apportent.
le cadre du programme local de l’ha- Il existe plusieurs familles d’orga-
bitat. La commune sollicite alors nismes Hlm ; leur existence est liée Choisir un mode opératoire
un ou plusieurs organismes Hlm. à l’histoire. Ces organismes ont des avec l’organisme
Ils peuvent l’aider le cas échéant à compétences partagées, mais aussi
élaborer un diagnostic pour préci- des spécificités. Le choix d’un La réalisation de logements sociaux
ser les besoins. organisme Hlm suppose de s’enga- peut prendre des formes différentes
Régulièrement, les organismes Hlm ger dans la durée avec celui-ci. Il est et ne nécessite pas toujours de
peuvent également contacter les important qu’une confiance s’éta- construire de nouveaux logements.
élus pour leur proposer des projets blisse entre les partenaires. L’expé- La production des logements doit
de logements dans leur commune rience de l’organisme, sa proximité, contribuer à l’harmonie de la ville
pour répondre à des besoins identi- mais aussi sa gestion – visible notam- et peut ainsi aider à valoriser des
fiés par eux. Une fois l’accord trou- ment à travers le patrimoine déjà pos- bâtiments existants en transformant
vé entre la commune et un orga- sédé – sont à prendre en compte avant leur usage.
nisme Hlm, celui s’engage à réaliser de décider de la mise en œuvre d’une La construction de logements neufs en
l’ensemble de l’opération jusqu’au nouvelle opération. Cependant, la location ou en accession à la propriété.
22
Elle permet de renforcer l’offre de Plafonds de ressources en revenus mensuels nets (Plus 2014)
logements dans la commune, mais Catégorie de ménage Paris et communes Île-de-France Hors IdF
nécessite du foncier disponible. limitrophes
L’acquisition-amélioration, qui redonne Une personne seule 2 130 euros 2 130 euros 1 850 euros
vie à des bâtiments anciens ou Deux personnes ne comportant aucune 3 190 euros 3 190 euros 2 470 euros
personne à charge à l’exclusion des jeunes
vétustes, ou change leur usage. C’est ménages
le cas d’anciennes gares, d’hôtels Trois personnes ou une personne seule avec 4 180 euros 3 830 euros 2 980 euros
une personne à charge ou jeune ménage sans
désaffectés, de casernes, d’anciennes personne à charge
écoles ou de logements privés. Ce Quatre personne ou une personne seule avec 4 990 euros 4 590 euros 3 590 euros
dispositif est très utile pour la revi- deux personnes à charge
talisation des centres bourg, mais Cinq personnes ou une personne seule avec 5 930 euros 5 430 euros 4 230 euros
trois personnes à charge
nécessite un diagnostic initial pour
Six personnes ou une personne seule avec 6 680 euros 6 110 euros 4 760 euros
valider la viabilité de l’opération au quatre personnes à charge
regard des normes. Par personne supplémentaire 740 euros 680 euros 530 euros
L’acquisition en Vefa (vente en l’état
futur d’achèvement) par un orga- Caractéristiques des différents produits de logements locatifs sociaux
nisme Hlm de logements construits PLUS PLAI PLS PLI
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24
DR CLAIRSIENNE
Opération d’habitat mixte Cœur de Cauderan, Clairsienne, Bordeaux (33)
Les fonds propres des organismes Hlm. vations de logements dans les pro- nancière. La garantie des opérations
Ils représentent en moyenne entre 8 grammes financés (95 % des cas). d’accession sociale à la propriété est
et 15 % du financement selon le type Quand la collectivité est dans l’in- réalisée par la société de garantie à
d’opération. Compte tenu du renché- capacité financière d’octroyer cette l’accession sociale (SGAHLM). ◆
rissement des coûts de production, garantie ou qu’elle s’y refuse, une
ils sont utilisés de façon croissante garantie payante peut être accordée
par les organismes Hlm. par la Caisse de garantie du logement
locatif social (CGLLS) pour un coût FOCUS
Pour tous, en dehors des prêts de la correspondant à 2 % du montant du
Et le livret A ?
Caisse des dépôts, ces financements prêt. En pratique, ces garanties ne
permettent de bénéficier de droits sont quasiment jamais appelées. L’épargne populaire, collectée à travers le livret A, finance
le logement social, par un mécanisme stable et peu
de réservation sur les logements Indépendamment de sa garan- coûteux pour les finances publiques. L’argent collecté
produits. tie, la CGLLS intervient dès qu’un auprès des épargnants est centralisé à hauteur de 65 %
organisme est en situation de fragilité auprès des fonds d’épargne de la Caisse des dépôts,
Sécuriser les investissements financière: elle aide au retour à l’équi- ce taux ayant été porté transitoirement à 60 % au cours
sur le long terme libre financier en contrepartie d’un de l’été 2013. La Caisse des dépôts peut ainsi délivrer
aux organismes des prêts à très long terme à des taux
plan de rétablissement. Elle peut aussi préférentiels pour construire ou réhabiliter les logements.
Les prêts aux bailleurs sociaux sont intervenir auprès des organismes qui Les prêts financent environ 75 % du montant des
garantis gratuitement par les collec- réalisent un plan stratégique de pa- opérations, ce qui limite le recours aux subventions.
tivités locales en échange de réser- trimoine, en apportant une aide fi-
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26
La gestion du patrimoine
7 par l’organisme Hlm
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29
◗◗◗ mis d’accentuer l’impact sur la l’introduction dans le quartier, par Vers des projets globaux,
transformation de l’image du quar- leur activité de construction, de nou- mieux intégrés aux politiques
tier. Ainsi, la place de l’habitat a été velles formes urbaines et architec- intercommunales
centrale dans ces projets : sur un turales intégrant des dimensions
investissement global de 42 milliards esthétiques, paysagères et environ- La loi de programmation pour la ville
d’euros de 2003 à 2015, 27 milliards nementales. Par des opérations de et la cohésion urbaine du 21 février
d’euros sont consacrés à l’habitat et transformation d’usage et d’aména- 2014 prévoit le lancement d’un nou-
servent à démolir 140 000 logements gement de pieds d’immeubles, ils veau programme de renouvellement
(soit 11 000 par an), reconstruire créent aussi de l’immobilier d’acti- urbain sur la période 2014-2024
133 000 logements sociaux dont vité à des coûts abordables pour les d’un montant de 5 milliards d’eu-
46 % sur site, en réhabiliter 315 000 créateurs d’entreprises ou les ges- ros d’aides de l’Anru, qui ciblera les
et en résidentialiser 345 000. tionnaires de services de proximité. quartiers prioritaires de la politique
Pour conduire dans les meilleures de la ville présentant des dysfonc-
Des acteurs économiques conditions le volet sensible des tionnements urbains importants.
et sociaux qui contribuent à la PRU, à savoir le relogement, qui a En effet, les grands quartiers Hlm
cohésion sociale et à la mixité touché généralement les ménages pris en compte dans le PNRU n’ont
les plus vulnérables, les organismes parfois été traités que partielle-
Le rôle des organismes Hlm dans ces Hlm se sont dotés d’une véritable ment et n’ont pas toujours atteint
projets est plus large que celui de ingénierie sociale en interne. Ils un seuil de transformation durable.
maître d’ouvrage des interventions ont répondu à l’objectif de faire du Par ailleurs, d’autres quartiers, qui
sur leur propre patrimoine Hlm. relogement un facteur d’intégration n’ont pas bénéficié d’interventions
Ils se sont donné les moyens d’être sociale et d’amener les ménages à conséquentes pendant cette der-
acteurs du volet « diversification passer d’un déménagement subi à nière période, sont touchés, à leur
urbaine des projets ». Ils ont déve- la construction d’un projet résiden- tour, par des processus accélérés de
loppé des programmes d’acces- tiel. Pour cela, les organismes se sont disqualification.
sion sociale sécurisée, qui s’avère appuyés sur une écoute et une ana- L’évaluation des avancées et limites
être un produit adapté à la clientèle lyse approfondie des attentes et dif- du PNRU conduit à donner des
potentielle de ces quartiers. Grâce ficultés des ménages, sur des parte- inflexions importantes à ce nouveau
à la TVA à taux réduit et à la prime nariats avec les services sociaux et programme, notamment :
Anru, ils peuvent réaliser des opéra- les associations et sur des outils de – l’articulation du projet urbain et
tions qui visent deux objectifs : sta- suivi de type enquête de satisfaction du projet social sera mieux assurée
biliser les ménages du quartier et post-relogement. par une intégration des PRU dans
de la ville qui sont dans une trajec- Les organismes sont également des le contrat de ville, contrat unique et
toire socio-économique ascendante acteurs sociaux et économiques qui global qui sera le cadre de la nou-
et attirer de nouvelles populations contribuent à la cohésion sociale des velle politique de la ville. Les acteurs
par un bon rapport qualité / prix. quartiers. Ils déploient des moyens locaux auront à concevoir et à parta-
Les organismes Hlm participent à humains et financiers pour assu- ger des projets de territoire intégrés ;
rer une gestion de proximité adap- – le portage des projets à l’échelle
tée aux évolutions urbaines et intercommunale, leur intégration
sociales de leur patrimoine dans dans les PLH et PLU permettront de
STRASBOURG (67) ces contextes. Ils jouent un rôle dans mieux positionner les quartiers dans
Le projet de rénovation urbaine l’insertion par l’économique en tant leur agglomération et de mieux redé-
du quartier du Neuhof
que donneurs d’ordre et employeurs. ployer géographiquement l’offre à bas
Dans ce grand quartier de 7 800 logements et 19 600 Ils se sont ainsi fortement impliqués loyer, trop concentrée aujourd’hui
habitants (7 % de la population de la ville), la centralité
et l’habitat ont été les principaux leviers de la dans la mise en œuvre des clauses dans les quartiers populaires ;
diversification urbaine. La desserte du quartier par d’insertion dans les marchés de la – la place des habitants sera renfor-
une ligne de tramway avec trois stations et la création rénovation urbaine. Ils développent cée par la coconstruction des projets
d’un cœur de quartier avec un programme important par ailleurs des partenariats avec les avec les conseils citoyens et la mise
d’équipements publics ont constitué l’épine dorsale structures d’insertion par l’écono- en place d’une maison du projet
du projet. Une diversification résidentielle a été
introduite par le renouvellement de 300 logements Hlm mique, comme les régies de quar- dans chaque PRU qui constituera le
les plus dégradés et le développement de plus de 500 tiers, participent au montage de lieu de la concertation. Les associa-
logements privés et en accession sociale. chantiers d’insertion et se sont en- tions de locataires seront parties pre-
La diversification par l’immobilier d’activité est gagés dans le programme « emplois nantes de ces nouveaux dispositifs ;
également un volet important du projet qui a bénéficié d’avenir ». Enfin, les organismes Hlm – les dimensions du développe-
du dispositif des zones franches urbaines (ZFU). Ainsi
depuis 2005, 500 emplois ont été créés à l’entrée nord soutiennent les initiatives des asso- ment économique et commercial et
du quartier et le projet de création d’un parc d’activité ciations et des habitants pour créer de la haute performance environne-
devrait à terme créer 1 000 emplois. du lien social et favoriser le « vivre mentale seront davantage prises en
ensemble ». compte dans les nouveaux PRU. ◆
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D e l’enregistrement de la
demande de logement à l’attri-
bution du logement à un ménage,
renforce le rôle de pilotage des EPCI
dans ce domaine.
contribution du parc privé, y com-
pris à travers le conventionnement.
une réglementation détaillée Les objectifs d’attribution Des règles définies au niveau natio-
encadre la procédure. Celle-ci fait des logements sociaux nal et local donnent un cadre aux at-
intervenir différents partenaires : les tributions de logements. La loi fixe
organismes Hlm, responsables de la L’attribution d’un logement locatif ainsi deux conditions à l’accès au
décision d’attribution et les acteurs social est un acte important, effectué logement social : des conditions de
locaux, dont les collectivités locales. à partir de la mise en regard de ressources (voir tableau p. 23) et la
Cette réglementation vise à enca- demandes individuelles, qui peu- citoyenneté française ou, pour les
drer les attributions et à organiser vent être complexes ou délicates, personnes étrangères, un titre de
l’enregistrement et le traitement des avec une offre disponible. Elle séjour régulier.
demandes, mais aussi à garantir les s’effectue dans le respect de règles
droits des demandeurs de logement. d’attribution définies par le code Au niveau national, le CCH détermine
L’article 97 de la loi « Alur » fait évo- de la construction et de l’habitation plusieurs grandes catégories de per-
luer certaines de ces procédures et (CCH), règles qui sont parfois décli- sonnes prioritaires :
nées localement. – les personnes en situation de han-
L’attribution doit veiller au respect dicap ou les familles ayant à leur
de la mixité sociale des villes et des charge une personne en situation
FOCUS quartiers. Elle participe à la mise en de handicap ;
Qu’est-ce que le droit au logement opposable ? œuvre du droit au logement, pour – les personnes mal logées, défavo-
satisfaire les besoins des personnes risées ou rencontrant des difficultés
Institué par la loi du 5 mars 2007, le droit au logement
opposable (Dalo) se veut une réponse à la crise du de ressources modestes ou défavo- particulières de logement pour des
logement abordable et aux situations de mal logement risées. Elle doit aussi prendre en raisons d’ordre financier ou tenant
mises en évidence depuis plusieurs années par les compte la diversité de la demande à leurs conditions d’existence ;
associations. Il ne s’applique pas au seul logement social et favoriser l’égalité des chances des – les personnes hébergées ou logées
mais concerne tous les acteurs. Depuis le 1er janvier 2008,
demandeurs. temporairement dans un établisse-
le droit à un logement décent et indépendant est ainsi
garanti par l’État à toute personne qui, résidant sur le Cependant, dans les zones les plus ment ou logement de transition ;
territoire français et dans des conditions de permanence tendues, l’attribution relève de plus – les personnes mal logées ou repre-
définies par décret, n’est pas en mesure d’y accéder par en plus d’injonctions qui peuvent nant une activité après une période
ses propres moyens ou de s’y maintenir. se révéler paradoxales. La mise en de chômage de longue durée ;
Qui est éligible ?
œuvre du droit au logement oppo- – les personnes victimes de
Ce droit s’exerce par un recours amiable, puis par un
recours contentieux, pour certaines catégories de sable impose une réponse priori- violences.
ménages : les demandeurs de bonne foi dépourvus taire aux ménages les plus en dif-
de logement, menacés d’expulsion sans relogement, ficulté. Cela n’est évidemment pas Les objectifs d’attribution peuvent être
hébergés temporairement en établissement ou logement contestable, mais rend plus difficile déclinés localement. La loi prévoit ain-
de transition, logés dans des locaux impropres, insalubres
le maintien de la vocation généraliste si que les PDALHPD et les PLH défi-
ou dangereux, dans des locaux manifestement suroccupés
ou ne présentant pas le caractère d’un logement décent, du parc social d’accueillir tous ceux nissent des orientations permettant
avec un enfant mineur ou une personne handicapée. qui ne peuvent se loger dignement de guider les politiques d’attribution.
Depuis 2012, ce droit est ouvert aux personnes qui n’ont aux conditions du marché. Les accords collectifs intercom-
pas reçu de proposition adaptée à leur demande dans le L’accueil de ces différentes catégories munaux à l’initiative de l’EPCI, ou
délai d’attente fixé localement par le préfet.
de ménages sans exclusion doit être départementaux à l’initiative du pré-
Quelle est la procédure ?
Pour ces ménages, le recours amiable s’effectue auprès organisé de façon partenariale dans fet, définissent de manière contrac-
d’une commission de médiation départementale qui les territoires, en veillant aux équi- tuelle avec les bailleurs sociaux des
doit statuer sur le caractère prioritaire de la demande et libres de mixité sociale. Cela rend objectifs annuels chiffrés d’accueil
l’urgence du relogement. Si celui-ci est reconnu, le préfet ainsi nécessaire la définition dans les des personnes en difficulté répon-
désigne les ménages à reloger à un bailleur social, sur
territoires, dans le cadre des PLH et dant aux critères du PDALHPD.
le contingent préfectoral, ou propose une solution dans
le parc privé. Le préfet demande son avis au maire. En des PDALHPD (voir p. 37), d’orien- Ils sont réalisés pour une durée de
l’absence d’offre dans un délai défini, un recours peut être tations sur le rôle attendu de l’offre trois ans.
déposé par le demandeur auprès du tribunal administratif. nouvelle de logement social comme En outre, depuis la loi « Alur », les
du parc existant, mais aussi sur la EPCI peuvent mettre en place des
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DR ARRA © L.DANIÈRE
Mieux informer les demandeurs, un des objectifs de la loi « Alur ».
◗◗◗ sur les logements, qui sont sti- manière collégiale sur les dossiers
FOCUS pulés dans une convention de réser-
vation. Ces droits donnent aux réser-
présentés (trois au minimum pour
chaque logement). La décision tient
Quel est le rôle du maire dans l’attribution vataires un pouvoir de proposition compte du patrimoine du deman-
des logements dans sa commune ? de candidats. deur, du niveau de ses ressources,
Le maire joue un rôle important, de l’enregistrement de Ainsi, au maximum 20 % des loge- de la composition familiale, de ses
la demande à l’attribution. ments d’une opération sont réser- conditions de logement actuelles,
En contrepartie des aides et de la garantie apportée par
sa commune, le maire dispose de droits de réservation
vés aux collectivités locales, EPCI, de l’éloignement des lieux de travail
sur un certain nombre de logements, pour lesquels il CCI (soit, pour une opération de dix et de la proximité des équipements
propose à la commission d’attribution des candidats. logements, deux logements réservés répondant aux besoins des deman-
La commune peut demander à être un lieu d’accueil et à la commune). Toutefois, des réser- deurs. Elle respecte les critères défi-
d’enregistrement du numéro unique départemental. Le vations supplémentaires peuvent nis par le CCH.
maire peut par ailleurs être délégataire, par convention,
de la gestion du contingent préfectoral ou donner son
être obtenues dans le cas d’aides par-
accord pour une délégation à l’EPCI. ticulières comme l’apport du terrain. Le traitement de la demande
Le maire intervient au niveau de l’attribution car il est De même, jusqu’à 30 % des de logement social
membre de droit, avec voix délibérative, de toutes les logements peuvent être réservés
commissions d’attribution statuant sur des logements pour l’État pour des publics prio- L’enregistrement de la demande
situés dans sa commune. Si un organisme possède plus
de 2 000 logements sur le territoire d’une commune ou
ritaires (dont au plus 5 % pour les Un ménage souhaitant accéder à
d’un EPCI, le maire ou le président de l’EPCI peuvent fonctionnaires) ; un logement social doit déposer
demander la création d’une commission d’attribution pour Enfin, un pourcentage variable est un dossier de demande (sur la base
ce territoire. réservé aux employeurs et collec- d’un formulaire unique) auprès d’un
Depuis la loi de mobilisation pour le logement et la lutte teurs du « 1 % », selon leur participa- organisme Hlm ou d’un réservataire
contre l’exclusion, le maire ou le président de l’EPCI peut
imposer le relogement d’un ménage dans le cas d’une
tion financière à l’opération ; (État, collectivités locales et leurs
opération de résorption d’habitat insalubre. Il dispose Les logements non réservés sont lais- groupements, collecteur du « 1 % »
d’un représentant (EPCI et / ou commune) au sein de la sés à disposition de l’organisme Hlm. ou employeur), qui procède à son
commission de médiation qui instruit les recours amiables La décision d’attribution, quel que enregistrement dans le système
au titre du Dalo. Le maire participe à la commission soit le réservataire, revient à la com- national d’enregistrement de la
d’orientation des attributions que peut créer l’EPCI sur
son territoire. La loi « Alur » prévoit également l’association
mission d’attribution (voir focus demande (SNE).
des maires à l’élaboration du plan partenarial de gestion page suivante) mise en place par le La loi « Alur » prévoit que le deman-
partagée de la demande et d’information des demandeurs bailleur social et dont le fonction- deur peut aussi s’enregistrer sur in-
que devront établir les EPCI dotés d’un PLH approuvé. nement est régi par un règlement ternet et qu’il dépose les pièces jus-
intérieur. La commission statue de tificatives en un seul exemplaire (ces
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DR LE MANS HABITAT
◗◗◗ partenarial de la prévention des
expulsions, également conforté par
la loi « Alur ». Créées dans chaque
département, elles ont pour mis-
sions de :
– coordonner, évaluer et orien-
ter le dispositif de prévention des
expulsions locatives défini par le
PDALHPD et la charte pour la pré-
vention de l’expulsion ;
– délivrer des avis et des recom-
mandations à tout organisme ou
personne susceptible de partici-
per à la prévention de l’expul-
sion, ainsi qu’aux bailleurs et
aux locataires concernés par une
situation d’impayé ou de menace
Colocation étudiante, Le Mans Habitat, au Mans (72)
d’expulsion.
bailleur renonce à poursuivre la matière de mise en place de places
Les protocoles de prévention des procédure judiciaire d’expulsion et d’hébergement sur leur territoire,
expulsions dans le parc social. Pré- doit, au terme du protocole, conclure obligations qui ont été renforcées
vus par la loi du 18 janvier 2005 de un nouveau bail avec l’occupant. par la loi sur le droit au logement
programmation pour la cohésion Dix mille protocoles ont été signés opposable :
sociale, les protocoles de prévention en 2012. – au minimum une place d’héberge-
des expulsions, signés pour deux ment par tranche de 2 000 habitants
ans entre l’occupant et le bailleur Une gamme de solutions pour les communes membres d’un
Hlm, visent à maintenir dans le lo- pour les personnes dont EPCI à fiscalité propre dont la popu-
gement les ménages défaillants et les difficultés ne sont pas lation est supérieure à 50 000 habi-
dont le bail a été résilié. L’occu- seulement financières tants ainsi que pour les communes
pant s’engage à reprendre les paie- dont la population est au moins égale
ments et voit son aide personnelle Le logement social constitue une à 3 500 habitants et qui sont com-
au logement rétablie. Dès lors que réponse pour ceux qui ne peuvent prises dans une agglomération de
l’occupant respecte ses engagements accéder à un logement aux prix du plus de 50 000 habitants comprenant
(qui figurent dans le protocole), le marché. Compte tenu du service ren- au moins une commune de plus de
du et de la localisation, l’intérêt pour 15 000 habitants ;
certains publics est manifeste : les – une place par tranche de
RHÔNE (69) jeunes, les personnes âgées, les per- 1 000 habitants dans les communes
Des logements et des services adaptés sonnes handicapées, les ménages visées ci-dessus et comprises dans
pour favoriser le maintien à domicile des à très faibles ressources. Le parc une agglomération de plus de
personnes âgées social classique permet de trouver 100 000 habitants.
Partenaire de la charte « Rhône + vivre chez soi » du des solutions adaptées, mais les Les organismes Hlm peuvent être
conseil général qui encourage les bailleurs sociaux à organismes sont également inves- maîtres d’ouvrage délégués pour dif-
développer une offre de logements adaptés, l’Opac tis dans la production d’une offre férents types de structures d’héberge-
du Rhône a livré 200 logements neufs répondant à ce diversifiée d’hébergements et de ment destinées à accueillir de façon
référentiel et adapté cette année, dans le parc existant,
son 1 600e logement au vieillissement. Confronté à logements accompagnés pour les temporaire des personnes en grandes
un vieillissement accru de ses locataires (30 % de ménages en grande difficulté sociale difficultés. Ces structures sont gérées
ses locataires âgés de plus de 60 ans et 7 % de ces ou en mobilité. par des associations :
nouveaux entrants âgés de plus de 65 ans), il s’est – centres d’hébergement d’urgence
doté de moyens humains spécifiques et contribue au Les réponses en matière d’héber- (CHU) pour l’accueil à la journée ou
développement d’une offre nouvelle dédiée. Il a été
primé en 2013 dans le cadre du concours Agevillage gement. L’entrée directe dans le la nuit ;
pour une opération intergénérationnelle qui accueille logement pour les ménages les plus – centres d’hébergement et de réin-
personnes âgées, familles et jeunes travailleurs. fragiles n’est parfois pas possible. sertion sociale (CHRS) pour l’accueil,
Dans le cadre du programme européen Host, l’Opac Avant cela, le passage par une struc- d’une durée de six mois maximum,
du Rhône a investi en outre le domaine des TIC ture d’hébergement temporaire peut de personnes isolées ou de familles,
en proposant à une soixantaine de ses locataires
âgés des tablettes numériques afin de rompre leur s’avérer une solution pour répondre avec mission d’accompagnement et
isolement et de leur apporter des informations sur les à l’urgence. d’insertion ;
services susceptibles de les aider dans leur quotidien. Les communes et les intercom- – centres d’accueil des demandeurs
munalités ont des obligations en d’asile (Cada, pour la durée de l’ins-
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39
© OPAC 38
Jardin partagé, Opac 38, Échirolles (38)
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GLOSSAIRE
ADIL Agence départementale
d’information sur le logement
ALUR Loi « Accès au logement
Pour aller plus loin…
et pour un urbanisme rénové »
(loi du 24 mars 2014)
ANAH Agence nationale
de l’habitat
OUVRAGES ET REVUES Association des maires de France
& Associations départementales de maires Hlm Association des maires de France
& Associations départementales de maires
LES CAHIERS DU RÉSEAU LES CAHIERS DU RÉSEAU
ANIL Agence nationale pour ■ « Le guide du maire 2014 », Association des maires de N°17 N°16
d’action sociale
CCH Code de la construction ■ « Les villes moyennes et l’habitat. Portraits de
et de l’habitation territoires et stratégies habitat », 20
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CCI Chambre de commerce
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Fédération des villes moyennes, Caisse des dépôts, Union sociale I Le guide
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Tous les 15 jours, Actualités Habitat fait le point sur l’actualité économique, juridique, technique,
sociale liée au secteur de l’habitat, du logement social et de la politique de la ville. La revue,
dont la maquette a récemment évolué, propose de nouvelles rubriques et une formule enrichie
de points de vues et d’interviews (experts, élus, chercheurs, économistes, sociologues, etc.).
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