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Chapitre 5 : LE SOLITON

1) Instabilité de modulation :

1-1) Stabilité d’un faisceau CW:


CW
NLS (sans pertes) :
∂A β ∂
2
A 2
i = 2
2 − γ A A (5.1.1)
∂z 2 ∂T
∂2 A
Faisceau cw ⇒ =0 ∴ dans (5.1.1) ⇒
∂T 2

A = P0 exp(iγ P0 z ) (5.1.2-5.1.3)

φNL
Mais… cette solution est-elle stable aux perturbations ?
Posons :

A = ( P0 + ε ) e i φ NL (5.1.4)

où : ε = ε (z,T) perturbation.
(5.1.4) → (5.1.1) →

∂ε 1 ∂ 2ε
i − ( P0 + ε )γ P0 = β 2 2 − γ ( P0 + ε )2 ( P0 + ε *)
∂z 2 ∂T
2

En négligeant les termes supérieurs en ε (i.e. en linéarisant)


on obtient:
∂ε 1 ∂ 2ε
i = β2 − γ P (ε + ε *
) (5.1.5)
∂z 2 ∂T 2 0

Équation linéaire → posons comme ansatz:


~
ε ( z , T ) = Aei ( Kz −ΩT ) + Be − i ( Kz −ΩT )
(5.1.6)

où: K → cte de propagation et Ω → fréquence.

On obtient:
1
1
K = ± β 2 Ω ⎡⎣Ω 2 + sgn ( β 2 ) Ω c2 ⎤⎦ 2 (5.1.7)
2
avec:
4γ P0 4
Ω = 2
= (5.1.8)
β2 β 2 LNL
c

•Pour β2 > 0 : → K est réel → solution oscillante


•Pour β2 < 0 : → K est imaginaire pour:
|Ω| < | Ω c| → gain → instabilité
3
1-2) Gain de l’instabilité :

Lorsque K → imaginaire, le deuxième terme de


~
(5.1.6) croît avec z. Le gain en puissance devient :

g ( Ω ) = 2 Im( K ) = β 2 Ω ( Ω c2 − Ω 2 )1/ 2 (5.1.9)

où Ω représente un écart en fréquence p/r à ω0.

Au maximum :
1
⎡ 2γP0 ⎤
2

Ωmax =± Ω =⎢
C
⎥ (5.1.10)
2 ⎢⎣ β2 ⎥⎦

1
g max = β 2 Ωc2 = 2γ P0 (5.1.11)
2
(i.e. indépendant de β2 )
4
En présence de pertes
Ωc → Ωc exp(−α z / 2)
1
L’instabilité existe si: LNL <
α
Interprétation physique en termes de mélange à 4 ondes
ω 0 + ω 0 ⇒ (ω 0 − Ω ) + (ω 0 + Ω )
ω1
(probe)
-peut être alimenté à partir d ’un signal sonde se co-
propageant, par l ’émission spontanée ou par la SPM…
(lorsque τ ≤ 100 ps)

ω0 − Ωmax ω0 ω0 + Ωmax
→ battement à Ωmax (sinusoïdal) ⇔ (trains d ’impulsions)
→ condition d’auto-instabilité (via SPM) :
1
⎛ 2 T 02 ⎞
2

z ≈ (2 LD LNL ) = ⎜
1 (5.1.12)
2
⎜γ P β ⎟⎟
⎝ 0 2 ⎠
5

2) Dérivation du soliton fondamental :


La solution générale de NLS s’obtient par la
méthode dite « d’inverse scattering ». (c.f. Zahharov et
Shabat, sov. Phys. JETP, 34, 62 (1972)). Néanmoins,
comme c’est le soliton fondamental qui offre le plus
d’intérêt en pratique, on va présenter une dérivation
particulière (et simplifiée) de celui-ci.
Partant de l ’équation (3.1.1) :

∂A i 1 ∂2A
= − αA + β 2 −γ A
2
i A
∂Z 2 2 ∂T 2
(3.1.1)

On va dorénavant négliger le terme de pertes et poser


comme solution d’essai :

A( z , T ) = P0 U (T ) exp(iaz ) (5.1)

où l’on suppose que U (T) est normalisée (i.e. Umax=1) et


réelle.
6

De la substitution de (5.1) dans (3.1.1) on tire:


d 2U 2aU 2γ U 3 P0
+ − =0
dT 2
β2 β2
2aUU ' 2γ PU 3
U'
( XU ') U 'U ''+ − 0
=0
β2 β2
1 d ⎧ 2 a γ P U 4

⎨ (U ') 2
+ U 2
− 0
⎬ = 0
2 dT ⎩ β2 β2 ⎭

2a γ PU 4
(U ') 2 + U 2 − 0 − K = 0
β2 β2
Et finalement:

dU 2a 2 γP0 4
= − U + U +K (5.2)
dT β2 β2

Or, comme U ainsi que sa dérivée première sont nulles pour


T→ ±∞, on a forcément K=0. On sait par ailleurs qu’à son
sommet,
dU
U max = 1 ; =0 (5.3)
dT U MAX
7

Des conditions précédentes dans (5.2) on déduit:


2a γ P0
(MAX ) − + =0 (5.4)
β2 β2
2a
i.e. P0 = (5.5)
γ

En utilisant (5.5) (pour isoler P0) dans (5.2) on a:

dU 2a 2 2a 4
= − U + U (5.6)
dT β2 β2

dU
= ηU U 2 − 1 (5.7)
dT

où l’on a défini le paramètre η:


2a
η =
2
(5.8)
β2

L’équation (5.7) se résout par séparation des variables.


8

1
Arccos = ηT + cte (5.9)
U
Mais puisqu’à T=0, U=1 alors cte=0
On a donc:
1
= cos(ηT ) avec :
U ⎧η = iω

U = sec(iωT ) ⎨
ω =
2a
( avec : β 2 < 0)
⎪ β2

U = sec h(ωT ) (5.10)

De (5.1), (5.5) et (5.10), on tire finalement:


⎛ LD T ⎞ i 2 LZNL
A = P0 sech⎜⎜ ⎟e

(5.11)
L T
⎝ NL 0 ⎠L
T 2
où : LD = 0
et : N 2 = D
β2 LNL (5.12)
1
LNL =
γ P0
ou de façon équivalente (normalisée):
ξ N2
i
A = P0 sech ( Nτ )e 2 (5.13)

T Z (5.14)
où : τ = ; ξ =
T0 LD
9

Or, on peut montrer que si (5.13) est solution de


(3.1.1) alors l’équation suivante le sera aussi:

P0 ξ
A= sech (τ ) exp(i ) (5.15)
N 2
Cependant, une de nos hypothèses de départ (5.3)
était à l’effet que UMAX =1, ce qui impose:
N=1 (Soliton Fondamental) (5.16)

D’où finalement:
⎛ ξ⎞
A = P0 sech(τ ) exp ⎜ i ⎟ (5.17)
⎝ 2⎠
3) Paramètres associés au soliton N=1 :

(rappel En fait: A → A
Chap.2)
En réalité: (2.47)

( )
A Watt 2 = K F 2 A (V /m)
1
(2.47)

où: K = 1 ε0 n
2 μ0
10

On se rappellera que le champ électrique total s’exprime:


K
(V / m) E = F(x, y) A(z,t ) ei(β0 z−ω0t ) (5.18)
enveloppe
K F(x,y)
(W)½ KE = A(z,t ) ei(β0 z−ω0t ) (5.19)
F2

Si on s’intéresse d’abord au spectre de


l’impulsion, on a:

∞ ξ
~ F ( x, y) i
KE = ∫ P0 sec h(τ )e 2 e i ( β 0 z −ω 0 t )
e iωt dt
−∞ < F2 >
⎛ 1 ⎞
i ⎜⎜ + β 0 ⎟⎟ z ∞
~ T0 F ( x, y) i (ω −ω 0 )T0τ
KE = P0 e ⎝ 2 LD ⎠
∫ sec h (τ ) e dτ
<F > 2
−∞

⎛ 1 ⎞
F ⎛ π (ω − ω 0 )T0 ⎞ i ⎜⎜ + β 0 ⎟⎟ z
= πT0 P0 sec h⎜ ⎟e ⎝ 2 LD ⎠

< F2 > ⎝ 2 ⎠

d’où:
2
F P0 2 ⎛ π T0 ⎞
 (π T0 )
2
(ω − ω 0 ) ⎟
2
E = sech ⎜ (5.20)
<F > 2
K ⎝ 2 ⎠
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Par ailleurs, on peut obtenir facilement de (5.19)


l’expression de l’intensité:

I = K E
2

2
F
I = P0 sech2(τ ) (5.21)
F 2

Et la puissance transportée en découle directement:

P= ∫∫ I dxdy

P = P0sech 2 (τ )
(5.22)

De manière analogue on obtient pour le


spectre de puissance (partant de (5.20)):

Ps = ∫∫ I s dxdy


= ∫∫ K E dxdy
2

⎛ π T0 ⎞
Ps = π T P sech ⎜
2 2
0 0 ω − ω0 ⎟ 2
( ) (5.23)

⎝ 2 ⎠
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Pour l ’énergie, on a: (G.R. 2.423 #10)



W= ∫
−∞
P0sech 2 (τ )dt
(5.24)
W = 2 P0T0 = 1.1344TFWHM P0
Or, si on se rappelle (5.16):

L T0 γP0
2
N =
2 D
= =1
LNL β2

Alors: β2
P0 = 2 (5.25)
γT0

(5.25) dans (5.24) donne:

2 β2 λ β 2 Aeff .
WT0 = = = cte matérielle (5.26)
γ πn2
Et pour P0:

λ β 2 Aeff . λ3 Aeff . D
P0 = = (5.27)
2πn2T02 (2π ) 2 cn2T02
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λ2
β2 = − D = −2.35 D
2πc
( ps 2 / km ) ( ps / nm⋅ km )
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4) Soliton d’ordre supérieur :

Pour N=1: Il existe en tout z un équilibre entre le SPM et


la GVD.

Pour N>1: Équilibre instable (i.e. oscillant) entre GVD et


SPM. Chacun domine à tour de rôle.

Cas particulier: U (0,τ ) = N sech(τ )

Période du soliton:

π π T02
Z 0 = LD = (∀N )
2 2 β2
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Valeurs typiques de Z0:

β2(@1.55μm)

-20ps2/km -2 ps2/km

1ps 80m 800m


T0
10ps 8km 80km

⇒ On peut interpréter physiquement le soliton d’ordre


supérieur comme un " état lié de N solitons
fondamentaux "

⇒ Ne présentent pas un très grand intérêt pour les


télécommunications, mais peuvent être utiles pour
réaliser la compression d ’impulsions
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5) Stabilité des solitons :

Théorie des perturbations → IST ⇒ :


SOLITONS = Solutions stables aux perturba-
tions (de type Hamiltonienne)

Ceci est une condition essentielle:


1) À leur existence physique
2) À leur utilité (en télécommunication)

5-1) Mécanisme :

1) L’impulsion ajuste sa forme (en particulier sa


largeur) pour que N devienne un entier et que
la fonction la décrivant soit une sech.

2) Le surplus d’énergie est irradié (peut causer


des problèmes)

Ainsi: [0.5 < N < 1.5] ⇒ N =1


[1.5 < N < 2.5] ⇒ N =2
Etc.

REM : 1) Ce n’est pas en terme d’énergie mais de " N "


que les bassins d’attraction sont divisés.
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2) Le soliton peut également s’ajuster, jusqu’à


un certain point, aux perturbations Non-Hamiltoniennes
en s’élargissant (e.g. pertes)

6) Solitons sombres:

⇒ Lorsque β2>0, NLS supporte des solutions de type


" solitons sombres " (dark solitons)

⇒ On peut obtenir de IST avec les conditions aux limites


iαξ
appropriées (ou en posant: U = U (τ )e )

⇒ Ces solutions prennent la forme de " dépressions " sur


des fonds (constants).

⇒ Cas particulier: Soliton noir

U (ξ ,τ ) = tanh(τ ) exp(iξ )

⇒ Contraste de UN
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REM : 1) Lorsque N > 1, un soliton fondamental noir est


formé et l’énergie résiduelle est distribuée entre des paires
de solitons gris

2) L’ensemble résultant ne forme pas un état lié.


(Vg différentes)

3) Pour les observer, on utilise des impulsions


longues (τpulse >~ τdip)

4) Pas encore d’intérêt pratique.

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