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(texte du 08/09/2012)

LE DIALECTE BÉOTIEN
G. VOTTÉRO

1. Introduction
1.1. Contexte géographique et historique
Le territoire béotien s'étend sur environ 2580 km2 (à peu près comme
l'Attique) ; il occupe la bande de terre qui relie la Grèce du Nord à l'Attique
et au Péloponnèse, et n'est séparée de l'Eubée que par les 73 m du détroit de
l'Euripe. C'est donc une zone stratégique de communication entre le Nord et
le Sud, par terre et par mer.
Avec son enchaînement de montagnes, collines, plaines, marécages, le
paysage béotien était à la fois très varié et compartimenté1. Ainsi peut
s'expliquer en partie la situation politique de la Béotie antique, qui n'a
jamais formé d'entité monocéphale comme l'Attique : au 2e millénaire, la
région est divisée en deux royaumes mycéniens ; au premier millénaire, et
probablement dès le 6e s., elle est organisée en une confédération qui
comptera jusqu'à 17 cités2, avec une large prééminence de Thèbes.
De par sa situation géographique, la région a participé à tous les grands
événements du monde grec : ruine du monde mycénien, "Ages sombres",
"naissance de la cité", évolutions et rivalités politico-sociales (tyrannie,
oligarchie, démocratie…), quête de l'hégémonie, invasions (autres Grecs,
Perses, Macédoniens, Romains), avec leurs conséquences : destructions,
déplacements de populations, massacres …
La Béotie commence à prendre son visage de l'époque classique à la fin
du 8e s. : tous les sites importants sont alors occupés et la population est
stabilisée. La relative richesse des terres fait que les Béotiens ont fort peu
participé au mouvement de colonisation grecque outremer des 8e-6e s.. A
l'époque classique, la population est surtout rurale et répartie sur une grande
partie du territoire. Elle passait pour la plus importante de Grèce et on
l'évalue actuellement à 200 000 habitants, soit au moins autant que celle de
l'Attique voisine3.
Excepté Thèbes, les villes étaient peu importantes et servaient principa-
lement de centres politiques.

1.2. Characterization of the texts documented, scripts


1.2.1. Le corpus épigraphique compte plus de 4600 inscriptions :
1.2.1.1. Répartition par périodes : l'alphabet utilisé permet de classer
près de 4500 textes selon ce critère, avec une date pivot, la première moitié
du 4e s. (§ 1.2.3.2) :

1 Vottéro 1998, 13-16.


2 En ne comptant que les cités appartenant réellement au domaine linguistique béotien.
3 Vottéro 1998, 39-41.
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a) textes en alphabet épichorique (8e f/7e d - 4e am4) = 1405


b) textes en alphabet ionien-attique (4e am - 2e am) = 3084
1.2.1.2. Répartition par richesse syntaxique : les 857 textes comprenant
au moins un verbe, se répartissent ainsi :
Nb de verbes (8e f/7e d - 4e am 4e am - 3e m 3e pm - 2e am Total
1 158 44 234 436
2 17 23 67 107
3 et plus 3 23 288 314
178 90 589 857
La plupart des textes longs apparaissent donc après le 3e m.
1.2.1.3. Répartition par cités :
Rôle politique Cités Nb. de Richesse Nb. d'anthropo-
textes syntaxique nymes (= NP)
1er rang Thèbes 958 83 textes ≈ 1000
2e rang Orchomène 238 71 textes ≈ 1600
Tanagra 1151 72 textes ≈ 1600
Thespies 734 156 textes ≈ 3200
3e - 4e rang autres cités 1529 475 textes ≈ 4000
Totaux Béotie 4610 857 textes ≈ 11400

La cité la plus active sur le plan politique, Thèbes, n'est donc pas celle
qui fournit les textes les plus nombreux ni les plus intéressants sur le plan
syntaxique ; en revanche, si le corpus de Thespies n'est pas le plus
abondant, il est le plus riche (mais à date tardive : 3e-2e am).
1.2.1.4. Ce corpus est donc très déséquilibré dans le temps et l'espace, et
très inégal par son contenu. En pratique il est difficile de reconstituer les
paradigmes en entier ; il est même hasardeux d'étendre à l'époque archaïque
ce qu'on observe en réalité 4 ou 5 siècles plus tard. Pour réduire les risques
d'erreur, il faut se limiter aux traits attestés tout au long de l'histoire
effective du dialecte tel que le montrent les inscriptions, ou aux traits
probables, parce qu'on peut les suivre sur au moins deux siècles pleins (la
fréquence d'un trait n'étant pas un critère en soi).
1.2.2. La documentation littéraire est de trois sortes :

4 Abréviations utilisées : a) dates : am = 1ère moitié de ; d = début de ; m = milieu de ; pm = 2e


moitié de ; f = fin de ; b) cités : Acr. = Acraiphia ; Cop. = Copai ; Cor. = Coronée ; Chér. =
Chéronée ; Hyett. = Hyettos ; Léb. = Lébadée ; Orch. = Orchomène ; Tan. = Tanagra ; Thb. =
Thèbes ; Thesp. = Thespies ; c) textes de référence : T 1 à 9 (§ 9) ; d) grammaire : N = nominatif,
V = vocatif, Acc = accusatif, G = génitif, D = datif ; sg. = singulier, pl. = pluriel, Du = duel ; M =
masculin, F = féminin, Nt = neutre ; NP = nom de personne, AP = adjectif patronymique ; indic. =
indicatif, impér. = impératif, subj. = subjonctif, inf. = infinitif, ptcp. = participe ; 1 sg./pl. = 1ère
personne du singulier/pluriel ; prés. = présent, impft. = imparfait, ft. = futur, aor. = aoriste, pft. =
parfait, pqpft. = plus-que-parfait ; A = actif, M-P = médio-passif, P = passif.
Les numéros […] qui suivent les formes grecques renvoient à la liste des inscriptions utilisées (§ 9).
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1.2.2.1. Les témoignages des écrivains anciens5, rares et peu instructifs :


- Xénophon (Anabase III 1, 26/32) : un esclave se fait passer pour un
lochage béotien, parce qu'il “parle béotien” ;
- Platon (Phédon, VI, 62 a) : exclamation béotienne en partie fautive,
!ittw Ze'us (pour *Deus) ;
- Arrien (Hist. Alex. VI 13, 5) : un cavalier béotien encourage
Alexandre “dans son dialecte” ;
- Strattis et Euboulos6 : quelques termes destinés à montrer l'étrangeté
des Béotiens ;
- seul Aristophane (Ach., 860-954) fait une véritable mise en scène
dialectale7 et, sur une trentaine de vers, donne un aperçu du dialecte parlé
par un marchand thébain ; mais aux traits béotiens vraisemblables (e.g. v.
860, 909, 911) il mêle de nombreux atticismes et un dorisme (v. 905), qui
rendent ce texte difficile à utiliser.
- Strabon (IX 2, 11 / 14 / 41) et Pausanias (IX 12, 2 / 22, 3 / 34, 2) font
quelques allusions d'une portée très limitée.
- Dion de Pruse (Discours n° 43), et Athénée (IV 158 b, XIV 650 f-
651 a) rapportent des propos d'Epaminondas et de Cratès de Thèbes ; mais à
leur époque ces citations relèvent d'une tradition écrite déjà longue et ne
sont donc pas des témoignages sûrs.
1.2.2.2. Les gloses émanant des grammairiens ou scholiastes antiques
remontent, pour la plupart, au 2e s. ap. J.-C. au plus tôt (Apollonios,
Hérodien …8), i.e. à une époque où le dialecte était mort depuis longtemps
et où il n'était plus accessible que par les oeuvres littéraires, ouvrages
érudits (se copiant mutuellement…), ou très rarement par les inscriptions.
En fait aucun de ces glossateurs n'a une connaissance directe du dialecte
béotien.
Ces gloses n'ont jamais fait l'objet d'une édition complète. L'étude
d'Ahrens9 en inclut certaines, mais, datant de 1839, elle n'est guère utilisable
(citations sans contexte, généralisations hâtives …).
1.2.2.3. Les fragments de poèmes attribués à Corinne sont d'ordinaire la
référence littéraire du dialecte béotien, et donc cités à l'appui des
inscriptions. Ils ont 2 origines : a) citations de grammairiens (une trentaine
de vers + une douzaine de mots ou syntagmes), et b) fragments de 7
papyrus, soit environ 1300 mots (80 vers et plus de 480 fragments).
On ne peut comparer ces deux sources que pour 4 vers et on voit que la
transmission du texte est fautive dans les deux cas : globalement le texte des
manuscrits est médiocre et celui des papyrus présente des hypercorrections

5 Vottéro 2006, § 1.1.2.


6 Strattis, Phéniciennes (Athénée XIV 622 a) ; Euboulos, Antiopè (Athénée XIV 417 c).
7 Vottéro 1993, 339, § 0.
8 Denys le Thrace est antérieur à l'ère chrétienne, mais son oeuvre n'est connue que par des scholies
de date incertaine.
9 Ahrens H., De Graecae Linguae Dialectis I. Göttingen, 1839.
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(cf. p§hs, ghan) qui montrent que le texte de Corinne a été transmis par des
copistes ignorant le dialecte10 et appliquant sans discernement des équations
graphiques du 3e s. av. J.-C. (cf. infra).
Les vers de Corinne ne sont donc pas un témoignage direct du dialecte
béotien, mais une langue littéraire à coloration épique "présentant sporadi-
quement des faits de béotien vernaculaire"11.
1.2.3. Les graphies
1.2.3.0. Pour les grammairiens antiques la principale caractéristique du
dialecte béotien était ses graphies évoluées pour les voyelles et diphtongues
; et les équations graphiques qu'ils avaient établies (H = *AI ; U = *OI ; EI =
*I ou *H ; OU = *U) les ont conduits à considérer comme béotien tout mot
comportant *ai écrit H, *e: écrit EI…, voire à créer des formes inconnues
auparavant (p§hs, ghan). Les Modernes ont repris cet argument
graphique12, mais, si de facto les graphies béotiennes sont souvent
caractéristiques — et parfois déroutantes —, elles ne le sont pas toujours :
partout il y a des graveurs novateurs et des graveurs conservateurs (§ 1.5).
1.2.3.1. La Béotie a connu deux alphabets : épichorique, puis ionien-
attique. L'alphabet épichorique béotien relève du groupe occidental
"rouge"13 et il est proche de l'alphabet chalcidien. Il compte 21 signes usuels
pour : a, b, g, d, e, w, h, th, i, k, l, m, n, o, p, r, s, t, u, ph, kh ; pour k + s et p
+ s on utilise des digrammes ; ces signes, avec des variantes stylistiques,
sont utilisés jusqu'au changement d'alphabet. S'y ajoutent épisodiquement 4
signes, pour • s + d, • k vélaire, • *e/e:/ei, • ks ou kh (selon le cas), dont la
rareté est due à : une faible utilité (1 et 2), une innovation temporaire (3),
des influences extérieures (4). Les particularités notables de cet alphabet
sont, outre ê14, les variations OI / OE / O pour *oi, AI / AE / A pour *ai, et
les géminées JJ et CC pour tth, kkh.
1.2.3.2. L'adoption de l'alphabet ionien-attique a eu lieu probablement au
4e am, dans un contexte politique semblable à celui de l'adoption de
l'alphabet ionien par les Athéniens15. Linguistiquement cet alphabet ne
présentait guère d'intérêt, car son apport essentiel (distinction e/e: et o/O:)
sera très vite inutile, d'où des flottements dans les usages graphémiques qui
ne disparaîtront jamais16. Les 24 signes usuels pour : a, b, g, d, e, w, e:, th, i,
k, l, m, n, k + s, o, p, r, s, t, u, ph, kh, p + s, O:, sont adaptés à la phonologie
du dialecte : on a f (pour w), issu du vieil alphabet et OU pour u(:) (car en

10 Malgré leur relative ancienneté (2e s. ap. J.-C.) ces papyrus sont postérieurs d'au moins 300 ans à
la date la plus tardive proposée pour Corinne.
11 D.L. Page, Corinna, 65. Londres, 1953.
12 Cf. Meillet A., Aperçu d'une histoire de la langue grecque, 92. Paris, 1913/1955.
13 Guarducci M. : Epigrafia Greca I. Caratteri e storia della disciplina. La scrittura greca dalle
origini all'età imperiale , 80-83. Rome 1967.
14 Vottéro 1995-96.
15 Une "révolution démocratique", cf. Vottéro, "L'alphabet ionien-attique en Béotie", in P. Carlier, Le
IVe siècle : histoire et historiographie, 174-180. Nancy, 1996.
16 Le vieil alphabet continuera à être utilisé dans le système numéral, cf. Vottéro 1994, 320.
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attique U note y(:), mais cf. infra). Z est toujours très rare, sauf tardivement.
Parmi les usages graphiques hérités, on notera JJ, QQ, CC, EI (= i:) et U
(= u(:))17. Plusieurs variations vont peu à peu apparaître : OI / U / EI pour
*oi, AI / H pour *ai, EI / I / H pour *ei/i, et OU / IOU pour u(:). Par ailleurs
AI, AU, EU, UI notent couramment e:, au, eu, *ui, mais peuvent aussi être
de faux digrammes pour a + *ei, a + u/*o(:), e + *oi, *oi + i, tandis que HI
rend *ai + *ei.
A partir du 3e s. on rencontre des graphies tantôt très spéciales et
éloignées de celles de la koinè, tantôt très influencées par cette même koinè
(cf. § 7.2).

1.3. Survey of previous research


Toute la réflexion dialectologique des 19e et 20e s. s'inscrit dans deux
écoles de pensée18 apparues dès le début : a) celle, majoritaire, qui classe ce
dialecte comme "éolien", en interprétant, non sans mal, les faits observés à
la lumière des traditions antiques [qui sont en fait privilégiées] ; et b) celle,
minoritaire, qui essaye de caractériser le béotien, en s'appuyant sur les seuls
faits observés.
Parmi les vingt-six ouvrages ou articles détaillés consacrés au béotien19,
on en retiendra deux, qui s'attachent à le décrire très précisément : Sadée
1903 et Blümel 1982. La comparaison entre ces deux ouvrages à la méthode
rigoureuse montre les progrès accomplis, et ceux qu'il reste à faire, pour
bien connaître ce dialecte : le 20e s. a peu à peu élaboré une méthode pour
l'exploitation des données dialectales (primauté de l'épigraphie, nécessité
d'établir exactement les textes, respect de la chronologie et de la nature de
ceux-ci, intégration des données historiques, ouverture à la linguistique
générale, à la socio-linguistique…) ; mais il existe encore un décalage
important entre ces principes et leur application, principalement à cause de
la très grande disparité des données dialectales (§ 1.2.1.4).

1.4 Basic characteristics/place of dialect within the framework of AGD


La question de la place du béotien parmi les autres dialectes grecs était
déjà posée dans l'Antiquité, notamment dans les scholies à Denys le Thrace,
et elle se pose toujours.
1.4.1. Un dialecte "éolien" ? Les grammairiens anciens le classaient
généralement parmi les dialectes "éoliens", mais la notion qu'ils avaient de

17 Le béotien n'a pas connu l'évolution *u(:) --> y(:) de l'attique, mais il a possédé au 4ef-3e s. un
phonème y(:) ; on peut donc avoir, dans un même texte, U notant y(:) (tradition ionienne-attique), U
notant u: (tradition béotienne), à côté de OU notant u:, cf. Boiwtus (= y:), Polukratios et
Drwpoulw (= u:) [152].
18 Pour a) Ahrens, § 51 ; pour b) Hoffmann O. : Die griechischen Dialekte in ihrem historische
Zusammenhange, p. V (Göttingen, 1891-98).
19 Détail in Vottéro 2006, § 1.2.
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l'"éolien" était très floue20 ; par ailleurs une autre tradition, qui s'appuyait
sur des faits contextuels, le rapprochait du "dorien"21. En fait, compte tenu
du contexte géopolitique, il faut s'attendre en Béotie à une situation
linguistique très complexe, et difficilement classable (§ 7.1).
1.4.2. Un dialecte barbare ? La question se posait dans l'Antiquité, cf.
Athénée XIV 621 f : p'alin d` èeperwthje‘is Kle'arcosë, 8ws qhÒin
£Hg'hÒandros, p'otera Boiwto’i barßar'wteroi tugc'anouÒin
!ontes çh Jettalo'i, `Hle'ious !eqhÒen. Sur quoi pouvait-on se fonder
pour évoquer le caractère plus ou moins barbare du béotien ? La réponse
n'est pas indiquée, mais on peut citer : la phonétique, la morphologie, le
lexique, l'onomastique, qui, combinés aux graphies, peuvent présenter, à
côté d'éléments pan-grecs évidents, un aspect déroutant et ainsi avoir gêné
l’intercompréhension.

1.5 Subdialects
On a longtemps cru pouvoir identifier différents parlers en Béotie, en
essayant de dégager quelques isoglosses, e.g. le traitement de *e + V qui
aurait eu deux variantes22 :
- *e + V --> i (d'où la graphie I usuelle), dans une zone correspondant au
bassin du Copais
-*e + V --> e (d'où la graphie E), dans le Sud de la Béotie.
En fait il s'agit de traditions graphiques locales et individuelles23 : a)
certaines cités sont ‘modernistes’ (Hyettos…), d'autres ‘traditionnalistes’
(Thespies), d'autres encore ‘neutres’ (Thèbes, Tanagra…) ; mais on a des
exemples de I à Thespies et de E à Orchomène ; b) s'il est vrai que les
graveurs béotiens ont souvent le souci de noter phonétiquement leur
dialecte, tous ne l'ont pas ; certains ont toujours recours aux graphies
historiques ; il faut donc d'abord définir le système graphémique utilisé par
chaque graveur.
D'autre part toutes les études précises (sur les graphies, la morphologie,
l'onomastique, le système numéral, le calendrier…) montrent une assez
grande unité, voire uniformité régionale : les faits sont attestés partout, mais
avec une fréquence plus ou moins grande et un développement plus ou
moins important.
Pourtant il y avait nécessairement en Béotie des variations linguistiques
locales et sociales (§ 1.1) ; mais elles ne sont guère accessibles à travers les
documents disponibles, tous écrits, émanant souvent de l'administration
locale ou fédérale et livrant en fait une koina béotienne, langue politique de

20 Sur les 13 traits attribués à l’éolien, seuls 3 ou 4 se retrouvent en béotien, sans être exclusifs (!), cf.
Vottéro 2006, § 1.1.1.2.
21 Ibid., § 1.1.1.1.
22 Van Der Velde R., "Boeotische Dialekt-Geographie", in Donum Natalicium Schrijnen, 660-664.
Utrecht, 1929.
23 Vottéro 1995-96, § 2.3.6.3 / 2.5.1-2 / 4.3.
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la Confédération, dont le socle est le parler de Thèbes24. C'est cette réalité


qui peut expliquer comment : a) les Platéens qui, chassés de Béotie en 427,
ne maîtrisaient plus au 4e f le dialecte de leurs pères25, ont pu rédiger, à leur
retour, des décrets en béotien ; b) la dissolution de la Confédération par les
Romains en 171 peut coïncider avec la disparition du dialecte dans les
textes (§ 8).

2. Phonetics and phonology


2.0.1. Par rapport au système hérité du 'proto-grec', on constate les
évolutions suivantes :
1) élimination des diphtongues à 1er élément long qui subsistaient après
la loi d'Osthoff 26 :
a) en finale absolue, seule *-e:i est usuelle27, et elle évolue comme *e:
(3 sg subj. A : aor. pi-@e [T 2], prés. kajiÒta-ei [201])28 ;
b) pour la rencontre d'une voyelle longue et d'un suffixe (-ios, -idas
…), on a 2 traitements, selon la présence ou non d'une limite de morphème
forte29 : • formation d'une diphtongue par coalescence à 1er élément bref,
évoluant ensuite comme les autres diphtongues (J@eßaios [93], Kwëphwn
[T 4], ethniques en *-a + io-), ou • maintien de l'hiatus (Praucae [74] ~
Praoucos [23], < pr§a-os + -uc- ; £Omolwisë [T 6] ~ £Omolweis [86]) ;
2) faits d'allongement compensatoire par réduction de *s + m/l/n/w,
*r/l/m/n + s, *l + n, et *n + s : les voyelles longues issues des 1er et 2e
allongements sont identiques aux voyelles anciennes (èhmen [T 8] / th bwlh
[159] et pentakatiws [T 3] / Òun-j@eÒa [201]). Le 3e allongement n'est pas
attesté en béotien : *l + w, *r + w … perdent simplement w, e.g. :
proxenon [T 7], «enaton [205] (mais il est noté dans les premiers textes, §
2.2.1.5) ;
3) palatalisation des groupes *C + j, avec des résultats complexes :
— *t(h) / k(h) + j --> s- à l'initiale absolue ou au 2e membre d'un composé
(Òaetos [247], èa-Òama [244]), -tt- ailleurs (carifettan [T 1], peritton
[T 9]), sauf, à date ancienne, dans 3 noms (e.g. KupariÒÒoi [155]), et, à date
tardive, dans les emprunts à la koinè (meÒÒegguon [245])
— *n + t + j (après C) --> -V: s- (prattwÒa [251])
— *g(w) + j --> d- à l'initiale (dwei), -dd- ailleurs (grammatiddontos
[T 5])
— *t + w --> s- à l'initiale absolue ou au 2e membre d'un composé
(Sandros [237], peri-Òaa [204]), -tt- ailleurs (Îmitta [195])

24 Ce parler était déjà lui-même composite !, cf. Vottéro 1996, § 2.2.


25 Vottéro 1995, 94-95 (n° 50) et 115-6 (n° 116).
26 E.g. tejen [245] (< *the:nt), JeiÒpieus [91] (< *ie:w-s).
27 Sur le D sg. béotien des thématiques et des thèmes en -a, cf. § 3.2.1/2.
28 Vottero 1995/1, § 2.2.1.
29 Ibid., § 2.
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8

— *t + i --> ti dans la grammaire et les numéraux (did@oti [T 2], fikati


[T 6]), si dans les suffixes… («eppaÒin [T 7])
— *t + u --> tu dans la grammaire (tu [T 1], = Ò'u), su dans les suffixes
(EèuqroÒuna [25])
— *d + j --> d- à l'initiale (d—amia [50]), -dd- ailleurs (trepeddai [195]).
N.B. : la géminée sourde tt a donc en béotien une correspondante sonore dd
(prattwÒa ~ grammatiddontos).
4) élimination de *s initial et intervocalique :
a) à l'initiale devant voyelle, *s --> h (Îuion [261], Îmitta [195])
b) à l'intervocalique, *s --> h --> Ø : *es + os/-a, *es + ios/-ia ont la même
évolution que *ei, e.g. : t@orëaklios [252] (< *klewes-os), `AmqiÒÒjenia
[258] (< *es-ia)
c) le groupe *sw- de 7ekh-(ß'olos) et 8oros, est débile, cf. les graphies
FÎekadamoe [73] ~ Fekaßoloi [T 1] ~ Hekaßoloi [249], et foros [259] ~
Îorosë [1] ~ or(os) [188].
/s/ ne se maintient donc qu'en finale ; ailleurs il résulte d'une évolution
phonétique plus récente, d'un emprunt, ou d'une restauration.
5) élimination de *j initial et intervocalique30 :
— à l'initiale devant voyelle, on a 2 traitements :
• --> h (èaq-eiwÒas [257], < *ap—je:—ontja:-s)
• --> d- / -dd-, dans le vocabulaire 'rural' (dugaÒtron [195],
peridduga [T 5])
— à l'intervocalique, on attend *j --> h --> Ø, mais les occurrences sont
assez tardives (4e am) et sans variante graphique (tris [T 6/7] (= [tri:s] <
*trejes).
6) élimination des labiovélaires :
— *kw + o/u --> k (B@oÈas [76], cf. bou-k'olos)
— *gw + u --> g (Gulis [228], gunaiki31 [T 2], priÒg@ees [T 3]), parfois b
(Bulia [70])
— *gw + j (cf. supra 3)
— *k(h)w 32 + i/e --> • p (pettares [T 5], P@iÒilocidas [280], P@ele-xenis
[78], Jio-qeÒtia [11] [cf. jeÒÒ'amenos])
et • t (ti [55], meidotih [39], pente [195], TêÒimen@es
[228], Teile-qaneios [101]).
— *gw + i/e --> • b (`AriÒtoßios [240] ; Belqois [T 3])
et • d (èadelqeh [118], N pl F).
La situation est donc complexe. Si le béotien peut avoir une labiale là où
la plupart des dialectes ont une dentale, ce traitement est irrégulier et
lexicalisé (cf. les numéraux). On observe aussi des échanges inexpliqués

30 Mais w se maintient à l'initiale et à l'intervocalique (§ 2.2.2.5).


31 Le mot *ban'a (corrigé pour b'anna) est inconnu des inscriptions.
32 Mais *k + w --> -pp- (Hippokritos [228]) et *kh + w --> th-, ou ph- plus rarement (Bou-jeiron
[224] ~ Qilo-qerao [204]).
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9

entre labiale ~ dorsale et labiale ~ dentale, traduisant une situation


perturbée, e.g. Bulia / Gulis (et Héraklès G'ulios), Kokkuqs [228] (=
k'okkux).

2.0.2. A l’apparition des premiers textes béotiens, on peut reconstituer un


système phonétique simplifié :
- 7 diphtongues à premier élément bref : 6 diphtongues anciennes + la
diphtongue ui apparue plus tardivement (Îuion [261])
- 5 voyelles brèves et 5 longues
- 16 consonnes simples (9 occlusives, 2 nasales, 2 liquides, 2 spirantes
s, h, 1 semi-voyelle w), avec probablement une corrélation de gémination33.

2.1. Le système vocalique


2.1.1. Du 8e f/7e d au 4e am. Ces deux dates extrêmes correspondent au
premier texte identifiable comme béotien et au passage à l'alphabet ionien-
attique, marqué par l'apparition de nouveaux signes et éventuellement de
nouveaux usages graphiques (§ 1.2.3.2).
2.1.1.1. Les diphtongues présentent des indices d’évolution phonétique
dès le 6e s. :
— ei --> i: : graphies EI (Eèugeiticos [47], PaÒikleia [106]), I
(Eèugitonida [173], t@orëaklios [252]), ê 34 (Hë@eraklêos [222]) et E (1 ex.
`Amqiklea [230]).
— ai --> e: : graphies AI (J@eßaios [93], tai [T 2]), AE (A«eÒcr@ondas [68],
tae [90]), A (`Ajanod@ora [71], D sg F ; `AÒcri@on [48], = *A«iÒ-) et H
(Lëamprihos, `AriÒthcmosë, texte en alphabet épichorique [99]).
— pour oi, il faut distinguer :
• interconsonantique ou final, --> ø: : graphies OI (Qoibe [T 1] ;
toi Kabiroi [179], D sg M), OE (toe Kabiroi [274]), O (Kaëbiro [180] ,
D sg M) ;
• + Voy. : OI seul (Boi@otoi [51], foinocoia [195]), excepté pour
*oi + e: dans *poiew («epoi@eÒe [46] ~ «epo@eÒe [225]).
— ui : rare et toujours écrit UI (Îuion) ; il est donc difficile de préciser son
évolution, mais, avec la disparition des autres diphtongues en -i, elle était
inévitable.
— eu et au, sans changement (EèucÒenida [72], D sg M ; Glaukos [228]) ;
seule variation connue : EUF + voy., qui rend [euw] (Eèufaeneëta [174]).
— ou --> u: : rares exemples, toujours écrits OU (`AÈouÒilos [49], cf.
èako‘uw) ; mais, dès le 5e d, on note l'utilisation de OU pour u: : Pouj@onë
[279] (= P'uj-), cf. aussi l'emploi usuel de OU pour u(:) après l'adoption du
nouvel alphabet (infra).
2.1.1.2. Les voyelles longues anciennes

33 § 2.2.1.6.
34 Vottéro 1995-96.
(texte du 08/09/2012)
10

— i:, une seule graphie : I, e.g. Gorginios [56]


— e: --> i: : graphies E, majoritaire (Kl@em@ela [273], Keqal—l@e35 [271]), EI
(Kleim@elos [8], Mennei [99]), I (Pëagkl@inos [176]) et ê (Agêm@ondas [104])
— a: est écrit A, usuel (`Ajanod@ora [71]) ; on a traces de vélarisation dans
B@oÈas [76] et Gojjidas [70] (cf. g@aj'ew), résultat de l'insertion de e: < *ai
dans la série des voyelles longues antérieures ?
— o:, sans variations (did@oti [T 2], Le@on [276])
— u: reste vélaire, cf. OU (Pouj@onë [279]) à côté de U majoritaire
(pujionika [228]) + l'absence d'échanges U ~ I (fréquents au contraire en
attique36) ; OU devient la norme avec l'adoption du nouvel l'alphabet, mais
n'éliminera pas U (§ 2.1.2.2 et note 17).
2.1.1.3. Les voyelles brèves anciennes
— pour i il faut distinguer :
• i + C, noté I (did@oti [T 2]), parfois EI («epei + D [144], = «ep'i),
ou E (QeliÒta [238]), signes de la monophtongaison de *ei --> i: et, au
moins chez certains locuteurs, de la fermeture *e --> i ;
• i + V, noté I (Gorginios [56]), EI (1 ex. `Er@oteios [172]) ; il
n'est pas toujours écrit (A«eÒcr@ondas [68], = *A«iÒcri@on-), signe d'une
semi-vocalisation possible de *i (i + V --> j + V [--> Ø V])
— e présente la même situation :
• e + C, noté E (èan-ej@eke [T 1]) ;
• e + V, noté E (jeois [93]), EI (jeiois [24]), I (JiomnaÒta
[77]) ou ê (Klêegen@es [228]), signe de *e --> i, parallèle à la semi-
vocalisation de *i dans ce même contexte.
— a est toujours écrit A (carifettan [T 1])
— o est noté O (triploa [195]) ; quelques exemples de U pour o, e.g.
èuktas [195] (= èokt'as), et O pour u montrent une tendance à la fermeture o
--> u chez certains locuteurs
— u est noté U (tu, EèuqroÒuna [25]), plus rarement OU (Praoucos [23])
ou O (`Odri@on [228], < èudwr), signes de la monophtongaison de *ou et du
maintien d'une articulation vélaire pour u.

2.1.2. Du 4e am au 2e am, l'alphabet ionien-attique est seul utilisé, mais


usages nouveaux et anciens vont cohabiter longtemps.
2.1.2.1. Les diphtongues
Seules *oi + V, *ui + V, eu et au ont pu subsister :
— *oi + V : écrit OI, usuel (Boiwtois [186], eèunoias [158]), mais on a aussi
3 exemples d'écart graphique : U (Buwtwn [130], eèunuan [242]), OII
(eèunoiias [18]) et O, très fréquent pour *poi‘ew («epoeiÒen [105]).
— *ui + V : écrit OUI, usuel (ou»iw [142] ; Jouiw37 [64], nom de mois), UI

35 § 5.3.
36 Teodorsson S.-T., The Phonemic System of the Attic Dialect. 400-340 B.C., 199-200. Göteborg
1974.
37 Sur Jiouiw, cf. § 2.2.2.7.
(texte du 08/09/2012)
11

(Juiwn [153], NP), OU (Jouw [210], NP) et U (7uos [162]).


Ces deux diphtongues se sont donc probablement segmentées en o + i et
u + i avec divers résultats : • OII rend une prononciation lente [o + i j] ; OI
une prononciation [o + j] (au moins théorique : conservatisme graphique ?) ;
U une prononciation rapide (*o + j --> o --> u ou ø: --> y) ; • OUI indique le
caractère diphonématique u + i (cf. AOU ~ AU) ; et le second élément *i
peut disparaître : *u + i --> u + j --> u.
— pour eu et au il faut distinguer :
• + V : sans changement (eèuergetan [T 7] ~ eèufergetan [190] ;
nauarcos [250]) ;
• eu + C, noté EU (eèunoias [158]), une fois IU (Ièujuqrwn [207]) et
IOU (Lioukodwros38 [21]) ; on a donc *eu --> iu --> ju (cf. *e + V) ;
• au + C : 2 graphies, AU usuelle (aèutoÒëautw [255]), et A rare
(èaÒautu [160], D sg).
Dans les deux cas il y a eu segmentation et différenciation des deux
éléments, avec semi-vocalisation de *e pour *eu, et perte possible du 2e
élément pour au.
2.1.2.2. Les voyelles longues
— i: représente *i:, *ei et *e: : graphies I, usuelle (fikati [T 6], Damoklia
[134], £IÒminias [239]), EI (`Antigeneia [133], e«imen [T 8]), EII
(MnaÒikleiios [185]), II (KaqiiÒodwra [138]), H (èhmen [T 8]) et E
(£Hraklea [137])
— e: (< *ai) --> i: (3e pm) : H et AI usuels (Jeißhw [111], G sg ; caire
[95]), EI (Jeißeiu [270], e»irejentas [198], = *Jhßa¶ioi, *a»ire-), I
(Kwpiw [115], = *Kwpaiw, G sg) et E (`Epeneta [83], = *`Ep-ainet-)
— a: est sans évolution (KaqiÒa [33], Dioklidao [269]), mais il peut
absorber un o bref suivant (Lakraths [108], Swkleida [120], < *-ao)
— ø: (< *oi) est notée39 U (tu damu [266], D sg ; Jeibeiu [270], N pl ; tus
jius [69], Dt pl ; Junarcos [125]), OI (toi damoi [T 8], jeoi [214],
Boiwtois [186], Damojoin—is [107]), qui sont usuels, et EI (tei Di [29], D sg
; tu «enarcei [29] ; aèuteis [163] ; Damojeinis [94]), I (Bwjinhw [26], §
5.3).
ø: est donc devenu y:, la diversité des graphies40 s'expliquant par la
difficulté de rendre ø:, puis y: ; l'évolution --> i: (cf. EI et I) est attestée
dans les textes du N-O de la Béotie, plus rarement ailleurs ; étant donné le
faible nombre global des exemples, il peut s'agir d'une variante basse de y:
ou de la notation d'une évolution récente (et encore hors norme).
— o: est écrit W, usuel (`Ajanodwra [T 9] ; Qaeinw [193]), plus rarement
OU (Soukratios [154]) et U (aèutus [T 8], = Acc. pl -ws), qui notent une
fermeture de la voyelle, et O (Jionos [140], = *Jewn-), qui montre une

38 Sur ce NP, cf. Vottéro 1993, 352-353.


39 Cf. aussi note 66 ; d'autres graphies (WI, W, OU, UI) relèvent d'usages étrangers : Vottéro 1995/1,
92-100 ; 1996, 73-77 ; Brixhe-Vottéro 2004, 32-33.
40 Cf. la diversité des notations de ø: dans les langues modernes : EU, Œ, Ö, Ø.
(texte du 08/09/2012)
12

confusion *o / o: (de même i(:), *e(:)…).


— u: reste vélaire, cf. OU (LouÒias [265]), à côté de U, minoritaire, mais
encore bien présent (LuÒiao [T 8]).
Sur la graphie IOU, cf. § 2.3.2.7.
2.1.2.3. Les voyelles brèves présentent les mêmes signes d'évolution que
précédemment, avec une tendance à leur généralisation :
— i + C : noté I (fikati [TR 6] ; «eÒti [193]), parfois EI (-tijeitei [166+]),
II (Paiillos41 [79]) ou E (Paellia [267], G sg = *Pailleao) ;
l'équivalence I / EI / E rend [i], II peut indiquer une articulation anticipée de
i avec glide (Paii- = [pa ji]) ; mais i peut aussi ne pas être noté (Eèumendao
[121]) ;
— i + V : noté I (LuÒiao [T 8]), parfois II (Ptwiioi [185]), EI
(Triqwneiw [3], = *Treqwniw, théonyme) ou E (7a »eareia [43]) ; parfois
il n'est pas écrit (`HÒcrondao [182], KaqiÒa [33], `Orcomenw [114] ; on a
donc *i + V --> j + V [--> Ø V] (semi-vocalisation) ou --> i j + V
(articulation lente avec glide) ;
— e + C : noté E («edoxe [193], JioqeÒtia [11]), plus rarement EI
(JioqeiÒtos [245]), parfois I (Matiri Migalhë [2]) ou H (JioqhÒtos
[264]) ; il peut aussi ne pas être écrit (Jutleia [84], = *Jeoteleia)
— e + V : noté E (jeois [223]), EI (èanejeian [112]) ou I (èanejian [T 5]) ; il
peut aussi ne pas être noté (Jogitonos [112]), ou au contraire éliminer le -o-
suivant (Jetimw [211], Jitimw [126]) ; on a donc *e --> i, puis --> j + V [-->
Ø V] (semi-vocalisation), ou --> i + Ø ('hyphérèse')
— a : écrit A (»eareia [43], `Artamis [80]), parfois O (kojarw [256], =
*kaj-) ; parfois il n'est pas noté (proÒteirion [123], = *proÒtateir-) ;
— o : noté O (èarcontos [T 8/9]), mais aussi OU (`Apolloudwros [149],
pouionta [37]), ou W (`WnumaÒtw [111]) ; parfois il n'est pas écrit
(Damxenw [123], = *Damo-) ;
— u : noté OU ou U (touca [T 9], guawn [T 7]), mais aussi O (`Olonpica
[85]), signe du maintien d'une articulation vélaire pour u, mais aussi de o -->
u ; il peut aussi ne pas être noté (1 ex. : Zwpreina [138], = *Zwpurina).
Sur la graphie IOU, cf. § 2.3.2.7.

2.1.3. Traitements particuliers


2.1.3.1. Voyelles en hiatus
— formation d’une diphtongue par coalescence (puis évolution normale) :
• e: + (w) + i --> *ei (`OluÒÒeidas [272])
• a: + i --> *ai (J@eßaios [93])
• o + i --> *oi (foinocoia [195])
• a(:) + o --> *au (Saukrat@es [228])
— maintien de l’hiatus :
• a + i (Paidi [175] / Paeidi [275], Paillea [268] / Paellia [267])

41 Dérivé de pa¨is, dissyllabique, cf. § 2.1.3.1.


(texte du 08/09/2012)
13

• a + e:/e:i (Qaeinw [193], kajiÒtaei [201])


• a + u (Praoucos [23])
• o + i (--> u + i) (Ru^iÒkos [101], Bo^idion [82])
• o + a (triploa [195])
— contraction :
• i + i --> i: (toi Di [29])
• e + ei --> *ei (dëokei [226] ; -ßali, ft [204])
• e + e(:) --> *e: (Prokle@es [58], £Ippokleis [102], KliÒjenios [122])
— situation diverse :
• a: + a (Laarcos [150] ~ Sandros [237])
• a: + o (S@otimos [233] ~ Sëaomeilos [248] ~ Lakraths [108])
• o + o (B@oÈas [76] ~ Aèutonoos [100])
— hyphérèse dans *e + o (à partir du 3e pm), e.g. : Jedwros [215], Jitimw
[126]
— semi-vocalisation dans i/*e + o --> j + o --> o (--> u), cf. supra § 2.1.1.3
et 2.1.2.3.
2.1.3.2. Les crases sont assez fréquentes à date ancienne (± 30 ex.), mais
elles ont disparu à la fin du 5e s. ; compte tenu de l'alphabet utilisé, il est
difficile de préciser le résultat obtenu, mais on peut identifier 2 processus :
1) élision probable du 1er élément42 :
— ai + eu --> eu (tè Eèutr@etiqant@o [T 2] <*tai Eèutr@eti-)
2) contraction ou élision inverse (?) :
— o + a (Pujias @#okraiqieusë [48] <*7o `Akr-)
— o: + e: (t@orakleiosë [252] <*tw £Hrakl-)
— oi + e: (t@#orakli [252] <*toi £Hrakl-)
2.1.3.3. Variations de timbre anomales (car ne relevant pas
d'évolutions phonétiques normales, mais d'influences externes) ; le
vocalisme proprement béotien est indiqué en premier :
— e ~ a (trepeddai [195] ~ trapeÒza [217])— e ~ o (`Ercomeniëois
[150] ~ `Orcomenw [114])
— a ~ e (`Artamis [80] ~ `Artemidi [187])
— a: ~ o: (pr@aton [205] ~ Pr@otomen@es [235])
— o ~ a (MeneÒtrotw [T 7] ~ Òtrat@agiontos [156])
2.1.3.4. L'apocope de la voyelle finale des prépositions et préverbes
dissyllabiques est courante, mais pas générale ; cela peut s'expliquer
diversement (présence ou non de l'article, influences extérieures : formulaire
emprunté, koinè…), e.g. :
- kat to nomon [T 6], par tas polios [244], pot ton damon [T 6] (mais
poti damon [245])
- èan-tijeitei [166], par-ginuwnjh [61].

2.2. Evolution du système consonantique

42 Cf. Bile M.-Brixhe Cl., Kratylos 1983 [1984], 125-26.


(texte du 08/09/2012)
14

Le système graphique utilisé n'offre que peu de possibilités de variation ;


les évolutions susceptibles d'affecter les consonnes sont donc peu visibles
et, en général, ne se manifestent qu'indirectement43.

2.2.1. Du 8e f/7e d au 4e am on observe la situation suivante :


2.2.1.1. Occlusives orales
Les variations graphiques sont rares :
— sourde ~ sonore (Pulimiadae [75], cf. bo‘ulimos ; Kortunios [234] <
*Gort-)
— labiale ~ dorsale (Kokkuqs [228]), ou dentale ~ liquide (`OluÒÒeidas
[272])
— ST ~ SJ (`OÒjilos [229], cf. «oÒt'eon)
— à date ancienne, la dissimilation des aspirées ne semble pas jouer en
béotien (qequlacÒo [52], Qij@on [177], § 5.3) ; ces graphies disparaissent au
5e f
— la disparition de g intervocalique, souvent donnée comme caractéristique
du dialecte44, est douteuse
— la consonne appuyante peut parfois être rendue par une géminée
(Dëexxipposë [143]).
2.2.1.2. Occlusives nasales
— Les variations graphiques sont rares :
- en position appuyante + occlusive, la nasale est assez souvent rendue
indistinctement par N (`Olunpica [9], `Enkle@esë [232]) ;
- quelques exemples de disparition de N en finale (Jiogito45 [189]) ou
d'adjonction indue d'un N (t@o Kaßiron Îiaron [277], = *Kaßir@o, G sg),
signes de l'affaiblissement de n final chez certains locuteurs ?
— la consonne appuyante peut parfois être rendue par une géminée
(Òtanmnoi [195], = Òt'amnoi)
2.2.1.3. Sifflante et aspirée
— s est usuellement noté (Saukrat@es [228], R@exias [236]) ; rarement, il est
absent (MnaÒalk@e [58], N sg), noté de manière indue («epi
Kalëlikrateis [117], D sg) ou géminé (ProklieÒs [228]), signes de
l'affaiblissement de s final chez certains locuteurs ?
— s appuyant peut être rendue par une géminée (TeleÒÒqor@o [15],
`AriÒÒtias [131])
— l’aspirée est fréquente, mais irrégulière jusqu'au changement d'alphabet
(HiÒm@enias [195] ~ IÒm@enokl@es [195]) ; il est probable qu’une partie des

43 Cf. grec moderne : lorsque des mutations ont eu lieu, elles ont affecté essentiellement des sous-
ensembles, qui ont 'glissé' les uns par rapport aux autres, sans que les usagers aient jugé utile de
modifier leur système graphique ; ainsi les graphèmes utilisés pour les anciennes occlusives ont été
conservés pour les nouvelles spirantes.
44 Le pronom de 1 sg «i'wn, «i'wnga (cf. Corinne, Aristophane) n'apparaît pas dans les inscriptions ; les
formes m@e xullei@o (= -l'egou ??) et *leIis (= legis) sont très discutables.
45 Mais Jiogitos est aussi possible, d'où § 2.2.1.3.
(texte du 08/09/2012)
15

locuteurs ne la prononçait plus.


2.2.1.4. Les liquides r et l ont la distribution habituelle (R@exi@as, Le@on
[276], t@orëaklios [252], `Odri@on [228], pat@er [229])
— les particularités sont rares : • mobilité de r dans darcmaw [195] (=
dracm-) ; • absence de dissimilation de r dans l'ethnique `Ariartioi [19]
(= £Ali'art-) ; • échange r ~ l dans Sarpingisë [57] (NP < Ò'alpigx).
2.2.1.5. La semi-voyelle w apparaît encore dans beaucoup de contextes :
— à l'initiale (Foik@on [228]) ;
— après consonne elle est encore attestée au 6e s. (FiÒfodiÈos [5],
kalfon [52]), puis elle s'amuit (FiÒokle@es [70], kalos [278])
— à l'intervocalique, w est irrégulièrement noté jusqu’au 5e s.
(carifettan [T 1], «epoif@eÒe [116], mais Klefica [4] ~ «epoi@eÒe [46],
Kl@em@ela [273]), date à laquelle il disparaît, excepté à la jonction des deux
membres d’un composé (JeofeÒos [227] et § 2.2.2.5).
Mais w était encore assez 'vivant' à l'initiale pour que, lors de l’adoption
de l’alphabet ionien-attique, les Béotiens aient jugé utile de conserver la
lettre F.
2.2.1.6. Les géminées sont d'origine diverse :
— phonétique, résultat d'évolutions anciennes (tt ~ dd, § 2.0.1, 3 et 5) ;
— morphologique, e.g. D pl -eÒÒi < *-es + si (§ 3.2.3.2) ;
— expressive, notamment dans les NP hypocoristiques (§ 5.3) ;
— empruntée, e.g. radicaux issus probablement du substrat pré-béotien
(KupariÒÒoi [155])
— Il n'est pas rare qu’à date ancienne les géminées ne soient pas notées,
mais, comme aux 5e-4e s. elles le sont, on peut considérer cette pratique
comme un archaïsme.
Par leur fréquence relativement importante (verbes, noms, NP …), elles
forment un sous-ensemble bien représenté dans le système consonantique.

2.2.2. Le système consonantique du 4e am au 2e am


2.2.2.0. Le système graphique ne change guère, les variations graphiques
qui sont observées peuvent donc être l'indice de mutations profondes.
2.2.2.1. Occlusives orales
A côté des graphies usuelles, on relève diverses variations existant
auparavant, mais plus nombreuses :
— sourde ~ sonore (Lepadeian [183], = Leßa- ; Petagenios [253], =
*Peda- ; Gorijw [89], = Kor-)
— sourde ~ sourde aspirée (_LapouÒtiwn [17], = *LaquÒt- ; `Itouqrwn
[215], = *`Iju- ; Karmwnos [120], = *Car-)
— ST ~ SJ, notamment dans les infinitifs et les 3 pl. impératifs M-P (-
eiÒtaÒtw [43] ~ -iÒtaÒjw [45], impér. prés. *-Òjw ; -logittaÒth [245]
~ -grayaÒjh [245], inf. *-Òjai) ;
— SK ~ SC dans le théonyme Asclapios et dérivés (`AÒklapice<s> [81]
~ `AÒclapiwn [110])
(texte du 08/09/2012)
16

— NT ~ NJ dans les 3 pl. A et M-P en -nti/-nji et -nto/-njo46, e.g. : •


indic. et subj. A (-tëijenti [163] ~ Òtëoteujeiwnji47 [27]) ; • aor. M-P (-
egrayanto [212] ~ -egrayanjo [209])
— labiale ~ *[w] : ´eu„»eßdomeikonta [263], seul exemple sûr48.
2.2.2.2. Les nasales n et m ont la même distribution qu'auparavant, mais
on a d'assez nombreux exemples de disparition ou de graphies inverses :
— en position appuyante (èaÒtreqeth [127], = *èan(a)Òtr- ;
èanekleitoisë [219], = *-egklht-) ; + graphies inverses
(grammatindontos [14], = *-tidd- ; èarconntos [10]) ;
— en finale (Parjena [41], = Acc. *-an ; tan èanajeÒi [168], = Acc. *-
Òin) ; + graphies inverses (DiwniouÒiwn [152] = -Òiw, G sg).
2.2.2.3. Sifflante et aspirée ont la même distribution qu'auparavant, mais
avec des évolutions importantes :
— à partir du 3e s. apparaît un son [z] dans des NP (Zmourna [87],
Zwpourina [30]) et un verbe (zwei [164], pour *dw-, § 2.0.1, 3), où la
forme dialectale attendue est d- (§ 2.0.1, 3) ;
— s peut disparaître en fin de mot, e.g. ta polios [147] (= *tas, G sg),
aèuleionto [22] (= *-ontos) ; + graphies inverses : Paramone … caires
[128] (= *ca¶ire), `AÒklapices caire [81] (= *-pice) ;
— s appuyant peut être rendue par une géminée (TeleÒÒqor…ë [260],
`IÒÒcinao [115], `AlkiÒÒjenios [17]) ; cette gémination peut correspondre
aussi à un renforcement de l'articulation (`AÒÒkl—apëiu [34] ~
`AÒcalapicios [208], avec anaptyxe).
—l'aspirée n'est plus attestée qu'indirectement, e.g. : ton mejè o7uta
cronon [40] (= met4a ta§uta), «epi cè 7o tamias [243] (= * èepei ka),
graphies habituelles ; mais on a aussi 7awsë ka 7a èanjeÒis [31] (cf. aussi T
2).
2.2.2.4. Les liquides l et r ne montrent aucune évolution.
Mais on a des cas de mobilité de r : JarÒoumacw [T 6] (= JraÒou-).
2.2.2.5. La semi-voyelle w a apparaît uniquement à l’initiale, absolue ou
au 2e membre d'un composé :
— à l’initiale, F est irrégulièrement noté (fiÒotelian [65], fukias [T 7],
fergoqiliw [119], mais «iÒoteleian [192], o«ikias [63], `Ergoqilw [205])
— F apparaît aussi à l’initiale du second membre d’un composé ou après
une limite de morphème, cf. Jeo-fergw [T 8], pro-faÒtidas [T 6], fe-
fukonomeiontwn [245] (pft. = è‹konomhk'otwn) ; mais il est absent dans
MnaÒi-orgios [67].
w présente donc des indices d’affaiblissement à l'initiale, tandis qu'il
apparaît dans des contextes a priori moins favorables (cf. [we-wy-] dans fe-
fukono-). La situation phonétique réelle est donc probablement masquée
par la graphie, le maintien de F relevant de la tradition (et d'un

46 Les autres finales de 3 pl. ne présentent pas d’échanges graphiques, seul NJ apparaît, cf. § 3.6.4.2.
47 Un des 2 plus anciens exemples épigraphiques connus de NJI.
48 Les deux formes eudomon citées habituellement sont soit mal assurée, soit erronée.
(texte du 08/09/2012)
17

conservatisme phonétique individuel ?), ainsi que du souci de se démarquer


des usages de la koinè (cf. § 7.2).
2.2.2.6. Les géminées ne sont plus notées avec régularité à partir du 3epm
(`Apolwni [184], Ppolemw [54] [= *Polemm'w], jalatan [T 7],
gramatidontos [151]) ; on observe aussi ce phénomène à l'intérieur d'une
unité accentuelle (ka gan [T 8], ka to yaqima [T 7], = kat(a) gan,
*kat(a) to)
— On a en même temps des cas de gémination 'parasite' :
- isolés (`Allalkomeniw [T 8], jallattan [6])
- ou liés clairement à un renforcement articulatoire : `Ollumpiciw
[13] ~ `Oliompica [12] (même pierre) et LlouÒis [109] ~ LiouÒis [253] (=
*LouÒis) ; dans Ppolemw [54], on a l'impression que la disparition de la
géminée intérieure ancienne est liée au renforcement de p initial.
2.2.2.7. La notation d’un I 'parasite' après consonne est une des
principales caractéristiques graphiques du béotien à l'époque tardive. Elle
apparaît au 3eam et devient fréquente au 3epm, surtout dans les textes du N-
O de la Béotie (on a aussi des exemples ailleurs). On la trouve
principalement dans les séquences consonne apicale + voy. o(:) et surtout
u(:) (`Oliompica [12], Tioucan [41], Jiouiw [165], LiouÒis [253], nioun
[T 6]), et elle indique probablement la mouillure de la consonne. La forme
»emniwßelion [246] (= *7hmiwßol-), attestée à Acraiphia, conforte cette
hypothèse49.

2.3 Evolution globale du système phonologique

2.3.1. Le système vocalique


2.3.1.1. Au début du 4e s. :
— toutes les diphtongues en -i ont disparu, ainsi que ou ; seules au et eu
restent apparemment intactes
— la monophtongaison des diphtongues a bouleversé le système des
voyelles longues antérieures : i: (< *i:, *ei, *e:), e: (< *ai), a:, ø: (< *oi), o:,
u:
— les voyelles brèves sont cinq (i, e, a, o, u), avec une tendance à la
fermeture de e et de o.
Ce système présente donc un déséquilibre fonctionnel, source d'évolutions
futures.
2.3.1.2. Au début du 2e s. :
— toutes les diphtongues ont vraisemblablement disparu ou sont en voie de
le faire (cf. au)
— le nombre de voyelles longues a été réduit, puisque, chez une partie des
locuteurs, on n'en compte probablement plus que 3 : i: (< *i:, *ei, *e:, *ai,

49 Cf. Brixhe 1985, 376, sur la 'palatalisation' d'une labiale.


(texte du 08/09/2012)
18

*oi), a: et u:
— les voyelles brèves tendent également à se réduire à 3 : i, a, u.
— on peut même s'interroger sur la survie de l'opposition de quantité
vocalique, cf. l'utilisation occasionnelle de EI et H pour *i et *e brefs, et W
pour *o bref, et inversement de E pour *i: et *e:, et O pour *o:.
— les exemples de syncope (i, a, o, u) deviennent nombreux à partir du 3e s.
(cf. modification de la nature de l'accent ?).

2.3.2. Le système consonantique


La chronologie est moins précise, mais :
— la spirantisation des occlusives paraît engagée dès le 5e d et se
généraliser au 3e s., cf. :
- les échanges sourde ~ sourde aspirée et sourde ~ sonore, rares avant
le 4e s., plus fréquents à partir du 3e s. pour toutes les occlusives, signe de la
volonté de certains locuteurs ou dans certains contextes (e.g. le nom de
Lébadée) de conserver une articulation occlusive et non spirante
- les échanges ST ~ SJ, rares avant le 4e s., plus fréquents à partir du
3e s. (on a aussi SK ~ SC)
- les échanges NT ~ NJ dans les désinences qui apparaissent au 4e m ;
ces échanges , qui ont comme graphie de référence T50, K, P, indiquent que
l'occlusive sourde aspirée garde une articulation occlusive en présence d'une
sifflante ou nasale appuyante (d'où ces échanges T ~ J…), et donc qu'elle
ne se spirantise pas dans cette position ;
- l'aspirée initiale a probablement disparu, en liaison avec la
spirantisation des occlusives sourdes aspirées.
- les graphies SS + consonne51 indiquent que les groupes s + C
pouvaient être ambisyllabiques et donc que l'influence de la sifflante sur la
consonne suivante était forte et, dans le cas d'une aspirée tendant à devenir
spirante, pouvait bloquer cette évolution (cf. les échanges ST ~ SJ…) ;
— w intervocalique a disparu au cours du 6e s. ; à l'initiale il s'est maintenu
plus longtemps, mais est devenu débile dans le courant du 3e s.
— la disparition de la nasale et de la sifflante finales, observée
occasionnellement à date ancienne, devient assez fréquente ; on a donc un
affaiblissement des finales, peut-être accompagné d'un renforcement des
autres positions ;
— les géminées sont nombreuses, mais à partir du 3e s. on observe un
double phénomène : a) les géminées attendues peuvent ne pas être notées, et
b) d'autres apparaissent à des endroits inhabituels ; c'est peut-être le signe

50 L'explication habituelle de NJ (analogie de *senti --> *enthi, ou de -meja, -Òje, e.g. Thumb-
Scherer § 237, 14 ; Blümel, § 171) est peu plausible : comment expliquer la généralisation de la
graphie à partir d'une seule forme ou des 1 et 2 pl, et l'absence d'exemples anciens ? L'explication
'graphique' proposée ici, combinant phonétique et stylisation du dialecte (§ 7.2), rend mieux compte
du phénomène, et s'accommode bien du !entè (= !enti) d'Aristophane, Ach. 902 (§ 1.2.2.1).
51 Brixhe 1995-1996.
(texte du 08/09/2012)
19

d'une mutation de la nature de l'accent (§ 2.4.2).


— l'apparition d'un I 'parasite' entre consonne apicale et voyelle vélaire, au
moment où i tend à disparaître dans la séquence C + i + V, évoque une
nouvelle vague de palatalisations (cf. modification de la nature de l'accent
?).
Finalement seules les occlusives sourdes et les liquides paraissent
globalement stables.

2.4 Accentuation

2.4.1. Les inscriptions n'indiquant pas la place de l’accent, on a tenté de


reconstituer cette place à partir des renseignements — rares et peu fiables —
laissés par les grammairiens anciens52 :
— quelques remarques (accentuation d'eèugene'is, palh'os ; ptcp. à finale -
oi/-ai), montrent une accentuation conforme à celle de l'attique ou peu
différente
— mais la plupart des termes isolés, propres au béotien, présente ou peut
présenter un accent remontant, e.g. b'anna (avant correction), !oktallos (=
èoqjalm'os), !ames (= 7hme§is), J‘eÒpia (ou JeÒpia‘i).
Il est donc difficile d'arriver à une conclusion concernant le dialecte parlé
en Béotie.
— Les papyrus des poèmes de Corinne portent diverses annotations53, dont
des accents (en moyenne 2 par vers) ; ils ont donc servi de base à plusieurs
études qui ont montré une assez grande similitude avec l'accentuation
attique. Mais la langue de Corinne n'est qu'une forme de koinè poétique,
dont la coloration dialectale est due en partie à Corinne (e.g. le ptcp.
èappaÒ'amenos, col. III v. 39), mais aussi aux grammairiens et copistes (cf.
pa^is écrit p§hs, contrairement à toute la tradition épigraphique béotienne).
Il est donc fort possible que l'accentuation des papyrus ait eu pour but de
rendre le texte plus clair et qu'elle date de la même époque que les scholies
marginales (cf. èappaÒ'amenos traduit par anakthÒam' s54), quand le
dialecte avait disparu depuis longtemps et que la norme accentuelle était
celle de l'attique littéraire.

2.4.2. Les évolutions phonétiques constatées dans les inscriptions semblent


indiquer une modification de la nature de l'accent, qui aurait acquis peu à
peu une dominante intensive ; cela se traduit d'ordinaire pour les voyelles
par la disparition des oppositions de quantité (une voyelle accentuée est
longue, une voyelle atone est brève et peut disparaître) et, pour les
consonnes, par un renforcement au contact de l'accent, un affaiblissement

52 Détail in Vottéro 2012, § 3.


53 Page 1953, 10-18.
54 Page 1953, 23.
(texte du 08/09/2012)
20

ailleurs55. Peuvent correspondre à cette situation les faits de syncope (§


2.1.2.3), les confusions de quantité vocalique (§ 2.1.2.2/3), et, pour les
consonnes, les faits de gémination 'parasite', de 'mouillure', à côté de
marques d'affaiblissement, voire d'amuissement (§ 2.3.2).

3. Morphologie
3.0. Les graphies rencontrées nécessitent souvent un décryptage à partir
des évolutions phonétiques étudiées, notamment l'évolution des diphtongues
et voyelles.

3.1. Article
3.1.1. Flexion
- sg. : 7o, ton, tw, toi ; 7a, tan, tas, tai ; to, to, tw, toi
- pl. : toi, tws, twn, tois ; tai, tas, tan, tais ; ta, ta, twn, tois
3.1.2. Particularités :
- radical *t- généralisé au pl. (toi, tai)
- ces 2 formes toi et tai sont d'ailleurs ambivalentes : D sg en -*oi et -*ai
+ N pl (cf. § 2.1.2.2 et T 6, l. 11/15, 18/27)
- contraction en -a: (tan [T 6]) au G pl. F.
- il existe une forme renforcée en -i, à valeur de démonstratif (§ 3.4.1).

3.2. Noms
3.2.1. Thématiques
3.2.1.1. Flexion
- M/F. : sg. -os, -e, -on, -w, -oi ; pl. -oi, -ws, -wn, -ois ; Du. -w, oin
- Nt. : sg. -on, -on, -w, -oi ; pl. -a, -a, -wn, -ois
3.2.1.2. Particularités
- vocatif rare (Qoiße [T 1]) et parfois concurrencé au 3e f par le N (Eèudamos
caire [96])
- D sg en *oi (ancien locatif56 ?), e.g. tu damu [266]
- Du. dans faganw [195] (F pl) et DioÒkoroin [221].

3.2.2. Thèmes en -a
3.2.2.1. Flexion
- F. : sg. -a, -an, -as, -ai ; pl. -ai, -as, -awn, -ais ; Du. -aw
- M. : sg. -a(s)/-a, -an, -ao/-a, -ai ; -ai, -as, -awn, -ais
3.2.2.2. Particularités
- G pl : pas de contraction en -a: (M : twn guawn [T 7] ; F : tan MwÒawn
[204])
- le G sg M peut perdre son -o final (Swkleida [120])

55 Cf. Martinet, Economie des changements phonétiques3, § 4.52, 4.66-4.68, 5.19-5.24, Berne 1970.
56 Cf. Vottéro 1995/1, 100…, 117.
(texte du 08/09/2012)
21

- D sg en *ai, probablement analogique des thématiques (tamih [253])


- Du. probablement analogique des thématiques (darcmaw [195])
- le N M sg est d'ordinaire en -as, mais il existe des formes en -a:57 (± 20),
surtout des NP et quelques appellatifs (Mogea [T 2], pujionika [228]).

3.2.3. Thèmes en consonne


3.2.3.1. Flexion
- M/F. : sg. -s, -a, -os, -i ; pl. -es, -as, -wn, -eÒÒi ; Du. -e
ou sg. @v + n ou -s, -a, -os, -i ; pl. -es, -as, -wn, -eÒÒi
- Nt : sg. —, —, -os, -i ; pl. -a, -a, -wn, -eÒÒi
3.2.3.2. Particularités
— D pl en -eÒÒi probablement empruntée aux thèmes en -s58
(pepiteuonteÒÒi [T 8], boueÒÒi [243])
— à partir du 3e pm on peut rencontrer une finale empruntée aux
thématiques (cf. grec du N-O ?), e.g. : Acc. deiontws [194], D. «iaontus
[T 6], èhgus [244] (= a«ix‘i)
— Du. attesté dans leß@ete [195]
— flexions particulières :
- thèmes en -s : MnaÒië÷geneis [T 7] ~ Dioqanios [66]
- thèmes en *-klewes- : £Ippokleis [102] ~ t@orëaklios [252]
- NP en *-e: : Jijj@e [7] / Drum@es59 [231] ~ Xennios [127]
- noms en -te:r : pat@er [229] ~ (D) Matri [16] / Matiri [2] (tardif)
- thèmes en -eus : JeiÒpieus [91] ~ JeiÒpieios [112]
- thèmes en -i : polis [197] ~ polios [T 6]
- F en -w : Xenokkw [T 5] ~ Nioumws [37]

3.3. Adjectifs
Sans particularité morphologique, ils suivent la flexion nominale
correspondante.

3.4. Pronoms
La plupart des formes rencontrées suit la flexion thématique.

3.4.1. Démonstratifs
Seuls deux radicaux sont bien attestés :
- o7utos, sans t- initial, e.g. : o7uton, -w, -ws (Acc pl), o7utwn (G pl) ; Nt pl
o7uta [T 6]
- l'article 7o/to-… renforcé par la particule -i (tan prorreiÒin tani [201]
; tui / tuii [T 8 ; 213], = *toi-i), valant 8ode.

57 Sur ce a:, cf. G. Daux, BCH 85 (1961), 583-588.


58 Les datifs *-ois et *-ais n'ont pas pu influencer les thèmes en consonne : il n'y a pas d'ex. de *-
oisi/aisi qui auraient pu être réanalysés en *oi + si…, d'où *es + si dans les athématiques.
59 N asigmatique à date ancienne, mais, à partir du 5e pm, ajout possible d'un -s, par analogie des
thèmes en *-es- et *-klewes-.
(texte du 08/09/2012)
22

3.4.2. Relatifs
- le relatif usuel est 7os, sans particularités (tan… a
7 n èelaße [269])
60
- on a aussi *7ottos (èeqè 7oëttw [202]), 7opottos (7opotta [T 8]), et
7oÒtis (7wÒtinas ka [201])
- l'article peut être employé comme relatif (T 3).

3.4.3. Interrogatifs-indéfinis
— Tis n'est employé qu'une fois comme interrogatif-exclamatif (àw ti
legëis [55]) ; il est usuel comme indéfini (§ 3.7 et T 6, l. 14; T 9, l. 10)
On a aussi :
— l'adjectif mhdotios (meidotih pëareureÒi [39], D F sg = mhdè
7opo¶iæ)
— l'interrogatif indirect (potera… èh… [T 6], Acc. Nt pl.)
— oèujeis/mhjeis (meijeni meijen [T 9]) au lieu d'oèude'is/mhde'is

3.4.4. Pronoms personnels, rares :


— 1 sg. : «eme [58], me [170]
— 2 sg : tu [T 1], tunei [55]
— 1 pl : 7amewn [242]
— 3 sg non réfléchi : *foi à lire derrière Noi61 [262] (D. ; 2 ex.).

3.4.5. Pronoms-adjectifs possessifs, rares :


— G sg : fou (tomou fou [203], avec influence de la koinè)
— D sg : efoi («epi paidi efoi [53])
A date récente le réfléchi direct est souvent rendu par l'adj. fidios (T 9).
Comme non-réfléchi on emploie aèutos au G.

3.4.6. Aèutos est utilisé comme :


— pronom anaphorique (aèuton kh èeggonws [T 8]) et possessif non réfléchi
au G (tw iou»iw aèutas [168])
— réfléchi indirect (parmeinaÒan aèuteis [163])
— adjectif exprimant l'identité (tas aèutas timas [T 7])
— pronom exprimant l'ipséité (aèuths ths jihs [T 6])
Le composé aèutoÒautos, attesté à partir du 4e m, exprime le réfléchi62
direct (7uper aèutoÒëautw [255]), mais aussi indirect (èaÒautu [160]).

3.5. Numéraux
Le système numéral béotien n'est pas attesté avant le 4e am ; mais il est
vraisemblablement ancien63.

60 £OÒa (IG 2708, 6) est probablement un emprunt à la koinè.


61 Cf. Vottéro 1995/2, § 1.0/1.1/1.3 ; usuellement on a aèutoi (cf. Thb., IG 2408, 4e am, …).
62 L'existence du réfléchi a7uton… est douteuse, cf. IThesp. 50.
63 Détail in Vottéro 1994, 291, § 1.2.5.
(texte du 08/09/2012)
23

Ensemble composite, formé d'éléments d'origines diverses, mais organisé


en séries cohérentes, il a des traits :
— “grec commun” : duo, »ex, »epta… [195]
— “doriens” : pratos [205], fikati [T 6], fikaÒtos, pentakatiws [T 3]
— “éoliens” + aréaux (cf. attique et eubéen) : pettares (et dérivés) [T 5]
— 'divers' : e»is/»enos, pente [195] (et dérivés), dekatos [205].

3.6. Verbes
3.6.0. Le système verbal n'est connu que de manière très incomplète, et
surtout à partir du 3e s. :
Périodes I et II Période III Période IV Total
210 attestations / 230 attestations / 2550 attestations / 2990
37 formes différentes 79 formes différentes 537 formes différentes attestations

- seules 5 formes verbales sont attestées sur toute la période dialectale


(èanejhke/èanejean, èepoihÒe/ èepoihÒan et variantes, + èarcontos) ;
elles font plus de 25% des exemples
- 25 formes ont plus de 20 occurrences et font plus de 55% des exemples ;
- 300 formes sont uniques et ne permettent pas de comparaison ;
- la morphologie verbale la mieux connue est celle de graqw (25 formes
différentes), tijhmi et didwmi (17), eèimi (13), poiew (12).

3.6.1. Aspects phonétiques


— La rencontre des voyelles radicale et désinentielle donne :
- *e + e/ei/e:i/e: => i + i/i: => i:, écrit EI, I, H, E (dokiei [148], èadiki [142])
- *e + o => io [=> jo …], écrit IO, EO, EIO, EI (-teliwnji [98], deiontws
[194], deimenois64 [129])
- *a + e:i => *a:i => a: (nika [28])
- *a + e => e: => i:, écrit EI (Òouleitw [39])65
- *a + o => o:, écrit W (ÒoulwÒa [42])
Les verbes à radical en *-o présentent 3 traitements : a) *o + e/o => o:
(damiwnjw [35]) ; b) maintien de l'hiatus (klaroetw [27]) ; c) maintien de
l'hiatus avec allongement (?)66 du *-o- radical (damiwontes [35],
damiwemen [38]).
— Les évolutions phonétiques de *ei, *e:i, *e:, *e + ei/e:i ont entraîné : a)
la confusion des 3 sg A d'indic. prés., ft. contracte et subj.67 ; b) la
transformation, voire la disparition (§ 2.3.1.2) d'alternances radicales, e.g. -

64 Souvent citée comme signe d'une flexion athématique des verbes en -ew, cette forme est isolée en
béotien (cf. deiei [204], deiontws…), n'est pas très assurée (pierre brisée juste après DEI :
dei÷menois) et s'explique bien par la phonétique (§ 2.1.2.3, "e").
65 Les exceptions sont rares, tardives et probablement artificielles : «iaetw [243], «iaontus [T 6],
timewÒa [242].
66 Formes fréquentes, mais tardives : elles pourraient être artificielles.
67 Mais une distinction graphique a souvent été maintenue, cf. Vottéro “Recherches orthographiques
en Grèce ancienne”, Kat4a di'alekton, A.I.O.N. XIX (1997), 583-591, § 1.2.
(texte du 08/09/2012)
24

liyi [204] ~ -lipontos [206].


— Sur les échanges T ~ J, cf. § 2.2.2.1 et 2.3.2.

3.6.2. Radicaux et formations


On retrouve les principales caractéristiques du système verbal grec :
formations thématiques, athématiques (radicales, suffixées), alternances,
redoublements, supplétismes…, e.g. :
— variations aspectuelles :
- semblables à celles de l'attique, e.g. -lamßanontes [247] ~ layeth
[139] (ft.) ~ «elaße [269]
- en partie différentes, e.g. qeremen [201] ~ o«iÒi68 [202] (ft) et aor.
e«in@ixan [T 3], -en@icjei [245] (subj. P) ; -Òtëellomenws [194] ~ -
eÒteilamen [196] (aor. A) et -Òteilentes [194] (aor. P, = -Òtal‘entes)
— variations de diathèse, e.g. :
«eÒti [193] ~ «eÒÒeth [T 6] (3 sg ft.) ; -iontos [62] (G ptcp. prés. 'aller') ~ -
iÒeth [204] (3 sg. ft. 'aller' = *e«iÒetai69)
— variations morphologiques, importantes surtout au parfait70, e.g. : did@oti
[T 2] ~ «edwka [244] et pft. -dedoanji [244] / dedwwÒa [T 6] ; -ßallei [204]
(subj.) ~ -ßali [204] (ft.) ~ -eßale [162] et pft. -ßeßleiwÒas [243].
On a aussi l'aor. sans -k- de tijhmi (-ej@e [178], < *-ethe:, = -‘ejhke)71.

3.6.3. L'augment est d'un usage général pour marquer le prétérit à


l'indicatif, e.g. -eyaqidde [T 6], «elexe [T 8], -egegrapto [246].
Son absence est rare : textes poétiques (poif@eÒe [52]), confusion ? (««en-
ßaÒe [T 7]).
Si le radical verbal a une initiale vocalique, l'augment allonge la voyelle
(èwqeile [246] ; e«in@ixan [T 3] ; par-eis [T 7], = *e:st, 3 sg impft e«imi) ; il
en est probablement de même pour èan-angeile [183], èaxiwÒe [243] (= -
@angeile, è@axiwÒe).

3.6.4. Désinences
3.6.4.1. Actives :
a) indicatif :
— thématiques, e.g. : - prés. -liëpw [220] ; leflis [55] ; «eci [T 5] ; «econji
[148] ; ft. o«iÒi [202] / -ßali [204] ; o«iÒonji [201]
- impft. -eyaqidde [T 6] ; «epolemion [T 3] (3 pl) ;
aor. «elaße [269] ; «elaßomen [197] ; -agagon [194] (3 pl)
— athématiques, e.g. :
- prés. : «emi [92] ; e«i [181] ; «eÒti [193] / did@oti [T 2] ; -tijenti [163]
- impft. : (par-)eis [T 7], (par-)eian [T 7] (= àhn, àhÒan)

68 Et èuÒi [204], e«iÒi [T 9].


69 Sur ce ft. *e«iÒetai, cf. Chantraine, Grammaire homérique I, 142-3, 293-4, 412, Paris 1958.
70 Vottéro 2008, chap. 2.
71 Vottéro 1995/2, p. 129-130.
(texte du 08/09/2012)
25

- aor. à alternance : -edwka [244] ; -ejhke [T 1] ; -edomen [196] ; -


ejean [103] ; -ejetan [93] (Du.)
- aor. à voy. longue : -eßa [T 7] / 7hrejei [253] ; -egraqen [97] (3 pl)
- aor. 'sigmatique' : «elexe [T 8] ; -eÒteilamen [196] ; e«inixan [T 3] (3
pl) ; «epoi@eÒatan [241] (Du.)
- pft : gegraqe [218] ; -dedoanji [244]
b) impératif :
— thématique, e.g. : prés. caire [95] ; -trecetw [218] ; cairete [96] ; -
ßallonjw [247]
— athématique, e.g. : prés. «eÒtw [T 9] ; «enjw [245] / -iÒtanjw [141] ; aor. -
dotw [247] / -meinatw [40] ; -ßanjw [200] / -logittanjw [247]
c) subjonctif (thématique à voy. longue), e.g. : prés. èagei [243] /
«iei72 [T 6] / -iÒtaei [201] ; «ecwnji [148] / «iwnji [T 6] ; aor. pi@e [T 2] / -dwei
[245] = 'donner' / kourwjeiei [T 6] / -grayei [139] ; Òtrëoteujeiwnji [27]
/ -lwÒwnji [205] ; pft. (périphrastique) : dedwwÒa «ih [T 6]
d) optatif, prés. : da^izoi [61]
e) infinitif :
— finale -men pour :
- les thématiques, e.g. : prés. qeremen [201], èadikimen [183],
Òouleimen [38]
- pour la plupart des athématiques : prés. e«imen [T 8] ; aor. domen
[T 6], Òtroteujeimen [27]
— finale -(Ò)ai pour les aor. 'sigmatiques', e.g. : -meinh [31], -grayh [T 6]
— pft. : —
f) participe :
— thématiques et parfait, e.g. : prés. èarcontos [T 7], ÒoulwÒa [42] ; -
iontos [245], «iwÒas [T 8] ('être') ; -iontos [62] ('aller') ; ft. jouÒonta [199]
(cf. j'uw) ; aor. laßwn [204], laßwÒa [253] ; pft. fefukonomeiontwn [245],
dedwwÒa [T 6]
— autres aoristes, e.g. : -ß@as [183], -j@eÒa [201] ; tejen [245] (Nt), tejeiÒan
[245] ; poiiwÒas [32], -ÒteilaÒa [251]

3.6.4.2. Médio-passives :
a) indicatif :
— thématique, e.g. : prés. èoqeileth [244] ; ft. layeth [139], -
graqeiÒonjh [203] ; aor. -eileto [245] ; -eßalëonjo [T 3]
— athématique, e.g. : prés. ginuth [196] ; aor. -eyaqittato [245] ;
«ekomixameja [196] ; «emiÒjwÒanto [T 7] ; pft gegrapth [146],
«eÒtroteuajh [150] (3 pl) ; pqpft. -egegrapto [246]

72 Variantes : «ih/e«ih, in T 6, et 7oëpws beßeia e«ih, qui n'est pas un optatif (IThesp. n° 214 ; 3e
pm), cf. § 2.1.2.2.
(texte du 08/09/2012)
26

b) impératif :
— thématique, e.g. : prés. xullei#o 73 [50], -graqeÒjw [244]
— thématique : pft. qequlacÒo [52]
c) subjonctif (thématique à voy. longue), e.g. : prés. beileith [205]
(= bo'ulhtai), ginoueith [247] (= g‘ignhtai) ; beilwnjh [205],
ginouwnjh [247] ; aor. geneith [T 6] (= g‘enhtai), komitteiëth [245]
d) optatif : —
e) infinitif : finale -Òjai, e.g. : prés. -legeÒjh [216] ; didoÒjh [251]
; aor. »eleÒjh [T 6] ; jeÒjh [245] ; -logittaÒth [245] ; pft. dedocjh [T 6]
— pft. périphrastique74 : (èaq-)—eimëenas e«imen [27]
f) participe : finale -menos (-a)
— thématique, e.g. : prés. bhlomenh [T 6], poiomena [33] ; aor. genomenon
[169]
— athématique, e.g. : prés. »iÒtamenw [63], ginioumenon [161] ; aor.
komittamenoi [98] ; pft. gegrammenon [T 9]

3.6.5. Les modes


Hormis l'indicatif, seuls les subjonctif et impératif sont réellement
représentés et il n'y a pas de différences notables avec les usages attiques.
L'optatif est très rare (1 ex. sûr, cf. note 72).
Infinitif et indicatif futur concurrencent souvent l'impératif dans ses emplois
(cf. T 6 et 9).

3.7. Indéclinables
— Les adverbes présentent surtout des particularités phonétiques et
graphiques, e.g. : èhi [142] (= a«ie'i), «epi [T 9] (= «epe'i), èwn [T 6] (= oøun),
parfois lexicales, e.g. : Òaetos [247] (= t§htes).
— Pour les prépositions on notera :
- l'apocope (cf. § 2.1.3.4)
- «eÒs, et sa variante + consonne «es (= *«ex), e.g. : «eÒÒ-eimen [T 6/7],
«eÒ-graqeiÒonjh [203]
- peda pour met'a (peda twn polemarcwn [T 6])
- pot(i) pour pr'os (§ 2.1.3.4)
- «en + D et Acc. («en polin ~ «en poli [T 6])
— Conjonctions
- ka = èan, e.g. : «epi ka [T 9] (= «epe‘i ka)
- a«i / èh (--> e«i) = att. e«i, e.g. : èh de ka ti / e«i de tië ka [204]
- 7aws… (= 8ews), e.g. : 7awsë ka 7a èanjeÒis [31]
- «ette 'aussi longtemps que' (= ¡eÒte), e.g. : «ette pan ka dwei75

73 Cf. § 5.1.
74 Vottéro 2008, § 1.1.
75 Les combinaison «ette kan et «ettan ka sont des hybrides dialecte + koinè (Léb., IG 3054 ; Cor.,
Migeotte 1993, l. 19-20, …).
(texte du 08/09/2012)
27

[40].

4. Syntaxe
4.0. La phrase complexe n'est réellement connue qu'à date tardive (§ 1.2.1.2)
et surtout dans des textes très formulaires. Voici quelques particularités :

4.1. Noun phrase structure


On notera :
— l'emploi très large de l'adjectif qui peut :
- substantiver un adjectif («en ton koinon Boiwtwn [204])
- remplacer le génitif de possession (Gorginios «emi [56] ~
Gorgidao «emi [92])
- exprimer la filiation (AP), cf. infra
— le flottement de cas et l'ordre des mots (adj. postposé) dans la formule
"Bonne Fortune", e.g. : Touca `Agaja [T 9] (N), Tioucan `Agajan [41]
(Acc.) ou Tiouch `Agëajh [44] (D.)
— sur l'emploi de l'article, cf. Claflin 1905, 37-43.

4.2. Clause structure


Sans surprise, l'élément subordonné grammaticalement est généralement
placé en tête de la phrase (protase), e.g. : T 6, 9
On notera quelques particularités :
— syntagme nominal au G remplaçant une subordonnée participiale au G
absolu, e.g. : `OnoumaÒtw … mantios [112] ~ manteuomenw
`OnumaÒtw [113] ; Kallikwnos èarcw [161] ~ Jeodotw a è rcontos [T 7]
— absence de la copule dans des relatives, e.g. : 7h (= 0Ì) èoniouma
Zwpourina [167].

5. Lexique
Le lexique béotien présente des particularités assez nombreuses, dont voici
quelques exemples :

5.1. Hapax dialectaux


— verbes, e.g. :
- èaqedriateuw 'siéger comme magistrat fédéral à fonction
religieuse' (èaqedriateuontwn [157])
- *xullomai 'ramasser du bois'76 (m@e xullei#o «entos [50])
- *piteuw 'irriguer'77 (tois pepiteuonteÒÒi [T 8])

76 < *ksul-jo-mai, dénominatif de x'ulon, et équivalent de xulle'uomai ou xul'izomai ; les autres


explications proposées (cf. Schachter A., Cults of Boeotia I, 72-3, Londres 1981) se heurtent à des
impossibilités (pas de héros Meixylleos connu ; *e + o --> io et non o: en béotien) ou des difficultés
sémantiques (cf. Òk'ullomai 'maltraiter, piller').
(texte du 08/09/2012)
28

— appellatifs78, e.g. :
- profaÒtidas [T 6] : 'des faubourgs'
- (tan) petrameinon [245] : 'quadrimestre'
- (to) «epipatroqion [T 6] : 'patronyme'

5.2. Calendrier79
Le calendrier béotien se caractérise par : • une influence ionienne-attique
inexistante ; • un seul nom commun aux trois dialectes dits 'éoliens'
(£Omol'wios) ; • 4 noms communs à la Grèce du Nord, e.g. : Boukatios ;
• 1 nom connu ailleurs, mais rare (`Agriwnios) ; • 4 noms spécifiques à la
Béotie (soit 1/3) : ProÒtathrios, Jhloujios, Pamßoiwtios,
`Alalkomenios [T 8].

5.3. Anthroponymes80
L'onomastique béotienne est riche (§ 1.2.1.3) et présente plusieurs traits
particuliers, cf. :
— suffixes :
-*e:, habituellement précédé d'une consonne géminée (Keqal—l@e
[271], Mennei [99], Trokchs [88]) ; ses correspondants féminins usuels sont -
w et -is, (Xenokkw [T 5], `Erottis [135])
-icos/-ica (Eèugeiticos [47], `Olunpica [9])
-wndas (AèeÒcr@ondas [68])
— procédés phonétiques :
- aspiration expressive, e.g. : Qij@on [177] (< *Pijwn), Jijj@e [7] (<
*Tijj@e) : ce procédé disparaît au cours du 5e s.
- gémination expressive, e.g. : Gojjidas [70], Mennidao [124] (à
comparer aux composés Poliou-gajidao [21], O7uper-menidao [21])
— traits morphologiques :
- N M asigmatique pour les noms en -a: (§ 3.2.2.2) et en *-e: (cf.
supra et note 59)
- suffixe d'adjectif patronymique81, e.g. : `Ollumpiciw [13] ;
Bwjinhw [26] (< *-na-ios) ; l'AP est remplacé par le génitif au 3e pm.

77 Vottéro 2008, 258-9.


78 Les institutions politiques, les inventaires de temples (IThesp. 38, 4e am ; T 5 …), le "tarif des
poissons" d'Acraiphia (Salviat-Vatin 1971) livrent beaucoup de termes rares.
79 Roesch 1982, 35-76 ; Vottéro 2006, 143-145.
80 Vottéro 1985 ; 1993 ; 2006, 143-145.
81 Cet AP, souvent cité comme isoglosse "éolienne", est un conservatisme, cf. les différences entre
les dialectes dits "éoliens" (Vottéro 1987, § 2.2.1/3.2.1) ; le béotien est très conservateur, car a)
l'adj. en ios est utilisé comme adjectif d'appartenance et AP ; b) les dérivés de théonymes servent de
NP et d'AP ; c) les dérivés en -das, originellement AP (cf. Homère), ne reçoivent pas le suffixe -ios
(≠ éolien et thessalien) : ils sont employés au G, e.g. Simmias DiwnuÒios, mais DiwnuÒios
£Hrakleidao (Thb., IG 2429, 3e pm).
(texte du 08/09/2012)
29

6. Word-formation
— Pour les NP, cf. supra
— pour les verbes on notera :
- des variations de suffixe à valeur sémantique (transitif ~ intransitif),
e.g. pour «emba‘inw (T 7) : «en-ßaÒe 'a mis en adjudication' (aor.
sigmatique) ~ «en-eßa 's'est engagé [à bail]' (aor. radical)
- parmi les variations de suffixe à valeur aspectuelle, l'opposition dd ~
tt, e.g. : prés. komiddeëÒjh [245] (inf. M) ~ aor. komitteiëth [245] (subj.
M) ; cette opposition est ancienne (cf. T 4), mais au 3e s. tt est concurrencé
par -ks- : «ekomixameja [196] (indic. aor. M)
- le passage de la flexion thématique à une flexion athématique (<
fermeture de o(:) --> u(:)), cf. ginoueith [247] (3 sg subj.), mais l'aor. reste
thématique (geneith [T 6], 3 sg. subj.)
- des vocalismes radicaux particuliers : bhlomenh (T 6, = boul-),
dwei [T 9] (= z§Ì).

7. Interdialectal relations / relations with other languages


7.1. Liens avec les autres dialectes
Sont notés ici les principaux traits caractéristiques du béotien82 :
— archaïques ou conservateurs :
- phonétique : maintien de a:, de -ti (dans la grammaire), de w- (au
moins à l'initiale), gémination consonantique dans les NP, …
- morphologie : principales désinences casuelles ; AP en -ios ; NP à N
asigmatique ; «en + Acc. ou D ; article employé comme relatif, …
— aréaux anciens :
- phonétique : prattw …
- lexique : NP en -wndas, -icos …
— dorisants :
- phonétique : »iaron, praton, fikati …
- morphologie : inf. en -men ; ka…
- lexique : «eppaÒin, priÒg@ees
— éolisants :
- phonétique : pettares, Belqois (mais pente…)
— spécifiques :
- phonétique : résultat d'ensemble des palatalisations anciennes ;
prattw ~ grammatiddw ; komiddeëÒjh ~ komitteiëth, …
- morphologie : D sg en -*oi, -*ai ; 3 pl. èanejean…
- lexique : suffixe hypocoristique *-e: ; système numéral ; calendrier.

Tous ces éléments se sont fondus sur place dans un "système"


linguistique, qui a évolué durant les 5 siècles où le dialecte est attesté à

82 Cf. § 1.2.1.4.
(texte du 08/09/2012)
30

l'écrit, et a donné, lorsqu'il va disparaître, des graphies si caractéristiques.

7.2. Mise en perspective du dialecte


La perception que l'on peut avoir du béotien est fonction de la période de
référence :
— 1) avant l'évolution a: -> e: propre à l'ionien-attique, une des principales
isoglosses est le traitement -tt- au lieu de -ss-, qui isole une aire “attique-
béotien-eubéen” : touchant de nombreux termes d'emploi fréquent
(j'alatta, pr'attw), il est aisément perceptible et ne connaît que de rares
exceptions ;
—2) après la fermeture de a: -> e: en ionien-attique, l'unité aréale
précédente est rompue et le béotien s'est trouvé globalement plus proche des
dialectes doriens (cf. les confusions dorien/béotien chez Aristophane…, §
1.2.2.1) ;
—3) après la monophtongaison des diphtongues en -i et la fermeture de e: -
> i:, on observe la fusion progressive du béotien dans la koinè devenue la
norme linguistique dans bien des domaines ; à la fin de son existence
épigraphique, le dialecte béotien ne devait pas être, dans sa forme parlée,
très éloigné de la koinè sur les plans phonétique ou morphologique (e.g. les
effets de *ei/ai/oi/e: --> i: et o: --> u: dans les flexions nominale et
verbale).
Or c'est à cette époque qu'on rencontre, principalement dans les textes
civiques ou apparentés, des graphies très particulières, considérées
ultérieurement comme la norme béotienne ; il faut y voir une réaction
particulariste, soutenue par les autorités et l'administration fédérales et
locales (cf. infra), et se traduisant par une stylisation du dialecte à l'écrit au
moment où, comme forme parlée, il recule devant la koinè avant de
disparaître.

8. Contact with Koine / Dialect death83


Le dialecte béotien est la forme de grec usuelle en Béotie, mais il n'est
pas la seule : le premier texte connu est une adaptation dialectale de la
langue homérique ; au 5e d apparaît le dorien lyrique et ses variantes ; les
premiers textes en koinè datent du 4e m (épigrammes) et celle-ci va peu à
peu s'imposer84, reléguant finalement le dialecte au rôle de 'couleur locale'.
La date de 172/1, habituellement avancée pour la disparition du
dialecte, correspond à la dissolution de la Confédération béotienne par les
Romains. Cette date est théorique : a) il existe quelques textes rédigés en
béotien, qui sont postérieurs85 ; b) la koinè avait pénétré depuis longtemps le

83 Vottéro 1996/1.
84 L'influence de la koinè est "multiforme" : langue politique, juridique, administrative, technique,
culturelle…, cf. Vottéro 1996/1 ; 2002.
85 Vottéro 1996/1, § 1.4.
(texte du 08/09/2012)
31

dialecte. Mais celui-ci restait la langue politique et administrative de la


Confédération. En s'attaquant aux différents symboles de l'unité politique et
religieuse des Béotiens86, Rome éliminait toute opposition structurée et a
ainsi provoqué un changement d’état d’esprit des classes dirigeantes ; la
romanisation de la Béotie et de ses élites s'est donc accompagnée de la
disparition rapide du dialecte dans l'écriture.

9. Textes dialectaux annotés


Les mots en italique sont utilisés précédemment.

T 1. Thèbes, Monument Piot II (1895), 137-143 (8ef/7ed) : dédicace à


Apollon
Mantiklos mè èanejeke Fekaßoloi `ArgurotocÒoi tas v.
dekatas : tu de, Qoibe, didoi carifettan èamoi——ßanë.
Manticlos m'a offert(e) sur la dîme à l'Archer à l'arc d'argent. Et, toi, Phébus, donne lui
ta faveur en retour.
Commentaire : — finales -oi de D sg thématique et -as de G sg en -a: ; didoi : impér.
poétique (cf. Vottéro 2002, n° 1).

T 2. IThesp. 465 (5em) : invitation à boire


Mogea did@oti tai gunai÷ki d@oron Eucari tè Eèutretiqant@o
ko÷tulon, @os cè 7adan pi@e
Mogea donne en présent cette coupe à sa femme Eucharis, fille d'Eutrétiphantos, pour
qu'elle boive à satiété
Commentaire : — @os cè 7adan (= *8ws ka 7ad-) : notation irrégulière de l'"aspirée" initiale
(cè 7ad-, mais (Î)@os), due à son affaiblissement , plutôt qu'à une dissimilation (cf. § 2.2.1.1-
3).

T 3. Thèbes, IG VII 2418 (4e m) : liste des contributions au financement des


expéditions contre les Phocidiens lors de la 3e guerre sacrée (l. 20-25)
…ë B u z a n t i o i Òuneba÷lëonjo èallws pentakatiws…
Ò t a t e i r a së … èen tonë polemon, ton 7uper tw ÷ 7iëarw tw èem
Belqois èepolemion Boiwtoië : ÷ —Òunedroi eèinixan SwÒis …
[…] les Byzantins ont réuni 50 autres statères pour la guerre que les Béotiens font pour
la défense du sanctuaire de Delphes ; synèdres qui ont apporté l'argent : Sosis …
Commentaire : — -onjo : 1ère attestation de NJ ; — finales -ws d'ACC pl et -w de G sg
thématiques.

T 4. Copai, IG VII 2792 ( 4e m/3e m) : borne de territoire


£Oria Kwëphwn ÷potè `Akrhqeiasë,÷ 7orittaëntwn
Boiwtwnë.

86 Ibid. § 2.3.
(texte du 08/09/2012)
32

Bornes du territoire de Copai vers Acraiphia, délimité par les autorités béotiennes.
Commentaire : — 7oria = 8orh ; — `Akrhqeiasë : Acc. pl de l'ethnique *`Akraiqieus
; — 7orittaëntwn : ptcp. aor. de 7oriddw (= -‘izw).

T 5. Tanagra, Roller n° 87, B (3e am) : liste de dons


(1-5) Eëèuaejlw èarcontos, …, gram÷matiddontos Diodwrw
Pëedage÷neiw, èanejian: …/…
(38-39) Xenokkw clanidas duo… : o7uta «eci 7a »iareia: …/…
(51-54) CrouÒia: … £Omolwisë, Timhneta … èenwtidia÷
peridduga, 7olka pettares èoßolu …
Sous l'archontat d'[E]uaethlos, …, secrétaire Diodôros fils de Pédagénès, ont
consacré : …/… Xénokkô, deux manteaux légers, … ; ces (vêtements) sont chez la
prêtresse ; …/… Objets en or : … Homolôis, Timéneta : … des boucles d'oreille
dépareillées, poids : 4 oboles ; …/…
Commentaire : — Pëedageneiw : AP au G sg (<*gene(s)-io-) ; — finales -W de G sg, -U
de N pl thématiques ; — u(:) noté U / OU et y: (< *oi) noté U— èoßolu : forme tardive
pour èoßeloi.

T 6. Tanagra, Roller n° 87, A (3e pm) : souscription pour le déplacement du


temple de Damater et Cora
(1-21) …ë yaqiÒmata meinos Jhloujiw …: èepeyaqidde
Simwndas JiomnaÒtw: TeleÒias JarÒoumacw ÷ («e)le—xe: peri
7iarw probebwleumenon e«imen aèutu pot ton damon: èepidh ÷
manteuomenas tas polios o7uper tw 7iarw tas Damatros kh tas
Koras, po÷(4)tera kh aèuti «iaontus Tanagrhus kaja kh nioun
èepi to beltion «eÒÒeth ÷ èh metaqerontus … èen polin, 7o
`Apol÷lwn «ecreiÒe $jias profaÒtidas Òteqanu dekeÒjh … (8)
kh o7uto po^imen eèucomenws aèuths ths jihs$: 7opws èwn
kataÒkeu÷aÒjeih t4o 7iaron tas Damatros èen poli …,÷ dedocjh tu
damu, èepi ka to yaqiÒma kourwjeiei, èarcan 7eleÒjh ton
da÷(12)mon èen fetia tria tris èandras …: tan ÷ de 7hrejeiÒan
kataÒkeuatth to 7iaron èen poli, bwleuomenws peda ÷ twn
polemarcwn …: èh de ka tinos topos èh fukia crh÷Òimos «iei pot
tan kataÒkeuan tw »iarw, tu polemarcu … (16) ÒtaÒanjw
timatas »endeka èandras kat ton nomon ÷ ton kunon Boiwtwn::
7opws de kh crhmatwn p'oros geneith kh kataÒke—u÷aÒjeiei t4o
7iaron …, èeÒÒeimen th bhlomenh tan ÷ gounhkwn èepangeilaÒjh
mh plion pente dracmas kh domen … ÷(20)… èen 7amerhs fikati:
…/…:
(27-28) 7opwës de k’h qanerh «iwnji th èepangelmenh kh
dedwwÒh ÷ gounhkes, kataloëgittaÒjh to èonouma kh
èepipatroqion … , priaÒjh de kh Òtalan kh èangrayh ta
èonoumata … kh 7opotton ka »ekaÒta dedwwÒa «ih …/…
(texte du 08/09/2012)
33

[…] décrets du mois Thélouthios. … Mise aux voix de Simondas, fils de


Thiomnastos. Télésias, fils de Tharsoumachos, a demandé que sa proposition au sujet du
sanctuaire fasse l'objet d'une délibération préalable pour être portée devant le peuple :
attendu que, la cité ayant consulté l'oracle au sujet du sanctuaire de Damater et de Kora,
afin de savoir s'il serait préférable que les Tanagréens laissent le sanctuaire là où il est
actuellement, ou le transfèrent … dans la ville, Apollon a répondu :"[qu'il fallait] recevoir
avec une couronne les déesses habitantes des faubourgs …, et le faire en adressant des
prières à ces mêmes déesses" ; afin donc que le sanctuaire de Damater soit construit dans
la ville …, le peuple a décidé : que, quand le décret aura reçu force de loi, le peuple élise
pour trois ans une commission de 3 hommes … ; que la commission (ainsi) choisie
construise le sanctuaire dans la ville, délibérant (à ce sujet) avec les polémarques … ; que,
s'il est besoin du terrain ou de la maison de quelqu'un pour la construction du sanctuaire,
les polémarques … fassent désigner comme experts onze hommes, conformément à la loi
commune des Béotiens ; que, afin de procurer les ressources nécessaires et de construire le
sanctuaire… , il soit possible aux femmes qui le voudront de s'engager pour cinq drachmes
au plus et de les verser dans les vingt jours … ; que la commission, après avoir recueilli
ces sommes, les consacre à la construction du sanctuaire … ;
que, afin que les femmes qui auront souscrit et versé soient connues (de tous), (la
commission) enregistre leur nom, patronyme … ; qu'on achète une stèle et y grave les noms
… et la somme que chacune a versée …
Commentaire : — JiomnaÒtw : G au lieu d'AP ; — échanges EI / H : «iei = «ih (= àÌ) ; —
po^imen = *poiemen (= poie§in) ; — identité formelle de D sg (tu damu, th bhlomenh)
et N pl (tu polemarcu, th «epangelmenh).

T 7. IThesp. 56 (3e pm) : baux


(5-8) tëws de Òtajentas miÒjwÒh tws guas kat tan ÷
prorreiÒin kajè 7an kh to proteron memiÒjwajh: … : ÷ tois men
pepiteuonteÒÒi kh pepoionteiÒÒi ta èes tas prorreiÒi, … , tas
aèuë÷tas miÒjwÒios èeÒÒeimen aèutus 7upograyaÒjh parionteÒÒi
aèutois: …/…
(10-15) Jeodotw èarcontos, meinos ÷ `Allalkomeniw: èarca …
«enbaÒe tws gëuas twës èen £Aqarkaeus … kato yaqiÒma tw damw
…/… Tui 7upegrayanjo ÷ kh èemiÒjwÒanto: …/…
(29-30) - 7end'ekaton (guawn) : E7irodëotos FadwÒiw èeneba [33 dr.]:
proÒtatas Q'ilwnë ÷ Q'ilwnos: …/…
(31-33) - tris kh dekaton: ton Poujodotw: Junia, £Rodios, toi
paides Poujodotw, tas aèutas 7upegrayan÷jo [52 dr.]: … : pareian
twn qilwn MnaÒië÷geneis Jeodwrw, £Ippomenidas …/…
(42-43) - fikaÒton: ton £IÒmeinodwrw: Dinoqila 7a jugateir tas
aèutas 7upegrayato ÷ [22 dr.]: proÒtatas Qereis £Uperbolw,
`Arcias MeneÒtrotw: pareis Dinoqilh `Arcias 7o èaneirë:

Que les (commissaires) une fois en place afferment les parcelles aux conditions faites
antérieurement ; … à ceux qui ont irrigué et ont respecté les clauses, qu'il soit permis … de
(texte du 08/09/2012)
34

souscrire le même bail, à condition qu'ils se présentent en personne ; …


Archontat de Théodotos, mois Alalkoménios ; la commission (…) a mis en location les
parcelles d'Apharkaeoi … . Voici ceux qui ont souscrit et pris à bail : …/…
- 11e (parcelle) : Heirodotos, fils de Wadosios, s'est engagé pour 33 dr. ; garant, Philon
fils de Philon ; …/…
- 13e : celle de Pouthodotos ; Thunia, Rhodios, les fils de Pouthodotos, ont souscrit le
même bail pour 52 dr. ; … ; assistaient leurs amis Mnasigeneis fils de Théodoros,
Hippomenidas …
- 20e : celle d'Hisménodoros ; sa fille Dinophila a souscrit le même bail pour 22 dr.
garants, Phéreis fils d'Huperbolos, Archias fils de Ménestrotos ; assistait Dinophila son
mari Archias…
Commentaire : — tas prorreiÒi : G *-Òios ; — pepiteuonteÒÒi / pepoionteiÒÒi
: ptcp. pft. en -wn/-ontos, au D pl *-essi (l. 8) ; — échanges aèutus / aèutois (l. 8) ; —
série d'adj. numéraux de '1er' à '24e'.

T 8. Tanagra, IG 524 (3epm) : décret de proxénie


[…] Klionikos `Anti÷patrw «elexe: dedocjh toi damoi proxenon
èhmen kh ÷ eèurgetan tas polios Tanagrhwn £IÒtihon … aèuton kh
«eÒgonws, kh e«imen aèutus gas ÷ <gas> kh fukias «eppaÒin kh
fiÒotelian kh èaÒqalian ÷ kh èaÒoulian kh polemw kh «iranas
«iwÒas kh ka gan kh ÷ kata jalatan …
[…] proposition de Klionikos, fils d'Antipatros : sur décision du peuple, Histieos … est
(nommé) proxène et bienfaiteur de la cité de Tanagra, ils ont droit, lui et ses enfants, à la
possession d'une terre et d'une maison, à l'isotélie, la sécurité et l'asylie, en temps de
guerre et de paix, sur terre et sur mer …
Commentaire : H = *ai, *-e: ; U = *oi ; I = *i, *ei, *-e ;

T 9. Lébadée, Darmezin n° 13 (2e d) : acte d'affranchissement


Jios: Touca èagaja. ÷ … Dwilos ÷ … èantijeiti ton ÷ fidion
jeraponta `An÷drikon tu Di tu BaÒilei ÷ kh tu Treqwniu »iaron
e«i÷men, parmeinanta par ÷ tan matera `Ajanodw÷ran fetia deka
…ë: èh de ka «eti ÷ dwei `Ajanodwra, e«iÒi ÷ `Andrikos qoron ton …
gegrammenon: èh de ti ÷ ka pajei `Ajanodwra, parm—eni `Andrikos
ton peritton ÷ cronon par Dwilon: «epita »iaë÷ros «eÒtw, mei
pojikwn mei÷jeni meijen …/…
Dieu. Fortune Bonne. … ; Doïlos… consacre son serviteur Andrikos à Zeus Basileus et
Tréphonios : qu'il soit "hiaros", à condition qu'il reste auprès de sa mère Athanodora
pendant 10 ans … ; si Athanodora vit encore, Andrikos versera la somme inscrite … ; s'il
arrive quelque chose à Ath., Andrikos passera le temps restant (des 10 ans) auprès de
Doïlos ; ensuite qu'il soit "hiaros", n'appartenant à personne en rien …
Commentaire : — èantijeiti, parmeinanta = èana-, para- ; — èh de… = *a«i (= e«i) ;
— parmeni = 3 sg ft. param'enw ; — pojikwn = proÒ'hkwn ; — mei = m'h.
(texte du 08/09/2012)
35

10. Références des inscriptions utilisées


AAA 6, 1973
1) - 391 (Cor., 5e ?)

AD 3, 1917
2) - 421, n° 1 (Léb., 3e pm)
3) - 422, n° 4 (Léb., 3e pm)

AE
4) - 1896, 243-6, n° V (vase, 5e am)
5) - 1900, 110, B b, n° 1 (Thb., 7e d)
6) - 1919, 82, n° 120 (Oropos, 3e f)
7) - 1920, 28, n° 2 (Thb., 6e f/5e d)
8) - 1934-35, chron. 3, n° 3 (Béotie, 5e)
9) - 1934-35, chron. 4, n° 48 (Thb., 5e f/4e d)
10) - 1936, 23-47, n° 220, II b (Acr., 3e pm)

Athenische Mittheilungen
11) - 49, 1924, 125-31, n° 19 a (Orch., 3e pm)
12) - 49, 1924, 125-31, n° 19 a, l. 45 (Orch., 3e pm)
13) - 49, 1924, 125-31, n° 19 b (Orch., 3e pm)

BCH
14) - 23, 1899, 587, n° 1 (Thb., 3e pm)
15) - 25, 1901, 363, n°3 (Thb., 4e / 3e)
16) - 70, 1946, 262 a (Léb., 3e pm)
17) - 82, 1958, 189, n° 7 (Orch., 3e pm)
18) - 83, 1959, chron. 683-85 (Tan., 2e am)
19) - 90, 1966, chron. 856-57 (Ari., 5e pm)
20) - 91, 1967, 594-96 (hydrie, 5e am)
21) - 94, 1970, 151-57, n° 4 (Cop., 3e pm)
22) - 98, 1974, 200-02, n° 14 (Orch., 3e f)
23) - 98, 1974, 653 (Thb., 5e s.)
24) - 99, 1975, 415-16, n° 2 (vase, 6e pm)
25) - 99, 1975, 467-76, n° 16 (vase, 6e f)
26) - 99, 1975, 83-87 (Cop., 3e pm)
27) - 102, 1978, 359-74 (Orch., 3e d)

CVA Deutschland 39, Würtzburg 1


28) - 42, n° 35-36 (Tan., 5e am)

Darmezin L. : Les Affranchissements par consécration en Béotie et dans le monde grec


hellénistique. Nancy, 1999 :
29) - n° 11 (Léb., 3e f)
30) - n° 59 (Chér., 3e f/2e d)
31) - n° 95 (Chér., 3e f/2e d)
32) - n° 97 (Chér., 3e f/2e d)
33) - n° 100 (Chér., 3e f/2e d)
34) - n° 103 (Chér., 3e f)
35) - n° 110, l. 5 (Orch., 2e d)
(texte du 08/09/2012)
36

36) - n° 115 (Orch., 3e f)


37) - n° 118 (Orch., 3e pm)
38) - n° 119, l. 7 (Orch., 3e pm)
39) - n° 122 (Cor., 3e f)
40) - n° 123 (Cor., 3e f)
41) - n° 125 (Cor., 3e f)
42) - n° 128 (Cor., 3e f)
43) - n° 129 (Cor., 3e f/2e d)
44) - n° 130 (Chér., 3e f.)
45) - n° 133 (Cor., 3e f)

Ducat J. : Les Kouroi du Ptoion. Le sanctuaire d'Apollon Ptoieus à l'époque archaïque.


Paris, 1971 :
46) - n° 124 (Acr., 6e f/5e d)
47) - n° 182 (Acr., 6e f)
48) - n° 202 (Acr., 6e f)
49) - n° 234-5 (Acr., 6e pm)
50) - n° 252 (Acr., 5e am)
51) - n° 257 (Acr., 5e am)
52) - n° 262 (Acr., 6e pm)

Fouilles de Delphes V, 3 : Rolley Cl., Les trépieds à cuve clouée. Paris, 1967.
53) - 268 (trépied, 6e m)

Fraser P.M. - Rönne T., Boeotian and West-Greek Tombstones. Lund, 1957
54) - Thèbes n° 62 (3e pm)

Glotta 1, 1909
55) - 82-86 (vase, 4e am)

Harvard Studies in Classical Philology 2, 1891


56) - 89-101 (Thisb., 5e m)

Haussoullier B., Quomodo sepulcra Tanagraei decoraverint. Paris, 1884


57) - 13 (Tan., 5e)

Hesperia 35, 1966


58) - 156 (vase, 5e d)
59) - 157-8 (vase, 6e f/5e am )
60) - 160 (vase, 5e)

IG : W. Dittenberger et alii, Inscriptiones Graecae VII. Inscriptiones Megaridis et


Boeotiae. Berlin, 1892 :
61) - 207 (Aigosthènes, 3e f)
62) - 504 (Tan., 3e pm)
63) - 507 (Tan., 3e pm)
64) - 517 (Tan., 3e pm)
65) - 524 (Tan., 3e pm)
66) - 537 (Tan., 4e m/3e m)
67) - 538 (Tan., 3e pm)
68) - 550 (Tan., 5e m)
(texte du 08/09/2012)
37

69) - 552 (Tan., 3e m)


70) - 585 (Tan., 5e pm)
71) - 589 (Tan., 5e d)
72) - 592 (Tan., 6e)
73) - 593 (Tan., 5e am)
74) - 600 (Tan., 5e am)
75) - 602 (Tan., 6e f/5e d)
76) - 620 (Tan., 5e am)
77) - 631 (Tan., 5e am)
78) - 654 (Tan., 5e pm/4e am)
79) - 703 (Tan., 3e pm)
80) - 832 (Tan., 4e m/3e m)
81) - 843 (Tan., 2e am)
82) - 866 (Tan., 4e / 3e)
83) - 960 (Tan., 4e m/3e m)
84) - 1100 (Tan., 3e pm)
85) - 1288 (Tan., 3e pm)
86) - 1298 (Tan., 3e pm)
87) - 1401 (Tan., 4e m/3e m)
88) - 1449 (Tan., 3e f/2e d)
89) - 1511 (Tan., 4e / 3e)
90) - 1671 (Plat., 5e am)
91) - 1672 (Plat., 3e pm)
92) - 1685 (Plat., 5e am)
93) - 2229 (Thisb., 5e am)
94) - 2267 (Thisb., 3e f)
95) - 2294 (Thisb., 3e pm)
96) - 2353 (Thisb., 3e f/2e am)
97) - 2390 (Chors., 3e f)
98) - 2406, l. 8 (Thb., 3e pm)
99) - 2427 (Thb., 4e am)
100) - 2428 (Thb., 3e m)
101) - 2431 (Thb., 4e m/3e m)
102) - 2435 (Thb., 4e m/3e m)
103) - 2455 (Thb., 6e / § 2.1.1.3)
104) - 2456 (Thb., 6e pm/5e d)
105) - 2471 (Thb., 3e am)
106) - 2571 (Thb., 5e am)
107) - 2593 (Thb., 4e m/3e m)
108) - 2605 (Thb., 4e m/3e m)
109) - 2645 (Thb., 3e pm)
110) - 2716 (Acr., 3e pm)
111) - 2723 (Acr., 3e am)
112) - 2724 (Acr., 3e am)
113) - 2724 a (Acr., 3e am)
114) - 2724 c (Acr., 3e pm)
115) - 2724 d (Acr., 3e pm)
116) - 2729 (Acr., 7e pm)
117) - 2739 (Acr., 5e d)
118) - 2777 (Acr., 4e m/3e m)
119) - 2782 (Cop., 3e pm)
(texte du 08/09/2012)
38

120) - 2787 (Cop., 3e pm)


121) - 2789 (Cop., 3e pm)
122) - 2809 (Hyett., 3e pm)
123) - 2813 (Hyett., 3e pm)
124) - 2819 (Hyett., 3e f)
125) - 2822 (Hyett., 3e f)
126) - 2827 (Hyett., 2e am)
127) - 2849 (Ari., 3e pm)
128) - 2856 (Ari., 3e pm)
129) - 2858 (Cor., 3e m)
130) - 2864 (Cor., 3e f)
131) - 2887 (Cor., 5e m)
132) - 2892 (Cor., 5e m/4e am)
133) - 2914 (Cor., 4e m/3e m)
134) - 2931 (Cor., 4e m/3e m)
135) - 2950 (Cor., 4e m/3e m)
136) - 2963 (Cor., 3e pm)
137) - 2966 (Cor., 3e pm)
138) - 2976 (Cor., 4e m/3e m)
139) - 3054 (Léb., 3e pm)
140) - 3065 (Léb., 3e pm)
141) - 3080, l. 5 (Léb., 3e f)
142) - 3081 (Léb., 3e f)
143) - 3086 (Léb., 5e pm)
144) - 3113 (Léb., 5e pm)
145) - 3117 (Léb., 5e f/4e am)
146) - 3166 ( Orch., 3e f)
147) - 3167 ( Orch., 3e pm)
148) - 3169 ( Orch., 3e pm)
149) - 3174 ( Orch., 3e pm)
150) - 3175 ( Orch., 3e am)
151) - 3178 ( Orch., 3e f)
152) - 3179 ( Orch., 3e pm)
153) - 3181 ( Orch., 3e pm)
154) - 3201 ( Orch., 3e f)
155) - 3205 ( Orch., 5e m)
156) - 3206 ( Orch., 4e pm)
157) - 3207 ( Orch., 3e am)
158) - 3223 ( Orch., 2e am)
159) - 3287 (Chér., 3e pm)
160) - 3303 (Chér., 3e f)
161) - 3303 (Chér., 3e f/2e d)
162) - 3307 (Chér., 3e f/2e d)
163) - 3315 (Chér., 3e f/2e d)
164) - 3348 (Chér., 3e f/2e d)
165) - 3349 (Chér., 3e f/2e d)
166) - 3351 (Chér., 3e f/2e d)
167) - 3352 (Chér., 3e f/2e d)
168) - 3377 (Chér., 3e f/2e d)
169) - 3379, l. 13 (Chér., 3e f/2e d)
170) - 3468 (vase, 5e am)
(texte du 08/09/2012)
39

171) - 3485 (Thb., 5e pm/4e am)


172) - 3507 (Tan., 5e pm/4e am)
173) - 3508 (Tan., 6e f)
174) - 3510 (Tan., 6e)
175) - 3579 (Thb., 6e pm)
176) - 3655 (Thb., 5e m)
177) - 3682 (Thb., 5e am)
178) - 3682 (Thb., 6e d)
179) - 3958 (Thb., 5e am)
180) - 3967 (Thb., 5e)
181) - 4122 (Thb., 5e am)
182) - 4127 (Acr., 2e am)
183) - 4136 (Acr., 3e pm)
184) - 4156 (Acr., 3e pm)
185) - 4157 (Acr., 3e pm)
186) - 4172 (Anth., 3e pm)
187) - 4175 (Anth., 3e pm)
188) - 4178 (Anth., 4e am)
189) - 4180 (Anth., 5e m/4e am)

IThesp. : Roesch P. †, Inscriptions de Thespies (édition en ligne, préparée et mise en forme


par A. Schachter, G. Argout et G. Vottéro). Lyon 2007 ; rév. 2009.
190) - n° 5 (3e f)
191) - n° 19 (3e pm)
192) - n° 20 (3e f)
193) - n° 29 (3e m)
194) - n° 30 (3e f)
195) - n° 38 (4e am)
196) - n° 40 B, l. 12 (3e f)
197) - n° 40 C, l. 3 (3e f)
198) - n° 41 A (2e am)
199) - n° 43 bis, l. 9 (3e f/2e d)
200) - n° 44, l. 4 (3e pm)
201) - n° 48, l. 5 (3e pm)
202) - n° 53, l. 6 (3e pm)
203) - n° 54, l. 9 (3e pm)
204) - n° 55 (3e pm)
205) - n° 56 (3e pm)
206) - n° 57, l. 30 (3e pm)
207) - n° 84, l. 49 (3e f)
208) - n° 92 (3e pm)
209) - n° 93 (3e pm)
210) - n° 95 (3e pm)
211) - n° 96 (2e d)
212) - n° 99 (3e pm)
213) - n° 102 / 106 (2e d)
214) - n° 106 (2e d)
215) - n° 122 (4e m/3e m)
216) - n° 155 (3e f)
217) - n° 159 B (2e d)
218) - n° 213, l. 15 (2e am)
(texte du 08/09/2012)
40

219) - n° 214 (3e pm)


220) - n° 215 (3e pm)
221) - n° 264 (5e pm)
222) - n° 276 bis (5e am)
223) - n° 342 (3e pm)
224) - n° 348 (3e pm)
225) - n° 461 (6e f/5e d)
226) - n° 462 (5e d ?)
227) - n° 484 (5e pm)
228) - n° 485 b (5e pm)
229) - n° 489 (6e /5e d)
230) - n° 504 (5e pm/4e am)
231) - n° 535 (5e pm)
232) - n° 536 (5e)
233) - n° 563 (5e)
234) - n° 588 (5e pm/4e am)
235) - n° 629 (5e)
236) - n° 633 (5e pm/4e am)
237) - n° 636 (5e pm/4e am)
238) - n° 648 (5e pm/4e am)
239) - n° 950 (3e)
240) - n° 1118 (3e pm)

Marcadé J., Recueil des signatures de sculpteurs grecs I, Paris 1952.


241) - n° 8 ( Delphes, 5e am)

Migeotte L. 1984 : L'Emprunt public dans les cités grecques. Recueil des documents et
analyse critique. Québec-Paris.
242) - n° 10 (Chors. 2e d)
243) - n° 11 (Thisb., 2e d)
244) - n° 12 (Orch., 3e f)
245) - n° 13 (Orch., 3e f)
246) - n° 16 A (Acr., 3e pm)

Migeotte L. 1993 : "Un fonds d'achat de grain à Coronée", in J.-M. Fossey - J. Morin,
Boeotia Antiqua III. Amsterdam, 1993.
247) - , 11-23 (Cor., 3e pm)

Papers of the American School at Athens 6, 1886-90


248) - 226, n° IV (Thisb., 3e pm)

R.Ph. 40, 1966


249) - 141, § III (Acr., 6e)

Roesch P. 1965, Thespies et la Confédération béotienne. Paris.


250) - 111 (Léb., 3e am)
Roesch P. 1982, Etudes béotiennes. Paris.
251) - 204-10 (Ari., 3e pm)

Roesch P.1985.
252) - 119/130 (Tan, 5e am)
(texte du 08/09/2012)
41

Roller D. W. : Tanagran Studies I, 3. Amsterdam, 1989.


253) - n° 87 A (Tan., 3e pm)
254) - n° 87 B (Tan., 3e pm)

Salviat F.-Vatin Cl. : Inscriptions de Grèce centrale. Paris, 1971.


255) - 89-94 (Léb., 4e m)
256) - 95-109 (Acr., 3e pm)

SEG
257) - 22, 432 (Cop., 2e am)
258) - 24, 373 (Thb., 5e f ?)
259) - 25, 517 (Thb., 5e m/4e am)
260) - 25, 546 b (Thb., 5e f)
261) - 25, 551 (Cop., 5e am)
262) - 25, 553(Ari, 4e am)
263) - 3, 357 (Acr., 3e pm )
264) - 3, 361 (Acr., 3e pm)
265) - 3, 365 (Cor., 3e am)
266) - 30, 444 (Orch., 3e pm)
267) - 30, 449 A (Orch., 3e pm)
268) - 30, 449 C (Orch., 3e pm)

Wolters P. - Bruns G. : Das Kabirenheiligtum bei Theben I. Berlin, 1940.


269) - 21-26, n° 2 (3e pm)
270) - 27-28, n° 4 (3e pm)
271) - n° 106 (6e pm/5e am)
272) - n° 116 (5e am)
273) - n° 202 (5e am)
274) - n° 266 (5e am)
275) - n° 274 (5e d)
276) - n° 351 (5e pm)
277) - n° 355 (5e am)
278) - n° 56 (5e am)

ZPE 51, 1983


279) - 137, n° 3 (Cor., 5e d)

11. Bibliographie
Outre les manuels et dictionnaires usuels on notera :
Blümel W. : Die aiolischen Dialekte. Phonologie und Morphologie der
inschriftlichen Texte aus generativer Sicht. Göttingen, 1982.
Brixhe Cl. 1985 : "Energie articulatoire et phonétique béotienne", in Roesch
1985, 365-384.
Brixhe Cl. 1995-96 : “La succession des consonnes dans le mot : prémices
pamphyliennes d’une règle combinatoire moderne”, Verbum 18, 3-4,
259-264.
Brixhe Cl. 1996 : Phonétique et phonologie du grec ancien I, quelques
(texte du 08/09/2012)
42

grandes questions. Louvain-la-Neuve.


Brixhe Cl. - Vottéro G. 2004 : “L'alternance codique ou quand le choix du
code fait sens”, in R. Hodot, La koiné grecque antique V, Alternances
codiques et changement de code, 7-43. Nancy.
Claflin E.F. : The Syntax of the Boeotian Dialect Inscriptions, Baltimore,
1905.
Roesch P. 1985 : La Béotie antique. Paris.
Sadée L. : De Boeotiae titulorum dialecto. Halle, 1903.
Vottéro G. 1985 : "Procédés d'expressivité dans l'onomastique personnelle
de Béotie", in Roesch 1985, 403-417.
Vottéro G. 1987 : "L'expression de la filiation en béotien", Verbum 10, fasc.
1-3, 211-231. Nancy.
Vottéro G. 1993 : "Milieu naturel, littérature et anthroponymie en Béotie à
l'époque dialectale", Actos del IIe Colloquio Internacional de
Dialectologia griega, 211-231. Madrid.
Vottéro G. 1994 : "Le système numéral béotien", Verbum n° 3-4, 263-336.
Nancy.
Vottéro G. 1995/1 : Sur une question de phonétique béotienne : le datif
thématique en -OI et les diphtongues à premier élément long", in Cl.
Brixhe, Hellenika Symmikta II, 91-121. Nancy.
Vottéro G. 1995/2 : "Boeotica varia I", ibid., 123-134.
Vottéro G. 1995-96 : "A propos du signe ê en béotien", Verbum n° 3-4, 299-
339. Nancy.
Vottéro G. 1996 : “Koinas et koinès dans les inscriptions dialectales
béotiennes”, in Cl. Brixhe, La koinè grecque antique II, p. 43-92. Nancy.
Vottéro G. 1998 : Le dialecte béotien (7e - 2e s. av. J-C) I - L'écologie du
dialecte. Nancy.
Vottéro G. 2002 : “Boeotica epigrammata”, in J. Dion, L'épigramme de
l'Antiquité au XVIIe s. ou Du ciseau à la pointe, 69-122. Nancy.
Vottéro G. 2006 : “Remarques sur les origines éoliennes du dialecte
béotien”, in Cl. Brixhe - G. Vottéro, Peuplements et genèses dialectales
dans la Grèce antique, 99-154. Nancy.
Vottéro G. 2008 : “Le parfait dans les textes épigraphiques béotien”, in R.
Hodot - G. Vottéro, Dialectes grecs et aspect verbal, 249-283. Nancy.
Vottéro G. 2012 : “Remarques sur la langue des papyrus de Corinne”, in Cl.
Brixhe - G. Vottéro, Mélanges E. Will I. Nancy (à paraître).

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