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Jean-MichelAdam
Universitéde Lausanne
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sont multipliéset l'éclectismeœcuménique des référencestienttoujours lieu
de pseudo-interdisciplinarité.Il est justifiépar les nécessitésde la préparation
des épreuves de l'agrégation et du CAPES, par cette « stylistique des
concours» dont parle brièvementE. Karabétian(2000 : 190-193).Les exigences
économiques de l'édition universitaire expliquent cette multiplication de
manuels propédeutiques qui, occupant le devant de la scène, écrasentpublici-
tairementles essais qui manifestentdes choix méthodologiquesplus fermeset
une position épistémologique moins éclectique - comme, par exemple La
françaiseen mutation? de Madeleine Frédéric(1997)2.
stylistique
Le remplacementattendu de la stylistiquelittérairepar la sémiotique, la
poétique et la théoriedu rythme(Meschonnic 1970) ou par l'analyse textuelle
(Delas 1992, Adam 1991) n'a pas vraiment eu lieu. Cet échec s'est traduit
éditorialement par le « retour » d'une stylistique aux présupposés et au
rapportà la théorierassurants:
Après le momenttriomphantdu formalismestructuraliste, dans les années
soixante, estvenueunelassitudeenversla théorie.
soixante-dix, Écoutezcommeon
parled'« inflationthéorique».[...] Cettelassitudeestun rejetdu formalisme,mais
qui se retireà lui-mêmetoutprojet,toutepossibilitéde critique.C'est donc un
retourde l'empirisme,etsurtout de l'éclectisme,
des bricolagesqui cherchent
à arti-
culercecietcela.(Meschonnic 1985: 97)
Dans le mouvement de « retour» des disciplines auquel nous assistons
depuis quelques années, la stylistiqueapparaît comme une démarcheconjonc-
turellede récupérationet d'intégration-articulation œcuménique de travaux
de linguistique énonciative, pragmatique et textuelle,de sémantique et de
sémiotique, de rhétorique et de poétique. On peut dire que « L'éclectisme
méthodologique de la stylistique est ainsi reconduit et amélioré, sans être
véritablementinterrogénon plus que l'objet même de la stylistique» (Jenny
1993 : 113). Les ouvrages d'initiationde G. Molinié le prouvent (1987, 1989,
1993). Pour ce dernier,la stylistiqueest d'abord une praxis (1989 : 3), c'est une
discipline « de terrain». La diversitédes référencesthéoriquesest justifiéepar
l'intentionde « profiterd'un momentprivilégiédans notreépoque : celui qui
relie l'irremplaçable acquis des recherchesclassiques et traditionnellesaux
précieux piments des développements actuels les plus modernes. La sagesse
consistedonc à partirde la stylistiqueet non du style» (1987 : 9).
Il me semble, tout au contraire,nécessaire de se demander sur quelles
bases la linguistique peut redéfinir le concept de style et, avec lui, les
2.Endépitd'unbilanconvergent etd'options
théoriquesproches,je meséparedeM.Frédéric sur
unpointimportant.Alorsqu'elleesttentée
parunecorrectionassurantlemaintiendela discipline
stylistique,
je prône,toutau contraire,
unereconception
(Goodman & Elgin1994)quiveutêtreune
alternative
auxconceptions enplace(voirégalement Delas 1992).Sanspréjuger de l'existence
parailleurs,
possible, d'unestylistique
articulée
à uneesthétiquedontdébattent,avecpertinence,
B.Vouilloux2000,L.Jenny 1997& 2000etledernier
livredeG.Molinié (1998).
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anciennesfrontièresdisciplinaires.Dans la mesure où, comme le dit d'ailleurs
G. Molinié (1993 : 7-45), le texteest l'unité de base de la discipline et où les
sciences du langage fournissentles concepts de référencede la discipline,je
crois utile de repartirde la façon dont Benvenisteet Bally remettenten cause
la coupure langue/parole qui fonde la dichotomie grammaire/stylistique.
Nous repartironségalement de la translinguistiquede Bakhtinequi présente
- -
l'avantage de réaliser avec la théorisationdes genres et du texte ce que
postule seulementla translinguistiquede Benveniste.
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une visée de sens. Comme Saussure, Benvenistes'attardesur la question de la
phrase, qu'il «distingue foncièrementdes autres entitéslinguistiques» (1966:
129). D'un côté, il semble réduire le discours à la phrase: «Nous communi-
quons par phrases, même tronquées, embryonnaires, incomplètes, mais
toujours par des phrases» (1974: 224). En fait,il considère qu'avec la phrase
une limiteest franchie,on entredans un nouveau domaine, celui du discours:
« C'est même par là qu'on peut la définir: la phrase est l'unité du discours»
(1966:130):
La phrase,créationinfinie,variétésans limite,est la vie mêmedu langage en
action.Nous en concluonsqu'avec la phraseon quittele domainede la langue
commesystèmede signes,et l'on entredans un autreunivers,celuide la langue
commeinstrument de communication,dontl'expressionestle discours.
Ce sontlà vraiment deuxuniversdifférents,
bienqu'ilsembrassent la mêmeréalité,
et ils donnentlieu à deuxlinguistiques bien
différentes, que leurs chemins
se croi-
sentà toutmoment. (1966: 129)
Cette subdivision repose sur une partitiondes unités qui sont l'objet des
différentsdomaines de la linguistique.
Le discours,dira-t-on,qui estproduitchaquefoisqu'on parle,cettemanifestation
de l'énonciation,n'est-cepas simplement la « parole»? - Il fautprendregardeà la
conditionspécifiquede l'énonciation: c'estl'actemêmede produireun énoncéet
nonle textede l'énoncéqui estnotreobjet.Cetacteestle faitdu locuteurqui mobi-
lisela languepoursoncompte.(1974: 80)
La « sémiotique» ou linguistiquede la langue-systèmea pour domaine le
mot et pour limitela proposition.La « sémantique» de l'énonciationn'a pas
pour objet la manifestationdiscursive de l'acte de mobilisationde la langue
par un locuteur. Si la sémantique de l'énonciation peut être ainsi réduite à
l'acte même de produire un énoncé et non au textede l'énoncé, c'est parce
qu'une troisièmebranchede la linguistiqueest appelée à prendreen chargece
dernier objet. On oublie généralement3que, dès 1969, ne se contentantpas
d'ouvrir l'analyse intra-linguistique à la « sémantique de l'énonciation »,
Benvenisteproposait de « dépasser la notion saussurienne du signe comme
principeunique, dont dépendraità la foisla structureet le fonctionnement de
la langue » (1974 : 66) dans deux directions:
- dans l'analyseintra-linguistique,par l'ouverture d'une nouvelledimensionde
signifiance,celledu discours,que nous appelonssémantique, désormaisdistincte
de cellequi estliéeau signe,etqui serasémiotique ;
- dans l'analysetranslinguistique des textes,des œuvres,par l'élaboration
d'une
métasémantique surla sémantique
qui se construira de l'énonciation.
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Ce sera une sémiologie de « deuxième génération», dont les instrumentset
la méthode pourrontaussi concourirau développement des autres branches
de la sémiologie générale.(1974 : 66)
Le champ généralde la linguistiquese divise ainsi en troisdomaines,diffé-
rentset complémentaires,au sein desquels le rôle centralde la linguistiquede
l'énonciationapparaît clairement:
Linguistique du discours
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logique » ne décrit que la part intellectuelle de la langue, dominée par les
idées, plus écrite qu'orale. Il retirela stylistiquedu champ des études litté-
raireset la déplace dans la part de la langue négligée par Saussure : la sphère
codée de l'expressiondes sentimentset des émotions,la part de la langue qui
est « affectivéepar la situation». Il déclare,dans sa leçon d'ouverturedu cours
de linguistiquegénérale du 27 octobre 1913, resterainsi fidèle à Saussure en
annexant« au domaine de la langue une provincequ'on a beaucoup de peine
à lui attribuer : la langue parlée envisagée dans son contenu affectifet
subjectif».C'est à cette «étude spéciale» qu'il donne, contretoutes les dési-
gnationsacadémiques usuelles, le nom de « stylistique» :
La langueaffective m'apparaîtdoncdansle globede la languetoutentière, comme
une zone périphériquequi enveloppela langue normale; elle participede son
caractèresocial,puisque tous les individuss'accordentsur les valeursqu'elle
contient; ce caractèrela distinguenettement
de la parole,avec laquelleelle a une
affinité
indéniable, à causede sonadaptationplusimmédiate aux besoinsde la vie.
(1965a(1913):158-159)
Les composantesdu « globe de la langue » peuvent êtreainsi présentées:
^ 3. « Paroledesindividus
»
«
(espacedu style»)
2. Langue n.
X « affective
» '
/ (orale>écrite) .pariée» '
/ Langue4^ '
/«STYLISTIQUE«/ <<normale>> ' '
I / « intellectuelle
» ' I
' [ (écrite>orale) - 1 /
' 1 NOYAU
' ' 1 = « Langue» « Assautsininterrompus
»
N. deSaussureУ
2+ ile»
de Saussure
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Cette vision élargie de la langue présente l'immense intérêtde traiterles
polarités intellectuelle et affectivecomme des dominantes : « Tel fait de
langage exprime-t-ilsurtoutune idée ou surtoutun sentiment?» (1951 § 165).
Pour complétercetteconceptiond'un continu,j'ai proposé, dans Le styledans
la langue(1997 : 46-84),de distinguer,chez Bally,troisordresde manifestation
de la totalitéde la langue : la langue naturelle,la langue littéraireet le style.Il
définitla langue littéraire,en termessocio-historiques,comme un résidu « de
tous les stylesaccumulés à traversles générationssuccessives,l'ensemble des
élémentslittérairesdigérés par la communautélinguistique,et qui fontpartie
du fonds commun tout en restantdistinctsde la langue spontanée » (1965a :
28). Cettepremièredistinctionpermetde considérerla dimensionprescriptive
du « bon », du « grand » styleet du « bien écrire» comme un des pôles de la
langue. Si la langue littéraireest une formecristalliséed'expression qu'une
communauté impose, à une époque donnée, comme norme haute de la
langue, les notions de styleet de faitde styledoivent,elles, êtresortiesde la
visée prescriptivedes traitésqui ont la seule langue littérairepour objet.Bally
complèteailleurs ce pôle de la langue littéraireen parlantd'un « art d'écrire»
(référenceimpliciteà Albalat) qui « donne des préceptes,forme- et déforme-
la langue des individus » (1911 : 104) en vue d'une seule fin,plus ou moins
précise: bien parleret bien écrire.Ainsi tirévers le pôle de la langue littéraire,
1'« art d'écrire» est distingué de la langue ordinaire spontanée et expressive
(objet de la « stylistique» linguistiquede Bally) et du « style», pôle de la véri-
table créativitéesthétique-artistique,objet des études littéraires.Ces trois
pôles constitutifsde la langue peuvent être schématisés par la figured'un
trianglequi tente de rendre compte du continu graduel des trois ordres de
manifestationde la totalitéde la langue :
LANGUE [« Stylistique»
ORDINAIRE de Bally]
/ ' Créativité
d'écrire / '
/ LA '
/ LANGUE '
LANGUE ^ STYLE
LITTÉRAIRE littéraire]
[Stylistique
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Comme le note Bally, les limitesidéales entreces troispôles sont « néces-
sairementflottantes» (1951 : 181). En d'autres termes,tout est ici affairede
degrés et de frontièresfloues. Redéfinissant sa linguistique énonciative
comme une « stylistiqueinterne» de l'interactionlangagière et cantonnantsa
tâche de linguiste à l'étude de la pointe supérieure du triangle,Bally consi-
dère les descriptions linguistiques comme un travail de « mise à nu des
germesdu style» dans la langue ordinaire:
La tâchede la stylistiqueinterneest précisément,touten se confinant dans la
languecommune,de mettre à nu les germesdu style,de montrer que les ressorts
qui l'actionnent
se trouventcachésdans les formesles plus banalesde la langue.
sontdeuxdomainesà la foisdistincts
Styleetstylistique etvoisins.(1965a: 61)
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sociale: besoind'adapterson expressionaux milleexigencesde la vie,besoinde
direce qu'il importede dire,besoinde tenircomptedu ou des interlocuteurs, de se
fairecomprendre, de faireprévaloirsa pensée,etc.S'il arrivealorsque les moyens
misen œuvrepourremplir cettefonctionportent en eux une valeuresthétique, ce
qui esttrèsfréquent, ou bience caractèreestadditionnel, resteignoré
inconscient,
de celuiqui parleet mêmede celuiqui écoute; ou bience caractère estperçuavec
le sentimentvague qu'il concourtmieux qu'un autre à la fonctionvisée par
l'expression ; la valeuresthétiquedu faitde langageestalorsvue sous l'angledu
jugement d'utilité.(1951: 179-180)
Ainsi,la valeur esthétiqued'une productionverbale ordinaireest addition-
nelle et inconscienteet c'est avant toutdans la traceque l'écritintroduit,et qui
n'appartientpas en propreà la littérature, que se situe la différence :
L'hommequi parlespontanément etagitparle langage,mêmedanslescirconstances
lesplusbanales,faitde la langueun usagepersonnel, il la recréeconstamment
; si ces
créationspassentinaperçues,c'est que la plupartn'ontpas de lendemain,sont
oubliéesau moment de leuréclosion,etéchappent à l'attention.(1965a: 28)
Les deux modes d'inventivité-créativité linguistiquesqu'il nomme « trou-
vailles spontanées du parler» (pôle supérieur du triangle)et « trouvaillesde
style » (pôle droit) dérivent, selon le linguiste genevois, « d'un même état
d'espritet révèlentdes procédés assez semblables» (1965a: 28). Les modes de
créativitélinguistiquene se distinguentque par le motifet par l'intention:« Le
résultatest différentparce que l'effetvisé n'est pas le même. Ce qui est but
pour le poète n'est que moyenpour l'homme qui vitet agit» (1965a : 29)4.
4.Pourexpliquer dumoyen
ceglissement Гartdujeu(Adam1997: 52).
aubut,Ballyrapproche
la question
5.A.Kabatel(2001)abordetreslargement du monologue chezDujardin
interleur :
nousnouscontentonsd'yrenvoyer.
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Car sous le chaosdes apparences,parmiles duréeset les sites,dans l'illusiondes
choses qui s'engendrentet qui s'enfantent, un parmiles autres,un commeles
autres,distinctdes autres,semblableaux autres,un le mêmeet un de plus, de
l'infinides possibles existences,je surgis; et voici que le tempset le lieu se
précisent ; c'estl'aujourd'hui; c'estl'ici; l'heurequi sonne; et,autourde moi,la
vie; l'heure,le lieu,un soird'avril,Paris,un soirclairde soleilcouchant, les mono-
tonesbruits, les maisonsblanches,les feuillages d'ombres; le soirplusdoux,etune
joie d'êtrequelqu'un,d'aller; les ruesetles multitudes, et,dansl'airtrèslointaine-
mentétendu,le ciel; Parisà l'entourchante,et,dansla brumedes formes aperçues,
mollement il encadrel'idée.
... L'heurea sonné;sixheures,l'heureattendue.Voicila maisonoù je dois entrer,
où je trouverai quelqu'un; la maison; le vestibule ; entrons. Le soirtombe; l'airest
bon; il y a une gaietédansl'air.L'escalier; les premières marches.Si,parhasard,il
étaitsortiavantl'heure? cela lui arrivequelquefois ; je veuxpourtant lui conterma
journéed'aujourd'hui.Le palierdu premier étage; l'escalierlargeetclair; les fenê-
tres.Jelui ai confié,à ce braveami,monhistoireamoureuse.Quellebonnesoirée
encorej'aurai! Enfinil ne se moqueraplusde moi.
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avancée qu'au stade du simple déictique «je». Benveniste insiste,dans son
articlefondateur,sur une autre caractéristiquede l'énonciation: « V accentua-
tionde la relationdiscursiveau partenaire, que celui-cisoit réel ou imaginé,indi-
viduel ou collectif» (1974 : 85) et il note aussitôtque le monologue n'est jamais
qu'une « variétédu dialogue, structurefondamentale.Le "monologue" est un
dialogue intériorisé,formuléen "langage intérieur",entreun moi locuteuret
un moi écouteur» (id.). Cet incipit,qui met progressivementen scène l'émer-
gence des conditionsmêmes de la parole, bascule toutnaturellement,au troi-
sième paragraphe, dans l'intériorisation du dialogue (« entrons »). La
textualisationet la littérarisationde l'acte d'énonciation, c'est-à-dire de la
transformation de la langue en discours,débouche ici sur une « invention» du
monologue intérieur,réalise, sous formed'un continu, ce que G. Philippe
(2001) identifie: le glissementd'un discours intérieursans dimensioncommu-
nicative (primatcognitif)à un discours intérieurintroduisantune dramatisa-
tionénonciative(primatcommunicationnel).
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texteau point de donnerà la pensée représentéela formeesthétiquemoderne
du monologueintérieur.
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3.1 .2. Il ne suffitpas d'introduirela variationau cœur du système,il faut
encore,pour penser la « combinaisonorganique » dont parle Bakhtine,passer
par une autre de ses propositions : « Apprendre à parler c'est apprendre à
structurer des énoncés (parce que nous parlons par énoncés et non par propo-
sitions isolées et, encore moins, bien entendu,par mots isolés) » (1984 : 285).
Cette définitiondébouche sur la mise en avant d'une véritable« stratification
du langage en genres» (1978 : 111) qui manquait cruellementà la linguistique
énonciativeet réalise les conditionsd'une « translinguistiquedes textes» :
Les formesde langue et les formestypesd'énoncés,c'est-à-direles genresdu
dans notreexpérienceet dans notreconscienceconjointe-
discours,s'introduisent
mentetsansque leurcorrélation soitrompue.(Bakhtine
étroite 1984: 285)
Pour Bakhtine,la proposition est un élément signifiantde l'énoncé pris
comme toutet elle n'acquiert son sens définitif que dans le cadre de la totalité
que forment verbale
l'interaction et le texte:
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perspectivesintentionnelles, langages et jargonspeuventêtreobjectaux,caracté-
ristiques,pittoresques, etc.» (1978 : 111). Afind'éclairera contrario
la teneurde ce
principedialogique,j'ai choiside travaillerci-aprèsun courtpoème d'Éluard qui
me paraîtaller dans un sens trèsdifférent de la définitionque Bakhtinepropose
du styleselon lui profondément monolinguede la poésie:
Le langagedu genrepoétique,c'estun mondeptoléméen, seuletunique,en dehors
duquel il n'y a rien,il n'y a besoin de rien.L'idée d'une multitudede mondes
à la foissignificatifs
linguistiques, et expressifs,
estorganiquement inaccessible
au
:
stylepoétique.(1978 108)
Bakhtine interprèteles inventions futuristesde Khlebnikov comme un
point d'aboutissement de cette idée d'un langage spécial proprement
poétique : « L'idée d'un langage unique et spécial pour la poésie est un "philo-
sophème" utopique caractéristique du verbe poétique [...]. L'idée d'un
"langage poétique" spécial exprime toujours la même conception ptolé-
méenne d'un monde linguistiquementstylisé» (Bakhtine1978: 110). Selon lui,
les exigencesde ce qu'il nomme le « stylepoétique » sont radicalementhétéro-
gènes à la langue du romanet à sa définitiongénéralede la langue.
Dans une note, Bakhtinereconnaîtquand même qu'il ne caractériseainsi
qu'une « limiteidéale des genres poétiques » et que « dans les œuvres réelles
des "prosaïsmes" substantiels sont admis ; il existe nombre de variantes
hybridesdes genres,particulièrementcourantesaux époques de "relève" des
langages littérairespoétiques» (1978: 109). Nous allons voir commentun petit
poème d'Éluard contredittotalementcettedéfinition:« Aussi bien est étranger
au stylepoétique quelque regardque ce soit sur les langues étrangères,sur les
possibilités d'un autre vocabulaire, d'une autre sémantique, d'autres formes
syntaxiques,d'autres pointsde vue linguistiques»(1978 : 107).
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chercherl'influencedu principe dialogique au-delà de ce dialogisme montré,
dans les « couches profondes du sens et du style » (id.). Pour mettre en
évidence le dialogisme qui traversece petittexte,on peut partirde la définition
de l'emploi polyphonique de l'interrogation, dite rhétorique, que
J.-C.Anscombreet O. Ducrot ontproposée :
[...] En l'énonçant,son locuteurindiqueà l'allocutaireune questionque l'allocu-
tairedevraitse poserà lui-même.Le locuteurfait« entendre » la voixde l'allocu-
tairese posantcettequestion: dansnotreterminologie, nousdirionsque si l'énoncé
interrogatif estalorsprononcéparle locuteur,c'estsonallocutairequi estl'énoncia-
teurde l'actede question.(Anscombre & Ducrot1981: 16)
L'énonciatricede la question (v. 1) faitentendrela voix d'un interlocuteur
réel ou fictif(B). L'énoncé du premiervers est soit la reprised'un énoncé anté-
rieur de B, soit une question que la locutrice(A) se pose à elle-même. Dans
tous les cas, un dialogisme interactifconstitutiftransparaît.Le monologue
n'en est, de toute façon,pas un, qu'il s'agisse d'un dialogue avec soi-même
(A) ou d'une reformulation d'une question de B.
L'autre aspect du dialogisme qu'illustre ce poème peut être abordé, dans
un premiertemps,ce poème ne comportantpas de titre,par une glose du titre
de la sectiondans laquelle il se trouveinsérélors de chaque reprise-réédition :
« Les petitsjustes ». Ce titreaux connotationsbibliques renvoie certainement
moins aux membresdu groupe surréaliste(comme les commentateursse plai-
sent à le souligner) qu'à une autre valeur socio-discursiveque, filsde coutu-
rière,Éluard n'ignorait certainementpas. Comme J.-Ch.Gateau le rappelle
(1994 : 72), le vocabulaire de la mode désigne par « petit juste », dès le
XVIIIesiècle, une pièce de vêtementfémininqui moule étroitementle corps.
C'est le sens qui, à partird'étroit,d'ajusté, donne le composé justaucorpsdési-
gnant un vêtementajusté à la taille. De ce sens découle une autre référence
possible, aux poèmes de la section,tous plus courts,plus étroitsque les autres
poèmes. L'économie verbale de ces pièces brèves est donc proche de celle des
vêtements ajustés, dépourvus de tissu superflu. La polysémie du titre
poétique tientdonc à une « pluriaccentuation» (Bakhtine-Volochinov1977 :
44) qui est un aspect des valeurs socio-discursivesdes emplois antérieursdes
mots, un aspect du caractère « plurilingual » (Bakhtine 1978 : 104) de mots
toujours,d'une certainemanière,« étrangers». Les sens religieux,profaneet
poétique se mêlent ici d'une façon lisible dès le titrede la section. Ceci est
même confirmépar le(s) genre(s) au(x)quel(s) ce texterenvoie.
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suivie d'une réponse en parce que (Grize 1990 & Adam 1992). Malgré la
présence des deux opérateurs explicatifs,cette structureest élémentaire.Si
l'opérateur « pourquoi » ne fait pas passer d'une schématisation initiale
présentant un objet complexe à l'énoncé de ce qui fait problème (le v. 1
présente seulement l'objet problématique),le connecteur« parce que » intro-
duit le noyau de l'explication(v. 2). Mais il manque surtoutla phase de ratifi-
cation au cours de laquelle l'explication est généralementsanctionnée et la
séquence refermée.
Cette absence de clôture s'explique par le fait que le deuxième vers
n'apporte qu'une réponse énigmatique à la question posée. L'inachèvement
textuelde cetteséquence explicativese justifie,en fait,par l'appartenance de
ce texteau genre de l'énigme et/ou de la devinette.Selon la terminologiede
Bakhtine,le poème, en tantqu'œuvre littéraire,est un genre second (élaboré)
qui faitici un empruntcaractéristiquedes détournementslittérairesau genre
premierde la devinette,genre populaire des traditionsorales, mais aussi au
genreplus élaboré de l'énigme,genre issu de la nuit des temps des pratiques
discursivesorales antiques (sens initiatiqueet religieuxde l'énigme) et genre
littérairemondain trèsen vogue au XVIIesiècle.
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formede demande et de question, (b) en formede descriptionet (c) en forme
de prosopopee en faisantparler le corps ou le sujet de l'énigme (1981 : 32).
Notre textea toutes les apparences du type (a), nous verronsplus loin qu'il
combinecettemise en formeavec le type(c).
Que l'on doive prendre très au sérieux les « puériles devinettes» intro-
duites par Éluard paraît évidentlorsque, dans une sectionantérieurede Capi-
talede la douleur,on tombesur ce poème qui donne une définitiondu statutde
la véritéen poésie - « dire la vérité sans la dire » - qui est bien proche de la
définitionde l'énigme:
L'HABITUDE
Toutesmespetites amiessontbossues :
Ellesaiment leurmère.
Tousmesanimaux sontobligatoires
,
Ils ontdespiedsdemeuble
Etdesmainsdefenêtre.
Leventsedéforme ,
Il luifautunhabitsurmesure ,
Démesuré.
Voilàpourquoi
Jedisla véritésansla dire.
Cela peut êtrerésumé par le schéma suivant (Adam 1999: 92) qui met les
genres directementen relationavec l'interdiscourspropre à un « domaine de
l'activitéhumaine » (une formationsocio-discursive)et qui place le principe
au centredu dispositif:
dialogique et l'intertexte
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INTERDISCOURS
;
GENRES
« Types relativement
stablesd'énoncés»
I
« Thème »
/ TEXTE
/ soumisau
y/ principe
/ DIALOGIQUE
X INTERTEXTUALITÉ N.
« Style » z_
(niveau micro- « Composition »
linguistique) (niveau macro-
linguistique)
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En changeantde support,le sens textuelchange. L'énigme-devinettetracée
sur l'assiette confère au texte une situation d'énonciation relativement
interprétable : la questionest attribuéeà l'objetlui-même,beau parce que décoré,
et l'on peut parlerd'une prosopopèe de l'assiettequi fixeune identitédu «je ».
Quant à l'acte de laverl'assiette,il devientun gestedes plus ordinairesaccompli
par celui qui la nettoieet en prend soin, son propriétaire-«maître».On est bien
alorsdans le type(c) de mise en formerépertorié par Ménestrier.
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Mais nous sommes placés, avec ce poème, dans une autreconfigurationdu
sens possible, celle de la modalité sémantique de Г« évocation» dans laquelle
M. Dominicy voit une possible définitionde la relationau monde qu'instaure
la poésie : « La relationau réel n'est pas de l'ordre du descriptif(où il s'agit de
provoquer chez le récepteurla formationd'une représentationmentaleencore
épisodique), mais de l'évocatif: comme le mot simple, comme l'adage ou le
proverbe,l'énoncé poétique prétend susciterl'émergence d'une représenta-
tion prototypique déjà disponible » (1997 : 710). Dans sa mémoire à long
terme,le lecteur peut aller chercherle souvenir de lectures ou de filmsqui
décriventles relationsstéréotypéesd'une esclave et de son maître.
De son côté, le récepteurd'un poème, lorsqu'il a identifiéla « modalité
sémantique» à mettreen œuvre,se laisse guiderpar les indicationsdu texteau
momentd'explorer sa mémoireà longterme.Renonçant à construiredes représen-
tationsépisodiquessuffisamment il
opératoires, tentera donc de retrouver des
représentations et d'éprouver,
déjà présentes, par là même,le plaisiresthétique lié
à la reconnaissance de ses propresdispositions
émotionnelles et cogniti
ves. En ce
sens,la questiondes genresrejointune interrogation plus fondamentale ; car il
s'agit,en fin de de
compte, comprendre pourquoi nous ne pouvons fonder notre
compréhension du réelet notreintégrationsocialeque par l'entremised'activités
« ludiques» dontles règles,apparemment gratuites,nous aidentà partageret à
perpétuer la plupartde nosreprésentations.(Dominicy1997: 727)
De cettereprésentation en mémoiredes relationsentremaîtreet esclave,tout
lecteurpeut inférerqu'il est surprenantque le maîtrelave lui-mêmecelle qui
devraitl'êtrepar elle-mêmeou par des serviteursà la rigueur.La beauté posée
par l'intensif« si » commeextrêmeseraitainsi expliquéepar le renversement des
scripts actionnels sociaux mémorisés
comme des étatsdu corpssocial.
Cette lecture, cohérente au vu des représentationsen mémoire, voit sa
subversion des scriptsadmis renforcéepar un intertextecomplexe. Pour que
cette convocation non plus de grands stéréotypes mais de référentsplus
concretsopère,il fautadmettrele principedialogique de Bakhtine:
Pourla consciencequi viten lui,le langagen'estpas un systèmeabstrait de formes
normatives mais une opinionmultilingue surle monde.Tous les motsévoquent
une profession,un genre,une tendance,un parti,une œuvreprécise,une généra-
tion,un âge,un jour,uneheure.Chaquemotrenvoieà un contexte ou à plusieurs,
danslesquelsil a vécusonexistence socialementsous-tendue.(1978: 114)
La sectionqui précède Les petitsjustes(Mourirde ne pas mourir)comportede
nombreusesréférencesreligieuses(poèmes intitulés«Bénédiction» et «Silence
de l'[d'] évangile »). Sous l'influencedes connotationsbibliques du titre(les
«justes») de la section,le lexème «maître» et l'actionde laver les pieds prêtéeà
ce dernierpeuvent apparaîtrecomme un écho de l'Évangile de Jean13 (1-20),
c'est-à-direde l'épisode au coursduquel Jésuslave les pieds de ses disciples:
[...] (12) Aprèsleuravoirlavé les pieds,Jésusrepritson vêtement, se remità table
etleurdit: « Comprenez-vous ce que je vous ai fait? (13) Vous m'appelez"Maître"
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et "Seigneur", et vous avez raison,carje le suis. (14) Si doncmoi,le Seigneuret le
Maître, je vous ai lavé les pieds,vous aussivous devezvouslaverles piedsaux uns
et aux autres.(15) Jevous ai donnéun exemplepourque vous agissiezcommeje
Tai faitpourvous. (16) Oui,je vous le déclare,c'estla vérité: un serviteurn'estpas
plusgrandque sonmaîtreetun envoyén'estpas plusgrandque celuiqui l'envoie.
(17) Maintenantvous savez cela ; vous serez heureux si vous le mettezen
pratique.»[...]
Ceci ne permet pas de résoudre l'énigme de l'identité du JE du premier
vers et la question qui porte sur l'intensité de sa beauté. La mémoire peut
cependantopéreravec un souvenirconfondudepuis l'époque médiévale avec
un autre texte évangélique, celui de Luc 7 (36-50). Épisode qui relate la
présence de Jésus dans la maison de Simon le pharisien. On se souvient
qu'une « femmede mauvaise réputation» mouille de ses larmes les pieds du
Christ,les essuie avec ses cheveux et répand le parfumsur eux. Le Christdit
alors :
[...] (44) Puis il se tournaversla femmeet dità Simon:«Tu vois cettefemme?Je
suisentrécheztoiettune m'aspas donnéd'eau pourmespieds; maisellem'a lavé
les piedsde ses larmeset les a essuyésavec ses cheveux.(45)Tu ne m'as pas reçu
en m'embrassant ; maiselle n'a pas cessé de m'embrasser les pieds depuisque je
suis entré.(46) Tu n'as pas répandud'huilesurma tête; mais elle a répandudu
parfumsurmespieds.(47)C'estpourquoi,je tele déclare: le grandamourqu'ellea
manifesté prouveque ses nombreux péchésontétépardonnés.Mais celuià qui l'on
a peu pardonnéne manifeste que peu d'amour.» (48) Jésusditalorsà la femme:
« Tes péchéssontpardonnés. » (49)Ceuxqui étaientà tableaveclui se mirent à dire
en eux-mêmes : « Qui est cethommequi ose mêmepardonnerles péchés? » (50)
MaisJésusdità la femme : « Ta foit'a sauvée: va en paix.»
Cette intertextualité externe expliquerait le fait que le « maître » se
comporte comme un/e serviteur/servante. Il relie le laver au rituel de
l'accueil et même à l'amour porté à autrui,le lien potentielmaître-esclaveest
dépassé par le geste du Christ. La beauté de celle qui dit « je » est-elle à la
mesuredes péchés remis? Dans cetteperspective,on voit que le sens caché de
l'énigme s'éloigne de la devinettefamiliale.
Dans la lecturepoétique, la mémoireencyclopédiqueest amenée à restituer
des pièces supposées manquantes dans le but de boucher,autant que fairese
peut, les trous du sens. Cette opérationd'ouvertureintertextuelle peut égale-
mentse faireen directiondu corpus intertextueléluardien. Dans une circula-
tiondu sens internecettefoisà la poésie d'Éluard, il est tentantde rapprocher
notre poème d'un texte de Capitale de la douleur,intitulé « La parole ». Le
premieret le dixièmevers de ce poème présentent,d'une part,une collocation
des lexèmes «beauté /belle» et «parole» et, d'autre part,une prosopopèe qui
livreune identitépossible du pronompersonnelsujetde notretexte:
LAPAROLE
J'aila beauté
facileetc'estheureux [...]
Jesuisvieille
maisicije suisbelle[...]
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Dès lors, le « maître» de la parole pourraitbien être le poète et la parole
ainsi « lavée » le serait, à la manière du travail d'un Francis Ponge, par le
travail de l'écriturequi lave la langue des usages antérieurspour la rendre
esthétiquement« si belle »7.
Il serait également possible, par exemple, de convoquer le court poème
XVII de L'amourla poésie:
D'uneseulecaresse
Jetefaisbriller
detouttonéclat.
Par ce lien intertextuellaverseraitrapprochéde caresseret la beauté de
/briller
toutson éclat apparaîtrait comme la conséquence d'un geste amoureux qui
n'était pas manifeste dans le poème des « Petits justes ». En prenant ici la
parole, le « maître» met le verbe poétique et l'amour dans un rapportque ne
cesse de construirela poésie éluardienne.
7.C'estégalement
cequesuggère Gateaudanssoncommentaire
Jean-Charles durecueil
d'Eluard
(1994: 73).
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critiquesupplétifqui ne peut êtrequ'intertextuel» (1981 : 125). Notre exemple
nous a montré,d'une part, que le style est tout entierpris dans la textualité
mais, d'autre part,qu'une analyse textuellene peut se limiterà la clôturede
l'énoncé. Traverséde forcescentrifuges, touttexteest ouvertsur une transtex-
tualitégénérique et intertextuelle que conceptionbakhtiniennedu discours
la
éclaire. Le principe dialogique s'applique, quoiqu'en dise Bakhtine,parfaite-
mentà des textespoétiques du type de celui d'Éluard. On ne peut donc isoler
le faitde style du fonctionnementcomplexe d'un texte contextualisable de
diverses façons. La densité des réseaux de sens est telle que la pièce étudiée
est interprétableau niveau trivial de la devinette familiale (anecdote de la
petite chienne) ou de la devinetteinstrumentalela plus ordinaire (assiette à
laver), mais aussi de l'énigme à connotationreligieuse.Le styleest ainsi tota-
lementdépendant de la co(n)textualisationdes énoncés.
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