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Résilience des matériaux aux chocs


Introduction

Les essais mécaniques sont des expériences dont le but est de caractériser les lois de comportements
des matériaux (mécanique des milieux continus). La loi de comportement établit une relation entre
les contraintes (pression=force/surface) et les déformations (allongement unitaire sans dimensions).
Il est à noter qu'il ne faut pas confondre une déformation avec un déplacement ou une dilatation.
Cependant, la déformation d'une pièce dépend de la forme de la pièce et de la manière dont sont
exercés les efforts extérieurs sur cette pièce. Il faut donc normaliser les essais. Des normes
définissent donc :

▪ La forme de la pièce dont est fait le matériau ; on parle d'éprouvette normalisée ;


▪ Comment sont exercés les efforts sur l'éprouvette ; on parle d'essai normalisé

But de l’essai de résilience


L’essai consiste à déterminer la résistance aux chocs des métaux, ou résilience KCU ou KCV. Il s’agit,
dans cet essai, de rompre au moyen d’un mouton pendule une éprouvette entaillée et de mesurer
l’énergie absorbée W. L’énergie de flexion par chocs permet de caractériser la ductilité de l’acier et sa
sensibilité à la rupture fragile en fonction de la température, le risque étant amplifié aux basses
températures. Elle sert de référence pour définir des qualités d’acier normalisés.

Eprouvette normalisée

La connaissance des caractéristiques mécaniques déduites de l’essai de traction peut ne pas être est
suffisante car des ruptures peuvent être obtenues en dessous de la limite élastique. De plus, un
matériau peut être résistant à un effort progressif, mais pas résistant aux CHOCS. Un des moyens le
plus classique pour caractériser la fragilisation d’un matériau est fourni par l’essai de résilience sur une
éprouvette entaillée, décrit par la norme NF EN 10045. Les éprouvettes les plus utilisées sont (Fig.1) :

• L’éprouvette ISO ayant une entaille en V de dimensions :

Profondeur : 2mm

Angle : 45°

Rayon en fond d’entaille : 0,25mm

• L’éprouvette ISO ayant une entaille en U de dimensions :

Profondeur : 5mm, Largeur : 2mm, Rayon en fond d’entaille : 1mm

Fig.1 Eprouvettes de Charpy

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Fig.2 Essai de Mouton de pendule de Charpy

Calcul de résilience

Le mouton Charpy (Fig.2) est constitué d'un couteau fixé sur un marteau qui oscille dans un plan vertical
autour d'un axe. Pour un essai, le couteau est amené à une hauteur H qui correspond à l'énergie de

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départ Wd=M g H. Dans sa chute, le couteau va provoquer la rupture de l'éprouvette qui sera
accompagnée d'une absorption d'énergie, et le marteau remontera à une hauteur H’ à laquelle H et H’
: Hauteur de départ et d’arrivé du marteau (M).

L : Longeur du bras (L = 0,8m).

α : Angle de chute (°).

ß : Angle de remontée (°).

Pour le calcul de résilience en utilise l’équation suivant :

𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑎𝑏𝑜𝑠𝑜𝑟𝑏é𝑒 𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑐 𝑊


𝐾𝑐 = =
𝑆𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙 ′𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑆
Unité de 𝐾𝑐 est 𝐽/𝑐𝑚2
𝑊 = 𝑀𝑔𝐿(𝐻 − 𝐻 ′)
M : masse du marteau

g : accélération de la pesanteur (environ 9.81 𝑚 𝑠 −2

H et H’ : Hauteur de départ et d’arrivé du marteau (m).

L : Longueur du bras (L = 0,8m).

S : est la section de l’éprouvette à l’endroit de la cassure.

Plus la hauteur de remontée H’ est faible, plus le métal à l’aptitude à résister au choc (métal résilient).
La résilience est définie par la lettre

𝐾𝑐𝑈 ou 𝐾𝑐𝑉 (U et V: Forme de l’entaille de l’éprouvette).

Fog3 section S de l’entaille avant rupture

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La résilience caractérise la capacité d’un matériau à absorber les chocs sans se rompre. Elle est
mesurée sur des machines du type Charpy (éprouvette sur deux appuis, voir (Figu2 et Fig3).
La résistance au choc Charpy d’une éprouvette représente l’énergie de choc absorbée par la
rupture de l’éprouvette, rapportée à la section droite initiale de l’éprouvette.
Effet de Température
Lorsque l’on fait varier la température d’essai, on constate que :
La limite d’élasticité et la résistance à rupture évoluent en sens inverse de la Température.
Les caractéristiques de ductilité (allongement à rupture et coefficient de striction) varient
dans le même sens que la température. Si l’on représente sur un graphique les variations
de l’énergie de rupture mesurée en fonction de la température d’essai, on obtient la courbe
de transition suivant (figureII.14)

Cette courbe permet de distinguer trois zones de température :


▪ La zone à basse température est celle où la rupture est fragile,
▪ La zone à température plus élevée est celle où la rupture est ductile,
▪ Enfin la zone de transition est celle où la rupture est mixte.
Au-dessus de la température de transition, on dira que la rupture est de type ductile, en
dessous, qu’elle est de type fragile. Si l’on regarde l’aspect de la surface de rupture des

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éprouvettes essayées aux diverses températures (appelée aussi « faciès de rupture »), on
constate que le faciès change avec la température :
▪ Quand la rupture est ductile, on observe un faciès strié (nerfs) et l’on constate qu’il
y a eu striction (rétrécissement de section) avant la rupture.
▪ Quand la rupture est fragile, on observe un faciès à grains et l’on ne décèle pas de
déformation plastique généralisée de l’éprouvette.
▪ Pour une rupture mixte (fragile/ductile), on peut définir un « pourcentage de
cristallinité » comme le rapport : surface à grain /surface totale.

Conclusions
Tout d ’abord on peut dire que l ’essai de résilience a un inconvénient. Il est destructif, c’est à
dire que la pièce est détruite
Plus les matériaux sont fragiles, moins ils seront résilients.
Même si cet essai est destructif, il est d ’une grande importance, car il est impératif de tenir
compte de la résistance aux chocs d ’un matériau avant de l ’utiliser en construction par
exemple.

Sous certaines conditions d’utilisation, il a été observé que les structures


métalliques pouvaient être sensibles à un type de ruine appelé rupture
fragile. Afin de mesurer la résistance à la rupture fragile de l’acier, on a
recours à l’essai de résilience. Ce dernier consiste à rompre par choc une
éprouvette entaillée dont la température est prescrite. Ce type d’essai vise à
mesurer l’énergie qui est absorbée par l’éprouvette au cours de sa rupture et
à évaluer la résistance au choc d’une éprouvette entaillée et sa propension
à la rupture fragile. L’appareil permettant de réaliser cet essai est appelé
mouton pendulaire de Charpy. Utilisant une éprouvette normalisée (Fig. 1),
entaillée en V et reposant sur deux appuis, il indique l’énergie employée afin
de rompre l’éprouvette au moyen d’un marteau, dont la vitesse (de 5,0 à 5,5
m/s) et les dimensions sont aussi normalisées.

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RÉSULTATS D’UN ESSAI DE RÉSILIENCE SUR UNE ÉPROUVETTE CHARPY V

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