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MKFLU - Turbulence
MKFLU - Turbulence
Franck Nicoud
Polytech Montpellier // IMAG - UMR CNRS 5149
http://www.math.univ-montp2.fr/~nicoud/
franck.nicoud@umontpellier.fr
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Plan général
1. Rappels
3. Notion de turbulence
4. Interaction fluide-structure
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Objectifs - hypothèses
1. On s’intéresse dans cette partie du cours à la notion de
turbulence
MKFLU - MI4 4
Turbulence: elle est partout …
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Turbulence: utile ou nuisible ?
1. Du point de vue de l’ingénieur, l’effet principal de la
turbulence est d’augmenter la capacité des fluides à se
mélanger, à diffuser
1. Très utile pour les moteurs (avion, voiture) qui ne
pourraient pas développer autant de puissance sans la
turbulence
2. Utile pour éviter les décollements de couches limites et
les pertes de portance dans les profils d’aile
3. Néfaste pour la trainée visqueuse qui est rendue plus
grande par la turbulence: cela induit une augmentation
de la consommation car il faut dépenser plus d’énergie
pour lutter contre les frottements
Léonard de Vinci
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Expérience de Reynolds - 1883
𝑈𝐷
𝑅𝑒 =
𝜈
𝑈: vitesse débitante
𝐷 : diamètre de la conduite
𝜈: viscosité cinématique
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Régimes laminaire / turbulent
Le régime de l’écoulement dépend du nombre de Reynolds:
Re 2000
Re 3000
laminaire turbulent
Re
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Turbulence: un phénomène aléatoire ?
SOUFFLERIE
ONERA
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Le système chaotique du pauvre
𝑥𝑛+1 = 1 − 2𝑥𝑛2 𝑥0 ∈ −1, +1
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TURBULENCE: UN SCENARIO
1. Les plus grandes échelles (de vitesse et taille caractéristiques
𝑈0 , 𝐿0 )sont alimentées en énergie par l’écoulement moyen
avec le taux 𝑈03
𝜀≡
𝐿0
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Echelles turbulentes
• Echelles de Kolmogorov (les plus petites)
3/ 4
K 1/ 4 uK
1/ 4 1/ 4
• Rapport d’échelles
L0
R 3/ 4
K
0
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Variété des échelles
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Variété des échelles
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Variété des échelles
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Variété des échelles
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SPECTRE DE TURBULENCE
• k nombre d’onde = 2 pi / L où L est la longueur d’onde de la
fluctuation
1
E (k )dk
0
2
ui ui
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Hypothèse de Kolmogorov (1941)
• Il existe une zone dite inertielle (𝐿0 ≫ 𝑙 ≫ 𝜂𝐾 ) dans laquelle
𝐸(𝑘) dépend seulement de 𝜀 et de 𝑙 (c’est-à-dire de 𝑘 = 2𝜋/𝑙).
E (k ) CK 2/3
k 5 / 3
lnE (k ) k 5 / 3
MKFLU - MI4
ln k 20
SPECTRE DE TURBULENCE
E (k ) 2/3
k 5 / 3
est bien vérifié par les expériences
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ECOULEMENTS TURBULENTS
PARIETAUX
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Couche limite turbulente
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Couche limite turbulente
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Grandeurs intégrales
Nom Turbulent Solution de Blasius
Coefficient de frottement 𝐶𝑓 ≈ 0.059𝑅𝑥
−1/5 1
𝐶𝑓 ≈ 0.66
𝑅𝑥
Epaisseur de couche limite 𝛿 𝑥 −1/5 𝛿 𝑥 −1/2
≈ 0.37𝑅𝑥 ≈ 4.9𝑅𝑥
𝑥 𝑥
Epaisseur de déplacement 𝛿∗ 𝑥 𝛿∗ 𝑥
≈ 0.125 ≈ 0.347
𝛿 𝑥 𝛿 𝑥
Epaisseur de quantité de 𝜃 𝑥 𝜃 𝑥
mouvement ≈ 0.097 ≈ 0.134
𝛿 𝑥 𝛿 𝑥
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Perte de charge en conduite
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Ecoulement turbulent pariétal
• Plusieurs zones distinctes sont présentes dans une couche limite turbulente
d’épaisseur 𝛿 et de vitesse extérieure 𝑈𝐸 :
– Zone interne:
• la présence de la paroi se fait fortement sentir sur l’organisation de
l’écoulement
• le profil de vitesse s’exprime en variables internes :
𝑈 𝑦𝑢𝜏
𝑈+ = ; 𝑦+ = où 𝑢𝜏 = 𝜏𝑤/𝜌 est la vitesse de friction
𝑢𝜏 𝜈
MKFLU - MI4 29
Ecoulement turbulent pariétal
• Zone interne:
– Sous-couche visqueuse
𝑦 + ≲ 5: 𝑈 + = 𝑦 +
– Zone tampon
5 ≲ 𝑦 + ≲ 30 − 40
– Zone logarithmique:
𝑦 + ≳ 30 − 40
1
𝑈 = 𝑙𝑛𝑦 + + 𝐶
+
𝜅
• Zone externe
𝑈 − 𝑈𝐸 1 𝑦
= ln
𝑢𝜏 𝜅 𝛿
2Π 2
𝜋𝑦
+ 𝑠𝑖𝑛 −1
𝜅 2𝛿
• Les constantes sont (à haut Reynolds)
𝜅 ≈ 0.41 ; Π ≈ 0.55 − 0.6 ; 𝐶 ≈ 5
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SIMULATION DES ECOULEMENTS
TURBULENTS
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TURBULENCE ET SIMULATION
• La turbulence est contenue dans les équations de Navier-Stokes
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SIMULATION NUMERIQUE DIRECTE DES
ECOULEMENTS TURBULENTS
• Etape 1: Résoudre les équations de Navier-Stokes en prenant en
compte toutes les échelles en espace et en temps
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La SND comme alternative à des
expériences
Plaque perforée
Jet compressible
SND à Reynolds modéré dans
des configurations simples
Analyse et compréhension
des phénomènes physiques
pilotant l’écoulement
• Equations de Reynolds :
ui
0
ui
ui u j
P ij ui ' u j '
xi t x j xi x j
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Hypothèse de Boussinesq
• Les modèles de turbulence les plus évolués consistent en 6 équations
de transports pour les 6 composantes du tenseur de Reynolds
2 1 ′ ′
−𝜌𝑢′ ′
𝑖𝑢 𝑗 = 2𝜇𝑡 𝑆𝑖𝑗 − 𝜌𝑘𝛿𝑖𝑗 , avec 𝑘 = 𝑢 𝑖𝑢 𝑖
3 2
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Viscosité turbulente
• L’hypothèse de Boussinesq permet de simplifier l’effort de
fermeture: il suffit de modéliser la viscosité turbulente 𝜇𝑡 pour
connaître l’ensemble du tenseur de Reynolds
• De nombreuses formulations ont été proposées depuis 40 ans
• Les plus simples sont les modèles à zéro équation de transport qui
lient explicitement 𝜇𝑡 aux quantités moyennes.
MKFLU - MI4 39
Longueur de mélange
• Cette longueur 𝑙𝑚 a été introduite par mimétisme avec le concept, bien réel
celui-là, de libre parcours moyen dans la cinétique des gaz (distance que
parcourt une molécule entre deux collisions avec une autre molécule)
• Les expériences montrent qu’il n’existe pas d’expression universelle pour
cette échelle de longueur de mélange, indiquant que ce concept n’est pas
très représentatif de la turbulence.
• Malgré son manque d’universalité, cette approche a longtemps été utilisée
(et l’est encore) en raison de sa simplicité.
• Quelques expressions de 𝑙𝑚 (𝑦 est la distance normale à la paroi):
• Couche limite:
+ /26
• Zone interne: 𝑙𝑚 = 𝜅𝑦 1 − 𝑒 −𝑦 , 𝜅 ≈ 0.4 constante de Von Karman
𝑙𝑚 𝜅𝑦
• zone externe: = 0.085 tanh , 𝛿 épaisseur de la couche limite
𝛿 0.085 𝛿
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Viscosité turbulente
• Les expressions de 𝑙𝑚 sont issues de données expérimentales. Elles
reflètent l’amortissement de la turbulence au voisinage des parois solides
• On montre en effet que la viscosité turbulente est de l’ordre de la distance à
la paroi au cube dans la zone proche pariétale
𝝁𝒕 = 𝑶 𝒚𝟑 si 𝒚 est la distance à la paroi
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Modèle k-
• k = énergie cinétique de turbulence 𝑘2
• : taux de dissipation turbulente 𝜇𝑡 = 𝜌𝐶𝜇
𝜀
𝜕𝑘 𝜕𝑘 𝜕 𝜇𝑡 𝜕𝑘
𝜌 + 𝜌𝑢𝑗 = 𝜇+ + 𝑃𝑘 − 𝜌𝜀
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜎𝑘 𝜕𝑥𝑗
𝜕𝜀 𝜕𝜀 𝜕 𝜇𝑡 𝜕𝜀 𝜀 𝜀2
𝜌 + 𝜌𝑢𝑗 = 𝜇+ + 𝐶1𝜀 𝑃𝑘 − 𝜌𝐶2𝜀
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜎𝜀 𝜕𝑥𝑗 𝑘 𝑘
𝜕𝑢𝑖
𝑃𝑘 = −𝑢′𝑖 𝑢′𝑗 (production de 𝑘)
𝜕𝑥𝑗
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Calage des constantes
• Les constantes sont fixées de manière à ce que le modèle se
comporte bien pour un certain nombre de configurations
académiques bien connues. Par exemple:
1. La valeur de 𝐶𝜇 vient du fait que des données expérimentales indiquent que le
−𝑢′ 𝑣 ′
rapport 𝑘 vaut environ 0.3 dans la zone d’équilibre 𝑃𝑘 = 𝜀 d’une couche
limite turbulente
2. Le terme en 𝐶2𝜀 est le seul restant en situation de turbulence homogène
isotrope pour laquelle les données indique une loi de décroissance du type
𝑘 ∝ 𝑡 −𝑛 avec n entre 1 et 1.25. Or on peut montrer que 𝐶2𝜀 = (n + 1)/n dans
cette situation, ce qui conduit à 𝐶2𝜀 entre 1.8 et 2. La valeur préconisée de
1.92 est issue d’optimisations numériques.
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DNS vs RANS in a combustor
Solid plate Multiperforated plate Dilution hole
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DNS vs RANS in a combustor
• RANS: used routinely during the
design process.
• Approx. 106 nodes for the
whole geometry
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DNS vs RANS: jet chaud
DNS RANS
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Ecoulement turbulent pariétal
• Les fluctuations turbulentes sont nécessairement nulles au niveau de la paroi
• Elles varient fortement dans la zone pariétale, le maximum étant atteint dans la
zone tampon
𝜕𝑈
• Le frottement total est constant: 𝜏 = 𝜇 − 𝜌𝑢′ 𝑣′ ≈ 𝜏𝑤
𝜕𝑦
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Ecoulement turbulent pariétal
• Les échelles de vitesse et de longueur sont basées sur le
frottement pariétal w :
w
u l
u
• En l’absence de décollement, il existe une zone inertielle en
laquelle une loi universelle est vérifiée par la vitesse
moyenne
1 u yu
y u ln y C , u , y
u
: Von Karman constant, 0.4
u
C : " Universal constant" , C 5.2
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Modélisation de paroi
• Représenter correctement les variations du profil de vitesse nécessite de
disposer d’au moins 2 ou 3 points de maillage dans la sous-couche
visqueuse
• L’épaisseur de cette couche est de l’ordre de 5𝜈/𝑢𝜏 , inversement
proportionnel au nombre de Reynolds
• Approche haut-Reynolds: on utilise un maillage grossier (Δ𝑦 + ≈ 100) et
on utilise la loi log pour estimer le frottement pariétal à partir de la vitesse
à la première maille
• Approche bas-Reynolds: on utilise un maillage très fin (Δ𝑦 + ≈ 1) et un
modèle de turbulence adapté (fonctions d’amortissement)
Gradient de vitesse estimé par un
maillage grossier
y
u
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Ecoulements instationnaires
• Connaitre l’écoulement moyen n’est pas toujours suffisant (instabilités,
vibrations, …)
T
T2
Flamme oscillante
T1 T2>T1 T1
time
Prob(T=Tmean)=0 !!
MKFLU - MI4 52
RANS – SGE - SND
• Reynolds-Averaged Navier-Stokes (RANS):
– Utilise un modèle pour prendre en compte les effets de la turbulence
– Rapide mais peu ou pas prédictif
MKFLU - MI4 53
RANS – SGE - SND
Vitesse longitudinale
SND SGE
RANS
temps
MKFLU - MI4 54
Large Eddy Simulation – Simulation aux
Grandes Echelles
Spectre d’énergie
« Navier-Stokes » Model
Nombre d’onde
• Formellement: on remplace l’opérateur de moyenne
d’ensemble du RANS par un filtrage spatial pour obtenir
les équations de la SGE
x, t ξ, t Gx ξ d 3ξ G
R3
MKFLU - MI4 55
Practical
Modèlemodel for complex
pratique pour lageometries
prise en
compte des petites échelles
1. Des formulations de type viscosité turbulente sont souvent utilisées
2. Le modèle de Smagorinsky (1963) dynamique est souvent considéré
comme le meilleur compromis simplicité/précision
Flow rate
HOT
impulsive jet
time
57
SGE du jet chaud impactant
58
Comparaison expérience/SGE
PIV
s - model
Dynamic
Smagorinsky
59