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Parcours sur le XVIIe siècle

BAROQUE ET CLASSICISME

Au XVIIe siècle se développent deux courants esthétiques habituellement


sommairement opposés, le baroque et le classicisme. Ils entretiennent pourtant des
rapports complexes et sont bien souvent imbriqués, particulièrement en France.

I. Découverte

1. Observez attentivement le power point comparatif des deux mouvements.

2. Recherchez sur internet des informations sur les deux courants qui vous permettront de remplir
le tableau aux pages suivantes.

Vous noterez ci-dessous les références des articles consultés en respectant scrupuleusement des
règles de la bibliographie (voir fiche méthode « Comment référencer ses sources ? » sur
smartschool).

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Parcours sur le XVIIe siècle

Baroque Classicisme

Le terme "baroque" provient du mot Le terme "classicisme" provient du mot latin


portugais "barroco," signifiant "perle "classicus," qui signifie "de première classe"
Origine du mot ?
irrégulière." Il était initialement utilisé
et fut utilisé par l’auteur latin Aulu-Gelle
de manière péjorative pour décrire pour désigner les meilleurs auteurs. Le
des formes artistiques complexes et terme a été utilisé à la Renaissance et au 17e
extravagantes. siècle pour désigner les expressions
artistiques inspirées de l'Antiquité.
Aujourd’hui il qualifie aussi l'art du siècle de
Louis XIV (17e), voire du 18e siècle.
Période Le baroque s'est développé du début Le classicisme s'est développé
développement ? du 17e siècle au milieu du 18e siècle, principalement au 17e, puis au 18e siècle en
principalement en Europe. Europe, à la suite du baroque.

Le baroque a eu une influence Le classicisme a eu une influence majeure


majeure en Italie, en France, en en France, en Italie, en Angleterre, et
Espagne, en Allemagne et dans d'autres pays européens
Espace concerné ?
d'autres pays européens.

Le baroque a touché l'architecture, la Le classicisme a influencé l'architecture, la


peinture, la sculpture, la musique, la peinture, la sculpture, la littérature, la
Disciplines concernées ? littérature et le théâtre. musique et la philosophie.

Contexte religieux ou Le baroque est souvent associé à la Le classicisme est souvent associé à la
politique ? Contre-Réforme catholique et aux période de l'absolutisme monarchique en
monarchies absolutistes. Il était utilisé Europe, mais il a également été influencé
Saisissez du texte ici
pour impressionner et influencer les par le rationalisme des Lumières.
masses, les convertir au catholicisme.

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Parcours sur le XVIIe siècle

Caractéristiques en
architecture ?
Les bâtiments baroques étaient souvent Les bâtiments classiques étaient souvent
- fonction du bâtiment ?
des églises, des palais royaux ou des conçus pour refléter l'ordre, la stabilité, et la
théâtres, conçus pour impressionner et rationalité. Ils servaient souvent des
exprimer la grandeur. fonctions publiques ou religieuses.

- lignes ? Les lignes étaient courbes, asymétriques Les lignes étaient droites, équilibrées et
et ornées. symétriques, s'inspirant des modèles de
l'Antiquité romaine et grecque.

- décoration ? L'architecture baroque était riche en La décoration était sobre, mettant l'accent
décoration, avec des détails sculptés sur la clarté et la simplicité.
complexes, des fresques, et des
ornements en stuc.
- inspiration ? L'architecture baroque puisait souvent L'architecture classique s'inspirait des
son inspiration dans la nature, le modèles de l'Antiquité classique, en mettant
mouvement, et l'Antiquité. Religion l'accent sur l'ordre dorique, ionique et
corinthien.
Les bâtiments baroques donn(ai)ent une Les bâtiments classiques donnaient une
- impression impression de dynamisme, de impression d'ordre, d'harmonie et
d’ensemble ? mouvement, et d'opulence. d'équilibre.

- noms Gian Lorenzo Bernini et Francesco Andrea Palladio et Christopher Wren, Louis
d’architectes Borromini étaient des architectes Le Vau, Jules Hardouin-Mansart
emblématiques du baroque
Caractéristiques en
peinture ?
Les sujets étaient variés, allant du Les sujets, nobles, étaient souvent tirés de
- Sujet et genre ? religieux au mythologique en passant par l'histoire, de la mythologie ou de la Bible. Le
le portrait ou le quotidien. Le genre du genre du portrait était également populaire.
"trompe-l'œil" était également populaire.

- Forme ? La peinture baroque était caractérisée La peinture classique se caractérisait par une
(Composition, par une composition dramatique, composition équilibrée, une représentation
représentation l'utilisation de la lumière (chiaroscuro), réaliste de l'espace, une utilisation
de l’espace, une palette de couleurs riche et rationnelle de la lumière, des couleurs
contrastée, et une représentation sobres, équilibrées et harmonieuses et une
lumière,
détaillée du réel. Des sujets pouvaient recherche de la beauté idéale.
couleurs,
sortir du cadre.
représentation
du réel)

- Impression Les tableaux classiques étaient marqués par


d’ensemble Les tableaux baroques étaient l'ordre, la clarté, et la noblesse.
dynamiques, émotionnels, et expressifs.
- Noms de Nicolas Poussin, Jacques-Louis David
peintres Caravaggio (Le Caravage), Rembrandt, et
célèbres Artemisia Gentileschi

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Parcours sur le XVIIe siècle

Caractéristiques en
sculpture ?
La sculpture baroque représentait La sculpture classique représentait souvent
-Sujet souvent des figures religieuses, des des figures mythologiques, des héros de
héros mythologiques, ou des l'Antiquité ou des personnages illustres.
personnages historiques.

-Matériaux Le marbre et le bronze étaient Le marbre était un matériau privilégié pour


couramment utilisés pour la sculpture les sculptures classiques.
baroque.
-Impression d’ensemble Les sculptures baroques étaient Les sculptures classiques étaient
caractérisées par le mouvement, la caractérisées par la grâce, l'harmonie et la
sensualité, et le détail. perfection anatomique.
- Noms de
Gian Lorenzo Bernini et Gianlorenzo Gian Lorenzo Bernini
sculpteurs
Bernini.

Mots-clés ? Dynamisme, mouvement, émotion, Équilibre, ordre, rationalité, simplicité,


exubérance, détail, complexité, harmonie, clarté.
théâtralité.

II. Architecture

Découverte de ces deux esthétiques dans le quartier de notre école.

En 50 minutes, un premier groupe fait la boucle du quartier en suivant cet itinéraire : rue Hors
Château > Place du Marché > rue Feronstrée > Place Saint-Barthélemy > rue Hors-Château. Un
deuxième groupe suit le même itinéraire mais en sens inverse.

Complétez le tableau en fin de dossier à l’aide des plaques explicatives et des informations récoltées
aux cours précédents.

Qu’avez-vous observé ?

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Parcours sur le XVIIe siècle

Fronton triangulaire

Tympan

Corniche

Pilastre

Clé de voute

Arc en plein cintre

Linteau en arc

Soubassement

Musée D’Ansembourg

1. Placez les mots suivants sur la façade : fronton triangulaire, linteau en arc, arc en plein cintre,
corniche, clé de voûte, tympan, soubassement.

2. Ce bâtiment est-il baroque ou classique ? Pourquoi ?


C…e…
… tte
……fa…ç…
ad
…e…e
…s…t …d…
e…s…
ty…
le…c…la…s…s…
iq…u…
e.…D
…é…jà
…,…le……

…t…
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…e…n…t …
es…t…c…o…
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ru…it…a…u…1…8…
e…s…
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cl…e…
, u…n…e…époque
o…
… ù …e…
n …a…rc…h… ite
…c…tu…r…
e,……d…an…s…l…
a…fo…u…lé…e…d…e…l…a…fi…n …d…
u…1…7e……si…è…
cl…
e,…o…n…c…o…n…st…ru…it…s…u…rt… o…
ut…d…e…s…b…â… timents
classiques - dits néo-classiques - en réaction aux bâtiments style baroque du siècle précédent.
………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…S…y…m…é…tr…ie…, …
g…éo…m …é…t…
rie
……si…
m…p…le…, …
lig
…n…e…s…d…ro…it…e…
s,…f…
ro…n…
to…n…t…
ria
…n…g…u…
la…ir…
e,…u…ti…lis…a…ti…
o…n …d…
e …"c…o…lo…n…n…
es" (pilastres),
d…
… éc…o…ra
…t…
io…n…s…
o…br…e…
,a
…u…t…
an…t…d…e…c…
a…ra…c…
té…ri…
st…iq…u…
e…s…
cl…
a…ss…iq…u…e…s…
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Parcours sur le XVIIe siècle

Pot-à-feu Fronton triangulaire


Volute

Niche

Chapiteau

Fronton circulaire

Colonne

Arc en plein cintre

Soubassement

Tympan

Eglise Notre-Dame de L’Immaculée Conception

1. Placez les mots suivants sur la façade : fronton triangulaire, fronton circulaire, arc en plein cintre,
tympan, soubassement, niche, volute, colonne, chapiteau, pot-à-feu.

2. Ce bâtiment est-il baroque ou classique ? Pourquoi ?


Ce bâtiment est baroque. En raison de ses formes courbes et dynamiques (frontons incurvés

et pil…a…st…re
…s…o…r…né…s……de……vo…lu
…t… es…,…q…u…id…o…n…n…en…t…d…u…m…o …u…v…e…
m…e… nt…à…l…a…c…o…m…po …s…it…io…n…),…o…rn…e…m…e…n…tation
…a…
bo
…n…d…a…nt…e…(…sc…u…lp…tu
…r…e…
s,…r… fe…
eli…e…fs…,…p…ot…s-…à…-… u,…d…é…ta
…il…s…c…o…m…pl…e…xe
…s…),…e…ff…e…ts…d…e…l… u…m… iè…re……et…d…'o…mbre
(de contrastes) …d…
us
……à…c…
es……
di…
ve
…r…
s…re…li…ef…s…, …
im…p…re
…s…si…o…n…d…e…g…ra
…n…d…e…
u…r…
et…d…e…s…pl…e…n…
de
…u…r…(p
…o…u…r …in…fl…
ue…n…c…er…,…
é…m…ouvoir les fidèles

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Parcours sur le XVIIe siècle

III. Peinture

Pierre Paul Rubens, Samson et Dalila, v.1609, peinture à l’huile, 185x205, National Gallery, Londres Quel est

Le sujet de ce tableau ?

Le sujet du tableau et tiré d'une histoire biblique, plu précisément de l'Ancien Tetament. Il
représente le moment où Dalila trahit Samson, en le faisant dormir sur ses genoux
puis en coupant ses cheveux, sources de sa force prodigieuse. Cette trahison conduit
à la capture de Samson par les Philistins.

A quel genre appartient-il ?

Ce tableau appartient au genre de la peinture historique. Il raconte une histoire biblique


et met en scène de personnage mythologique.
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Parcours sur le XVIIe siècle

Qualifiez sa composition.
La composition du tableau est dynamique et théâtrale. Les personnages principaux, Samson
et Dalila, sont au centre de l'action. Dalila est penchée vers Samson, lui donnant une apparence
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vulnérable, tandis que d'autres personnages philistins sont présents en arrière-plan. La
composition met l'accent sur le geste de Dalila coupant les cheveux de Samson, créant
ainsi une tension dramatique.

Qualifiez la lumière et les couleurs du tableau.


Rubens utilise une lumière dramatique qui se concentre sur les personnages principaux,
ac…c…e…
… nt…u…
an…t…a…in…si……
le…
ur…i…
m…p…or…ta
…n…c…e…d…a…
ns
……la…s…c…
èn…e….…L…e…
s…co
…u…le
…u…r…
s…so
…n…t…ri…
ch
…e…s…e…t…vi…br…a…n…te…s,………
ty…
… pi…q…
ue
…s…d
…e……
l'a…rt…b…a…ro…q…u…e…
,a
…v…e…c…u…
ne
……uti
…li…s…
ati
…o…n…h…a…b…ile
……du
……cl…
air
…-…o…
bs…c…u…
r…po
…u…r…c…
ré…e…r …d…
es……
c o…n…tr…astes.
Le…s…t…
… on
…s…r…o…u…
ge
…s…, …d…
or…é…
s…et…b
…r…u…
ns……
do
…m…i…n…
en…t…la……
pa…le
…t…te…

Comment le réel est-il représenté ?

La représentation du réel dans ce tableau est imprégnée de la sensibilité baroque. Les


personnages ont des proportions idéalisées et des poses théâtrales. Les détails sont stylisés pour
créer une représentation dramatique plutôt qu'une reproduction réaliste de la vie quotidienne.

Ce tableau est-il baroque ou classique ? Pourquoi ? Référez-vous au tableau comparatif complété au


cours précédent.
Ce tableau est de style baroque. La composition dramatique qui raconte une histoire

biblique à travers une composition théâtrale, des couleurs vives, l'utilisation du clair-obscur,

et la représentation émotionnelle des personnages sont caractéristiques.

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Parcours sur le XVIIe siècle

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1. Résume le propos de ce texte : Le poème de Théophile de Viau a pour thème la mort


et le drame. Il décrit une série d'événements et de phénomènes extraordinaires et fantastiques
qui se produisent de manière chaotique et déroutante. Le narrateur assiste à des scènes qui
défient la Nicolas
logiquePoussin,
et la réalité,
La dansecréant une
de la vie atmosphère
humaine, de confusion
1634, peinture à l’huile, et dex 104
82,5 malaise.
cm, Wallace
2. En quoiCollection,
ce texte Londres.
peut-il faire penser au mouvement baroque ? :
Ce texte est clairement baroque, déjà par son caractère fantasque, l'utilisation d'images
étranges et Quelcontrastées et ce
est le sujet de le tableau
caractère
? irrationnel des événements décrits, loin de la logique,
de l’ordre, de la vraisemblance classique. Les thèmes de la mort, du malheur, est aussi
significatif"La
dudanse de la Viebaroque,
mouvement humaine"issus,
est unrappelons-le,
tableau dont lades
signification
affres des exacte n'estde
guerres pas connue. Le tableau
religion.
3. Quels sont les moyens stylistiques utilisés par l'auteur pour créer cette impression ?
représenterait
a. L'auteur utilise un champdes étapes dede
lexical la vie. Les (corbeau,
la mort danseurs etombre,
danseusesesprit,seraient
Charon,desleallégories
centre de la Pauvreté
de la terre). Autre champ lexical, celui de la destruction : faillent, tombe, craqueter, déchire, brûle
b. Les images(celui utilisées
au fond), sont
du Travail (celle pieds des
des antithèses, nus),oxymores
de la Richesse
(« Le(celle avec dedans
feu brûle des sandales et une
la glace » jupe dorée
» 17 + «etLe quisoleil
donne estla devenu noir » 18.(+à cf.
main à contrecoeur images
Travail) duPlaisir
et du point (celle
précédent).
à gauche Aucune loi Le
en bleu). physique
monument à l'extrême
ou naturelle n’est respectée dans la seconde strophe : Haut/bas, chaud/froid : antithèse, « Un bœuf gravit su
4. Observe la forme
gauche portedeuncebuste bicéphale qui représente la jeunesse et la maturité. Les deux chérubins, l'un

a. Le poème est composé


soufflant des bullesde
et deux
l'autrestrophes
tenant unde 10 vers/
sablier, évoquent le caractère éphémère de la vie. La scène se

déroule au petit matin, avec l'Aurore, déesse de l'aube, précédant le char d'Apollon, le dieu-soleil dans

le ciel. Les Heures le suivent tandis qu'Apollon tient un anneau représentant le Zodiaque.
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Les peintures de Poussin sont basées sur une iconographie comprise par ses mécènes.
Parcours sur le XVIIe siècle

A quel genre appartient-il ?

Ce tableau appartient au genre de l'allégorie ou de la peinture allégorique. Il ne représente


pas une scène spécifique de la réalité, mais plutôt une idée abstraite, celle de la condition humaine
Qualifiez sa composition.

La composition est équilibrée et géométrique, et les éléments sont arrangés de manière à créer

une harmonie visuelle plutôt qu'à reproduire fidèlement la réalité. Les personnages forment un cercle,

créant ainsi un sens de l'unité et de l'éternité.

Qualifiez la lumière et les couleurs du tableau.

La lumière dans ce tableau est douce et homogène, créant une atmosphère sereine. Les couleurs
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sont principalement dans les tons de brun, de vert et de bleu, avec des touches de blanc.
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L'utilisation de couleurs plutôt sobres renforce la tonalité sérieuse de l'allégorie.
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Comment le réel est-il représenté ?


Nicolas Poussin était un peintre classique, ce qui se reflète dans sa manière de représenter le réel.
Les personnages sont idéalisés et leur anatomie est parfaitement proportionnée. La composition est
équilibrée et géométrique, et les éléments sont arrangés de manière à créer une harmonie visuelle
plutôt qu'à reproduire fidèlement la réalité.

Ce tableau est-il baroque ou classique ? Pourquoi ? Référez-vous au tableau comparatif complété au


cours précédent.
Ce tableau est classique. Il reflète les caractéristiques du classicisme, telles

que l'attention à la composition équilibrée, l'idéalisation des personnages, la clarté et la simplicité.


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Parcours sur le XVIIe siècle

Le classicisme cherchait à ordonner la nature et à donner une forme idéale à la réalité.


En contraste avec le baroque, le classicisme favorise la clarté et la sobriété plutôt que
la théâtralité et l'exubérance. "La danse de la vie humaine" est une peinture classique
allégorique représentant la condition humaine, avec une composition équilibrée, une lumière
douce, des couleurs sobres et une représentation idéalisée du réel. C'est un exemple du style
classique qui prévalait à l'époque de Poussin

IV. Poésie

Louise Labé (1524-1566) Poétesse surnommée « la Belle Cordelière » en référence à son père, riche
cordelier de Lyon, Louise Labé a reçu une solide éducation en latin et en
italien, et a lu les œuvres poétiques de Dante et de Pétrarque. Amoureuse
du poète Olivier de Magny, elle rédige le Débat de Folie et d’Amour,
convaincue que les femmes se doivent « d’élever leur esprit au-dessus de
leur quenouille ». Ses Elégies et ses Sonnets publiés en 1555 exaltent les
tourments féminins de la passion.

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;


J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,


Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;


Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,


Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise Labé, Sonnet 8, 1555

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Parcours sur le XVIIe siècle

Vocabulaire :
Ennui : chagrin, abattement
En haut : au sommet
Désiré heur : bonheur
Grief : grave
Verdoyer : fleurir

Questions :
1. De quoi parle ce poème ? Faites une différence entre les deux premières strophes et les deux
dernières.
2. Quels sont les moyens stylistiques mis en œuvre ?
a. Quelle figure de style domine ? Soulignez-les dans le texte.
b. Comment la rapidité du changement est-elle exprimée ?
c. Montrez que les tourments vécus par la poétesse concernent aussi bien l’esprit que le
corps.
d. Que remarquez-vous au sujet du mot « Amour » ? Qu’en déduisez-vous ?
3. Observez la forme du poème.
a. Strophes ?
b. Mesure ?
c. Disposition des rimes ?
d. Richesse des rimes ?
4. Ce poème est-il baroque ou classique ? Pourquoi ?

1. De quoi parle ce poème ? Faites une différence entre les deux premières strophes et les deux
dernières.
Ce poème parle des tourments amoureux et des émotions contradictoires de la poétesse. Les deux
premières strophes évoquent la dualité des ressentis de la dame, oscillant entre la chaleur et le froid,
la joie et la douleur. Les deux dernières strophes donnent la cause de ces sentiments si
contradictoire : l’amour. Ces deux derniers vers évoquent donc l'inconstance de l'amour, comment il
fait passer d'un état émotionnel à un autre.
2. Quels sont les moyens stylistiques mis en œuvre ?
a. La figure de style dominante dans ce poème est l'oxymore, qui consiste en l'association de termes
contradictoires. Par exemple, "je ris et je larmoie", "je sèche et je verdoie".
b. La rapidité du changement est exprimée par le rythme du poème, par les propositions courtes qui
se succèdent.
c. Que les tourments vécus par la poétesse concernent aussi bien l'esprit que le corps est exprimé
dans des vers comme « J'ai chaud extrême en endurant froidure » (physique) "Je me brûle et me
noie » (physique), « J'ai grands ennuis entremêlés de joie » (esprit)
d. Amour, ici, est écrit avec une majuscule. Il semble personnifié, et il est d’ailleurs sujet du verbe «
mener ». C’est lui le responsable, la poétesses est passive et subit les effets de l’amour.
3. Observez la forme du poème.
a. Le poème est composé de quatorze vers, répartis en deux quatrains suivis de deux tercets, ce qui
en fait un sonnet.
b. La mesure des vers est le décasyllabe, avec 10 syllabes par vers.
c. Les rimes suivent le schéma ABBA ABBA CCD EED.
d. Les rimes sont tantôt riches (3 phonèmes communs), tantôt suffisantes (2 phonèmes communs),
tantôt pauvres (1 phonème).
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Parcours sur le XVIIe siècle
4. Ce poème est-il baroque ou classique ? Pourquoi ? Ce poème est généralement considéré comme
un exemple de la poésie de la Renaissance française, qui précède le baroque et le classicisme. Il
possède certaines caractéristiques du classicisme, notamment la structure régulière du sonnet.
Cependant, il est baroque par son recours aux oxymores et à l'expression des émotions
contradictoires. Il est donc un exemple de transition entre la Renaissance et le baroque en France.

Théophile de Viau (1590- 1626) est un né près d’Agen, en pleine


guerre de religion, dans une famille protestante. Sa vie est marquée
par une grande indécision religieuse et de nombreuses persécutions.
A partir de 1615, il est attiré par la pensée libertine orientée vers
l’athéisme. En 1619, il est exilé pour avoir composé des vers impies.
Enfin, en 1622, il se convertit au catholicisme. En 1623, il est
condamné à être brûlé vif et trouve refuge à Chantilly chez le duc de
Montmorency. Il est bientôt arrêté alors qu’il tente de passer aux
Pays-Bas. En 1625, il est à nouveau emprisonné et frappé d’un
bannissement perpétuel. A sa sortie de prison, il est à nouveau
accueilli par le duc de Montmorency.

S’il est persécuté, Théophile de Viau n’en est pas moins l’auteur le plus lu de son époque. Ses
poèmes publiés en 1621, 1623 et 1624 ainsi que sa tragédie Pyrame et Thisbé (1621) remportent
un grand succès.

Un Corbeau devant moi croasse,


Une ombre offusque mes regards,
Deux belettes et deux renards
Traversent l'endroit où je passe :
Les pieds faillent à mon cheval,
Mon laquais tombe du haut mal,
J'entends craqueter le tonnerre,
Un esprit se présente à moi,
J'ois Charon qui m'appelle à soi,
Je vois le centre de la terre.
Ce ruisseau remonte en sa source,
Un bœuf gravit sur un clocher,
Le sang coule de ce rocher,
Un aspic s'accouple d'une ourse,
Sur le haut d'une vieille tour
Un serpent déchire un vautour,
Le feu brûle dedans la glace,
Le Soleil est devenu noir,
Je vois la Lune qui va choir,
Cet arbre est sorti de sa place.
Théophile de Viau, Œuvres poétiques, 1621

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Parcours sur le XVIIe siècle

Vocabulaire :
Offusquer : obscurcir, cacher
Faillir : se dérober
Laquais : valet, domestique
Haut mal : crise d’épilepsie
Ouïr : entendre
Charon : le nocher (le pilote de la barque) des enfers dans la mythologie grecque. Sur les marais de
l'Achéron, il faisait traverser le Styx aux âmes des morts.
Ourse : femelle de l’ours
Aspic : serpent mortel dans la mythologie grecque

Questions :
1. Résume le propos de ce texte ?
2. En quoi ce texte peut-il faire penser au mouvement baroque ?
3. Quels sont les moyens stylistiques utilisés par l’auteur pour créer cette impression ?
a. A quel champ lexical a-t-il recours dans la première strophe ?
b. L’auteur évoque plusieurs images. Qu’ont-elles de particulier ?
4. Observe la forme de ce texte
a. Strophes ?
b. Mesure ?
c. Disposition des rimes ?
d. Richesse des rimes ?

1. Résume le propos de ce texte : Le poème de Théophile de Viau a pour thème la mort


et le drame. Il décrit une série d'événements et de phénomènes extraordinaires et fantastiques
qui se produisent de manière chaotique et déroutante. Le narrateur assiste à des scènes qui
défient la logique et la réalité, créant une atmosphère de confusion et de malaise.
2. En quoi ce texte peut-il faire penser au mouvement baroque ? :
Ce texte est clairement baroque, déjà par son caractère fantasque, l'utilisation d'images
étranges et contrastées et le caractère irrationnel des événements décrits, loin de la logique, de
l’ordre, de la vraisemblance classique. Les thèmes de la mort, du malheur, est aussi significatif
du mouvement baroque, issus, rappelons-le, des affres des guerres de religion.
3. Quels sont les moyens stylistiques utilisés par l'auteur pour créer cette impression ?
a. L'auteur utilise un champ lexical de la mort (corbeau, ombre, esprit, Charon, le centre
de la terre). Autre champ lexical, celui de la destruction : faillent, tombe, craqueter, déchire, brûle
b. Les images utilisées sont des antithèses, des oxymores (« Le feu brûle dedans la glace »
» 17 + « Le soleil est devenu noir » 18.(+ cf. images du point précédent). Aucune loi physique
ou naturelle n’est respectée dans la seconde strophe : Haut/bas, chaud/froid : antithèse,
« Un bœuf gravit sur un clocher » au vers 12, «Ce ruisseau qui remonte en sa source » au
vers 11 ; « Un aspic s'accouple d'une ourse » au vers 14 + « Un serpent déchire un vautour »
au vers 16. Il y a aussi une confusion des 4 éléments : eau, terre, feu, air. « Le feu brûle
dedans la glace » au vers 17 + « Le soleil est devenu noir » au vers 18.
4. Observe la forme de ce poème
a. Le poème est composé de deux strophes de 10 vers/
Parcours sur le XVIIe siècle
b. La mesure des vers est de huit syllabes
c. La disposition des rimes est ABBA rimes embrassées
- 2 vers au milieu, de rimes suivies
- 4 vers de rimes embrassées, suivis de deux vers de rimes plates (suivies) suivis de nouveau de 4
vers de rimes embrassées. La forme parait donc ordonnée.
d. La richesse des rimes : beaucoup de rimes sont riches (surtout 2e strophe), ou suffisantes (surtout 1re
strophe), avec une seule rime pauvre.

A la fin de l’Élégie à une dame, Théophile de Viau présente un manifeste esthétique.

Je veux faire des vers qui ne soient pas contraints,


Promener mon esprit par de petits desseins,
Chercher des lieux secrets où rien ne me déplaise,
Méditer à loisir, rêver tout à mon aise,
Employer toute une heure à me mirer dans l’eau,
Ouïr comme en songeant la course d’un ruisseau,
Écrire dans les bois, m’interrompre, me taire,
Composer un quatrain, sans songer à le faire.

Comment résumer ce manifeste ? Que revendique Viau ?


Viau revendique la liberté artistique et la spontanéité dans la création poétique, en rejetant les contraintes
formelles et en favorisant l'expression personnelle. Il exprime le désir de créer la poésie de manière
intuitive, sans se soucier des conventions traditionnelles, et de laisser la créativité s'épanouir naturellement.
Il veut consacrer du temps à des activités simples comme se mirer dans l'eau, écouter le murmure d'un
ruisseau, écrire dans la nature, sans se soucier de l'effet final ou des conventions poétiques

En conclusion, qu’est-ce qui caractérise la poésie baroque ?


L'expression des émotions fortes : la poésie baroque cherche à susciter des émotions intenses chez le
lecteur ou l'auditeur. Elle explore souvent des thèmes tels que la passion, la douleur, la mort et le désir,
en utilisant un langage vibrant et des images puissantes.
La recherche de l'étonnement : les poètes baroques cherchent à surprendre leur public en utilisant des
métaphores audacieuses, des paradoxes, des contrastes et des jeux de mots. Ils aiment créer des
images inattendues.
L'usage de l'hyperbole : l'hyperbole, qui consiste à exagérer délibérément pour renforcer l'impact
émotionnel d'un texte, est couramment utilisée dans la poésie baroque. Les poètes aiment pousser les
limites de l'exagération pour exprimer leur passion ou leur désespoir.
La forme : la poésie baroque accepte les vers de toutes tailles, l’octosyllabe, le décasyllabe…
L'importance de l'individualité : la poésie baroque met l'accent sur l'expression personnelle du poète.
Les poètes baroques se considèrent souvent comme des individus uniques et originaux.
Le sens du théâtral : les poètes baroques aiment créer des scènes poétiques dramatiques et
visuellement riches.

15
Parcours sur le XVIIe siècle

Du Moyen Age au XVIIe siècle, la langue française passe du statut de langue régionale à
................................... grâce à l’édit de Villers-Cotterêts (1539) qui impose le français
celui de langue officielle
à la place du.................................
latin dans les actes juridiques et administratifs.

Le XVIIème siècle est le moment où la langue française commence à se ................................


figer dans son
vocabulaire et dans sa grammaire. Elle le dut d’abord aux efforts du grammairien Vaugelas et du poète
Malherbe, puis à l’action de l’ .........................................................
Académie française Richelieu l’avait fondée en 1635 et
lui avait donné pour mission « d’épurer la langue et d’en fixer le bon usage ». Pour ce faire, l’Académie
devait composer une grammaire et un dictionnaire, c’est-à-dire une liste de mots dont l’usage était
conseillé dans la bonne société.

Qu’en est-il de l’Académie française aujourd’hui ?

L'Académie française a toujours pour rôle principal de veiller à la bonne utilisation de la


langue française, en définissant les règles grammaticales et orthographiques, et en
publiant notamment son dictionnaire. Elle veut promouvoir la langue et la culture française
dans le monde. Composée de 40 membres appelés les “Immortels”, qui sont élus à vie,
l'Académie française est confrontée à de nouveaux défis. Avec l’avènement des nouvelles
technologies et l’influence grandissante de l’anglais, elle doit s'adapter pour préserver
la richesse et la beauté de la langue française. Elle travaille à l’enrichissement du vocabulaire,
à l’adaptation des règles grammaticales, et à la promotion de la langue française dans
le monde numérique.
L’Académie française décerne plusieurs prix littéraires prestigieux, dont le célèbre
"Prix de la langue française", qui distingue une personnalité du monde littéraire, artistique
ou scientifique, dont l’œuvre contribue de façon importante à illustrer la qualité et la beauté
de la langue.

--> Mettre l'ordre à la Langue Française

Quelques académiciens célèbres dans le désordre : Simone Veil, Jean Racine, Victor Hugo, Léopold
Sédar Senghor, Valéry Giscard d’Estaing, Max Gallo, Jean d’Ormesson, Nicolas Boileau, …

Simone Veil, reçue à l’Académie Française en 2010

16
Parcours sur le XVIIe siècle

Avocat de formation, Nicolas Boileau (1636-1711) est introduit dans


le monde des lettres par Gilles, l’un de ses 14 frères et sœurs. Il
débute sa carrière en écrivant des satires, genre qu’il abandonnera
prudemment pour approfondir ses vues théoriques sur la littérature.
En 1684, Boileau est élu à l’Académie française.

L’Art poétique, présenté en 1674 au roi, est un long poème mettant


en forme, à la portée du public, les certitudes de l’âge classique en
matière de littérature.

[...]

Il est certains esprits dont les sombres pensées


Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d’écrire apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Surtout qu’en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
En vain vous me frappez d’un son mélodieux,
Si le terme est impropre, ou le tour vicieux :
Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme,
Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme.
Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin,
Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain.
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse.
Et ne vous piquez point d’une folle vitesse :
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d’esprit, que peu de jugement,
J’aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
[...]

17
Parcours sur le XVIIe siècle

Vocabulaire :

Sombres : confuses
Tour vicieux : faute de langue
Pompeux : prétentieux
Barbarisme : mot étranger à la langue
Ampoulé : compliqué
Solécisme : faute de grammaire
Méchant : mauvais
Ordre : commande
Style : instrument pour écrire
Arène : sable
Fangeux : boueux

Questions :

1. Quel est le sujet de cet extrait ?


2. Quels sont les trois grands conseils donnés par Boileau ? Identifiez les vers qui les synthétisent.
3. . Du vers 21 au vers 24, relevez le champ lexical utilisé. Quelle figure de style reconnaissez-vous
dans ces vers ?
4. Commentez l’expression « Hâtez-vous lentement ». De quelle figure de style est-il question ?
5. A quels métiers le travail d’écrivain est-il comparé ? Qu’est-ce qui y fait penser ? Pourquoi cette
comparaison ?
6. Observez la forme du texte
7. Ce poème est-il baroque ou classique ? Pourquoi ?

1. Le sujet de cet extrait est l'art de l'écriture et les conseils donnés par Boileau aux écrivains.

2. Les conseils que Boileau donnent sont


2.1. Avant d’écrire, d’apprendre à penser (v.4)
2.2. D’utiliser une langue juste, les mots justes, de ne pas commettre d’erreurs de grammaire
2.3. De prendre le temps, de travailler et encore travailler son texte.

3. Le champ lexical utilisé dans ces vers est celui de la nature (et l’eau). On trouve des mots "ruisseau"
"molle arène," "pré plein de fleurs," "se promène" "torrent débordé," "cours orageux," "gravier,"
et "terrain fangeux." La fluidité d'un ruisseau comparée à la force dévastatrice d'un torrent. Ces vers
sont une métaphore du travail d’écriture recommandé par Boileau.

4. L'expression "Hâtez-vous lentement" est un paradoxe (une contradiction dans des idées), ou
un oxymore (une contradiction dans des termes). Elle signifie ici qu'il faut agir avec prudence et diligence,
sans précipitation.

5. Le travail d'écrivain est comparé à celui d'un artisan ou d'un ouvrier. Boileau mentionne
"le métier" (vers 25, qui fait penser à l’artisanat) et parle de "polir" (vers 24) et d'"ajouter" (vers 25)
à l'ouvrage, des termes associés à un travail manuel. Cette comparaison souligne l'idée que l'écriture
est un art qui nécessite de la patience, de l'effort et de l'attention aux détails, tout comme la création
d'un objet manufacturé.

6. Le texte est écrit en vers réguliers, en alexandrins, avec une alternance de rimes masculine
s et féminines, des rimes plates, qui sont toutes au moins suffisantes ! La structure est donc classique
et respecte les règles de la poésie classique française, ce qui correspond à la conception classique
de la littérature de l'époque de Boileau.
Parcours sur le XVIIe siècle

7. Ce poème est classique. Il suit les principes de la poésie classique française du 17e siècle,
avec son respect des règles de versification, son ton didactique, ses conseils sur l'art de l'écriture,
et son souci de la clarté et de l'ordre. Les caractéristiques baroques, comme l'extravagance ou
la complexité excessive, ne sont pas présentes dans cet extrait. Boileau était un défenseur
du classicisme et de la simplicité en littérature, et cela se reflète dans cet extrait.

19
Parcours sur le XVIIe siècle

François de La Rochefoucauld - François VI, duc de La Rochefoucauld, prince de


Marcillac, (1613-1680) né et mort à Paris, est un écrivain, moraliste et
mémorialiste français. Appartenant à l'une des plus illustres familles de la
noblesse française, le prince de Marcillac, succède à l'âge de 16 ans à son oncle,
le comte d'Estissac, en tant que maître de camp du régiment d'Estissac. Il aime
caracoler sur les champs de bataille mais fait aussi le bel esprit dans les salons
les plus raffinés, mène des intrigues amoureuses et politiques à la cour du roi.
A la mort de Richelieu, il participe à la Fronde. La victoire de la monarchie l’éloigne un temps et
lorsqu’il revient à Paris, Louis XIV se méfie de lui. La Rochefoucauld se consacre alors à la rédaction
des Maximes qui le rendront célèbre.

Le terme de « maxime » vient de la forme latine maxima sententia qui signifie « affirmation très
générale ». Cette forme brève, tout comme l'aphorisme, ou le proverbe, tient un discours universel à
propos de l'homme.

Parmi ce petit florilège de maximes, sélectionnez-en une qui vous parle plus que les autres et
tâchez de l’expliquer.

M.19 : « Nous avons tous assez de force pour supporter les maux d’autrui. »

M. 26 : « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement. »

M. 35 : « L’orgueil est égal chez tous les hommes, et il n’y a de différence qu’aux moyens et à la
manière de les mettre au jour. »

M. 49 : « On n’est jamais si heureux ni si malheureux qu’on imagine. »

M. 76 : « Il est du véritable amour comme de l’apparition des esprits : tout le monde en parle, mais
peu de gens en ont vu. »

M. 102 : « L’esprit est toujours la dupe du cœur. »

M. 122 : " Si nous résistons à nos passions, c’est plus par leur faiblesse que par notre force. "

M. 136 : « Il y a des gens qui n’auraient jamais été amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler de
l’amour. »

M. 149 : « Le refus des louanges est un désir d’être loué deux fois. »

M. 157 : " La gloire des grands hommes se doit toujours mesurer aux moyens dont ils se sont servis
pour l’acquérir. "

M. 196 : « Nous oublions aisément nos fautes lorsqu’elles ne sont sues que de nous. »

M. 250 : « La véritable éloquence consiste à dire tout ce qu’il faut, et à ne dire que ce qu’il faut. »

M. 276 : « L’absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint
les bougies et allume le feu. »

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Parcours sur le XVIIe siècle

M. 372 : « La plupart des jeunes gens se croient être naturels lorsqu’ils ne sont que mal poli et
grossiers. »

M. 409 : « Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions si le monde voyait tous les motifs
qui les produisent. »

Vocabulaire :

Dupe : personne que l'on trompe sans qu'elle en ait le moindre soupçon.
Passions : état affectif et intellectuel assez puissant pour dominer la vie mentale.
Louanges : témoignage verbal ou écrit d'admiration ou de grande estime.
Louer : mettre en valeur
Éloquence : art de toucher et de persuader par le discours.
Médiocre : moyen
Motif : raison

Qu’est-ce qui caractérise la maxime ? En quoi est-ce représentatif du style classique ?


Une maxime est une expression concise et souvent philosophique qui exprime une vérité fondamentale ou
une observation sur la vie. Elles ont pour but de transmettre des leçons morales, des observations sur la nature
humaine ou des principes de conduite.
Les maximes sont généralement courtes, directes et percutantes, ce qui les rend faciles à retenir. Elles sont
conçues pour encapsuler une idée complexe en quelques mots. Leur simplicité apparente cache souvent
une profondeur de sens qui invite les lecteurs à réfléchir plus profondément sur le sujet traité.
En résumé, les maximes, comme celles de La Rochefoucauld, sont un exemple frappant du style classique
en littérature. Elles incarnent la clarté, la rationalité, la concision et la sagesse morale caractéristiques
de cette période. Elles sont des condensés de sagesse qui transcendent les époques et continuent à nous
inviter à réfléchir sur la condition humaine.

En conclusion, qu’est-ce qui caractérise la poésie classique ?

Clarté et Simplicité : La poésie classique privilégie la clarté et la simplicité dans l'expression. Les poètes classiques
cherchent à communiquer leurs idées de manière directe et compréhensible, évitant l'obscurité et la complexité.

Respect des règles : Les poètes classiques suivent généralement des règles strictes de versification, dans
les rimes, les mètres, et la structure des strophes. Cela contribue à l'ordre et à l'harmonie dans leurs poèmes.

Rationalité : La poésie classique est souvent marquée par un esprit rationnel et logique. Les poètes cherchent
à présenter leurs idées de manière réfléchie et argumentée, utilisant la persuasion plutôt que l'émotion.

Universalité : Les thèmes abordés dans la poésie classique sont généralement universels et intemporels. Ils traitent
de sujets tels que l'amour, la nature, la moralité, la beauté, et les aspects de la condition humaine.

Ordre et mesure : La poésie classique valorise l'ordre, l'équilibre et la mesure. Les poètes s'efforcent d'atteindre
une harmonie formelle et une justesse d'expression.

Absence d'exagération : Les poètes classiques évitent généralement l'exagération et l'hyperbole. Ils préfèrent
une tonalité modérée et équilibrée.

Didactisme : La poésie classique vise à enseigner des leçons morales ou à transmettre des connaissances.

Influence de l'Antiquité : Les poètes classiques s'inspirent souvent de la littérature et de la philosophie de


l'Antiquité grecque et romaine, en cherchant à émuler les modèles classiques.

Rejet de l'extravagance : La poésie classique rejette l'extravagance, la vulgarité et le désordre dans l'expression.
Elle préfère la sobriété et l'élégance.

Artisanat poétique : Les poètes classiques considèrent leur travail comme un artisanat, où chaque mot est
soigneusement choisi et chaque vers est ciselé avec précision.

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