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Histoire littéraire : le classicisme

I- Définition du classicisme

1. D’où vient le mot « classicisme » ?

Du latin classicus « de première classe », le français a retenu l′idée de qualité, d′excellence. Le


classicisme, courant littéraire, désigne, par opposition à Romantisme, l'idéal esthétique qui a inspiré
les principaux écrivains et artistes français du XVIIe siècle : imitation des Anciens, culte du vrai, du
beau, recherche de l'ordre, de la clarté, d'un équilibre fondé sur la perfection de la forme et
l'économie des moyens. Corneille, Molière, Racine, La Fontaine, Boileau sont les principaux
représentants du classicisme en littérature. La colonnade du Louvre, le château de Versailles
constituent des exemples du classicisme en architecture.

2. A quelles dates peut-on situer le classicisme ?

Le classicisme se développe dans la seconde moitié du XVIIe siècle et correspond au règne de


Louis XIV (1643-1715). Après la mort de Mazarin, le roi exerce seul les responsabilités du pouvoir :
la monarchie devient absolue.

3. La vision classique du monde

L’art classique est intimement lié au règne de Louis XIV. Le souverain influence les artistes et leur
impose son autorité. Les peintures, sculptures et monument réalisés le sont à la gloire du Roi-Soleil
tout comme les spectacles donnés à la cour de France. Cette esthétique classique s’épanouit
partout en Europe à partir de 1750.
L’esthétique classique est celle de la raison, de l’ordre et de la sobriété. On l’oppose en cela à
l’esthétique baroque. L’art classique privilégié des lignes droites, une composition claire et ordonnée
afin que le sujet soit distinctement représenté. L’exaltation des valeurs morales est un sujet
privilégié.

4. Les principes majeurs du classicisme

 Placere, docere et movere, « plaire, instruire et émouvoir » : L’art doit d’abord émouvoir
pour plaire au public et le divertir ainsi les auteurs peuvent l’instruire et donner à leurs
œuvres une portée morale. Ils s’intéressent à la nature humaine, en peignent les vices et
les passions pour mener l’homme sur la voie de la sagesse.
 Le respect et l’ordre des règles : Les écrivains, s’inspirant des œuvres antiques
considérées comme des modèles de perfection, privilégient la sobriété et le bon goût,
recourent à une langue claire et élégante, à un style concis et raffiné. Ils respectent une
codification rigoureuse qui assure la vraisemblance et la bienséance de rigueur.
 L’idéal de l’honnête homme : Afin de corriger les travers des hommes, les auteurs érigent
un modèle : l’idéal de l’honnête homme. Il doit faire preuve de tempérance et s’affranchir
de l’emprise des passions. Aimable en société, cultivé et éloquent, il sait agir avec mesure
et générosité.

II- Illustrations du mouvement classique

1. Un texte classique : La cigale et la fourmi, Fables de Jean de La Fontaine

J’ai choisi cette fable car elle est très connue et l’auteur, Jean de La Fontaine, s’inspire d’anciens
fabulistes grecs, ce qui est fréquent dans la période classique. De plus, je l’ai étudié en primaire et
les principes « placere, docere » sont bien appliqués, en effet, cette fable m’a plu et instruit. La
morale de l'histoire est qu'il faut travailler pour survivre et qu'on ne devrait pas trop rêvasser, car
on ne peut compter que sur soi-même.
La Cigale et La Fourmi (1668)
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
"Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'Oût, foi d'animal,
Intérêt et principal."
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien ! dansez maintenant.

La Fontaine, Les Fables

2. Image : Entrée d’Alexandre le Grand dans Babylone, Charles Le Brun

Description et analyse :

Alexandre vainqueur est debout sur un char qui est


traîné par deux éléphants, et fait son entrée dans
la ville de Babylone. On aperçoit dans le fond des
terrasses avec des jardins suspendus. On peut
remarquer que le peintre a mis en avant Alexandre
le Grand dans sa peinture en faisant un tableau
assez sombre ou seulement Alexandre serait dans
la lumière. Charles Le Brun illustre de cette façon
les vertus du grand souverain et met en lumière, à
travers les personnages, toutes les nuances dans
l’expression des sentiments.

Entrée d'Alexandre le Grand dans Babylone, Charles Le Brun, 1664/1665

3. Un artiste classique : Nicolas Poussin

Nicolas Poussin (1594-1665), est la figure majeure du courant. Installé à Rome à


partir de 1624, son œuvre s’inspire de la mythologie et de l'histoire romaine et
chrétienne ; il y inclut une réflexion sur l'homme, la morale héroïque et la
nature. En 1641, il fut nommé premier peintre du Roi. Il obtint ainsi la direction
générale de tous les ouvrages de peinture et ornements des maisons royales.

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