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Le baroque en 2 minutes
En bref
Du milieu du XVIe siècle au XVIIIe siècle, le style baroque a marqué l’art et l’architecture
européens, sans oublier les domaines de la musique et de la danse. Caractérisé par le goût du
mouvement, de la dramatisation, de l’exubérance décorative, le baroque est un paradigme
esthétique complexe qui a pour but de surprendre et d’émouvoir les spectateurs. Mouvement
de grande ampleur, il s’est rapidement répandu de l’Italie vers les grands pays d’Europe.
Rubens, Vélasquez, Le Caravage, Le Bernin… Ces quelques noms célèbres révèlent l’emprise
à échelle européenne du baroque, qui pourrait se définir comme un esprit contraire à celui du
classicisme.
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Caravage, Le Jeune saint Jean-Baptiste au bélier, 1602

Huile sur toile • 129 × 94 cm • Coll. Musei Capitolini, Rome • © Roma, Sovrintendenza
Capitolina ai Beni Culturali

Histoire du mouvement
L’Italie est la terre d’origine du baroque, courant qui émerge aux alentours de 1600. Ce
style plein de grandiloquence est encouragé par l’Église catholique romaine qui souhaite
répondre à la Réforme protestante en touchant le fidèle en plein cœur. Par quels moyens ? En
sollicitant ses sens, en particulier la vue, et en portant une attention particulière aux émotions
ressenties par le spectateur.

Le baroque aime la dramaturgie. Il doit impressionner le visiteur des palais par des
architectures complexes et des décors en trompe-l’œil ; submerger les collectionneurs en leur
donnant le sentiment de posséder des œuvres rares et originales. Le mot baroque viendrait
d’ailleurs du terme portugais barroco employé pour désigner des perles aux formes
étonnantes ou imparfaites. C’est un art triomphateur qui rejette l’austérité et l’humilité. La
terminologie de « baroque » est ultérieure à la période concernée : elle est surtout en usage à
partir du XVIIIe siècle, d’abord dans une compréhension péjorative, puis laudative au cours
du XIXe siècle.

L’abandon de la rigueur classique au profit d’une expression plus mouvante, plus


psychologique, est à mettre au compte des bouleversements qui s’opèrent dans la pensée
européenne autour du XVIIe siècle. La révolution copernicienne a profondément modifié la
perception du cosmos. Le temps n’apparaît plus si linéaire, l’Europe découvre qu’elle n’est
pas seule sur terre mais que d’autres mondes (l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud)
l’habitent aussi. Ces découvertes, sources de déstabilisation et de remises en question,
s’expriment dans le mouvement baroque. La mort est perçue dans sa dimension tragique,
l’Homme court à la démesure, cultive l’illusion et l’ostentatoire pour fuir une destinée qui lui
semble plus incertaine.

Dans le domaine des beaux-arts, plusieurs noms célèbres sont associés au baroque. Le
Caravage en fait partie. S’éloignant des principes édictés sous la Renaissance, il cultive la
dramatisation par le clair-obscur et anime les personnages de mouvements violents. Rubens,
lui aussi, appartient à ce courant qui s’est diffusé dans les Flandres. À sa palette éclatante
répondent des formes elles aussi tourmentées. Ces artistes attachent une grande importance au
réalisme de la représentation, mais de manière excessive, comme s’il s’agissait de scènes en
trompe-l’œil, plongeant le spectateur dans la théâtralité de l’action.

Des œuvres clés

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