Le XVIIe siècle : l'apparition de la poésie baroque
Le baroque
Le mouvement baroque est un mouvement artistique
qui se développe en Europe durant la période 1560- 1660. Il s'étend à tous les domaines (architecture, musique, peinture etc.).
À l'origine, le terme « baroque » (qui qualifie au
départ une perle irrégulière) désigne un art très orné, voire surchargé, reflet d'une fantaisie et d'une imagination auxquelles ont aurait laissé libre cours. Une nouvelle conception de l'art et du monde
Le terme « baroque » désigne plus tard en art un
style original, associé aux déséquilibres, aux lignes courbes, aux trompes l’œil et à l'illusion. En littérature, le baroque s'illustre par le mélange des genres, la description de situations romanesques et la recherches d'images brillantes et recherchées. Ce mouvement renvoie ainsi à l'idée que l'Homme et le monde seraient soumis à un mouvement perpétuel. Tout pouvant être soumis au changement, à la transformation, l'Homme disposerait d'une large liberté (notamment dans ses mœurs) et pourrait agir sur le monde. De ce fait, le baroque s'oppose à l'idéal classique, qui stipule que le monde est immuable, achevé. Point sur le libertinage
Apparu en Italie puis mené en France par Théophile
de Viau au XVIIe siècle, le libertinage est un mouvement de pensée prônant la libération des contraintes religieuses et philosophiques. Mais c'est au XVIIIe siècle que le libertinage prend son plein essor, où hommes et femmes revendiquent une sexualité libre, parlant ouvertement de désirs et de passions. Les libertins sont avant tout des libres penseurs, qui aiment provoquer et faire scandale. En littérature, le baroque dénote d'une écriture composite, oscillant entre préciosité et burlesque.
Préciosité : courant littéraire et art de vivre prônant
la quête d'élégance et du bon goût via un langage raffiné et l'expression de nobles sentiments.
Burlesque : mode d'écriture cultivant l'art de la
discordance, jouant sur les oppositions, en faisant par exemple parler un personnage sérieux ou héroïque dans un style bas ou vulgaire. Marc-Antoine Girard de Saint-Amant (1594-1661) Saint-Amant (1594-1661)
Né à Rouen et issu d'une famille protestante, Marc-
Antoine Girard de Saint-Amant se convertit plus tard au catholicisme. Il fréquente aussi bien les salons mondains, fréquentés par poètes et libertins, que les cabarets, où il se repaît de bonne chère et de boisson. Après avoir accompagné les aristocrates pour lesquels il travaille dans leurs voyages en Europe, il se rend en Pologne pour devenir le secrétaire de la reine Marie de Gonzague. Influencée par la poésie italienne, l'écriture de Saint- Amant relève d'une inspiration très variée. Tantôt précieux, il chante l'amour et ses subtilités dans ses poèmes au style virtuose et moderne. Tantôt baroque, il dépeint la nature dans sa diversité et son caractère éphémère. Tantôt burlesque, il s'amuse à décrire avec humour les réalités de la vie quotidienne, s'inspirant de son expérience des cabarets. Saint-Amand est ainsi considéré comme le chef de file des poètes bons vivants de son temps. Paul Scarron (1610-1660) Paul Scarron (1610-1660)
À cause de son mode de vie libertin, Paul Scarron
est poussé par son père à entrer au service de l'Évêque du Mans. Frappé de paralysie, il se lance dans la poésie burlesque, parodiant les mythes antiques tout en riant de ses propres malheurs. Il est notamment connu pour Le Virgile travesti, parodie de l'Éneide, mais Le Roman Comique reste considéré comme son chef d’œuvre, dépeignant les aventures rocambolesques d'une troupe de théâtre. Son œuvre inspirera par la suite Molière.