Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
squelettique
Le fait de comprendre comment fonctionne le cheval, permet d'en aborder le travail d'une façon plus
rationnelle. Voici une approche musculo-squelettique du rassembler, en restant toutefois très synthétique,
c’est-à-dire que nous nous concentrerons sur les muscles du tronc et sur le travail longitudinal.
Niveau de technicité :
Figure 2 : muscles sub-claviers, dentelés et pectoraux qui suspendent le thorax entre les deux membres
antérieurs, le cheval n’ayant pas de clavicule.
Figure 3 : il est important d’observer que la chaîne dorsale, en rouge, s’attache crânialement jusque sur
les dernières vertèbres cervicales. Cette chaîne musculaire aura donc une action jusque sur la base de
l’encolure (relèvement de la base de l’encolure).
Figure 4 – Le système ligamentaire du dos. Schéma de Guerd
Heuschman
Il s’agit du ligament nuchal (Figure 4) qui relie chaque vertèbre cervicale au garrot et, dans sa continuité,
du ligament supra-épineux accroché sur chaque processus épineux thoracique et lombaire, jusqu’au
sacrum.
La chaîne dorsale n’a pas pour fonction d’être contractée en permanence pour porter le poids du cavalier
car elle intervient dans les allures et comme élévateur du tronc.
Malheureusement, si le cavalier ne s’attache pas assez à renforcer et muscler les muscles de la chaîne
ventrale (sustentateurs du tronc, abdominaux, ilio-psoas), le cheval est obligé de contracter en
permanence ses muscles dorsaux (figure 5) pour supporter le poids de la selle et du cavalier, entraînant
toute une cascade de pathologies allant d’un dos contracturé et douloureux à une véritable dégradation
des allures si ce problème devient chronique.
Figure 6 (cliquez pour agrandir)
L’appareil réciproque
Avant d’aborder le rassembler, évoquons une autre spécificité du cheval : l’appareil réciproque. C’est une
particularité du cheval résultant d’une adaptation à la fuite. Il s’agit de deux cordes fibreuses : l’une passe
devant le membre postérieur : la corde fémoro-métatarsienne, et l’autre derrière : la corde du jarret
(figure 6).
Figure 6 et 7 – L’appareil réciproque. Schémas de Jean-Marie Denoix, les flèches ont été rajoutées pour
indiquer le sens de mobilisation ce ces deux cordes : en rouge la corde fémoro-métatarsienne, en jaune la
corde du jarret.
Lorsq
ue le cheval avance son fémur (travail du muscle ilio-psoas entre autres) pour engager le postérieur sous
la masse, la corde fémoro-métatarsienne se tend entraînant le canon sur lequel elle a son insertion
terminale vers l’avant (figure 7, flèches rouges).
Cette flexion du jarret fait reculer le calcanéum qui repousse alors la corde du jarret vers l’arrière
entraînant la flexion du doigt (boulet, pied) (figure 7, flèches jaunes).
En voici quelques exemples (il ne s’agit en aucun cas d’une liste exhaustive):
Si l’on effectue le même exercice dans une légère pente, on accentue encore davantage le travail de cette
chaîne ventrale.
Le reculer
Figure 10 - le reculer. La flèche bleue matérialise le sens de contraction du muscle ilio-psoas. © A. Laurioux
Le reculer permet, entre autres, de renforcer l’ilio-psoas en le faisant travailler à vitesse lente mais en
inversion de point fixe (le point fixe n’est plus la région lombaire mais le fémur) : l’ilio-psoas se raccourcit
en tirant une charge beaucoup plus lourde car il entraîne tout le tronc et l’avant-main vers l’arrière.
C’est pour cela que les chevaux qui ont des douleurs en région lombaire ou au niveau des psoas ont
souvent des difficultés pour reculer.
Les lignes de gymnastique à l’obstacle, constituées d’obstacles rapprochés, sont un très bon exercice
préparatoire au rassembler.
Cette préparation musculaire est indispensable si l’on veut rassembler correctement un cheval. Si elle
n’est pas réalisée, le cheval ne peut pas engager correctement ses postérieurs sous la masse et les
muscles fessiers moyens ainsi que la masse commune ne pourront pas prendre le relais pour élever
correctement l’avant-main : le dos sera creux, avec un manque d’engagement des postérieurs, et le
ramener ne pourra être que « plaqué » (figures 13 et 14).
Figure 13
: Le cheval n’a pas la liberté de mouvement nécessaire pour bouger son corps dans toutes les directions
de l’espace, que ce soit à l’obstacle ou dans l’exécution de mouvements de dressage du type pirouette ou
passage.
Figure 14 : Dan
s cette position de rassembler, le cheval présente deux courbures cervicales trop importantes en C2-C3 et
C7-T1 (flèches bleues) et donc des difficultés pour respirer : tout son arbre respiratoire « haut » (larynx,
trachée ) est coudé.
Un cheval mal préparé, n’utilisant pas correctement ses abdominaux, risque de présenter, sur du long
terme bien sûr, différentes pathologies : douleurs cervicales et dorsales, névralgies cervico-brachiales,
desmites des ligaments suspenseurs sur les membres postérieurs etc...
Conclusion
En conclusion, «le sport c’est la santé », dans la mesure où le cavalier respecte le niveau d’entraînement
du cheval ses qualités sont bien en adéquation avec la santé et l’état musculaire du cheval.