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République Algérienne Démocratique et populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique


Université Constantine 3
Faculté de médecine de Constantine
Département de médecine

FONCTION ARTICULAIRE ET MUSCULAIRE


TD destiné aux étudiants en 5ème année de médecine, Module Appareil locomoteur.

Dr Laib Isma Sabrina


Maître assistante en médecine physique et réadaptation

Service MPR - CHU Constantine

Objectifs pédagogiques :

- Évaluer la fonction articulaire.


- Évaluer la fonction musculaire.
- Reconnaître les troubles articulaires.
- Reconnaître une déficience motrice.

Année universitaire 2022/2023


Plan du cours :

I. Introduction

II. Bilan articulaire

1. Les types d’articulations

2. Evaluation d’une mobilité articulaire

3. Principe du bilan articulaire

4. Quelques exemples

III. Bilan musculaire

1. Propriétés, fonction et classification

2. Innervation

3. Notion de groupe musculaire

4. Les types de contraction musculaire

5. Synergie, agonistes, antagonistes

6. Le bilan musculaire

IV. Conclusion
I. Introduction

Les bilans articulaires et musculaires sont primordiaux dans l’observation en MPR


Bilan initial, bilan intermédiaire et bilan final pour juger l’évolutivité la progression et adapté le
protocole au cas par cas.
Les différentes pathologies de l’appareil locomoteur ont des conséquences néfastes sur la Fonction
par les douleurs les raideurs les amyotrophies les déficits musculaires qu’elles entrainent
Pour une prise en charge optimale l’évaluation des capacités articulaires et musculaires doit être la
plus précise possible selon un examen programmé bien codifié utilisant des outils et des cotations
simples et reproductibles

II. Bilan articulaire

1. Les types d’articulations

La classification fonctionnelle selon leur mobilité:


1. les syssarcoses qui sont des espaces de glissement et non de véritables
articulations. Ex: l’articulation scapulo-thoracique.
2. les synarthroses (immobiles) Ex: os du crâne.
3. les amphiarthroses (semi-mobiles) Ex: symphyse pubienne, corps vertébraux.
4. les diarthroses - synoviales - (mobiles).
Classification biomécanique des diarthroses:
• Selon la forme des surfaces articulaires (morphologique)
A. Articulation sphéroide (énarthrose), ex : épaule - hanche
B. Articulation ellipsoide (condylaire) ex : radio-carpienne au
poignet
C. Articulation sellaire (en selle), ex : carpo-métarpienne au
pouce
D. Articulation trochléenne (ginglyme), ex : huméro-ulnaire
au coude
E. Articulation trochoide, ex : radio-ulnaire proximale et distale
F. Articulation plane (arthrodie), ex : acromio-
claviculaire

• Selon les mouvements qu’elles autorisent


(fonctionnelle) :
2. Evaluation d’une mobilité articulaire

L’évaluation des amplitudes articulaires est une technique de bilan permettant de :


• Quantifier le débattement articulaire, les déformations orthopédiques
• Mais aussi d’observer les phénomènes douloureux et les sensations de fin de course.
Elle revêt un caractère qualitatif et quantitatif et doit être datée, simple, reproductible et
comparative.
Associée aux autres bilans, elle concourt à l’établissement d’un diagnostic qui permet de :
• Mettre en œuvre un traitement adapté
• De juger des progrès accomplis
• De rendre compte des résultats aux instances et personnes concernées.
L’évaluation articulaire subjective manquant de fiabilité, il est indispensable d’avoir
recours à des instruments permettant l’objectivation et la quantification des
amplitudes
La mesure des amplitudes articulaires peut se faire par valeurs angulaires avec des goniomètres, par
valeurs centimétriques, ou par utilisation de tests chiffrés.

3. Principe du bilan articulaire

 Le centre du goniomètre est placé sur la projection cutanée du centre articulaire, la branche fixe
vers un repère osseux du segment proximal et la branche mobile vers un repère osseux du
segment distal.
 Les compensations doivent être évitées.
 Les mesures doivent être comparatives au côté sain.
 Les mesures sont réalisées en actif et en passif.
 Chaque mouvement se décrit dans un plan perpendiculaire à son axe.

 Pour définir un mouvement :


1- on décrit le mouvement
2- le plan dans lequel s’effectue le mouvement
3- l’axe autour du quel s’effectue le mouvement
4- l’axe du mouvement est contenu dans quel plan
Par exemple :
La flexion du coude est le mouvement qui rapproche la face antérieure
de l’avant-bras de la face antérieure du bras s’effectue dans un plan sagittal autour d’un axe
transversal contenu dans un plan frontal.
4. Quelques exemples
La hanche : articulation type énarthrose à trois degrés de liberté :
Premier degré ou s’effectuent la flexion (100-110°) et extension (20°), se calculant en décubitus
dorsal et ventral respectivement, le goniomètre étant aligné entre la ligne médiane du pelvis pour le
bras fixe, et sur le fémur pour le bras mobile, l’axe étant centré sur le grand trochanter latéralement.
Le deuxième degré de liberté ou s’effectuent l’abduction (45°) et l’adduction (30°), se calculant en
décubitus dorsal, l’axe du goniomètre sur l’épine iliaque antérosupérieure EIAS ipsilatéral, le bras fixe
aligné avec l’EIAS controlatérale, et le bras mobile sur le prolongement du fémur avec la rotule.
Troisième degré de liberté pour les rotations, la médiale (50-60° en flexion de hanche, et 40-45° en
rectitude) et la latérale (30-45° en flexion et 20-30° en rectitude), les deux se mesurant en position
assise, l’axe du goniomètre sur le centre de la rotule, le bras fixe aligné verticalement, le bras mobile
sur la crête tibiale.
Le genou : articulation type bi-condylienne, à un degré de liberté, ou s’effectuent la flexion (140°) et
l’extension (0°), qui peuvent se calculer en décubitus ventral et dorsal respectivement, avec l’axe du
goniomètre sur l’épicondyle latéral du fémur, le bras fixe aligné avec le grand trochanter, le bras
mobile aligné avec la malléole externe. A noter pour le genou qu’un deuxième degré de liberté pour
les rotations existe quand le genou est fléchi.
La cheville : la cheville est un complexe articulaire, pour simplifier nous allons détailler seulement la
tibio-tarsienne : articulation type trochléenne permettant un seul degré de liberté ou s’effectuent la
flexion dorsale de la cheville (20°) et la flexion plantaire (40°), qui peuvent être calculé sujet en
décubitus dorsal, genou en extension, axe du goniomètre sur la malléole externe, le bras fixe aligné
avec la tête du fibula, et l’axe mobile avec la tête du cinquième métatarsien.

III. Bilan musculaire

1. Propriétés, fonction et classification :

Les muscles striés squelettiques sont les organes actifs du mouvement qui représentent environ 40%
poids du corps. Ils sont doués de propriétés :

- élasticité = capacité à L’étirement. Emmagasinage d’énergie pouvant être restituée


- contractilité = contraction par influx nerveux, stimulation électrique
- tonicité = peut garder degré contraction. Responsable tonus musculaire, posture
Et ont plusieurs fonctions :
1- Les mouvements / La locomotion Marcher, sauter, courir…
2 - Maintien postural ou le changement de posture
3- Stabilisation des articulations
4- Thermorégulation
Plusieurs classifications des muscles squelettiques existent, selon la forme, la fonction ou le nombre
d’articulation :
• Classification selon la forme :
Muscle fusiforme (biceps, triceps)
Muscle segmenté (grand droit abdomen)
Muscle plat (grand pectoral)
• Classification selon la fonction :
- Squelette Membres : fléchisseurs, extenseurs, pronateurs, supinateurs, adducteurs, abducteurs,
rotateurs
- Squelette axial : fléchisseurs, extenseurs, rotateurs.
• Classification selon nombre d’articulation :
Mono-articulaire : intersegmentaire.
Poly-articulaire : plurisegmentaire.
2. Innervation :
Un muscle reçoit une seule innervation, et un nerf prend de plusieurs racines et donc :
Un muscle prend de plusieurs racines (deltoïde prend de C5 C6), et si une seule racine est atteinte, le
muscle correspondant n'est que partiellement atteint.
À noter aussi qu'il y a notion de racines principales, au cours de laquelle si celle-ci est atteinte le
muscle correspondant est sévèrement atteint (deltoïde :C5)
3. Notion de groupe musculaire :
Un mouvement est assuré par plusieurs muscles, exemple : - la flexion du coude est assurée :
. Les fléchisseurs principaux : le biceps brachial (flexion en supination extrême), le brachial antérieur
(flexion en pronation extrême), le long supinateur (flexion en pronosupination indifférente).
. Les fléchisseurs accessoires : le premier radial, le rond pronateur.
-l’extension du genou : - principalement : le quadriceps (muscle composé de quatre chefs
musculaires : le vaste interne, le vaste externe, le crural, et le droit antérieur)
- aussi le TFL (tenseur du fascia lata).
-la flexion du genou : est assurée principalement par les ischiojambiers (Demi-membraneux, demi-
tendineux, biceps fémoral)
- l’abduction de la hanche est assurée : . Principalement par : le moyen fessier, le petit fessier, le
tenseur du fascia-lata (TFL).
. Accessoirement : le psoas iliaque, le couturier
4. Les types de contraction musculaire :
1. Contraction musculaire statique : c'est une contraction musculaire sans mouvement faite en
statique, elle est utile lorsque l'articulation ne permet pas le mouvement, notamment lors des
poussées rhumatismales où le mouvement est très douloureux et néfaste pour l'articulation.
Aussi en cas de segments sous plâtre où l'articulation ou les articulations concernées sont
immobilisées (contractions musculaires statiques sous plâtre) pour garder une bonne trophicité
musculaire.
2. Contractions musculaires dynamiques : c'est une contraction musculaire avec mouvement, utile
après l’ablation du plâtre par exemple après l'ablation d'une botte pour renforcer les muscles
périarticulaires de la cheville (les muscles stabilisateurs). Aussi utilisé lors du renforcement
musculaire et préparation physique des compétitions de haut niveau.

5. Synergie, agonistes, antagonistes


Un muscle synergique est un muscle qui aide un autre muscle
Exemple : droit antérieur et psoas : la flexion de la hanche.

Un muscle agoniste : est un muscle dont la fonction est identique à celle d'un autre muscle.
Exemple biceps brachial et le brachial antérieur : flexion du code.

Un muscle antagoniste : est un muscle dont la fonction est opposée à celle d'un autre muscle.
Exemple : droit antérieur (flexion de la hanche) et grand fessier (extension de la Hanche)
 Le droit antérieur est un muscle bi articulaire, c'est-à-dire possède des insertions sur deux
articulations et donc possède deux actions : flexion de la hanche et extension du genou.
Si on veut qu'il devienne principalement fléchisseur de la hanche, en annule son action d'extension
sur le genou par flexion de ce dernier.
 Les extenseurs du poignet sont synergiques des fléchisseurs des doigts et les et les fléchisseurs du
poignée sont synergique des extenseurs des doigts. C'est l'effet tenodèse.

6. Le bilan musculaire :
1. Inspection : à la recherche d'amyotrophie, de cicatrice ou d'œdème.
2. Palpation : à la recherche d'adhérence cicatricielle ou musculaire, apprécier la chaleur locale....
3.Les mensurations : pour mesurer la circonférence musculaire, en prenant des repères fixes
(exemple : à 10 cm de la rotule) et d’une façon comparative du côté saint.
4. Le testing musculaire : qui vise à quantifier objectivement la force musculaire à la recherche d'un
éventuel déficit musculaire.
La cotation est de 0 à 5.
0 : pas de contraction musculaire visible
1 : contraction musculaire visible sans mouvement
2 : mouvement des membres mais pas contre la pesanteur
3 : mouvement possible contre la pesanteur mais pas contre résistance
4 : mouvement possible contre au moins une certaine résistance
5 : force normale
Le testing musculaire peut être fait de façon analytique ou globale selon la pathologie et selon le
contexte.

IV. Conclusion

Les bilans articulaire et musculaires sont une étape importante du bilan diagnostique. Ils imposent à
l’évaluateur une rigueur certaine.

Néanmoins, quel que soit le degré d’expertise de ce dernier, ils gardent une valeur en tant que
témoins de la progression de chaque patient testé.

À noter qu'avant tout bilan musculaire il convient de réaliser un bilan articulaire soigné qui permet
de préciser une éventuelle diminution de l'amplitude articulaire à l'origine d'une raideur articulaire
qui peut fausser l'interprétation des résultats du bilan musculaire.

Le testing musculaire analytique a une grande valeur diagnostique (notamment topographique en


précisant le siège de la lésion) et pronostique (exemple : Guillain barré). C'est un examen clinique
tout à fait adapté aux atteintes neurologiques périphériques (atteintes de plexus, tronculaires, poly
radiculaires), et aux atteintes centrales complètes ou incomplètes d'origine médullaire pour lesquels
il permet de situer le niveau métamérique.

À noter que ce testing analytique n'a pas sa place dans les atteintes centrales d'origine encéphalique
(hémiplégie et traumatisme crânien) et en parle plutôt de commandes et l’évaluation devient globale
et fonctionnelle.

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