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DIALOGUES ENTRE
PARTIES PRENANTES
COMPÉTENCES POUR UNE MEILLEURE COOPÉRATION
Kuenkel, Petra
Gerlach, Silvine
Frieg, Vera
Travailler par le Dialogue entre Parties Prenantes – Les concepts clés et les compétences essen-
tielles pour atteindre des buts communs. Un guide pratique destiné aux agents de changement
dans le secteur public, le secteur privé et la société civile
Copyright © 2011 Collective Leadership Institute
ISBN : 978-3-8423-4596-6
REMERCIEMENTS
Conforme à l’esprit du Leadership Collectif, cet ouvrage définit un cadre conceptuel
et illustre les opportunités qui s’ouvrent lorsqu’un groupe de personnes venant d’hori-
zons divers, et ayant un intérêt commun, se réunit pour travailler conjointement pour
l’atteinte d’un objectif commun de développement durable. Nous tenons à remercier
les nombreux contributeurs qui ont non seulement aidé à élaborer le contenu de cette
publication mais également aussi aidé à matérialiser notre vision.
Une grande partie de l’information contenue dans ce livre provient de l’expérience
combinée des participants à la série d’ateliers organisés par le Collective Leadership
Institute, et intitulés « Travailler par le Dialogue entre Parties Prenantes ». À compter
de la date de publication de ce livre, nous sommes actuellement à plus de 400 anciens
participants provenant de plus de 50 pays, et qui sont des membres actifs du secteur
public, du secteur privé ainsi que de la société civile. La publication de ce livre n’aurait
pas été possible sans l’importante contribution apportée par ces panélistes sur la base
de leur vaste expérience et de leur perspicacité.
Nous espérons que ce livre fournira aux professionnels du Dialogue entre Parties
Prenantes une nouvelle approche fondamentale pour améliorer et pérenniser le fruit
de la collaboration inter-sectorielle. Cependant, nous sommes bien conscients que
la plupart des idées novatrices présentées dans ce livre ont probablement déjà été
traitées ou pensées par d’autres personnes. Nous sommes convaincus que chaque
pensée conceptuelle a une histoire. Nous sommes reconnaissants envers Minu Hem-
mati pour ses contributions sur le concept de Dialogue entre Parties Prenantes du
Collective Leadership Institute. Nous nous sommes également inspirés des œuvres
de Bill Isaacs, de Peter Garrett, d’Otto Scharmer et d’Adam Kahane. En effet, notre
modèle de changement dialogique s’inspire de l’approche de ces derniers concernant
le changement. Le modèle est basé sur notre vaste expérience dans le Dialogue entre
Parties Prenantes mais nous avons également effectué d’importantes recherches sur
le vaste concept d’Initiative de Partenariat.
Nous adressons nos sincères remerciements à toute l’équipe du Collective Leadership
Institute qui n’a ménagé aucun effort pour soutenir l’élaboration des concepts, des
méthodes et des outils développés au cours des 5 dernières années, et qui a travaillé
d’arrache-pied pour arriver à la publication de cet ouvrage. Nous réservons un merci
spécial à Andrew Aitken, qui a traduit la plupart du contenu de ce livre et a géré la
dernière phase de ce projet, ainsi qu’à Kristiane Schäfer, qui nous a rappelé sans cesse
la nécessité de tenir compte des besoins du secteur privé dans les Dialogues entre
Parties Prenantes.
Un grand merci à Dave Bond, qui, à partir de trois continents différents, a pu assurer
la relecture des nombreuses versions de ce livre. Ces remerciements vont également à
Glenda Wildschut pour sa contribution inestimable au façonnement de notre modèle
d’engagement, et pour n’avoir pas cessé de nous rappeler l’esprit d’UBUNTU. Un merci
spécial à Angela Voges, notre rédacteur en chef basée à Cape Town, qui a soumis ce texte
à un examen rigoureux et a grandement contribué à l’amélioration globale de sa qualité.
Nous sommes particulièrement reconnaissants à la Coopération allemande au Déve-
loppement (GIZ, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH)
qui a soutenu l’élaboration de notre manuel de base et qui a fourni un nombre
important de cas pratiques.
5
CAS PRATIQUES
La plupart des cas pratiques contenus dans ce livre ont été développés en coopération
avec le Programme de Renforcement des capacités pour les partenariats avec le secteur
privé (PRC). Ce Programme est géré par la Deutsche Gesellschaft für Internatio-
nale Zusammenarbeit (GIZ) pour le compte du Ministère fédéral allemand de la
Coopération économique et du Développement (BMZ). Grâce à ce programme, la
GIZ a créé, depuis 1999, plus de 1200 partenariats avec le secteur privé. A travers le
PRC, la GIZ partage son expertise et son expérience dans le développement conjoint
de projets avec les institutions de développement, avec les pays en transition ainsi
que les économies émergentes. Son approche appui-conseil et formation permet de
transmettre un savoir-faire approprié à des organisations partenaires locales, leur
permettant ainsi de bien remplir leur rôle de partenaire public dans le cadre de
la coopération avec le secteur privé. Cette approche est en phase avec les besoins
spécifiques du partenaire concerné et se concentre sur trois types de coopération :
partenariats pour le développement, partenariats public-privé (PPP) et Dialogues
entre Parties Prenantes. De ce fait, la transmission de l’expertise requise est faite à
travers des activités de formation adaptées aux bénéficiaires et par le biais de services
d’appui-conseil au cours du processus.
7
20. Le Common Code for the Coffee Community (4C) : Phase 3*
21. Le Common Code for the Coffee Community (4C) : Phase 3*
22. Le Common Code for the Coffee Community (4C) : Phase 4*
23. Facteur de succès 1 : Leadership et parrainage de haut niveau dans l’Association 4C*
24. Facteur de succès 2 : African Cashew Initiative(ACi)*
25. Facteur de succès 3 : Elaboration de la déclaration sur la politique foncière au
Cambodge *
26. Facteur de succès 4 : Elaboration de la déclaration sur la politique foncière au
Cambodge*
27. Facteur de succès 5 : Le Common Code for the Coffee Community (4C)*
28. Facteur de succès 6 : Le Common Code for the Coffee Community (4C)*
29. Facteur de succès 7 : Le programme pour la promotion de la compétitivité des
petites et moyennes entreprises (PME) sénégalaises*
30. Facteur de succès 8 : African Cashew Initiative (ACi)*
8
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS.................................................................................................... 5
CAS PRATIQUES....................................................................................................... 7
PREFACE....................................................................................................................13
Introduction
Travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes...19
Chapitre 1
Pour commencer : comprendre le champ d’application
des Dialogues entre Parties Prenantes.........................................27
1.1 Comprendre pourquoi et quand travailler par les
Dialogues entre Parties Prenantes...................................................................27
1.2 Les différentes formes de Dialogues entre Parties Prenantes................35
1.3 Comprendre les différentes Parties Prenantes.............................................46
1.3.1 Le secteur public.....................................................................................................47
1.3.2 Le secteur privé.......................................................................................................48
1.3.3 La société civile.......................................................................................................49
CHAPITRE 2
Garantir la reussite des Dialogues entre Parties
Prenantes.............................................................................................................53
2.1 Le modèle de changement dialogique..........................................................55
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties
Prenantes...................................................................................................................57
2.2.1 Phase 1 : Exploration et engagement.............................................................57
2.2.2 Phase 2 : Établissement et formalisation.......................................................63
2.2.3 Phase 3 : Mise en œuvre et gestion.................................................................70
2.2.4 Phase 4 : Expansion, reproduction ou institutionnalisation...................75
9
CHAPITRE 3
La communication dans les Dialogues entre Parties
Prenantes.............................................................................................................83
3.1 Comment accéder au dialogue.........................................................................84
3.2 Le rôle des facilitateurs dans les Dialogues entre Parties Prenantes.....86
3.3 Les différents niveaux de communication dans les Dialogues
entre Parties Prenantes........................................................................................91
CHAPITRE 4
Promouvoir une culture d’apprentissage................................99
4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties
Prenantes...................................................................................................................99
4.2 Processus de suivi-évaluation dans les Dialogues entre Parties
Prenantes................................................................................................................ 112
CHAPITRE 5
Ressources....................................................................................................... 119
5.1 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une étape importante
vers la création de sociétés mondiales du savoir .................................... 120
5.2 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une approche pour
faire face à la complexité des sociétés modernes .................................. 121
5.3 Les Dialogues entre Parties Prenantes et les théories du
changement.......................................................................................................... 122
5.4 Les Dialogues entre Parties Prenantes et les différentes
dimensions du changement........................................................................... 124
5.5 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une voie vers le
Leadership Collectif............................................................................................ 127
5.6 Améliorer le dialogue : l’art de penser ensemble ................................... 129
5.7 Les Dialogues entre Parties Prenantes et l’émergence de
l’intelligence collective ..................................................................................... 136
5.8 Développer la compétence dialogique....................................................... 137
5.8.1 Les quatre modes d’action............................................................................... 138
5.8.2 Les pratiques dialogiques................................................................................. 145
5.9 Inciter les parties prenantes à s’engager : bâtir un Container
pour le changement........................................................................................... 151
5.10 Les pièges du processus d’engagement..................................................... 154
5.11 Comprendre la nécessité d’aborder les différentes parties
prenantes de manière différente .................................................................. 155
5.12 Le rôle de la communication dans les quatre phases des
Dialogues entre Parties Prenantes................................................................ 156
10
5.12.1 Les éléments essentiels de la communication dans la Phase 1
du dialogue........................................................................................................... 156
5.12.2 Les éléments essentiels de la communication dans la Phase 2.......... 157
5.12.3 Les éléments essentiels de la communication dans la Phase 3.......... 159
5.12.4 Les éléments essentiels de la communication dans la Phase 4.......... 160
5.13 Les principes pour une conception efficace du processus de
Dialogue entre Parties Prenantes.................................................................. 161
CHAPITRE 6
Les outils........................................................................................................... 163
6.1 Evaluer le potentiel des Dialogues entre Parties Prenantes................ 164
6.2 Choisir la forme appropriée de Dialogue entre Parties
Prenantes................................................................................................................ 168
6.3 Analyse de parties prenantes.......................................................................... 174
6.3.1 Grille d’intérêt/d’influence............................................................................... 174
6.3.2 Cartographie d’un système de parties prenantes................................... 177
6.4 La cartographie des ressources dans les Dialogues entre
Parties Prenantes ................................................................................................ 178
6.5 Liste de contrôle pour le modèle de changement dialogique........... 181
6.6 Un bref aperçu des plans de table pour les événements des
Dialogues entre Parties Prenantes ............................................................... 186
6.6.1 Le plan de table d’une conférence................................................................ 186
6.6.2 Le plan de table en U ........................................................................................ 187
6.6.3 La table ronde....................................................................................................... 188
6.7 Les accords dans les Dialogues entre Parties Prenantes....................... 189
6.8 Les structures de pilotage et de mise en œuvre ..................................... 192
6.9 Gestion des difficultés rencontrées dans les Dialogues entre
Parties Prenantes................................................................................................. 195
6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties
Prenantes : l’auto-évaluation ......................................................................... 199
6.10.1 Evaluation du suivi du processus et des indicateurs.............................. 201
6.10.2 Le rôle du suivi du processus dans les quatre phases du
modèle de changement dialogique............................................................. 202
6.10.3 Les indicateurs pour une conception de processus efficace
dans les quatre phases des Dialogues entre Parties Prenantes.......... 203
11
CHAPITRE 7
LIENS ELECTRONIQUES ET LITTERATURE UTILES.............................. 213
7.1 Sélection de littérature sur l’engagement des parties prenantes,
le changement dialogique et les partenariats cross-sectoriels.......... 213
7.2 Sélection de littérature sur le Leadership Collectif, le leadership
pour la durabilité et le changement durable ........................................... 216
7.3 Sélection de ressources électroniques sur les partenariats (cross-
sectoriels) de parties prenantes et sur l’approche du partenariat..... 219
7.4 Sélection de sites web sur les dialogues entre parties prenantes..... 220
7.5 Quelques références électroniques supplémentaires........................... 221
GLOSSAIRE........................................................................................................... 225
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................. 227
12
PREFACE
La durabilité sociale, économique et environnementale nécessite un changement
dans la mentalité humaine. Elle exige également une certaine dose d’innovation et
de créativité, et surtout des gens qui ne sont pas seulement motivés par la durabilité,
mais qui sont aussi prêts à impulser le changement à tous les niveaux de la société.
Ceci nécessite également de nouvelles compétences telle la capacité à propulser ces
changements, collectivement et à grande échelle.
Du fait de la globalisation, les défis liés à la durabilité se retrouvent partout dans le
monde. La réussite – ou l’échec – de notre projet qui consiste à encourager tous à
mener un mode de vie plus durable affecte tout le monde, du fait de l’interdépendance
globale des sociétés quant aux questions de durabilité. Nous sommes actuellement
confrontés à un manque de dialogue et de compétences en leadership de collabo-
ration, à une absence de responsabilité collective pour un avenir durable au niveau
mondial et à une incapacité à créer et à mettre en œuvre ensemble des solutions qui
transcendent les secteurs, les institutions et les différentes considérations sociocultu-
relles. A cela s’ajoute la faible prise de conscience de cette interdépendance et de la
nécessité de mener une action commune pour un développement durable. En effet,
les différents circonscriptions et secteurs au niveau national contribuent souvent à
les isoler les uns des autres et parfois à les mettre en concurrence. Trop peu de diri-
geants se soucient de l’intérêt général lors de la mise en œuvre de leurs actions, d’où
l’incapacité à trouver ensemble des solutions durables et à long terme, face aux défis
auxquels l’humanité est confrontée.
Cependant, notre monde globalisé a besoin d’innovation afin d’assurer une durabilité
basée sur la capacité des gens à réfléchir ensemble, à coopérer dans différents secteurs,
nations et cultures, et à respecter mutuellement leurs différences. Nous pensons que
la capacité de mener un dialogue constructif, axé sur les résultats du dialogue et la
collaboration fondée sur les valeurs, est au cœur de la capacité de l’humanité à maîtriser
les enjeux comme le changement climatique, la pauvreté, la justice économique, la
sécurité énergétique, la gestion des ressources, la paix et la croissance démographique.
Une bonne collaboration pour garantir un monde plus durable nécessite la prise en
compte de différentes visions du monde et la recherche d’équilibre dans les conflits
d’intérêts afin de créer une entreprise socialement responsable, une fonction
publique qui est plus à l’écoute des usagers et une société civile forte. Résoudre
les questions complexes découlant des problèmes universels liés aux conflits, aux
disparités économiques et aux effets du changement climatique, appelle de plus
en plus à une collaboration axée sur des résultats, entre le secteur public, le secteur
privé et la société civile. Ceci exige le développement de nouvelles compétences
pour les dirigeants qui ont des responsabilités au niveau international et national :
nous avons besoin de générer des initiatives de changement pour la durabilité,
qui peuvent être prises en charge collectivement par toutes les parties concernées.
Les solutions aux défis actuels et futurs ne peuvent être initiées et mises en œuvre
que conjointement par une plénitude d’acteurs différents, évoluant dans la société
globale et locale. L’approche proactive pour une responsabilisation individuelle
et collective pour un avenir plus durable comprend également le développement
de la capacité humaine à s’engager plus consciemment, par le cœur et par l’esprit,
pour le bien commun.
13
Preface
Au niveau mondial, les différents acteurs de la société ont besoin de communiquer avec
respect, montrant ainsi qu’ils s’apprécient mutuellement en dépit de leurs profondes
divergences d’opinion. Nous devons donc aider les gens issus de divers horizons à
voir le monde à travers plusieurs prismes, mais aussi à commencer à voir le monde
dans sa globalité. Pour ce faire, nous devons également créer des opportunités pour
aider les personnes à développer un sens plus profond de la possibilité d’une future
action durable. D’où l’importance de bâtir des relations de confiance entre parties
prenantes et d’accroître notre capacité à communiquer et à collaborer avec une mul-
titude de parties prenantes.
Une telle approche collaborative pourrait servir de norme dans les affaires quotidiennes
pour maîtriser les défis du développement durable : pauvreté, injustice, changement
climatique, gestion des ressources, développement technologique, participation poli-
tique, technologies vertes, sécurité énergétique, consolidation de la paix, cohésion
sociale, santé, gestion de la diversité, normes de durabilité, partenariats public-privé
pour le développement, démocratisation, éducation, développement économique
durable et bonne gouvernance. Pour ce faire, nous devons nécessairement mener une
action collective pour surmonter ces défis qui attendent l’humanité.
Fondée en 2006, l’association Common Code for the Coffee Community (4C)
constitue une alliance stratégique internationale pour la durabilité et la gestion res-
ponsable de la chaîne d’approvisionnement dans le secteur du café. Elle repose sur
un partenariat intersectoriel entre trois principaux groupes de parties prenantes : les
acteurs du commerce et de l’industrie du café, les organisations des producteurs de
café et les organisations de la société civile internationales. L’association 4C est un
exemple remarquable pour la création d’une communauté mondiale qui a uni ses
forces pour améliorer en permanence les conditions sociales, environnementales et
économiques des personnes qui vivent de la filière café.
« Il s’agit d’une communauté grandissante de personnes qui avaient volontairement
décidé d’adhérer à des pratiques commerciales durables : représentants d’entreprises,
dirigeants de coopératives de café, producteurs de café, chercheurs et militants de la société
civile, présidents de fédérations de café, avocats, et gestionnaires de durabilité. Ce sont
des personnes qui, en temps normal, ne se seraient pas forcement parlé, ni n’auraient
cherché à se connaître. L’initiative pour une production de café plus durable a attiré des
gens dont la vie et les visions du monde diffèrent, quelquefois même à l’extrême. [...] Les
participants à cette initiative vous confirmeront tous que c’était un processus laborieux,
mais qui était à la fois plein de sens et très amusant. De retour chez eux, ils ont fait la
promotion de la valeur commerciale de l’engagement à la durabilité, ont expliqué les
avantages de la commercialisation du café durable, ont exprimé leurs préoccupations
que cette initiative soit vraiment plus profitable pour les petits producteurs de café, et
ont présenté les avantages d’un ambitieux projet de développement public-privé. [...] En
dépit de tous les combats politiques répétés et des opinions contradictoires, ces personnes
ont ressenti un besoin de prise de responsabilité pour assurer un avenir durable. »1
Si plus de gens prenaient conscience de telles possibilités, nous accroitrions nos chances
d’être plus en phase avec le potentiel de l’évolution humaine, grâce à une meilleure
prise de conscience de notre capacité à entrevoir un avenir durable et en nous dotant
de compétences nécessaires pour mettre en œuvre ces changements. Ainsi, nous
aurions plus de chance d’améliorer la capacité de l’humanité à construire un monde
1 Kuenkel 2008:
durable. Si nous pouvions croire en la possibilité d’une intelligence collective, nous
204-205
14
Preface
15
Preface
Nous devons également connaître des moyens efficaces pour convaincre les parties
prenantes de s’assurer que la connaissance collective, l’expérience et l’expertise indi-
viduelle soient suffisamment valorisées. De même nous devons nous familiariser avec
les méthodologies qui génèrent un dialogue productif, qui est axé sur les résultats,
et qui traite des problèmes sociaux, politiques et environnementaux complexes. De
même, nous devons faire ressortir les facteurs qui renforcent le désir d’appropriation
et l’engagement d’une participation active à la phase de mise en œuvre. Nous devons
également élargir nos capacités stratégiques et nos compétences de mise en œuvre
pour assurer des dialogues fructueux entre parties prenantes face aux initiatives qui
nécessitent une action collective. C’est pourquoi nous devons savoir quand conserver
nos différences et quand chercher à établir un consensus. Par ailleurs, il y a lieu de
développer notre capacité à détecter le moment propice pour tenir un dialogue ouvert
ainsi que le moment pour consolider nos différents arguments. Par conséquent, nous
avons besoin d’outils essentiels pour la mise en œuvre réussie de Dialogues entre
Parties Prenantes axés sur les résultats.
Ce manuel pratique est basé sur des expériences réussies de Dialogues entre Parties
Prenantes, y compris celles obtenues par quelques centaines de diplômés qui ont
participé aux programmes éducatifs du Collective Leadership Institute. Il met l’accent
sur la
compréhension des facteurs de réussite des Dialogues entre Parties Prenantes
afin de vous aider à développer vos compétences pour mieux juger de la pertinence
de l’application d’une approche dialogique. Ce livre vous permettra d’améliorer vos
compétences dans le développement et la mise en œuvre des processus de Dialogues
entre Parties Prenantes réussis. Enfin, ce manuel vous présente les principales phases
des Dialogues entre Parties Prenantes : la préparation, la mise en œuvre et l’évaluation.
16
Introduction
TRAVAILLER PAR LE DIALOGUE ENTRE Introduction
PARTIES PRENANTES
Les Dialogues entre Parties Prenantes constituent une méthodologie pour la conception
et la mise en œuvre d’une concertation et d’une communication autour de processus
complexes de changement, qui nécessitent une inclusion et une intégration de diffé-
rents groupes de parties prenantes. Les Dialogues entre Parties Prenantes fructueux
peuvent stimuler et cultiver l’appropriation des processus de durabilité par toutes
les parties concernées.
La méthodologie des Dialogues entre Parties Prenantes est de plus en plus utilisée
comme outil de base dans les initiatives de développement durable, d’adaptation au
changement de climat, de renforcement du développement économique, de dialogue
social et d’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Au
niveau global et sociétal, les acteurs ont découvert et renforcé cette approche destinée
à améliorer la collaboration entre différentes parties prenantes afin de trouver des
solutions aux défis complexes et de les mettre en œuvre de manière collective. Les
Dialogues entre Parties Prenantes constituent souvent la voie à suivre pour garantir
que les solutions proposées intègrent des approches et des compétences diverses.
La motivation de la participation des parties prenantes est dialogique par essence. Elle
vise à regrouper autour d’une question des personnes issues de différents milieux et
qui ont des perspectives différentes, en vue d’aboutir à un résultat pratique. A travers
cette approche dialogique, il est possible d’intégrer des perspectives, des points de
vue et des intérêts divers dans les processus de planification et de mise en œuvre.
En terme dialogique, les Dialogues entre Parties Prenantes constituent des conversa-
tions croisées, un échange de vues (du monde), un échange d’idées entre des individus
ayant des opinions souvent très différentes et très diverses, voire même contradictoires.
Les Dialogues entre Parties Prenantes favorisent également des conversations struc-
turées sur certaines questions d’intérêt commun entre des personnes :
• Evoluant dans différents secteurs et groupes d’intérêts ;
• Ayant des perspectives et points de vue différents ;
• Ayant des intérêts différents.
Ces conversations aident à améliorer la planification et la prise de décision, à résoudre
les problèmes, à trouver des solutions novatrice. Elles contribuent à la conception et à
la mise en œuvre conjointe d’interventions spécifiques visant à assurer le changement.
Les Dialogues entre Parties Prenantes sont un tremplin essentiel pour atteindre un
objectif commun ; ils sont donc souvent intégrés dans un processus de changement
sociétal ou mondial, à court ou à long terme. Idéalement, les Dialogues entre Par-
ties Prenantes conduisent à un résultat pratique qui n’aurait pas pu être obtenu
19
Introduction
autrement et qui peut être mis en œuvre plus facilement du fait de l’augmentation
du degré d’appropriation des acteurs concernés.
Dans le cas de Dialogues entre Parties Prenantes de grande qualité, les différences, et
même les conflits constituent potentiellement des solutions innovantes et contribuent
à l’atteinte d’objectifs qui, à terme, sont profitables à tous. Ceci peut engendrer :
• Le renforcement de la confiance entre différentes parties prenantes ;
• Une coopération entre différents acteurs sociétaux, constructive et orientée
vers l’avenir ;
• Des réponses innovantes aux défis économiques ou sociaux existants ;
• Des décisions de meilleure qualité et largement acceptées ;
• L’appropriation et l’engagement pour la mise en œuvre des résultats convenus ;
• La responsabilité collective pour le changement ;
• La crédibilité des efforts visant le changement ;
• La durabilité des résultats réalisés ;
• La mise en place de structures de coopération de longue durée.
Le Dialogue entre Parties Prenantes ouvre des perspectives insoupçonnées. Différentes
formes d’organisations ayant des structurations, des missions, des objectifs, des valeurs
et des procédures de prise de décisions internes, tous aussi différents les uns des autres,
se retrouvent dans un même endroit, souvent pour la première fois. Les visions diffé-
rentes, parfois contradictoires du monde doivent être comprises et écoutées par tous,
les formes de planification différentes doivent être négociées, et les différentes attentes
liées au dialogue doivent également être gérées. En effet, quand des individus provenant
d’horizons divers décident d’initier un dialogue aussi bien constructif qu’orienté vers
les résultats, il est nécessaire de développer leurs compétences en communication. Ce
processus doit être fortement soutenu par des facilitateurs et des coordonnateurs de dia-
logue ou par les intermédiaires de parties prenantes ayant des intérêts multiples. Ce sont
souvent des personnes qui ont des connaissances diverses, qui jouissent de la confiance
des différentes parties prenantes et qui ont la capacité de s’adapter à des environnements
divers. La capacité de concevoir et à faciliter des processus de communication efficaces
constitue un facteur clé de succès pour les coordonnateurs de dialogue.
Les Dialogues entre Parties Prenantes ne doivent pas être utilisés pour faire des
monologues qui ne cherchent qu’à transmettre une simple information aux parties
prenantes. Ils ne sont utiles qu’en cas de volonté réelle de mise en œuvre d’un processus
de changement, ou lorsque des parties prenantes sont vraiment motivées à prendre
une décision, ou encore quand un processus de planification ou de développement
d’une stratégie ou d’une initiative est vivement encouragé. La durée des Dialogues
entre Parties Prenantes peut varier en fonction des résultats ciblés et du degré d’enga-
gement et de coopération entre les parties prenantes au dialogue.
Lorsqu’ils sont bien conçus, les Dialogues entre Parties Prenantes peuvent aboutir
à des partenariats ou à des engagements à long terme, tels que la coopération pour
la résolution de conflits, l’élaboration de normes, le développement régional, ou les
dialogues public-privé pour améliorer l’environnement des affaires. Ils peuvent prendre
place au niveau macro, méso ou micro de la société dans son ensemble en fonction du
résultat attendu et des parties prenantes impliquées. Ils peuvent également intervenir
dans une variété de domaines tels que :
20
Introduction
21
Introduction
La transparence et Autant pour les individus que pour les institutions, être responsable signifie
la responsabilité assumer la responsabilité de ses actes et de leurs conséquences. Ainsi, les
décideurs du secteur public, du secteur privé et de la société civile ont des
comptes à rendre aux personnes qui ont un intérêt dans leurs décisions.
Pour que leurs décisions et actions soient légitimes, une large gamme
d’opinions et d’intérêts doit être prise en compte et intégrée dans le pro-
cessus de prise de décision. Cela nécessite également la mise en place de
procédures de communication transparentes. Les personnes affectées par
ces décisions ont aussi la possibilité de se renseigner sur le processus de
prise de décision, le rendant ainsi plus compréhensible et plus transparent.
L’équité Les contributions de tous les groupes de parties prenantes impliqués sont
équitablement appréciées et prises en compte. Pour ce faire, il faut un
consensus basé sur un processus participatif caractérisé par un équilibre
entre la représentativité, l’engagement et l’intégration de tous les groupes
de parties prenantes. Il y a donc une nécessité de faire preuve de tolérance,
de respect mutuel, de lutte contre les stéréotypes ainsi qu’une volonté
réelle d’arriver à un consensus. Cela permet de faire entendre les voix de
ceux qui sont faiblement représentés dans les procédures existantes de
positionnement et de prise de décision.
La contribution au La valeur particulière que les Dialogues entre Parties Prenantes peuvent
bien commun apporter aux programmes, aux projets et aux autres formes d’entreprises
communes est de parvenir à de meilleures décisions, à des solutions plus
durables et de prendre en considération une large gamme d’opinions,
d’intérêts, d’expériences et de compétences. Rendre un Dialogue entre
Parties Prenantes efficace c’est aussi s’assurer qu’il porte principalement
sur la recherche de solutions et sur leur mise en œuvre. Cela s’effectue par
la consultation d’un large éventail de parties prenantes et la formulation
de décisions, de recommandations et d’actions susceptibles de bénéficier
d’un vaste soutien. Le dialogue contribue à l’engagement et au leadership
des participants car ces derniers s’identifient au processus du dialogue et
par conséquent, jouent un rôle déterminant dans sa mise en œuvre et
sa vulgarisation. Le processus de dialogue doit faire ressortir « l’intérêt
global » et la contribution de tous au bien commun.
Le Leadership Collectif Les résultats développés à travers un processus équitable et participatif
nécessitent un Leadership Collectif dans la mise en œuvre, pour produire un
impact positif. Les Dialogues entre Parties Prenantes favorisent le progrès et
le développement de partenariats et de réseaux entre les parties prenantes.
Ils facilitent aussi des échanges fructueux, des mécanismes de partage de
pouvoir ainsi que des actions collectives et une responsabilité collective.
La fiabilité des processus L’engagement dans un processus de parties prenantes nécessite la confiance
de tous les participants, non seulement une confiance mutuelle mais éga-
lement une forte certitude de la possibilité d’œuvrer conjointement pour
une cause commune, à travers un processus performant. Pour arriver à
bâtir cette confiance, les parties prenantes doivent pouvoir compter sur la
conception, la mise en œuvre et la facilitation d’un processus capable de
fournir un engagement prévisible, des procédures itératives, une planifi-
cation transparente et un système complet dans lequel chaque participant
sait où et quand prendre part au processus.
22
Introduction
L’apprentissage itératif Les Dialogues entre Parties Prenantes peuvent contribuer à l’émergence
d’une intelligence collective et de solutions innovantes. Pour y arriver,
ils doivent être conçus et mis en œuvre en tenant compte des processus
collectifs de communication humaine. Au-delà de la discussion relative
aux sujets et à la défense des points de vue des individus, les participants à
un Dialogue entre Parties Prenantes doivent être ouverts à l’apprentissage.
23
Introduction
La conscience du système Une bonne compréhension du système (le terrain dans lequel
nous intervenons, nous opérons) et de sa dynamique est cruciale
à la réussite des Dialogues entre Parties Prenantes.
Les instruments et outils Les instruments et les outils sont utiles et importants pour
une bonne planification et mise en œuvre des Dialogues entre
Parties Prenantes.
Ce manuel pratique « Travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes » traite
tous ces niveaux de développement de compétences.
Le chapitre 1 introduit le concept de Dialogue entre Parties Prenantes. Il permet
de connaitre les moments propices à l’utilisation de cette approche de Dialogue
entre Parties Prenantes et d’identifier les diverses formes de Dialogues entre Parties
Prenantes. Il donne également un aperçu des caractéristiques des trois principaux
groupes de parties prenantes de la société, à savoir le secteur public, le secteur privé
et la société civile.
Le chapitre 2 présente un modèle de changement dialogique3 qui montre les
différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes et aide à comprendre
les éléments essentiels à chacune de ces phases. Il fournit également une approche
guidée pour la préparation et la mise en œuvre des Dialogues entre Parties Prenantes.
Le chapitre 3 permet d’approfondir la compréhension du dialogue, et présente les
capacités que doivent avoir les animateurs du Dialogue entre Parties Prenantes.
Le chapitre 4 est une invite à affiner la réflexion sur le dialogue. Il fournit une
approche qui permet d’assurer le suivi des facteurs-clés de succès des Dialogues entre
Parties Prenantes.
Le chapitre 5 offre des informations et ressources supplémentaires sur le contexte
conceptuel des Dialogues entre Parties Prenantes et leur utilisation en tant qu’approche
de changement. Il permet également d’approfondir la connaissance des processus
d’engagement ; ce qui est une importante condition pour la réussite des Dialogues
entre Parties Prenantes.
Le chapitre 6 permet d’acquérir une variété d’outils nécessaires pour travailler par
des Dialogues entre Parties Prenantes, pour effectuer un diagnostic ainsi que pour
mettre en œuvre et pour évaluer le processus.
Vous trouverez des références et une littérature complémentaires dans les annexes.
3 Développé par le
Collective Leadership
Institute
1.1 Comprendre pourquoi et quand travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes 27
POUR COMMENCER : COMPRENDRE LE CHAMP D’APPLICATION DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
Des Dialogues entre Parties Prenantes bien conçus permettent de veiller à ce que :
• Toutes les parties prenantes impliquées aient une vue d’ensemble du problème
à travers une écoute attentive et une certaines ouverture à des perspectives
différentes ;
• Les différents intérêts, opinions et niveaux de hiérarchie soient représentés de
façon équitable ;
• La transparence des intérêts soient assurée autant que possible ;
• La confiance règne ;
• Un consensus sur un but commun soit atteint et que le choix des activités de
mise en œuvre se fasse conjointement.
28 1.1 Comprendre pourquoi et quand travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 1
Une large diffusion L’implication des différents groupes de parties prenantes contribue
de l’information à échanger sur une problématique particulière avec un public plus
grand. Cette information va ensuite être transmise aux institutions,
organisations et groupes de soutien des parties prenantes partici-
pantes. La diffusion élargie de l’objectif d’une certaine initiative
de changement est un élément important des Dialogues entre
Parties Prenantes.
Une plus grande Les Dialogues entre Parties Prenantes permettent d’améliorer la
collaboration dans capacité des gens à élargir ou à réduire le spectre global mais aussi
les interactions à approfondir leur propre point de vue. Ces dialogues aident égale-
inter-sectorielles ment les gens à coopérer avec des parties prenantes qu’ils auraient
normalement évitées, ignorées ou celles avec qui ils n’auraient
pas collaboré. Par conséquent, un dialogue structuré contribue à
améliorer la cohésion sociale et donc la qualité des interactions
inter-sectorielles- une condition importante pour relever les défis
du développement durable.
Les obstacles et Une implication plus active dans les Dialogues entre Parties Pre-
conflits peuvent nantes permet aux participants d’élaborer et de mettre en œuvre
être surmontés des options pour de futurs projets conjoints. Ceci encourage le
changement, élargit les perspectives des parties prenantes et ouvre
de nouvelles possibilités d’action. Cette ouverture permet souvent
de dépasser le statu quo et de surmonter les conflits.
1.1 Comprendre pourquoi et quand travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes 29
POUR COMMENCER : COMPRENDRE LE CHAMP D’APPLICATION DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
Quand une large accep- Si la mise en œuvre d’une mesure ou d’une règle-
tation est nécessaire mentation visant à assurer la durabilité passe par la
compréhension et l’acceptation d’un grand nombre
de parties prenantes différentes.
Quand une mise en Si la mise en œuvre d’un projet, d’une initiative ou
œuvre conjointe est le d’une prestation de services dépend de l’appui et de
seul moyen de garantir la la collaboration entre différentes parties prenantes.
réussite du processus
➲ Chapitre 6, Les Dialogues entre Parties Prenantes couvrent différents types et niveaux d’enga-
Outils : 6.1. Evaluer gement ; ils peuvent être menés dans des contextes différents et pour des raisons
le potentiel des Dia- différentes. Les parties prenantes peuvent également aider à développer des dialogues
logues entre Parties de concertation sur l’élaboration des politiques à inclure dans la prise de décision
Prenantes, page 164 conjointe et la mise en œuvre de solutions pratiques, même si la nature exacte d’un tel
30 1.1 Comprendre pourquoi et quand travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 1
1.1 Comprendre pourquoi et quand travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes 31
32
LES DIFFERENTS CONTEXTES DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
Au niveau Les Dialogues entre Parties Prenantes peuvent se tenir Le protocole de Kyoto est un traité international de la Convention-cadre des Nations
mondial / au niveau international lorsqu’ un problème ne peut être Unies sur les changements climatiques. Il vise à combattre le réchauffement climatique
international résolu dans un pays spécifique, lorsque la résolution d’un par la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les Etats signataires de l’annexe
problème requiert l’implication de groupes de parties pre- 1 s’engage à promulguer des politiques et mesures nationales pour aider à réduire les
nantes qui sont actifs au niveau mondial ou l’implication gaz à effet de serre dans leurs pays respectifs. Il prévoit également la mise en œuvre
des représentants de plusieurs pays. Ils visent généralement conjointe de ce protocole, ainsi que l’usage de mécanisme de développement propre
à trouver des accords qui peuvent être appliqués dans tous et le mécanisme des permis négociables. Depuis sa signature en 1997, le protocole
les pays participants. Les dialogues internationaux, surtout de Kyoto utilise un processus de négociations annuelles entre les parties prenantes et
ceux qui voient la représentation officielle du gouvernement, les gouvernements des pays participants.
doivent se tenir dans un espace formel et obéir à un proto- ➲ http://unfccc.int/kyoto_protocol/items/2830.php
cole rigoureux. Ils ont souvent tendance à subir des influences
politiques et à dépendre des proches du gouvernement.
La commission mondiale des barrages (CMB) est un organe de recherche indépen-
dant qui vise à résoudre des problèmes environnementaux, sociaux et économiques
posés par la construction de grands barrages dans le monde. La CMB commandite
des études sur lesquelles elle se base pour élaborer des directives, normes et recom-
mandations de politiques pour le développement de barrages futurs. La commission
est composée d’universitaires, d’industriels, de membres de la société civile, des
associations professionnelles et du gouvernement ; chacun de ses membres agissant
à titre personnel et ne représentant ni une institution ni un pays.
➲ www.dams.org
Les Dialogues entre Parties Prenantes sur des ques- Le Conseil de Soutien de la Forêt (CSF) est une organisation internationale indé-
tions spécifiques qui n’affectent que des groupes cibles, pendante, non-gouvernementale et à but non lucratif dont le but est d’encourager
ou ceux qui sont initiés et dirigés par des organisations une gestion forestière durable notamment par le respect du label de durabilité établi
du secteur privé ou des organisations non gouvernemen- par le CSF. La participation de ses membres se fait de manière volontariste. Le conseil
tales, sont le plus souvent axés sur la mise en œuvre et fournit à ses membres un forum d’échange et de mise en œuvre de leur système
donc moins exposés aux interventions politiques. d’accréditation. Son système de gouvernance permet une représentation égale et des
votes équilibrés aux différentes parties prenantes (société civile, secteur privé et secteur
public). L’organe de gouvernance du conseil se réunit régulièrement pour décider des
stratégies d’expansion de l’organisation.
➲ www.fsc.org
1.1 Comprendre pourquoi et quand travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes
POUR COMMENCER : COMPRENDRE LE CHAMP D’APPLICATION DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
Au niveau Au niveau régional, les Dialogues entre Parties Prenantes Le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA)
régional / exigent une collaboration entre les acteurs du gouvernement, est une sous-composante du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
international du secteur privé et de la société civile qui dépasse les fron- (NEPAD). Il comprend un ensemble de valeurs et de principes pour l’amélioration
tières d’un pays. Cette collaboration peut par exemple renfor- des programmes nationaux de réformes agro-politiques. Au niveau national, la direc-
cer le développement économique et social dans une région. tion du processus est assurée par le gouvernement qui intègre l’approche des parties
Elle est souvent menée par les gouvernements eux-mêmes. prenantes du PDDAA et les principes respectifs dans les politiques nationales de
réformes agraires. Le processus de mise en œuvre du programme, sa mise en œuvre
ainsi que son expansion se basent très tôt sur une consultation permanente des autres
acteurs agro-politiques concernés tels les universitaires, les producteurs et industriels.
Ces programmes de réformes sont développés à partir des principes du PDDAA ; ils
sont consolidés dans un compact national et sont obligatoires pour les gouvernements
des pays respectifs.
➲ www.nepad.caadp.net
Les Dialogues entre Parties Prenantes qui se mettent en place L’African Cashew Alliance (Alliance pour le Cajou Africain) est un organe émergent
dans plusieurs pays, et dans lesquels l’implication du sec- qui contribue à la promotion de la transformation de la noix de cajou, à l’accrois-
teur public est minime, ou ceux qui mettent l’accent sur des
sement des revenus des agricultures africains et à la promotion de la consommation
questions très spécifiques comme une chaîne de valeur ou un de cajou dans le monde. Il soutient le développement de programmes spécifiques
thème spécifique de conservation, sont souvent axés sur la relatifs aux politiques nationales sur les noix de cajous dans 10 pays membres et
mise en œuvre du processus. Une forte collaboration est indis- facilite l’échange d’informations et les meilleures pratiques sur la transformation de
pensable pour parvenir à un résultat conjointement choisi. la noix de cajou. L’alliance aide également ses membres à promouvoir l’industrie du
cajou sur les marchés nationaux et internationaux. Elle travaille avec des comités
nationaux composés de tous les acteurs clés de la chaîne de valeur du cajou, y compris
les représentants de gouvernements.
➲ www.africancashewalliance.com
1.1 Comprendre pourquoi et quand travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes
33
chapitre 1
34
Au niveau Au niveau national les Dialogues entre Parties Prenantes Dans le cadre d’une adaptation au changement climatique, le gouvernement tunisien
national peuvent traiter de thèmes nombreux et divers. Ils sont souvent a initié une plateforme de dialogue ouvert à laquelle il invite les parties prenantes
menés par le gouvernement si leur but est par exemple d’éla- du secteur privé et la société civile à exposer leurs préoccupations et à apporter leurs
borer des stratégies nationales, de réviser ou d’élaborer des contributions pour l’élaboration d’une stratégie nationale sur l’adaptation au chan-
politiques, ou de mettre en œuvre une nouvelle réglementation. gement climatique.
Les Dialogues entre Parties Prenantes initiés par le gouver-
nement doivent souvent se faire dans un environnement très
formel, suivant un protocole rigide. Par contre, ceux qui sont
organisés par un ministère doivent nécessairement respecter
un processus d’alignement interne au sein du gouvernement.
Les Dialogues entre Parties Prenantes peuvent aussi être ini- La plateforme chinoise de responsabilité sociale des entreprises (RSE) est un forum
tiés par des organisations non gouvernementales et soutenus de parties prenantes qui vise à promouvoir la RSE en Chine, à travers un échange ouvert
par des organismes internationaux de développement. et le partage d’informations sur les
différentes activités de RSE mises en œuvre dans
le pays. La plateforme fonctionne comme un registre électronique qui répertorie les
acteurs RSE dans le secteur public, dans le secteur privé et dans la société civile. Elle
inclut également les représentants des organisations internationales et ceux de leurs
projets respectifs. Cette initiative est née du constat de l’absence ou de l’insuffisance
d’informations concrètes sur les activités sociales menées par les entreprises chinoises.
➲ www.chinacsrmap.org
Au niveau Au sein d’un pays, les Dialogues entre Parties Pre- Le Dialogue Public Privé Local (DPPL) en République Démocratique Populaire du
sous-régional / nantes qui sont plus orientés vers la mise en œuvre Laos vise à améliorer l’entreprise provinciale et le climat des investissements en mettant
local peuvent se tenir dans une sous-région, si celle-ci est en place une coopération institutionnalisée, un processus de dialogue transparent,
affectée par la problématique en question. par lequel le secteur public et le secteur privé collaborent pour identifier et résoudre
les problèmes rencontrés au niveau local. Ce Dialogue entre Parties Prenantes a été
développé pour assurer une meilleure croissance économique dans le pays. La priorité
du DPPL est d’une part d’assurer une meilleure application des lois et règlementations
en vigueur au niveau provincial, et d’autre part de fournir au secteur privé local un
moyen de contribuer à la rédaction des lois et règlementations au niveau central.
Les Dialogues entre Parties Prenantes peuvent éga- Dans le but de soutenir le développement de la chaîne de valeur des légumes et
lement se tenir au niveau local (par exemple au sein des fruits dans la province de Siem Reap, les institutions cambodgiennes ont créé
d’une municipalité ou d’un arrondissement) si la pro- un forum permanent des parties prenantes, dont l’objectif est de faciliter l’échange
blématique ne concerne que cette localité. régulier entre tous les acteurs impliqués dans la chaîne de valeur.
1.1 Comprendre pourquoi et quand travailler par les Dialogues entre Parties Prenantes
POUR COMMENCER : COMPRENDRE LE CHAMP D’APPLICATION DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
chapitre 1
Les dialogues axés sur la consultation Consultation avec une seule partie prenante.
Partenariats participatifs.
Caractéristique : Evénement/atelier/conférence.
Les initiatives qui nécessitent une consultation régulière des différentes parties prenantes
ou la mise en place d’un forum participatif pour un processus de mise en œuvre, tel
un « comité de résonance », peuvent être discutées lors d’une série d’évènements régu-
liers (1–3 jours, organisées plusieurs fois sur une période de 1 à 2 ans). La remontée
d’informations et la contribution des différentes parties prenantes sont alors intégrées
dans un processus de mise en œuvre, et placées sous la responsabilité de l’initiateur
des Dialogues entre Parties Prenantes. L’objectif d’une consultation régulière est
d’améliorer entre autres le développement de politiques, l’élaboration d’une stratégie
● Dans le cadre d’une initiative de table ronde, plusieurs réunions ont été tenues
pour discuter de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et des normes
sociales en Chine. Ceci a favorisé un dialogue soutenu et un échange d’infor-
mations entre les acteurs impliqués. En outre, cette interaction régulière entre les
parties prenantes a renforcé la prise de conscience de la responsabilité sociale des
entreprises chinoises (RSE), a mené à l’identification de mesures concrètes ainsi que
des stratégies de mise en œuvre.
lobbying fait par des groupes de pression locaux ou internationaux pour forcer le
secteur public à intégrer les divers points de vue des différentes parties prenantes,
pour assurer le maintien de la paix. Les dialogues institutionnalisés sont convoqués
selon une procédure de contrôle qui fait courir aux parties prenantes organisatrices
et participantes le risque de perdre le sens de l’urgence qui est un élément distinctif
des autres Dialogues entre Parties Prenantes. Le défi réside donc dans la capacité de
conserver le dynamisme et de s’assurer que l’objectif principal du dialogue consultatif
garde sa place prioritaire dans l’agenda des décideurs.
Les parties prenantes peuvent se réunir pour former une plateforme d’échange, s’il
existe une question d’intérêt commun, qui, affecte les parties prenantes ou quand
ces dernières y trouvent un intérêt particulier, ou encore si elles veulent échanger
sur leurs expériences ou plaider pour une cause particulière. La mise en place d’une
telle plateforme est souvent motivée par un agenda politique ou de développement.
La plateforme de dialogue peut développer sa propre identité et même devenir une
institution (ex. une association – cela peut être le cas surtout dans le développement
des chaînes de valeur). Elle peut également choisir de rester une structure libre – sous
forme de table ronde où les parties prenantes se rencontrent pour rendre compte
de leurs activités concernant un sujet spécifique, pour un échange d’expériences ou
pour faire connaissance mutuelle. Cette forme de dialogue peut être initiée par le
secteur public, par le secteur privé ou par la société civile, et se fait généralement dans
un contexte dans lequel les parties prenantes du secteur public trouvent un intérêt
particulier. Quels que soient la cause son format, la plateforme d’échange fournit au
secteur privé une opportunité de participer à une initiative sans prendre des enga-
gements trop contraignants. Dans la plupart des cas, les plateformes participatives
produisent des recommandations sur certaines actions à mener qu’elles transmettent
ensuite à un groupe particulier de parties prenantes (ex. un gouvernement) ou à leurs
propres organisations (ex. des initiatives de responsabilité sociale des entreprises). Les
plateformes participatives survivent tant qu’il existe un sens de l’urgence concernant
certaines questions à traiter. Le défi consiste à garantir le maintien de la pertinence
et de l’existence de la plateforme, même après l’atteinte du résultat désiré.
La plateforme participative peut également mettre l’accent sur la mise en œuvre d’une
initiative : les parties prenantes, en tant que membres d’une telle plateforme, se
retrouvent à des intervalles réguliers pour revoir la gestion d’un aspect particulier
concernant un intérêt commun, pour réajuster la planification future et pour réviser
la stratégie de mise en œuvre. Souvent, une telle plateforme participative fonctionne
comme une structure de pilotage à long terme. Les membres de la plateforme repré-
sentent un certain groupe d’intérêts ou une expertise. Des exemples typiques d’une
mise en œuvre orientée de plateformes participatives sont les comités de gestion des
bassins d’eau dans la gestion intégrée de ressources en eau : ici, la plateforme est sou-
vent composée de différentes parties prenantes dans les communautés affectées. Son
rôle est de réduire l’écart entre les interventions gouvernementales, les interventions
des donateurs et des communautés locales en vue de trouver des solutions idoines
pour la résolution des problèmes liés à la gestion de l’eau. Toutefois, une initiative
participative ou un processus de consultation participative peut aider à mettre en
place une plateforme participative orientée vers la mise en œuvre de l’initiative : elle
peut contribuer à consolider les acquis d’un Dialogue entre Parties Prenantes et ouvrir
des perspectives pour une bonne coordination et supervision de la mise en œuvre.
Exemples :
Le Dialogue entre Parties Prenantes peut engendrer des projets de coopération plus
concrets, et exécutés par différentes parties prenantes. De tels partenariats sont motivés
par le constat que la réussite de certaines initiatives repose sur un processus auquel par-
ticipent plusieurs groupes d’acteurs issus de différents secteurs. Ceci requiert un degré
d’engagement élevé et une collaboration plus étroite. La gestion des budgets souvent
colossaux nécessite des connaissances en gestion financière et l’élaboration de procédures
de suivi et d’évaluation au tout début du processus. Ce genre de projets fait l’objet de
pressions pour assurer le respect du calendrier d’exécution et garantir l’atteinte des
résultats, ainsi que l’évaluation de leur impact. Toutes les parties prenantes concernées
ont un rôle spécifique à jouer ; elles doivent donc assumer la responsabilité de la mise
en œuvre de certains aspects du projet. Selon son degré de complexité, ce processus de
dialogue pourrait être supervisé par un secrétariat du projet. Le principal défi rencontré
lors de ce genre de partenariats réside dans l’équilibre et la réconciliation des différentes
attentes visant la rapidité et la visibilité des résultats. Souvent, les acteurs ayant des cultures
organisationnelles très différentes (ex. le secteur public, les agences de développement, le
secteur privé, les ONG) ont besoin de travailler étroitement ensemble et de développer
une compréhension mutuelle de leurs exigences en matière de procédures et de modes
opérationnels. Dans le cas de la mise en œuvre de projets complexes, des consultations,
par le biais de rencontres participatives, entre différentes parties prenantes concernées
peuvent aider à renforcer la prise de conscience et la remontée d’informations afin de
réajuster les stratégies de mise en œuvre.
Les différentes formes de Dialogues entre Parties Prenantes – caractéristiques, objectifs et utilisation
DIALOGUES CONSULTATIFS
• Revue de la planification
régulières spécifique. de prise de décision ou à un
échange d’expériences entre • Revue de la stratégie
parties prenantes. • Intégration des recommandations
des parties prenantes
dans les résultats
Partenariat Mise en œuvre inter- Mise en œuvre conjointe de • Planification d’une mise en œuvre
participatif sectorielles de projets projets spécifiques avec des conjointe
pour atteindre des ressources complémentaires • Mise en œuvre conjointe des
objectifs consensuels. suivant un calendrier. activités
• Suivi conjoint des résultats
• Responsabilité conjointe de la
réussite
• Prise de décision conjointe
• Mise en place des structures de
gestion
Prenantes du secteur public), l’opportunité de se tailler une réputation pour avoir été
ouvert au Dialogue entre Parties Prenantes en général ou le fait d’avoir été « la société
pionnière » dans ce domaine spécifique. Les multinationales quant à elles sont motivées
par la volonté de faire parties de meilleures entreprises « socialement responsables ».
L’engagement des sociétés dans le Dialogue entre Parties Prenantes spécifique à une
société offre l’opportunité d’une gestion axée sur la relation-client à travers un échange
direct avec les clients. Cet échange peut s’avérer très important car permettant à la
société d’élaborer, à temps, des stratégies qui correspondent aux exigences des clients.
Cet échange avec les membres de la chaîne de valeur ajoutée tels que les producteurs
ou commerçants participant aux Dialogues entre Parties Prenantes offre une oppor-
tunité supplémentaire d’un développement de marché à long ou court terme, ainsi
qu’une gestion du risque et de la conformité.
Pour le secteur privé, les Dialogues entre Parties Prenantes peuvent présenter un
risque s’il n’y a aucune retombée du dialogue et que la société ou l’association est
accusée de ne contribuer qu’ « en parole » à l’engagement des parties prenantes. Un
autre risque possible est le fait que les Dialogues entre Parties Prenantes requièrent
un investissement en temps ce qui peut être perçu par la direction comme étant
économiquement inefficient.
Partie Raison d’être Intérêt dans le Dialogue Modèles de prise de Risques du Dialogue entre
Prenante entre Parties Prenantes décision Parties Prenantes
Société • Orientation éthique, • Etre capable d’influencer • Lents, participatifs (du • Risque de compromettre
Civile orientation des valeurs l’ « ennemi », ex. sociétés fait de leur hétérogénéité, réputation auprès des
• Plaidoyer au nom des privées, organisations du de l’approche participa- groupes d’intérêt pour
groupes (vulnérables) sans secteur public tive, des ressources avoir parlé aux
voix, l’environnement, • Opportunités supplémen- limitées) « ennemis »
etc. taires de plaidoyer • Analytique : Recherche • Perte de la face, être perçu
• Emergence de ce qui est • Davantage d’efficience et comme élément clé de la par les membres comme
perçu comme inconduite d’efficacité dans l’atteinte prise de décision des « vendus »
des autres secteurs (privé, des objectifs organisation- • Loyauté envers les valeurs • Conflits internes
public), observateur, nels (sociaux, développe- et les principes de • Perte de fondement :
dénonciateur mentaux, environnemen- l’organisation campagne, plaidoyer
• Campagne taux, droits humains, etc.)
• Danger de ralliement
• Perte de soutien financier
Secteur • Orientation de valeur • Opportunité de créer une • Lents, bureaucratiques, • Risque de compromettre
Public relative à la loi et à l’ordre base plus large pour les hiérarchisés la réputation
• Conception et respect des restrictions publiques • Politiques : Processus de • Parler à des groupes plus
règles et réglementations nécessaires consultation interne sont radicaux
• Respect des règles et pro- • Efficience accrue par le essentiels • Trop soutenir certaines
cédures internes biais de la remontée d’in- • Loyauté envers la loi et sociétés du secteur privé
formations des parties l’ordre
• Approche bureaucra- • Aller au-delà du mandat
prenantes
tique : préservation des • Agir pour le bien de tous de représentant du
traditions, processus, pro- • Besoin de trouver des gouvernement
cédures, structures + ou alliés pour atteindre des
mécanismes, conservateur objectifs (du fait égale-
et pas nécessairement ment de la baisse de
innovant ou propice au pouvoir)
changement • Mise en œuvre de stan-
dards et comportements
volontaristes
• Efficience accrue dans la
mise en œuvre de services
publics et
développementaux
Secteur • Orientation profit, • Gestion de la réputation : • Rapides, limités par le • Risque d’être économi-
Privé loyauté à l’analyse de se forger une réputation temps, peu de patience, quement inefficient au
rentabilité pour avoir été ouvertes participatifs ou hiérar- sein de sa propre société –
• Liée par la stratégie de la aux Dialogues entre Par- chiques, dépendants de la difficulté à faire valoir
société ties Prenantes culture organisationnelle l’analyse de la rentabilité
• Dépendantes des indica- • Se tailler une réputation • Loyauté au modèle • Risque d’être accusé
teurs de performance, des de société « pionnière » de d’entreprise de contribution « en
analyses boursières questions spécifiques • NB : Différences entre paroles », si aucune
• Gestion de la conformité associations d’hommes retombée du Dialogue
• Efficience et exécution
d’affaires (souvent dans les entre Parties Prenantes
stratégie en premières • Gestion de la relation
lignes client partenariats entre mul-
tiples parties prenantes) et
• Obligation d’innover • Développement de
sociétés individuelles ;
marché à court et à long
entre sociétés de pays
termes
développés et pays sous-
• Gestion du risque développés ; entre sociétés
privées et sociétés cotées à
la bourse
53
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
vue très controversés. Telle une balustrade, l’architecture du processus peut être consi-
dérée comme un socle qui maintient un ensemble complexe d’acteurs, relativement
stable, au sein d’un cadre d’action compréhensible par tous. Elle aide à prévenir le
chaos, mais laisse aussi une certaine dose de liberté aux différentes formes de commu-
nication que nécessitent les Dialogues entre Parties Prenantes. Plus il y a des risques
de difficultés, de conflits et de divergences d’intérêts entre les parties prenantes, plus
il y a lieu de renforcer la structure de l’architecture du processus. L’architecture du
processus garantit un minimum de certitude nécessaire pour un Dialogue entre Parties
Prenantes qui, de plus se déroule dans un environnement complexe et incertain, tant
pour les initiateurs et les organisateurs que pour les parties prenantes elles-mêmes.
En outre, elle aide les participants à développer un sentiment de cohésion, les oriente
et leur évite de s’engager dans des interventions stériles. L’architecture du processus
comprend également la conception de la stratégie de communication interne et
externe ainsi que la planification et la conception du calendrier des événements, des
réunions et des ateliers.
54
chapitre 2
Phase 3 Mise en œuvre et gestion Mettre en œuvre des activités ou des recom-
mandations choisies de façon consensuelle.
Créer et communiquer des exemples de
changement.
Evaluer le progrès et les résultats atteints.
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
Le modèle de changement dialogique se fonde sur la vieille expérience humaine du
dialogue. Il considère que la création d’une intelligence collective se fait par le biais
d’un dialogue structuré dans une sphère moderne d’engagement des parties prenantes.
Au sein des quatre Phases du Dialogue entre Parties Prenantes ; se trouve une mine
de connaissances sur les processus de communication transformative. Le modèle
expliqué offre également les éléments qui doivent être pris en compte pour favoriser ➲ Chapitre 3,
l’échange dialogique et en même temps orienter le dialogue vers l’atteinte de résultats. 3.1 Comment accéder
Le succès des Dialogues entre Parties Prenantes repose sur une bonne conception au dialogue, page 84
➲ Chapitre 5,
et une mise en œuvre de processus dialogiques orientés vers les résultats. Le modèle
Ressources :
offre donc une approche intégrée, en combinant une méthodologie de changement, 5.6 Améliorer le
à la réflexion et à des compétences dialogiques. Ses principes directeurs se basent dialogue : l’art de penser
sur les pratiques dialogiques suivantes : exprimer, écouter, respecter et suspendre. ensemble, page 129,
Le modèle de changement dialogique permet de développer une planification bien 5.7 Les Dialogues
entre Parties Prenantes
structurée, et orientée vers les résultats. Il permet également de porter une attention
et l’émergence
particulière aux détails importants qui peuvent être à l’ origine de la réussite ou de de l’intelligence
l’échec d’une initiative. Il signale pour chacune des quatre phases, les aspects sur collective, page 136,
lesquels il faut porter une attention particulière, et suggère des questions clés pour 5.8.2 Les pratiques
bien mener la réflexion sur un sujet donné. dialogiques, page 145
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 57
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
➲ Chapitre 5, Le dialogue informel offre un terrain propice pour détecter des possibilités et des
Ressources : opportunités. Cette occasion encourage les personnes à façonner une initiative et à
5.5 Les Dialogues entre s’engager par la conversation à sa mise en œuvre. La création d’un climat de confiance
Parties Prenantes, une et de résonance ainsi que l’appel au dialogue et au changement sont les aspects fon-
voie vers le Leadership
damentaux de la Phase 1. La qualité du processus d’engagement est donc l’élément
Collectif, page 127
clé dans la Phase 1. Une bonne gestion des relations et une meilleure compréhension
du contexte sont essentielles à la réussite du processus. Il est important d’assurer
la bonne compréhension de l’objectif visé, par autant de personnes que possible,
et en particulier par les acteurs les plus importants pour le succès de l’initiative en
question et ceux qui doivent nécessairement s’engager de façon active. Les structures
formelles, les accords, ou les procédures définies dans le cadre des Dialogues entre
Parties Prenantes ne sont pas une priorité à ce stade. En effet, la création prématurée
de telles structures pourrait empêcher une idée ou initiative de mûrir car ce genre
de structure se développe souvent selon une dynamique qui lui est propre. Elle peut
également inhiber la créativité, car les acteurs qui n’ont pas été impliqués dès le début
du processus peuvent penser qu’on essaie de leur imposer ces structures.
Lors de la Phase 1, il est crucial de renforcer la qualité et les relations entre les dif-
férentes parties prenantes afin de bien préparer la formalisation et la mise en œuvre
du processus de Dialogue entre Parties Prenantes durant la Phase 2. Le succès à long
terme repose fortement sur la conception appropriée et flexible des activités de la
➲ Chapitre 5, Phase 1. La mise en place d’un groupe central qui agit en tant que Container stable
Ressources : est essentielle à cette étape du processus : il s’agit d’un groupe de personnes dévouées,
5.9 Inciter les parties qui comprend idéalement des acteurs importants et qui contribue à faire avancer le
prenantes à s’engager :
Dialogue entre Parties Prenantes (voir l’encadré ci-dessus sur le bon Container pour
bâtir un container pour
le changement, page 150, impulser le changement). La durée de la Phase 1 du Dialogue entre Parties Prenantes
5.10 Les pièges du est de deux mois à plus d’un an, selon le délai et les efforts nécessaires pour la mise en
processus d’engagement, place du processus d’engagement, et de consultation de toutes les parties prenantes
page 154 dans un système complexe.
58 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
Comprendre le contexte, les différents points de vue des parties prenantes, les engager dans des
conversations préparatoires, inciter la motivation à l’action, plaider en faveur du changement.
Durée D’un délai de 2 mois au minimum pour les dialogues singuliers ou avec une seule partie prenante,
à plus d’une année pour les Dialogues entre Parties Prenantes axés sur la collaboration pour la
mise en œuvre d’une initiative.
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 59
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
60 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 61
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
62 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
L’idée de créer une norme de qualité prend forme quand des personnes se réunissent
à plusieurs reprises pour discuter de questions similaires de sujets spécifiques au café
et de questions de durabilité. Les représentants de l’industrie du café ont reconnu la
nécessité cruciale de s’orienter vers une forme de production plus durable Au fil des
conversations intenses, l’idée est née d’élaborer une norme de base pour la durabilité
d’un marché populaire de café vert.
Les discussions informelles qui se sont tenues lors de la Phase 1 ont aidé à définir
les questions contextuelles générales, recenser les acteurs impliqués, et identifier les
parties prenantes ayant un intérêt particulier. Par ailleurs, la consultation régulière
avec les parties prenantes a aidé à faire la lumière sur d’éventuels sujets de conflit et a
permis d’identifier les défis majeurs dans le secteur du café. Cette phase porte prin-
cipalement sur la création de relations constructives, l’identification des possibilités
de coopération future et la construction d’un conteneur initial solide qui pourrait
prendre la responsabilité de faire avancer le projet. La mise en place prématurée de
structures formelles ou d’obligations aurait créé de fausses attentes et soulevé des
critiques. Une telle situation aurait ralenti le processus d’exploration. A ce stade, il
est beaucoup plus important de cultiver le sentiment d’appropriation chez les parties
prenantes qui sont activement impliquées dans le projet, – à la fois pour le processus
et l’élément moteur qui le soutient.
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 63
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
64 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
Clarifier les objectifs et l’engagement, mettre en place les ressources, créer des accords formels,
planifier le processus et la mise en place conjointe.
Durée 1 jour (atelier) à plusieurs mois (séquence d’ateliers) : réunions, ateliers, conférences avec des
parties prenantes nécessaires.
Résultats Selon la forme et l’objectif du Dialogue entre Parties Prenantes, tout ce qui démontre un enga-
attendus gement et permet à la structure d’aller de l’avant, par exemple :
• Recommandations et clarté de leur utilisation
• Accords de collaboration
• Plan de projet ou d’activité
• Accords relatifs aux procédures de mise en œuvre
• Structures formelles de direction du processus (ex. comités, groupes de travail des experts,
etc.)
Difficultés ou • Signature précipitée d’accords et de feuilles de route sans engagement opérationnel avéré de la
erreurs les plus part des partenaires impliqués
courantes • Absence d’un problème conjoint ou d’un diagnostic situationnel comme base de planification
conjointe de processus
• Conception de processus non convenue conjointement mais définie par une partie
• Trop forte concentration sur les questions techniques/juridiques/structurelles, plutôt que sur la
mise en place d’une collaboration et d’un dialogue (gestion de processus, gestion de la relation,
instauration de la confiance)
• Prise en compte insuffisante des règles, des réglementations et des procédures existantes
Tester votre Toutes les parties prenantes ont-elles une compréhension commune des buts fixés ? ✔
niveau de
préparation : Avons-nous suffisament pris en compte les points de vue des parties prenantes ? ✔
à approfondir
Avons-nous fait une analyse conjointe, avec toutes les parties prenantes, de la situation
voir Phase 2 :
actuelle ? ✔
pp 66-69
Avons-nous créé un cadre propice pour la rencontre participative (contexte, programme,
espace) qui met en exergue l’engagement et l’appropriation ? ✔
Avons-nous généré suffisament un soutien de haut niveau (parrainage) ? ✔
Avons-nous consolidé les résultats dans une forme d’accord appropriée ? ✔
Avons-nous convenu des rôles et des responsabilités supplémentaires pour la mise en œuvre ? ✔
Avons-nous développé un plan réaliste de mise en place et de suivi des rencontres ? ✔
Avons-nous documenté, de manière transparente, les résultats, les accords et les
planifications ? ✔
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 65
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
66 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 67
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
68 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 69
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
70 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
Mettre en œuvre des activités convenues ou recommandées, créer des modèles de changement,
évaluer des progrès et des résultats.
Durée D’un délai de plusieurs mois à plusieurs années, selon la question qui se pose, avec des séances
d’étude régulières en présence de toutes les parties prenantes nécessaires.
Résultats Selon la forme et l’objectif du Dialogue entre Parties Prenantes et le domaine de mise en œuvre :
attendus • Présentation de modèle de succès
• Etapes clés franchies
• Rapports d’exécution de projets
• Communication publique et couverture médiatique
• Sytèmes de suivi établis
Niveau de Toutes les parties prenantes ont-elles une compréhension commune des buts ? ✔
préparation
Avons-nous identifié les domaines dans lesquels nous pouvons obtenir plus facilement
Voir Phase 3
des expériences réussies ? ✔
Le plan de mise en œuvre est-il mis en place et sera-t-il maintenu ? ✔
Avons-nous convenu des règles de communication interne et externe avec toutes les
parties prenantes ? ✔
Avons-nous conçu des actions destinées à renforcer les relations et la confiance ? ✔
Pouvons-nous présenter des résultats positifs et avons-nous trouvé la façon adéquate
de célébrer les réussites ? ✔
Disposons-nous d’un système de suivi des progrès et de la qualité des processus du
dialogue ? ✔
Avons-nous mené une évaluation continue des besoins en renforcement de capacités ? ✔
Avons-nous inclus de nouvelles parties prenantes, si cela s’avère nécessaire ? ✔
Disposons-nous d’un mécanisme de réunions de revue régulières avec toutes les parties
prenantes impliquées ? ✔
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 71
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
➲ Chapitre 3,
Durant la phase de mise en œuvre, les Dialogues entre Parties Prenantes requièrent une
La communication structure suffisante et une attention particulière en ce qui concerne la base de valeur,
dans les Dialogues la gestion relationnelle et la clarté du but. Ils peuvent se servir des outils de gestion
entre Parties de projets, de la planification opérationnelle et des protocoles d’ateliers familiers à la
Prenantes, page 83, plupart des institutions. De fréquentes séances d’étude s’imposent, afin de maintenir
➲ Chapitre 5, l’engagement des parties prenantes. La fréquence de telles rencontres dépend de la
Ressources :
situation donnée et du type de Dialogue entre Parties Prenantes. Les Dialogues entre
5.12 Le rôle de la
communication dans Parties Prenantes les plus complexes requièrent souvent un support en secrétariat,
les quatre phases des aux fins organisationnelles. Un bureau peut être logé dans une organisation jouissant
Dialogues entre Parties d’une confiance mutuelle ; il est choisi par les représentants de différents groupes de
Prenantes, page 156 parties prenantes, ou délocalisé auprès d’une organisation interne.
En outre, une communication continue relative au progrès revêt une importance
capitale en Phase 3, dans le but de savoir, rendre le processus aussi transparent que
possible pour toutes les parties prenantes. Cela peut prendre la forme d’un bulletin,
de rapports de réunion réguliers ou de mises à jour régulières destinés aux parties
prenantes. Le respect de politiques de communication convenues contribue à réins-
taurer la confiance. Les Dialogues entre Parties Prenantes constituant des systèmes
fragiles, une communication transparente et fiable peut servir de facteur stabilisant.
La Phase 3 constitue un défi de taille pour le groupe central qui est chargé de mener
de l’avant une initiative favorable à l’avancement. Une pression extrême est exercée
sur ce groupe afin qu’il produise des résultats. Conscient de cela, le groupe central
peut réagir négativement aux « perturbations » ou percevoir les critiques comme
des « actions correctives ». Plus le groupe central réussit à développer sa capacité
de réfléchir sur son rôle et sur sa relation avec le système dans sa globalité, mieux il
pourra gérer la complexité croissante. La critique constructive peut être facilement
intégrée dans le processus et de manière plus transparente. Toutefois, le processus de
mise en œuvre pourrait être ralenti temporairement s’il existe des points à clarifier.
C’est également durant cette phase que des questions sur l’inclusion et sur l’implica-
tion de nouveaux acteurs pourraient refaire surface, d’où la nécessité de prévoir des
mécanismes d’inclusion des parties prenantes, surtout lors des dialogues complexes.
Les dispositions relatives à une planification claire du processus sont essentielles lors
de la Phase 3 pour la promotion d’une réelle coopération et d’une communication
transparente. Pendant la phase de mise en œuvre, les Dialogues entre Parties Prenantes
requièrent une architecture du processus transparente ainsi qu’une série d’ateliers,
d’évènements, de réunions d’experts, de groupes de travail, etc.
72 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 73
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
74 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 75
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
76 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
Amener le dialogue à un niveau supérieur, élargir et reproduire les activités participatives, et créer
des structures de longue durée pour le changement.
Résultats Selon la forme et l’objectif du Dialogue entre Parties Prenantes et le domaine de la mise en œuvre :
attendus • Elargir le but et la participation des parties prenantes
• Institutionnaliser une forme de dialogue réussie
• Utiliser l’expérience acquise dans le dialogue pour un autre processus
Difficultés ou • Mise en place incomplète d’un Container permettant d’élargir, de reproduire et d’institution-
erreurs les plus naliser les activités
courantes • Insuffisances dans le processus d’engagement devant permettre l’intégration de nouvelles parties
prenantes
• Insuffisance de l’attention accordée à la nécessité de créer des structures de gestion instution-
nalisées et professionnelles
• Insuffisance des efforts pour intégrer le but/le contenu/les objectifs dans les institutions
participatives
• Des exemples de réussite isolés, plutôt que des solutions à l’échelle du système
• Insuffisance du réajustement des stratégies à la nouvelle situation
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 77
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
78 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 2
2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes 79
GARANTIR LA REUSSITE DES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
le but et la fonction du Dialogue entre Parties Prenantes, ainsi qu’une vision du futur
qui soit constante afin de trouver l’équilibre nécessaire dans un espace suffisamment
large pour favoriser la créativité, et pour permettre la création d’une structure ou
d’une organisation. Pour maintenir un degré de motivation élevé, ces structures de
gestion institutionnalisées doivent également servir d’espace de réflexion et d’appren-
tissage pour aider à surmonter les crises et à garder à l’esprit le but initial du projet.
L’un des plus gros défis de la Phase 4 est le renouvellement constant de « l’esprit de
changement » d’une initiative. Il peut s’avérer utile à ce stade de rappeler l’approche
utilisée lors de la Phase 1, et en même temps d’adapter les processus de création de
la confiance et de la volonté de changement.
80 2.2 Les différentes phases dans les Dialogues entre Parties Prenantes
LA COMMUNICATION DANS LES DIALOGUES
ENTRE PARTIES PRENANTES
LA COMMUNICATION DANS LES DIALOGUES chapitre 3
ENTRE PARTIES PRENANTES
Il est essentiel, dans le Dialogue entre Parties Prenantes, que chaque institution ou ➲ Chapitre 5,
chaque personne impliquée dans le processus puisse voir la valeur ajoutée de son Ressources :
engagement dans le dialogue. La « valeur de l’engagement » peut varier d’un par- 5.9 Inciter les parties
prenantes à s’engager :
ticipant à l’autre. Elle peut être transparente ou non, elle peut être ouverte ou non.
bâtir un container pour
L’existence ou le développement d’un but commun est souvent un important facteur le changement, page 150,
de réussite. La poursuite du dialogue est compromise si la « valeur de l’engagement » 5.10 Les pièges du
diminue ou si le but commun devient imprécis. processus d’engagement,
Parfois, ni la valeur de l’engagement, ni le but commun ne sont clairement définis au page 154,
5.11 Comprendre la
début du processus. Tous deux se développent au fil du temps, mais pas nécessairement
nécessité d‘aborder
d’eux-mêmes car ils ont besoin d’une attention permanente. Au cours du Dialogue les différentes parties
entre Parties Prenantes, les intérêts personnels, les différents degrés de pouvoir et prenantes de manière
les tentatives unilatérales d’influence sur le processus sont gérés en commun. Ceci différente, page 155
s’applique également aux conflits et aux crises. Les Dialogues entre Parties Prenantes
sont des processus fragiles qui dépendent souvent de la capacité de l’initiateur, du
coordonnateur ou du facilitateur à bien les gérer.
Une fois qu’un participant s’implique davantage dans le processus de Dialogue entre
Parties Prenantes au lieu d’être simple observateur critique, son intérêt dans la réussite
du projet se renforce. C’est seulement à ce moment qu’il devient plus important de
parvenir à des accords, malgré les divergences et les opinions parfois contradictoires.
La clarification de l’objectif est un processus continu qui ne se fait pas de façon
ponctuelle. A ce stade, le renforcement de la vision est crucial pour l’harmonie au
sein d’un groupe diversifié.
83
LA COMMUNICATION DANS LES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
Ce moment est opportun pour concilier des intérêts divergents : l’unité règne dans
le monde ! Le sens de la responsabilité collective est au plus haut point quand les
gens se rendent compte que leur réflexion n’était pas assez profonde. Une plus grande
compréhension de la complexité du processus et de la cohérence de l’ensemble permet
➲ Chapitre 5, de réfléchir les positions inflexibles et de s’occuper du bien commun. Il devient
Ressources : alors plus facile d’arriver à un consensus pragmatique. C’est également à travers un
5.3 Les Dialogues dialogue dynamique que se crée un réseau de personnes intéressées et engagées à
entre Parties Prenantes réaliser un objectif commun, et que se nouent de bonnes relations. Ce réseau permet
et les théories du
de mettre en place un filet de sécurité qui apporte un soutien au processus durant
changement, page 122,
5.4 Les Dialogues entre les périodes de haut et de bas, les crises et leur résolution, les défis et les réussites.
Parties Prenantes et les Dans les Dialogues entre Parties Prenantes participatifs, ce réseau de relations insuffle
différentes dimensions du plus d’énergie dans le groupe, encourageant ainsi un plus grand nombre de parties
changement, page 124 prenantes à rejoindre l’initiative.
Les Dialogues entre Parties Prenantes réussissent quand :
• Les participants au dialogue s’engagent à la responsabilité collective pour un
changement au niveau mondial ou local ;
• Tous les acteurs impliqués dans le processus sont prêts à communiquer ensemble
et à coopérer, au-delà de leurs croyances, et leurs conceptions du monde et leurs
points de vue politiques ;
• Toutes les parties prenantes sont connectées entre elles et sont engagées à atteindre
un but global (contribuer à un bien commun) qui transcende les intérêts d’un
groupe particulier ;
• Le processus de changement est mené de façon collective.
➲ Chapitre 5,
➲ La prise de position par le dialogue
Ressources :
Le dialogue est un moyen différent de s’intégrer dans le monde dont la qualité de 5.5 Les Dialogues entre
présence est l’élément central. C’est une manière de vivre dans le monde, qui aide Parties Prenantes, une
les autres à faire sortir ce qu’il y a de mieux en eux. Appliqué au sein d’un groupe voie vers le leadership
de personnes, il devient la pierre angulaire d’une approche pour un important chan- collectif, page 127,
gement de système. La négociation vise à trouver un compromis entre des parties 5.6 Améliorer le
prenantes dont les opinions divergent alors que le dialogue cherche à améliorer la dialogue : l’art de penser
compréhension d’un sujet particulier qui servira de base pour développer une pensée ensemble, page 129,
et une action collectives. Par conséquent, le dialogue est le fondement du Leadership 5.8 Développer
la compétence
Collectif pour un monde plus durable.
dialogique, page 137
La pratique du dialogue est aussi vieille que l’espèce humaine. C’est l’art de discuter
ensemble. Cet échange produit un flux d’informations entre des personnes. On peut
dire que c’est « l’art de réfléchir ensemble »7 pour atteindre le progrès à travers la com-
préhension des différences, dans le respect mutuel. Les personnes ayant l’expérience
des dialogues estiment souvent qu’elles ont redécouvert pendant les réunions, les
conférences et les séminaires une chose qui semblait être perdue dans les conversations
quotidiennes, une chose absente dans la plupart de nos échanges. Le dialogue permet
aux individus de parler de leurs différences et d’en tirer profit par le développement
de la pensée et de la réflexion collective, qui favorise le questionnement dans un
contexte où des tensions et des conflits peuvent survenir.
7
Voir aussi Isaacs, 1999
3.2 Le rôle des facilitateurs dans les Dialogues entre Parties Prenantes
L’approche dialogique du changement est basée sur le principe que la connectivité,
la coopération et la communication sont essentielles à la création de lendemains
meilleurs et durables. L’invite à intégrer des perspectives multiples est perçue comme
la pierre angulaire pour le développement conjoint d’une initiative en faveur du bien
collectif. Diriger est la principale tâche du facilitateur d’un Dialogue entre Parties
Prenantes, quoique ce terme ait un sens différent de celui traditionnellement perçu
par les organisations et soit très loin du modèle de leadership héroïque ou hiérar-
chique. Les facilitateurs du Dialogue entre Parties Prenantes initient et soutiennent
le « changement » pour le meilleur dans un contexte qui dépasse les limites de leurs
propres organisations.
Le facilitateur de Dialogue entre Parties Prenantes est une personne qui, en collabora-
tion avec d’autres acteurs, initie, coordonne, convoque, facilite et/ou met en œuvre des
Dialogues entre Parties Prenantes.
Les facilitateurs de dialogue sont des personnes qui s’engagent, avec des parties pre-
nantes différentes, à collaborer et à communiquer de façon constructive et orientée
vers les résultats. Ils peuvent appartenir à un groupe de parties prenantes ou à l’entité
principale chargée de faire progresser le processus de dialogue. En tant que tel, ils ne
sont pas tenus à faire preuve de neutralité envers le but à atteindre : ils ont le droit
de prendre position sur une question donnée. Toutefois, les facilitateurs doivent être
ouverts aux autres perspectives des différentes parties prenantes et, si nécessaire, faire
la médiation entre les différents intérêts et assurer que les différents points de vue ont
été entendus et pris en compte.
La facilitation de dialogue peut être considérée comme le soutien apporté à une
intervention collective pour son intégration dans un système complexe. En ce
sens, les facilitateurs de dialogues sont les gardiens du changement. La facilita-
tion peut largement contribuer au maintien d’une vision collective, et pourrait
aboutir à une mise en œuvre conjointe. Pour ce faire, une prise de conscience
de la situation, des réajustements fréquents, une excellente communication ainsi
qu’une introspection profonde sont nécessaires. Les facilitateurs du Dialogue
entre Parties Prenantes encouragent la communication, exploitent la créativité
des participants et cultivent les relations entre les différents acteurs du processus.
Ils le font de façon très serviable et avec une attitude axée sur la performance. Il
s’agit aussi d’un art du leadership qui permet de rester concentré sur l’objectif
86 3.2 Le rôle des facilitateurs dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 3
Développer la prise de conscience L’accent est mis sur la prise de conscience de soi
et la prise de conscience des systèmes (person-
nels, interpersonnels, organisationnels) ou sur la
dynamique qui existe dans ces systèmes. La prise
de conscience permet un meilleur choix et une
plus grande flexibilité ; elle cultive l’humilité et
aide les individus à agir de manière plus résolue
et plus efficace.
➲ Chapitre 5,
La capacité de faciliter un dialogue est une compétence importante pour la réussite Ressources :
des efforts de développement durable. Elle aide les personnes impliquées dans des 5.3 Les Dialogues
projets, des équipes et des réunions de parties prenantes à atteindre des objectifs entre Parties Prenantes
communs. Elle permet également de rester concentré sur le but recherché durant les et les théories du
changement, page 122,
périodes de crise, d’exploiter les conflits de manière productive, de savoir les questions
5.4 Les Dialogues entre
à poser ou les actions à entreprendre quand les choses ne progressent pas, d’accéder Parties Prenantes et les
à l’intelligence collective et d’inventer de nouvelles possibilités qui font ressortir ce différentes dimensions du
qu’il y a de mieux chez les participants. changement, page 124
3.2 Le rôle des facilitateurs dans les Dialogues entre Parties Prenantes 87
LA COMMUNICATION DANS LES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
Les facilitateurs du Dialogue entre Parties Prenantes savent que l’action de changement
est toujours précédée par l’idée de changement. Ils apprennent à se familiariser avec
un système d’acteurs complexe, par la prise de conscience des différences qui existent
dans le groupe et par le développement de l’art de la communication qui renforce
la pensée collective. Les facilitateurs de dialogue savent mesurer si les participants
parlent sérieusement, si les relations se développent assez pour changer la manière
de penser, et si la tolérance et le degré de compréhension entre les différentes par-
ties prenantes ont augmenté. La vision, le sens des valeurs et la direction à prendre
s’approfondissent s’ils se produisent dans un espace collectif. Par conséquent, l’une
des tâches les plus importantes dans la facilitation est la création d’un « espace » de
communication permettant aux gens de bien communiquer ensemble tout en créant
de nouvelles réalités.
La réussite des Dialogues entre Parties Prenantes dépend largement des initiatives
de certaines personnes. Le rôle des facilitateurs de dialogues est d’être une sorte de
« courtier » entre les différentes perspectives et les points de vue des acteurs impliqués
dans le processus. Cela requiert une nouvelle forme de leadership qui sort du cadre
des modèles traditionnels de gestion héroïques ou hiérarchiques.
88 3.2 Le rôle des facilitateurs dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 3
• Ils prennent toujours en considération les différents points de vue, ont une
manière constructive de faire face à la résistance et sont capables de neutraliser
les situations difficiles. Ils organisent un dialogue structuré et incitent les par-
ticipants à atteindre l’objectif global.
Les facilitateurs de Dialogue entre Parties Prenantes jouent un rôle de premier plan dans
les initiatives qui ciblent spécifiquement les changements d’ordre social ou mondial,
en aidant un groupe de parties prenantes diverses à développer le sens du Leadership
Collectif à travers une responsabilité collective plus accrue. Ils garantissent que les
différents acteurs qui participent à une initiative de changement restent engagés à
l’atteinte de l’objectif commun et ils aident à établir la cohérence nécessaire au sein
d’un groupe pour trouver de nouvelles solutions.
En outre, les facilitateurs de dialogue sont conscients qu’il y aura toujours un certain
degré de méfiance, d’indifférence et de prise de position lorsque les parties prenantes ne
sont pas habituées à travailler ensemble dans un environnement diversifié et complexe,
dans le cadre de la collaboration sur une initiative de changement. L’utilisation de ces
facilitateurs est donc un élément essentiel dans le Dialogue entre Parties Prenantes,
pour établir et maintenir une culture de concertation et de collaboration véritable.
Leur rôle est de veiller à ce que le degré d’engagement de tous les acteurs impliqués
reste suffisamment élevé.
Les capacités en facilitation de dialogue sont une compétence clé pour les personnes
qui initient, coordonnent et mettent en œuvre des dialogues multipartites. Les faci-
litateurs de Dialogue entre Parties Prenantes doivent développer leurs compétences
conceptuelles et communicatives pour mieux soutenir le processus de changement
dans les systèmes complexes. Cependant, tous les facilitateurs de Dialogue entre Parties
Prenantes ne doivent pas forcément être des professionnels en facilitation d’atelier.
En effet, ces derniers peuvent être spécifiquement utilisés lors de la préparation et la
mise en œuvre de grands événements de Dialogue entre Parties Prenantes.
3.2 Le rôle des facilitateurs dans les Dialogues entre Parties Prenantes 89
LA COMMUNICATION DANS LES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
90 3.2 Le rôle des facilitateurs dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 3
Chacun de ces niveaux de communication exerce une influence directe sur le proces-
sus du Dialogue entre Parties Prenantes et par conséquent, sur les résultats de celui
ci. Une communication régulière et véritable est indispensable à l’instauration de
la confiance. En effet, le manque de confiance mène à des retards, et dans certains
cas peut également nuire à la coopération. La communication de qualité permet
« d’huiler » la mise en place du processus d’instauration d’une cohésion suffisante
entre des parties prenantes diverses et qui sont parfois en conflit ou qui se méfient
les unes des autres. Elle permet de surmonter des situations difficiles et d’instaurer
➲ Chapitre 5,
un sentiment d’appartenance à un projet complexe. Le groupe central, en sa qualité
Ressources :
de bon Container, doit nécessairement développer une compétence dialogique pour 5.9 Inciter les parties
trouver une forme de communication interne adéquate et efficiente, qui inspire la prenantes à s’engager :
confiance, qui encourage un sentiment de Leadership Collectif et favorise une col- bâtir un container pour
laboration peu compliquée et informelle. le changement, page 151
De même, le groupe central doit créer une bonne communication avec les acteurs
et s’assurer que toutes les parties prenantes sont d’accord sur la forme de communi-
cation externe à utiliser.
Les paragraphes suivants mettent en évidence des aspects importants de la commu-
nication dans les Dialogues entre Parties Prenantes.
3.3 Les différents niveaux de communication dans les Dialogues entre Parties Prenantes 91
LA COMMUNICATION DANS LES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
92 3.3 Les différents niveaux de communication dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 3
LE SYSTEME PARTICIPATIF
3.3 Les différents niveaux de communication dans les Dialogues entre Parties Prenantes 93
LA COMMUNICATION DANS LES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
94 3.3 Les différents niveaux de communication dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 3
Les niveaux de communication dans les Dialogues entre Parties Prenantes : la communication interne
La communication interne se réfère à une communication entre les acteurs ou les institutions directement
impliqués dans le Dialogue entre Parties Prenantes et les personnes et les institutions qu’ils représentent.
Recommandations Objectifs
La communication au sein du groupe central • Etablir des liens de confiance
• S’assurer que les membres du groupe central reçoivent une • Maintenir l’engagement du groupe central
information complète sur toutes les questions pertinentes • Montrer la fiabilité
• Faire une planification conjointe du processus de Dialogue • Renforcer le climat de confiance
entre Parties Prenantes • Transformer le groupe central en bon Container
• Tenir des réunions formelles ou informelles (ou des pour le changement
téléconférences)
• Mettre l’accent sur le team-building/l’établissement des
relations
• Cultiver la communication informelle
• Garantir la réflexion collective
La communication entre le groupe central et les parties • Renforcer la crédibilité à travers la transparence
prenantes participantes • Etablir des liens de confiance
• S’assurer que toutes les parties prenantes essentielles • Encourager la remontée d’information (feedback)
peuvent suivre et voir le progrès • Maintenir les parties prenantes engagées et sur la
• S’assurer de la bonne communication et de la justification bonne voie
adéquate des changements dans le processus • Montrer la fiabilité
• S’assurer que les parties prenantes sont régulièrement • Renforcer le climat de confiance
informées (rapports d’état d’avancement, bulletins d’infor-
mation, compte-rendu de réunion, etc.)
• Créer des cadres appropriés pour les réunions face-à-face
ou les téléconférences
• Encourager l’établissement des relations durant les réunions
• S’accorder sur la forme et la séquence de la communication
et de l’information entre les parties prenantes participantes
La communication entre les parties prenantes partici- • Gagner le soutien de la direction générale dans les
pantes et leurs institutions institutions de parties prenantes
• Prendre en compte les différents besoins en information • Renforcer la crédibilité des Dialogues entre Parties
des différents groupes de parties prenantes Prenantes
• Fournir l’information sous des formes différentes (ex. • Montrer que le temps des participants est bien utilisé
information succincte et directe pour le secteur privé, sous
forme de rapports pour le secteur public, information sur
le contexte pour la société civile)
• Si requis et autorisé, laisser le groupe central apporter son
soutien en présentant les rapports d’état d’avancement ou
les informations clés aux institutions des parties prenantes
La communication entre le groupe central et les partisans • S’assurer du soutien des partisans de haut niveau
de haut niveau
• Tenir les partisans de haut niveau informés des résultats
atteints
• Tenir les partisans de haut niveau engagés et leur faire jouer
un rôle important durant les réunions de parties prenantes
3.3 Les différents niveaux de communication dans les Dialogues entre Parties Prenantes 95
LA COMMUNICATION DANS LES DIALOGUES ENTRE PARTIES PRENANTES
Les niveaux de communication dans les Dialogues entre Parties Prenantes : la communication externe
La communication externe se réfère à la communication avec le grand public ou avec d’autres parties
prenantes clés qui ne sont pas directement impliquées dans le processus de dialogue.
Recommandations Objectifs
La communication entre les participants au Dialogue • Renforcer la confiance dans le plan d’action
entre Parties Prenantes et les acteurs observateurs • S’assurer que les acteurs externes sont suffisamment
mais qui ne participent pas au processus informés
• Décider avec les parties prenantes participantes de • Présenter le progrès accompli
l’approche appropriée pour communiquer avec les • Renforcer le climat de confiance
acteurs qui ne participent pas au processus
• Partager l’information de façon régulière avec les acteurs
qui sont intéressés, mais qui ne participent pas au
processus
• Etablir des mécanismes pour intégrer le feedback ex-
terne dans les Dialogues entre Parties Prenantes
• Ne pas divulguer l’information à l’extérieur si cela
pourrait installer la méfiance entre les participants au
dialogue
96 3.3 Les différents niveaux de communication dans les Dialogues entre Parties Prenantes
PROMOUVOIR UNE CULTURE
D’APPRENTISSAGE
PROMOUVOIR UNE CULTURE chapitre 4
D’APPRENTISSAGE
Les Dialogues entre Parties Prenantes requièrent la patience et la persévérance. Mais
lorsqu’ils sont bien gérés, ils peuvent aider à installer la stabilité dans les différents
secteurs, une condition nécessaire pour faire face aux défis globaux. Cependant,
tout effort pour initier, pour mettre en œuvre ou pour faciliter les Dialogues entre
Parties Prenantes constitue une intervention dans un système d’acteurs fragile et
parfois controversé. Aussi, une attention particulière doit être portée sur la qualité
du processus, la qualité des relations et l’interaction entre les parties prenantes, mais
également sur la qualité des structures formelles et informelles qui ont été mises en
place pour garantir la réussite des Dialogues entre Parties Prenantes. Ces derniers
se basent sur des principes fondamentaux et peuvent être mis en œuvre suivant une
méthodologie recommandée. Toutefois, il faut savoir qu’il n’existe pas une seule voie
pour réussir un dialogue. En effet, un système d’acteurs complexe ou controversé est
trop imprévisible pour n’être géré que par des mécanismes simples : l’engagement
des personnes impliquées peut aussi influencer le processus.
Une meilleure compréhension de la méthodologie et des instruments peut offrir l’orien-
tation dont les principaux acteurs ont besoin. Il est très utile de développer une culture
d’apprentissage temporel et d’ajustement de la conception des processus. La réflexion
structurée est un élément-clé de l’apprentissage : non seulement pour les principaux
acteurs et pour le groupe central, mais aussi pour le groupe élargi des personnes impliquées
dans un Dialogue entre Parties Prenantes. La réflexion peut être un défi, car les acteurs
les plus engagés sont souvent surchargés de travail et n’ont donc pas assez de temps
à consacrer à la réflexion. Par conséquent, l’élaboration d’une culture d’apprentissage
nécessite une attention particulière dès le début du processus de dialogue. Cette culture
d’apprentissage serait plus facile à intégrer dans la collaboration avec un groupe élargi ➲ Chapitre 2 :
de parties prenantes si le groupe central, agissant comme un bon Container, établit un Création d’un groupe
modèle de réflexion régulière sur le processus et le progrès à accomplir, et considère que central comme
les tâches à mener sont également des opportunités d’apprentissage. container, page 58
4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes ➲ Chapitre 6, Outils :
6.10 Le suivi du processus
Les Dialogues entre Parties Prenantes peuvent être influencés par des facteurs externes dans les Dialogues entre
sur lesquels les initiateurs des dialogues ont peu de pouvoir ; par exemple l’instabilité Parties Prenantes : l’auto-
politique ou les crises économiques. Mais la plupart des facteurs-clés pour le succès évaluation, page 199
des Dialogues entre Parties Prenantes peuvent effectivement être influencés dans une
certaine mesure. Tous ces facteurs peuvent déterminer la qualité d’un Dialogue entre
Parties Prenantes et, éventuellement, son succès. C’est pourquoi il est important de
leur prêter attention pour maintenir la dynamique du processus, pour s’assurer que
les parties prenantes restent suffisamment impliquées et, enfin, pour obtenir des
résultats tangibles ou pour réussir la mise en œuvre.
Les facteurs-clés de succès des dialogues multipartites peuvent différer en fonction
de la forme du dialogue, de son but, ou des parties prenantes impliquées. Toutefois,
il semble qu’un ensemble de facteurs contribue fortement à la réussite du processus,
au cours des différentes formes de Dialogue entre Parties Prenantes. Ces facteurs
sont basés sur l’expérience d’un grand nombre d’experts, et sont résumés ici dans
une forme qui pourrait être utile à d’autres experts.
4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes 99
PROMOUVOIR UNE CULTURE D’APPRENTISSAGE
Les facteurs-clés de succès des Dialogues entre Parties Prenantes sont interdépendants
et se renforcent mutuellement. Ils sont comme un prisme à travers lequel un groupe
d’initiateurs ou d’organisateurs de dialogue peut examiner la qualité du processus
de Dialogue entre Parties Prenantes et identifier les domaines qui nécessitent une
attention particulière. Aucun facteur n’est totalement indépendant de l’autre, car
ils s’influencent mutuellement. Toutefois, ils sont tous des leviers utiles pour l’amé-
lioration de la qualité des processus et, ultérieurement, pour l’impact potentiel du
Dialogue entre Parties Prenantes. L’importance à accorder à chacun de ces facteurs
dépend de la forme et du but du Dialogue entre Parties Prenantes.
Les 8 facteurs-clés de succès des Dialogues entre Parties Prenantes
Leadership et Les Dialogues entre Parties Prenantes constituent des initiatives de changement et de ce fait, ils doivent
parrainage de haut être strictement gérés : non par une seule personne, mais habituellement par un groupe d’initiateurs ou
niveau d’organisateurs. Dans ce contexte, et du fait qu’il n’existe pas de règles de préséance entre parties prenantes,
le leadership est une capacité qu’un groupe central de parties prenantes, en sa qualité de bon Container,
doit développer de façon conjointe. Un soutien de haut niveau est essentiel pour produire un impact.
Cohésion et gestion Le développement d’un sentiment d’appartenance à un effort visant le bien collectif est un facteur qui
des relations fait l’objet souvent de peu d’attention. Les parties prenantes s’engagent quand elles sentent qu’elles font
partie d’un ensemble plus grand. D’où, l’importance de porter une attention particulière aux relations
tout au long du processus de dialogue. Le protocole, les limites et les territoires doivent tous être respectés.
Clarté du but et Les gens ont tendance à s’engager plus sérieusement dans un processus quand ils ont une vision glo-
clarté du processus bale de l’objectif et lorsqu’ils comprennent mieux comment ils peuvent contribuer à un changement
positif. Les Dialogues entre Parties Prenantes peuvent sembler imprévisibles, aussi les parties prenantes
veulent-elles savoir à quoi s’attendre et quand s’y attendre. Maintenir le but à un niveau élevé permet
aux parties prenantes de développer une connexion émotionnelle dans une initiative. De même, une
plus grande clarté dans la planification du processus permet d’assurer un degré minimum de certitude
dont les parties prenantes ont besoin pour rester engagées.
Connaissance et La plupart des Dialogues entre Parties Prenantes s’organisent autour des questions liées au contenu.
compétence L’expertise et l’information doivent être fournies de manière à permettre aux parties prenantes d’avoir
une vision globale de la problématique en question. Par ailleurs, le renforcement des capacités, en par-
ticulier celui destiné aux groupes de parties prenantes les plus faibles, permettra de raffermir leur voix
et d’améliorer la qualité de leur contribution.
Crédibilité La crédibilité comporte différents aspects : la réputation et la position des initiateurs ou organisateurs
de Dialogues entre Parties Prenantes, la transparence dans la communication entre les parties prenantes
impliquées et le public, la fiabilité de la prise en compte des recommandations et des contributions
des différentes parties prenantes, et le niveau de représentation des parties prenantes impliquées dans
le processus.
Inclusion Une perte de crédibilité est notée dans les Dialogues entre Parties Prenantes dans lesquels sont exclues les
parties prenantes importantes. Ceci peut entraîner un manque de confiance parmi les parties prenantes
non impliquées ou réduire l’impact du dialogue. L’intégration des groupes de parties prenantes plus
faibles, mais qui sont intéressés ou affectés, permet de s’assurer que les résultats du dialogue se basent
sur un tableau plus vaste.
Appropriation Les gens sont plus enclins à mettre en œuvre une initiative qu’ils ont aidé à créer. En outre, l’appropria-
tion se développe quand le but du Dialogue entre Parties Prenantes concerne toutes les parties prenantes
impliquées, et que ces dernières sentent que leur contribution a de la valeur. Maintenir l’engagement
des parties prenantes permet d’assurer la réussite d’une initiative. De plus, la participation sincère des
parties prenantes dans la manière dont les contributions sont gérées, dans l’organisation des ateliers et
dans la stratégie de communication, permet de garantir leur appropriation du processus.
Production et Mettre l’accent sur les résultats est un prérequis pour encourager l’engagement des parties prenantes. Il
orientation des est donc important que la planification du processus de Dialogue entre Parties Prenantes fasse toujours
résultats ressortir les résultats tangibles et visibles qui doivent être atteints. Cela peut aller d’un simple accord
pour une autre rencontre à des recommandations documentées, ou d’un plan d’action convenu à un
bilan d’activité sur la mise en œuvre d’une initiative.
100 4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 4
● Le Common Code for the Coffee Community (4C) est une norme de base de
qualité pour la durabilité dans la production de café vert pour le secteur du café. Il
a été mis en place par un groupe de parties prenantes internationales : des produc-
teurs de café des principaux pays producteurs de café, des acteurs du commerce et
de l’industrie du café, des ONG internationales. Ces acteurs ont uni leurs forces
pour élaborer une norme commune et pour définir les conditions de son application.
Cette initiative de parties prenantes a bénéficié du soutien de la Fédération Euro-
péenne de Café, ainsi que des organismes publics Hollandais, Belges, Suisses. Cet
appui coopératif et de haut niveau a permis d’asseoir la réputation dont l’initiative
avait besoin pour promouvoir un dialogue international de parties prenantes.
4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes 101
PROMOUVOIR UNE CULTURE D’APPRENTISSAGE
102 4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 4
4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes 103
PROMOUVOIR UNE CULTURE D’APPRENTISSAGE
104 4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 4
● Après que toutes les parties prenantes impliquées ont accepté le premier jet du
projet de la norme de base pour la durabilité, le Common Code for the Coffee
Community, l’initiative a commencé à se focaliser davantage sur les questions de
mise en œuvre. Bien que les principaux acteurs aient gardé d’étroites relations de
communication avec l’Organisation Internationale du Café (OIC), dans laquelle
sont représentés tous les pays producteurs de café, il y avait encore un certain
scepticisme à l’égard de l’impact potentiel de l’initiative sur les pays producteurs
de café. Certains de ces pays, dirigés par le Brésil qui est l’un des plus importants
pays producteurs de café, se sont réunis et ont rédigé une déclaration ouverte pour
critiquer l’initiative. Par conséquent, le secrétariat du projet a dû faire face à cette
réaction inattendue relative à la poursuite de l’initiative. Il a mené une discussion
sur l’impact de la déclaration auprès des diverses parties prenantes, et une réflexion
sur les éléments manquants dans la stratégie d’engagement de l’initiative. Ces deux
actions ont entraîné un retard dans la mise en œuvre de l’initiative, mais elles ont
également permis d’améliorer la conception du processus. L’objectif principal et
les principes de l’initiative ont été clarifiés et bien présentés aux principales par-
ties prenantes dans les pays qui étaient réticents à l’initiative. Ceci a encouragé le
processus d’engagement et a permis non seulement d’attirer un plus grand nombre
de représentants des producteurs de café, mais aussi d’inclure l’industrie du café
brésilien dans le comité de pilotage de l’initiative.
4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes 105
PROMOUVOIR UNE CULTURE D’APPRENTISSAGE
106 4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 4
4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes 107
PROMOUVOIR UNE CULTURE D’APPRENTISSAGE
Comment prendre en compte les facteurs-clés pour la réussite du Dialogue entre Parties Prenantes
Facteur clé Centre d’attention
Leadership et Etablir un Container solide
parrainage de Un groupe central engagé, en tant que bon Container d’acteurs, représente le système élargi des parties prenantes
haut niveau et est idéalement composé de différentes parties prenantes. Initialement, il peut être sous forme d’une équipe
restreinte, constituée des initiateurs du Dialogue entre Parties Prenantes qui sont prêts à piloter le processus,
à réfléchir en permanence et qui sont ouverts à l’apprentissage. Cette équipe doit être prête à suivre un long
chemin vers la réalisation de l’objectif, et à agir comme des intermédiaires entre les parties prenantes impliquées
et les dirigeants de leurs institutions respectives. Dans les systèmes de dialogue complexes et bien structurés, ce
groupe central doit être secondé par une structure de gestion composée de parties prenantes choisies de façon
consensuelle, comme par exemple un comité de pilotage.
108 4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 4
Créer une architecture de processus fiable par l’implication sincère des parties prenantes
Les participants sont plus enclins à mettre en œuvre ce qu’ils peuvent façonner. Ils doivent donc sentir que leur
participation compte. La fiabilité du processus et de la participation implique le respect des plans convenus,
la participation sincère des parties prenantes, et le consensus sur la planification et la conception des processus
du dialogue. Dans les systèmes de parties prenantes fragiles surtout, la fiabilité du processus est le garant de
la prévention des conflits, car elle permet d’unir autour d’une tâche un groupe diversifié de parties prenantes.
Aider les acteurs concernés à bien comprendre la méthodologie des Dialogues entre Parties Prenantes
Les parties prenantes ont besoin d’apprendre ce que signifie le dialogue et de collaborer, dans un cadre non-
hiérarchique et inter-institutionnel, avec des participants dont les cultures organisationnelles ou sociétales sont
très différentes. Aussi, il est utile d’apporter la connaissance et de renforcer les capacités pour une bonne mise
en œuvre du Dialogue entre Parties Prenantes.
4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes 109
PROMOUVOIR UNE CULTURE D’APPRENTISSAGE
Inclusion Intégrer les groupes de parties prenantes affectés (et souvent faibles) par le processus
Cette action n’est pas toujours facile, car certains groupes de parties prenantes n’ont pas une « représentation
structurée », ou ne sont pas en mesure de participer pleinement à un processus de dialogue. Dans certains cas, les
groupes de parties prenantes les plus faibles pourraient avoir besoin d’un soutien organisationnel sous forme de
renforcement des capacités ou de dialogues spécifiques dont les résultats seront ensuite intégrés dans le dialogue
élargi. Les éléments nécessaires pour intégrer les groupes de parties prenantes les plus faibles dans le processus
devraient être identifiés et définis dans la section sur la compréhension du contexte (Phase 1) ; et l’approche à
utiliser pour cette intégration doit faire partie de la conception des procédés (phases 2 et 3).
Garantir la représentativité
Une sélection minutieuse des participants, à la suite de l’analyse des parties prenantes et de l’analyse du contexte,
peut assurer que le système de Dialogue entre Parties Prenantes fonctionne comme un microcosme représen-
tatif du système élargi des parties prenantes. Les acteurs concernés et ceux qui sont affectés par le processus, en
particulier ceux dont la participation est indispensable à la bonne mise en œuvre de l’initiative de changement,
doivent être représentés de manière adéquate. Il faut également prendre en compte le fait que seules les personnes
ayant un pouvoir décisionnel peuvent influer sur l’attitude de leur organisation dans le futur. Quelquefois,
des acteurs parlent au nom des autres, surtout au nom des groupes de parties prenantes les plus faibles. Il est
important d’évaluer la légitimité d’une telle action, et surtout de vérifier si la position exprimée par les acteurs
influents reflète réellement les intérêts du groupe de parties prenantes le plus faible.
110 4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 4
S’assurer que les parties prenantes impliquées peuvent bien s’exprimer sur les résultats du dialogue
Ce n’est pas tous les Dialogues entre Parties Prenantes qui délèguent le pouvoir décisionnel aux participants,
cela dépend de la forme et du but du Dialogue entre Parties Prenantes. Pour les dialogues consultatifs, il est
important de préciser la manière dont les recommandations sont traitées et les conditions de leur intégration dans
les processus décisionnels. Quant aux dialogues de coopération tels que les initiatives de parties prenantes et les
partenariats de mise en œuvre, ils requièrent que les règles pour la prise de décision conjointe soient convenues
entre toutes les parties prenantes et respectées par tous (voir Phase 2).
Production et Mettre l’accent sur les résultats réalisables et sur la répartition des tâches pendant les réunions de parties
orientation prenantes
vers les Durant la phase de mise en œuvre, les Dialogues entre Parties Prenantes doivent rapidement construire des
résultats modèles ou prototypes pour montrer que les résultats fixés sont réalisables. Les rencontres de parties prenantes
(voir phases 2 et 3) doivent toujours se terminer par un bref examen du progrès accompli, une revue des déci-
sions prises ou des informations relatives à la prise en compte des différentes contributions et la planification et
la gestion du temps, etc. De telles actions sont également utiles lorsque les parties prenantes se réunissent pour
travailler sur des tâches actuelles qui leur sont assignées, comme par exemple faire des commentaires conjoints
sur les contributions des experts, mener une évaluation de la situation actuelle, étudier ensemble un document
sur lequel elles doivent s’accorder, définir les priorités dans les plans d’action, formuler une recommandation
conjointe sur le plan politique, etc. Le fait d’avoir collaboré pour créer des résultats ensemble est un facteur
fondamental pour renforcer l’engagement des parties prenantes impliquées et leur appropriation du processus.
4.1 Les facteurs-clés de succès dans les Dialogues entre Parties Prenantes 111
PROMOUVOIR UNE CULTURE D’APPRENTISSAGE
➲ Le suivi-évaluation8
L’OCDE (2002a) définit le suivi et l’évaluation comme suit : le suivi est un processus
continu de collecte systématique d’informations, selon des indicateurs choisis, pour
fournir aux gestionnaires et aux parties prenantes d’une action de développement
en cours des éléments sur les progrès réalisés, les objectifs atteints et l’utilisation des
fonds alloués (p. 27). L’évaluation est l’appréciation systématique et objective d’un
projet, d’un programme ou d’une politique, en cours ou terminé, de sa conception,
sa mise en œuvre et ses résultats. Le but est de déterminer la pertinence et le degré
de réalisation des objectifs, l’efficience en matière de développement, l’efficacité,
l’impact et la durabilité. Une évaluation devrait fournir des informations crédibles et
utiles, permettant d’intégrer les leçons de l’expérience dans le processus de décision
des bénéficiaires et des bailleurs de fonds (p. 21).
Il est globalement possible de distinguer trois aspects différents du suivi dans les
Dialogues entre Parties Prenantes :
Le suivi des activités et des résultats dans les Dialogues entre Parties
Prenantes :
Le but de cette action est de suivre de près la mise en œuvre des activités convenues
et d’évaluer les résultats obtenus. Les questions d’orientation sont les suivantes :
• Avons-nous mis en œuvre les activités que nous avions convenu de faire dans le
plan de mise en œuvre ou le plan d’action du Dialogue entre Parties Prenantes ?
• Est-ce que ce que nous avions convenu de faire est en train de produire les
résultats escomptés ?
Ici, la plupart des outils de suivi-évaluation les plus connus peuvent être utilisés. Il
est important de suivre de près la mise en œuvre des activités convenues ainsi que
les accords signés, les feuilles de route, les plans opérationnels et les plans de mise en
œuvre. Souvent, une équipe de gestion du processus ou de gestion du projet – ou
un secrétariat et / ou un comité de pilotage- est choisi pour assurer le suivi des acti-
vités et des résultats. Habituellement, au début de chaque réunion élargie de parties
prenantes ou de chaque réunion du comité directeur, l’équipe de gestion du projet/
secrétariat présente un résumé des progrès réalisés. L’activité de suivi peut commencer
dès la Phase 1 pour le groupe central ; elle doit être convenue par les parties prenantes
comme étant un élément essentiel dans la Phase 2.
8 Kusek & Rist, 2004:
page 12, OECD, 2002
112 4.2 Processus de suivi-évaluation dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 4
4.2 Processus de suivi-évaluation dans les Dialogues entre Parties Prenantes 113
PROMOUVOIR UNE CULTURE D’APPRENTISSAGE
114 4.2 Processus de suivi-évaluation dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 4
Suivi des Suivre de près la mise en œuvre Tout système de suivi reconnu et • Avons-nous mis en œuvre les activi-
activités et des activités convenues et évaluer approprié peut être utilisé, mais il tés que nous avions convenu de faire
des résultats les résultats obtenus. doit se référer au plan d’action dans le plan de mise en œuvre ou le
convenu. plan d’action du Dialogue entre
Parties Prenantes ?
• Est-ce que ce que nous avions
convenu de faire est en train de
produire les résultats escomptés ?
Suivi de Examiner les éléments autres que S’il est préalablement convenu, • Quel est l’impact du Dialogue entre
l’impact les activités et les résultats, et il peut également servir Parties Prenantes sur :
évaluer si le Dialogue entre Par- d’évaluation externe en utilisant • Les institutions participantes ?
ties Prenantes a produit l’effet les méthodes de suivi connues
• Les bénéficiaires ?
escompté. et comprises par les différentes
parties prenantes (ex. évaluation • L’ensemble de la communauté ?
rapide, suivi participatif de • Comment le Dialogue entre Parties
l’impact, etc.). Prenantes a-t-il contribué au but que
les parties prenantes avait fixé et
convenu au début du processus de
dialogue ?
• Est-ce que l’approche du Dialogue
entre Parties Prenantes a rempli son
objectif ?
Suivi du Le but de cette action est de Utiliser le modèle de changement • Quelle est la qualité de la concep-
processus suivre de près la qualité de la dialogique, qui, comme indiqué tion et de la gestion du processus de
conception du processus et les dans ce chapitre, est une auto- Dialogue entre Parties Prenantes ?
facteurs-clés de succès. Il permet évaluation entre les parties pre- • Est-ce que le processus que nous
de vérifier si le Dialogue entre nantes basée sur des critères de avons conçu va conduire au résultat
Parties Prenantes s’achemine vers suivi convenus. et à l’effet escompté ?
l’atteinte du résultat escompté.
4.2 Processus de suivi-évaluation dans les Dialogues entre Parties Prenantes 115
PROMOUVOIR UNE CULTURE D’APPRENTISSAGE
Les règles de base pour introduire le suivi dans les Dialogues entre Parties Prenantes
Ne pas introduire le suivi Tant que les facilitateurs de Dialogue entre Parties Prenantes seront plus occuper à instaurer un
trop tôt dans le processus climat de confiance et à bâtir des relations, l’introduction d’un outil de suivi mettra probablement
en péril le processus, sauf si cette action est faite dans un Container petit et très engagé. Plus tard,
lorsque le Dialogue entre Parties Prenantes se déroule sans heurts, le suivi peut aider à renforcer
la confiance et à stabiliser le système, surtout quand les acteurs se rendent compte que le progrès
et le suivi contribuent à l’amélioration de la fiabilité de l’approche.
S’accorder sur le type de L’introduction d’un outil de suivi nécessite au minimum l’engagement des acteurs clés, mais l’idéal
suivi à utiliser serait que tous les participants au Dialogue entre Parties Prenantes s’engagent dans le processus.
Ceci permettra de réduire la peur du contrôle externe.
Introduire des outils Il est plus facile de progresser si les outils de suivi sont basés sur une approche d’auto-évaluation,
d’auto-évaluation plutôt à moins qu’il n’y ait un consensus sur cette question.
que de faire une évaluation
externe
Utiliser des outils que tout Les Dialogues entre Parties Prenantes sont des systèmes déjà assez complexes, il est donc recom-
le monde peut comprendre mandé d’éviter d’utiliser des outils compliqués.
facilement
Veiller à ce que toutes les Les parties prenantes auront toujours des approches spécifiques en matière de suivi ; il faut donc
institutions participantes veiller à ne pas surcharger le Dialogue entre Parties Prenantes en ajoutant plus d’outils de suivi
aient leurs propres que ce qui est absolument nécessaire. S’assurer que le système de suivi n’est pas en conflit avec
dispositifs de celui d’une des institutions participantes.
suivi-évaluation
116 4.2 Processus de suivi-évaluation dans les Dialogues entre Parties Prenantes
RESSOURCES
RESSOURCES chapitre 5
Les ressources qui sont présentées dans ce chapitre fournissent une connaissance de
base sur les concepts et les approches qui se sont révélées utiles en matière d’initiation
ou de mise en œuvre des Dialogues entre Parties Prenantes. Ces ressources peuvent
être considérées comme les prémices de la réussite d’un processus de changement.
Chaque section de ce chapitre se concentre sur un aspect spécifique du changement
dans le cadre de la mise en œuvre des Dialogues entre Parties Prenantes, tel que décrit
dans le chapitre 2.
Il faut noter que le présent chapitre n’est point un substitut pour les outils de gestion
du changement : il existe une riche littérature sur ce sujet, ainsi qu’une plénitude
d’écoles de pensée différentes sur le changement organisationnel et social. Ces res-
sources se concentrent plutôt sur un aspect particulièrement négligé dans la pensée
conceptuelle sur le leadership et la gestion du changement, en l’occurrence les étapes
pratiques dans la collaboration avec des acteurs divers pour garantir la réussite du
processus de dialogue et de changement.
119
RESSOURCES
5.1 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une étape importante vers la
création de sociétés mondiales du savoir
Les Dialogues entre Parties Prenantes sont une approche du changement dans un envi-
ronnement complexe où différents acteurs doivent travailler vers un objectif commun
et transcender leurs différences politiques, culturelles ou organisationnelles pour une
meilleure collaboration. Ils sont une voie vers la création d’une « société mondiale du
savoir », une terminologie empruntée au concept « d’organisations apprenantes »10.
Les sociétés du savoir exigent :
• Le respect de la différence – les monocultures ne sont pas durables.
• L’apprentissage itératif – seuls les systèmes qui prennent en compte le feedback
peuvent contribuer à la durabilité.
• L’innovation continue – la durabilité requiert de nouvelles formes de créativité.
• La compétence dialogique – le dialogue est nécessaire pour l’équilibre entre
des intérêts différents.
• Une nouvelle conception de la liberté comme une responsabilité collective
pour garantir l’accès aux moyens de subsistance durables pour tous.
• Un nouveau degré d’attention – nous devons être plus conscients des consé-
quences de nos actions.
• Un nouveau degré de prise de conscience – le changement de comportement
passe par une meilleure prise de conscience du monde dans sa globalité.
L’approche du Dialogue entre Parties Prenantes peut être examinée sous différents angles :
Perspective de la science Les Dialogues entre Parties Prenantes sont des espaces d’apprentissage
sur l’évolution de la collectif.
conscience Le développement durable requiert le maintien de cet équilibre au
bord du chaos ; il nécessite également une capacité d’innovation, un
apprentissage rapide, ainsi que la coopération et la créativité.
Perspective du social et Les Dialogues entre Parties Prenantes illustrent ce qu’est la réalité :
de la science politique l’économie, l’environnement et la structure sociale sont interconnectés-
tout changement dans un de ces domaines affecte les autres.
Perspective de la gestion Les Dialogues entre Parties Prenantes sont une réponse à la modernité
du changement au niveau mondial et la complexité au niveau local. Le progrès social
nécessite la participation et la contribution de tous les acteurs clés pour
garantir le progrès dans l’ensemble du système.
10
Senge, 2000
120 5.1 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une étape importante vers la création de sociétés ...
chapitre 5
5.2 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une approche pour faire face
à la complexité des sociétés modernes
Les Dialogues entre Parties Prenantes sont un moyen efficace pour gérer la
complexité des sociétés modernes. Faire face à des situations complexes, surtout
dans notre monde globalisé, est un facteur décisif lorsque l’on cherche des réponses
à des défis contemporains, à l’échelle mondiale. Le tableau ci-dessous montre les
différents types de complexité qui doivent être pris en compte par toute initiative de
changement dans les sociétés modernes11.
Les différents types de complexité dans les Dialogues entre Parties Prenantes
L’ancienne Une planification Fait référence à des Etablir des normes et des Séparer les tâches et les
approche envers linéaire, une partie après expériences existantes, valeurs, des interventions clarifier ; maintenir les
le changement l’autre, un suivi applique des solutions normatives. frontières bien définies
quantitatif. existantes. entre les groupes de
parties prenantes.
Nouvelle Un changement intégré L’innovation par le Le leadership basé sur les Recueillir les différents
approche envers et systémique, une dialogue : valeurs et l’engagement points de vue au cours
le changement planification itérative, un Réalité présente et réalité significatif, faire ressortir des conversations
suivi qualitatif et émergente, changement le caractère humain de structurées, s’assurer que
quantitatif. par le biais des panels chaque personne, la voix des différents
d’apprentissage, promouvoir une véritable participants est bien
ouverture à des solutions culture de solidarité. entendue, développer
émergentes, cultiver la une collaboration
contemplation. intersectorielle.
11
Scharmer, 2000
5.2 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une approche pour faire face à la complexité des ... 121
RESSOURCES
122 5.3 Les Dialogues entre Parties Prenantes et les théories du changement
chapitre 5
Points de réflexion pour le groupe central d’un Dialogue entre Parties Prenantes
sur les théories du changement
5.3 Les Dialogues entre Parties Prenantes et les théories du changement 123
RESSOURCES
12
Inspiré par la Théorie
Intégrale de Ken Wilber,
voir Wilber, 2003
124 5.4 Les Dialogues entre Parties Prenantes et les différentes dimensions du changement
chapitre 5
Les quatre dimensions du changement dans les Dialogues entre Parties Prenantes
SUBJECTIF OBJECTIF
Transformer la conscience individuelle Changer les habitudes comportementales
• Conscience de soi, développement personnel et spirituel • Approfondir l’éducation
• Réflexion et contemplation • Influencer à travers la diffusion de l’information
• Education individuelle • Influencer à travers des critères
INDIVIDUEL
Le modèle ci-dessous peut être utilisé par les facilitateurs de Dialogues entre Parties
Prenantes, de la manière suivante :
La conscience de soi
Il s’agit de réfléchir sur vos préférences et d’identifier la dimension du changement
qui selon vous est le point de départ pour le changement ; de réfléchir sur le domaine
dans lequel vous excellez et sur la dimension du changement que vous avez tendance
à déléguer à d’autres personnes ; de penser à élargir le champ de vos capacités pour
que vous puissiez travailler confortablement avec toutes les quatre dimensions.
La conscience du système
Il s’agit de relever et observer les théories implicites des différents acteurs du chan-
gement et les dimensions du changement sur lesquelles certains groupes de parties
prenantes voudraient porter une attention particulière ; de respecter et reconnaître les
différences et explorer, si possible, l’hypothèse sous-jacente ; de chercher à améliorer
la compréhension de l’intégration de toutes les quatre dimensions.
La compétence du processus
Il s’agit d’apprendre à être plus conscient du moment opportun pour appliquer une
dimension particulière du changement dans le Dialogue entre Parties Prenantes ;
5.4 Les Dialogues entre Parties Prenantes et les différentes dimensions du changement 125
RESSOURCES
d’être plus attentif pour identifier les facteurs de succès d’un Dialogue entre Parties
Prenantes ; d’essayer d’intégrer les différentes dimensions du changement ; d’inclure
les différentes dimensions du changement dans la conception du processus.
126 5.4 Les Dialogues entre Parties Prenantes et les différentes dimensions du changement
chapitre 5
5.5 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une voie vers le Leadership
Collectif
Dans un Dialogue entre Parties Prenantes, l’élaboration d’une vision ou l’adoption
d’une initiative future est un processus conversationnel de co-création qui débute
souvent avec un groupe central, agissant en tant que bon Container initial, et s’étend
à un groupe élargi de parties prenantes. Dans ce contexte, les facilitateurs de Dialogue
entre Parties Prenantes doivent apprendre à discerner les moments où il faut laisser les
différences émerger et ceux pendant lesquels il faut nécessairement chercher à trouver
un consensus. L’idéal serait que leur engagement stimule l’aspiration au leadership
chez chacun des participants au dialogue, et qu’ils soient invités à partager les rôles
de leadership en les aidant à s’engager dans la co-création collective pour l’atteinte
d’un objectif plus global.
Les initiatives de changement telles que les Dialogues entre Parties Prenantes impliquent
de nouveaux concepts de leadership qui tiennent compte de la diversité des acteurs et
qui créent des solutions acceptables pour tous. La notion de durabilité appelle à un
nouveau paradigme de leadership qui reconnaît le rôle des contributions collectives
à la prise de décision. L’ancien paradigme du leadership est souvent basé sur le lea-
dership charismatique d’un individu. Cela implique que les capacités de leadership
sont fondées sur les caractéristiques inhérentes ou que la compétence de leadership
s’acquiert par le développement des compétences techniques, sociales et conceptuelles.
Par contre, le nouveau paradigme du Leadership Collectif se démarque de la dicho-
tomie entre dirigeants et suiveurs par l’acceptation de la capacité de l’homme à
collaborer au-delà des frontières culturelles, politiques, techniques ou disciplinaires.
Le Leadership Collectif ne sous-estime pas la richesse et la puissance des capacités
individuelles, des idées et de la vision, ou encore de l’engagement et de la subsistance
nécessaire pour faire ressortir ces éléments. Toutefois, il apporte une appréciation
significative à l’effort de leadership individuel : les dirigeants savent que leurs visions et
leurs contributions sont importantes, mais jamais manifestées entièrement et portées
par une seule personne ou un seul groupe de parties prenantes. Au moment où elles
sont exprimées, elles passent par un processus d’émergence, sur la base des rencontres
et des dialogues tenus avec de nombreuses personnes. Lorsque les dirigeants et les
agents de changement acceptent que l’avenir soit constamment en progression, du
fait des rencontres entre des personnes, ils deviennent plus conscients de l’importance
de la qualité de la communication et des relations. Plus cette qualité se fonde sur le
dialogue et sur l’humanité, plus il mènera à une co-création durable.
5.5 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une voie vers le Leadership Collectif 127
RESSOURCES
Inciter au changement Le Leadership Collectif émerge lorsque, en plus des avantages mutuels,
les personnes créent un lien émotionnel, par la possibilité de faire
ensemble la différence de manière collective.
Impulser le changement Il existe dans la plupart des Dialogues entre Parties Prenantes, différents
dans un environnement niveaux de pouvoir et d’influence entre les parties prenantes, mais il
non-hiérarchisé n’y a pas de hiérarchie clairement définie, en particulier entre différents
groupes de parties prenantes.
Développer sa propre Le leadership est souvent une action invisible, à peine structurée, et
compétence en très souvent informelle. Il requiert une grande souplesse dans la com-
communication pétence communicative et dans la volonté d’apprendre le « langage »
des différentes parties prenantes.
Gérer les processus Dans les Dialogues entre Parties Prenantes, le leadership requiert la
capacité de bien gérer le processus collectif durant les périodes de
conflits et les périodes de doute et de méfiance. Il est donc très utile de
développer des capacités comme l’écoute et la suspension du jugement.
Être ouvert à l’inconnu Dans les Dialogues entre Parties Prenantes, le leadership incite à
l’expérimentation : la volonté de s’aventurer vers l’inconnu est une
condition préalable à la réussite du dialogue.
Avoir la capacité Les Dialogues entre Parties Prenantes se tiennent dans des environ-
« d’embrasser » la nements complexes au sein desquels des approches et des perspectives
complexité différentes vont toujours triompher.
Se mettre au service Le leadership dans les Dialogues entre Parties Prenantes doit être un
d’un but global leadership de service : c’est à dire la volonté de diriger en quête d’un
but commun et du consensus. Pour cela, il faut mettre l’accent sur les
principes et les valeurs, plutôt que sur les postes ou fonctions.
Les dirigeants collectifs aident à créer des voies pour trouver, de façon collaborative,
des solutions novatrices aux défis de la durabilité et pour les mettre en œuvre dans un
esprit de responsabilité collective. Cela inclut l’action collaborative et la contribution
collective pour l’édification d’un avenir accessible à un grand nombre de personnes.
Les dirigeants collectifs savent qu’une telle action nécessite aussi bien la maturité
personnelle que la capacité à mener un processus de changement structurel.
Le Leadership Collectif se tient donc dans un espace interne de réactivité et de
contribution au bien commun. Les leaders collectifs, œuvrant pour la durabilité,
développent leur capacité d’entrevoir les possibilités futures et favorisent l’innova-
tion, la créativité et l’apprentissage collectif. Leur force réside dans leur sensibilité,
car ils ont réussi à accéder à l’humanité tout entière à travers leur propre humanité,
et cette force de caractère leur permet d’être plus chaleureux, plus compatissants et
plus préoccupés par le bien collectif.
128 5.5 Les Dialogues entre Parties Prenantes, une voie vers le Leadership Collectif
chapitre 5
« Est-ce que le Leadership Collectif est possible ? Vous savez, il est présent ici et là ; en
fait il l’a toujours été ... il permet, à peine, de maintenir l’équilibre dans le monde,
mais quand même ... Il est extrêmement puissant et si l’on y prête attention, cet aspect
de soi-même permet soudain de voir et d’entendre les autres parties impliquées et de se
rendre compte de la puissance du Leadership Collectif. Pour moi, c’est comme un gros
ruisseau, une rivière d’interconnexion ... des personnes qui ont un sens de responsabilité
et un intérêt similaire. »
« Je crois que le Leadership Collectif est possible ; d’ailleurs à mon avis, c’est probablement
la seule option viable pour l’avenir. Il pourrait certes y avoir des périodes où l’autorité et
le contrôle sont nécessaires, mais je pense que le Leadership Collectif est non seulement
possible, mais il est également bien portant. Je compare le Leadership Collectif à la
nature ... il peut y avoir des degrés de complexité divers, en fonction des besoins, et
peut également être aussi simple que nécessaire, c’est donc un système adaptatif. »
dialogue direct : ceci permet de ramollir les positions fermes, en faveur d’une plus
grande participation et de l’accroissement de la créativité pour que les participants
commencent à se sentir comme faisant partie de la solution.
Les conversations dialogiques sont des modèles conscients de processus de commu-
nication qui permettent aux gens d’exprimer leur réalité et de créer une atmosphère
de respect et d’inclusion. C’est pourquoi la création et le maintien d’un espace dans
lequel les gens peuvent s’exprimer entre eux, dans un cadre de respect mutuel, est
une tâche importante pour les facilitateurs. En outre, la prise de conscience de la
structure – celle formellement acceptées ainsi que les structures subtiles que les gens
n’ont pas formellement accepté- peut être utile pour les facilitateurs du Dialogue entre
Parties Prenantes qui veulent faire appel à la sagesse de tous grâce à la communication.
Comme une sorte d’ordre invisible, les habitudes comportementales résultent de la
manière dont les personnes communiquent et entretiennent des rapports entre elles,
ainsi que de leur attitude face à la tâche demandée et face au Dialogue entre Parties
Prenantes et à l’initiative de changement.
Le principe fondamental d’un bon dialogue est de créer une atmosphère de « penser
ensemble » qui génère une énergie pour pousser à l’action collective. Les événements
ou les rencontres entre parties prenantes, qui sont surtout et essentiellement basés
sur la « pensée autonome », ne produisent généralement qu’un faible niveau d’intel-
ligence collective. Ce sont souvent les acteurs les plus importants qui dominent la
communication et la plupart des participants ne sentent pas que leurs contributions
peuvent influer sur les résultats. Cela peut constituer un frein à l’engagement réel
des acteurs participants et peut les empêcher d’utiliser une approche collective pour
résoudre un problème. Cette situation est particulièrement évidente lorsque de tels
événements sont caractérisés par de longs discours officiels, dans lesquels il y a peu,
(ou pas) d’opportunité pour mener des échanges ; ou lorsque la communication
d’un groupe de parties prenantes domine celle d’un autre groupe à tel point que le
dernier groupe ne peut même pas exprimer les opinions de ses membres. Aussi, le
but d’un Dialogue entre Parties Prenantes bien structuré devrait être, le plus formel-
lement possible, de remplacer les formes rigides de communication par un modèle
d’événement plus interactif.
Le tableau ci-dessous présente les modes typiques de communication qui sont
observables dans de grands groupes : la séquence reflète l’évolution des modes de
« pensée-autonome » vers des modes de « pensée-collectivement ».
Les modes de
Les caractéristiques typiques
communication
Chacun ne pense qu’à soi
Monologue en série • Des déclarations sont faites
• Très peu de références aux autres contributions
• Ne questionne pas le contexte L’intelligence individuelle est
prioritaire et les personnes se
Discussion et débat • Situation de gagnant/perdant font la compétition entre elles
• Ne questionne pas le contexte
• Cherche à contrôler les résultats
• Cherche à convaincre les autres
➲ Ce mode de communication n’est pas inhabituel dans les Dialogues entre Par-
ties Prenantes dans les organisations internationales, où les positions politiques et
le protocole jouent un rôle central. Certains orateurs ne sont présents dans la salle
qu’au moment où ils doivent prendre la parole, et souvent ils n’ont pas eu l’occa-
sion d’entendre les contributions des autres participants sur la discussion en cours.
Une telle situation est également notée lors des discussions en « table ronde », qui
se passent souvent autour d’une table en forme de U, ayant des microphones, au
cours desquelles certains participants expriment avec force leur point de vue sans
réellement apporter une contribution constructive au résultat global. Ce mode de
communication peut être parfois difficile à éviter, mais les facilitateurs du dialogue
doivent trouver une stratégie pour installer une atmosphère de communication qui
encourage les participants à faire référence aux autres contributions et à partir de
ces contributions pour exprimer les leurs.
➲ Ce mode de communication est devenu typique dans les réunions avec les orga-
nisations du secteur privé et de la société civile, mais il est utilisé moins souvent
dans le secteur public. Une bonne facilitation est un élément clé de la réussite des
Dialogues entre Parties Prenantes. Il est important de garder à l’esprit que l’équipe
de facilitation n’est pas à elle seule responsable de la qualité de la communication :
cela peut se produire lorsque les participants perdent de vue leur compétence dia-
logique. C’est pourquoi les facilitateurs devraient donner aux participants assez de
temps pour travailler en petits groupes, sans l’aide d’un facilitateur. Cela peut être
réalisé durant les rencontres de parties prenantes de grande envergure, en organisant
des tables rondes au cours desquelles des sujets peuvent être abordés tout au long de
l’événement. Le rôle des facilitateurs est de créer une structure appropriée formelle
pour que les résultats de ces petits groupes de travail puissent être présentés en plé-
nière. Une discussion ou des décisions additionnelles peuvent ensuite se baser sur
les résultats obtenus lors des petits groupes de travail.
➲ Tous les participants à un Dialogue entre Parties Prenantes n’ont pas une com-
pétence dialogique assez développée pour pouvoir participer à un dialogue génératif
dès le début. Néanmoins, un processus participatif peut aider les parties prenantes
à développer cette compétence plus rapidement. Un des éléments essentiels pour y
arriver est l’acquisition d’une culture de communication interne qui se développe
au sein du groupe central, si celui-ci s’est transformé en bon Container. En plus de
la compétence dialogique que le groupe central génère à travers l’interaction de ses
membres avec les autres parties prenantes, cette culture peut améliorer la qualité
de la communication. Lors des événements de parties prenantes, il est important
de favoriser l’échange interne dans le cadre des petits groupes de travail, car il
contribue au développement rapide du respect mutuel entre les différents acteurs
du dialogue, permettant ainsi d’améliorer les capacités de ces acteurs à faire face à
leurs différences. Dans les groupes de travail restreints, qui mettent l’accent sur les
résultats, le sentiment d’avoir produit quelque chose d’important se développe au
sein du groupe et augmente la volonté des membres du groupe de gérer les conflits
de manière constructive.
Le dialogue génératif est aussi vieux que l’histoire de l’humanité. Chacun de nous a,
à un moment ou un autre, connu ce mode de communication (même si c’était avec
nous-mêmes) et l’a ressenti comme étant quelque chose de positif, de satisfaisant et
aussi une source d’inspiration. Néanmoins, cette facilité que nous avions de dialo-
guer, dans notre vie quotidienne, s’est perdue dans les structures organisationnelles
et sociales qui ne favorisent pas ce type d’échange. Cependant, il est possible de
réapprendre (ou de redécouvrir) l’art du dialogue – mais d’une manière autre que
celle prescrite en termes de règles de comportement, d’instruments spécifiques ou
de techniques de négociation.
Dans notre effort de développer notre propre compétence dialogique, il est également
utile de comprendre notre propre capacité à écouter et à juger de la qualité de la
communication. C’est en ayant une meilleure compréhension des facteurs qui encou- ➲ Chapitre 5, Ressources :
ragent ou qui découragent une culture de « penser ensemble », que nous découvrirons 5.8.2 Les pratiques
le moyen de le faire d’une autre manière. Il s’agit d’une façon de penser, d’épouser dialogiques, page 145
la réalité d’une manière beaucoup plus profonde que celle que nous sommes prêts
(ou aptes) à admettre, si une culture de « penser ensemble » précède une culture de
l’action collective.
➲ Les monologues en série se tiennent souvent au premier plan dans les Dialogues
entre Parties Prenantes dont la conception laisse à désirer : les parties prenantes
ont tendance à faire des déclarations individuelles, sans jamais entrer dans un
dialogue constructif avec les autres acteurs impliqués dans le dialogue. Cependant,
il est beaucoup plus important de faciliter les échanges sincères entre les parties
prenantes. C’est pourquoi il est crucial, dans la panification d’un Dialogue entre
Parties Prenantes, de permettre un échange structuré des différents points de vue
et de s’assurer que toutes les opinions sont également entendues. Les dialogues bien
facilités sont aussi un facteur clé de succès des processus de Dialogue entre Parties
Prenantes. Plus les membres d’un système de parties prenantes évoluent ensemble
et développent un climat de respect mutuel, plus tôt ils peuvent atteindre le stade
de dialogue réflexif ou génératif.
« Il est clair que si nous voulons vivre en harmonie avec nous-mêmes et avec la nature,
nous devons être en mesure de communiquer librement par un processus créatif dans
lequel personne ne s’accroche à ses propres idées ni ne les défend de façon permanente...
Quand nous nous réunissons pour parler, ou pour agir en commun, chacun de nous peut-il
être conscient des craintes subtiles et des sentiments de bonheur qui bloquent sa capacité
d’écouter en toute liberté ? Sans cette prise de conscience, l’injonction à écouter l’ensemble
de ce qui est dit aura peu de sens. Mais si chacun de nous peut porter toute son attention
sur ce qui peut effectivement bloquer la communication tout en restant concentré sur le
contenu de ce qui est communiqué, alors nous pourrons certainement créer quelque chose
de nouveau entre nous, quelque chose d’une très grande aide pour trouver une solution à
des problèmes ponctuels complexes auxquels font face l’individu et la société. »14
David Bohm, 1996
Les Dialogues entre Parties Prenantes se tiennent très rarement dans des cercles où la
conversation se fait librement. Ils nécessitent généralement un cadre plus structuré, un
protocole déterminé par les groupes de parties prenantes impliqués dans le processus
et la pression liée au délai fixé pour obtenir des résultats. Toutefois, ces dialogues
ont les mêmes bases que toutes les anciennes formes de dialogue : l’hypothèse selon
laquelle la création des processus évolutifs exige un échange permanent de points
de vue, ainsi que des idées et des solutions envisageables. C’est la seule voie pour
l’émergence de l’intelligence collective.
« Je ne sais pas si vous avez prêté attention à la façon dont vous écoutez (qu’importe ce
que vous écoutez), que ça soit un oiseau, le bruit du vent dans les feuilles, les eaux tumul-
tueuses, ou comment vous écoutez dans les conversations avec vous-même, avec vos amis
intimes, avec votre femme ou votre mari ... Si nous essayons de bien écouter, nous nous
rendons compte que c’est une action très difficile, parce que nous avons tendance à toujours
projeter nos opinions, nos idées, nos préjugés, nos origines, nos envies, nos pulsions : s’ils
dominent nos pensées, nous nous rendons compte que nous avons à peine écouté tout ce
qui a été dit ... nous n’y gagnons absolument rien. L’écoute ne permet donc d’apprendre
que lorsqu’on est dans un état de concentration et de silence, un état dans lequel tout est
en suspens, tout est calme. Je pense que c’est seulement à ce moment qu’il est possible de
communiquer ... une communication réelle ne peut se tenir que là où il y a le silence. »
14
Bohm, 1996 : 4-5 Krishnamurti
136 5.7 Les Dialogues entre Parties Prenantes et l’émergence de l’intelligence collective
chapitre 5
présents (ou absents) dans le Dialogue entre Parties Prenantes (ainsi que ceux sur les modes d’action de
qui pourraient nécessiter une attention particulière). David Kantor, ➲ www.
davidkantortheory.
• Apprendre s’ils peuvent aider dans tous les aspects d’une communication entre com, et les pratiques
parties prenantes constructive (modes et pratiques dialogiques) afin de soutenir dialogiques sur
l’orientation vers les résultats. William Isaacs, 1999
Ces deux concepts (mode et pratique dialogique) sont présentés en faisant référence
à la conscience de soi, à la prise de conscience du système et à la compétence du
processus.
sentiment plus accru d’insatisfaction, les résultats ne seront pas atteints, les crises
deviendront plus fréquentes, et la méfiance se propagera.
Tous les quatre modes d’action sont nécessaires pour faire progresser le dialogue. Les
parties prenantes peuvent adopter les modes d’action temporairement, au fur et à
mesure que la conversation progresse. Par exemple, une personne qui s’est opposée
à un moment donné, peut ensuite faire une suggestion constructive (action), ou
enquêter sur un problème (observation) plus tard. Il faut retenir qu’il n’y a pas de
direction sans action, pas d’execution sans suivi, pas de pensée critique et de correction
sans opposition et pas de perspective, de nouvelles solutions ou de compréhension
approfondie sans observation.
Les Dialogues entre Parties Prenantes exigent la présence effective des quatre modes
d’action ainsi que celle de leurs pratiques dialogiques sous-jacentes. Ceci permet de
créer l’équilibre entre l’ « enquête » – qui vise à chercher à comprendre sa propre per-
sonne, une situation donnée et les autres points de vue exprimés – et le « plaidoyer »
qui est le fait d’argumenter sur un certain aspect en jeu et de se faire comprendre.
Les tableaux suivants présentent les caractéristiques de chaque mode d’action et
montrent comment leur présence ou leur absence peut se manifester dans les Dialo-
gues entre Parties Prenantes.
Tableau : les quatre modes d’action – les aspects importants pour les facilitateurs de Dialogues entre Parties
Prenantes
Action Caractéristiques et intention Les éléments à considérer par les facilitateurs de Dialogue entre Parties
sous-jacente Prenantes
La caractéristique fondamentale Quelques indices sur la conscience du
du mode « action » est la néces-
Conscience de soi
système et la compétence du processus
sité de faire progresser les choses.
L’intention sous-jacente est de Ce sont souvent les personnes qui Si les parties prenantes sont passives et ne font
montrer la direction à prendre ont la capacité de faire bouger les pas avancer le processus :
et de garantir le progrès et les choses qui montrent la direction à • Un groupe de parties prenantes peut ne pas
réalisations. prendre, qui font des suggestions s’impliquer dans ce mode d’action s’il a des
et qui prennent l’initiative d’une difficultés pour s’exprimer ou s’il est très mal
action. L’absence de ce mode organisé. Il se pourrait aussi qu’un groupe de
d’action entraîne un manque de parties prenantes, bien que très influent, n’ait
concentration, de détermination et que peu ou aucun intérêt dans l’initiative de
d’orientation vers les résultats. changement.
Si les parties prenantes tentent de déterminer
les résultats du dialogue :
• Si un groupe de parties prenantes cherche
ACTION
Questions importantes
• Suis-je en train de faire progresser • Est-ce que le Dialogue entre Parties Prenantes
le processus de changement ? est axé sur les résultats ?
• Ai-je étudié les autres points de • Sommes-nous en train de faire avancer les
vue ? choses ?
• Ai-je laissé assez d’espace pour • Est-ce que toutes les parties prenantes sont
permettre l’innovation ? aussi engagées qu’elles devraient l’être ?
• Est-ce que toutes les parties prenantes
peuvent s’exprimer comme elles le
souhaitent ?
Tableau : les quatre modes d’action – les aspects importants pour les facilitateurs de Dialogues entre Parties
Prenantes
Action Caractéristiques et intention Les éléments à considérer par les facilitateurs de Dialogue entre Parties
sous-jacente Prenantes
Le mode d’action « opposition » Quelques indices sur la conscience du
est fortement caractérisé par
Conscience de soi
système et la compétence du processus
son intention sous-jacente qui
est la volonté de « corriger ». Les personnes ayant bien développé Dans un Dialogue entre Parties Prenantes, la
Cela peut être à la fois positif et le mode d’action « opposition » communication peut être compromise s’il n’y
négatif. C’est positif lorsque ce sont essentielles au processus et a pas assez de compréhension ou de prise en
mode remet en question ce qui peuvent facilement trouver des compte des opinions des autres acteurs. Il peut
existe déjà, pose des questions défauts et peuvent aussi s’assurer en résulter des menaces de rompre le dialogue,
OPPOSITION
critiques à partir d’un autre point que tous les aspects d’une situation des attaques publiques sur l’objet du dialogue,
de vue, ou signale les éléments sont pris en compte. Les personnes ou une tentative subtile de ralentir le progrès de
manquants. C’est négatif si les qui n’ont pas assez utilisé ce mode l’initiative.
les choses peuvent être remises d’action n’ont pas un esprit critique
en question tout simplement par alors que celles qui l’utilisent
principe. trop risquent de contrecarrer en
permanence les positions et de
faire de l’antagonisme une pratique
courante.
Questions importantes
• Est-ce que les critiques que je fais • Est-ce que les points de vue de toutes les
sont constructives ? parties prenantes sont bien pris en compte ?
• Est-ce que je supporte bien les • Comment s’assurer que les opinions critiques
critiques ? ont également été exprimées ?
• Suis-je disposé à trouver des
solutions ?
Les modes « action » et « opposition » sont étroitement liés ; ils forment souvent un modèle de communication qui peut se prévaloir
dans les discussions entre les groupes de parties prenantes – par exemple, entre le secteur privé et la société civile ou entre les participants
individuels (par ex. lorsqu’une personne fait une suggestion et qu’une autre la met constamment au défi). Ces modes d’action sont très
fréquents dans les Dialogues entre Parties Prenantes ; ils peuvent également ralentir (ou faire complètement échouer) ces dialogues.
Les facilitateurs des Dialogues entre Parties Prenantes doivent donc s’assurer que l’objet du désaccord est suffisamment compris, et que
les groupes qui veulent avancer dans le processus ont suffisamment développé une compréhension des autres points de vue exprimés.
Ils doivent également veiller à ce que tous les acteurs soutiennent vraiment une décision qui a été prise et que leurs actions suivent
leur engagement. Il est également important de bien comprendre les raisons des principales critiques formulées par des participants,
d’enquêter sur celles-ci, et de les exploiter pour encourager un comportement plus orienté vers les solutions.
Tableau : les quatre modes d’action – les aspects importants pour les facilitateurs de Dialogue entre Parties
Prenantes
Action Caractéristiques et intention Les éléments à considérer par les facilitateurs de Dialogue entre Parties
sous-jacente Prenantes
Le mode « suivi » se retrouve Quelques indices sur la conscience du
généralement en phase finale
Conscience de soi
système et la compétence du processus
d’un processus de dialogue, pour
confirmer un ajout ou un accord. Les personnes qui utilisent bien Certains Dialogues entre Parties Prenantes
Sans cette action, aucun Dialogue ce mode d’action « suivi » sont peuvent facilement parvenir à des accords sans
entre Parties Prenantes ne peut promptes à accepter les arguments passer par une discussion controversée. Cepen-
réussir, car les accords consensuels des autres acteurs et sont souvent dant, si les modes action / suivi sont utilisés
sont la pierre angulaire de la orientées vers le consensus. Sa faible en permanence dans un Dialogue entre Parties
réussite du dialogue. utilisation conduit à des discussions Prenantes sans qu’aucun problème ou préoccu-
sans fin, alors que sa sur-utilisation pation ne soit exprimé, il faut alors se deman-
empêche les participants de s’enga- der si tous les aspects importants ont réellement
ger dans des discussions critiques. été pris en compte. Cela peut être le cas d’un
groupe de parties prenantes qui cherche à
imposer son projet aux autres participants. Les
modes action /suivi semblent être efficaces et
rapides dans le court terme, mais ils peuvent
empêcher de prendre en compte la différence
de points de vue, passage obligé pour trouver
SUIVI
Questions importantes
• Est-ce que je peux accepter (en • Comment puis-je arriver à déterminer si un
toute bonne conscience) de faire soutien est judicieux et sincère ?
avancer la question ? • Comment puis-je encourager le consensus ?
• Est-ce que je peux soutenir des
suggestions qui ne sont pas les
miennes ?
Tableau : les quatre modes d’action – les aspects importants pour les facilitateurs de Dialogues entre Parties
Prenantes
Action Caractéristiques et intention Les éléments à considérer par les facilitateurs de Dialogue entre Parties
sous-jacente Prenantes
Le mode d’action « observation » Quelques indices sur la conscience du
est une quête active de perspec-
Conscience de soi
système et la compétence du processus
tive et de sagesse collective : son
but est souvent d’enquêter sur Les personnes qui utilisent bien l’ Si un groupe de parties prenantes manifeste
une situation, sur les intérêts « observation » ont un désir inté- une faible tolérance pour les différences d’opi-
des acteurs participants, ou de rieur d’écouter les différents points nions, ou s’il n’est pas assez patient pour faire
décrire leurs commentaires et de vue et de faire la médiation entre face à des opinions ou à des mentalités diffé-
observations. ces points de vue. Souvent, les rentes, il peut être difficile de créer une atmos-
facilitateurs semblent posséder une phère de respect mutuel. Les facilitateurs du
aptitude naturelle d’« observation » Dialogue entre Parties Prenantes peuvent avoir
active. Dans les Dialogues entre une influence positive sur une telle situation en
OBSERVATION
Questions importantes
• Comment puis-je avoir un recul • Comment puis-je garantir que les différents
par rapport à la situation, et avoir points de vue sont respectés ?
une vue d’ensemble de cette • Comment puis-je transformer les parties
situation ? prenantes passives en des participants actifs et
• Suis-je en mesure de comprendre engagés ?
un point de vue que je ne partage • Comment puis-je créer un forum pour
pas ? exprimer les différentes opinions ?
17
Le Collective
Leadership Institute
a adopté ce modèle de
DIAlogos,
➲ www.dialogos.com
Tableau : les pratiques dialogiques – quelques aspects importants pour les facilitateurs de Dialogues entre
Parties Prenantes
Action Caractéristiques Les éléments à considérer par les facilitateurs de Dialogue entre Parties
Prenantes
S’exprimer n’est pas seulement le fait Quelques indices sur la conscience du
de parler à haute voix. C’est aussi la
Conscience de soi
système et la compétence du processus
capacité d’exprimer ses préoccupa-
tions, ses ambitions, ses intentions ou Cette pratique requiert un degré Il est important de s’assurer que toutes
ses objectifs d’une voix venant du fond d’auto-observation sur l’impact de la les voix dans le dialogue (les opinions
du cœur, et de reconnaître que tout le voix (ou du mutisme) d’un acteur sur différentes, les groupes de parties pre-
monde ne voit les choses de la même les autres, sur la situation, ou sur le nantes) sont suffisamment entendues.
manière que nous. Cette pratique Dialogue entre Parties Prenantes. Il est important d’être conscient des
dialogique : dysfonctionnements que peut engen-
• Suppose que la compétence, l’inten- drer cette pratique dialogique : par ex.
tion et l’opinion d’une personne la domination par certains acteurs, le
puissent faire avancer les choses, parler faux, les intrigues informelles, la
tout comme elles peuvent être des communication non transparente, etc.
éléments de blocage ;
Questions importantes
EXPRIMER
A l’opposé • Si notre voix n’est pas assez forte, nous ne pouvons pas exprimer notre pensée
d’une manière qui puisse nous permettre de créer ce que nous avons envie de
créer.
• Par contre, si elle est trop forte, nous occupons un espace énorme où l’écoute
est absente.
Tableau : les pratiques dialogiques – quelques aspects importants pour les facilitateurs de Dialogues entre
Parties Prenantes
Action Caractéristiques Les éléments à considérer par les facilitateurs de Dialogue entre Parties
Prenantes
L’écoute est la capacité à créer un Quelques indices sur la conscience du
espace dans lequel les personnes
Conscience de soi
système et la compétence du processus
peuvent s’exprimer véritablement : elle
est au cœur de tout processus de Une bonne écoute ralentit la pensée et Lors des activités du Dialogue entre
dialogue. Ecouter vraiment quelqu’un nous permet de suspendre nos Parties Prenantes, il est important
signifie être capable de reconnaître et jugements. d’observer ceux qui expriment leurs
d’accepter le droit d’un autre orateur à Les facilitateurs du Dialogue entre opinions et ceux qui ne le font pas.
avoir une opinion-même si cette Parties Prenantes sont essentiellement C’est en développant progressivement
opinion est différente de la nôtre. des auditeurs : c’est ainsi qu’ils encou- leur capacité d’écoute que les facilita-
L’écoute crée la confiance et contribue ragent les parties prenantes à s’engager teurs du Dialogue entre Parties Pre-
à développer la résilience au sein des ils écoutent leur préoccupations, leurs nantes peuvent devenir plus attentifs
Dialogues entre Parties Prenantes. idées et leurs aspirations. aux besoins de communication des
• Cela nécessite non seulement parties prenantes.
d’écouter différents acteurs durant
ECOUTER
Questions importantes
des événements de parties pre-
nantes, mais aussi de créer un • Est-ce que j’ai une bonne capacité d’écoute ou ai-je tendance à interrompre les
espace dans lequel ces personnes autres fréquemment quand ils parlent ?
peuvent véritablement s’écouter. • Est-ce que je m’impatiente quand les autres parlent ou quand ils n’expriment
• Plus nous apprenons à écouter (et à pas la même opinion que moi ?
accorder une importance à tous les • Suis-je capable de remarquer ce qui manque dans une conversation ?
points de vue exprimés), plus grande
sera notre capacité d’avoir une vision • Suis-je conscient de mes propres processus de pensée ?
globale de la situation. • Suis-je capable d’écouter à partir du présent et ce qui est dans ma mémoire ?
Dans un Dialogue entre Parties Pre- • Puis-je rester tranquille et écouter les pensées qui émergent ?
nantes, la culture de l’écoute permet • Puis-je écouter l’ensemble des opinions ?
d’améliorer la rapidité et l’efficacité du • Est-ce que je peux écouter une histoire qui émerge ?
processus de prise de décision axé sur
les solutions. Bien écouter permet de
parler mieux.
A l’opposé • Si notre capacité d’écoute n’est pas assez développée, nous pensons que nous
avons toujours raison et que nous sommes plus intelligents que les autres.
• Si notre capacité d’écoute est trop développée, nous perdons notre propre
position et point de vue.
Tableau : les pratiques dialogiques – quelques aspects importants pour les facilitateurs de Dialogues entre
Parties Prenantes
Action Caractéristiques Les éléments à considérer par les facilitateurs de Dialogue entre Parties
Prenantes
Aucun Dialogue entre Parties Pre- Quelques indices sur la conscience du
nantes ne peut réussir dans le long
Conscience de soi
système/la compétence du processus
terme sans un véritable respect mutuel
entre les acteurs impliqués. Cela im- Les facilitateurs de Dialogue entre Cette action permet aux facilitateurs (et
plique le respect des opinions des Parties Prenantes ont donc l’impor- plus tard, au système de parties pre-
autres, même lorsque l’on ne partage tante tâche de personnifier une culture nantes) de supporter les tensions sans
pas leur point de vue. Cela suppose de respect, car c’est ainsi qu’ils peuvent que le processus de dialogue ne soit mis
également la recherche de points com- aider à faire accepter par tous que en péril. Ils doivent créer un climat de
muns, même en plein désaccord. La toutes les différences font partie d‘un respect pour en faire une source d’éner-
volonté réelle des parties prenantes de ensemble. gie dans le Dialogue entre Parties
collaborer et de se respecter est un Prenantes.
élément crucial pour le succès d’un
Questions importantes
Dialogue entre Parties Prenantes. Le
cas contraire peut causer l’échec du • Suis-je prêt à chercher la cohérence : pourquoi les choses sont ainsi ?
dialogue. S’il est vrai que l‘acceptation, • Suis-je ouvert à la différence et à la diversité ?
l‘accord de tous n’est pas nécessaire à
RESPECTER
toutes les étapes du processus ; le res- • Puis-je respecter la différence, même si je ne suis pas d’accord ?
pect des limites, la compréhension de • Est-ce que je respecte les limites et l’intégrité d’une autre personne ?
la différence et la promotion de la • Est-ce que je peux accepter mes propres limites tout en cherchant à
diversité sont quant à eux des facteurs m’améliorer ?
clés de succès du dialogue. • Suis-je prêt à assumer mes responsabilité par rapport à une situation ou est-ce
• A la base de la capacité de respecter que je fais porter le blâme sur les autres ?
les autres se trouve la capacité de • Est-ce que je peux supporter la tension et les conflits ?
voir les autres comme des acteurs
• Est-ce que je peux rester serein lorsque les autres me défient ?
légitimes, qui agissent d’une façon
différente de la nôtre.
• Le respect repose principalement sur
la volonté de reconnaître l’intégrité
d’une autre personne et de chercher
à comprendre son point de vue.
• Les personnes qui ne sont pas trai-
tées avec respect ont tendance à
traiter les autres de façon
irrespectueuse.
A l’opposé • Trop peu de respect mène à une violente controverse, à imposer ses opinions et
à essayer de manipuler les autres.
• Trop de respect peut empêcher d’exprimer son opinion et engendrer un
manque de frontières personnelles.
Tableau : les pratiques dialogiques – quelques aspects importants pour les facilitateurs de Dialogues entre
Parties Prenantes
Action Caractéristiques Les éléments à considérer par les facilitateurs de Dialogue entre Parties
Prenantes
Suspendre, c’est la capacité à se retenir Quelques indices sur la conscience du
de faire un jugement sur quelque
Conscience de soi
système/la compétence du processus
chose - en d‘autres termes, c’est éviter
d’arriver à des conclusions hâtives. Les facilitateurs du Dialogue entre Grâce à une bonne facilitation et une
Nous avons tous tendance à juger les Parties Prenantes doivent utiliser et bonne structuration de l’agenda du
autres en permanence. Au fur et à exposer cette capacité à suspendre Dialogue entre Parties Prenantes, les
mesure que leur capacité à suspendre autant que possible pour montrer leur facilitateurs doivent développer la capa-
leur jugement se développe, les facili- volonté d‘examiner et d’intégrer les cité des gens à suspendre ; par exemple,
tateurs du Dialogue entre Parties Pre- différentes opinions. en demandant aux participants de pré-
nantes peuvent reconnaître les Cela contribue à développer la faculté senter leurs opinions les uns après les
différentes opinions et les situations de réflexion au cours de l‘action : la autres, de manière structurée.
inconfortables sans prendre parti. capacité d’observer ce qui se passe au
moment où il se passe.
SUSPENDRE
A l’opposé • Quand la capacité de suspendre n’est pas assez développée, les personnes s’ac-
crochent à leurs convictions et cherchent à contrôler le cours de la
conversation.
• Quand la capacité à suspendre est trop développée, les personnes n’expriment
pas leurs véritables opinions.
L’autoréflexion
Il est important que les facilitateurs du Dialogue entre Parties Prenantes connaissent
leurs modes d’action préférés et les pratiques dialogiques sous-jacentes. La prise de
conscience des conséquences de ces préférences aide les gens à accepter leurs propres
limites et à savoir quand et comment ils peuvent faire participer ceux qui ont des
préférences différentes. Aussi, l’une des principales tâches des facilitateurs du Dialogue
entre Parties Prenantes est de prendre en compte les différentes perspectives. Cela
peut jouer un rôle déterminant dans un processus de dialogue. Il peut être utile de
réfléchir sur la façon d’intégrer ses propres modes d’action et pratiques dialogiques
dans un équilibre dynamique en tenant compte de ses propres forces et en sachant
jusqu’à quel point les autres aspects doivent encore être développés.
5.9 Inciter les parties prenantes à s’engager : bâtir un Container pour le changement 151
RESSOURCES
La composition d’un groupe central agissant comme Container initial dépend entiè-
rement de la portée, du contexte et du but du Dialogue entre Parties Prenantes. La
plupart du temps, les membres du groupe central interviennent au niveau opéra-
tionnel, mais ils ont suffisamment de pouvoir décisionnel (ou ont accès aux acteurs
qui occupent des postes décisionnels) pour être en mesure de gérer l’initiative de
changement.
Le Container élargi
Dans la Phase 1 d’un Dialogue entre Parties Prenantes, un
processus de conception efficace permet au groupe central,
en sa qualité de bon Container, d’établir progressivement
un Container élargi. Ce Container élargi est composée de
personnes qui sont favorables au Dialogue entre Parties Prenantes,
qui peuvent s’impliquer dans les réunions du Dialogue entre
Parties Prenantes et conduire le processus de dialogue au-delà du Container initial.
Par conséquent, les membres du groupe central doivent non seulement mobiliser des
sponsors de haut niveau et des décideurs qui sont essentiels à la réussite des Dialogues
entre Parties Prenantes, mais ils doivent aussi chercher à entrer en conversation (le
plus souvent d’une manière plus informelle) avec certaines parties prenantes, par
exemple lors de réunions bilatérales ou de réunions de groupes thématiques restreints.
Ces conversations sont toujours axées sur le contenu et l’objectif du dialogue, mais
aussi sur la promotion du dialogue comme une approche appropriée pour atteindre
les résultats escomptés. Dans le cadre de la préparation d’un événement de Dialogue
entre Parties Prenantes, il est crucial que les acteurs qui sont « structurellement
importants » – les décideurs et ceux qui peuvent faire bouger les choses – soient
suffisamment engagés dans le processus. Ils doivent soutenir l’objectif et la structure
du Dialogue entre Parties Prenantes et les promouvoir au sein de leurs groupes de
parties prenantes, de leurs institutions et de leurs circonscriptions respectifs. En
effet, les gens ont tendance à s’engager beaucoup plus lorsqu’ils s’impliquent dans
➲ Chapitre 2 :
des conversations significatives qui stimulent leur désir de faire la différence. Les dis-
2.2.1 Phase 1 : cussions préparatoires entre les principales parties prenantes permettent d’améliorer
Exploration et la compréhension du système des parties prenantes ; elles doivent donc être menées
engagement, page 57 d’une manière qui incite l’engagement des participants potentiels.
152 5.9 Inciter les parties prenantes à s’engager : bâtir un Container pour le changement
chapitre 5
favorables ou qui sont très engagés dans le processus, ainsi que ceux qui s’y opposent
ou qui sont sceptiques. La structure et la forme de l’événement doivent soutenir la
mise en place du Container élargi. Un espace doit être disponible pour permettre une
prise en compte (respectueuse) de la différence, pour une écoute véritable des préoc-
cupations, pour la distribution des tâches de la réunion elle-même, pour garantir la
transparence dans la planification des prochaines étapes et l’orientation vers les résultats
afin d’aboutir à des résultats tangibles.
5.9 Inciter les parties prenantes à s’engager : bâtir un Container pour le changement 153
RESSOURCES
Et si … Matière à réflexion
… les principaux acteurs • Reconsidérer l’analyse des parties prenantes
ne veulent pas s’engager, • Concevoir des stratégies spécifiques pour encourager les acteurs difficiles à s’engager, et
ou ne rejoignent pas le s’assurer de bien comprendre ce qui pourrait les pousser à s’engager ou à se désengager
Container initial ou le • Vérifier que la période choisie est propice à l’initiative de changement
Container élargi, et qu’ils
refusent de s’impliquer • Communiquer le but, mais faire ressortir le lien avec l’intérêt de la partie prenante difficile
dans le processus ?
… les gens changent de • Accepter le fait que le processus pourrait être ralenti et veiller à ce que les nouvelles personnes
position, abandonnent soient bien intégrées
le processus ou se font • Si les gens qui assistent aux réunions changent continuellement : essayer d’impliquer leurs
représenter par des supérieurs plus consciemment et leur expliquer l’importance de s’assurer que ce sont les
remplaçants mêmes personnes qui assistent régulièrement aux réunions
• Investir dans l’établissement des relations et consacrer du temps à encourager les gens à
s’engager
… les gens ne comprennent • Investir dans l’établissement des relations et d’un plaidoyer pour le changement : donner des
pas la différence entre un informations motivantes, inspirer les personnes, soutenir les aspirations des gens à faire une
bon Container et un comité différence, penser aux possibilités futures plutôt qu’à maintenir le statu quo
officiel ou un groupe de • Valoriser les contributions des participants et reconnaître leurs points de vue
travail ? • Créer une atmosphère créative et constructive pour favoriser l’échange d’idées
5.11 Comprendre la nécessité d’aborder les différentes parties prenantes de manière différente 155
RESSOURCES
Les aspects à prendre en compte pour encourager l’engagement des différents groupes de parties prenantes
La société • Envisager un soutien logistique (ex. indemnités de transport et d’hébergement, per diem, etc.) pour la
civile participation des parties prenantes.
• Assurer une communication transparente et inclusive.
• Etre conscient des obligations des parties prenantes de consulter leurs organisations respectives.
• Respecter les différents mandats des différentes organisations.
• Renforcer les acteurs les plus faibles (par exemple effectuer une traduction pour les groupes communautaires).
• Respecter et faire le plaidoyer pour l’orientation vers les valeurs.
• Montrer l’intérêt du changement pour la société.
• Se préparer à répondre à des questions sur le processus de suivi de l’impact.
156 5.12 Le rôle de la communication dans les quatre phases des Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 5
Un problème urgent peut également être communiqué lors de ces discussions infor-
melles. Ces dernières doivent être minutieusement préparées pour bénéficier du sou-
tien des acteurs et pour montrer les avantages que les parties prenantes individuelles
gagneraient en participant au Dialogue entre Parties Prenantes.
À ce stade du processus, il est urgent d’accorder une attention particulière aux par-
ties prenantes individuelles et d’être réceptif à leurs points de vue, leurs opinions et
leurs intérêts. Elles doivent sentir que leurs besoins et perspectives sont reconnus
et pris en compte. Par ailleurs, il faut également consacrer suffisamment de temps
et d’efforts à la première rencontre avec chaque partie prenante, et bien choisir les
lieux de rencontres. Cet effort sera rentable car il permettra de développer l’intérêt
et l’engagement de la partie prenante ciblée, et de renforcer sa confiance envers les
initiateurs du dialogue. Il est également recommandé de préparer minutieusement ces
premières discussions sur les résultats de l’analyse des parties prenantes pour prendre
en compte le parcours des acteurs individuels ainsi que leurs domaines d’activités et
leur logique dans leurs actions.
Les discussions informelles permettent d’avoir une idée des personnes qui sont inté-
ressées à participer au Dialogue entre Parties Prenantes et qui sont engagées pour
sa mise en œuvre. Après avoir bien identifié les membres du groupe central, il est
important de leur fournir toutes les informations essentielles relatives à l’initiative
conjointe et de leur créer un environnement de travail confortable. Ici, la communi-
cation et la structure externe jouent un rôle central. Il s’agira également de réfléchir
au moyen de regrouper les membres du groupe central en une équipe, afin d’établir
rapidement une collaboration basée sur la confiance. Pour cela, il faut nécessaire-
ment promouvoir la transparence, l’honnêteté et la communication franche entre
les membres du groupe central.
Pendant la Phase 1 d’un Dialogue entre Parties Prenantes, il faut communiquer le
➲ Chapitre 2 :
minimum d’informations à l’extérieur du groupe central. Ce n’est que lorsque les 2.2.1 Phase 1 :
principales parties prenantes se sont effectivement engagées dans le processus que la Exploration et
discussion et le processus de planification peuvent être élargis à une sphère plus vaste. engagement, page 57
Au cours de la seconde phase d’un Dialogue entre Parties Prenantes, celle d’établis-
sement et de formalisation, il est important de définir les objectifs et les ressources
pour consolider les relations soigneusement tissées pendant la Phase 1. L’intérêt du
groupe pour la collaboration doit être bien structuré et formalisé. Le Container doit
déterminer le mode de communication approprié au processus de prise de décision,
la répartition des rôles et la délégation des tâches. La Phase 2 du dialogue implique
généralement un groupe plus large de parties prenantes qui se rencontrent dans le
cadre des événements de dialogue. Par exemple, les parties prenantes sont invitées
à un atelier ou à une réunion de travail pour définir les objectifs communs, pour
5.12 Le rôle de la communication dans les quatre phases des Dialogues entre Parties Prenantes 157
RESSOURCES
158 5.12 Le rôle de la communication dans les quatre phases des Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 5
5.12 Le rôle de la communication dans les quatre phases des Dialogues entre Parties Prenantes 159
RESSOURCES
Lorsqu’un Dialogue entre Parties Prenantes n’est pas clos à la fin de la Phase 3, une
quatrième phase, celle d’expansion, de reproduction ou d’institutionnalisation, doit
être déclenchées. Pour justifier l’expansion du processus, il est important de rendre
publics les résultats de la Phase 3 et d’expliquer les raisons de la reproduction, de
l’approfondissement ou de l’institutionnalisation du Dialogue entre Parties Prenantes.
Les parties prenantes impliquées dans le processus doivent se mettre d’accord sur le
contenu exact de l’information à rendre publique, pour éviter les malentendus qui
pourraient naître de la diffusion d’informations potentiellement contradictoires par
les différentes parties prenantes. Les parties prenantes doivent également savoir que
les informations rendues publiques feront probablement l’objet de critiques publiques
et pourraient être remises en question. Certaines personnes pourraient même tenter
de discréditer les résultats publiés.
L’élargissement du processus implique le développement d’une nouvelle forme de
Dialogue entre Parties Prenantes, sur la base des résultats obtenus lors du dialogue
initial. Cela pourrait également signifier le renforcement de la formalisation ou de
l’institutionnalisation, la création d’une nouvelle institution, l’intégration dans un
système institutionnel existant, ou la reproduction du processus de dialogue dans une
autre région ou sur un autre thème. Comme c’était le cas dans la Phase 1, un vaste
processus d’engagement doit être mené pour attirer de nouvelles parties prenantes
et pour maintenir l’engagement des parties prenantes contractantes.
➲ Chapitre 2 : Une autre similitude avec la Phase 1 est la nécessité de conduire de nouvelles discussions
2.2.4 Phase 4 : informelles avec les acteurs concernés, afin de mettre en place un nouveau Container.
Expansion, Reproduction Ces négociations peuvent généralement aider à inciter de nouveaux acteurs à rejoindre
ou Institutionnalisation, la cause ; elles peuvent également permettre de trouver de nouveaux membres pour
page 75
l’équipe du projet ou le groupe central du Dialogue entre Parties Prenantes. Les principes
appliqués dans la Phase 2 sont aussi valables pour cette Phase : les objectifs doivent être
clarifiés, la participation doit être organisée de manière véritable et les accords doivent
être maintenus. Si le processus de mise en œuvre du Dialogue entre Parties Prenantes
est repris par un nouveau groupe de personnes, il faut s’assurer que des dossiers sur
toutes les questions centrales du dialogue ont été préparés par le groupe central sortant
et ont été effectivement transmis aux membres du nouveau groupe central.
160 5.12 Le rôle de la communication dans les quatre phases des Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 5
5.13 Les principes pour une conception efficace du processus de Dialogue entre Parties
Prenantes
Construire un Container solide Un groupe central cross-sectoriel engagé à bien mener le processus de Dialogue entre
Parties Prenantes, un groupe élargi d’acteurs partisans.
Sensibiliser les acteurs essentiels sur Trouver un parrainage de haut niveau et sensibiliser les parties prenantes sur l’initiative
l’importance du but et du Dialogue de changement, à travers des discussions informelles et formelles.
entre Parties Prenantes
Intégrer le système dans son contexte Le microcosme représente le macrocosme. S’assurer que les participants peuvent se parler
dans de petits groupes de discussion ; éviter les réunions sous forme de conférence ;
réserver un espace pour les discussions entre participants sur les tâches à accomplir.
Mener une analyse conjointe de la Observer conjointement la situation actuelle (ex. à travers une analyse SWOT19, une
situation actuelle analyse conjointe de la situation etc.).
Nouer des relations S’assurer que les gens ont fait connaissance (de façon formelle ou informelle), s’assurer
que toutes les voix sont entendues ; faciliter le contact, les rencontres et les retrouvailles
avec d’autres personnes.
Permettre l’émergence des S’assurer que les différences sont entendues (et non éludées), rendre les différences trans-
différences, mais de manière parentes (par ex. à travers la disposition des sièges des groupes de parties prenantes) ;
structurée créer un espace pour faire ressortir les points communs.
S’orienter vers les tâches à accomplir Les participants qui travaillent ensemble sur une tâche et qui parviennent à un résultat
conjoint arrivent à produire des résultats concrets plus facilement.
Apporter l’expertise nécessaire S’assurer que tous les aspects importants sont mis sur la table (ex. experts, groupes de
travail, etc.) ; donner aux participants un espace pour bien digérer l’information, à leur
convenance ; créer des opportunités pour adapter l’information à la situation particulière
des participants.
Trouver un terrain d’entente Encourager les participants à identifier un terrain d’entente et s’assurer que celui-ci est
commun bien respecté durant la facilitation du dialogue.
Créer des groupes d’experts ou des Pour les détails sur le contenu ou les problèmes non résolus(temporairement), mettre en
groupes de travail place des groupes de travail et restituer les résultats des groupes de travail au niveau du
groupe élargi, pour un examen complémentaire.
Maintenir la clarté du but commun Rappeler très souvent aux parties prenantes l’enjeu des questions essentielles.
Créer une structure fiable Bien guider le processus de Dialogue entre Parties Prenantes (programme, termes de
référence des groupes de travail, feuille de route, calendrier, etc.) ; prendre conscience de
l’impact de l’espace (relations) et de la structure (disposition des sièges, rapports de
force, mentalités) sur les actions au sein du dialogue.
19
(Analyse de Force, Faiblesses, Opportuniés et Ménaces)
5.13 Les principes pour une conception efficace du processus de Dialogue entre Parties Prenantes 161
LES OUTILS
LES OUTILS chapitre 6
Les outils présentés dans ce guide pratique appuient les facilitateurs du Dialogue
entre Parties Prenantes dans la planification et la mise en œuvre structurées des
processus dialogiques réussis et axés sur les résultats. Ces outils se basent sur les cha-
pitres conceptuels et sur les documents de référence pour fournir des instruments
pratiques qui aident les initiateurs ou les membres du groupe central à évaluer et
à concevoir les étapes du processus nécessaires pour faire progresser le processus de
Dialogue entre Parties Prenantes. Chaque section de ce chapitre se concentre sur un
instrument particulier pour la mise en œuvre des Dialogues entre Parties Prenantes,
comme décrit dans les chapitres précédents.
Cependant, ces outils ne doivent jamais être utilisés de façon rigide. Ils ne sont pas
une fin en soi, mais doivent uniquement être conçues comme des instruments de
support dans un processus de conception réfléchi, qui nécessite une compréhension
plus approfondie de l’objectif des Dialogues entre Parties Prenantes. Comme tout
outil, ils aident à réduire la complexité de telle sorte que l’environnement complexe
(et souvent controversé) des Dialogues entre Parties Prenantes puisse être abordé avec
plus de confiance et de facilité. Ainsi, si les choses deviennent difficiles, les outils
peuvent d’une part guider l’action, et d’autre part cultiver la réflexion et la fonction
pour agir en tant que système d’alerte précoce. Ils font remarquer certains détails
qui souvent, nécessitent une attention particulière dans les Dialogues entre Parties
Prenantes.
Ces outils ne remplacent nullement les instruments de planification ou de gestion
de projet, car ils sont généralement disponibles dans les secteurs privé et public, au
niveau de la société civile, et au niveau des organismes de coopération pour le déve-
loppement. Ils peuvent être utilisés autant de fois qu’il est nécessaire. Ce chapitre
s’intéresse uniquement aux outils qui sont spécifiquement utilisés dans les Dialogues
entre Parties Prenantes.
163
LES OUTILS
➲ Quel est le moment propice pour envisager l’initiation des Dialogues entre
Parties Prenantes ?
• Si la mise en œuvre de l’objectif requiert le soutien des différents groupes
d’acteurs ainsi que celui des décideurs ;
• Si la mise en œuvre durable d’un projet ou d’une initiative nécessite l’inter-
vention de certains groupes d’intérêt (ceux qui sont affectés et ceux qui sont
impliqués) ;
• Si le changement du statu quo d’une question est envisagé, mais que les prin-
cipales parties prenantes dont la participation est essentielle pour la mise en
œuvre du processus ne voient pas la nécessité d’un changement, ou ne peuvent
pas s’entendre sur l’objectif et les modalités de mise en œuvre ;
• Si beaucoup de parties prenantes perçoivent la nécessité de changement, sans
qu’aucun n’acteur ne prenne l’initiative de lancer le processus ;
• Si la communication vise à aller au-delà de la transmission des informations aux
parties prenantes, et à permettre à différentes perspectives d’être s’exprimées
et intégrées dans le processus.
Certaines conditions préalables doivent être remplies pour réussir la mise en œuvre des
Dialogues entre Parties Prenantes, pour tisser des relations constructives et pour
atteindre des objectifs spécifiques. Ceci est dû au fait que les Dialogues entre Parties
Prenantes sont des processus de communication et de coopération complexes.
Les acteurs ne sont pas toujours tous préparés à s’engager pleinement pour une cause ➲ Chapitre 2 :
particulière dès le début du processus – d’ailleurs, ceci n’est pas une nécessité abso- 2.2.1 Phase 1 :
lue. Lors de la phase de préparation du dialogue, il incombe aux initiateurs de gagner Exploration et
progressivement le soutien des acteurs pour l’approche qui doit être utilisée dans le engagement, page 57,
➲ Chapitre 5, Ressources :
processus. Les parties prenantes doivent néanmoins avoir un intérêt fondamental 5.11 Comprendre la
dans l’initiative de changement, et assurer la réussite du dialogue. La motivation de nécessité d‘aborder
chacune des parties prenantes à participer à la réalisation de l’initiative de ce chan- les différentes parties
gement peut-être différente. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important prenantes de manière
de choisir le moment opportun et la forme appropriée du Dialogue entre Parties différente, page 155
Prenantes, et d’investir suffisamment de temps et de ressources dans la Phase 1.
Le Dialogue entre Parties Prenantes pourrait échouer (dans le long terme) s’il est offi-
ciellement lancé (Phase 2), avant que les parties prenantes concernées ne voient la
nécessité du changement et qu’elles ne soient convenablement engagées dans le proces-
sus. Les principales parties prenantes risquent de perdre confiance en la possibilité de
travailler conjointement pour la réalisation d’un objectif, ou même de perdre confiance
envers les initiateurs du dialogue. Pour éviter cela, les discussions informelles, dans
le cadre d’un processus d’engagement dans la Phase 1, devraient être utilisées pour
déterminer l’intérêt potentiel des parties prenantes et pour comprendre leur façon
de penser. Cela peut aider l’équipe des initiateurs du dialogue à savoir si le moment
est propice pour lancer un processus de Dialogue entre Parties Prenantes.
Une stratégie bien conçue pour l’intégration des parties prenantes (processus d’enga- ➲ Chapitre 2 :
gement) et un plan d’action (qui lui est associé) s’appuyant sur un personnel suffisant, 2.2.2 Phase 2 :
l’expertise, le temps et les ressources financières sont essentiels pour réussir les processus Établissement et
de planification et de mise en œuvre des Dialogues entre Parties Prenantes. Toute- formalisation du
processus, page 63
fois, l’approche va au-delà du champ d’application d’une simple gestion de projet.
Les Dialogues entre Parties Prenantes ne se limitent pas seulement aux projets, ils
sont une partie intégrale du processus continu de développement global et socié-
tal. Leur potentiel d’innovation réside dans leur capacité à intégrer toutes les parties
prenantes dans les processus de changement social, économique et environnemen-
tal, au-delà des limites des plans du projet (défini dans le temps).
La liste de contrôle (page 166) donne un aperçu des critères qui devraient être ➲ Chapitre 5,
considérés avant d’entamer un processus de Dialogue entre Parties Prenantes. Cet Ressources :
outil est conçu pour d’une part soutenir une réflexion commune sur l’application 5.9 Inciter les parties
prenantes à s’engager :
éventuelle d’une méthodologie de Dialogue entre Parties Prenantes, et d’autre
bâtir un container pour
part pour déterminer les actions à entreprendre afin de créer les conditions adé- le changement. Page 151
quates pour l’application d’une telle approche.
Si, après avoir conduit l’analyse potentielle, un ou plusieurs critères ne s’appliquent
pas au contexte du dialogue, il est recommandé aux facilitateurs d’identifier le critère
qui peut être directement influencé par les initiateurs. Valoriser les ressources et les
capacités déjà existantes au sein de l’équipe des initiateurs du dialogue peut aider à
optimiser les conditions initiales pour le lancement du Dialogue entre Parties Prenantes.
Le changement envisagé aura un effet sur les différentes parties prenantes ; il nécessite leur consentement.
La réussite de la mise en œuvre du projet, de l’initiative ou d’un événement de consultation exige la participation
et l’adhésion des différents groupes de parties prenantes.
La réussite de la mise en œuvre d’un projet ou d’une initiative nécessite l’engagement actif des différentes parties
prenantes.
La coopération formalisée entre les différents acteurs est nécessaire pour mettre en œuvre une initiative de chan-
gement préalablement convenu.
Calendrier
Les principales parties prenantes voient la nécessité d’un changement.
Les principaux acteurs sont convaincus que le changement nécessite le dialogue et la coopération.
Des conflits peuvent exister entre les différentes parties prenantes, mais cela n’entrave pas la participation des parties
prenantes à un processus de dialogue.
Le risque réputationnel lié à la participation au dialogue est faible pour la plupart des parties prenantes.
Capacité
Le groupe central des initiateurs du dialogue a suffisamment de temps et de ressources.
Le groupe central des initiateurs du dialogue possède une connaissance adéquate et /ou une expérience en matière
d’intégration des différentes parties prenantes et de la conduite des Dialogues entre Parties Prenantes.
Le groupe central des initiateurs du dialogue a établi suffisamment de relations avec toutes les parties prenantes clés.
Engagement
Le Dialogue entre Parties Prenantes est soutenu par les décideurs dans les institutions qui ont initié le dialogue.
Le groupe central des initiateurs du dialogue est prêt à diriger conjointement un processus complexe de commu-
nication et de coopération.
Le groupe central des initiateurs du dialogue est en mesure de respecter les différents points de vue exprimés.
Le groupe central des initiateurs du dialogue est prêt à laisser les autres acteurs impliqués influencer ou façonner
le but du dialogue.
Besoin d’intégration
Une approche de Dialogue entre Parties Prenantes pourrait être envisagée si l’un
des critères dans cette catégorie s’applique à la situation en question. Le thème et le
contexte de l’initiative déterminent la forme de dialogue la plus appropriée. Si aucun
des critères ne s’applique, les initiateurs peuvent choisir une approche différente pour
l’initiative de changement ; les initiateurs doivent également réfléchir sur les différentes
formes de mise en œuvre pour l’initiative de changement envisagé. Toutefois, si les
aspects de la mise en œuvre d’une initiative de changement ne peuvent réussir qu’avec
le soutien de différents groupes de parties prenantes, il peut être beaucoup plus effi-
cace de mettre en œuvre le processus de changement en utilisant une approche de
Dialogue entre Parties Prenantes.
● La Croatie est un nouveau membre de l’Union Européenne (UE). En tant que tel,
elle doit mettre en œuvre le protocole de l’UE relatif à la gestion intégrée des zones
côtières en Méditerranée. Le gouvernement croate est tenu d’adopter le règlement,
et donc l’avis des parties prenantes sur la question n’est pas important. Toutefois, le
respect de cette réglementation exige la compréhension et la coopération d’acteurs
divers. Avec le soutien de la Coopération allemande au Développement, le ministère
croate de l’environnement a lancé un processus de consultation des parties prenantes
pour s’assurer que tous les acteurs concernés connaissent bien cette réglementation,
mais aussi pour leur permettre de préparer leur contribution à la réussite du processus
de mise en œuvre (au-delà du respect de l’application de la réglementation). À cette
fin, les membres du groupe central du projet ont organisé un atelier des parties pre-
nantes, où divers groupes d’intérêts, issus de tous les niveaux de la société et de tous
les secteurs, ont eu l’opportunité d’apprendre à se connaître et d’échanger leurs idées
et leurs expériences en matière de gestion intégrée des zones côtières.
➲ Chapitre 2 :
L’engagement des parties prenantes
2.1 Le modèle Si tous les aspects du processus d’engagement ne sont pas pris en compte, les initia-
de changement
teurs du dialogue doivent bien réfléchir sur la pertinence de conduire une analyse
dialogique, page 55,
➲ Chapitre 6, Outils : des parties prenantes. Ils doivent planifier minutieusement le processus d’engage-
6.3 Analyse de parties ment ainsi que la mise en place du groupe central et la constitution d’un container
prenantes, page 174 pour le groupe central.
Les initiateurs du dialogue doivent essayer de trouver la raison de l’absence d’engage-
ment de la part des parties prenantes et le moyen d’inciter les acteurs à s’engager. Cette
action permet d’encourager une communication ouverte entre les initiateurs sur les
résultats qu’ils attendent du dialogue et de cerner leur intérêt à écouter les différentes
perspectives sur une question particulière. Si les décideurs tardent à s’impliquer dans
le processus, ce processus d’engagement doit faire l’objet d’une attention particulière
dans la phase 1.
Partenariat de
Consultation Plateforme de parties
Initiative de
des parties dialogue entre prenantes pour
parties
parties la mise en
prenantes prenantes
prenantes œuvre
Accroitre
l’engagement
pour
la
collaboration
recueillir les avis des différentes par- question particulière. une question spécifique (la planification du projet,
ties prenantes. Obtenir les commentaires des dif- l’élaboration des politiques, des commentaires sur
férentes parties prenantes sur une une stratégie ou sur les résultats d’une recherche,
question spécifique. etc.) ;
• les différents groupes de parties prenantes doivent
être sensibilisés sur une question particulière, ou si
l’intérêt des parties prenantes sur des questions
particulières doit être renforcé ;
• l’on ne prévoit pas de coopération étroite et
régulière entre les différentes parties prenantes.
Perspective
Si les résultats de la consultation singulière des parties prenantes s’avèrent concluant, les initiateurs du dialogue peuvent envisager d’uti-
liser régulièrement cette forme de consultation sur des questions particulières. Ainsi, cette forme de dialogue peut se développer en des
consultations régulières, voire institutionnalisées.
Le processus de consultation peut améliorer la réputation ou la légitimité du groupe des initiateurs du dialogue.
Exemple :
Les grandes entreprises multinationales utilisent cette forme de dialogue pour obtenir des commentaires sur des questions stratégiques
spécifiques (par ex. la mise en œuvre de leur stratégie de RSE, ou leur rapport sur de développement durable).
Exemple :
Le secteur public utilise souvent des consultations uniques pour conduire des évaluations d’impact environnemental ou l’élaboration
des politiques, ou, par exemple, pour recueillir les commentaires sur les résultats d’une recherche.
Perspective
Si une consultation régulière des parties prenantes s’avère utile, et si les parties prenantes demandent que la forme de la consultation
soit modifiée pour évoluer vers un format plus structuré et plus régulier, la forme de la consultation des parties prenantes peut alors être
institutionnalisée.
À la suite du processus de consultation (ponctuel ou régulier), les parties prenantes peuvent créer une plateforme pour échanger réguliè-
rement sur les progrès, ou même pour créer une initiative des parties prenantes dans laquelle certains acteurs se réunissent pour impulser
le changement sur le sujet particulier.
Exemple :
Les municipalités peuvent décider de tenir des consultations régulières avec les parties prenantes pour développer leurs stratégies d’adap-
tation / atténuation au changement climatique ; elles peuvent ensuite se résoudre à créer un comité des parties prenantes plus officiel qui
a pour fonction de superviser la mise en œuvre des mesures d’atténuation / d’adaptation au changement climatique.
Exemple :
Une entreprise de textile qui tient régulièrement des consultations de parties prenantes pour améliorer les normes sociales dans sa chaîne
de valeur peut se rendre compte que les défis auxquels elle est confrontée ne peuvent être résolus que par un processus participatif, car
un effort collectif de plusieurs sociétés est requis pour trouver des solutions à ce problème. Une telle action peut aider à promouvoir une
initiative des parties prenantes pour l’application des normes sociales.
Une consultation de parties pre- Réglementer les contributions des • La contribution des parties prenantes doit faire
nantes, initiée par le gouvernement parties prenantes sur certaines ques- partie des procédures officielles ;
et inscrite dans les réglementations. tions relatives au développement et • La mise en œuvre de certaines mesures a un effet
à la panification des politiques (dans sur les biens publics.
le cadre de la bonne gouvernance).
Perspective
Ce ne sont pas tous les Dialogues entre Parties Prenantes institutionnalisées qui fonctionnent bien. En effet, le fait qu’ils soient devenus
une mesure de procédure ne signifie pas nécessairement que leur but et leur esprit réels ont été bien compris par les coordonnateurs. Cela
peut signifier que les Dialogues entre Parties Prenantes institutionnalisés sont administrés de façon bureaucratique et par conséquent,
ils peuvent perdre leur authenticité.
Exemple :
Un gouvernement provincial peut organiser (d’une manière très formelle) une concertation entre le secteur privé et la société civile sur
les questions de développement (par exemple des commentaires écrits sur certaines questions) sans permettre une discussion de fond
entre les différents groupes de parties prenantes.
Dans ce contexte, le défi consiste à « insuffler » une nouvelle dynamique dans la consultation des parties prenantes en s’assurant de la
participation adéquate des parties prenantes, en organisant des activités de consultation qui stimulent l’échange de points de vue, et en
présentant aux initiateurs du dialogue une situation réelle des intérêts et des préoccupations des différentes parties prenantes.
Des rencontres régulières entre dif- Préparer des recommandations • Différentes parties prenantes cherchent la possibi-
férentes parties prenantes pour un conjointes ; profiter de l’opportu- lité d’échanger régulièrement avec d’autres parties
échange d’expériences. nité pour rencontrer d’autres parties prenantes, sur une question particulière ;
prenantes ; faire un plaidoyer pour • Une mise en œuvre conjointe des projets n’est pas
les intérêts des parties prenantes. nécessairement envisagée ;
• Les parties prenantes cherchent une opportunité
de mener conjointement un plaidoyer sur une
question particulière.
Perspective
La création d’une plateforme des parties prenantes peut être recommandée lorsque différents acteurs et experts ont l’intention de tenir
régulièrement des échanges sur leurs expériences individuelles en matière de mise en œuvre d’une initiative, d’une pratique ou d’une
méthodologie. Ces plateformes ont souvent un effet d’attraction : de plus en plus de parties prenantes intéressées cherchent à intégrer
la plateforme, et cela facilite la diffusion de certaines pratiques, approches, méthodologies, etc.
Les initiatives et partenariats de parties prenantes peuvent être crées à partir de ces plateformes de parties prenantes car au fur et à mesure
que les questions abordées suscitent l’intérêt des différents groupes de parties prenantes, la communication se renforce au sein de la
plateforme ; ouvrant ainsi des possibilités de collaboration.
Exemple :
Les réseaux d’experts qui comprennent plusieurs groupes de parties prenantes sont souvent structurés comme une plateforme d’échange
entre parties prenantes.
Exemple :
Les associations professionnelles qui interviennent à tous les niveaux de la chaîne de valeur sont souvent composées de parties prenantes
différentes. Leur contribution pour l’amélioration des relations au sein de la chaîne de valeur peut conduire les acteurs à coopérer d’une
façon différente ou à développer des initiatives conjointes.
Une initiative inter-sectorielle pour Développer et mettre en œuvre • Une nouvelle approche du changement exige que
résoudre des problèmes complexes ; conjointement de nouvelles ap- différentes parties prenantes s’alignent derrière un
pour développer des politiques et/ou proches, des normes volontaristes, objectif à mettre en œuvre dans un délai convenu ;
des normes de durabilité conjointes, ou des projets complexes. • Différents groupes de parties prenantes ne
ou pour réaliser des objectifs de mise peuvent trouver une solution à un problème que
OEUVRE
Exemple :
Les grandes initiatives, surtout celles qui s’opèrent au niveau international entre les entités du secteur privé et les organismes de déve-
loppement, sont souvent structurées comme des alliances stratégiques dont le but est de mettre en œuvre des approches spécifiques
dans différents pays, régions ou continents. La réussite de ces initiatives repose sur les processus de consultation et d’engagement bien
structurés dans chaque pays concerné.
Gestion conjointe de la mise en Assurer la coordination et la gestion • La mise en œuvre d’une certaine activité est en
œuvre d’une question d’intérêt conjointe de tâches complexes par cours et nécessite une coordination continue
commun. différentes parties prenantes. entre différentes parties prenantes ;
• la gestion conjointe d’un problème a permis
d’améliorer la mise en œuvre et la prestation de
services ;
• Une collaboration de longue durée entre les
parties prenantes est nécessaire.
Perspective
Une plateforme des parties prenantes (pour la mise en œuvre d’une initiative) est la forme de dialogue appropriée si, par exemple, les
différentes parties prenantes ont besoin de gérer un bien commun (comme la gestion des ressources en eau), et si cette gestion nécessite une
coordination optimale et une compréhension approfondie de la question par les différentes parties prenantes impliquées dans le processus.
Les plateformes des parties prenantes pour la mise en œuvre d’une initiative impliquent souvent la mise en place de structures, telles que
les comités de pilotage et les secrétariats de projet. Ils peuvent exiger la consultation des parties prenantes qui ne sont pas directement
impliquées dans le processus.
Exemple :
La gestion d’un bien public comme l’eau nécessite souvent une bonne coordination de la collaboration entre les différentes parties
prenantes ; ceci peut idéalement contribuer à une meilleure gestion des ressources et à l’amélioration de la prestation de services. En
matière de gestion des ressources en eau, les plateformes de parties prenantes peuvent mener à des consultations plus larges entre les
parties prenantes pour recueillir les commentaires des acteurs qui sont indirectement impliqués.
La mise en œuvre inter-sectorielle Obtenir les résultats d’un projet spé- • Un but préalablement convenu nécessite une
d’un projet pour réaliser les objectifs cifique, avec des ressources complé- mise en œuvre conjointe ou complémentaire ;
convenus. mentaires et dans un délai spécifique. • Les parties prenantes sont prêtes à s’engager
pour une responsabilité conjointe en vue de
OEUVRE
Exemple :
Les partenariats de développement entre les entités du secteur public et les entreprises du secteur privé, ou entre les organismes de
développement et les entreprises du secteur privé sont souvent mis en place sur une base consensuelle et sur une durée déterminée,
pour arriver à des résultats spécifiques. Pour qu’ils soient réussis, les partenariats nécessitent souvent l’implication de différentes parties
prenantes qui ne font pas partie de l’accord du projet envisagé, sous forme de consultation et de coopération.
6.3.1 Grille d’intérêt/d’influence20
L’utilisation de la grille d’intérêt/d’influence est particulièrement utile pour déterminer
le type de processus d’engagement nécessaire pour créer suffisamment d’intérêt dans
le Dialogue entre Parties Prenantes. Les parties prenantes devraient être encouragées
à intégrer leurs positions dans le dialogue. En outre, le soutien des parties prenantes
(institutions ou individus) est impératif pour la réussite du dialogue.
Cet instrument est une base pour mener un processus de discussion, notamment au
sein du groupe central. Il permet de déterminer le niveau d’intérêt des différentes
parties prenantes par rapport au but du Dialogue entre Parties Prenantes (l’objectif
global commun) et leur niveau d’influence sur la réalisation de l’objectif.
20
Inspiré par
➲ www.changingminds.
org/disciplines/
change_management/
stakeholder_change/
interest_influence.htm
Etape 1 : Une liste générale de parties prenantes intéressées peut inclure : Vous-
Créer une liste de même, les partenaires potentiels, d’autres organisations collaboratrices
parties prenantes potentielles, des ministères, des institutions de recherche, des sociétés
essentielles à la du secteur privé, des ONG locales, des ONG internationales, des
réalisation de votre idée organisations communautaires, des organismes de financement, etc.
de projet de partenariat Il n’est pas nécessaire d’être extensif, mais plutôt de se focaliser sur les
parties prenantes les plus pertinentes, celles capables de faire réussir ou
échouer l’idée de partenariat. Récupérez les parties prenantes que vous
considérez comme étant les plus importantes – les parties prenantes
clés (aussi bien internes qu’externes) – et déterminez leur intérêt dans
le projet.
Etape 2 : Catégoriser les parties prenantes selon leur intérêt et influence potentiels
Analyser l’influence vis-à-vis des progrès importants permettant d’atteindre l’objectif du
et l’intérêt des parties projet et les placer dans la grille par rapport au projet de partenariat.
prenantes Il est important de faire une évaluation réaliste de la situation actuelle
(ne pas les placer où vous pensez qu’ils devraient être, mais plutôt là où
ils sont en fonction de votre évaluation). Faites une contre-vérification
de vos résultats si vous avez placé la plupart des parties prenantes dans
le quadrant d’intérêt/ d’influence du haut : est-ce la réalité ?
En marquant la position des parties prenantes dans votre grille, vous
devez noter celles que vous considérez comme des défenseurs ou qui
seront d’un grand soutien(en vert) ou et celles de la part de qui vous
attendez une opposition ou des critiques (rouge) de votre initiative de
partenariat.
Etape 3 : Après avoir discuté des résultats de votre grille d’intérêt /d’influence, il
Consolider et interpréter faut consolider les conclusions. Vous pouvez vous référer aux questions
les résultats de votre suivantes relatives au rôle des principales parties prenantes pour le succès
recherche du Dialogue entre Parties Prenantes :
• Est-ce que les principales parties prenantes sont intéressées par le
dialogue, ou y a-t-il un besoin d’augmenter leur intérêt dans le but ?
• Est-ce que les principales parties prenantes sont intéressées par le
dialogue, mais ont un faible pouvoir d’influence ?
• Est-ce qu’il y a des parties prenantes qui sont très influentes, mais
qui montrent peu d’intérêt pour le dialogue ?
• Y a-t-il des acteurs clés que vous ne connaissez pas suffisamment
pour être en mesure d’évaluer leur niveau d’intérêt ou d’influence ?
Etape 4 : Discutez des résultats et explorez votre degré d’influence pour faire
Développer une bonne changer les positions des parties prenantes sur la grille :
compréhension du • Comment pouvez-vous susciter l’intérêt des parties prenantes dont
meilleur moyen pour vous avez besoin et que vous avez placées à un faible niveau
encourager l’engagement d’intérêt ?
des parties prenantes • Comment pourriez-vous convaincre les parties prenantes les plus
essentielles puissantes afin de gagner leur soutien ?
• Comment pouvez-vous soutenir les parties prenantes ayant
peu d’influence mais un grand intérêt ?
Les parties prenantes qui ont un pouvoir d’influence peu élevé, mais qui
sont intéressées par l’initiative
Si le degré d’intérêt de ces acteurs est élevé, il doit bien y avoir une raison. Par exemple,
ils peuvent être des groupes affectés par le processus ou des groupes de pression tels que
les petites entreprises qui ont un intérêt pour un meilleur environnement des affaires,
les communautés, etc. Souvent, ces acteurs disposent d’informations, de perspectives ou
d’expériences importantes. Toutefois, il peut leur manquer la capacité à faire entendre
leur voix, et ils ont donc besoin de soutien pour se faire entendre. Ceci peut-être
dû à leur mauvaise organisation et nécessite un renforcement des institutions pour
accroître leur pouvoir d’influence. Dans ce quadrant, les parties prenantes peuvent
devenir d’importants souteneurs du Dialogue entre Parties Prenantes. Il est donc
utile de les faire participer, de les soutenir, et de les garder suffisamment informées
pour s’assurer que leur degré d’intérêt pour votre initiative reste élevé. Vous devez
aussi évaluer l’importance du point de vue ou de l’expérience de ces acteurs pour le
dialogue : ceci devrait être un critère pour leur participation active dans le processus.
Les parties prenantes qui ont un pouvoir d’influence peu élevé, mais qui
sont peu intéressées par l’initiative
Maintenir le contact avec ces personnes car leur statut peut changer, mais évitez de
les ennuyer par un excès de communication. Une fois que les points de vue des par-
ties prenantes sont compris, la décision de poursuivre ou non la collaboration et la
communication peut être prise. Il est important d’utiliser une approche inclusive et
transparente dans le processus d’engagement des parties prenantes, en vue de susciter
une appropriation et un engagement. Les parties prenantes seront engagées de diffé-
rentes manières dans les diverses étapes du Dialogue entre Parties Prenantes à travers
des rencontres et une mise à disposition d’informations, la consultation, le dialogue, le
travail en commun. S’il n’est pas possible de mobiliser toutes les parties prenantes dès
le départ, une stratégie permettant une implication progressive pourrait être requise.
Etape 3 : Pensez aux autres acteurs qui sont aussi dans le système et évaluez leur
importance et leur influence pour une réussite éventuelle de ce que vous
planifiez de faire.
Etape 5 : Une fois que vous avez procédé au mappage du système, observez le à
distance, et laissez-vous guider par des pensées, des remarques spontanées
de vos collègues, et par des pensées plus profondes.
Voici les questions qui peuvent vous guider :
• Comment le système des parties prenantes marche-t-il ou pourquoi
ne fonctionne-t-il pas ?
• Quel est son impact sur votre idée de partenariat ?
• De qui avez-vous besoin pour constituer un groupe central solide de
soutien au partenariat des parties prenantes, et pour votre initiative ?
• Où, dans le système, est localisée l’énergie de l’idée du partenariat ?
• Comment pourriez-vous étendre cette énergie en faisant venir
progressivement les acteurs pertinents ou importants ?
178 6.4 La cartographie des ressources dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 6
Le schéma ci-dessous sur les ressources potentielles des Dialogues entre Parties Prenantes21
illustre les ressources que les différents acteurs peuvent apporter dans un dialogue. Ces
ressources sont diverses, et dépendent du contexte spécifique de l’initiative.
La section suivante présente brièvement les ressources que les acteurs issus de différents
secteurs peuvent apporter à un Dialogue entre Parties Prenantes.
Les entreprises :
De la grande industrie alimentaire aux petits et grands producteurs organiques : Les
sociétés peuvent fournir de précieuses contributions par le renforcement des capacités
administratives dans le Dialogue entre Parties Prenantes et le maintien de la poursuite
des objectifs par le partenariat. L’implication du secteur privé peut apporter des compé-
tences dans la planification et la rentabilité d’entreprise et permettre au Dialogue entre
Parties Prenantes d’évaluer et de créer de nouveaux marchés, de nouvelles stratégies
et de nouveaux produits marketing. Vous pouvez aussi parvenir à établir de bonnes
relations d’affaires avec des sociétés comme partenaires commerciaux.
6.4 La cartographie des ressources dans les Dialogues entre Parties Prenantes 179
LES OUTILS
rassembler les partenaires autour de la table. Ils peuvent aussi contribuer à l’adhésion
aux bonnes pratiques ou à la promotion et à l’intégration de l’apprentissage du Dia-
logue entre Parties Prenantes à travers les secteurs industriels. De par sa présence, le
secteur public accentue la visibilité des projets visant une pérennité.
Organisations environnementales :
Elles mènent, par exemple, une campagne en faveur de la conservation de la bio-
diversité, et travaillent souvent en étroite collaboration avec des chercheurs dans le
domaine de la nature et avec des gouvernements.
Communautés :
Elles possèdent des connaissances locales et indigènes dans un certain domaine (thé-
matique ou géographique) et contribuent à la base de connaissances dans un secteur
ou une région spécifique.
Syndicats :
Dans le secteur producteur de biens, par exemple, les syndicats et associations
défendent les intérêts des travailleurs et sont devenus plus actifs dans les questions
d’environnement et de développement durable. A travers eux, vous pouvez aussi
établir des relations avec de potentiels partenaires commerciaux.
180 6.4 La cartographie des ressources dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 6
1 Totalement en désaccord
2 Plutôt en désaccord
3 Partiellement en désaccord
4 Partiellement d’accord
5 Plutôt d’accord
6 Totalement d’accord
Si une ou plusieurs questions posées dans une phase particulière ont une note infé-
rieure au chiffre 4, il faudra discuter des aspects de cette phase qui requièrent une
attention particulière ou qui ont besoin d’être reconduits, ou ceux dont la mise en
œuvre nécessite un délai plus long.
Liste de contrôle pour le modèle de changement dialogique – mise en œuvre des Dialogues entre Parties
Prenantes en mettant l’accent sur les résultats
Liste de contrôle pour le modèle de changement dialogique – mise en œuvre des Dialogues entre Parties
Prenantes en mettant l’accent sur les résultats
Liste de contrôle pour le modèle de changement dialogique – mise en œuvre des Dialogues entre Parties
Prenantes en mettant l’accent sur les résultats
Liste de contrôle pour le modèle de changement dialogique – mise en œuvre des Dialogues entre Parties
Prenantes en mettant l’accent sur les résultats
6.6 Un bref aperçu des plans de table pour les événements des
Dialogues entre Parties Prenantes
Le plan de table d’une réunion a une influence plus décisive sur les résultats d’une
réunion que nous ne le croyons. La structure d’un plan de table décrit généralement
la façon dont les gens communiquent entre eux.
Les paragraphes suivants décrivent brièvement les avantages et les inconvénients
de certains plans de table pour les évènements de Dialogue entre Parties Prenantes.
Avantage :
Ce plan de table permet la participation d’un grand nombre de personnes. Les parti-
sans de haut niveau et les orateurs sont traités avec beaucoup de respect ; ce qui leur
donne le sentiment d’être bien reconnus.
Inconvénients :
Ce plan de table crée une barrière entre les per-
sonnes les plus importantes et le reste des parti-
cipants ; par conséquent, la hiérarchie entre les
orateurs et les auditeurs est bien mise en relief.
Généralement, seuls quelques individus assis à
l’avant de la salle et les orateurs ont la possibilité
de prendre la parole, tandis que les autres parti-
cipants ne peuvent formuler des commentaires qu’occasionnellement. Très souvent,
l’opposition se manifeste sous forme de déclarations déguisées en questions. La plupart
du temps, le flux de la communication est unilatéral. Il n’y a pas de véritable dialogue
entre les orateurs et les auditeurs, et pratiquement aucune communication entre
les participants.
Même un panel de discussion ne permet pas une conversation facile entre le panel et
le public qui ont souvent recours aux déclarations pour exprimer leurs opinions. Ce
plan de travail ne favorise pas la discussion, la rencontre ou l’échange d’expérience.
Conclusion :
Ce plan de travail n’est pas adapté à n’importe quel événement de Dialogue entre
Parties Prenantes qui prétend prendre en compte réellement les perspectives des
différentes parties prenantes et tenir compte de leurs contributions. Il est également
impossible d’amener les parties prenantes à échanger entre elles une condition pré-
alable à la réussite d’un processus de dialogue.
186 6.6 Un bref aperçu des plans de table pour les événements des Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 6
Avantages :
Ce plan de table permet à un nombre limité de parties prenantes de mener une
conversation étroite sur leurs perspectives et leurs positions. Il est bien connu de
la plupart des parties prenantes du secteur public, du secteur privé et de la société
civile et par conséquent, il ne provoque pas de tension lorsqu’il est utilisé dans le
cadre des Dialogues entre Parties Prenantes. Ce plan de table peut favoriser de bons
résultats pour les parties prenantes qui se sont déjà familiarisées entre elles et qui ont
bien établi des relations de communication.
Inconvénients :
Le plan de table en U établit également une hiérarchie entre les personnes impor-
tantes qui sont au- devant de la scène et les autres participants. A moins qu’il ne soit
modéré par un facilitateur qui doit être un modérateur professionnel très compé-
tent (ou à moins que les parties prenantes ne se connaissent très bien), ce plan de
table va inciter les participants à transmettre des déclarations plutôt qu’à mener une
conversation entre eux. Il faut s’attendre à un modèle de communication du type
monologue série (action /action), ou à un débat (action / opposition), ou, dans des
contextes très hiérarchisés, à une communication disciplinée (action/ suivi). Ceci
pourra rarement préparer le terrain pour l’appropriation et la collaboration. Les parti-
cipants auront tendance à défendre leurs positions et leurs territoires. Dans certaines
cultures, l’opposition ne peut pas être soulevée ouvertement devant tous. Ce plan de
table rend le travail de groupe impossible, à moins que le facilitateur ne prévoie des
séances parallèles en petits groupes de travail.
Conclusion :
Le plan de table en U n’est pas particulièrement adapté pour un événement de lance-
ment d’un processus de Dialogue entre Parties Prenantes, dans la mesure où il arrive
rarement à faire évoluer les modes de communication ou les rapports entre les partici-
pants, et il permet rarement aux participants de se rencontrer au sein de petits groupes
de travail ou de discussion. Toutefois, cela permet de respecter la hiérarchie, et peut
par conséquent être considéré comme le point de départ pour le Dialogue entre
Parties Prenantes. Au début d’un Dialogue entre Parties Prenantes, il peut même
être impossible de convaincre les décideurs d’adopter un plan de table autre que celui
6.6 Un bref aperçu des plans de table pour les événements des Dialogues entre Parties Prenantes 187
LES OUTILS
en forme de U. S’il n’y a pas d’alternative, les facilitateurs du Dialogue entre Parties
Prenantes doivent rester conscients du fait que ce plan de table ne peut guère favoriser
la rencontre entre participants, ni le renforcement des relations et de la collaboration
au sein du groupe. Par conséquent, ils doivent trouver d’autres moyens pour intégrer
ces éléments dans le processus de Dialogue entre Parties Prenantes.
Avantages :
Le format de table ronde crée un niveau
d’intimité qui aide les parties prenantes à se
connecter entre elles, en dépit de leurs diffé-
rences. Il permet aussi aux facilitateurs d’éco-
nomiser du temps afin que les petits groupes
de travail puissent se tenir autour des tables,
permettant ainsi d’éviter les interruptions
pour établir des sessions en groupes restreints qui compromettent souvent la
188 6.6 Un bref aperçu des plans de table pour les événements des Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 6
Inconvénients :
Le format de table ronde est inconfortable pour les parties prenantes qui ne l’avaient
jamais utilisé auparavant. Une telle situation pourrait compromettre leur volonté de
s’engager dans le processus. Il est donc nécessaire que la salle soit arrangée de façon
à permettre aux participants de bien se connaître, dès le début de l’événement.
À noter que beaucoup de personnalités, par ex. les décideurs, peuvent émettre des
réserves sur ce plan de table, car elles considèrent qu’on ne leur a pas réservé une
place spéciale. Un tel problème peut être atténué par la mise en place d’un panel
d’ouverture avec d’importants orateurs au début d’un événement de Dialogue entre
Parties Prenantes, et en laissant les autorités faire l’annonce du dialogue dans une
séance de travail plus informelle.
Conclusions :
Le format de table ronde est la disposition idéale pour les événements de Dialogue
entre Parties Prenantes, car il peut assurer que les parties prenantes entrent dans
une communication plus étroite et qu’elles écoutent les différentes perspectives
exprimées autour des différentes tables tout en étant capables de suivre les propos
des orateurs et des présentateurs. Ce plan de table nécessite des facilitateurs profes-
sionnels qui sont familiarisés avec ce format et qui connaissant la manière dont ils
doivent équilibrer l’interaction, les présentations et les groupes de travail.
6.7 Les accords dans les Dialogues entre Parties Prenantes 189
LES OUTILS
• Devraient se baser sur le respect mutuel et le principe d’égalité entre les diffé-
rentes parties prenantes ;
• Ne sont pas nécessairement juridiquement contraignants, mais ils doivent
montrer et véhiculer l’engagement des parties prenantes ;
• Peuvent (mais pas obligatoirement) évoluer d’un d’accord moins formel à un
accord plus formel (par ex. d’une déclaration d’intérêt à un protocole d’accord
ou à un contrat formel) ;
• Sont basés sur des engagements volontaires ;
• Devraient (s’ils formalisent les structures) garantir la prise en compte totale des
intérêts des parties prenantes (ceci doit être reflété dans toutes les structures
de travail temporaires telles les comités de pilotage et les groupes de travail).
Le type d’accord approprié à un Dialogue entre Parties Prenantes dépend de la forme du
dialogue. Plus le dialogue tend vers la collaboration et la mise en œuvre commune,
plus les accords doivent être bien détaillés et exhaustifs. Cela nécessite la formalisation
des structures de travail, de la communication interne et externe, des rôles et des
mandats, des finances ou des autres contributions. L’élaboration d’un calendrier de
mise en œuvre est également nécessaire. Plus les accords sont juridiquement contrai-
gnants, plus il est important de les faire approuver par la haute administration dans
les institutions concernées.
Les accords doivent être bien rédigés pour être facilement et correctement compris
par toutes les parties prenantes. Le jargon juridique doit être évité autant que pos-
sible. Le caractère formel des conditions et des engagements préalablement convenus,
relatifs à la coopération peut être progressivement augmenté (étape par étape) au cours d’un
dialogue. Les accords plus formels ne doivent être faits que si la Phase 1 (exploration et
engagement) du Dialogue entre Parties Prenantes a été achevée, ce qui signifie qu’un
climat de confiance a déjà été établi et que les parties prenantes sont prêtes à coopérer.
La liste suivante montre des exemples de types d’accord, suivant un ordre croissant de
formalité. La plupart de ces accords ne sont pas spécifique aux Dialogues entre Parties
Prenantes, ils peuvent également être utilisés dans d’autres formes de coopération.
Déclaration d’intérêt
Souvent utilisée par les parties prenantes du secteur privé pour manifester leur intérêt
pour un dialogue et une collaboration pragmatique.
190 6.7 Les accords dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 6
Déclaration d’adhésion
C’est une forme d’engagement qui, en particulier pour les plateformes de parties
prenantes, est une manière typique de montrer l’engagement de l’ensemble du groupe
des parties prenantes ainsi que celui du public. Elle est parfois précédée par un accord
sur les conditions d’adhésion.
Protocole d’accord
Un protocole d’accord est une forme de consolidation d’un engagement de coopération
entre deux ou plusieurs parties prenantes. Il peut inclure des paragraphes détaillés
sur la forme de coopération.
Contrat de coopération
Il s’agit d’un contrat juridiquement contraignant qui spécifie les rôles et les respon-
sabilités, les contributions et les allocations financières ainsi que les devoirs et les
obligations. Il est généralement utilisé dans les partenariats de parties prenantes.
6.7 Les accords dans les Dialogues entre Parties Prenantes 191
LES OUTILS
Les différents types d’accord dans les diverses formes de Dialogue entre Parties Prenantes
Plateformes Les plateformes de parties prenantes peuvent avoir • Adhésion ouverte à tous
de parties des degrés de formalité divers, en fonction de leur • Conditions d’adhésion
prenantes initiateur et des acteurs qui y sont impliqués.
• Règles de participation
Certaines plateformes de parties prenantes sont très
ouvertes à quiconque est intéressé à y participer.
D’autres ne fonctionnent que sur invitation ou éla-
borent des critères d’adhésion et des règles de
participation.
Initiatives Les initiatives de parties prenantes exigent des ac- • Protocole d’accord
de parties cords plus formels, car il y a une responsabilité • Documents de stratégie
prenantes conjointe pour garantir leur succès. Ceci suggère la
• Plans du projet
mise en place de structures et la répartition des rôles
et des responsabilités. En général, la contribution des • Règles de participation
parties prenantes est également formalisée dans un • Règles de la communication interne et externe
accord, qu’il s’agisse d’une contribution en espèces, • Accord sur les rôles et les responsabilités
en nature ou sous toute autre forme. • Accord sur les structures de pilotage
• Accord sur les contributions
Partenariat Les partenariats de parties prenantes nécessitent sou- • Contrats de coopération juridiquement
de parties vent des accords formels tels que les contrats juridi- contraignants
prenantes quement contraignants. Toutes les parties prenantes • Plans de projets et d’activités
qui sont des acteurs directs du partenariat sont obli-
• Documents de stratégies
gés de suivre des plans préalablement convenus et de
contribuer aux ressources convenues. • Règles de la communication interne et externe
• Accords sur les rôles et les responsabilités
• Accords sur les structures de pilotage
Dialogues entre Parties Prenantes, sans mettre l’accent sur les résultats ; alors que trop
peu de structures peut réduire la capacité de mise en œuvre d’un processus de dialogue.
La structure de pilotage est un élément important pour garantir la légitimité du Dia-
logue entre Parties Prenantes, et la structure de mise en œuvre est un préalable pour la
production et l’orientation du résultat. Dans les Dialogues entre Parties Prenantes, il
n’existe pas un modèle type pour la mise en place des structures de pilotage et de mise
en œuvre, mais la liste suivante montre les structures dont l’efficacité a été prouvée.
sont souvent composés des différentes parties prenantes pour assurer que l’expertise
et les intérêts des différents groupes de parties prenantes sont bien représentés. Les
groupes d’experts ne sont pas nécessairement composés des différentes parties pre-
nantes, mais ils requièrent une expertise spécifique, souvent externe. Les groupes
de travail et les groupes d’experts doivent être approuvés par le comité de pilotage.
Les experts :
En plus des membres du groupe d’experts, les Dialogues entre Parties Prenantes
peuvent, particulièrement dans la Phase 1 et dans la Phase 3, impliquer des experts
externes sur certaines questions. Toutes les contributions des experts devraient être
bien planifiées, surtout dans les Dialogues entre Parties Prenantes où la confiance
entre les parties prenantes est assez faible. Le secrétariat de projet devrait prendre
soin de la manière dont la contribution de l’expert est présentée pour s’assurer que
les parties prenantes participantes ne se sentent pas brimées ou manipulées.
6.9 Gestion des difficultés rencontrées dans les Dialogues entre Parties ➲ Chapitre 2 :
Prenantes Garantir la réussite,
2.1 Le modèle
Les difficultés et les conflits rencontrés dans les Dialogues entre Parties Prenantes de changement
sont les effets secondaires des points de vue divergents et des intérêts différents (voire dialogique, page 55,
opposés). Ils peuvent provoquer des désaccords et des malentendus, et peuvent com- ➲ Chapitre 5, Ressources :
pliquer la mise en œuvre. Si on n’accorde pas suffisamment d’attention à un Dialogue 5.9 Inciter les parties
entre Parties Prenantes lors de la préparation et du processus de conception, il court prenantes à s’engager :
bâtir un container pour
le risque de stagner ou d’échouer. De nombreuses difficultés peuvent être évitées en
le changement, page 150,
effectuant une planification méticuleuse, en adhérant aux principes des processus 5.10 Les pièges du
d’engagement réussis et à la réalisation des événements qui prennent en compte des processus d’engagement,
pratiques dialogiques. page 154,
Cependant, les Dialogues entre Parties Prenantes sont des processus complexes et 5.11 Comprendre la
nécessité d‘aborder
en tant que tel, ils auront toujours besoin de surmonter les difficultés à un moment
les différentes
ou à un autre. Il est donc important de prendre conscience des difficultés et des parties prenantes
conflits lorsqu’ils surviennent et de les gérer correctement. Certes, il n’est pas évident de manière différente,
d’empêcher la survenue de ces situations difficiles au cours d’un Dialogue entre Par- page 155
ties Prenantes, mais il est possible d’éviter qu’elles dégénèrent, à travers une bonne
communication et une gestion efficace des relations.
Le tableau suivant offre des solutions possibles aux différents types de difficultés
qui peuvent survenir au cours d’un Dialogue entre Parties Prenantes. Une solution
bien pensée peut garantir la poursuite du dialogue. Si certains types de difficultés
spécifiques surviennent lors de la réalisation d’un Dialogue entre Parties Prenantes
dépend en grande partie des conditions générales et de l’atmosphère entre les acteurs
impliqués dans le dialogue.
6.9 Gestion des difficultés rencontrées dans les Dialogues entre Parties Prenantes 195
LES OUTILS
196 6.9 Gestion des difficultés rencontrées dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 6
6.9 Gestion des difficultés rencontrées dans les Dialogues entre Parties Prenantes 197
LES OUTILS
198 6.9 Gestion des difficultés rencontrées dans les Dialogues entre Parties Prenantes
chapitre 6
1 Absent
2 Trés peu en place
3 Pas suffisamment en place
4 Quelque peu en place mais peut
être amélioré
5 En grande partie en place
6 Entièrement en place
6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation 199
LES OUTILS
Option 1 : • Tous les participants à l’auto-évaluation doivent avoir une connaissance des
facteurs-clés de succès des Dialogues entre Parties Prenantes ;
• Procéder à une évaluation conjointe de ces facteurs en utilisant un graphique en
étoile (échelle de 1 à 6) ;
• Ensuite, engager une discussion sur les résultats de l’évaluation de la situation
actuelle et sur les moyens de l’améliorer.
Option 2 : • Tous les participants à l’auto-évaluation doivent avoir une connaissance des
facteurs-clés de succès des Dialogues entre Parties Prenantes ;
• Parcourir le questionnaire et vérifier la liste des indicateurs qui sont pertinents
pour les facteurs-clés dans les différentes phases ;
• Faire une evaluation individuelle et laisser les participants noter leurs propres
graphiques en étoile (échelle de 1 à 6) ;
• Regrouper toutes les notes et engager une discussion sur les résultats de
l’évaluation de la situation actuelle ;
• Identifier les différences dans les évaluations ;
• Mener une discussion sur les aspects à améliorer et convenir des mesures à
prendre pour y arriver.
200 6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation
chapitre 6
6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation 201
LES OUTILS
6.10.2 Le rôle du suivi du processus dans les quatre phases du modèle de changement dialogique
Comment l’outil du processus d’évaluation peut-il être utilisé dans les différentes phases ?
Phase 1 : • L’introduction des facteurs de succès dans le groupe central très tôt dans le processus aide à mettre
Exploration et l’accent sur la nécessité d’une bonne conception du processus ;
engagement • L’auto-évaluation peut être utilisée pour examiner la conception du processus et pour passer en revue
les réunions entre les initiateurs du dialogue et le groupe central ; une évaluation conjointe peut
appuyer la mise en place du container et le développement du sens de l’appropriation.
Phase 2 : • L’auto-évaluation peut être utilisée régulièrement au sein du groupe central, ou au niveau du secréta-
Établissement et riat du projet/équipe de gestion du processus pour stimuler une discussion sur l’apprentissage
formalisation continu, concernant les facteurs qui ont contribué au succès accompli et aux difficultés rencontrées ;
• Les facteurs de succès peuvent aussi être introduits dans un groupe plus large de parties prenantes
participantes, en tant qu’activité de renforcement des capacités pour les Dialogues entre Parties
Prenantes.
Phase 3 : • L’auto-évaluation peut être utilisée encore plus au sein du groupe central, ou au niveau du secrétariat
Mise en œuvre et du projet/équipe de gestion du processus pour stimuler une discussion sur l’apprentissage continu,
gestion concernant les facteurs qui ont contribué au succès accompli et aux difficultés rencontrées ;
• Quand le système de Dialogue entre Parties Prenantes est assez stable, et que toutes les parties pre-
nantes se sont familiarisées avec les facteurs de succès, l’auto-évaluation peut être introduite comme
une réflexion régulière sur l’évolution du processus de dialogue, en plus du suivi des activités et des
résultats ;
• Cela devrait inspirer un dialogue réflexif sur les forces et les faiblesses, et pourrait permettre de
trouver un accord sur l’action à entreprendre ;
• L’auto-évaluation peut aussi être utilisée par l’équipe de gestion du processus pour recueillir les avis
des parties prenantes sur la qualité de son travail ;
• L’évaluation des résultats doit être commentée, et doit améliorer le dialogue réflexif sur les éventuelles
améliorations à effectuer ;
• Les évaluateurs externes peuvent utiliser l’outil d’évaluation dans une conversation avec différentes
parties prenantes, si toutes les parties prenantes sont d’accord pour son utilisation. Les résultats
doivent être discutés dans le cadre d’une réunion de parties prenantes.
Phase 4 : • L’auto-évaluation peut être régulièrement utilisée au sein du groupe central ou au niveau du secréta-
Expansion, riat de projet/équipe de gestion du processus. Cependant, étant donné que la phase 4 implique un
reproduction ou nouveau processus d’engagement, les nouvelles parties prenantes doivent être initiées aux principes et
institutionnalisation aux facteurs clés de succès des Dialogues entre Parties Prenantes. Ces nouvelles parties prenantes ne
devraient pas être accablées au début par le suivi.
• Si le Dialogue entre Parties Prenantes se développe dans un cadre plus institutionnalisé, cela pourrait
nécessiter de passer en revue la pertinence des facteurs clés et la création d’une nouvelle série de
facteurs comme fondement pour la continuation de l’approche de l’étude.
202 6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation
chapitre 6
6.10.3 Les indicateurs pour une conception de processus efficace dans les quatre phases des
Dialogues entre Parties Prenantes
Leadership/parrainage
6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation 203
LES OUTILS
204 6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation
chapitre 6
6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation 205
LES OUTILS
Connaissance et compétence
22
Analysis of Strength, Weaknesses, Opportunities and Threads (Analyse de Force, Faiblesses, Opportuniés et Ménaces)
206 6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation
chapitre 6
Crédibilité
6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation 207
LES OUTILS
Inclusion
208 6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation
chapitre 6
Appropriation
6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation 209
LES OUTILS
210 6.10 Le suivi du processus dans les Dialogues entre Parties Prenantes : l’auto-évaluation
LIENS ELECTRONIQUES ET LITTERATURE
UTILES
LIENS ELECTRONIQUES ET LITTERATURE chapitre 7
UTILES
Ce chapitre est rédigé pour vous aider, en tant que lecteur, à poursuivre votre voyage
sur le chemin qui mène vers un Leadership Collectif. Il vous fournit une liste de
littérature instructive et inspirante sur beaucoup de sujets qui ont été abordés dans
ce livre. Nous avons regroupé ces livres, articles et sites web dans les 5 groupes thé-
matiques suivants :
1. L’engagement des parties prenantes, le changement dialogique et les partenariats
cross-sectoriels
2. Le Leadership Collectif, le leadership pour la durabilité et le changement durable
(organisationnel)
3. Les initiatives de partenariat (inter-sectorielles) et l’approche de partenariat
4. Les sites web sur les dialogues entre parties prenantes
5. Liens utiles supplémentaires
7.1 Sélection de littérature sur l’engagement des parties prenantes, le changement dialogique et ... 213
LIENS ELECTRONIQUES ET LITTERATURE UTILES
La révolution nécessaire
Peter Senge (2008), Doubleday, New York.
Dans La Révolution nécessaire, Peter Senge aborde des approches novatrices concer-
nant des individus et des entreprises qui s’efforcent à faire face aux défis sociaux
et écologiques actuels d’une manière durable. À travers des exemples pratiques, il
214 7.1 Sélection de littérature sur l’engagement des parties prenantes, le changement dialogique et ...
chapitre 7
7.1 Sélection de littérature sur l’engagement des parties prenantes, le changement dialogique et ... 215
LIENS ELECTRONIQUES ET LITTERATURE UTILES
réfléchir sur les questions et les problématiques qui concernent divers groupes de
parties prenantes. Les initiateurs de la méthode World Café, Juanita Brown et David
Isaacs, illustrent les principes fondamentaux de cette méthode ainsi que son appli-
cation pratique par des exemples et par une sélection de café-dialogues.
Le dialogue
David Bohm (1996), Routledge, New York. Londres
David Bohm, ancien professeur émérite à l’Université de Londres, décrit le dialogue
comme un processus à multiples facettes qui va au-delà des idées conventionnelles
sur le langage conversationnel et sur l’échange. Dans cette revue, il définit sa notion
de « dialogue » en présentant un manuel de travail destiné à ceux qui s’engagent dans
un dialogue et une base théorique pour la réflexion au sujet de la vision du monde
dialogique.
216 7.2 Sélection de littérature sur le leadership collectif, le leadership pour la durabilité et le ...
chapitre 7
Le manuel du changement.
Peggy Holman, Tom Devane, Steven Cady et Associés, Editeurs Berrett-
Koehler Publishers (2007), San Francisco
Ce manuel présente un résumé de plus de soixante méthodes tels que le World Café,
l’Appreciative Inquiry, le Future Search, Six Sigma et beaucoup d’autres. Les différents
auteurs illustrent l’approche et l’application de chaque méthode et soutiennent leur
théorie avec des études de cas. Un tableau comparatif est fournit pour aider à choisir
la méthode appropriée. Des chapitres supplémentaires décrivent la meilleure façon
de mélanger, d’associer et de maintenir les résultats.
7.2 Sélection de littérature sur le leadership collectif, le leadership pour la durabilité et le ... 217
LIENS ELECTRONIQUES ET LITTERATURE UTILES
218 7.2 Sélection de littérature sur le leadership collectif, le leadership pour la durabilité et le ...
chapitre 7
L’Initiative SEED
➲ www.seedinit.org
SEED est une initiative créée en 2002 par l’Union Internationale pour la Conserva-
tion de la Nature (UICN), le Programme des Nations Unies pour l’environnement
(UNEP) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour
appuyer les initiatives de partenariat cross-sectoriel dans les pays en développement.
L’Initiative SEED récompense des partenariats particulièrement prometteurs et leur
fournit un soutien financier. Le site web contient des outils d’apprentissage, des
études de cas, des liens électroniques et des publications regroupées en différentes
sections thématiques. En plus, les praticiens peuvent accéder au cycle de partenariat,
au manuel pour une planification effective et durable des initiatives de partenariat.
Ces outils sont disponibles dans les liens électroniques suivants :
➲ www.entrepreneurstoolkit.org/index.php/Main_Page
➲ www.empowering-partnerships.org/
7.3 Sélection de ressources électroniques sur les partenariats (cross-sectoriels) de parties ... 219
LIENS ELECTRONIQUES ET LITTERATURE UTILES
qui travaillent spécifiquement sur l’eau et la gestion des eaux usées, sur les partena-
riats cross-sectoriels et sur les partenariats entre le secteur privé et le secteur public.
Le manuel sur le dialogue avec les entreprises qui évoluent dans le domaine de la
gestion des eaux usées (disponible pour téléchargement) illustre des stratégies et des
exemples des systèmes durables de gestion des eaux usées. Le site web est disponible
en anglais, en espagnol et en français.
7.4 Sélection de sites web sur les dialogues entre parties prenantes
Réseau du dialogue démocratique (Democratic Dialogue Network)
➲ www.democraticdialoguenetwork.org
Le Réseau du dialogue démocratique est une initiative du bureau régional pour l’Amé-
rique Latine et les Caraïbes du Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD). Il offre un soutien au gouvernement et aux acteurs de la société civile dans
l’établissement de dialogues entre parties prenantes, de dialogues démocratiques et des
mesures de renforcement des capacités. Un manuel pour l’établissement systématique
et la mise en œuvre des dialogues entre parties prenantes est conçu pour servir d’outil
méthodologique. Il est disponible sous forme de fichier téléchargeable en français, en
anglais et en espagnol. L’ensemble du contenu du site web est disponible en anglais
et en français.
220 7.4 Sélection de sites web sur les dialogues entre parties prenantes
chapitre 7
breuses publications sur les dialogues entre parties prenantes, des études de cas sur
les initiatives de partenariats qui utilisent la technologie numérique sont disponibles
sur le site web du Global Knowledge Partnership.
Synergos
➲ www.synergos.org
L’Institut Synergos travaille sur la coopération inter-sectorielle en vue de la réduction
de la pauvreté et du progrès social. Ses zones d’intervention sont les pays en dévelop-
pement. Le site web de Synergos comporte plusieurs ressources multimédia comme
les vidéos et les galeries de photos. La bibliothèque en ligne est classée par pays et par
thématiques. En outre, une sélection exhaustive de liens électroniques mène vers des
organisations et des programmes thématiques.
AccountAbility
➲ www.accountability21.net
AccountAbility est un réseau d’institutions de différents secteurs qui collaborent pour
promouvoir la durabilité sur les marchés mondiaux par le biais de la compétition
responsable, de la bonne gouvernance et de la coopération inter-sectorielle ainsi que
les dialogues entre parties prenantes. Les outils et les concepts de responsabilisation
(c’est-à-dire les normes AA1000 pour les dialogues avec les parties prenantes et pour
la durabilité) sont disponibles en 8 langues. L’ensemble du contenu du site est dis-
ponible en anglais, en espagnol et en chinois.
Future Search
➲ www.futuresearch.net
Le réseau mondial Future Search fournit des informations sur l’outil de planification
novateur qui porte le même nom ; il regroupe des personnes de différentes institu-
tions et de différents secteurs dans un processus orienté vers le dialogue. L’approche
a été testée dans beaucoup de pays et de contextes culturels. Des études de cas sont
disponibles pour téléchargement. Le site de Future Search comporte également des
suggestions de littérature et des vidéos (par e.x. un projet de l’UNICEF au Sud-Soudan).
• Dialogue on Leadership
➲ www.dialogueonleadership.com
• Search for Common Ground
➲ www.sfcg.
• Resiliency in Action
➲ www.resiliency.com
• Innovations in democracy
➲ www.democrcyinnovations.org
• International Institution for Public Participation
➲ www.aip2.org
• Citizens Juries
➲ www.jefferson-center.org
• The Alliance for International Conflict Prevention and Resolution
➲ www.aicrp.org
• International Conflict Research Institute (INCORE) of the Ulster Univer-
sity, UK
➲ www.incore.ulst.ac.uk
• America Speaks - 21st Century Town Meeting
➲ www.americaspeaks.org
225
Secrétariat du projet/équipe de gestion du processus : Les secrétariats de projet
sont des équipes mandatés pour la facilitation de la mise en œuvre d’un dialogue
entre parties prenantes ainsi que la facilitation de la communication entre les parties
prenantes, par exemple, entre les comités de pilotage et les institutions d’exécution.
Les secrétariats de projet ou les équipes de gestion du processus peuvent (mais pas
obligatoirement) être composées de différents groupes de parties prenantes ; cepen-
dant, ils doivent avoir la confiance et être mandatés par toutes les parties prenantes
impliquées dans le processus.
Renforcement des capacités : Dans le contexte de la coopération international, le
renforcement des capacités signifie l’approfondissement des compétences individuelles
et organisationnelles par le biais de la formation, de l’encadrement ou du soutien
pour le développement professionnel, qui permet de mieux travailler et de réaliser
une mission ou un objectif particulier.
Conception du processus/architecture du processus : La conception de l’ensemble
du processus de préparation, de mise en œuvre et d’évaluation d’un dialogue des
parties prenantes.
Processus d’engagement : Il commence par la mise en place et le renforcement de
Containers initiaux d’engagement au sein desquels les personnes, dont la participation
est essentielle pour la réalisation du but, peuvent prendre une position commune
pour le compte du dialogue.
Le Leadership Collectif pour la durabilité : c’est la capacité d’un groupe de diri-
geants à jouer leur partition pour un avenir plus durable en exerçant un leadership
conjoint et souple, au service du bien commun. Au cœur du Leadership Collectif se
trouve la capacité humaine de dialoguer et de transformer les différences en éléments
de progrès. Le Leadership Collectif permet de transcender les points de vue égocen-
triques, ce qui est une condition essentielle pour relever les défis de la mondialisation
et de la durabilité.
Suivi des résultats : Le but est de cette action est de suivre de près la mise en œuvre
des activités convenues et d’évaluer les résultats obtenus.
Suivi de l’impact : Le but est de cette action est d’examiner les éléments autres que
les activités et les résultats et d’évaluer si le dialogue entre parties prenantes a produit
l’effet recherché.
Suivi du processus : Le but de cette action est de suivre de près la qualité de la
conception du processus et les facteurs clés de succès. Il permet de vérifier si le dia-
logue des parties prenantes s’acheminer vers l’atteinte du résultat attendu – c’est un
engagement à aller de l’avant.
226
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228
LE COLLECTIVE LEADERSHIP INSTITUTE
Notre vision
En tant qu’organisation internationale à but non lucratif, nous sommes un point
d’ancrage de l’esprit du Leadership Collectif pour la durabilité au niveau mondial
et un catalyseur du changement dialogique. Nous inspirons et permettons aux per-
sonnes de créer ensemble des futures durables et les soutenons à réaliser des résultats
tangibles dans leurs initiatives collectives.
Notre mission
En mettant l’accent sur le Leadership Collectif, nous renforçons les capacités pour
le développement durable dans la collaboration entre les secteurs, les dialogues des
parties prenantes, la pérennité des pratiques dans les entreprises, le leadership person-
nel et la transformation des conflits. Le Collective Leadership Institute apporte ainsi
une contribution essentielle dans la réalisation d’un changement mondial profond
en faveur d’un futur durable.
Notre approche
Le Collective Leadership Institute (CLI), c’est une action, une réflexion, une commu-
nication et un leadership durable. De ce fait, la compétence en matière d’engagement
représente la préoccupation et l’intérêt principal de notre travail. Notre approche est
centrée sur la création d’un climat de Leadership Collectif. Il s’agit là d’un préalable
important pour la mise en œuvre d’initiatives de changement profondes et complexes.
C’est ce qui permet à un groupe de leaders engagés de partager la responsabilité et de
contribuer de manière collective au développement durable dans le respect des différences
et de la diversité tout en cultivant l’identification individuelle et collective à la durabilité.
229
Les services que nous proposons
Dans les dialogues entre parties prenantes et le leadership, nos programmes édu-
catifs intègrent la création des connaissances, la maîtrise personnelle et la réalité du
travail au quotidien des participants. Nous proposons des séminaires ouverts et des
cours personnalisés.
Basés sur un contenu conceptuel clé, nos programmes éducatifs intègrent la réalité
du travail au quotidien des participants. Nous aspirons à fournir des connaissances
qui peuvent être mises en œuvre dans le travail au jour le jour. Les réactions des
participants nous aident à nous améliorer en permanence.
Notre support de processus pour les projets de collaboration intra-secteurs combine
la création de conseil et de capacités : de cette manière, nous permettons aux gens
de développer leurs propres compétences en fonction des défis particuliers auxquels
ils sont confrontés.
Notre développement de Leadership pour la durabilité booste le changement en
réflexion et en mise en œuvre pratique par la création de connaissances, la réflexion
et l’exposition.
Notre recherche est conçue en tant que processus d’apprentissage pour la durabilité
assistant les personnes pour progresser plus rapidement vers de nouvelles actions.
Notre réseau met en contact des gens de secteurs différents en vue d’aider à combler
les lacunes, et crée de nouvelles opportunités d’engagement pour la durabilité.
Nos projets de collaboration gèrent de nouvelles approches vers l’apprentissage
intra-secteurs et vers l’engagement en faveur de la durabilité.
230
nantes et améliore leurs compétences pour réussir à lancer et à mettre en œuvre les
processus de dialogue. Le programme introduit les éléments clés et leur application
dans la préparation et la mise en œuvre de dialogues entre parties prenantes.
Le programme « Session pratique : les Dialogues entre Parties Prenantes » est un
programme avancé pour les praticiens du Dialogue entre Parties Prenantes. Il met
l’accent sur l’application de facteurs de succès dans la coopération et la consultation
des parties prenantes. Il permet d’améliorer la compétence des participants pour
concevoir des architectures de processus efficaces et approfondir les compétences
nécessaires pour parvenir à un consensus, pour encourager l’engagement des parties
prenantes pour la mise en œuvre du processus et son orientation vers les résultats.
Ce programme fournit aux participants des méthodologies pour le changement des
grands systèmes et les aide à évaluer et à ajuster les stratégies à appliquer dans la
préparation et la mise en œuvre des dialogues entre parties prenantes.
Le programme « Créer une culture de Leadership Collectif » est un cours basé sur
l’expérience de développement du leadership. Il met l’accent sur la compréhension
à la fois la contribution individuelle et la contribution du Leadership Collectif pour
les initiatives de durabilité et les projets de coopération complexes. Il permet de déve-
lopper vos compétences pour déterminer votre propre chemin de développement en
tant que leader et d’améliorer votre capacité à réussir à initier et à mettre en œuvre
des processus de changement collectif.
Grâce à nos programmes, nous construisons des ponts entre le renforcement indivi-
duel de la maîtrise de soi et la capacité collective à mettre en œuvre le changement
collaboratif qui mène vers la durabilité.
231
DÉMOCRATISATION
PARTENARIATS INTERSECTORIELS
TECHNOLOGIES VERTES
RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ CHANGEMENT CLIMATIQUE
À PROPOS DE CE LIVRE
Œuvrer pour un monde plus durable nécessite de rassembler différentes visions du mon-
de et d’équilibrer les conflits d’intérêts pour une entreprise responsable, un service
public axé sur les personnes et une société civile forte.
Les Dialogues entre Parties Prenantes sont d‘une méthodologie pour la conception et
la mise en œuvre des processus de consultation et de coopération qui sont basées sur
l‘inclusion et l‘intégration de différents groupes d‘intérêt.
Une telle approche collaborative nécessite des compétences nouvelles pour les dirigeants
responsables qui interviennent au niveau local et international. Elle requiert également un
leadership conscient pour une bonne intégration des différences de cultures, d’intérêts et
de buts.
A travers une approche bien structurée, les Dialogues entre Parties Prenantes aboutis-
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DURABLE
sent à des résultats pratiques qui n’auraient pas pu être obtenus autrement et qui peu-
vent être mises en œuvre plus facilement, car tous les acteurs concernés arrivent à d‘un
degré d’appropriation plus élevé. Les dialogues entre parties prenantes de haute qualité
créent un climat de confiance, d’engagement et d’intelligence collective.
Sur la base des cinq années d‘expérience du Collective Leadership Institute en matière
SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE
LES AUTEURS
Petra Kuenkel, Fondatrice et Directrice du Collective Leadership
Institute est psychologue industriel de formation. Elle dispose
d’une très vaste expérience de consulting en matière de proces-
sus de changements complexes au niveau international et en
particulier pour ce qui concerne partenariats intersectoriels et les
GESTION DE LA DIVERSITÉ
WWW.COLLECTIVELEADERSHIP.COM WWW.STAKEHOLDERDIALOGUES.NET