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net/publication/289988804
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7 authors, including:
Christophe Vincent
Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille
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All content following this page was uploaded by Michael Risoud on 26 March 2017.
OCTOBRE 2014
Introduction :
Nous débutons par un court rappel sur la maladie de Ménière, sur l’acétazolamide et sur
notre protocole habituel de prescription. Ensuite, la problématique de tolérance sera analysée
sur une population de 392 personnes qui en a bénéficié.
Maladie de Ménière :
Elle est décrite comme une entité clinique idiopathique caractérisée par une triade
symptomatique clinique et une évolution faite de crises itératives. Les trois symptômes
cardinaux sont : « Vertige ; Acouphènes ; Surdité ».
En pratique, le tableau clinique peut se présenter sous différentes formes et être plus ou
moins complet. Cette maladie correspondrait à un ensemble de tableaux cliniques dont le point
commun est la présence d’une anomalie endolymphatique. L’hydrops ou hyperpression
endolymphatique est communément admis comme le mécanisme pathogénique le plus fréquent.
D’où l’intérêt d’utilisation, en première intention, de produits à effet osmotique permettant
d’induire une baisse de la pression endolymphatique, notamment par une déplétion potassique.
Acétazolamide (DIAMOX®) :
Matériel et méthode :
Des doléances cochléo-vestibulaires furent observées chez 6.800 patients dans une
population totale de 20.000 personnes, entre les années 2000 et 2014. Soit un pourcentage de
34% de la consultation ORL libérale de l’auteur.
Chez 673 patients (soit environ 10% des doléances cochléo-vestibulaire) un mécanisme
pressionnel, autrement dit un trouble endolymphatique, fut suspecté. Ensuite un bilan clinique
et paraclinique a été proposé afin de déterminer le degré de certitude diagnostique.
Parmi les patients sus-cités, le diagnostic effectif d’une maladie de Ménière n’a été
retenu que chez 591 personnes, ramenant le pourcentage des cas d’hydrops à 8% des doléances
cochléo-vestibulaires (8% des 6.800 personnes). Les causes d’exclusion ont été multiples et,
par exemple, 10 patients présentaient une fistule périlymphatique ou une déhiscence du canal
semi-circulaire supérieur.
L’étude ci-après ne concerne que 444 patients diagnostiqués comme atteint d’un
hydrops endolymphatique et suivis par l’auteur sur une période d’au moins 3 mois. Les patients
perdus de vue (par exemple, ceux vus une seule fois, même si leur diagnostic était certain) ont
été exclus pour ne conserver que les patients suivis.
Le traitement par l’acétazolamide n'a pas été prescrit chez 52 patients (12%), car :
Un traitement continu par l’acétazolamide, selon notre protocole, est prescrit chez 392
patients (soit 88% des 444 patients diagnostiqués et suivis). Les données rapportées dans la
rubrique des résultats ont été obtenues par un suivi d’au moins 6 mois et jusque plusieurs
années, avec une moyenne de 2 ans. Parfois l’intolérance ou la complication a été observée
rapidement, sinon une période d’au moins 6 mois est exigée pour que le traitement soit
considéré comme supporté.
La population traitée est formée de 59% de femmes et de 41% d’hommes, avec une
moyenne d’âge de 42 ans.
Résultats :
Le traitement par l’acétazolamide est considéré comme supporté chez 325 patients, soit
un pourcentage de 83%.
Chez 67 patients (17%) le traitement n’a pas été suivi en raison d’incident ou de
complication. Les causes d’arrêt du traitement étaient les suivantes :
Discussion :
Pour l’auteur, le fait que l’hydrops est le plus souvent le mécanisme pathogène dans
cette maladie, justifie la prescription en première attention de produits à visée
osmotique/diurétique. L’acétazolamide, le glycérol et le mannitol ont cette propriété
relativement sélective et prouvée sur le compartiment endolymphatique. Les tests diagnostiques
utilisent, volontiers, le glycérol et le mannitol. Mais en traitement de fond, rien n’est plus aisé
que de prescrire l’acétazolamide.
D’après notre expérience, l’acétazolamide, quand il est efficace et bien supporté (grâce
aux précautions sus-citées), maîtrise la maladie et en diminue les séquelles. Sa prescription dès
le diagnostic est justifiée, sa tolérance et son efficacité sont à vérifier et à prouver dans le temps,
mais rien ne justifie son oubli au sein de l’arsenal thérapeutique de cette maladie.
Nous avons tenté, dans cet article, de prouver que l’acétazolamide peut être prescrit pour
les hydrops endolymphatiques en traitement de fond et sur le long terme. Les précautions
mentionnées permettent d’en diminuer les effets indésirables. Ce sont essentiellement :
l’interrogatoire, la faible posologie et le fractionnement de la prise.