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Cet article traite des évangiles en tant que livres. Pour la diffusion de l'évangile en
tant que « bonne nouvelle » du christianisme, voir Évangélisation.
Les Évangélistes, Triptyque Snyders, peinture anonyme (v. 1659), musée d'Art du comté de Los Angeles.
Chacun des quatre évangélistes est représenté par son symbole : l'ange (Matthieu), le lion (Marc), le
taureau (Luc) et l'aigle (Jean).
Sommaire
1Étymologie et définitions
2Auteurs et datation des textes canoniques
o 2.1Attribution traditionnelle
o 2.2Attribution historique, datation et composition
o 2.3Synoptiques et quatrième évangile
3Établissement des textes canoniques
o 3.1Transmission
o 3.2Manuscrits
o 3.3Canon
o 3.4Concordance
4Contenu des textes canoniques
o 4.1Exégèse
o 4.2Biographie de Jésus
5Évangiles « apocryphes »
6Notes et références
o 6.1Notes
o 6.2Références
7Voir aussi
o 7.1Bibliographie
7.1.1Ouvrages généraux
7.1.2Sur les Évangiles canoniques
o 7.2Articles connexes
o 7.3Liens externes
Les évangiles canoniques sont les quatre évangiles reconnus par les Églises
chrétiennes catholique, protestantes et orthodoxes.
Attribution traditionnelle[modifier | modifier le code]
Les évangiles canoniques sont traditionnellement attribués à des disciples de Jésus
(pour l'Évangile selon Matthieu et l'Évangile selon Jean), ou à des proches de ses
disciples (pour l'évangile selon Marc et l'évangile selon Luc)2.
Les évangiles selon Marc, Matthieu et Luc, qui racontent l'histoire de Jésus d'une
manière relativement semblable, sont dits « synoptiques ». L'Évangile selon
Jean relève d'une christologie complémentaire appelée « johannique ».
Les évangiles ont été rédigés en plusieurs phases, par la deuxième ou troisième
génération de disciples, dans une fourchette qui oscille entre les années 65 et 95,
d'après les différentes options historiographiques. Michel Quesnel parle de 65 et 958,
comme la majorité des historiens et des exégètes, et Raymond Edward
Brown9 donne la fourchette 70-années 90, à plus ou moins 10 ans près. Les textes
sont le fruit d'un long processus de recueil des paroles de Jésus de Nazareth. Ces
paroles, parfois adaptées voire complétées, sont reprises dans les diverses
situations de la vie des premières communautés chrétiennes et ensuite agencées à
la manière d'une Vie (une Vita) à l'antique, qui ne relève cependant aucunement
d'une biographie10. Ils ne sont appelés évangiles que vers 15011.
Si les spécialistes insistent sur les difficultés d'une datation plus précise de ces
écrits, l'ordre chronologique de leur apparition est admis par la plupart d'entre eux.
Les évangiles ne sont pas les textes les plus anciens du Nouveau Testament : leur
rédaction est précédée par d'autres, comme une partie des épîtres de Paul (50 - 57)
ou par l'épître de Jacques (vers 60). Pour les chercheurs actuels, le premier
évangile est celui de Marc, écrit vers 70 à l'exception de la finale (Marc 16),
largement ultérieure ; l'évangile selon Matthieu le suit, vers 80-90. L'évangile selon
Luc, rédigé séparément de celui de Matthieu mais à peu près contemporain, est daté
de 80-85 ; son auteur est le même que celui des Actes des apôtres, écrits à la même
époque et dans un même style littéraire. Pour finir, celui selon Jean se situe entre 90
et 10012, voire 11013.
Dans les années 1980, une école minoritaire a défendu l'hypothèse de dates
antérieures à l'année 70. Dans ce courant se trouvaient notamment John A. T.
Robinson14, Claude Tresmontant15 et Philippe Rolland16. Ce dernier a supposé
l'existence d'un évangile « sémitique » qui aurait été traduit en grec pour donner les
écrits « pré-Matthieu » et « pré-Luc »17. Ces théories, qui se fondaient sur Eusèbe de
Césarée (Histoire ecclésiastique III, 39, 16), lui-même se référant à Papias18, sont
aujourd'hui abandonnées.
Synoptiques et quatrième évangile[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Évangiles synoptiques, Problème synoptique, Source
Q et Antériorité de Marc.
Les deux sources de Matthieu et de Luc : l'Évangile selon Marc et la Source Q (Logienquelle), auxquels
s'ajoutent leurs contenus spécifiques (Sondergut).
Les trois premiers évangiles (par ordre chronologique, Marc, Matthieu et Luc) sont
qualifiés de « synoptiques » car ils présentent plus ou moins les mêmes épisodes, à
la différence du quatrième, celui de Jean, qui apporte d'autres éléments2.
Une autre différence est que les synoptiques comptent une cinquantaine
de paraboles au total, alors que l'Évangile selon Jean n'en contient aucune.
Selon la théorie des deux sources, admise par la quasi-totalité des chercheurs, les
parties communes à Matthieu et à Luc dépendent à la fois de l'évangile selon
Marc (600 versets chez Matthieu et 350 chez Luc) et et d'un document perdu (235
versets présents chez Matthieu et Luc, mais absents de Marc) appelé la source Q19.
Établissement des textes canoniques[modifier | modifier le code]
Transmission[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Transmission orale des évangiles, Source Q et Logion.
Les récits évangéliques sont marqués, comme la plupart des textes de la Bible, par
de nombreuses structures orales20. Les travaux du jésuite Marcel Jousse ont montré
l'importance de cette oralité dans les quatre évangiles. Cette approche permet de
redonner vie aux Évangiles par une approche anthropologique du texte. Plus proche
de nous, Pierre Perrier a tenté de retrouver les collections orales primitives mises en
ordre par les apôtres avant la mise par écrit des Évangiles.
Manuscrits[modifier | modifier le code]
Le Papyrus P52, qui contient deux passages du chapitre 18 de l'Évangile selon Jean.
d'Alexandrie, Tertullien et d'Irénée de Lyon (voir par exemple le Contre les hérésies,
daté de 180 environ) suggèrent que les quatre évangiles sont réputés canoniques
pour l'Église de Rome22,23. À peu près à la même époque, aurait été établi à Rome le
premier canon, plus tard connu sous le nom de canon de Muratori qui correspond au
refus d'inclure les autres évangiles apocryphes qui commencent à circuler
au II siècle24.
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Le concile de Laodicée, vers 363, confirme la limitation du nombre des Évangiles
canoniques à quatre. En 397, un concile réuni à Carthage précisa dans son canon
47, le contenu des Saintes Ecritures, en particulier celui du Nouveau Testament où
apparaissent à côté des Quatre évangiles, les Actes des apôtres, treize épitres de
Paul, une épitre aux hébreux, deux épitres de Pierre, trois épitres de Jean, une de
Jacques et une de Jean. Le synode sollicitait en outre la confirmation de l'évêque de
Rome et de ceux des environs25. Enfin en 495, le Décret de Gélase fixe le contenu
des Évangiles du Nouveau Testament et liste les évangiles apocryphes qui sont
interdits à la lecture26.
Concordance[modifier | modifier le code]
À partir de la fin du II siècle, se pose la question de la concordance des quatre
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