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MAX-POL FOUCHET
LES
PEUPLES
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DU MEME AUTEUR
MAX-POL FOUCHET
LES
PEUPLES
NUS
CORRÊA
PARIS
1953
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PREMIERE PARTIE
LA GRANDE DIGESTION
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I
ALA RENCONTRE DES THEMES
la sache
veille. trop,
Dont — l'avion le dispense à mer-
acte.
Difficile de ne pas m'interroger sur ce qui
a pu me conduire, telle aube de juin, en Afri-
que, à Niamey... Je retrouve une vieille peur.
Une peur éprouvée souvent. (Au réveil, dans
cet hôtel pauvre, louche, à Istanbul ; —dans
ce «palace» de Chicago; —sur ce quai de
San Francisco, les chalutiers déchargeaient
d'inépuisables cargaisons de crabes, le Paci-
fique comme un songe...). La peur même, au
demeurant, pour laquelle je voyage, dont je
ne puis me passer, qui m'est indispensable.
Une peur ou une attente ? J'ignore. Enfant,
j'allais dans les gares, seul, bouleversé par ces
mots «salle d'attente »... Sans doute un joueur
me comprendrait. Un joueur qui, au plus fort
de la partie, se sentirait joué.
Je regarde autour de moi. Le paysage ?
Sans contour. Mes compagnons ? Sans visage.
De quoi avons-nous l'air ? De naufragés con-
fus. Une jeep se dirige vers nous. On nous
emmène vers l'aérogare. Bien prétentieux, le
terme, pour qualifier une espèce de demi-
foudre en tôle, échoué. Voici les premiers
Noirs. J'ouvre les yeux, je voudrais me rap-
peler à jamais ces figures de l'arrivée. Impos-
sible d'accrocher leurs traits. Ils sont infor-
mes, rabougris, laids. Ombres dans l'ombre.
Ils circulent, nous offrent, dans des verres à
moutarde, une boisson. Très chaude, la bois-
son. Du thé ? Du café ? Indiscernable. Vague
souvenir de conseils médicaux : ne buvez pas
n'importe quoi. Mais, puisque c'est bouillant,
allons-y, j'ingurgite. Non, vraiment, ça ne res-
semble à rien. Rien ne ressemble à rien, d'ail-
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II
ANIMAUX MOUS
N IAMEY, SOit.
Les choses se précisent. Elles ne tarderont
pas à se préciser trop. Au mur, sur une
grande feuille de papier, mal punaisée, con-
chiée par les mouches, un V majuscule. Il est
renversé, la pointe en l'air. Comme s'il mar-
chait sur les mains, — de longues mains.
« Ça vous laisse rêveur ? Le graphique des
pluies, cher monsieur. Des mois sans eau. Des
mois. Tenez, depuis quatre mois, pas une
goutte, ce qui s'appelle pas une goutte... »
(Ici, deux ongles noirs craquent l'un dans
l'autre, sous mon nez). «Après, le déluge. De
l'eau en veux-tu en voilà. A crever. Pas de la
pluie, ne confondez pas! De l'eau qui dégrin-
gole. Tout à fait différent ». Un silence. «Di-
tes, il pleuvait à Paris, quand vous êtes parti,
hier ? » Nouveau silence. «Vous parlez d'une
banlieue! ». Soupir. « Banlieue de merde à
putain ».
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III
CINQ METRES D'EAU PAR AN
IV
LES NOURRITURES TERRESTRES
«L ? Un estomac, Monsieur, un
estomac! »
Le blanc de Niamey m'accompagnait, fan-
tôme familier. Aux étapes, je le revoyais. Je
revoyais son torse maigre, son short délavé,
ses sandales couvertes de latérite, sa casquette
dorée. Plus d'une fois, dans la forêt, j'ai réen-
tendu son discours.
En Oubangui, particulièrement. Là, dès la
première heure, je fus au fait! J'ouvrais mes
valises quand, du ciel plombé, se mirent à
tomber, souples, indécis, soyeux, des flocons.
Je me frottais les yeux. De la neige ici, pres-
que sur l'équateur! Voilà qui défiait l'imagi-
nation. Je sortis. Ce qui tombait ? Des éphé-
mères, en pluie molle, dense, scintillante.
Parvenus au sol, les insectes perdirent leurs
ailes, grouillèrent, s'agglutinèrent. Alors, de
leurs cases, les boys jaillirent, se ruèrent vers
ce tapis visqueux. D'une main, ils brandis-
saient de vieilles boîtes, des casseroles, des
calebasses, — de l'autre, ils remplissaient ces
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V
NIAMA NIAMA
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