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ENGEES - ENSG
Formation Initiale d’Ingénieurs
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Notations
– p désigne la pression en un point [Pa ou Bar] ;
– ~v désigne le vecteur vitesse en un point, sa norme est la vitesse [m/s] ;
– Q désigne le débit [m3 /s] - pour des écoulements unidimensionnels on
considèrera souvent un débit par unité de largeur [m2 /s] ;
– ρ désigne la masse volumique [kg/m3 ] ;
– V désigne le volume [m3 ] ;
– g désigne l’accélération de la pesanteur [m2 /s] ;
– n ou ǫ désigne la porosité [-] ;
– K désigne la perméabilité [m/s], T désigne la transmissivité [m2 /s] ;
– S désigne le coefficient d’emmagasinement d’une nappe [-] ;
– e désigne l’épaisseur de nappe [m] ;
– s désigne le rabattement de nappe [m].
P v2
H= +h+ (1)
ρ·g 2·g
Compte tenu des faibles vitesses de l’eau dans la plupart des milieux po-
reux (≈ km/an), on se restreindra en hydraulique souterraine à l’expression
réduite de la charge suivante :
P
H= +h (2)
ρ·g
La charge en un point se calcule en mètres de colonne d’eau [mCE].
2
dm3 . L’utilisation du VER aura toutefois des conséquences sur les solutions
des équations qui caractérisent les écoulements : il faudra en effet prendre
garde au fait que ces écoulements sont idéalisés et et que les solutions seront
une image simplifiée et idéalisée de la réalité.
Granulométrie
L’étude granulométrique des roches permet d’obtenir par courbe pondé-
rale cumulative les diamètres caractéristiques d10 (diamètre efficace), d50
(diamètre moyen) etc., où dX est le passant à X%, c’est à dire la dimension
telle que X% des éléments du milieu soient plus petits que dX . On notera
que la porosité ne dépend pas du diamètre : l’empilement des sphères définit
une porosité et une compacité indépendante du diamètre. On utilise souvent
les rapports :
d60
Cu =
d10
et
(d30 )2
Cc =
d60 · d10
Un coefficient d’uniformité Cu proche de 1 indique une granulométrie
homogène. Le coefficient de courbure Cc rend compte quant à lui de la
forme générale de la courbe : à une forte courbure correspondra une valeur
supérieure à 3, en revanche, si Cc est proche de 1, alors la courbe granu-
lométrique est quasiment linéaire entre d60 et d10 . Le coefficient de courbure
est parfois aussi noté coefficient de gradation Cg .
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Fig. 1 – Courbe granulométrique type d’un échantillon de sol.
Porosité
On définit la porosité n (ou ǫ) par le rapport :
V olumevides
n= (3)
V olumetotal
La porosité efficace ou de drainage ne se définit elle par :
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1.2 Piézométrie et loi de Darcy
Enoncé
En hydraulique des milieux poreux, la charge est égale à la hauteur
piézométrique.
La loi de Darcy relie le gradient de charge à la vitesse du fluide : le
premier est donc le véritable moteur de l’écoulement.
~ (H)
~v = −K · grad (5)
La loi de Darcy est valable pour des faibles nombres de Reynolds Re
soit :
v·d
Re = < 10
ν
où d est le diamètre moyen des grains [m] et ν est la viscosité cinématique
[m2 /s].
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- Kozeny et Carman :
C = 8.3 · 10−3
n3
f (n) =
(1 − n)2
- Hazen :
C = 6 · 10−4
f (n) = 1 + 10 · (n − 0.26)
Perméamètres
Les perméamètres permettent, par simple utilisation de la loi de Darcy,
de déterminer K. Les formules suivantes permettent d’obtenir ce paramètre :
- perméamètre à charge constante :
Q·L
K=
(Hini − Hf in ) · A
- perméamètre à charge variable :
a·L Hini
K= · ln
A·t Hf in
où L est la longueur de cheminement [m], A la section de l’échantillon
de sol [m2 ], a la section du réservoir amont [m2 ] et t la durée expérimentale
[s].
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On remarque que la valeur de Kv est surtout déterminée par les couches
les moins perméables, alors que la valeur de Kh est elle déterminée par les
couches les plus perméables. Par ailleurs, le milieu à n couches est anisotrope.
Q
U= (7)
ǫ · e(x)
où e(x) est l’épaisseur de la nappe [m]. Elle peut être constante (nappe
captive) ou non (elle vaut dans ce dernier cas la valeur de la charge h(x)).
Le temps de séjour dérive de l’expression :
dx Q
U= = (8)
dt ǫ · e(x)
- Pour les nappes captives, on a alors :
ǫ·e·L
tséjour =
Q
où L est la longueur de la nappe [m].
- Pour les nappes libres, on a alors :
Z0
ǫ
tséjour = · H(x) · dx
Q
L
∂ (ǫ · ρ) ~
+ ∇. (ρ · ~v ) = ρ · q (9)
∂t
où q est un terme de puits ou de source.
Avant d’aborder l’équation de diffusivité, il nous faut préciser ce qui se
passe physiquement lors d’un ajout ou d’un retrait de masse d’une nappe
occasionnant une variation de niveau piézométrique. Si on modifie la charge
de ∆H, alors, dans le cas d’une nappe libre, on a une modification de la
charge et du niveau de la surface libre et donc du débit obtenu au niveau
d’un puits de :
7
ǫe · ∆H
Q=
∆t
(Q étant adimensionnalisé par rapport à une surface unitaire)
Mais dans le cas d’une nappe captive, la variation de niveau ne saurait se
déterminer de cette façon. On fait alors intervenir l’« analogue » de la poro-
sité, le coefficient d’emmagasinement S. Il fait intervenir la compressibilité
des milieux et :
S = ρ · g · e (ǫ (βl − βs) + α)
où α est le coefficient de compressibilité de la matrice poreuse, βs est
le coefficient de compressibilité des grains solides, βl est le coefficient de
compressibilité de l’eau, et ǫ est la porosité totale.
Ainsi, si on modifie la charge de ∆H, alors, dans le cas d’une nappe
captive, on a une modification de l’état de compression de l’eau et donc du
débit au niveau d’un puits de :
S · ∆H
Q=
∆t
(Q étant adimensionnalisé par rapport à une surface unitaire)
Notons que S est de l’ordre de 1000 à 10000 fois plus petit que la porosité
de drainage.
1 ǫ dH Q
· ∆ H2 =
· + (10)
2 K dt K
- pour une nappe captive :
S dH Q
∆(H) = · + (11)
T dt T
où S est le coefficient d’emmagasinement du milieu.
L’équation de diffusivité se simplifie grâce à l’approximation de Dupuit-
Forchheimer que nous utiliserons par la suite.
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(unité [m2 /s]). Les écoulements uniformes sont les écoulements classiques
simplifiés de l’hydrogéologie, on utilise l’équation de Darcy (équation (5)
p.5) qui donne, par unité de largeur de la nappe, pour un rectangle de
contrôle entre x et x + dx :
dH
Q = −K · e(x) ·
dx
Intégrons cette équation de l’amont vers l’aval :
- Pour les nappes captives, e(x) = cste = e et K · e = T d’où :
x
Hamont − H(x) = · (Hamont − Haval )
L
- Pour les nappes libres, e(x) = h(x) et on a donc :
2 x
− H(x)2 = 2 2
Hamont · Hamont − Haval
L
dH
Q = −2 · π · r · K · e ·
dx
Intégrons cette équation du centre (le puits) vers la périphérie :
- Pour les nappes captives, K · e = T d’où :
Q r
amont
Hamont − H(r) = · ln
2·π·T r
- Pour les nappes libres, e(x) = h(x) et on a donc :
2 Q r
amont
Hamont − H(r)2 = · ln
π·K r
Ces solutions sont données pour des écoulements en régime permanent.
Nous traiterons les régimes transitoire et quasi-permanents dans certains cas
pratiques plus loin (pompages d’essais).
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On peut donc appliquer le principe de superposition aux problèmes d’Hy-
draulique de puits, en particulier, on pourra connaitre le rabattement induit
par plusieurs puits. Dans le cas d’une nappe captive, celui-ci sera la somme
algébrique des rabattements de chaque puits (un rabattement négatif cor-
respondant évidemment à une injection dans la nappe lors par exemple de
mesures de dépollution).
Q
s(r, t) = · W (u, . . .) (12)
4·π·T
2
r ·S
Elle fait intervenir une fonction de puits W (u, . . .), avec u = 4·π·T . Cette
fonction complexe peut prendre plusieurs formes dont nous détaillerons les
plus simples. Elle peut dépendre de plusieurs paramètres dans des cas com-
plexes, par exemple :
- pour des puits non totalement pénétrants,
- pour des puits ayant un rayon non constant sur leur hauteur,
- pour des nappes complexes (superposition de différents types de nappes).
Méthode de Theis
Un pompage d’essai nous permet de déterminer des paramètres de nappes,
notamment K et S. On est alors en écoulement radial transitoire et des for-
mules sont alors utilisables : la formule de Theis et la formule de Jacob.
La formule de Theis est la suivante :
Q
s(r, t) = · W (u) (13)
4·π·T
où W(u) est la fonction de Theis dont on trouvera des valeurs dans les
r 2 ·S
tables en fonction de u = 4·π·T (attention cependant certaines tables sont
en fonction de 1/u).
Un développement limité de la fonction W (u) est le suivant :
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Méthode de Jacob
La formule de Jacob est analogue à la précédente :
Q 2.25 · T · t
s(r, t) = · ln (14)
4·π·T r2 · S
On voit tout de suite que cette solution est une simplification de la
solution de Theis, elle n’est valable que lorsque :
r2 · S
≤ 10−3
4·π·T ·t
La solution de Jacob nous permet de déterminer une droite en papier
semi-logarithmique (log(t), s). Si l’on choisit alors deux points A et B tels
que :
tB = 10 · tA
et si C est le point d’intersection de la droite de Jacob avec l’axe s = 0,
alors il vient :
Q · ln(10)
T =
4 · π · (sB − sA )
2.25 · T · tc
S=
r2
La figure ci-après montre un pompage d’essai avec les différents cas de
limites possibles, traités dans le paragraphe suivant.
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Fig. 2 – Représentation de Jacob d’un pompage d’essai.
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4.3 Autres essais et cas particuliers
Cas du pompage par paliers
Le cas du pompage par paliers est différent dans la mesure où on est
cette fois en régime quasi-permanent. La formule de Thiem doit être alors
utilisée, directement issue de la formule de Jacob, en effet, d’après (14) :
Q 2.25 · T · t
s = 0.183 · · log (16)
T r2 · S
d’où si on écrit le rabattement différentiel entre deux points A et B :
Q rB
sA − sB = 0.366 · · log (17)
T rA
Salinométrie
L’injection d’une quantité connue de sel dans un piézomètre et le suivi de
cette concentration au fil du temps dans le puits d’injection (par suivi de la
conductivité du fluide) permet de déterminer qualitativement le nombre de
couches de l’aquifère par mise en évidence de différentes vitesses de migra-
tion. Ainsi, on met en évidence des milieux où les conductivités hydrauliques
sont différentes et où la roche constituant l’aquifère évolue par couches. On
peut par ailleurs estimer la hauteur de ces couches. La figure 3 montre un
exemple de courbe que l’on peut obtenir.
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Essai de traçage
L’essai de traçage consiste à injecter un produit (traceur) dans la nappe
et à suivre l’évolution de sa concentration au cours du temps. L’essai permet
de déterminer les paramètres hydrodispersifs de la nappe, à savoir la disper-
sivité radiale αr et la porosité cinématique ǫ. Cet essai permet également de
déterminer la structure de l’aquifère par son nombre de couches.
On utilise :
- la concentration réduite Cr :
C
Cr =
Cmax
- le temps réduit tr :
t
tr =
t̄
2
avec t̄ = π·R ·b·ǫ
Qmoyen où R est la distance au puits [m], b l’épaisseur de
l’aquifère [m].
Une première étape consiste à déterminer la masse de traceur récupéré,
sachant que :
+∞
Z
M =Q· C(t) · dt
0
Une fois cette masse connue, on fait correspondre la courbe Cr = f (tr )
à l’abaque de Sauty et Morou sur la partie ascendante de la courbe. La
courbe donne le nombre de Peclet P e et :
R
Pe =
αr
La lecture pour tr = 1 du temps t correspondant à l’expérience nous
donne :
Qmoyen · t
t = t̄ ⇒ ǫ =
π · R2 · b
Si la partie descendante de la courbe de restitution ne correspond pas
à la courbe de l’abaque, l’analyse de la courbe résiduelle normée à nouveau
superposée à la courbe théorique donnera les paramètres de l’éventuelle se-
conde couche.
Document réalisé par Matthias Staub avec LATEX à partir des Cours de l’ENGEES de MM.
Philippe Ackerer et Daniel Loudière, du Cours de l’ENSMP de M. Ghislain De Marsily et
du Cours de l’ENSG de M. David Labat - Novembre 2006-Mars 2007.
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