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Enfance, adolescence et pratique physique.

Enfance, Adolescence et pratique physique:


Phénomènes biologiques.

Sommaire

Pag
e

1. Introduction ……………..………………………………………………………………………….. 2

2. Définitions …………………………………………………………………………………………... 2

3. principaux phénomènes biologiques survenants lors des périodes pré-pubertaire et pubertaire:


conséquences sur l'intervention pédagogique ………………………………………………………..... 3

3.1. les stades de développement de l'individu ……………………………………………………...... 3


3.2. le déclenchement de la puberté ………………………………………………………….……… 7
3.3. Caractères sexuels secondaires ……………………………………………………...………….. 9
3.4. Croissance et maturation de différents tissus et fonctions ……………………………. 9
……………
3.4.1. En ce qui concerne les 9
tissus.......................................................................................... 12
3.4.2. En ce qui concerne les
fonctions.....................................................................................

3-5: Indications sur notion de VO 2max.………………………………….……………………... 14


……………..
3.5.1. Définition de la consommation maximale d'oxygène (VO 2max.) 14
……………………………….
3.5.2. Rappel sur les échanges gazeux entre le sang, les poumons et les 15
tissus……………………….. 17
a- les échanges gazeux 20
pulmonaires…………………………………………………………….......
b- les échanges gazeux
tissulaires…………………………………………………………………..
3.5.3. Les échanges gazeux tissulaires ou périphériques au 24
repos……………………………………
3.5.4. Les échanges gazeux tissulaires ou périphériques à l’exercice intense aérobie: notion de 25

1
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VO2max….
3.5.5. Conclusion 26
intermédiaire…………………………………………………………………………...
3.5.6. Les tests de terrain pour la prédiction de VO 2max. 28
…………………………………………….
3.5.7. Présentation de l’épreuve progressive de course navette de 20m avec paliers de 1 minute
pour la prédiction de la puissance aérobie maximale (VO 2max ) (Leger et al 1982-85) . 30
………....
3.6. Indications sur la pratique physique en fonction des stades de développement……. 33
……………………

4. Points importants à retenir……………..……………………………………..….………………….. 37

5. Références bibliographiques …………..……………………………………..….………………….. 38

1. Introduction.
Parmi les connaissances importantes à considérer pour mieux cerner les ressources
biologiques des apprenants, figurent celles qui concernent les transformations physiologiques
spécifiques à la population cible (adolescents) et leurs relations avec l'effort physique.
En effet, la période d'adolescence se caractérise par des changements majeurs de l'organisme au
niveau biologique. Il est nécessaire d'en tenir compte, dans l'intervention pédagogique, Car en
fonction de l'âge et du sexe, les capacités physiques et physiologiques évoluent et se
différencient lors de cette phase de développement de l'individu.
Ces transformations (changements) vont obligatoirement influencer le choix des exercices à
proposer en vue d'optimiser les performances des élèves.

2. Définitions.
Le développement de l'organisme humain repose sur 2 types de phénomènes 1,2 la
croissance et la maturation (la maturation est également appelée également différentiation). Il
est sous la dépendance de facteurs génétiques et environnementaux nombreux qui ne sont pas
toujours faciles à identifier.
La croissance et la maturation, sont les termes utilisés pour décrire les modifications qui
surviennent de la conception à l'âge adulte.

- La croissance consiste en l'augmentation des dimensions de l'organisme. C'est une donnée


quantitative qui concerne l'évolution des dimensions corporelles. Elle est facilement mesurable
comme l'appréciation de la prise de poids ou de l'accroissement de la taille d'un organe ou de
l'organisme.

- La maturation quant à elle, décrit les différentes étapes qui conduisent un tissu ou un organe
au stade de fonctionnement adulte. Elle signifie qu'à certaines périodes de son évolution, un tissu
ou un organe se modifient3 et acquièrent alors d'autres possibilités de fonctionnement.

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Les différentes possibilités physiques et physiologiques (musculaires, cardiaques,


nerveuses, etc...) sont en relation étroite avec la croissance et la maturation des différents tissus
et organes, qu'ils soient osseux, musculaires ou nerveux.

1: - Harichaux P., Risbourg B., Freville M., Maingourd Y. (1986). "Encyclopédie l'enfant et le sport". Tome 1:
l'enfant et l'aptitude au sport. Édition Chiron. Collection APS. Paris.
2: - Lechevalier J.M. (1989). "Ressources énergétiques et conduites motrices" . Dans: B. During "Énergie et
conduites motrices" . pp: 43-73. Édition INSEP. Paris.
3: Ce phénomène est important puisqu'il concerne, au moment de la puberté par exemple, les organes génitaux,
les cartilages de conjugaison et les muscles. Par exemple, la maturité squelettique est atteinte lorsque tout le
squelette s'est normalement développé et se trouve totalement ossifié.
En effet, la croissance de l'enfant et de l'adolescent amène une évolution de la force, des
aptitudes aérobies et anaérobies mais aussi des habiletés motrices.
Il est donc essentiel de connaître ces deux phénomènes (croissance et maturation des
différents tissus et systèmes) pour mieux apprécier la relation entre la pratique physique et le
développement de l'organisme de l'enfant et de l'adolescent.

3. Principaux phénomènes biologiques survenants lors des périodes pré-


pubertaire et pubertaire: conséquences sur l'intervention pédagogique.
3.1: Les stades de développement de l'individu.4
Alors que l'adulte est un être relativement stable qui ne se modifie que lentement, l'enfant
est en évolution continuelle.
Sur le plan biologique, on distingue généralement les étapes de développements
suivantes:
- la petite enfance: de la naissance à 3 ans.
Durant cette période la croissance est rapide. Jusqu’à 1 ans, c’est l’âge au cours duquel
apparaissent :
- les dents de lait, la marche et les premiers mots.
Le développement neuromusculaire étant incomplet, les coordinations sont encore très
déficientes (figure N°1)

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Figure N°1: Evolution de la motricité durant la 1ère année

De 1 an à 3 ans, les coordinations motrices de base se précisent, cependant, les différents


systèmes de l’organisme sont encore loin d’être à maturité. Cette étape est favorable aux
apprentissages préparatoires à la course.

4: -Lechevalier J.M. (1989). Déjà cité.


- La moyenne enfance: de 3 à 6-7 ans.
À ce stade, la vitesse de croissance diminue progressivement.
On remarque (par rapport au stade précédent) une nette augmentation
de la longueur des membres avec un affinement de la silhouette en
raison de la diminution des graisses sous-cutanées. Apparaissent aussi
les premières dents définitives.
Lors de cette étape de développement de l’enfant, il est constaté
une amélioration de la force musculaire et des coordinations
spécifiques à l’activité la plus souvent pratiquées (foot, gym, etc…). Vers la fin de ce stade,
l’enfant maîtrise mieux certaines habiletés motrices de base (lancer, attraper, courir, sauter,…).
Il n’est pas remarqué de différences motrices entre filles et garçons à ce stade.

- La grande enfance: de 6-7 ans jusqu'à l'apparition des premières manifestations de la puberté
(entre 10-11 chez la fille et entre 12-13 ans chez le garçon).
Au cours de cette période, la vitesse de croissance se stabilise. Les proportions du corps
ne changent que très lentement de sorte que l'on peut parler d'un véritable état d'équilibre. Les
garçons et les filles ne présentent à ce moment que peu de différences morphologiques. Ce stade
coïncide généralement avec l'entrée à l'école primaire.
De 7 à 10-11 ans, il se produit un accroissement rapide des capacités d’apprentissage
technique. Par contre, les systèmes anaérobies lactiques (endurance anaérobie) et de la force sont
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encore déficients. Les systèmes cardiaque et respiratoire et la capacité d’endurance sont de plus
en plus entraînables.
Au cours de cette période, les performances des garçons sont peu élevées par rapport à celle des
filles.

- L'adolescence qui va durer 5 ou 6 années comprend deux phases.


* la période d'installation de la puberté (étymologiquement, époque où apparaissent les
poils pubiens). Elle dure environ deux ans et marque le début de l'adolescence:
- chez la fille, elle se situe entre 11-12 ans à 13 14 ans;
- chez le garçon1 : de 12-13 ans à 14-15 ans.
La puberté est en fait la phase qui décrit le passage de l’enfance à l’adolescence.

1
Chez les garçons, les changements pubertaires s’effectuent un peu plus tard que chez les filles. Cependant, dans
certains cas, il est observé des retards et il n’est pas rare de ne voir ces changements se manifester chez le garçon
qu’à 15 ou 16 ans.
* La période d'adolescence proprement dite (ou 2ème phase de la puberté):
de 13-14 ans à 17-18 ans chez la fille;
de 14-15 ans à 18-19 ans chez le garçon.

Suite à ces stades, l'individu atteint l'âge adulte.

Chacune des 5 phases présente bien évidemment ses particularités au niveau des
développements biologiques mais également psychologiques et affectifs.

Au niveau biologique, les frontières entre les stades sont déterminées non pas par rapport
à l'âge civil, mais plutôt à partir de la croissance osseuse (qui est le critère le plus fidèle pour
estimer l'âge physiologique de l'individu) (figure N°2).

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Figure N°2 : illustration du rapport : âge biologique – âge chronologique qui peut être différent selon les
individus en fonction de leur développement. Ici est présentée la croissance osseuse au niveau des os du
poignet pour deux individus du même âge chronologique, mais qui ont un développement biologique
différent.

D'autres tests et normes complémentaires existent afin de déterminer l'âge physiologique


comme le développement staturo-pondéral (voir modèle de fiche de croissance en figure N°3),
l'âge sexuel ou encore l'âge dentaire. Ces paramètres permettent de savoir si la croissance est
harmonieuse, en retard ou en avance sur l'âge chronologique du sujet.
Il faut savoir que ces différences jouent un rôle important dans la capacité de performances au
cours de la croissance car les enfants précoces sont généralement meilleurs que les autres, du
moins pour un certain temps.

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La taille de cette jeune fille est de 124cm, soit -3DS sur la courbe.
Cette situation demande une évaluation

Figure N°3 : présentation d’un modèle d’une courbe de croissance 1-18 ans (Sempé et al. 1979)
où l’on distingue que la taille de l’individu évalué se trouve en dehors des normes standards et
donc nécessite une évaluation médicale.

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3.2: le déclenchement de la puberté:


La puberté est un phénomène programmé génétiquement qui met en jeu plusieurs
structures cérébrales et non cérébrales. Les plus importantes sont: le système nerveux central,
l'hypothalamus, l'hypophyse, les structures gonadiques (testicules et ovaires) et finalement les
récepteurs des organes cibles (organes génitaux). Ces derniers vont refléter l'apparition des
signes externes de la puberté (augmentation de volume et pilosité principalement).

Le mécanisme de la sécrétion hormonal constitue le principal facteur qui stimule le


développement pubertaire. Bien que encore non entièrement élucidé, l'axe hypothalamo-
hypophysaire ainsi que la thyroïde et les glandes endocrines (ovaires et testicules) semblent être
les principales structures responsables de la régulation de la croissance (Voir figures N°4 et
N°5).

Hypothalamus
Hypophyse

* L'hypophyse : petite glande de la taille d'un


pois, logée à la base du cerveau. Elle libère dans
le sang une hormone nommée hormone
somatotrope. Cette hormone stimule la croissance
des os et agit sur le développement des muscles.

* La thyroïde : logée dans le cou, elle est accolée


à la trachée et libère dans le sang une hormone
nommée thyroxine. La thyroxine stimule l'activité
Trachée
des cellules en général et la prolifération cellulaire
dans les os longs.

Figure N°4: Situation des glandes hypophyse et thyroïde responsables de la régulation de la croissance.

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1- chez la fille, la production soudaine des


Hypothalamus
hormones FSH (hormone folliculostimulante) et
GnRH
Hypophyse
LH (hormone luténisante) par l’hypophyse
entraîne la production par les ovaires de deux
hormones féminines : l’œstrogène et la
progestérone. Ces hormones permettent de
produire des ovules (un par mois) de la puberté à
la ménopause.
FSH LH
2- Suite à la stimulation des hormones
hypophysaires (F.S.H. et L.H.), les testicules
sécrètent les androgènes: la testostérone
principalement qui va agir pour la formation de
spermatozoïdes.

testicules
ovaires

Figure N°5: schéma présentant l’action des hormones FSH et LH produites par l’hypophyse qui vont
stimuler les glandes endocrines femelles (ovaires) et mâles (testicules) pour la sécrétion d’autres
hormones essentiels pour les transformations sexuelles comme la stimulation de l’ovulation (fille) et de
la production de spermatozoïdes (garçon).

Grâce à la libération de différents types d'hormones2 (somatotrope, thyroxine, FSH, LH,


stéroïdes, œstrogène, progestérone, testostérone, etc...), l'ensemble des mécanismes déclencheurs
vont permettre l'apparition de la puberté et notamment les caractères sexuels secondaires.

2: Une hormone est une substance qui, libérée dans la sang, joue un rôle de messager et entraîne une action chez
des cellules nommées cellules cibles de l'hormone en question. Anselme B. (1998). "Le corps humain, Repères
pratiques". Éditions Nathan. Paris.
3.3. Caractères sexuels secondaires
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Ils se présentent pour les deux sexes de manière générale comme suit (tableau N°1):

Tableau N°1 : présentation des principaux caractères sexuels secondaires lors de la puberté.

* Manifestations de la puberté

Filles Garçons

Entre 9 et 13 ans, Entre 10 et 14 ans,

Les changements physiologiques : Les changements physiologiques :


 la voix change mais reste • La voix change de timbre et devient grave (mue),
relativement aiguë car la mue est très • -La pilosité apparaît (aisselles, membres, pubis,
légère thorax)
 Le développement des seins • -La silhouette générale change
 La pilosité pubienne apparaît • -Les transformations physiques génitales
 L’augmentation rapide de la taille s’opèrent
 L’apparition des règles • -L’organisme devient capable de produire des
spermatozoïdes.

Les changements psychologiques:


Les changements psychologiques:
• -La libido ou désir sexuel
• - une variation de l’humeur • -Le besoin d’autonomie
• - intégration progressive de l’image du
corps et de l’image de soi nouveaux.

3.4. Croissance et maturation des tissus et des fonctions.


3.4.1. En ce qui concerne les tissus, l'illustration de ces deux phénomènes sur le
développement biologique de l'individu prend en compte généralement les paramètres suivants:
- la taille et le poids
- le tissu osseux,
- le tissu musculaire,
- le tissu adipeux
- le tissu nerveux.

Les tableaux N°2, N°3 et N°4 présentent, de manière succincte, quelques unes des principales
modifications qui surviennent au niveau des paramètres cités.

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Tableau N°2 : Quelques modifications qui surviennent au niveau de la taille et du poids..

modifications illustrations

- La croissance en taille est très rapide pendant


les 2 premières années. Ensuite la vitesse de
croissance se ralentit pour s'accélérer à nouveau
en période pubertaire (maturité sexuelle)

- la vitesse de croissance est rapide dans les


mois qui suivent la naissance, puis elle diminue
graduellement jusque vers l’âge de 4 ans et se
stabilise entre 4 et 6 ans (figure N°6). A la
puberté, on assiste à une poussé de croissance.
- Le pic de vitesse de croissance en taille se
situe aux environ de 12 ans chez les filles et 14
ans chez les garçons. La taille maximale est en
générale atteinte vers 16,5 ans chez les filles et Figure N°6 : représentant l’évolution de la taille et la
18 ans chez les garçons vitesse de croissance (en cm/an) chez les filles et les
garçons entre la naissance et 19 ans.
- La courbe de croissance du poids suit une
cinétique semblable à celle de la taille.

- L'ossification varie dans le temps en fonction


des différents os, ceux-ci commencent à se
souder au début de l'adolescence et
l'ossification totale est achevée, chez les
garçons, vers 20 ans. Pour les filles, ce
processus est terminé 2 à 3 ans plus tôt.

- Les lésions épiphysaires peuvent


compromettre la croissance (l'épiphyse est la
partie de l'os où s'attachent les tendons et les
muscles). Les fractures à ce niveau vont
perturber la circulation sanguine (notamment au
niveau des cartilages de conjugaison) et altérer
l'apport de nutriments aux os, ce qui affectera
gravement le processus de croissance. Les
extrémités osseuses sont immatures chez
l’enfant et l’adolescent et se trouvent ainsi plus
exposées aux traumatismes (voir figure N°7)
par rapport à l’adulte. Il faudra donc en tenir
compte surtout lors d’exercices sollicitant des
flexions et/ou des pressions importantes
(comme lors d’activités telles que l’Acro-gym Figure N°7: Extrémités osseuses immatures chez l’enfant et
ou la musculation avec charges par exemple). l’adolescent.

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Tableau N°3 : Quelques modifications qui surviennent au niveau du tissu musculaire

modifications illustrations
40

- La masse musculaire augmente régulièrement 35

avec la prise de poids, de la naissance à l'âge 30

adulte. De 25% du poids corporel à la 25

naissance, la masse musculaire passe à 33% à 20

l’adolescence (avec une différence entre les 15


sexes), pour atteindre 35 à 40% à l’âge adulte. 10

- La masse musculaire des filles et des garçons


est pratiquement égale avant la puberté

- La masse musculaire augmente très nettement


à la puberté chez les garçons en raison de
l'augmentation brutale de la sécrétion de
testostérone. On n'observe pas ce phénomène Figure N°8: représentant l’évolution de la masse musculaire des
chez les filles (figure N°8). filles et des garçons. A noter la différenciation de cette évolution
à l’âge de la puberté entre filles et garçons.
- La masse musculaire atteint son maximum
entre 16 et 20 ans chez les filles, et entre 18 et
25 ans chez les garçons. Il est possible de
l'augmenter par l'entraînement et le régime
alimentaire.

Tableau N°4 : Quelques modifications qui surviennent au niveau des tissus adipeux et nerveux.

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modifications illustrations

- Les cellules adipeuses peuvent augmenter en


taille et en nombre tout au long de la vie. % de gras

- La masse adipeuse (taux de graisse dans le 30

corps) est fonction du régime alimentaire, de 25


20
l'activité physique et de l'hérédité.
15

%
10 Filles
- À maturité, le taux de graisse corporel est 5 Garçons
d'environ 15% (du poids total) chez les 0
garçons et 25% chez les filles (voir figure 0 0.5 1 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
N°9). Ces différences sont d'origine hormonale age
et expliquées par les niveaux plus élevés de
testostérone chez les garçons et les niveaux Figure N 9: Variations du pourcentage de graisse corporel chez
plus élevés d'oestrogènes chez les filles. les garçons et des filles âgés de la naissance à 20 ans

Le cerveau se développe avec une plus grande


rapidité que le reste du corps :
- à 6 ans, il atteint 90-95% de son volume
adulte alors que le développement corporel
général n’a pas encore atteint la moitié de sa
valeur adulte ;
- Les voies motrices et sensitives sont
pratiquement achevées vers 6 ans mais pas
totalement fonctionnelles (figure N°10). Ce
n’est que progressivement, lorsque la
myélinisation des fibres nerveuses s'achève
(fin de la puberté), que la réalisation de
mouvements est rapide et précise ;
Généralement, vers 11-12 ans le schéma
corporel arrive à maturité. Figure N°10 : illustration du phénomène de myélinisation du
système nerveux de l’enfant jusqu’à 2 ans.

À partir de ces informations, il apparaît dès à présent que les phénomènes de croissance
et de maturation des tissus jouent un rôle essentiel dans l'évolution du potentiel physiologique de
l'individu.
3.4.2. En ce qui concerne les fonctions, nous verrons que certaines fonctions
physiologiques comme par exemple la fonction cardiaque sont influencées par ces phénomènes
pubertaires. (tableau N°5). D'autre part, les capacités physiologiques vont également évoluer, car
elles dépendront aussi en grande partie de l'âge et du sexe de l'individu (tableau N°7 en page 30).

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Tableau N°5 : Quelques modifications de la fonction cardio-vasculaire en fonction du niveau de maturité de l'individu.

fonction cardio-vasculaire illustrations

- les dimensions du coeur sont directement


conditionnées par la taille de l'individu. C'est
pourquoi les enfants ont un coeur plus petit que
les adultes. Le débit cardiaque et le volume
d'éjection systolique sont plus faibles chez
l'enfant (figures N° 11 a & b). Et bien que sa
fréquence cardiaque soit plus élevée (pour une
même intensité d'exercice), elle ne compense pas b
totalement le volume d'éjection systolique a
observé chez l'adulte, c'est pourquoi le débit
cardiaque est inférieur chez l'enfant (figure N°
11 c).

(conséquence: Le débit cardiaque maximal plus


faible chez les jeunes, limite leurs performances
maximales puisque l'oxygène ne peut être
délivré en aussi grande quantité que chez
l'adulte.

- La fréquence cardiaque maximale est plus c


élevée chez l'enfant et elle baisse régulièrement
avec l'âge. Les jeunes de 10 ans ont souvent des
F.C. max. supérieurs à 210 bp/min, alors qu'un Figure N°11 : valeurs sous-maximales (a) de la fréquence cardiaque, (b) du volume d'éjection systolique,
homme de 20 ans atteint en général 195 bpm. (c) et du débit cardiaque chez les jeunes garçons et chez les adultes hommes, à même niveau de
consommation d'oxygène (VO2). (des indications théoriques sur les notions de V0 2 et V02max sont
présentées dans la partie suivante)

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Enfance, adolescence et pratique physique.

3-5: Indications sur notion de VO2max.

3.5.1. Définition de la consommation maximale d'oxygène (VO2max.)


VO2max. (V= débit; O2 = oxygène; max.= maximal) ou Puissance Maximale Aérobie (PMA)
représente la quantité maximale d'oxygène que l'organisme peut utiliser par unité de temps
(min.) au cours d'un exercice musculaire intense et de longue durée3,4 (supérieure à 4 minutes).

- VO2max. définie l'intensité la plus élevée que l'on puisse atteindre en utilisant essentiellement
les processus métaboliques aérobies. Pour la maintenir, même peu de temps, il faut alors faire
appel pour une bonne part aux processus anaérobies.

- VO2max. ou PMA sont les meilleurs témoins de l'endurance cardio-respiratoire ( c'est à dire,
l'aptitude à poursuivre des exercices continus ou intermittents) 5.

Un VO2max. élevé* (par rapport à une valeur représentative), est donc synonyme du bon
fonctionnement des systèmes cardiaque et respiratoire.

* À titre de comparaison, le VO2max. d'un sujet sédentaire se situe aux alentours de 40 ml d'O 2/kg/min (2,8
l/min) alors qu'un athlète de course à pied de niveau international se situe vers 77 ml d'O 2/kg/min (5,4 l/min)6.

Sur le plan physiologique, pour comprendre la notion de VO2max. il faut d’abord saisir
la signification de la consommation d’oxygène (VO2) qui découle de certains notions de bases
expliquant les échanges gazeux qui ont lieu dans l’organisme.

3:- Cazorla G. (1990). "Tests de terrain pour évaluer la capacité aérobie et la vitesse maximale aérobie". Dans:
Actes du colloque International de la Guadeloupe : L'Évaluation en Activité Physique et en Sport. pp. 151-173.
Édition: ACTSHNG - AREAPS.- France.
4: - Manteca F., Berthoin S., Dierkens J.M., Jacquet A., Lapp M., Lefranc J.-F., Gerbeaux M. (1996).
"Fondamentaux d'une pratique aérobie en milieu scolaire." Dans : Revue EPS. N° 259, Mai-juin 1996. Édition
Revue EPS. Paris.
5: - Wilmore J.H. & Costill D.L. (1998). Déjà cités.

6: - Anselme B. (1998). Déjà cité.

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Enfance, adolescence et pratique physique.

3.5.2. Rappel sur les échanges gazeux entre le sang, les poumons et les tissus.
Ces échanges comprennent deux processus :
- les échanges de gaz qui s’effectuent dans la petite circulation (ou circulation pulmonaire)
au niveau (à l’intérieur) des poumons entre les alvéoles et les capillaires pour ré-
oxygéner le sang provenant du métabolisme cellulaire, c’est ce qu’on appelle les
échanges pulmonaires ou alvéolo-capillaires ou encore le contact air-sang.
- les échanges qui s’effectuent dans la grande circulation, c'est-à-dire entre les tissus de
l’organisme et le sang, appelés les échanges tissulaires. Nous nous intéresserons plus
tard à ce cas particulier (pour mieux comprendre la notion de VO2.), c'est-à-dire aux
échanges gazeux tissulaires.
a- Rappels sur le système respiratoire7.
Les poumons permettent l’approvisionnement du sang en oxygène : ils sont le lieu des
échanges gazeux entre l’air et le sang. Toutes les cellules respirent, elles produisent de
l’énergie en oxydant du glucose grâce à l’oxygène. C’est le sang qui fournit l’oxygène
aux cellules.
* les gaz respiratoires
- nous avons une absorption de dioxygène, de symbole O2, c’est l’oxygène de l’air,
- et un rejet de dioxyde de carbone, de symbole CO2, c’est le gaz carbonique, déchet de la
respiration.

Le système respiratoire
L’air est inspiré par le nez ou la bouche puis
amené aux poumons par une série de « tuyaux »
de plus en plus ramifiés : la trachée, les bronches,
les bronchioles, qui débouchent dans les alvéoles
pulmonaires. (figure N°12).
Par ailleurs, le poumon est parcouru par un très
riche réseau de capillaires sanguins.
Le sang parvient aux poumons par une artère
(pulmonaire) et retourne au cœur par une veine
(pulmonaire).
Les poumons sont inclus dans la cage
thoracique et limités vers le bas par un muscle
plat : le diaphragme.
Le poumon est relié à la cage thoracique par les
deux enveloppes (les plèvres) entre lesquelles se
trouve le liquide pleural.
Ce dispositif rend les poumons solidaires des
mouvements des côtes et du diaphragme qui
permettent les mouvements respiratoires
(inspiration et expiration).
figure N°12 : schéma du système respiratoire

7: - Anselme B. (1998). Déjà cité .

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Enfance, adolescence et pratique physique.

L'air chargé d'oxygène fait le trajet suivant (Figure N°13):


1- fosses nasales
2- pharynx
3- larynx
4- trachée
5- bronches
6- bronchioles
7- alvéoles pulmonaires (où ont lieu les échanges gazeux)
8- sang.
9- Les globules rouges du sang qui circulent dans les alvéoles pulmonaires captent l'oxygène et
le transportent ensuite vers toutes les cellules du corps.

Figure N°13 : les organes du système respiratoire à travers lesquels s’effectue le trajet de l’air
chargé d’oxygène avant de parvenir au système circulatoire

17
Enfance, adolescence et pratique physique.

b- Les échanges gazeux pulmonaires ...


Les alvéoles pulmonaires sont le lieu de tous les échanges (figure N°14).

Figure N°14 : les alvéoles sont le lieu des échanges gazeux au niveau des alvéoles (alvéolo-
capillaire : dans les poumons).

Les alvéoles pulmonaires, dont les parois sont très minces, sont comme des sacs minuscules
situés aux extrémités des bronchioles. Ces sacs regroupent une dizaine d'alvéoles et ressemblent
un peu à une grappe de raisin. Figure
(N°15).

C'est l'endroit stratégique où se croisent


d'une part l'oxygène qui est apporté à toutes
les cellules de l'organisme, et, d'autre part,
les déchets gazeux des cellules qui sont
rejetés de l'organisme.
Le grand nombre d’alvéoles (≈ 300
millions) permet de constituer une surface
pulmonaire de près de 100 m2 par poumon
s’ils étaient étalés côte à côte (moitié d’un
court de Tennis).

Figure N°15 : représentation schématique des sacs alvéolaires.


A noter la grande vascularisation au niveau de chaque
alvéole pour permettre les échanges gazeux.
18
Enfance, adolescence et pratique physique.

Le contact air–sang ou échanges alvéolo- * Comment s’effectuent les échanges de


capillaires l’oxygène et du CO2 entre l’alvéole et le
capillaire sanguin ?
La paroi des alvéoles est si fine que l’air s’y trouve à
très faible distance du sang (1 millième de millimètre). Prenons l’exemple de l’oxygène :
Le sang y est lui-même très abondant de par le grand
nombre de capillaires (figure N°16). Dans l’alvéole, les molécules d’oxygène de
l’air « bombardent » sans arrêt la paroi, on dit
que l’oxygène exerce une pression PO 2. (105
mmHg) Dans le sang, il y a aussi de l’oxygène,
mais à une pression inférieure PO 2.= 40
mmHg).

Les molécules d’O2 se déplacent alors de


l’alvéole (où la pression est plus forte) vers le
sang (où la pression est plus faible) ; l’oxygène
est ainsi diffusé dans le sang (figure N°17) grâce
à la différence de pression entre l’alvéole et le
capillaire.

Il en est de même pour le CO2 dans l’autre


sens

Vénule pulmonaire
Figure N°16 : Schéma d’une bronchiole etArtériole
des alvéoles
pulmonaire
qui ySacsont
alvéolaire
rattachées. A noter la vascularisation
importante
alvéole à ce niveau pour permettre bronchiol
les échanges
e de
gaz (O2 et CO2).

Capillaire
sanguin

Alvéole
en
Figure N°17: Schéma représentant les échanges
coupe gazeux pulmonaires et les différentes pressions
entre l’alvéole pulmonaire et le capillaire
sanguin.

19
Enfance, adolescence et pratique physique.

* Après leur rencontre dans les poumons l’air et le sang sont modifiés.

La composition du sang change


Pour 100ml Volume d’O2 Volume de
de sang CO2
…arrivant au 15 ml 53ml
poumons
… quittant 20ml 49ml
les poumons

La composition de l’air change


O2 CO2 Vapeur d’eau

air inspiré 20,95% 0,03% Variable

air expiré 16,1% 4% Très abondante

Chaque jour, 10.000 litres de sang sont traités, 500 à 600 litres d’oxygène sont absorbés

Rappelons que ces échanges de gaz qui s’effectuent dans la circulation pulmonaire au
niveau des poumons entre les alvéoles et les capillaires ont pour but de ré-oxygéner le sang
provenant du métabolisme cellulaire. (Figure N°18).

Figure N°18 : représentation schématique des échanges gazeux (O2 et CO2) entre le sang et l’alvéole
pulmonaire à travers la membrane

20
Enfance, adolescence et pratique physique.

Les alvéoles pulmonaires sont le terminus du trajet de l'oxygène dans le système respiratoire
avant son passage dans le sang et son embarquement dans de nouveaux véhicules que sont les
globules rouges. Une fois dans les veinules pulmonaires, l’O2 va être transporté jusqu’au tissus
(principalement sous forme d’oxyhémoglobine et de myoglobine) pour servir au métabolisme
cellulaire. (Figure N°19).
Veinule
pulmonaire

Alvéole

Artériole
pulmonaire

Figure N°19 : représentation schématique des échanges gazeux (O2 et CO2) entre les vaisseaux sanguins
(veinule et artériole pulmonaire) et l’alvéole pulmonaire.

Maintenant, nous allons nous intéresser (afin de bien saisir la notion de VO 2max) aux
échanges tissulaires, c'est-à-dire aux échanges qui s’effectuent dans la grande circulation, entre
les tissus de l’organisme et le sang.

c- Les échanges gazeux tissulaires.

* Principes généraux8
Tous les tissus (cellules) consomment de l’O 2 et rejettent le CO2. Plus un tissu vivant a besoin
d’énergie pour assumer son rôle, plus il va consommer de l’O 2 et rejeter du CO2. Ce sont donc
les tissus qui ont un travail important à fournir, soit une plus grande quantité d’énergie à utiliser,
qui vont consommer le plus d’oxygène (musculaire, nerveux, rénal et cardiaque) par rapport à
ceux qui ont une activité statique ou périodique (osseux, digestif).

8: SEGUY B. (1980-81). Dossiers médico-chirurgicaux de l’infirmière. Physiologie N°4 et N°5, 1 ère et 2ème
parties. Edition Maloine. Paris.

21
Enfance, adolescence et pratique physique.

Lors des échanges gazeux qui se font au niveau cellulaire, l’O2 pénètre dans la cellule et le CO2
la quitte à l’état dissous par diffusion à travers la membrane cellulaire.
Entre ces deux milieux, la diffusion gazeuse se fait toujours dans le sens du gradient de
pression (mmHg): (pression élevé = milieu riche vers pression basse = milieu pauvre) (figure N°
20).

Figure N°20 : Schéma représentant


les échanges gazeux tissulaires et
les différentes pressions entre le
capillaire sanguin et les cellules.

- L'oxygène est transporté de deux façons9:


 lié à l'hémoglobine des globules rouges (98,5%). Quand l’oxygène se fixe sur
l’hémoglobine, il se forme un complexe appelé oxyhémoglobine (HbO2).(Figure N°21). Chaque
molécule d’hémoglobine peut transporter 4 molécules d’oxygène.
 dissous dans le plasma (1,5%).

Figure N°21 : Schéma représentant


les échanges gazeux tissulaires O2 et
CO2 entre le capillaire sanguin et les
cellules.

A noter que l’oxyhémoblobine


(HbO2) va restituer le dioxygène
qu'elle véhicule pour qu’il passe dans
le tissu. Le dioxygène, ainsi relargué
par sa dissociation d'avec la molécule
d'hémoglobine, parvient alors
jusqu'aux cellules par simple
diffusion

9: - Wilmore J.H. & Costill D.L. (1998). Déjà cités.

22
Enfance, adolescence et pratique physique.

- Le dioxyde de carbone produit par les tissus


est essentiellement transporté dans le sang sous
forme d’ions bicarbonate (HCO3-) (60-70%),
qui limite l’acidose en évitant la formation
d’acide lactique. Cette forme de transport est
due à la réaction suivante qui a lieu dans les
érythrocytes:

Une fois formé, le HCO3- diffuse dans le


plasma (figure N°22).

Figure N°22 : Illustration des échanges gazeux en


CO2 entre la cellule et le sang.

- Des quantités plus faibles de CO2 sont également transportées sous forme dissoute dans le
plasma (7-10%), ou sous forme combinées à l'hémoglobine (20-30%)

23
Enfance, adolescence et pratique physique.

Une fois parvenu au niveau des poumons


(alvéole), c’est la réaction inverse qui se
produit durant laquelle l’hémoglobine va
libérer le CO2 et l’ion H+ (hydrogène). Le
CO2 diffuse alors des capillaires vers les
alvéoles et ainsi sera rejeté dans l’air expiré.
(Figure N°23)

Figure N°23: Illustration des échanges gazeux en


CO2 entre le sang et les poumons.

24
Enfance, adolescence et pratique physique.

Si l’on veut résumer ces différents points concernant les principes généraux (notamment le
circuit de diffusion et les gradients de pression) qui interviennent lors des échanges gazeux
(pulmonaires et tissulaires), il est possible de les regrouper dans le schéma suivant (figure N°24):
- En (1) les échanges pulmonaires qui permettent de ré-oxygéner le sang et de dégager le
CO2 au niveau de l’alvéole.
- Et en (2) les échanges tissulaires qui permettent d’apporter l’O 2 et de dégager le CO2 au
niveau cellulaire.

Figure N°24 : schéma présentant les deux types d’échanges (pulmonaire = 1 et tissulaire = 2) avec les
différences de pressions entre l’alvéole, les cellules et le sang (O2 en couleur foncée – CO2 en blanc).

Nous allons nous intéresser maintenant aux caractéristiques de ces échanges au repos et à
l’exercice musculaire.

25
Enfance, adolescence et pratique physique.

3.5.3. Les échanges gazeux tissulaires ou périphériques au repos12 .


Dans les conditions de repos, la concentration en O2 du sang au niveau artériel des capillaires
est d’environ 20ml d’O2 pour 100 ml de sang. Cette valeur chute à 15 ou 16 ml d’O 2 pour 100ml
de sang du côté veineux des capillaires. Cette différence entre les concentrations en O 2 du sang
artériel et veineux est appelée différence artério-veineuse en O2, elle est notée (CaO2 - CvO2).
Elle représente les 4 ou 5 ml d’O2 prélevés et utilisés par les tissus. Cette différence rapportée au
volume sanguin total qui circule par minute dans l’organisme (Qc) va refléter la quantité d’O 2
prélevée par les tissus pour assurer leur survie. Cette quantité (volume d’O 2/min) reflète la
consommation d’O2/min des tissus périphériques dans les conditions de repos. (figure N°25a).

Figure N°25a: Illustration de la différence artério-veineuse en O2 au repos.

Au repos, la consommation d’oxygène (VO2) = CaO2 - CvO2 x Qc ;

VO2= 5ml d’O2/100 ml de sang x 5 l/min = 250 ml d’O 2/min.

26
Enfance, adolescence et pratique physique.

3.5.4. Les échanges gazeux tissulaires ou périphériques à l’exercice intense aérobie 10 :


Notion de VO2max.
La CaO2 - CvO2 au niveau des muscles en activité peut atteindre 15 à 16 ml d’O 2 pour 100 ml
de sang. Lors de ce type d’exercice, l’O 2 diffusera de façon importante du sang vers les muscles
actifs grâce à une différence de PO2 importante entre le sang artériel et les cellules musculaires.
Lorsque l’exercice aérobie est intense (et se prolonge au-delà de 4 minutes), le débit cardiaque
atteint sa valeur maximale. Le produit du Qc maximal et de la CaO 2 - CvO2 maximale définit
VO2max. (figure N°25b).

Figure N°25 b : Illustration de la différence artério-veineuse en O 2 à l’exercice aérobie intense


et de l’équation permettant de définir VO2max.

A l’effort intense aérobie, la consommation d’ O2 devient maximale,


c'est-à-dire :

VO2max = CaO2max - CvO2max x Qcmax

VO2max= 15ml d’O2/100 ml de sang x 25 l/min = 3,75 litres * d’O2/min.

VO2max. représente donc le volume maximal d’O 2 qui peut être "consommé" en une minute lors
d’un exercice maximal faisant appel essentiellement aux processus métaboliques aérobies.

* [ Pour un sujet de 70 kg, la conversion de VO2max rapportée au poids est égale à 53 ml d’O2/min/kg - Référence
au tableau de conversion d’Astrand et Rodahl 11 ---Voir en page N° 28].

10: - Wilmore J.H. & Costill D.L. (1998). Déjà cités.


11: - Astrand P-O, Rodahl K (1973). Manuel de physiologie de l’exercice musculaire. Edition Masson. Paris.

27
Enfance, adolescence et pratique physique.

VO2max. est l’un des meilleurs indicateurs du niveau d’endurance cardio-respiratoire de


l’individu, c'est-à-dire de l’efficacité des réponses de ces deux systèmes physiologiques (et donc
de l’organisme) à des efforts intenses prolongés ou intermittents.
Plus il est élevé, plus il traduit la capacité du sujet à soutenir des exercices prolongés à des
intensités de course importantes. Il traduit en quelque sorte l’état de condition physique de
l’individu.

A titre d’exemple, le VO2max. d’un sujet sédentaire se situe aux alentours de 40ml O 2 /min/kg
(2,8 l/min) ; alors qu’un athlète de course à pied de niveau international se situe vers 77 ml O 2
/min/kg (5,4 l/min). (Voir figure suivante N°26 et tableau N°6 de conversion pour les différentes
valeurs de VO2.)

Figure N°26 : exemples de valeurs de VO2max. mesurées chez des athlètes suédois de différentes
disciplines.

3.5.5. Conclusion intermédiaire.


La réalisation d’exercices physiques de type aérobie dépendra donc des possibilités biologiques
de l’individu, notamment celles qui concernent le fonctionnement des systèmes cardio-
respiratoire et musculaire. Plus ces systèmes seront performants, meilleures seront leurs
adaptations à des efforts d’intensités et de durées élevés

28
Enfance, adolescence et pratique physique.

29
Tableau N°6 :présentant la conversion V02max du l/min en ml/min/kg
Enfance, adolescence et pratique physique.

3.5.6. les tests de terrain pour la prédiction de VO2max.

Les tests de terrain existants qui permettent d'estimer VO2max. sont désignés par le terme
d'épreuves indirectes de prédiction de VO2max. car ils se basent sur l'estimation de ce
paramètre (et non sur son évaluation directe) à partir d'équations mathématiques 12.
Généralement ces tests utilisent des indices (distance parcourue, durée du test, nombre de paliers
complétés,...) inclus dans les équations pour prédire la valeur de VO2max.
Parmi ces épreuves de course sur terrain, seules quatre d'entre elles ont fait l'objet d'une
validation par mesure directe de la consommation d'oxygène 13. Ceci veut dire que les résultats
réalisés sur le terrain présentaient une forte corrélation avec ceux obtenus en laboratoire.
Ces 3 épreuves sont les suivantes:
 L'épreuve progressive de course NAVETTE de 20 mètres par paliers de 1 minute (Léger et
Coll. en 1982-85),
 L'épreuve progressive de course sur piste par paliers de 2 minutes (Léger et Boucher en
1980),
 L'épreuve progressive de course NAVETTE de 20 mètres par paliers de 2 minutes (Léger et
Lambert en 1982),
 L'épreuve de VAM-EVAL par palier de 1 min. (Cazorla et Léger 1990): course progressive
autour d'une piste où les bornes repères ont été placées tous les 20 m. Incrémentation de 1/2
km/h.
Nous nous intéresserons dans le cadre du cours de sciences biologiques au premier test
qui sera explicité14. Étant donné que les outils nécessaires à la réalisation de son protocole sont
disponibles à l'ENS. Des séances pratiques pourront être envisagées pour assimiler les
différentes étapes de réalisation de cette épreuve.

La présentation de ce test ainsi que la procédure de sa passation seront développées à


partir de la page 31.

12: Cazorla G., Leger L., Marini J.F. (1990). "Évaluation de la fonction aérobie en laboratoire et sur le terrain".
Dans: Actes du colloque International de la Guadeloupe : L'Évaluation en Activité Physique et en Sport. pp. 77-
101. Édition: ACTSHNG - AREAPS.- France.

Par exemple, pour L'épreuve progressive de course sur piste par paliers de 2 minutes (Léger et Boucher en 1980),
le VO2max est prédit à partir de l'équation suivante:
y = 14,49 + 2,143 x + 0,0324 x2
Dans laquelle y est le VO2max exprimé en ml.min-1.kg-1 et x la vitesse atteinte au dernier palier réalisé exprimé
en km/h

13: Cazorla G. (1990). "Tests de terrain pour évaluer la capacité aérobie et la vitesse maximale aérobie." Dans:
Actes du colloque International de la Guadeloupe : L'Évaluation en Activité Physique et en Sport. pp. 151-173.
Édition: ACTSHNG - AREAPS.- France.
14: Il existe bien évidemment d'autres épreuves de prédiction de VO
2max comme "l'épreuve progressive de
course sur piste avec paliers de 1 minute: épreuve de VAMEVAL (Cazorla et Leger 1992)"; cependant, le
matériel nécessaire à sa réalisation n'est pas disponible.

30
Enfance, adolescence et pratique physique.

Tableau N°7 : Principales modifications de certaines capacités physiologiques (anaérobies et aérobies) en


fonction du niveau de maturité de l'individu15.

capacités physiologiques illustrations

- La force augmente au fur et à mesure que la masse


musculaire s'accroît avec l'âge (figure N°27). Le pic de
force est atteint vers 20 ans chez les femmes et entre 20
et 30 ans chez les hommes.
La force s'améliore beaucoup plus à la puberté chez les
garçons en raison des modifications hormonales
(production de testostérone principalement) qui
surviennent à cette période et qui entraînent un
développement beaucoup plus important de la masse
musculaire chez l'homme. Figure N°27: croissance de la force musculaire avec l’âge
en fonction du sexe.

- La capacité aérobie dépend de la maturation des


fonctions pulmonaires et cardio-vasculaires au cours du
développement.
- VO2max. (ou PAM) exprimé en l/min atteint son
maximum entre 16 et 20 ans chez les garçons et entre
14 et 16 ans chez les filles, ensuite il décroît lentement.
Il est plus élevé chez les garçons (voir figure N°28).

Figure N°28: Evolution VO2max. litres/min en fonction de


l’âge chez les filles et les garçons.

- Les capacités anaérobies sont inférieures chez l'enfant


par rapport à l'adulte (puissance et endurance
musculaire des membres). À l'exercice sous-maximal
ou maximal, l'enfant n'atteint pas les mêmes
concentrations de lactates que l'adulte.

De même que pour la capacité aérobie, les exercices


sollicitant le mécanisme anaérobie montrent que les
garçons présente toujours de meilleurs performances
que les filles quelque soit la tranche d'âge (Fig. N°29).

Figure N°29: Evolution des performances lors d’un


exercice anaérobie (effort max sur 10 secondes) en joules
en fonction de l’âge chez les filles et les garçons.

15: - Les informations concernant cette partie (modifications fonctions et capacités) sont, pour la plupart, reprises
de l'ouvrage de Wilmore J.H. & Costill D.L. (1998). "Physiologie du sport et de l'exercice physique". Paris -
Bruxelles: Ed. De Boeck Université.
31
Enfance, adolescence et pratique physique.

3.5.7. Présentation de l’épreuve progressive de course navette de 20m avec paliers de 1


minute pour la prédiction de la puissance aérobie maximale (VO 2max ) (Leger et al 1982-85).

PUISSANCE AÉROBIE MAXIMALE


Épreuve progressive de course Navette de 20 mètres avec paliers de 1 minute.

1. DÉFINITION
OBJECTIF

32
Enfance, adolescence et pratique physique.

Au repos ou au cours d'une activité


physique de faible intensité (marche, 2. ÉPREUVE RETENUE
course, etc...), l'organisme consomme
de l'oxygène ambiant, d'où le terme COURSE NAVETTE 3. MATÉRIEL
AÉROBIE. Lorsque l'intensité de PROGRESSIVE DE 20 mètres ET PERSONNEL
l'exercice augumente NÉCESSAIRES
progressivement, la consommation - PALIERS DE 1 minute
d'O2 augmente parallèlement jusqu'à - 1 magnétophone ou mp3.
un plateau maximum au dessus - 1 cassette pré-enregistrée du
duquel toutes nouvelles protocole de l'épreuve ou fichier.
augmentations de l'intensité de - 1 Surface plane délimitée par
l'exercice demeurent sans effet sur la deux lignes parallèles tracées à
consommation d'O2. Ce plateau est 20 mètres l'une de l'autre.
défini comme la PUISSANCE - 2 zones non glissantes (sans
AÉROBIE ou CONSOMMATION gravillons) situées de part et
MAXIMALE d'O2 ou encore VO2 max. d'autre de ces deux lignes.
Le VO2 max. reflète non seulement - 1 double décamètre
l'état fonctionnel mais aussi la - 1 sifflet
capacité maximale de chacun des - 1 tableau de correspondance.
éléments intervenant dans la chaîne - 1 fiche d'enregistrement des
des transporteurs d'oxygène: résultats.
poumons, vaisseaux, hémoglobine, - 2 évaluateurs
débit cardiaque et de l'équipement
biochimique et structurel de
"l'utilisateur de l'oxygène": le
muscle.
Un bon VO2max. permet non
seulement de faire face à des
exercices d'intensités et de durées
élevées, mais joue aussi un rôle
déterminant dans la récupération. Il
revêt une grande importance surtout
dans les activités de longue durée:
course de fond et de demi-fond,
cyclisme, natation, etc.

4. DESCRIPTION
DE L'ÉPREUVE

33
Enfance, adolescence et pratique physique.

Épreuve collective: 10 participants et


plus peuvent passer l'épreuve en 5. PRISE DE MESURE
même temps.
- Enregistrer le palier auquel 6. PRÉPARATION
Ils se placent sur la ligne de départ à le participant s'est arrêté. A L'ÉPREUVE
50 cm l'un de l'autre et écoutent les
recommandations de l'évaluateur - Lire le résultat sur le tableau L'épreuve ne nécessite aucun
d'après l'enregistrement. présenté dans le document échauffement, celui-ci y est
" Il s'agit d'une épreuve progressive et détaillé. inclus.
par paliers de 1 minute,
Le participant doit faire des allers-
retours de 20 m, d'abord à une vitesse
faible (marche rapide) puis
progressivement accélérée toutes les
minutes. La vitesse de course est - pour rappel, le tableau
réglée à l'aide de signaux sonore de correspondances des
"TUT" qui correspondent au moment paliers est présenté à
où le sujet amorce son retour en partir de la page
bloquant un de ses pieds suivante (33)
immédiatement au delà de la ligne des
20 mètres".
Pour aider les participant à mieux
comprendre la notion de vitesse,
l'évaluateur réalise avec eux les deux
premiers paliers.
Le but de l'épreuve est de compléter le
maximum possible de paliers. Lorsque
l'évalué ne peut plus suivre la vitesse
imposée, il s'arrête et indique à
l'évaluateur le N° de palier
correspondant.
L'évaluateur donnera un coup de
sifflet correspondant à chaque signal
sonore de la cassette pour régler la
vitesse imposée et annoncera chaque
palier aux participants durant
l'épreuve.

Après l'épreuve, il est recommandé


de continuer à marcher ou courir
lentement pour mieux récupérer.

Palier Durées VO2 max (ml/min/kg) en fonction de l’âge vitesse


(N°) (min) (km/h)
12 13 14 15 16 17 18 +

0.5 30 8
34
Enfance, adolescence et pratique physique.

fin 1 1 32.7 30.7 28.7 26.6 24.6 22.6 20.6


1.5 1.3 35.3 33.3 31.4 29.4 27.5 25.6 23.6 9
fin 2 2 37.8 35.9 34.1 32.2 30.3 28.5 26.6
2.5 2.3 39.1 37.2 35.5 33. 6 31.7 30 28.1 9.5
fin 3 3 40.3 38.5 36.7 35 33.2 31.4 29.6
3.5 3.3 41.6 39.8 38, 1 36.4 34.6 32.5 31.1 10
fin 4 4 42.9 41.2 39.4 37.7 36 34.3 32.6
4.5 4.3 44.2 42.5 40.8 39.1 37.4 35.,3 34.1 10.5
fin 5 5 45.4 43. 8 42.1 40.5 38.9 37.2 35.6
5.5 5.3 46.7 45.1 43.5 41.9 40.3 38.7 37,l 11
fin 6 6 47.9 46.4 44.8 43.3 41.7 40.2 38.6
6.5 6.3 49.2 47.7 46.2 44.7 43, 1 41.7 40.1 11.5
fin 7 7 50.5 49 47.5 46 44.6 43.1 41.6
7.5 7.3 51.3 50.3 48.9 47.4 46 44.6 43.1 12
fin 8 8 53 51.6 50.2 48.8 47.4 46 44.6
8.5 8.3 54.3 52.9 51, 6 50.2 48.8 47.5 46.1 12.5
fin 9 9 55.6 54.2 52.9 51.6 50.3 48.9 47.6
9.5 9.3 56.7 55.6 54.3 53 51.7 50.4 49.1 13
fin 10 10 58.1 56.9 55.6 54.4 53.1 51.9 50.6
10.5 10.3 59.4 58.2 57 55.8 54, 5 53.4 52.1 13.5
fin 11 11 60.6 59.5 58.3 57.1 56 54.8 53.6
11.5 11.3 61.9 60.8 59.7 58.5 57.4 56, 3 55.1 14
fin 12 12 63.2 62, 1 61 59.9 58.8 57.7 56.6
12.5 12.3 64.5 63.4 62.4 61.3 60.2 59.2 58.1 14.5
fin 13 13 65.7 64.7 63.7 62.7 61.6 60.6 59.6
13.5 13.3 67 66 65.1 64.1 63.1 62, 1 61.1 15
fin 14 14 68.3 67.3 66.4 65.4 64.5 63.6 62.6
14.5 14.3 69.6 68.6 67.8 66.8 65.9 65.1 64.1 15.5
fin 15 15 70.8 69.9 69, 1 68.2 67.3 66.5 65.6
15.5 15.3 72.1 71.3 70.5 69.6 68.7 68 67.1 16
fin 16 16 73.4 72.6 71.8 71 70.2 69.4 68.6
16.5 16.3 74.7 73.9 73.2 72.4 71, 6 70.9 70.1 16.5
fin 17 17 75.9 75.2 74.5 73.8 73 72.3 71.6
17.5 17.3 77.2 76.5 75.9 75.2 74.4 73.8 73.1 17
fin 18 18 78.4 77.8 77.2 76.5 75.9 75.3 74.6
18.5 18.3 79.7 79.1 78.6 77.9 77.3 76.8 76.1 17.5
fin 19 19 81 80.4 79.9 79.3 78.7 78.2 77.6
19.5 19.3 82.3 81.7 81.3 80.7 80.1 79.6 78.1 18
fin 20 20 83.5 83 82.5 82.1 81.6 81.1 80.6

3-6: Indications sur la pratique physique en fonction des stades de développement

En fonction des caractéristiques biologiques liées aux différents stades de


développement considérés, il est possible de proposer les indications suivantes quant à
l'investissement physique et/ou sportif de l'individu jeune 16,17. Le tableau N°12 présente ces
indications en prenant comme référence l'âge chronologique afin de faciliter la distinction des
stades au niveau de l'intervention pédagogique.

35
Enfance, adolescence et pratique physique.

Tableau 12: indications pédagogiques sur l'investissement physique ou sportif de l'individu en rapport
avec les étapes de croissance.

Étape AGE CARACTÉRISTIQUES ET IMPLICATIONS


PÉDAGOGIQUES

Age pré-scolaire - 3 à 6-7 ans Goût du mouvement et disponibilité pour l'apprentissage. L'enfant
(moyenne enfance) doit être orienté vers l'acquisition d'une base étendue d'habiletés
- entrée à l'école motrices (courses, sauts, etc..) toujours exploitées sous forme de
jeux.

Étape AGE CARACTÉRISTIQUES ET IMPLICATIONS


PÉDAGOGIQUES
A cet âge, il faut orienter l'enfant vers l'apprentissage d'un grand
1ère phase de l'âge - 6 à 9-10 ans nombre de techniques. La coordination n'est pas encore perfectible,
scolaire mais il s'agit de le préparer pour un apprentissage multidisciplinaire.
(début grande enfance) La formation technique commence à cet âge.

C’est une étape de développement favorable à la découverte


sportive et à l’acquisition du maximum d’apprentissages moteurs.
L’enfant présente des attitudes positives et assimile facilement les
nouvelles connaissances.

Règle : Les situations proposées doivent continuer à revêtir le


plus possible des formes de jeux en élargissant au maximum le
répertoire gestuel de l’enfant.
Des activités motivantes accompagnées de nombreuses
expériences de réussite garantiront une habitude sportive pour
toute la vie.

16: Cazorla G, Rohr G. (1990). L’évaluation en football : mise au point de batteries de tests d’aide à
l’orientation, de détection des talents, de sélection et du suivi de l’entraînement. Dans Actes du colloque
International de la Guadeloupe : L'Évaluation en Activité Physique et en Sport. pp. 213-245. Edition: ACTSHNG -
AREAPS.- France.
17: Brikci A. (1995). "Physiologie appliquée aux activités physiques, Enseignement et recherche". Edition
ABADA, Alger.

Étape AGE CARACTÉRISTIQUES ET IMPLICATIONS


PÉDAGOGIQUES

36
Enfance, adolescence et pratique physique.

Cette phase est marquée par la maturation de l'appareil


2ème phase de - 10-11 ans vestibulaire (organes de l'équilibre) et des organes sensoriels.
l'âge scolaire à la puberté Elle est favorable à l'assimilation de gestes précis et
coordonnés. L'enfant va pouvoir maîtriser des gestes
(fin de la grande techniques complexes (gymnastique, sports collectifs, sauts,
enfance) raquette, etc...).
C’est l’une des meilleures périodes de l’apprentissage.
Il est possible de débuter l’entraînement des qualités de bases
telles que : la vitesse, la souplesse, la coordination et
l’endurance aérobie.
C’est la phase d’éveil pour la pratique sportive.

* Plus précisément, Il s’agit de favoriser l’acquisition:


- de techniques de base élaborées,
- la coordination et la vitesse
- un répertoire gestuel multiple mais précis.
- C’est également la phase où débute l’entraînement orienté
pendant laquelle l’élève est capable d’assimiler et de réaliser
des gestes précis

Règle: Cette tranche d’âge représente une phase clé pour les
aptitudes motrices ultérieures. Ce qui aura été mal ou pas
appris à cet âge ne sera rattrapé que très difficilement.

Étape AGE CARACTÉRISTIQUES ET IMPLICATIONS


PÉDAGOGIQUES

37
Enfance, adolescence et pratique physique.

1ère phase de la - 11-12 ans (F) - Apparition des premiers signes du dimorphisme sexuel, la taille et
puberté 12-13 ans (G) la poids augmentent de manière importante avec une différenciation
(collège) des caractéristiques physiques et morphologiques entre filles et
jusqu'à garçons :
* Chez le garçon, la sécrétion de testostérone entraîne une
13-14 ans (F) augmentation importante de la masse musculaire
14-15 ans (G) * Chez la fille, la sécrétion des hormones femelles (oestrogènes et
progestérone) stimule également le développement de la force, mais
en moindre mesure que chez le garçon. Les jeunes filles présentent
une augmentation du taux de graisse sous cutanée supérieur à celui
des garçons.

- L'ossification n'étant pas encore achevée, il s'en suit une fragilité


du squelette avec un rapport poids/taille déséquilibré, ce qui
engendre des problèmes au niveau des exercices qui pourraient
accentuer la fragilité osseuse (avec poids, ou pressions), car cela
peut éventuellement entraîner des déformations notamment au
niveau de la colonne vertébrale. (acro-gym, musculation, etc..).

- Entre 11 et 14 ans, insister sur les exercices privilégiant la


condition physique générale (endurance aérobie, vitesse,
puisssance). Les qualités de coordinations fines vont diminuer, il
s’agira donc de favoriser le travail technique (sport co, gym).

- Cette période est également marquée par une instabilité psychique


qui est souvent à l'origine de l'abondon de l'activité physique chez
le pratiquant. Il s’agit mettre en avant ses qualités et de favoriser
l’écoute ainsi que la confiance.

Règle : programmer des charges adaptées et expliquer le plus


possible.
Cette phase est une période de restructuration. Il faut pousser
à l’autonomie et proposer un apprentissage et/ou un
entraînement de qualité.
L’élève ou l’athlète est très sensible à ces 2 points qui sont les
premières causes d’abandon de la pratique s’ils ne sont pas
pris en considération.

38
Enfance, adolescence et pratique physique.

* Au niveau de la population cible qui intéresse le second cycle de l'enseignement secondaire,


(2ème phase de la puberté), il est possible de résumer leurs caractéristiques biologiques et les
conséquences sur l'intervention pédagogique de la manière suivante (tableau N°13 suite):

Étape AGE CARACTÉRISTIQUES ET IMPLICATIONS


PÉDAGOGIQUES

2ème phase de la 13-14 ans (F) Cette phase de l'adolescence se caractérise par un
puberté 14-15 ans (G) ralentissement puis cessation de tous les paramètres de
croissance.
(fin de collège - jusqu'à
Lycée) - L'équilibre staturo-pondéral se rétablit car La rapide
17-18 ans (F) croissance en longueur est remplacée par une croissance plus
17- 21 (G) marquée en largeur. Les proportions du corps s'harmonisent et
facilitent l'amélioration de la coordination (ce qui n'est pas le
cas de la 1ère phase de la puberté)

- L'augmentation de la force musculaire et la haute capacité


d'assimiler et de fixer des schémas moteurs, créent des
conditions optimales pour l'amélioration des performances.
La condition physique et la coordination peuvent être
entraînées parallèlement avec une intensité maximale.
Les mécanismes de régulation hormonale de l'hypothalamus et
de l'hypophyse sont définitivement fixés.

* L'adolescence doit être la période privilégiée pour un travail


intensif, aux entraînements et au perfectionnement de la
technique et des qualités physiques spécifiques aux APS.

Règle : Cette phase est le deuxième âge d’or de


l’apprentissage. L’élève ou l’athlète peut supporter un
entraînement volumineux et intense. Cette période est
favorable au perfectionnement de la technique et à
l’acquisition de toutes les qualités physiques spécifiques.

39
Enfance, adolescence et pratique physique.

4. POINTS IMPORTANTS A RETENIR

1. Le développement de l'organisme humain repose sur 2 types de phénomènes : la


croissance et la maturation. Il est sous la dépendance de facteurs génétiques et
environnementaux nombreux qui ne sont pas toujours faciles à identifier.

2. La période d'adolescence se caractérise par des changements majeurs de l'organisme au


niveau biologique. Il est nécessaire d'en tenir compte, dans l'intervention pédagogique, Car
en fonction de l'âge et du sexe, les capacités physiques et physiologiques évoluent et se
différencient lors de cette phase de développement de l'individu.

3. Le mécanisme de la sécrétion hormonal constitue le principal facteur qui stimule le


développement pubertaire. Bien que encore non entièrement élucidé, l'axe hypothalamo-
hypophysaire, la thyroïde ainsi que les glandes endocrines sont les principales structures
responsables de la régulation de la croissance.

4- Avant la maturité, certains systèmes insuffisamment développés limitent les


performances, ce qui montre que les intensités d'efforts (entraînement par exemple) ne
peuvent être les mêmes pour l'enfant et l'adolescent que pour l'adulte,

5- La réalisation d’exercices physiques de type aérobie dépendra donc des possibilités


biologiques de l’individu, notamment celles qui concernent le fonctionnement des systèmes
cardio-respiratoire et musculaire. Plus ces systèmes seront performants, meilleures seront
leurs adaptations à des efforts d’intensités et de durées élevés.

6- Un VO2max élevé est un des meilleurs indicateurs du niveau d’endurance cardio-


respiratoire de l’individu, c'est-à-dire de l’efficacité des réponses de ces deux systèmes
physiologiques (et donc de l’organisme) à des efforts intenses prolongés ou intermittents.
Plus il est élevé, plus il traduit la capacité du sujet à soutenir des exercices prolongés à des
intensités de course importantes. Il traduit en quelque sorte l’état de condition physique de
l’individu.

7- La période de l'adolescence (2ème phase de la puberté) se prête à la réalisation d'efforts


intenses et diversifiés. Les individus arrivent à la fin du processus de croissance entre 13 et
18 ans chez les filles et 14 à 21 ans chez les garçons.

8- Les performances des garçons sont généralement supérieures à celles des filles du même
âge, ce qui implique une différenciation au niveau des charges et intensités des exercices
proposés.

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Enfance, adolescence et pratique physique.

5. Références bibliographiques
- Anselem B. (1998). Le corps humain, repères pratiques. Ed. Nathan. Paris

- Astrand P-O, Rodahl K (1973). Manuel de physiologie de l’exercice musculaire. Edition


Masson. Paris.

- Brikci A. (1995). Physiologie appliquée aux activités physiques, Enseignement et recherche.


Edition ABADA, Alger.

- Cazorla G., Leger L., Marini J.F. (1990). "Évaluation de la fonction aérobie en laboratoire et
sur le terrain". Dans: Actes du colloque International de la Guadeloupe : L'Évaluation en
Activité Physique et en Sport. pp. 77-101. Édition: ACTSHNG - AREAPS.- France.

- Cazorla G. (1990). "Tests de terrain pour évaluer la capacité aérobie et la vitesse maximale
aérobie." Dans: Actes du colloque International de la Guadeloupe : L'Évaluation en Activité
Physique et en Sport. pp. 151-173. Édition: ACTSHNG - AREAPS.- France.

- Cazorla G, Rohr G. (1990). "L’évaluation en foot-ball : mise au point de batteries de tests


d’aide à l’orientation, de détection des talents, de sélection et du suivi de l’entraînement ". Dans
Actes du colloque International de la Guadeloupe : L'Évaluation en Activité Physique et en
Sport. pp. 213-245. Edition: ACTSHNG - AREAPS.- France.

- Cazorla G., Leger L. (1992). Comment évaluer et développer vos capacités aérobies. Édition
AREAPS. Université de Bordeaux II (1992).

- Harichaux P., Risbourg B., Freville M., Maingourd Y. (1986). Encyclopédie l'enfant et le sport.
Tome 1: l'enfant et l'aptitude au sport. Édition Chiron. Collection APS. Paris.

- Lechevalier J.M. (1989). "Ressources énergétiques et conduites motrices". Dans: B. During


"Énergie et conduites motrices" . pp: 43-73. Édition INSEP. Paris.

- Manteca F., Berthoin S., Dierkens J.M., Jacquet A., Lapp M., Lefranc J.-F., Gerbeaux M.
(1996). "Fondamentaux d'une pratique aérobie en milieu scolaire." Dans : Revue EPS. N° 259,
Mai-juin 1996. Édition Revue EPS. Paris.

- Seguy B. (1980-81). Dossiers médico-chirurgicaux de l’infirmière. Physiologie N°4 et N°5,


1ère et 2ème parties. Edition Maloine. Paris.

- Wilmore J.H. & Costill D.L. (1998). Physiologie du sport et de l'exercice physique. Paris -
Bruxelles: Ed. De Boeck Université.

* Quelques sites web:

- www.wikipedia.org
- www.pharmacorama.com
- www.SVT-Educ.net
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