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Français 24/01/2022 Mika Larue 1e7

Dossier :
L’Etranger, Albert Camus

M. Permezel Fénelon Sainte-Marie


Un texte argumentatif d’une vingtaine de lignes environ dans lequel vous justifierez le choix de
cette œuvre.

J’ai choisi L’Etranger, d’Albert Camus. En effet, j’ai beaucoup aimé lire ce livre, j’ai trouvé la lecture
fluide, l’histoire intéressante, et j’ai bien apprécié le style d’écriture de Camus. J’ai trouvé que
l’auteur avait parfaitement réussi à retranscrire la personnalité de Meursault dans son écriture, les
phrases sont simples, courtes, sans artifices, parfois sans connecteurs logique, tout comme le
personnage. On a juste l’expression de sa pensée pure, et on pourrait presque comparer ça à la façon
de s’exprimer d’un enfant, Meursault a sa philosophie à lui et l’exprime si les gens lui demandent,
même si souvent, ce qu’il dit peut paraître surprenant. Néanmoins, j’avoue que le personnage m’a
quand même perturbé, notamment par son impassibilité, il semble vraiment vivre dans son propre
monde, et on a souvent l’impression qu’il ne réalise pas totalement ce qu’il se passe autour de lui, ou
en tout cas qu’il met un certain temps à le faire. Mais en même temps, je considère que c’est ce qui
fait l’intérêt de l’œuvre, cette singularité du protagoniste. De plus ce qui est très intéressant à
observer, sont les différents contrastes du personnage, à la fois il a l’air déconnecté de la réalité dans
laquelle il vit, mais à la fois il semble totalement en cohésion avec la nature qui l’entoure. En outre,
on peut dire que c’est la particularité du personnage qui rend le roman si prenant, j’ai l’impression
que Meursault ne cessera jamais de me surprendre. Ce que j’ai également beaucoup aimé c’est la fin
du roman, en effet j’ai trouvé que son raisonnement était très bien construit. On ressent vraiment
comme une explosion, il a enfin compris quelque chose, comme si tout au long de l’histoire il était
emprisonné dans une bulle, et qu’au moment où il s’est rendu compte de sa mort, cette bulle avait
explosée. J’ai trouvé que son raisonnement faisait tellement sens, il était construit et argumenté.
Tout comme dans les débuts de son emprisonnement, sa réflexion sur les souvenirs m’a beaucoup
impressionnée, j’ai beaucoup aimé la manière dont il a abordé le sujet. De plus, je pense être assez
d’accord avec lui, les souvenirs sont très importants, et se souvenir peut-être un bon moyen
d’avancer dans la vie, de se raccrocher à quelque chose, de remettre en question des choses, de
comprendre. Sa philosophie de vie est très intéressante, tout comme sa façon d’aborder tout ce qu’il
vit et on a un désir croissant de le comprendre.

« Mais lui m’a arrêté et il voulait savoir comment je voyais cette autre vie. Alors je lui ai crié : Une vie
où je pourrais me souvenir de celle-ci. » (p.179)

Un texte explicatif d’une quinzaine de lignes à partir du sujet suivant : l’œuvre a-t-elle été à la
hauteur de vos attentes ? Justifiez votre réponse.

Alors, à vrai dire, au début je n’étais pas vraiment convaincue, car même si le personnage était
intéressant à suivre du fait de sa singularité, je ne le trouvais pas particulièrement attachant, c’était
dur de tisser un lien avec lui. Néanmoins, j’ai beaucoup aimé voir l’évolution du personnage, et me
faire surprendre par celui-ci. C’est un personnage à la fois simple mais complexe, il est très simple
dans sa manière d’exprimer les choses comme il les pense ou les vit, mais en même temps il est
complexe à cerner et à comprendre. Son détachement face à la réalité est assez perturbant et on a
envie de lui parler, de lui dire de se réveiller de se rendre compte, de réaliser ce qu’il se passe.
Cependant, il parvient quand même à créer des liens autour de lui, ce qui le rend déjà moins
renfermé sur lui-même, et nous permet de le comprendre un peu mieux. De même, les seuls
moments où il évoque ce qu’il ressent sont quand il est confronté à des éléments de la nature, à la
mer, à la chaleur, à la lumière du soleil, à l’aube, aux bruits de pas. Où même quand il est face à des
choses plus concrètes, qu’il peut toucher, sentir comme le sable, l’eau, la main de Salamano, le corps
de Marie. Il est très attaché à ses sens, qui semblent presque le dominer. C’est une façon assez
particulière de présenter le personnage, mais à la fin, je me suis rendu compte que, si, ce roman était
à la hauteur de mes attentes. En effet, à partir du moment où Meursault est emprisonné, il s’exprime
davantage, et on a davantage accès à ses pensées et ses ressentis. C’est comme s’il nous avait enfin
entendu et s’était réveillé. La fin du roman m’a conquise, on pouvait enfin s’attacher plus au
personnage, on le comprenait mieux. J’ai beaucoup aimé son aborde vis-à-vis de son
emprisonnement et la manière dont il l’a vécu. Je trouve qu’il possède quand même une dignité, il a
réussi à trouver un sens à ce qu’il avait vécu et acceptait en quelques sortes sa sanction. De plus,
comme il s’est plus ouvert à nous, on a pu ressentir des choses, par exemple la frustration qu’il ne
puisse pas exprimer ce qu’il pense face au juge, ou même la frustration qu’il reste incompris, ce qui
est très contrasté. En effet, on a passé le roman à ne pas le comprendre, et à le trouver détaché et
rébarbatif, pour finalement le trouver attachant presque et finir par éprouver une certaine empathie
pour lui, même si on ne le comprend pas tout à fait, et c’est ça que j’ai trouvé fascinant dans cette
œuvre.

Une expression écrite d’une vingtaine de lignes environ : « Rédigez une lettre adressée à l’écrivain
dans laquelle vous faites part de votre questionnement par rapport aux choix du thème de
l’œuvre, de la trajectoire du/des personnage(s). »

Monsieur Camus,

Je m’appelle Mika Larue, et je vous écris cette lettre à la suite de ma lecture de votre livre l’Etranger.
En effet, j’ai beaucoup apprécié ma lecture, néanmoins, j’aurais quelques questions à vous poser sur
votre roman. J’aimerais tout d’abord comprendre pourquoi avoir décider de présenter Meursault
comme quelqu’un de totalement insensible au départ ? J’aurais tendance à dire que c’est pour
expliquer ou même justifier le fait qu’il est tué cet arabe avec un sang froid hors du commun sur la
plage. Néanmoins, je ne trouve pas que ce soit le cas, je ne saurais pas dire si les deux événements
sont en quelques sortes liés. Le sont-ils ? Aussi j’aimerais comprendre pourquoi donner une telle
importance au soleil. Car les seuls moments où Meursault nous exprime plus ce qu’il pense sont
quand il est confronté à la chaleur de la journée. Comment peut-il autant se concentrer sur la sueur
qui coule sur son front alors que sa mère décédée se trouve devant lui ? ou quand un homme armé
se trouve à moins de 10 mètres de lui ? Pourquoi avoir évoqué la lumière qui l’aveugle avant de tirer
sur cet homme ? En quoi la lumière est-elle si importante ou si significative ? De même, j’aimerais
comprendre la symbolique derrière les quatre coups de feu. Pourquoi quatre ? Pourquoi a-t-il
continué de tirer ? Qu’a-t-il ressenti à ce moment-là ? De plus j’aimerais comprendre pourquoi est-ce
que c’est l’emprisonnement de Meursault qui paraît comme un déclic, une illumination pour
Meursault ? D’un seul coup le personnage s’exprime on le comprend, on compatit plus pour lui.
Pourquoi l’avoir présenté comme indifférent tout au long du récit pour à la fin le transformer. Est-ce
juste l’emprisonnement le déclic ? Où y a-t-il autre chose derrière ? Et dernière chose, pourquoi est-il
resté amis avec Raymond ? Il avait déjà d’autres amis, et Raymond n’était pas une personne calme et
sereine, il avait plusieurs problèmes auxquels il a mêlé Meursault et qui ont fini par se retourner
contre lui en quelques sortes ? Donc pourquoi a-t-il tissé des liens avec lui alors que ce n’est pas une
personne à la recherche d’amis ?

J’espère que vous pourrez répondre à mes interrogations,

Salutations distinguées,

Mika Larue
Dans un texte d’une quinzaine de lignes, vous analyserez l’évolution du (ou des) personnage(s)
entre le début et la fin de l’œuvre.

J’ai trouvé l’évolution du personnage de Meursault assez intéressante et particulière. Au début du


roman, le personnage est plutôt neutre, il n’exprime pas vraiment ses sentiments. Il est assez factuel
même s’il donne malgré tout son avis, il est assez franc et n’hésite pas à exprimer sa façon de voir les
choses, ce qui peut souvent étonner. Néanmoins, à plusieurs reprises, il est resté sans répondre, ou à
simplement acquiescer face à ce que les gens lui disaient, comme s’il n’était pas présent, toujours
dans ses pensées à lui. « J’ai dit que oui, mais que dans le fond ça m’était égal. » (p.66) Il avait donc
une personnalité bien singulière, qui faisait de lui quelqu’un d’assez solitaire, même s’il était aussi
très entouré. En effet, au fur et à mesure du roman, le personnage s’ouvre de plus en plus aux gens.
Tout d’abord il va rencontrer Marie, puis il va commencer à parler à ses voisins, comme Salamano,
mais va également devenir ami avec certain d’entre eux comme Raymond. On le voit ainsi petit à
petit s’ouvrir au monde, il apprend à analyser les gens et comprend que ce qu’il dit peut parfois
entraîner des conséquences. « J’ai pensé que si je disais non il s’exciterait tout seul et tirerais
certainement. Je lui ai seulement dit […] » (p. 88). Néanmoins, l’élément déclencheur reste
l’emprisonnement de Meursault, c’est à ce moment-là que l’on perçoit réellement l’évolution du
personnage. Aussi étrange que cela puisse paraitre, le moment où Meursault est emprisonné est le
moment où il semble le plus vivant, le plus libre. Il se laisse aller à ses souvenirs, il se rappelle de
toutes sortes de sensation, on a enfin l’impression qu’il ressent quelque chose. Marie lui manque, la
plage lui manque, le soleil… Il comprend enfin le sens de la vie en quelques sortes, il parvient à se
raccrocher à quelque chose, et exprime enfin ses sentiments. Il vit pleinement. Il ressent des choses,
le manque de Marie et de ses cigarettes, l’ennui, les sensations de ses souvenir, la peur en attendant
l’aube de son exécution… Il s’est fait à l’idée que tout humain doit mourir un jour, et ça a été comme
une libération d’enfin le réaliser, il avait vécu une vie, cependant des milliers d’autres personnes
vivaient encore la leur en attendant que mourir ensuite à leur tour. Ça lui a permis de réaliser de
nombreuses choses. « J’ai répondu que le l’aborderais exactement comme maintenant. » (p. 176)
« Mais lui m’a arrêté et il voulait savoir comment je voyais cette autre vie. Alors je lui ai crié : Une vie
où je pourrais me souvenir de celle-ci. » (p.179)

Vous êtes éditeur, quelle première de couverture envisageriez-vous pour cette œuvre ? (Vous
pouvez dessiner cette première de couverture ou choisir un document iconographique).

Si je devais choisir une première de couverture pour cette


œuvre, je choisirais La Décalcomanie, de René Magritte. En
effet je pense qu’elle pourrait illustrer le personnage de
Meursault, et l’évolution de celui-ci. En effet, le personnage de
la peinture est peint normalement à gauche, néanmoins à
droite, on peut distinguer sa silhouette dans le ciel et la plage,
avec la mer et le sable. Or le personnage de Meursault se
sentait vraiment lui-même et éprouvait des sensations au
contact de la mer ou du sable, quand le soleil brillait haut et
fort ou quand l’aube se levait. Les sens du personnage
prenaient souvent le devant. Or, si on imagine que cette
silhouette est la partie de lui où on le sens vivre, en contact
avec le monde, et la nature, et que la silhouette de gauche et la partie où il est détaché de la réalité,
où il vit sans vraiment ressentir, je trouve qu’on obtient sa personne en entier et celle qu’on va
pouvoir discerner à la fin du roman.
Choisissez une œuvre artistique (sculpture, peinture, gravure, opéra, chanson, film, etc.) qui vous
semble prolonger la thématique abordée dans l’œuvre en lien avec le parcours associé

Pour prolonger la thématique abordée dans l’œuvre en lien avec le parcours associé, j’ai choisi Les
Feuillets d’Hypnos, de René Char. En effet, Camus et Char était de très bons amis, et ce livre a été
dédié à Camus. On y retrouve ainsi de nombreux liens avec la théorie de l’absurde, et la révolte de
l’homme face à l’absurdité du cycle de la vie. Ce livre remet ainsi en question la morale de la société
de l’époque, à travers la révolte des individus face à cette période difficile.

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