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Manuscrit déposé le 18 novembre 2008 Ann. Méd. Vét.

, 2008, 152, 203-220

Formation continue - ARTICLE DE SYNTHESE

Conservation et valorisation de la diversité des ressources génétiques


du poulet en Europe : initiatives et perspectives

LARIVIÈRE J.-M., LEROY P.

Département des Productions animales, Faculté de Médecine vétérinaire, Université de Liège,


20 Boulevard de Colonster, Bâtiment B43, 4000 Liège, Belgique.

Subsidié par le Ministère de l’Agriculture et de la Ruralité, Région wallonne

Correspondance: Jean-Marc Larivière Email : Jean-Marc.Lariviere@ulg.ac.be

RÉSUMÉ : La diversité génétique de l’espèce poule (Gallus gallus domesticus) est composée
d'un ensemble de populations : les lignées expérimentales, les souches commerciales et les
races traditionnelles. La sélection intensive a commencé au cours du 20e siècle et a mené à
la spécialisation de souches commerciales soit pour la viande, soit pour les œufs. Bien que
les races anciennes de poulet soient encore très étroitement liées aux valeurs culturelles, aux
origines géographiques et adaptées à l'environnement local, beaucoup d'entre-elles ont subi
une diminution importante de la taille de leurs populations et par conséquent, une érosion de
leur diversité génétique. Selon les pays, les changements socio-économiques, la libéralisation
des marchés de produits industriels d’origine animale, l’urbanisation, l’instabilité politique, les
conflits, les catastrophes naturelles, le manque de contrôle sanitaire et les risques épidémi-
ques tels que la grippe aviaire, rendent les races anciennes très vulnérables. La nécessité de
conserver prioritairement ces ressources s’est accentuée et a créé l’urgence d’une coordi-
nation d’efforts afin d’inventorier, d'évaluer et de préserver cette diversité génétique du pou-
let. Une revue de ces initiatives permet de mieux constater l’importance des efforts liés à la
conservation en Europe. En outre, les perspectives qu’offrent certaines races traditionnelles
de poulet à travers leur caractérisation phénotypique et génétique, en vue de leur valorisation,
y sont présentées.

INTRODUCTION 1984), une étude plus récente semble quée, sans oublier l’agrément que pro-
confirmer que de multiples ancêtres cure l’aviculture comme activité ou
seraient à l’origine de cette espèce passe-temps chez l’homme.
1. Évolution et domestication (Eriksson et al., 2008). En effet, le
Les méthodes de sélection au 20e siè-
caractère phénotypique de la couleur
La diversité génétique de l’espèce cle ont considérablement amélioré la
jaune de la peau chez le poulet ne
Gallus gallus domesticus, constituée productivité des lignées commercia-
proviendrait pas de Gallus gallus, pré-
d’un ensemble de populations (figure sumé longtemps comme seul ancêtre les, dont l’usage à très grande échelle
1), serait le résultat d’une domestica- sauvage, mais bien de Gallus sonne- s’est fait au détriment du développe-
tion de 7 à 8 millénaires à travers une rati. La création des races traditionnel- ment ou de la survie des races locales.
dissémination qui fût assurée par les les semble avoir été réalisée vers la fin Ces dernières constituent pourtant un
migrations humaines (West et Zhou, du XIXe siècle alors que les souches réservoir pour approvisionner les mul-
1987). Quatre espèces sauvages de plus productives pour la viande ou les tiplicateurs et répondre à l’évolution
jungle sont classifiées : coq rouge oeufs de consommation, à coquille des demandes des consommateurs.
(Gallus gallus), coq gris (Gallus son- blanche ou colorée, apparurent après L’érosion de cet héritage génétique
nerati), coq vert (Gallus varius) et coq la seconde guerre mondiale (Périquet, a fragilisé certaines races tradition-
de Ceylan (Gallus lafayetti). Bien que 2006). En plus de contribuer à l’ali- nelles et les a placées sous danger
l’origine exacte de la poule domesti- mentation humaine, ces ressources d’extinction ou de vulnérabilité face
que soit contestée depuis des siècles génétiques jouent un rôle crucial dans aux risques épidémiques. Les estima-
(Darwin, 1868 ; Hutt, 1949 ; Crawford, la recherche fondamentale et appli- tions de diverses études réalisées sur la

203
Figure 1 : évolution de la diversité génétique du poulet 149) étaient issues d’une seule race.
(Weigend et Romavov, 2001). Leur diversité génétique résultait de
l’obtention de lignées consanguines
ou congéniques accouplées aléatoi-
rement ou de lignées sélectionnées
intensivement pour des caractères de
performance. Les lignées d’origine
utilisées en génétique expérimentale
ont été sélectionnées sur des carac-
tères spécifiques, non considérés par
la sélection commerciale, à cause
des coûts d’étude ou du manque de
connaissances du déterminisme géné-
tique de ces caractères. Les pays pos-
sédant le plus grand nombre de lignées
expérimentales étaient la France, la
République tchèque, l’Allemagne,
le Royaume-Uni suivi d’Israël, du
Danemark, de l’Espagne, des Pays-
Bas et de la Roumanie. La création de
ces lignées datait de 1960 à 1990 et
certaines lignées pouvaient être dans
base de polymorphisme moléculaire, performances ainsi que l’utilisation un processus de création au moment
à partir de marqueurs différents d’une de la race, différentes initiatives ont du recensement. Les domaines de
espèce à l’autre, ont démontré que été menées. En France, un nombre de recherche portaient principalement
la variabilité moyenne du génome de 154 lignées et variétés, issues de 70 sur l’immunologie et la résistance aux
la poule domestique était inférieure races de poulets provenant d’élevages maladies. Un nombre de 66 lignées
à celle des humains, des bovins, des amateurs, de centres de recherche et avait été développé pour l’étude du
porcs et des poissons (Hillel et al., de multiplicateurs/sélectionneurs avi- complexe majeur d’histocompatibilité
2003). Une grande vigilance dans la coles, ont d’abord été recensés (Tixier- (CMH) ou celle de la susceptibilité à
conservation des ressources de cette Boichard et al., 2001). En Italie, un l’oncologie virale. Un nombre de 29
espèce est requise à cause de l’inten- constat sur la situation des races avi- et de 17 lignées était utilisé pour la
sité et de la durée de sélection qui coles traditionnelles (dont 53 races recherche biomédicale ou biologique.
peut résulter en une perte de variation de poulet) fait état de la disparition En revanche, le nombre de lignées
génétique, ainsi que d’une base géné- de plus de 61 % de ces races (Zanon destinées à l’étude de la ponte, de la
tique restreinte des souches industriel- et Sabbioni, 2001). Aux Pays-Bas, un production de chair, du comportement
les, accentuée par la restructuration rapport sur les ressources génétiques et des techniques de reproduction était
et la réduction drastique du nombre animales a démontré que 28 des 32 modeste, avec seulement 12, 15, 5 et 5
de sélectionneurs approvisionnant en races ou variétés de poulet existantes lignées, respectivement. Une trentaine
reproducteurs les filières poulet de avaient un statut critique ou en danger de races traditionnelles constituait des
chair et ponte (Delany, 2003). En effet, (Woelders et al., 2006). L’évaluation réserves génétiques importantes. Cette
dans ce contexte élevé d’intégration du statut d’une population est géné- étude de 2003 a montré également que
verticale, 100 % du marché mondial ralement basée sur les règles de clas- plusieurs pays avaient un programme
des hybrides produisant l’œuf brun sification des animaux domestiques, de conservation de races traditionnel-
et blanc, et plus de 90 % de celui du où un statut critique compte moins les dans des institutions de recherche
poulet de chair serait chacun appro- de 100 femelles ou de 5 mâles, et (incluant des races transfrontalières)
visionné par seulement trois sélec- un statut en danger comprend entre avec, en premier lieu, la Pologne puis
tionneurs (Federal Ministry of Food, 100 et 1000 femelles ou entre 5 et 20 l’Ukraine, la Russie, la Hongrie et
Agriculture and Consumer Protection, mâles (Scherf, 2000). Un recensement enfin la Norvège et la République slo-
Germany, sans date). Les reproduc- des ressources génétiques du poulet vaque. Certains pays ne possèdent pas
teurs parentaux issus des lignées pures en Europe, en Ukraine et en Russie, de lignées expérimentales ou com-
des firmes de sélection constitueraient basé sur les modalités de celui effectué merciales (Belgique, Norvège, Italie
environ 3 % de la population mondiale en Amérique du nord (Pisenti et al., et Finlande) mais leur diversité en
totale de volaille, estimée à 18 mil- 1999), impliquait 30 gestionnaires de races anciennes constitue parfois une
liards (Emsley, 2006). base de données provenant de 10 pays réserve sous-estimée. C’est le cas de la
(Tixier-Boichard, 2003). L’origine et Belgique, avec l’existence de 40 races
la gestion génétique (taille des popu- traditionnelles de poulet, dont la moi-
2. Inventaire des ressources lations et niveaux de consanguinité),
génétiques tié est de type nain, ce qui en fait l’un
le critère de sélection, le domaine de des pays européens les plus diversifiés
Considérant que la collecte et la dif- recherche et la stratégie de conserva- mais dont la majorité des races souf-
fusion d’information sur les ressour- tion étaient étudiés chez 149 lignées fre d’un statut précaire (Larivière et
ces génétiques sont nécessaires à la expérimentales et 30 races tradition- Leroy, 2005 ; 2007). Toutes ces situa-
construction d’une banque de données nelles, conservées principalement par tions décrites en Europe reflètent cel-
fiables sur l’origine, le développe- les institutions publiques. La plupart les des races de volaille dans le monde
ment, la description phénotypique, les des lignées expérimentales (92 sur dont plus de la moitié serait à risque

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(Hoffmann, 2005). grands effectifs et contribuent à elles milieu d’élevage ne permettent pas
Un inventaire de 238 races tradition- seules environ 85 % du cheptel total. une comparaison entre races mais la
nelles de poulet provenant de 34 pays La Bresse en France est une exception récapitulation des données montre les
d’origine différents a été effectué car le nombre cité d'un million corres- races étudiées et les types de caractè-
(Larivière, 2009). Ce recensement a pond au nombre de poussins mis en res mesurés.
été réalisé à partir de diverses sources élevage sur un an.
d’information datant de 1984 à 2008. 3.1. Performances zootechniques
Il totalise plus de 2,5 millions de sujets 3. Évaluation des performances
(reproducteurs ou effectif total) de zootechniques et des paramè- Sur le plan zootechnique, il s’agit
grande race (races naines et transfron- tres génétiques généralement d’animaux à croissance
talières non incluses), ce qui repré- lente dont les durées d’élevage sont
sente moins de 5 % des 61 millions Afin de mieux cibler leurs atouts pour nettement plus élevées que celles d’un
de reproducteurs (poulet de chair) dis- la valorisation, une revue des perfor- poulet à croissance rapide. L’analyse
tribués commercialement en Europe mances zootechniques de ces races et de données fournies pour 35 races a
en 2005 (Emsley, 2009). Certaines des paramètres génétiques de certains contribué à l’estimation des poids vifs
races sont considérées comme reli- caractères a été réalisée (Larivière, (Larivière, 2009). Les données sont
ques avec quelques dizaines de femel- 2009). Ces informations proviennent reprises à la figure 2. Les corrélations
les reproductrices, tandis que celles de publications et de communiqués entre l’âge et le poids vif sont tou-
avec de très petits ou de petits effectifs scientifiques, d’associations d’éle- tes positives mais faibles à modérées
comptent de 100 à 1000, et de 1000 à veurs et d’organismes non gouverne- (R2 = 0,25 à 0,49). Le poids corporel
10000 reproductrices, respectivement mentaux. On constate qu’une infor- supérieur de certaines races comme les
(Verrier, 2009). En supposant que cha- mation complète pour chaque race est espagnoles Castellana Negra (Miguel
que population des races traditionnel- difficile à obtenir ou est parfois quasi- et al., 2007) et Empordanesa Roja
les recensées soit égale en nombre de inexistante. De plus, malgré le manque (Francesch et al., 1997) peut s’expli-
mâles et de femelles, les races reli- de précisions sur la gestion en élevage quer par l’antériorité de sélection sur
ques, celles à très petits ou à petits ou en reproduction, et l’environnement ce caractère. Les indices de consom-
effectifs compteraient 15, 173 et 41 (régimes lumineux et alimentaires, mation (quantité d’aliment consommé
races, respectivement. Près de 75 % de accès extérieur…) pouvant influencer pour produire 1 kg de poids vif) de
ces races sont donc des populations à grandement les résultats d’une race 7-17 semaines varient de 4 à 7. Ce
très petits effectifs. Sous réserve que à l’autre, d’importantes variations de critère demeure sans doute le principal
les effectifs étudiés soient compara- performances et de valeurs estimées facteur limitant sur le plan économi-
bles (sujets reproducteurs ou effectif des paramètres génétiques peuvent que. Quatre races seulement ont servi
total), seulement 9 races possèdent de être observées. Les différences de à évaluer le rendement de leurs carcas-

Figure 2 : Poids vif moyen (g) des femelles, des mâles et des deux sexes confondus de 35 races traditionnelles de poulets
conservées en Europe.

3500 femelles y = 65,17x + 349,17, R ≤ = 0,49

mâles y = 72,80x + 525,26, R≤ = 0,25


3000
sexes confondus y = 84,29x + 442,02, R ≤ = 0,28

2500
Poids moyen (g)

2000

1500
Poids vif (g)

1000

500

0
0 5 10 15 20 25 30
Âge (semaines)

205
ses qui variait de 58 à 72 %, entre 12 mation sur le poids des œufs et le lité liée au stress, à travers des tests
et 30 semaines d’âge. Le pourcentage nombre d’œufs correspondants était d’immobilité tonique a également
de filet sur la carcasse était de 12 à disponible. Il n’y a pas de corrélation été évaluée chez les races espagno-
20 % tandis que celui des cuisses et (R2 = 0,02) entre ces deux caractères. les Andaluza, Castellana, Menorca,
pilons se situait entre 20 et 33 %. À L’intensité de ponte, mesurée sur 17 Prat, Vasca, Birchen Leonase et
des fins de comparaison, un poulet races anciennes, peut atteindre 80 %. Villafranquina (Campo et Alvarez,
commercial à croissance rapide (Ross La fertilité et l’éclosion (basé sur le 1991 ; Campo et Prieto, 2009) ou chez
308) atteignant 5,52 kg à 12 semaines nombre d’œufs mis en incubation ou les races italiennes Bianca di Saluzzo,
d’âge avec un indice de consommation d’œufs fertiles) variait de 64 à 97 % Bionda Piemontese et Valdarnese
de 2,7, obtient un rendement de 76 % et de 46 à 85 %, respectivement. La Bianca (Ferrante et al., 2005). Le
pour la carcasse, de 22 % en filet et de mortalité embryonnaire totale atteint temps d’immobilité tonique variait de
31 % en cuisses et pilons (Havenstein 13 à 15 %. La majorité de ces perfor- 80 à 547 secondes. En résumé, plus
et al., 2003). mances demeure tout de même infé- la durée de ces tests sera longue et
rieure à celle d’une pondeuse com- plus la propension à ressentir la peur
Quant aux performances de ponte sera importante. Cela peut se traduire
merciale (Isa White), qui atteint 95 %
(nombre d’œufs par poule « mise par des réactions violentes d’envol ou
de ponte avec un nombre total de 303
en contrôle » (à savoir, pendant 52
œufs par poule mise en contrôle pen-
semaines après le 1er œuf) et/ou le
dant 52 semaines et un poids moyen
poids moyen de l’œuf), les publica- d’œuf de 61,8 g (Hendricks Genetics
tions concernant 193 races ont permis Photo 1 : La Landrace danoise : une
Company, 2009). L’éclosion atteint résistance naturelle au parasite interne
d’effectuer une analyse comparative 92 % à 45 semaines d’âge. La morta-
(Larivière, 2009). Il se dégage de Ascaridia galli (Permin et Ranvig,
lité embryonnaire totale affecte envi- 2001) (gracieuseté des Éditions
ces résultats que la production d’œufs ron 8 % des embryons de poulets à
annuelle par poule varie de 60 à 320 Komet).
croissance rapide (Scott et Mackenzie,
oeufs (35-72 œufs entre 32-39 semai- 1993).
nes) avec un poids de l’oeuf compris
entre 39 et 90g. On observe un nom-
bre d’œufs plus important en Utrerana Par ailleurs, certaines races tradi-
espagnole (320), en Landaise fran- tionnelles comme la Hrvatica croate
çaise (280-300) et en Slovène argentée ou la Bohémienne tchèque auraient
(285) mais un meilleur poids d’oeuf une résistance à la maladie de Marek
chez la Yurlow russe (90 g), ainsi que (Food and Agriculture Organization,
les françaises Marans, Cou nu du sans date). D’autres, comme la
Forez (65-80 g) et La flèche (60-75 g) Zielononóka Kuropatwiana polo-
(Food and Agriculture Organization, naise ou la Landrace danoise (photo
sans date). Les données présentées 1), seraient moins sensibles aux para-
en figure 3 ont été reprises à partir sites internes (Food and Agriculture
de 85 races pour lesquelles une infor- Organization, sans date). La sensibi-

Figure 3 : Poids moyen des œufs (g) et nombre correspondant d’œufs pondus par poule mise en contrôle pendant 52
semaines de ponte, provenant de 85 races traditionnelles de poulet conservées en Europe.

90
y = 0,03x + 51,63, R² = 0,02

80
Poids des oeufs (g)

70

60

50

40

30
50 75 100 125 150 175 200 225 250
Nombre d'oeufs pondus par poule mise en contrôle

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d’inhibition de mouvement (immo- faibles à modérées, variant de 0,01 à évaluer la diversité inter-populations.
bilité tonique), des facteurs de stress 0,18 (Liljedahl et al., 1979 ; Beaumont La seconde, basée sur la consan-
pouvant nuire à la productivité et au et al., 1997 ; Sewalem et al., 1998 ; guinité (Eding et al., 2002 ; Eding
bien-être de ces races lorsque utilisées Szwaczkowski et al., 2000) et celles et Meuwissen, 2001 ; Bennewitz et
dans les systèmes de production. À pour la mortalité embryonnaire totale Meuwissen, 2005), vise à éliminer les
titre de comparaison avec le poulet de est faible, atteignant 0,08 à 0,09 (Brah similarités génétiques entre les lignées
chair à croissance rapide, des temps et al., 1991). incluses dans l’ensemble de base,
d’immobilité tonique moyens de 121 équivalant au coefficient de parenté, et
à 127 secondes ont été enregistrés peut servir à établir la diversité intra-
4. Caractérisation moléculaire et
(Ghareeb et al., 2008). population ou inter-populations. Un
diversité génétique des popu- total de 72 races a fait l’objet d’inves-
lations tigations moléculaires afin d’estimer
3.2 Paramètres génétiques des distances génétiques (Larivière,
La variabilité génétique peut être éva-
Les caractères comportent presque luée en utilisant les polymorphismes 2009). La contribution à la diversité a
tous une part de variabilité due à la de l’ADN. Des typages moléculaires, été évaluée pour la moitié d’entre-elles
génétique, l’autre part étant essen- après amplifications de réactions en avec soit la méthode Weitzman, soit
tiellement due aux effets environne- chaîne par polymérase (PCR), peu- celle de core set.
mentaux. Les paramètres génétiques vent être alors réalisés afin de com-
renseignent sur la part de la perfor- pléter la caractérisation de chaque
4.1.Diversité inter- et intra-
mance d’un parent pour un caractère race ou population par une évalua-
population(s)
qui sera transmise à ses descendants tion de la variabilité au niveau du
et sur la relation entre l’amélioration génome, contribuant ainsi à établir Dans un premier projet d’envergure
de ce caractère et les autres caractères. son originalité et son unicité généti- (AVIANDIV), la comparaison de
Connaître les paramètres génétiques que. Les marqueurs moléculaires (i) populations de poulets provenant de
comme l’héritabilité et les corrélations procurent une information utile sur pays européens, à travers 22 locus,
génétiques permet de mesurer l’effi- la variabilité génétique à l’intérieur a d’abord été effectuée (Hillel et al.,
cacité de la sélection sur un caractère. d’une population (intra) ou entre les 2003). Le génotypage sur des mélan-
L’estimation de paramètres génétiques populations (inter), (ii) renseignent sur ges d’ADN pour 52 populations étu-
tels que l’héritabilité, concerne uni- le lien de parenté entre les popula- diées dont seulement 20 ont fait l’ob-
quement 5 races traditionnelles pou- tions et (iii) permettent également de jet de typages individuels (Rosenberg
vant être ou avoir été en processus de détecter les introgressions (à savoir, et al., 2001) a permis d’estimer le
sélection (Larivière, 2009). Ces esti- introduction d’un gène désiré d’une taux d’hétérozygotie pour chacune de
mations ont souvent été réalisées par population à une autre par le biais de ces populations. Les mesures de poly-
la méthode du maximum de vraisem- rétrocroisement(s) i.e. le croisement morphisme incluaient donc le nombre
blance restreint. Les valeurs d’hérita- entre un hybride et l’un de ses parents) total d’allèles par locus (na) et l’hété-
bilité étaient élevées pour le poids vif (Tixier-Boichard et al., 2009). Les rozygotie (H) attendue sous l’équili-
de 7 à 11 semaines (h2 = 0,48-0,56) et concepts employés pour évaluer la bre Hardy-Weinberg. Celles-ci étaient
le poids de l’œuf (h2 = 0,48-0,68), mais diversité sont les tests F-Statistics et données pour chaque type et sous-type
demeuraient modérées pour le nombre les coefficients de parenté ainsi que de populations qui se différenciaient
d’œufs (h2 = 0,20-0,33). La couleur les distances génétiques. Ces dernières par leur historique de sélection et
de la coquille présentait une hérita- produisent des statistiques basées sur leur environnement, et incluaient des
bilité moyenne à élevée (h2 = 0,27- la similitude des fréquences alléliques lignées de poulet de chair et de poules
0,53) pour trois races. L’unique valeur entre les populations et permettent dif- pondeuses, commerciales et expéri-
pour l’intensité de ponte était modé- férentes interprétations afin d’établir mentales, des races traditionnelles et
rée (h2=0,35). Les estimations pour la diversité génétique et les priorités des populations sauvages. Trois esti-
la fertilité, l’éclosion et les mortali- de conservation. La distance génétique mations de distance génétique étaient
tés embryonnaires montrent que ces moyenne entre les populations indique utilisées : la distance de Nei, la mesure
caractères étaient faibles (h2 = 0,03- l’ampleur avec laquelle une population d’accord de Cavalli-Sforza (CS) et la
0,10). À titre de comparaison, les esti- donnée partage sa diversité génétique distance de Reynold (Rey). De plus,
mations pour le poids vif à partir de avec celle des autres populations tes- la distance de delta-mu-carré ((∆µ)2),
7 semaines chez le poulet de chair à tées et elle constitue un critère global basée sur la taille allélique et appliquée
croissance rapide varient de 0,10 à d’évaluation de la diversité génétique. relativement aux valeurs de la distance
0,63 (Danbaro et al., 1995 ; Le Bihan- Dans la prise de décision sur le choix génétique moyenne, renseignait sur la
Duval et al., 1997 ; Mignon-Grasteau d’une population contribuant à la structuration de la diversité entre les
et al., 1999). Pour le nombre d’œufs diversité, une information spécifique populations (Golstein et al., 1995).
de 19 à 54 semaines et le poids de est nécessaire. Deux méthodes d’éva-
l’œuf, ces estimations chez la poule luation existent : celle de Weitzman
pondeuse oscillent entre 0,04 et 0,28 et celle de core set. La première est L’étude a révélé que l’hétérozygotie
(Engström et al., 1992 ; Besbes et al., un algorithme qui, basé sur les dis- observée variait de 0,05 à 0,64 avec
1992) et entre 0,47 et 0,75 (Hagger tances génétiques, permet de calculer une moyenne de 0,47 et que le nom-
et al., 1992 ; Besbes et al., 1992), l’importance relative d’une race dans bre moyen d’allèles par locus présent
respectivement. Enfin, les estimations la diversité totale d’un ensemble de et par population était de 3,5. Parmi
pour les caractères de reproduction populations (Weitzman, 1992 ; Thaon les populations, les types sauvages
tels que la fertilité et l’éclosion sont d’Arnoldi et al., 1998) et sert donc à tels que Gallus gallus spadiceus et les

207
races non sélectionnées demeuraient génétique (Wright, 1931) ne dépen- La mise en place d’un livre généalogi-
les populations les plus polymorphes dant pas de la nature ou de la fonc- que et l’enregistrement systématique
(H = 0,62 et H = 0,56 avec na = 4,8 et tion des allèles et, d’autre part, des de l’origine et des performances est
na = 4,1, respectivement). En revanche, effets phénotypiques de la consangui- une pratique pour laquelle une prime
une lignée expérimentale consanguine nité (dépression) dépendant du carac- à l’élevage peut être octroyée mais
était la population la moins polymor- tère. En outre, des effets négatifs de demeure cependant peu fréquente
phe (H = 0,05 et na = 1,3). Un défi- la consanguinité (dépression), qui ont
cit d’hétérozygotie plus élevé pouvait été démontré pour certains caractères
quand même être observé chez les comme la fertilité et/ou le taux d’éclo- Photo 2 : La race allemande
populations de races anciennes telles sion (Cahaner et al., 1980 ; Nordskog Vorwerkhühner : une gestion généti-
que Houdan (H = 0,22 ; na = 2,2) et and Cheng, 1988 ; Flock et al., 1991 ; que rigoureuse à travers une rotation
Padovana (H = 0,17 ; na = 1,8). Ceci Sewalem et Wilhelmson, 1999 ; des coqs entre éleveurs amateurs
était probablement lié à une frag- Sewalem et al., 1999 ; Szwaczkowski afin de limiter la consanguinité
mentation de la population en éleva- et al., 2000). (Erhaltungszuchtring Vorwerkhühner,
ges de petite taille, ayant peu ou pas 2009) (gracieuseté de Dr Elmar Titze).
Une étude portant sur la taille de popu-
d’échanges de reproducteurs entre eux lation de 37 races locales de poulets
(effet Wahlund), ou bien à l’apport conservés dans les institutions de cinq
de gènes étrangers par croisement. pays européens (Spanola et al., 2007)
En moyenne, les poules pondeuses a démontré que les taux de consangui-
étaient un peu moins polymorphes nité estimés étaient relativement peu
(H = 0,45 et na = 3,4) que les poulets élevés (∆F = 0,02-0,71 % par généra-
de chair à croissance rapide (H = 0,57 tion). En revanche, ces coefficients sur
et na = 3,6). 50 ans chez dix populations de races
À l’intérieur des populations de pou- espagnoles, supposant des accouple-
les pondeuses, les pondeuses à œufs ments aléatoires, pouvaient atteindre
bruns étaient les plus polymorphes. 9 à 30 % (Campo et al., 2009) et ceux
Les poules pondeuses White Leghorn chez quarante races traditionnelles bel-
à œuf blanc présentaient les niveaux les ges étaient similaires (Larivière et al.,
plus bas de toutes les lignées commer- 2009). Dans le recensement de Tixier-
ciales et étaient moins polymorphes Boichard (2003), les niveaux moyens en Europe. En effet, la tenue de tels
que les autres races de pondeuses à estimés étaient très variables et pou- registres comme la participation des
œufs blancs. À l’intérieur des popula- vaient atteindre 99 % dans les lignées éleveurs à des tests de performances
tions de poulets de chair à croissance consanguines, avec une moyenne de en station est subventionnée par cer-
rapide, des différences négligeables 28 % pour 38 lignées. Selon Simon taines provinces en Allemagne mais
existaient entre les lignées maternelles et Buchenauer (1993), les populations ne concerne que 5 % des éleveurs
et paternelles. Les races traditionnelles avec des taux de consanguinité de amateurs (Federal Ministry of Food,
standardisées et sélectionnées sur la moins de 5 % courent le moins de ris- Agriculture and Consumer Protection,
morphologie avaient des niveaux de que de disparaître, entre 5 et 15 % sont Germany, sans date). Sa faible popu-
polymorphisme variables, très élevés potentiellement à risque, entre 25 et larité est due à l’effort requis pour la
avec les races russes Yurlow et Orloff, 40 % sont en danger et à plus de 40 % gestion de « nids trappes » assurant la
et faibles avec la française Houdan et sont sous un statut critique. filiation jusqu’à l’éclosion.
l’italienne Padovana. Les races tradi- De façon pratique, l’accouplement
tionnelles ne s’aggloméraient pas en d’un mâle unique provenant d’un
un seul groupe génétique. Par ailleurs, 6. Cryopréservation (conserva-
même élevage et qui serait accouplé
Muir et Cheng (2007) tel que cité tion in vitro)
à un grand nombre de femelles est à
par Muir et collaborateurs (2008) ont proscrire. Il faut maintenir un nombre Les récents épisodes de maladies, le
estimé que les lignées commerciales de femelles constant avec un nom- réchauffement climatique, les guerres
individuelles qui auraient perdu jusqu’à bre de mâles aussi élevé que possible, et le développement d’armes bactério-
maintenant 70 % ou plus d’hétérozygo- effectuer une rotation de mâles entre logiques ont sensibilisé la FAO et les
tie, ne pourraient récupérer que seule- les familles et assurer un renouvelle- représentants des Etats sur la valeur des
ment 25 % de cette perte, et ce en com- ment lent de ces coqs afin d’allonger ressources génétiques utilisées pour la
binant toutes les réserves commerciales l’intervalle de génération. Une stra- production alimentaire. La perte de
provenant de l’espèce poule. tégie collective à partir d’une station ces ressources et les investissements à
d’élevage commune organisant les réaliser pour les reconstituer lorsqu’on
5. Gestion génétique des popula- échanges des mâles obtenus d’œufs les a perdues, oblige souvent un appro-
tions (conservation in vivo) à couver de chaque éleveur, serait pri- visionnement extérieur. La cryopréser-
vilégiée comme dans le cas de la race vation est une composante importante
Tout programme de conservation in allemande Vorwerkhühner (photo 2). d’un programme de conservation et les
vivo comporte un volet de gestion Toutefois, ce principe de faire circuler techniques et méthodes qu’elle utilise
génétique des populations. La maxi- les coqs entre les éleveurs peut sembler pour préserver la diversité génétique
misation du nombre d’individus sains utopique pour les collectionneurs qui de l’espèce poule sont d’un grand inté-
contribuant au réservoir génétique est ont des critères de sélection souvent très rêt pour la communauté scientifique et
requise pour réduire d’une part, le ris- précis et ne choisiront pas le mâle prove- l’industrie en général. Une sauvegarde
que de perte d’allèle lié à la dérive nant d’une exploitation voisine. du matériel génétique par la cryopré-

208
servation sécurise de façon sanitaire De plus, la capacité à obtenir un pous- 6.2.1. Cryopréservation de cellules du
les systèmes de production, conserve sin afin de restaurer une race ou une blastodisque (CB)
des génotypes originaux ou améliorés, lignée à partir de sperme congelé est
en améliore leur diffusion ainsi que également très importante d’une sou- En bref, les cellules donneuses d’em-
l’efficacité de la sélection. Les collec- che à l’autre, avec un taux de réussite bryons, indifférenciées d’un blastodis-
tions vivantes ne peuvent cependant compris entre 7 et 68 % (Blesbois et que au stade X (Eyal-Giladi et Kochav,
pas être remplacées ou assurées par la al., 2007). 1976), sont transférées dans des cellu-
cryopréservation (Delany, 2003) car les hôtes au même stade de développe-
même si des cellules, des tissus ou ment (Naito et al., 1992 ; Petitte et al.,
de l’ADN peuvent être conservés par 6.2. Outils techniques en développe- 1993 ; Kino et al., 1997). Cette procé-
une technique simple de congélation ment dure est décrite dans la figure 4.
dans le nitrogène liquide, il demeure Quelques 500 cellules d’une race don-
actuellement difficile ou impossible La taille énorme et la structure com-
plexe de l’embryon aviaire (40 000- neuse (PRB) sont transférées dans
de recouvrir le matériel en un animal les embryons d’une race hôte (WL).
vivant. La cryopréservation des cellu- 60 000 cellules au moment où l’œuf
est pondu) nécessitent une stratégie Ceux-ci sont irradiés et incubés jusqu’à
les germinales primordiales du blas- éclosion. Les poussins chimères qui en
toderme ou de l’embryon présente un différente de celle des embryons de
mammifères pour la cryopréserva- résultent (mélange de cellules don-
potentiel mais celle pour la semence neuses et hôtes) arrivent à maturité
de coq est la seule technique faisable tion. En effet, chez l’oiseau, seuls les
normalement et l’accouplement de ces
pour la préservation du plasma germi- gamètes mâles (sexe homogamétique
chimères entre elles produit des gamè-
natif (Chalah et al., 1999 ; Tselutin et avec chromosomes Z et Z) peuvent
tes dérivées de cellules donneuses qui
al., 1999 ; Blesbois, 2007). être préservés, parce que ceux de la
donneront une progéniture avec le
femelle (sexe hétérogamétique avec
génotype complet du donneur (PRB) à
chromosomes Z et W) sont des ovocy-
un taux de fréquence des gamètes don-
6.1 Outils techniques disponibles tes chargés sur le jaune de l’œuf, et ne
neuses dérivées de chacun des parents
à ce jour pour la congélation de la peuvent pas être congelés. Or, la pré-
chimériques donneurs (Kino et al.,
semence servation d’une race ou d’une lignée
1997) allant jusqu’à 100 % (Petitte
nécessite la contribution des deux
Plusieurs études ont été effectuées et al., 1990 ; 1993 ; Carsience et al.,
sexes. Les chimères peuvent alors ser-
pour standardiser les méthodes de pré- 1993 ; Thoraval et al., 1994 ; Kagami
vir d’intermédiaires pour reconstituer
servation des spermatozoïdes chez les et al., 1995).
des lignées germinales congelées dans
volailles (Lake, 1986 ; Bellagamba le nitrogène liquide. Les techniques Avec la mise en paillettes et la
et al., 1993 ; Suraï et Wishart, 1996). s’effectuent par transfert de cellules congélation des cellules, 10 % des
Ces techniques consistent en des pro- du blastoderme (œuf fertile) ou de chimères testées par accouplements
cédures de collecte de la semence, cellules germinales primordiales pro- provenaient de lignées germinales et
de congélation et décongélation (lente venant du sang (CGPs) ou de gonades 5-7 % de la progéniture était déri-
ou rapide) et, de conditionnement des (CGPg) (Naito, 2003). vée de la race donneuse (Kino et al.,
paillettes ou d’ampoules. Les métho- 1997). Par contre, avec des cellules
des ont été étudiées chez d’autres L’évaluation du chimérisme pour toutes fraîchement prélevées et transférées
espèces aviaires domestiques ou sau- ces méthodes se base sur la transmis- dans des embryons hôtes, plus de la
vages mais demeurent souvent moins sion des gènes de la couleur du duvet moitié (56,3 %) étaient des chimères
réussies que celles utilisées chez le en utilisant le croisement d’une race de lignée germinale et plus de 30 % de
poulet avec une variabilité intra espèce White Leghorn (WL), homozygote la progéniture était dérivée de la race
très importante (Blesbois, 2007). Des dominant au locus I (blanc dominant) donneuse.
estimations fiables et appropriées sont et d’une race Plymouth Rock barré
nécessaires pour optimiser la gestion (PRB), homozygote récessif pour l’al- 6.2.2. Cryopréservation des cellules
de la semence congelée. La qualité de lèle i (non blanc). Plusieurs embryons germinales primordiales isolées du
cette dernière à l’état frais est mesurée chimères mourant durant l’incubation sang d’embryons
par des paramètres morphologiques, se distinguent donc par le duvet noir
métaboliques et des tests de motilité. propre au poussin PRB (ii), alors que La cryopréservation des cellules ger-
Une évaluation plus spécialisée telle le duvet jaune est typique de la WL minales primordiales isolées du sang
que la fluidité membranaire des sper- (II). Des embryons chimères mâles d’embryons (CGPs) a été réalisée
matozoïdes indiquera la faculté des survivant à l’éclosion (PRB/WL) sont par Naito et collaborateurs (1994).
gamètes à être congelés. Des différen- ensuite accouplées à plusieurs poules Brièvement, la technique consiste à
ces importantes existent entre les subs- de race PRB pour tester la transmission prélever le sang d’embryons aux sta-
tances cryoprotectrices et les méthodes du phénotype PRB. Lorsque des pous- des 13-15 (Naito, 2003). Les CGPs
utilisées sur l’efficacité de la cryo- sins de phénotypes PRB (non blancs) sont concentrées par centrifugation et
préservation (Tselutin et al., 1999). sont produits, cela démontre que les congelées dans le nitrogène liquide.
La comparaison d’un large spectre de cellules sont capables de s’incorporer La viabilité de CGPs fraîchement
diluants combiné à des vitesses de dans la lignée germinale transférée prélevées varie entre 94 et 100 %.
congélation différentes pour conserver (Petitte et al., 1990). Cette conclusion Une centaine de cellules sont alors
la semence de coq de races locales, a peut être vérifiée par empreintes géné- injectées dans le système circulatoire
également montré des variations inter tiques de l’ADN provenant du sang ou d’embryons hôtes stérilisés (PRB ou
raciales significatives pour la viabilité de la semence. WL, stades 14-15). Les embryons sont
et la morphologie des spermatozoïdes transférés dans des oeufs hôtes et mis
(Siudzinska et Lukaszewicz, 2008). en culture jusqu’à éclosion (Perry,

209
Figure 4 : Diagramme de la cryopréservation du blastodisque aviaire et recons- de poulet apparaît comme le facteur
titution, d’après Reedy et collaborateurs (1995) tel que cité par Delany et colla- le plus limitant. La cryopréservation
borateurs (1999). apporte un complément et une assu-
rance aux « programmes en ferme »
(conservation in vivo) avec l’objectif
de rationaliser les collections vivantes.
Outre le support financier, les diffi-
cultés actuelles dans l’établissement
de cryobanques aviaires incluent le
manque d’une procédure efficace
adaptée pour les mâles hypofertiles,
l’hétérogénéité du statut sanitaire des
populations et les risques possibles
de transmission de maladies par la
semence. Les programmes de cryo-
préservation dans l’avenir mettront
l’accent sur trois objectifs: l’amélio-
ration de l’évaluation des mâles dont
la semence serait destinée à la congé-
lation, le développement de méthodes
de congélation pour des espèces autres
que le poulet et la mise en place d’un
plus grand nombre de cryobanques
aviaires (Delany, 2003).

7. Gestion sanitaire des trou-


peaux et des cryobanques
Il existe des précautions sanitaires
à prendre pour la constitution d’une
cryobanque ou celle d’un noyau
d’élevage, cette dernière exigeant des
efforts plus réguliers. Un programme
de prévention dans la conservation in
situ ou ex situ à travers le dépistage
d’agents pathogènes, l’assainissement
des troupeaux à statut sanitaire inconnu
et l’éradication des maladies doit être
implanté afin d’éviter la transmission
verticale (de la mère à l’œuf ou de la
semence du père à l’œuf) et horizon-
tale de maladies infectieuses. Pour la
1988 ; Naito et al., 1990). Les pous- hôtes (PRB). Les poussins sont élevés cryopréservation ou la création d’un
sins seront élevés et accouplés avec et accouplés à la race PRB. Le taux de noyau de sélection, les troupeaux de
la race PRB. Le taux de récupération récupération des chimères est d’en- parentales sont soumis à des contrô-
de poulets obtenus par chimérisme de viron 75 % et celui de la progéniture les sérologiques utilisant des antigè-
lignée germinale est de 90 % et une dérivée des donneurs est de 3-18 % nes spécifiques tels que Mycoplasma
progéniture issue de la race donneuse, (Naito, 2003). gallisepticum, Mycoplasma synoviae
de CGPs congelées et mises en paillet- et Salmonella gallinarum pullorum
tes, est de 0,9-26 % (Naito, 2003). (Blesbois et al., 2007). Lorsqu’un
6.3 Cryobanques existantes et fac- résultat sérologique est positif, les
6.2.3 Cryopréservation des cellules teurs à considérer pour leur mise en parentales sont traitées à répétition,
germinales primordiales isolées des place parfois sur quelques générations, avec
gonades d’embryons différents traitements anti-infectieux
La congélation de la semence de coq dans l’eau de boisson. L’alternance
L’application de la cryopréservation dans le monde est réalisée par trois de ces produits pour le traitement est
à partir de tissus testiculaires (CGPg) cryobanques opérant aux Pays-Bas, nécessaire car certains pathogènes
a été réalisée par Tajima et collabora- en France et en Amérique du Nord sont hautement sensitivo-chimiques
teurs (1998). Des œufs fertiles de WL et ne sert en Europe que pour des (Cerda et al., 2002). Les œufs d’incu-
sont incubés pendant 5 jours et des lignées expérimentales, des génotypes bation sont désinfectés et traités avec
embryons sont isolés du jaune. Les individuels spécifiques et des races un antibiotique à 8 jours d’incubation.
gonades sont prélevées et congelées traditionnelles (Blesbois, 2007). Ces L’absence d’agents infectieux est tes-
dans le nitrogène liquide. Une cen- dernières comptent une douzaine de tée après l’éclosion. Les traitements et
taine de CGPg sont transplantées dans races (Larivière, 2009). Le coût pour la les dépistages continuent au cours de
le système circulatoire d’embryons collecte de la semence de races locales l’élevage. Compte tenu de la grande

210
sensibilité de l’espèce Gallus gallus l’étude de la morphogénèse, la patho- Photo 3 : La race belge Barbu de
aux virus influenza, les Etats membres génèse et l’éthologie, affectant sou- Grubbe, caractérisée par l’absence de
de l’Union Européenne ont l’obliga- vent le comportement et la viabilité vertèbres coccygiennes (gracieuseté
tion de mettre en place des mesures de (Bartels, 2003). Par exemple, la masse des Éditions Komet)..
surveillance contre les sous types H5 de plumes des races barbues ou hup-
et H7. Les contrôles sérologiques tes- pées aveugle, dans certains cas, les
teront les anticorps et une élimination sujets, les rendant craintifs, parfois
de cheptels en cas de résultats posi- même incapables de se reproduire ou
tifs sera effectuée. Des échantillons d’accéder aux aliments. De plus, cela
d’excréments seront analysés pour les rend particulièrement sensibles
les endoparasites. Un programme de à l’humidité et aux salissures, favo-
vaccination assurera une prévention risant ainsi l’apparition de certaines
contre les maladies importantes. Le maladies respiratoires ou mycosiques
suivi sanitaire des races traditionnelles (Coquerelle, 2001). Les indices com-
conservées in situ qui est généralement portementaux des génotypes issus du
très incomplet, représente un risque nanisme (dw) suggèrent toutefois que
réel de disparition de ces populations le bien-être des reproductrices pou-
en cas de maladies contagieuses. let de chair, soumis à des restrictions
alimentaires, serait amélioré (Jones et
al., 2004).
8. Perspectives pour la valorisa-
tion des races traditionnelles L’utilité du gène cou-nu (Na) chez la
race hongroise Cou-nu de Transylvanie
8.1 Opportunités pour la recherche (photo 4), comme celui de l’absence
de plumes (Sc), du plumage frisé (F) Photo 4 : La race hongroise Cou-nu
Les généticiens recherchent des gènes ou du nanisme lié au sexe (dw) a été
influençant la production, la qualité de Transylvanie, étudiée et utilisée
démontrée à travers des stratégies de pour sa thermorésistance (gracieuseté
des produits, la résistance aux mala- prévention contre les stress de cha- des Éditions Komet).
dies et la reproduction des volailles. leur (Mérat, 1984 ; Cahaner et al.,
À travers cette quête, l’analyse d’une 1993 ; 2003 ; Mathur, 2003 ; Lin et
grande diversité de races et de croise- al., 2006 ; N’Dri et al., 2006). Cette
ments de poulets présentant des carac- tolérance inhérente à la chaleur du
téristiques extrêmes est requise pour gène dw demeure toutefois incertaine
garantir un haut degré d’hétérozygotie chez la poule pondeuse (Decuypere et
et de déséquilibre de liaison, afin de al., 1991).
détecter les associations entre les mar-
queurs d’un locus hautement polymor- Certaines études ont démontré la fai-
phe et celui d’un caractère quantitatif ble diversité génétique chez des races
ou qualitatif désiré. L’identification anciennes de volailles consanguines
de certaines mutations chez ces races mais une diversité plus élevée chez
peut servir de modèle pour la biologie des populations non commerciales,
et la recherche biomédicale. En effet, ce qui est corrélé avec le type de ges-
les gènes du plumage barré (B) et non- tion des populations étudiées (Hillel
barré (b) sont utilisés comme modèle et al, 2003 ; Granevitze et al, 2007).
d’étude des maladies pigmentaires de En revanche, le pool génétique des
la peau chez l’humain (Bowers et al., races traditionnelles est plus diversifié les systèmes à hauts investissements
1994). Ces gènes de coloration du plu- que celui des lignées commerciales et rendements, la fréquence des traite-
mage liés au sexe, permettent aussi de et constitue une réserve de variabilité ments vétérinaires à des fins préventi-
susceptible de permettre l’identifica- ves et cliniques est parfois très élevée.
sexer les poussins à un jour par la cou-
tion de mécanismes de résistance à La résistance des agents pathogènes à
leur du duvet substituant le sexage par
certaines maladies. Bien qu’il ait été certains médicaments peut s’accom-
voie anatomique, qui exige une main-
proposé que les races traditionnelles pagner d’infections chroniques ame-
d’œuvre qualifiée et coûteuse.
de poulet étaient moins susceptibles nant une consommation plus élevée
Le gène absence de queue (Rp), carac- aux infections causées par H5N1 en aliment (Mathis et McDougald,
térisé par le manque de vertèbres coc- (influenza aviaire hautement pathogé- 1982 ; Chapman, 1989 ; Stephan et
cygiennes et observé en outre chez nique) et d’autres virus comme celui al., 1997) ou une vulnérabilité plus
le Barbu de Grubbe (photo 3), pro- de la maladie de Newcastle, aucune grande aux épidémies (Poppe et al.,
cure un modèle utile pour étudier les étude expérimentale n’a jusqu’à main- 1998 ; Wang et al., 2007). De nouvel-
déviations de la colonne vertébrale tenant démontré cette suggestion qui les maladies pourraient aussi appa-
(scoliose polygénique aviaire) chez demeure anecdotique. Cela ne donne raître suite à l’échange grandissant
l’embryon de poulet (Rucker et al. donc pas une réponse concluante sur de matériel biologique à travers les
1986 ; Mochida et al. 1993). une plus grande résistance des races régions du monde et des possibles
Les gènes barbe et favoris (Mb), huppe locales de poulets à des souches vira- changements climatiques. Parmi les
(Cr) et tarses emplumés (Pti) causant les hautement pathogéniques. autres changements en production, la
des variations pléiotropiques dans la Parallèlement aux niveaux de ferti- suppression d’anticoccidiens comme
disposition des plumes permettent lisants et de concentrés utilisés dans additifs alimentaires est annoncée

211
pour 2012 avec le règlement européen assurent, dans plusieurs pays, la princi- ciale. Maintenir une race locale impli-
1831/2003 (Commission Européenne, pale source de revenu dans des régions que la mise en œuvre d’un programme
2009). Les coccidies qui sont des pro- où les systèmes à hauts niveaux d’in- de sélection dont le but est défini
tozoaires parasites omniprésents expo- vestissements et de rendements ne préalablement avec une information
sent les poulets à un risque permanent sont pas possibles. Ces dernières sont sur la généalogie et l’implantation de
de coccidiose ou de cryptosporidiose utilisées par des petits groupes de fer- règles sanitaires strictes. De plus, la
engendrant une chute du gain de poids miers parfois pour des raisons spé- productivité amenée par les anciennes
et une augmentation des indices de ciales (ex : production biologique) ou méthodes d’élevage n’est pas suffi-
consommation. La seule alternative des utilités particulières (ex : produits sante pour garantir le maintien d’une
efficace actuellement disponible serait locaux pour marchés niches). Elles race. Certaines races traditionnelles
un vaccin vivant atténué dont le coût créent également un revenu pour les (Ardennaise (photo 5), Bourbonnaise)
en limite l’utilisation à certains types populations humaines de zones rurales sont utilisées en croisement avec une
de production. D’autres alternatives moins développées. femelle parentale d’une souche label
aux anticoccidiens sont recherchées à croissante lente pour la production
dans le cadre de systèmes de pro- 8.2.1 Opportunités pour répondre aux d’un poulet de chair. D’autres races
duction raisonnée de développement demandes futures des marchés anciennes, telles que la Vorwerkhühner
durable. Dans ce contexte, la contribu- (Allemagne), sont utilisées en croi-
Les systèmes industriels pour la
tion de races ou de souches de poulets sement avec une lignée commerciale
viande de volaille et les œufs comp-
possédant une résistance naturelle à tent respectivement pour 67 % et 50 % de poule pondeuse. L’hybride possède
des parasites internes (Pinard-Van der des systèmes de production actuels alors des performances de ponte accep-
Laan, 1998 ; Permin et Ranvig, 2001) en Europe (Food and Agriculture tables pour les poules (260 oeufs, 62
n’est pas négligeable. De plus, les Organization, 2007). L’uniformisation grammes de poids d’oeuf) et un poten-
enjeux de ces nouvelles réglementa- des modes de production et celles tiel de croissance modéré pour les
tions imposant de nouveaux systèmes des modes de consommation peuvent mâles (poids vif de 1420 g à 16 semai-
de production soulèvent la question de constituer une menace pour la biodi- nes avec un rendement de carcasse de
l’adaptation des souches actuelles qui versité. La demande pour des aliments plus de 70 %) (Kollbecksmoor Huhn
auraient toujours évolué dans un envi- spécialisés alternatifs (label, bio…) Hähnchen, 2009). Même s’il y a par-
ronnement intensif. Ces nouveaux sys- dans les pays industrialisés augmente fois une ambiguïté entre l’usage du
tèmes permettant aux pondeuses des et résulte en une diversification de la nom de la race et l’utilisation de la
comportements dits naturels amènent production et des produits avicoles. race en pur ou en croisement, il n’en
des inconvénients pour la pathologie et Cette prospérité dans ces pays à haut demeure pas moins que dans les deux
l’hygiène de l’œuf. Ces systèmes avec niveau de vie permet sans doute l’ex- cas, le but visé de maintenir une race
parcours extérieur pourraient favori- pansion de l’élevage amateur et peut est atteint.
ser l’utilisation de races présentant résulter en une variabilité génétique
des aptitudes intéressantes concer- 8.2.3 Aspects règlementaires et outils
de l’espèce, alors que les quelques
nant les phénomènes d’interaction races traditionnelles utilisées dans des de protection des produits
génotype-environnement. Toutefois, systèmes de production à hauts inves- Les activités de sélection avicole
les caractères comportementaux tels tissements et rendements ne suffisent s’exerçaient en totale liberté pour le
que l’agressivité et le cannibalisme pas pour rencontrer ces demandes du choix des races car, en France par
se développant à une certaine densité marché futur. Il est intéressant de noter exemple, les espèces avicoles n’étaient
d’animaux doivent être également pris que 54 % de l’accroissement de la pas visées par la loi sur l’Élevage de
en considération. production carnée pour 2008 provient 1966. En 2006, cette loi a été rem-
Enfin, des paires de lignées ou de races, de la viande de volaille. Une prévision
ayant des caractéristiques génétiques récente de la production avicole mon-
similaires ou un même historique géné- diale pour cette même année se chiffre Photo 5 : La plus ancienne race de
tique, peuvent être comparées d’un point à 93 millions de tonnes, ce qui consti- Belgique, l’Ardennaise, avec une
de vue de la biologie ou de la détection tue presque 4 % de plus que l’an- population de moins de 700 sujets,
de quantitative trait loci (QTL) pour née précédente (Food and Agriculture est menacée de disparition (Larivière
l’identification de gènes. Les nombreu- Organization, 2008). et Leroy, 2007) (gracieuseté des
ses mutations peuvent également ser- Éditions Komet).
vir à mieux connaître l’historique des 8.2.2 Valorisation économique des races
races. Les collaborations de recherche La valorisation économique des races
scientifique sont des arguments forts est un processus où interfèrent des fac-
pour maintenir les populations ou leur teurs sociaux, technico-économiques,
semence qui peuvent être échangées zootechniques, génétiques, sanitaires
afin d’être conservées sur deux sites et règlementaires (Tixier-Boichard et
différents. Prioriser la conservation al., 2006). La motivation initiale d’un
d’un pool de mutations présentes dans plan de valorisation, avec la volonté
une ou deux races plutôt qu’un ensem- collective de sauvegarder la race,
ble de races serait plus facile. passe par l’appui d’une structure de
8.2 Valeurs socio-économiques des type « Chambre d’Agriculture » (en
races traditionnelles France), la mise en place d’une micro-
filière et le choix du signe de qualité
Les races traditionnelles de poulet avec le dépôt d’une marque commer-

212
placée par la loi sur l’Orientation Leurs produits qui ne sont pas tous européen qui est attribué aux produits
agricole qui concerne les volailles certifiés ont souvent un avantage com- spécifiques portant un nom géogra-
pour les mesures concernant les res- pétitif, basé notamment sur la qualité phique et lié à leur origine géographi-
sources génétiques seulement, mais différenciée, par rapport à des produits que. Il permet la protection de ceux-ci
pas la sélection. En outre, il n’existe industriels parce qu’ils sont partiel- dans toute l’Union européenne et
pas de système de protection juridi- lement exclus d’une stratégie basée défend les noms géographiques et est
que des races animales dans les lois uniquement sur le prix. Par ailleurs, une manière de déterminer l’origine
communautaires au niveau commu- ces démarches actuelles concernent d’un produit. Au plan réglementaire,
nautaire européen. Communiquer et davantage la viande que les œufs. Une en France, depuis le 1er janvier 2007,
attester de l’authenticité d’une race vente directe à la ferme peut égale- l’indication n’est plus nécessairement
et de ses produits par son standard et ment dynamiser la démarche de valo- couplée à un Label Rouge ou à une
son extension géographique permet risation. Pour la chair, les démarches Certification de Conformité Produit
de revendiquer la race et sa propriété. de qualification sont les suivantes : (CCP). La définition du cahier des
Les animaux qui constituent la ou les charges est une étape cruciale pour
lignées du troupeau de reproducteurs 8.2.4.1 L’appellation d’origine garantir la qualité mais aussi distin-
de la race choisie appartiennent donc à contrôlée et l’appellation d’origine guer une race ancienne d’une autre.
l’association ou au syndicat qui aurait protégée Toutefois, le règlement communau-
instruit un dossier même s’il manque taire n° 2080/92 ne permet plus à un
un outil juridique pour protéger les L’appellation d’origine contrôlée produit sous I.G.P. de porter le nom
noms de races de poules actuellement (AOC) est un signe officiel français d’une race animale. L’alternative, qui
(Tixier-Boichard et al., 2006). Les qui garantit l’origine de produits ali- consisterait à débaptiser une race au
stratégies de protection technologique mentaires traditionnels français et qui profit du produit, est très mal perçue
et les pratiques contractuelles plutôt fait partie des appellations d’origine par les éleveurs car elle ne respecte pas
que celles liées aux droits de proprié- protégée (A.O.P.). Celles-ci ne sont le caractère patrimonial du nom de la
tés intellectuelles ont dominé dans le ni des marques commerciales, ni des race. Environ six races françaises et
secteur avicole commercial jusqu’à modèles déposés, mais des certifica- une espagnole possèdent cette appel-
présent. Même si les brevets ne jouent tions officielles de qualité délivrées lation à l’heure actuelle, du fait des
pas vraiment un rôle dans la sélection par un organisme dépendant d’un dispositions antérieures au règlement
des races de volailles, cela pourrait ministère et sanctionnées par un ser- 2081/92.
changer dans le futur, notamment pour vice de répression des fraudes. Les
la résistance aux maladies (Hoffmann, AOC identifient un produit, l’authen- 8.2.4.3 Le label
2005). ticité et la typicité de son origine géo-
graphique. Elles sont garantes de ses La production de volailles « sous
Enfin, la certification de l’origine label » est une spécificité française
des viandes étant une préoccupation qualités et de ses caractéristiques, de
son terroir d’origine, du savoir-faire initiée en 1967 avec la création du
majeure pour les consommateurs, les Label Rouge, garantissant un niveau
producteurs et les distributeurs, il est du producteur, de l’antériorité et de la
notoriété d’un procédé et d’une déno- de qualité supérieur du produit, en
important que les fraudes dues à la utilisant un type génétique différent du
vente sous une fausse dénomination mination qui sont trop anciens pour
faire l’objet d’un brevet. La quantité et poulet standard mais ne reposant pas
puissent être détectées par la mise en sur l’idée de valoriser la diversité et
place de systèmes analytiques de dis- le contrôle d’étiquetage des produits
répondent à un cahier des charges les ressources génétiques. Le système
crimination. Les marqueurs molécu- repose sur un âge élevé à l’abattage
laires peuvent être utilisés pour attes- validé par un institut des appellations
d’origine dépendant du ministère de de 81 jours, l’utilisation spécifique
ter de l’origine du produit d’une race de souches à croissance lente, une ali-
et permettent le contrôle de filiation l’agriculture. Aujourd’hui, une quin-
zaine de races possèdent ce signe de mentation à base de céréales et l’accès
ou de traçabilité de l’élevage à l’as-
qualité. Par exemple, la volaille de à un parcours extérieur. Par exemple,
siette du consommateur. Cependant,
Bresse bénéficie de cette appellation l’État français, par le biais de l’Institut
une technique d’authentification par
depuis 1957 et représente la première national de l'Origine et de la Qualité
spectrométrie dans le proche infra-
démarche délivrée pour un produit (INAO), attribue le label à un orga-
rouge sera plus efficace pour contrô-
carné en France (Verrier et al., 2005). nisme de défense et de gestion (ODG)
ler l’authenticité des produits issus de
La zone de production définie pour représentant une filière collective. À
carcasses de poulets à croissance lente,
l’obtention d’une AOC (la Bresse) est toutes les étapes de la production et
valorisés pour une qualité particulière
née de la volonté de réserver le nom à de l’élaboration, le produit Label doit
avec un différentiel de prix important,
une seule variété (blanche) d’une race répondre à des exigences définies dans
de ceux issus de souches industrielles
(Gauloise) élevée dans une zone géo- un cahier des charges homologué. Le
à croissance rapide (Fumière et al.,
graphique délimitée. Particulièrement respect de ce dernier par les opéra-
2000).
bien aboutie, cette initiative a permis teurs est contrôlé régulièrement tout
8.2.4 Démarches de qualification des de développer une filière aujourd’hui au long de la production par des orga-
produits florissante. nismes certificateurs indépendants et
impartiaux. Des tests organoleptiques
Sur 238 races répertoriées (Larivière, 8.2.4.2 L’indication géographique sont aussi réalisés régulièrement pour
2009), 64 sont à vocation de ponte, protégée démontrer la qualité gustative du pro-
55 sont à vocation chair, 69 sont uti- duit qui doit être toujours supérieure à
lisées pour les deux productions et 50 L’indication géographique protégée celle des produits courants de même
sont uniquement des races de loisir. (I.G.P.) est un signe d’identification nature. Le poulet certifié Label Rouge

213
est devenu emblématique et a atteint Photo 6 : La Scots Dumpy, conservée leur chemin. Ces derniers servent sou-
une place économique de premier rang aujourd’hui pour sa valeur patrimo- vent d’intermédiaires entre l’éleveur
en France, avec une part globale du niale dans l’un des nombreux parcs et le consommateur.
marché de 30 % et d’une part de mar- animaliers de Grande-Bretagne (Rare
ché de 62 % en poulet entier prêt à Breed Survival Trust, 2009) (gracieu-
DISCUSSION et
cuire (Magdelaine et al., 2008). La seté de Caithness Rare Breeds).
CONCLUSION
spécificité d’une race ancienne et du
travail lié à la préservation de cette À la lumière des initiatives naissantes
race est en revanche mal reconnue ou réalisées récemment et mettant en
par le label. Les organismes gérant valeur de nouvelles perspectives, le
sept races françaises et une seule race besoin d’une stratégie intégrée pour
belge de poulet ont adhéré à ce type de la conservation des ressources géné-
démarches de qualifications de leurs tiques du poulet en Europe est néces-
produits. saire afin de rassembler les éleveurs
amateurs, la communauté scientifique
8.2.4.4 Intérêt du Slow food pour le
et l’industrie (figure 5).
développement des races locales
Dans l’avenir, il serait donc intéressant
Slow Food également connu sous d’étoffer certaines données par de plus
le nom de « écogastronomie », est amples analyses, notamment par un
une association internationale à but recensement à jour des populations
non lucratif, fondée à Paris en 1989, ainsi que la collecte de données molé-
et reconnue par l’Organisation des culaires complémentaires, en compa-
Nations unies pour l’alimentation et rant les initiatives de conservations
l’agriculture (Slow Food, 2009). Le non répertoriées ou en déploiement.
mouvement cherche à préserver la cui- reliant la race pure à un terroir et à En effet, plusieurs rapports nationaux
sine régionale, les races animales et son histoire afin de satisfaire la quête et internationaux font état d’un statut
les espèces végétales en danger d’ex- culturelle du consommateur. Les pro-
précaire pour les ressources généti-
tinction ainsi que les techniques agri- grammes de conservation en ferme
ques de l’espèce poule. De plus, l’éva-
coles qui lui sont associées. L’objectif dans le monde anglo-saxon sont for-
luation préliminaire de la diversité
étant de développer un modèle d’agri- tement encouragés par une législation
génétique par les données moléculai-
culture moins intensif, moins nocif et nationale permettant un allègement
res indique que sa variabilité au niveau
moins nuisible pour l’environnement, fiscal et encourageant l’investisse-
ment de commanditaires privés dans du génome serait inférieure à celle des
capable de préserver et d’améliorer autres espèces domestiques.
la biodiversité et d’offrir aussi des des « fermes-écoles » ou des parcs ani-
perspectives pour les régions moins maliers. Dans les pays latins, des pro- Il serait également judicieux d’iden-
prospères. jets associatifs entre les conservatoi- tifier les priorités en conservation
res, les parcs naturels et les domaines pour procéder à une standardisation
du tourisme, de la muséologie et des de méthodes de cryopréservation
8.3 Valeurs culturelles et historiques accueils champêtres font également avec l’établissement de règles sani-
Beaucoup de races anciennes sont
le résultat d’une longue période de
domestication et d’adaptation au cli- Figure 5 : Développement d’une stratégie intégrée pour la conservation de la
mat local. Elles reflètent une longue diversité génétique du poulet en Europe (Larivière et al., 2007).
histoire de symbiose entre l’homme
et l’animal de ferme ou celui de la
basse-cour et peuvent aider à clari- Inventaire
fier les processus d’adaptation, pou-
Recensement des Collecte de Comparaison
vant être utiles dans la gestion des données d’initiatives de
populations
systèmes de production des cheptels moléculaires conservation
actuels. En général, l’histoire des
populations rurales est documentée
et peut être considérée comme une
propriété culturelle avec une vocation Identification des priorités de conservation
pour l’éducation pouvant illustrer la
façon de vivre de l’homme dans le
Règles
passé. Ainsi on accorde une valeur Standardisation des méthodes sanitaires Mise sur pied d’actions
historique de la race « Scots Dumpy » de cryopréservation de conservation in situ
(photo 6) sur base d’évidences archéo-
Marchés niches
logiques qui ont permis de démontrer cryobanques ex situ noyaux
qu’une race à courtes pattes existait Parcs animaliers
déjà en Grande-Bretagne au 11e siè-
cle (Rare Breed Survival Trust, 2009). Plate-forme pour une surveillance à long terme des efforts de conservation
Doter le produit d’un signe de qualité
ou d’origine revient à le distinguer en

214
taires et la mise sur pied d’actions tien à l’initiation d’un projet commu- and traditional breeds. These
de conservation in situ, encourageant nautaire sur une stratégie intégrée pour were developed over many cen-
une démarche dynamique de valo- la conservation des ressources généti- turies and the rise of intensive
risation et mettant en avant-plan la ques du poulet en Europe : Michèle
genetic selection for production
protection des ressources. La mise en Tixier-Boichard (Ministère de l’Ensei-
place de cryobanques additionnelles gnement Supérieur et de la Recherche, traits led to specialized lines for
assurant une sauvegarde systématique France), Steffen Weigend (Centre meat or eggs. Although ancient
de la semence serait complémentaire Fédéral de Recherche en Agriculture, chicken breeds are still highly
afin de prévenir la perte accidentelle Allemagne), Paul Hocking (Institut connected to cultural values,
due à des catastrophes. Des alterna- Roslin, Grande-Bretagne), Luigi geographical origins and adap-
tives ex situ ainsi que l’établissement Guibono Cavalchini (Université de ted to local environments, many
de noyaux d’élevage sains approvi- Milan, Italie), Sipke Joost Hiemstra
sionneraient les marchés niches et les of them have undergone a major
(Université et Centre de Recherche
parcs animaliers. Les programmes en de Wageningen, Pays-Bas), Poul decrease in their population size,
ferme seraient encadrés par une ges- Sørensen (Centre de Recherche de thus erosion of their genetic
tion génétique et économique, contri- Foulum, Danemark), Stanislas Wecyk diversity. Socio-economic chan-
buant à l’enseignement scientifique et (Institut National de Recherche sur ges, liberalization of markets for
culturel, au développement sociétal et les Productions Animales, Pologne), industrial animal products, urba-
à l’économie rurale. Antony Brodacki (Université Agricole nisation, political instabilities,
Enfin, la diversité génétique du poulet de Lublin, Pologne), Agathe Vieaud wars, natural disasters, poorly
et la grande variété des produits de (Institut National de la Recherche
Agronomique, France), András Hidas
monitored sanitary status and the
qualité réfèrent à différentes origines
culturelles et géographiques, repré- (Institut de Recherche en Reproduction additional risk of epidemic out-
sentant une richesse pour l’Europe et et en Nutrition Animale, Hongrie), breaks such as Avian influenza
le Monde. La conservation est une Badi Besbes (Organisation des Nations has led ancient breeds, to a risk
œuvre collective faisant intervenir de Unies pour l’Alimentation et l’Agri- of extinction. Awareness of the
nombreux partenaires dont il importe culture, Italie), Bernard Coudurier need to conserve such resour-
de coordonner les actions afin d’assu- (Syndicat des Sélectionneurs Avicoles ces has increased and created
rer la pérennité des ressources et trans- et Aquicoles Français, France) et
an urgent need to coordinate
mettre cet héritage aux générations Dawn Teverson (Rare Breed Survival
futures. Il serait donc intéressant de Trust, Grande-Bretagne). efforts for inventory, evaluation
poursuivre l’élaboration d’une straté- and preservation of chicken
gie intégrée qui fournirait globalement diversity. A review of these ini-
des outils de coordination à long terme Abstract
tiatives is overviewed to unders-
pour la conservation des ressources Conservation and enhanced utili- tand the importance of settled
génétiques avicoles. zation of chicken genetic resour- conservation programmes in
ces in Europe: initiatives and Europe. Moreover, perspecti-
REMERCIEMENTS perspectives ves offered by some traditional
Nous remercions vivement les mem- breeds through their phenoty-
bres du groupe de travail en génétique pic and genetic characterization,
Chicken (Gallus gallus domesti-
et reproduction (WG 3) de la branche toward enhanced utilization, are
européenne de l’Association mondiale cus) genetic diversity is made up
presented.
des Sciences avicoles (WPSA) qui ont of a range of populations: experi-
contribué par leur réflexion et leur sou- mental lines, commercial stocks

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