Université Moulay Ismail

Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers ENSAM-Meknès

Département d’Energétique

Cycle Ingénieur - 3ème année

Pr. Mohammed SRITI

mohammed.sriti1@gmail.com

1 M. SRITI ENSAM-Meknès A.U . 2023-2024

 Plan de cours

Chap1: Définitions et généralités

Chap2: Statique des Fluides
Chap3: Cinématique des Fluides
Chap4: Dynamique des Fluides Parfaits
Chap5: Dynamique des Fluides Réels
Chap6: Pertes de Charge et Applications

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 Chapitre 2
Statique des Fluides
 1. Introduction:
1.1 Définition :
La statique des fluides est l’étude de l’équilibre d’un fluide au repos.
Un fluide est au repos, si toutes les contraintes tangentielles sont nulles
les contraintes normales sont non nulles.
L’équilibre d’un fluide au repos est gouverné par la 1ère Loi de Newton (PFS)
r
∑ Fext = 0
1.2 Expérience: Champ de pesanteur
o La membrane placée dans l’air, n’est pas étendue.
o La membrane placée dans l’eau est déformée ou étendue,
o L’eau exerce des efforts sur la membrane (air),
o La déformation de la membrane élastique augmente avec la profondeur.
4
 2. Forces sur un domaine matériel:
Soit D un domaine matériel de volume V et de surface S. r
.n
Forces intérieures à D : dS
D
Les Forces d’interaction moléculaires sont opposées dV
V
deux à deux et de résultante nulle. S

Forces extérieures à D :
Elles sont de deux types:
Forces de surface ou de pression: appliquées sur S par les particules
environnantes. Pour un fluide au repos sont proportionnelles à S.
Forces à distance ou de volume: exercées sur les particules fluides du
domaine par le champ de pesanteur. Elles sont proportionnelles au
volume V.

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 3. Équation Fondamentale de la statique :

3.1 Forces de volume ou à distance:

r r
Soit dV un volume élémentaire de D et f la densité r dFv
f =
des forces massique. dm
r r r
La Force élémentaire appliquée à dV est : dFv = f .dm = ρ f dV

r r
La résultante sur le domaine D est : Fv = ∫ ρ f dV
V

3.2 Forces de surface ou de pression:

r
Soit dS une surface élémentaire, de normale n et
r
σ nr la contrainte appliquée à dS par les particules
extérieures à D. On adopte :
6
 r r
La Force élémentaire appliquée à dS est : d FS = σ dS

r r
La Force totale appliquée à S est : F S = ∫ σ dS
S

r r
Dans un fluide au repos, cette contrainte s’écrit: σ = − P.n
r
Où P , est la pression statique et n la normale à la surface S

3.3 Equation Fondamentale de la Statique:

L’équation globale de la statique s’écrit donc:

r r r r r
∑ Fext = FV + FS = ∫ ρ f dV + ∫ − P.n dS = 0
V S

P=P(x,y,z) est un champ scalaire défini la pression en tout point du fluide

Il existe des surfaces isobares définies par l’équation : P ( x, y , z ) = cte

7
 Les variations de pression sont caractérisées, en chaque point, par le
vecteur:
∂P r ∂P r ∂P r
grad P = i + j+ k
∂x ∂y ∂z

Si on se place dans le repère lié à la surface isobare, on a:

∂P r
grad P = n
∂n

grad P est un vecteur normal à la surface isobare

Son module est égal à la dérivée de P suivant la normale.

Il indique la direction de la variation la plus rapide de P.

C’est un champ vectoriel qui dérive du potentiel P(x,y,z).

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 r
D’après la formule de Gauss Ostrogradski, on a: ∫
S
− P.n dS = − ∫ grad P dV
V
r
Soit :
V
∫ ρ f dV − ∫ grad P dV = 0
V
∀V

L’équation locale de la statique en forme vectorielle, s’écrit :

r
ρ f − grad P = 0

∂P
Soit en composantes: ρ fi − = 0 i =x, y, z
∂xi

Si Les forces massiques à distances se résument uniquement aux forces de

pesanteur, alors on a : ∂P
ρ gx − =0
∂x
r r ∂P
f = g soit : ρ gy − =0
∂y
∂P
ρ gz − =0
9
∂z
 Si g est une constante et l’axe z est vertical ascendant, dans ce cas les forces
massiques dérivent d’un potentiel scalaire : U(z)
r r r r
f = grad U avec U = − gz + cte f = g = − gz

Soit: ρ grad U − grad P = 0

3.4 Cas d’une particule fluide à l’équilibre :

→ →
Application 1 : élément de volume dV n = ez
→
z − p ( z + dz ) dxdy e z

→
y dz g
Réponse
(x,y,z)
x →
p ( z ) dxdy e z dx

→ →
10 dy n = −ez
 4. Hydrostatique:

4.1 Equation de l’hydrostatique :

Un liquide est un fluide isovolume homogène.

la masse volumique d’un liquide est constante: (ρ = cte).
Dans un champ de pesanteur, on choisit l’axe oz dirigé vers le haut.
On suppose que l’accélération de la pesanteur est constante et uniforme.

Dans ce cas, les forces massiques dérivent d’un potentiel scalaire:

r
f = grad U avec U = − gz + cte

Soit: ρ grad U − grad P = 0

11
 ρ=cte), l’équation de la statique
Comme la masse volumique est constante (ρ
devient:
grad ( P + ρ gz ) = 0

Par intégration, l’équation locale de

l’hydrostatique s’écrit:

P + ρ gz = cte

En hydraulique, on définit la pression motrice telle que:

)
P = P + ρ gz = cte

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 4.2 Transmission de pression :
De l’équation précédente, entre les points A et B, on a:

PA + ρ g z A = PB + ρ g z B
z
Patm
A
Il suffit de connaître la pression en un point
H
d’un liquide pour la connaître en tout point. zA B

La surface libre est un point de référence (Patm). zB x

o
La surface libre est une isobare horizontale.

La différence de pression entre deux points d’un liquide au repos ne dépend

que de la distance verticale qui les sépare:

13
 Cette différence de pression est égale au poids de la colonne du liquide qui
sépare les deux points par unité de surface.

Toute variation de pression au point A est intégralement transmise par le

liquide au point B.

4.3 Applications:

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 Application 2 :
Un tube en U contient du mercure sur une hauteur de quelques centimètres.
On verse dans l’une des branches un mélange Eau - Alcool éthylique qui forme une
colonne de liquide de hauteur h1=30 cm. Dans l’autre branche, on verse de l’eau
pure de masse volumique 1000 kg/m3, jusqu’à ce que les deux surfaces du mercure
reviennent dans un même plan horizontal. On mesure alors la hauteur de la
colonne d’eau h2=24 cm.

1-Appliquer la relation de l’hydrostatique pour les

trois fluides.

2- Déduire la masse volumique du mélange eau

– alcool éthylique.

Réponse: ρm = ρe h2/h1 = 800 kg.m-3

15
Application 3

Deux réservoirs fermés contiennent de l’eau de masse volumique ρ=1000 kg.m-3

séparés par un piston. Le piston étant en équilibre et son poids est égal à 25N.
Déterminer la pression PA et PB de l’air emprisonné dans les chambres A et B.

Réponse: PA,air = 2,83 kPa et PB,air = -2,150 kPa

16
 4.4 Calcul des Forces de pression :

Exemple : Paroi plane inclinée

r r
F1 = − ∫ p 1 . n 1 . dS
S

r r
F2 = − ∫ p 2 . n 2 . dS
S

avec p1 = patm + ρ .g .z

p 2 = p atm

r r r r r
n1 . = cos(α ). i − sin(α ). k n1 = −n2
17
 Exemple : Paroi plane inclinée

r r
F1 = − ∫ p 1 . n 1 . dS
S

r r
F2 = − ∫ p 2 . n 2 . dS
S

La force totale exercée sur la paroi :

r r r r
F = F1 + F2 = − ∫ ρ. g. z. n1 . dS
S

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 Exemple : Paroi plane inclinée de surface S=l.∆L ; (∆L=1m)

La force totale exercée sur la paroi est :

r r r r
F = F1 + F 2 = − ∫ ρ . g . z . n 1 . dS
S

r r r
F = − ∫ ρ . g . z. cos(α ). i . dS + ∫ ρ . g . z. sin(α ). k . dS
S S

Avec : dS= L dl

t
sin(α ). dS = L. dx cos (α). dS = L. dz

a
dx = α ).dz

n
19 (
Exemple : Paroi plane inclinée de surface S=l.∆L ; (∆L=1m)

La force totale (poussée) exercée

sur la paroi :

r r h2 r h2
F = − ρ . g .L i . ∫ z. dz + ρ . g .L tan(α ). k . ∫ z. dz
h1 h1

r
[r r h2
]
F = ρ . g . L − i + tan( α ). k . ∫ z . dz
h1

r
F = ρ gL
h22 − h12 r
2
[ r
. − i + tan (α ).k ]
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 Exemple : Paroi plane inclinée

Centre de poussée :
r
Si F est la résultante des forces de pression s’exerçant sur une surface
S, alors on peut avoir besoin de connaître le point d’application A de
cette force, appelée centre de poussée.

r
[ r r
]
dF = ρ . g .L − i + tan(α ). k .z. dz


[
 OM = tan(α ).z ir + z. kr
 ]

21
 Exemple : Paroi plane inclinée
Centre de poussée A :

Pour les coordonnées du point A, il faut calculer le moment de la

force par rapport à un point O, Origine du repère, puis identifier ce
moment à la résultante des moments élémentaires par rapport à ce
même point O.

h2
r
∫ OM ∧ dF
h1 ρg (1 + tan 2 (α ) )(h23 − h13 ) / 3
OA = d = =
ρg (1 + tan 2 (α ) ) (h − h )/ 2
r 1/ 2 2 2
F 2 1

=
( )(
2 h23 − h13 1 + tan 2 (α ) )
1/ 2

=
2(1 + tan 2
(α ) ) [(h
1/ 2
− h1 ) + 3h1 h2
2
]
( )
2

3 h22 − h12 3 (h1 + h2 )

22
 5. Poussée d’Archimède :
5.1 Théorème d’Archimède :

Lorsqu’un corps immergé dans un fluide est en équilibre, il subit de la

part du fluide une résultante des forces de pression ou poussée dirigée
vers le haut égale au poids du volume du fluide qu’il remplace. Cette
poussée passe par le centre de masse du fluide remplacé.

Soit un domaine D de volume V et de surface S

air D2
plongé dan un liquide en équilibre.
eau D1
L’équation globale de la statique s’écrit pour D :
r r
∫ ρ f dV + ∫ − P .n dS = 0
V S

23
 La force d’Archimède ou la résultante des forces de pression exercée
sur D est:
− . − − − .

Mfluide est la masse de fluide contenu dans D.

Le principe d’Archimède s’applique aux corps flottants et immergés

−( + )
Souvent Mair<< Mliq

FA= g.ρeauVimmergé
Corps flottant en équilibre:
Un corps de Volume V, de masse volumique ρcorps air

et de volume immergé Vim. G

eau
A
Son poids est égale à la poussée d’Archimède .
Son centre de masse G doit se trouver en dessus
Pcorps= g.ρcorpsV
de son centre de poussée A.
24
 Corps immergé en équilibre:
Un corps de Volume V, de masse volumique ρcorps est immergé dans le fluide
de masse volumique ρfluide.
Son poids est égale à la poussée d’Archimède .
Son centre de masse G doit être confondu avec son centre de poussée A.

FA= g.ρfluideV
Pcorps+ FA = (ρcorps−ρfluide)V.g = 0
S
V
Corps G≡A

Le corps n’est pas en équilibre :

ρcorps > ρfluide : il descend Pcorps= g.ρcorpsV

ρcorps < ρfluide : il monte

ρcorps = ρfluide : il est immobile et totalement immergé
25
 Corps plaqué au fond:

eau

corps fond

La poussée d’Archimède est inférieure au poids du corps. La force de

pression plaque le corps sur le fond (cas des sous marins).

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 6. Equilibre d’un fluide compressible
L’équation locale d’un fluide s’écrit:
!" # − !" 0 avec # − * + +,-

dP
L’équation locale de la statique s’écrit alors: −ρg =
dz
Si la masse volumique varie, l’équation n’est pas intégrable car elle contient
deux inconnues ρ(z) et P(z).

On suppose que le gaz est parfait et obéit à la loi de Clapeyron :

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 En plus la température T dépend de z.
En combinant les deux équations précédentes, on obtient:

dP dz
= −g
P RT

Il est nécessaire de connaître la loi de variation de la température en

fonction de z pour intégrer l’équation .

Hypothèse 1: T=cte
− gz
On aboutit par intégration à: P = Po e RT

Po est la pression atmosphérique à l’altitude z=0.

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 On voit que P ne s’annule jamais, ce qui suppose une extension infinie
de l’atmosphère, ce qui n’est pas vraie.
Cherchons Ho épaisseur d’une atmosphère imaginaire de densité
ρo = ρ (0), constante qui produit la pression Po en z=0.

RT
Po = ρ o g H o = ρ o R T ⇒ H o = ≈ 8 km
g

On aboutit finalement:

−z RT
P = Po avec Ho =
e Ho
g

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 Hypothèse 2:

Dans la troposphère, T diminue linéairement de 0.65 K par 100 m.

∆ dz
L’équation devient alors: dP g 100 T o 100 T o
= −
P R To ∆ ∆ z
1−
100 T o

100 g
 ∆  R ∆
Soit par intégration: P = P o  1 − z 
 100 T o 

La pression s’annule (P= 0) à une hauteur finie de l’atmosphère:

100 To
z= ≈ 44km ; To = 15°C
∆

30
 Hypothèse 3: Atmosphère standard
z
Stratosphère
Au niveau de la mer z=0, g=9.81 m/s2
Po=1.013105 Pa, To=15°C=288 K et
Tropopause
ρo=1,225 Kg/m3 11 km

Dans la troposphère, T diminue Troposphère

linéairement jusqu’à z=11 Km de 0.65 K

T
par 100 m.
0 216.5 K 288 K
L’équation de P s’annule pour z=44 km (Au
niveau de la stratosphère), Atmosphère standard

L’équation précédente peut se réécrire: 100 g

 T  R∆
P = P o  
T
 o 
31
 L’équation de Clapeyron donne par ailleurs:

P ρ T
= .
Po ρ o To

De ces deux relations, on déduit:

n
P  ρ  100 g
=   avec n=
Po  ρo  100 g − R ∆

Pour Δ=0.65, on a: n=1.2

- L’isotherme correspond à : n=1
- L’adiabatique correspond à : n=1.4

32 M. SRITI ENSAM-Meknès A.U . 2023-2024

 Atmosphère réelle

L’atmosphère réelle présente des écarts importantes :

L’accélération de la pesanteur n’est uniforme;

L’air est en mouvement ;
La surface de la terre n’est pas uniforme ;
L’atmosphère est soumise au rayonnement solaire et terrestre;
La composition de l’air est variable;
L’altitude de la tropopause varie de l’équateur aux pôles.

>300 °C

33