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Chapitre 4. La voiture automobile Chapitre 6. L’énergie nucléaire

ÉNERGIE, POLLUTION DE L’AIR ET DÉVELOPPEMENT DURABLE | Claude Ronneau

Chapitre 5. Quelques conséquences de LIRE

la pollution de l’air
p. 169-197

ACCÈS OUVERT

TEXTE NOTES ILLUSTRATIONS


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TEXTE INTÉGRAL LISEUSE

1. Introduction
1 La pollution menace directement :
RECHERCHER DANS LE LIVRE EPUB
OK la santé de la population et, plus particulièrement, des individus les plus
sensibles (enfants, personnes âgées, malades des voies respiratoires, ...)
la santé des animaux, surtout les herbivores qui sont directement menacés
TABLE DES MATIÈRES
par les dépôts de polluants sur les herbages,
CITER PARTAGER la santé des plantes qui sont un accumulateur efficace de polluants parce PDF DU LIVRE
qu’elles offrent de grandes surfaces de piégeage. La pollution de l’air menace
AJOUTER À ORCID également
la qualité des matériaux qui se dégradent sous l’agressivité des polluants les
plus divers ; l’estimation du coût de ces dégradations est impressionnante,
encore qu’il soit difficile d’apprécier en termes d’argent l’altération, par PDF DU CHAPITRE

exemple, de monuments historiques,


la qualité des sites par réduction de la pureté de l’air,
la stabilité de l’atmosphère, du climat de la terre et de la couche d’ozone
stratosphérique.
FREEMIUM
2 Il est impossible de décrire la somme des dommages potentiels et réels que
nous fait encourir la pollution sous toutes ses formes. En particulier, les Suggérer l'acquisition
à votre bibliothèque
dommages potentiels exercés par les différentes pollutions sur la santé
humaine dépassent manifestement le cadre de cet ouvrage. Nous
n’aborderons donc que les thèmes qui alimentent l’actualité : ACHETER

la maladie des forêts.


le « trou » d’ozone sur l’Antarctique. VOLUME PAPIER
le « smog » photochimique.
i6doc
le forçage de l’effet de serre.
leslibraires.fr
3 Les problèmes liés à la radioactivité, objet de bien des soucis, seront traités
dans le chapitre consacré à l’énergie nucléaire. Decitre

Amazon.fr
2. La maladie des forêts
4 Il y a une vingtaine d’années, le thème du dépérissement des forêts faisait ePub / PDF
la une de l’actualité : en certaines régions d’Europe, la situation était
effectivement catastrophique. Des remèdes substantiels ont été apportés
par la réduction globale des émissions de gaz acides, dont le plus actif est
sans doute SO2. Il n’en reste pas moins vrai que, dans bon nombre de
forêts d’Europe, des arbres sont encore « malades » : leur couronne de
feuillage (la canopée) s’éclaircit. Que se passe-t-il donc pour que de tels
géants déclinent de cette manière ? On se souviendra également que les
tempêtes, pourtant pas si exceptionnelles, du début de l’année 1990 ont,
dans certaines régions d’Europe, couché sur le sol un nombre
particulièrement élevé d’arbres que l’on croyait pourtant aguerris à ces
humeurs du temps. Ces arbres étaient-ils alors affaiblis au point de céder
devant une tempête qui, dit-on, se reproduit plusieurs fois par siècle ? Si la
forêt est malade, c’est probablement parce que son mode de vie n’est pas
satisfaisant : c’est toute son hygiène qui est à réviser. La pollution de l’air
constitue certainement le facteur de base du mal, mais il n’est sûrement
pas le seul à mettre en cause. En effet, si la pollution de l’air, omniprésente,
était la seule explication, pourquoi certains arbres de certaines forêts
seraient-ils atteints et pas d’autres ? Des arbres sains vivent et se portent
bien dans des zones polluées alors que des forêts sont malades dans un
environnement atmosphérique réputé sain. Une simple mesure de l’acidité
des eaux de pluie montre bien que les forêts les plus malades ne sont pas
nécessairement celles qui sont soumises aux précipitations les plus
agressives. Voici quelques-unes des hypothèses qui pourraient très
logiquement être invoquées dans le problème qui nous occupe : dans le
désordre et sans mettre en exergue l’une plutôt que l’autre.
Les forêts sont le plus souvent des cultures artificielles : elles ne sont pas
nécessairement implantées dans les régions et sur les sols qui conviennent le
mieux aux essences qu’on y rencontre. En outre, les terres riches sont le plus
souvent consacrées à l’agriculture, à l’élevage ; les terres marginales sont
fréquemment abandonnées aux forêts.
Le sol des forêts s’appauvrit car, au contraire de ce qui se pratique en culture
alimentaire, la fumure n’y est pas de mise. Les exportations de matière
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végétale ne sont pas compensées par l’apport d’engrais.
Les polluants amenés par les masses d’air se déposent sur les feuillages qui
offrent à l’air une surface importante. Il peut donc y avoir, à ce moment
pénétration directe de certains polluants par les stomates (ouvertures
microscopiques par lesquelles respirent les feuilles) avec destruction des
chloroplastes (réservoirs de chlorophylle).
Les pluies lessivent les feuilles (rôle bénéfique !) et entraînent les polluants
vers le sol où leur acidité dissout et évacue les éléments majeurs dont se
nourrissent les racines (magnésium, surtout) provoquant ainsi une carence
identifiable dans certaines forêts.
Un excès d’acidité parvient à dissoudre l’aluminium du sol qui se révèle alors
toxique pour les radicelles chargées de puiser dans le sol eau et nutriments.
Les arbres se sont affaiblis durant les périodes de sécheresse des années
quatre-vingts ; ce déficit hydrique a d’ailleurs été amorcé violemment par la
sécheresse de 1976. Que nous réservent dès lors les années à venir de ce
début de 21e siècle ?
Suite à cet affaiblissement, les parasites commencent à attaquer les racines et
accélèrent le déclin de l’arbre.
Les tempêtes de 1990 abattent des arbres qui montrent des signes évidents
d’attaque des racines par des moisissures blanchâtres (cas de certains hêtres),
A toutes ces attaques se surimpose très probablement un effet de smog
photochimique (v. ci-dessous) provoqué par l’action conjuguée du soleil, de
certains hydrocarbures, naturels dans l’atmosphère des forêts, et des oxydes
d’azote de la voiture automobile. Ce smog photochimique engendre de
l’ozone, un gaz extrêmement toxique pour les plantes.

5 Pour ce qui concerne l’Europe des 15, la pollution acide, attribuable pour
96 % à la production d’énergie, a connu une récession significative durant
les vingt dernières années. Durant les seules années quatre-vingt-dix, la
réduction des émissions de gaz acides a été de 40 %. Divers remèdes ont
été adoptés pour atteindre ce résultat : désulfuration des fumées de
stations de production d’électricité, passage à des combustibles moins
chargés en soufre, par exemple, le gaz naturel et, enfin, pression exercée
par le législateur qui impose une désulfuration plus poussée des
combustibles dérivés du pétrole (source : Eurostat, 2001). Il s’agit là d’une
action très positive qui témoigne de la capacité des pouvoirs publics
d’infléchir l’impact d’une pollution. Ce sera sans doute beaucoup plus
difficile lorsqu’il s’agira de franchir un pas supplémentaire pour aborder
les problèmes posés par le secteur domestique et par le secteur des
transports. Il faudra alors parvenir à réviser le comportement de l’ensemble
des citoyens du continent !

3. L’ozone stratosphérique
6 A partir de 1984, les savants qui étudient l’Antarctique et son atmosphère
observent que, au début du printemps de l’hémisphère sud, c’est-à-dire
durant le mois d’octobre, l’ozone stratosphérique subit une réduction de
concentration au-dessus du continent austral. Cette diminution passagère,
faible au début des années quatre-vingts, s’intensifie progressivement
pour atteindre, à la fin de la décennie, une ampleur inquiétante. L’alarme
est lancée et, en 1987, le protocole de Montréal ratifié par cent cinquante
pays convient de mesures visant à réduire, sinon à supprimer, la fabrication
des « Fréons » (des chloro-fluorocarbones ou CFC) rendus responsables
de cette destruction. Que se passe-t-il donc dans cette stratosphère si
délicate pour que des substances comme les fréons, chimiquement inertes,
inodores, insolubles, non toxiques, appréciés à juste titre pour leur inertie,
se voient impliqués dans un tel bouleversement ?
7 L’ozone est une forme instable de l’oxygène, représentée par le symbole
O3 signifiant par là que cette molécule est constituée par l’union de trois
atomes d’oxygène, alors que la molécule d’oxygène présente dans l’air est
diatomique (O2). L’ozone est instable, il abandonne facilement son atome
surnuméraire qui se montre alors très réactif (très oxydant) :
O3 → O2 + O

8 Cette réactivité est parfois mise à profit pour épurer l’air ambiant
(ozoniseurs) ou pour désinfecter les eaux de distribution dans certaines
stations d’épuration ou encore, pour des opérations de blanchiment dans
l’industrie. Il remplit pratiquement le même rôle que l’eau de Javel (ou que
le chlore). L’ozone est un gaz très toxique à forte concentration et il se
forme dans le smog photochimique : à ce titre, il est un polluant de l’air
EVO PDF Tools Demo
troposphérique car il s’attaque aux muqueuses et aux plantes.
9 En revanche, dans la stratosphère, l’ozone se révèle particulièrement utile,
car il protège la biosphère des rayons ultraviolets du soleil. Il est formé par
des réactions chimiques de haute énergie déclenchées par des rayons
solaires de très courte longueur d’onde (UV lointains) qui arrivent à
« casser » les molécules d’oxygène de l’air :
O2 + UV (lointain) → 2 O

1 0 suite à quoi, chaque atome d’oxygène s’unit à une molécule d’oxygène


pour donner l’ozone :
O + O2 → O3

1 1 Si la vie a pu se développer sur la terre ferme, c’est bien grâce à cet ozone
qui forme à une altitude de vingt à trente kilomètres, un véritable bouclier
filtrant qui, à son tour, arrête les rayons UV de plus grande longueur
d’onde (UV proche), également trop nocifs. Cet effet filtrant est représenté
par :
O3 + UV (proche) → O2 + O

12 L’ozone absorbe ainsi un rayonnement ultraviolet pour se décomposer en


une molécule d’oxygène plus un atome d’oxygène. Le rayon UV disparaît
dans l’opération : c’est un « grain » d’énergie qui est consommé pour
casser la molécule de O3. L’atome d’oxygène formé dans cette réaction est
très réactionnel et, bien vite, il s’unit à une autre molécule d’oxygène pour
reformer de l’ozone suivant la réaction présentée ci-dessus. Ou bien alors,
il va s’attaquer à une autre molécule d’ozone et ainsi disparaître :
O + O3 → 2 O2

3.1. La destruction naturelle de l’ozone


13 Diverses substances naturellement présentes dans la stratosphère sont
susceptibles de réagir avec l’ozone. L’atome de chlore est particulièrement
actif en ce sens. Cet élément est amené dans la stratosphère par diffusion,
depuis la surface de la terre, d’un gaz naturel, le chlorure de méthyle
(CH3Cl) une molécule stable et très peu soluble dans l’eau, ce qui lui
garantit une durée de vie très élevée dans la troposphère. Arrivé à haute
altitude, le chlorure de méthyle, qui est normalement stable dans l’air, subit
lui aussi l’attaque des rayons UV de grande énergie et se décompose pour
libérer un atome de chlore (l’indice « ° » utilisé dans les équations
symbolise un électron isolé, non apparié) :
CH3Cl + UV → CH3° + Cl°

1 4 Cet atome réagit alors avec l’ozone suivant :


Cl° +O3 → ClO° + O2

1 5 suite à quoi, se déroule encore :


ClO° + O3 → Cl° + 2 O2

16 On constate ainsi qu’un seul atome de chlore suffit à détruire deux


molécules d’ozone. Mais, après la deuxième réaction, on retrouve l’atome
de chlore intact, prêt à reprendre le cycle de destruction. Chaque atome de
chlore peut être recyclé de nombreuses fois en détruisant ainsi des milliers
de molécules de O3. Cependant le chlore doit aussi pouvoir disparaître du
circuit, sinon il arriverait à épuiser tout l’ozone stratosphérique.
Effectivement, le chlore lui aussi réagit avec différents gaz pour former des
espèces relativement stables. Soit, par exemple, avec du dioxyde d’azote
(NO2 un polluant !) :
ClO + NO2 → ClONO2 (stable)

1 7 Soit encore avec le méthane (CH4) :


Cl° + CH4 → CH3° + HCl (stable)

18 Il existe donc en stratosphère un subtil équilibre (naturel) entre les taux de


formation et de disparition de l’ozone, ce qui permet d’en conserver des
concentrations relativement stables et de garantir le maintien d’un
« bouclier » anti-UV satisfaisant. Malheureusement, la technologie a créé
des molécules et en a produit de telles quantités que, une fois encore, une
perturbation s’est développée qui menace l’équilibre de l’ozone
stratosphérique.

3.2. Perturbation par excès de substances


anthropiques
EVO: lePDF
N2OTools
et lesDemo
CFC
19 L’oxyde de diazote ou oxyde nitreux (N2O : « gaz hilarant ») est produit
par l’action de microorganismes du sol sur la matière organique : son
émission est amplifiée par l’apport d’engrais azotés artificiels. Il s’agit d’un
gaz très stable en troposphère puisque son temps de vie moyen dans l’air
est de l’ordre de 150 ans. On ne connaît pas de réaction qui, en
troposphère, soit capable de le détruire. Il a donc tout le loisir de migrer
vers la stratosphère où l’action des rayons UV de courte longueur d’onde
arrive à le décomposer :
N2O → N2 + O*

20 O * s y m b o l i s e i c i u n a t o m e d ’ o x y g è n e e x c i t é : c e t t e e s p è c e e s t
naturellement présente en stratosphère, suite à l’action des rayons UV sur
l’oxygène et l’ozone. Mais l’apport d’un excès de N2O ouvre de nouvelles
voies de destruction :
N2O + O* → N2 + O2

N2O + O* → 2 NO

21 Cette dernière réaction fait apparaître une molécule active, elle aussi, dans
la disparition de l’ozone :
NO + O3 → NO2 + O2

22 Les chlorofluorocarbones interviennent par excès de déversement dans


l’air : leur longue durée de vie dans l’air leur permet de se répandre dans la
stratosphère et d’y apporter une contribution majoritaire à la destruction
de l’ozone en amplifiant les mécanismes d’action similaires à celui du
CH3Cl.

3.3. Le "trou" d’ozone sur l’Antarctique


23 Etant donné que la raréfaction de l’ozone s’aggrave d’année en année au-
dessus de l’Antarctique durant les quelques premières semaines du
printemps austral, une émotion bien légitime s’est emparée de l’opinion
publique. Qu’un excès de rayons UV s’abatte sur un continent relativement
désertique ne provoque de soucis que pour les espèces animales qui vivent
sur ses rives. Mais si cette percée des UV devait s’étendre au reste du globe,
on devrait s’attendre à bien des déboires pour la biosphère. En parallèle
avec les mesures des concentrations en ozone, on a aussi observé, durant
l’hiver austral, en absence d’ensoleillement, une réduction très importante
des oxydes d’azote de la phase gazeuse en stratosphère au-dessus de
l’Antarctique. Il faut dire que, à ce moment, les températures y sont
tellement basses que la vapeur d’eau, pourtant bien rare à ces altitudes,
arrive à se congeler et à former de minuscules cristaux de glace qui restent
en suspension dans l’air. Cette condensation se réalise d’ailleurs avec
divers gaz acides tel HCl. D’autre part, et c’est une particularité de cette
atmosphère polaire, un gigantesque anticyclone s’installe sur le continent
durant tout l’hiver bloquant ainsi les gaz stratosphériques pendant
quelques mois, dans un immense et lent carrousel.

24 L’hypothèse retenue est que, durant l’hiver, des réactions chimiques se


déroulent à la surface des cristaux de glace, par exemple :
ClONO2 + H2O(glace) → ClOH + HNO3(glace)
ClONO2 + HCl(glace) → Cl2 + HNO3(glace)

25 Ces deux réactions décomposent une molécule (ClONO2) qui avait assuré
l’élimination de ClO (active sous ensoleillement et destructrice d’ozone)
avec, simultanément, libération de ClOH et Cl2. Ces molécules se réactivent
sous l’ensoleillement retrouvé du printemps. Sous le rayonnement solaire,
tout le chlore (inactivé sous forme de ClONO2 durant l’été) est à nouveau
injecté dans les cycles de destruction de l’ozone :
ClOH + UV → Cl° + OH

Cl2 +UV → 2 Cl°

26 Ce déferlement subit d’atomes de chlore a vite fait de consommer une


grande partie de l’ozone qui, pendant l’hiver, avait connu la trêve faute
d’énergie solaire.
27 Si ce phénomène de destruction paraît s’être emballé au cours des deux
dernières décennies, c’est parce que la production mondiale de dérivés
organiques du chlore (Fréons et autres CFC) est arrivée au point que la
stratosphère contient actuellement plus de chlore d’origine artificielle que
d’origine naturelle. Très sagement, les principaux producteur mondiaux de
EVO PDF Tools Demo
CFC ont décidé de s’en remettre à des produits de substitution
« respectueux de la couche d’ozone » ... dont certains sont
dangereusement inflammables (il peut s’agir, par exemple, du butane par
ailleurs présent dans l’essence automobile). Malheureusement, les millions
de tonnes de CFC produites durant les décennies antérieures sont encore
et toujours présentes dans l’atmosphère et pour de nombreuses années
encore. Ces gaz sont pratiquement indestructibles en troposphère : dès
lors, ils ont tout le loisir de diffuser vers la stratosphère où les conditions
physico-chimiques sont bien différentes : les UV de haute énergie qui sont
capables de décomposer l’oxygène et l’ozone peuvent aussi attaquer les
liaisons des molécules de CFC pour libérer le chlore qu’elles recèlent.
28 Beaucoup d’états à économie fragile se sont engagés dans la construction
et l’exploitation d’unités de production de CFC, moins coûteux que les
hydro-halogénures de substitution : ces substances sont vitales pour ces
pays car elles sont utilisées dans les systèmes de congélation des aliments.
Ces pays devraient-ils abandonner ces moyens de production pour
s’aligner sur les décisions adoptées dans le Protocole de Montréal en août
1987 ? Leur situation financière ne le leur permet certainement pas.

4. Le smog photochimique
29 Le smog (contraction de « smoke + fog » : brouillard de fumée) est un
mélange de brouillard et de polluants issus de fumées du charbon :
pendant longtemps il a été une composante particulièrement oppressante
de l’air londonien. Depuis les années soixante, ce smog dit « acide » parce
que fortement chargé en dioxyde de soufre a pratiquement disparu de la
métropole anglaise depuis que des combustibles plus propres ont succédé
au charbon. Par contre, un autre type de brouillard agressif s’est peu à peu
développé sur bon nombre de villes, au rythme du développement de la
circulation automobile : il s’agit du « smog photochimique » qui n’a plus
rien de commun avec le brouillard acide. Comme son nom l’indique, le
smog photochimique apparaît lorsque certains polluants sont soumis à
l’action du rayonnement solaire. Ces polluants ont pour origine
l’échappement des gaz de la voiture automobile : il s’agit surtout des
hydrocarbures imbrûlés et des oxydes d’azote. En fonctionnement normal,
le moteur à allumage commandé émet surtout du monoxyde d’azote (NO),
la seule forme qui puisse se former aux hautes températures atteintes dans
la flamme du moteur. A l’échappement toutefois, lors de son mélange avec
l’air, une faible fraction de ce monoxyde réagit avec l’oxygène de l’air pour
donner du dioxyde :
2 NO + O2 → 2 NO2

30 Le dioxyde est un gaz sensible à la lumière du soleil qui provoque sa


décomposition :
NO2 → NO + O

31 A l’instar de ce qui se passe en stratosphère, l’atome d’oxygène réagit


alors très rapidement avec une molécule d’oxygène pour former de
l’ozone :
O + O2 → O3

32 Etant donné qu’il y a normalement peu de dioxyde d’azote dans l’air, les
concentrations en ozone restent, elles aussi, très faibles. Il en va tout
autrement lorsque intervient la deuxième composante de la pollution par
l’échappement automobile, à savoir, les hydrocarbures ou, tout au moins,
certains d’entre eux, reconnus très actifs dans le développement du smog.
Ce sont des substances typiques d’une combustion incomplète des
hydrocarbures : oléfines, aldéhydes, ... Les aldéhydes, par ailleurs irritants
des muqueuses, sont caractérisés par un atome de carbone terminal uni à
un atome d’oxygène et à un atome d’hydrogène (liaisons non
symbolisées) :

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33 Ces aldéhydes sont également sensibles à la sensibles à la lumière du soleil


qui les décompose suivant :
EVO PDF Tools Demo

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34 Les fragments de molécule ainsi formés (des « radicaux ») sont très


réactionnels, au même titre que l’atome d’oxygène et, comme lui,
réagissent avec une molécule d’oxygène pour engendrer un radical
peroxyde :

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35 Un tel radical ne survit pas très longtemps dans l’air et s’associe


rapidement avec, par exemple, une molécule de monoxyde ou de dioxyde
d’azote (NO ou NO2) :

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36 Ces nouvelles molécules sont très préoccupantes, parce que, en se


décomposant, elles fournissent du dioxyde d’azote qui va permettre au
rayonnement solaire de produire plus d’ozone :

Agrandir Original (jpeg, 31k)

37 Elles sont d’autant plus préoccupantes qu’elles sont elles-mêmes très


nocives. Il s’agit de molécules qu’on appelle nitrites (ou nitrates) de
peroxyacyle que la langue anglaise désigne par l’acronyme PAN. Ces
molécules, en association avec d’autres dans l’air, forment un brouillard
toxique, suffocant parce qu’il agresse les muqueuses ; elles sont
phytotoxiques et cancérogènes. Il faut aussi remarquer que les conifères
et, d’ailleurs, bien d’autres plantes émettent dans l’air des hydrocarbures
actifs du point de vue du smog photochimique (les terpènes, par exemple).
En association avec les oxydes d’azote apportés par la voiture automobile
et un ensoleillement suffisant, ces hydrocarbures peuvent engendrer, dans
les sites forestiers, un smog préjudiciable à la santé des arbres. On
considère que deux groupes de gaz constituent les précurseurs du smog
photochimique : il s’agit des oxydes d’azote (NOx) et des composés
organiques volatils autres que le méthane (COVnm). Le tableau V.2. ci
dessous donne l’état des émissions en Europe, en 1990 et en 1998. On y
remarquera tout de suite l’impact majoritaire de la production d’énergie
dans les émissions de NOx. Si les émissions naturelles de COV sont du
même ordre de grandeur que celles dues à la production d’énergie, il en va
tout autrement pour les émissions de NOx. En Europe, malgré
l’accroissement de la consommation d’énergie (9 %) et du trafic
automobile, une réduction sensible de l’ordre de 20 % est observée pour
les oxydes d’azote : elle résulte de l’effort consenti dans la mise au point
de chaudières à faible taux d’émission de NOx (brûleurs à mélange rapide)
ainsi que dans l’adaptation du pot catalytique au moteur à combustion
EVO PDF Tools Demo
interne. Tout n’est donc pas négatif en matière d’évolution des pollutions !

Tableau V.2. Emissions de NOx et de COVnm en Europe en 1990 et en


1998, par les secteurs énergétique et non énergétique (103 t). Source :
Eurostat 2001

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5. L’effet de serre
38 Au cours de son existence, la terre a connu bien des avatars climatiques. La
civilisation néolithique, créatrice de l’agriculture et dont nous sommes les
héritiers directs, n’a pu prendre son essor qu’à partir du moment où les
conditions climatiques ont permis le développement à grande échelle de la
culture des céréales. Par contraste, des périodes de « mini-glaciation » se
sont manifestées, en Europe, par de sévères baisses de rendements
agricoles et un renchérissement du blé. On sait aujourd’hui qu’une
variation de température moyenne de quelques degrés suffit à bouleverser
profondément les conditions de vie sur terre. On redoute que la
déstabilisation que subit l’atmosphère de la planète depuis plus d’un siècle
n’exerce sur le climat une influence significative qui risque de provoquer
bon nombre de crises dues, en particulier, aux bouleversements de la
géographie agricole de la terre. La température de l’atmosphère terrestre
est réglée par un ensemble d’interactions thermiques, mécaniques et
chimiques dont nous commençons à peine à décrypter la complexité. Mais
à la base de tous ces échanges, il y a évidemment le soleil, pourvoyeur
d’énergie primaire, source quasiment unique de toute énergie, de toute vie
sur terre.

5.1. Les mécanismes de l’effet de serre


39 Le soleil échauffe la terre de ses rayons et l’amène à une température sous
laquelle la vie est devenue possible. Le globe terrestre reçoit un flux
permanent d’énergie solaire et devrait donc voir sa température croître
indéfiniment s’il n’existait un mécanisme compensateur. En vertu d’une loi
bien établie de la physique, si la terre présente une température absolue
non nulle, elle doit à son tour émettre de l’énergie sous forme de
rayonnements ; c’est le principe du « corps noir » qui dit que tout corps
porté à une température (absolue) donnée, non nulle, rayonne une énergie
proportionnelle à la quatrième puissance de cette température. Ainsi donc,
la terre échauffée par le soleil, dissipe-t-elle à son tour, par rayonnement,
une énergie strictement égale à l’énergie reçue, ce qui conditionne la
stabilité de sa température. Cet équilibre est décrit par une équation
simple :
Energie reçue du soleil par la terre = Energie réémise par la terre 1 1. Cette équation prend la
forme mathématique
4 0 Il est possible de dresser un bilan assez précis des flux d’énergie qui
suivante :
aboutissent à cet équilibre. Le graphique ci-dessous dresse un schéma
simplifié de l’importation et de l’exportation d’énergie dont la terre est le
siège. L’énergie du soleil est importée sous forme de lumière visible et
d ’ i n f r a r o u g e ( p r o c h e ) s o u s u n f l u x d e 1 3 6 8 W / m2 à l ’ e n t r é e d e
l’atmosphère. Ce qui correspond à une énergie phénoménale, nous l’avons
déjà signalé : en effet, l’hémisphère éclairé de la terre reçoit un flux
lumineux d’une puissance de 178 1015 W. Une partie de ce rayonnement
EVO PDF Tools Demo
(lumière visible et IR) est réfléchie directement vers l’espace et constitue ce
que l’on appelle l’« albedo » de la terre. Le solde du rayonnement, soit
69 %, (122,8 1015 W) est absorbé par l’atmosphère et par le sol, ce qui a
pour conséquence d’échauffer la terre et de maintenir sa température
moyenne à 15°C, température qui détermine, à la fois l’intensité de la
réémission de rayonnement vers l’espace (presque exactement 122,8 1015
W) et sa longueur d’onde (infrarouge lointain : autour de 10 µm). Cet
équilibre entre l’influx et l’efflux d’énergie garantit la stabilité (relative) de
la température de la terre. Mais, avant d’être réémise vers l’espace, cette
énergie lumineuse se sera transformée à raison de 67 % en chaleur et en
lumière ; à raison de 33 %, elle aura dynamisé le cycle de l’eau sur terre ;
une fraction de 0,33 % aura développé les courants aériens et marins et,
enfin, 0,11 % de cette puissance aura alimenté en énergie la synthèse
cholophyllienne.
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4 1 Remarquons d’emblée la différence qualitative entre le rayonnement 2. Toute molécule gazeuse


incident et le rayonnement réémis par la terre : les gaz atmosphériques composée de plus de deux
atomes intervient dans
sont relativement transparents à la lumière du soleil (longueur d’onde
l’effet de serre. Mais seul
autour de 0,55 µm) qui parvient presque intacte à la surface du globe, mise (...)
à part la fraction réfléchie par les nuages et absorbée par les aérosols. En
revanche, il en va tout autrement pour le rayonnement infrarouge lointain 3. Cet effet a été suggéré
et calculé en 1896 par
(longueur d’onde autour de 10 µm) émis par la terre. Pour ce
Svante Arrhénius, un
rayonnement, certains gaz présents en traces dans l’air constituent une chimiste suédois qui basait
barrière qui absorbe partiellement les infrarouges 2. L’atmosphère se (...)
s’échauffe ainsi quelque peu pour se stabiliser à la température que nous
lui connaissons, température supérieure de 33 degrés à celle qui règnerait
sans la présence de ces gaz. Cet obstacle dressé par les gaz à l’état de
traces devant les rayons IR a été comparé au vitrage d’une serre qui bloque
la chaleur, retient les calories et permet d’atteindre, sous la verrière, des
températures supérieures à celles qui règnent à l’extérieur 3. Les quinze
degrés centigrade de température moyenne à la surface du globe sont
donc le résultat de l’échauffement direct par le soleil et de l’échauffement
par effet de serre naturel : sans cet effet, la vie sur terre serait impossible
ou, à tout le moins, serait-elle limitée à une étroite bande de part et d’autre
de l’équateur.

5.2. Les gaz à effet de serre


42 Il faut insister sur le fait que l’effet de serre a toujours existé sur notre 4. 1 ppm correspond à 10-
4
planète : il est donc bien plus qu’une hypothèse de travail. Le problème qui % en volume.

se pose actuellement est de déterminer dans quelle mesure les gaz à effet
de serre (GES) déversés à l’excès dans l’atmosphère par le développement
humain sont susceptibles d’amplifier (de « forcer ») cet effet et de perturber
ainsi un équilibre qui garantit l’existence de la vie telle que nous la
connaissons sur terre aujourd’hui. Voyons donc quels sont ces gaz et à
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quelle concentration on les retrouve dans l’air : les concentrations
reportées dans le tableau ci-dessous sont exprimées en ppm (parts par
million) 4. La troisième colonne du tableau exprime la contribution estimée
de ces gaz à l’accroissement (au forçage) de l’effet de serre par rapport à la
situation qui prévalait avant la révolution industrielle.

Tableau V.3. Caractéristiques des principaux GES (tiré de Kandel :


2002)

Agrandir Original (jpeg, 137k)

43 Quelques remarques s’imposent à la lecture de ce tableau :


un rappel tout d’abord : à l’exception de l’eau et de l’ozone, il s’agit de gaz
inertes dont le temps de séjour dans l’air est, au minimum, d’une dizaine
d’années (cas du méthane : CH4) ;
l’ozone (O3) est utile en stratosphère mais nuisible s’il est présent au niveau
du sol ; le smog photochimique provoqué par la voiture automobile en accroît
les teneurs moyennes dans l’air et seul un changement drastique dans le
mode de transport individuel pourrait laisser espérer une réduction de ses
concentrations ;
le dioxyde de carbone (CO2) : produit normal de toute combustion
d’hydrocarbures est nécessaire aux plantes mais la consommation de
combustibles fossiles est telle et la destruction de la forêt tropicale tellement
rapide, qu’il croît dans l’air au rythme d’environ 1,5 ppm chaque année ;
le méthane (CH4) : molécule pour molécule, il est 20 fois plus actif que le
dioxyde de carbone dans l’absorption de l’infrarouge. Il est le constituant
majeur du gaz naturel mais il est aussi une émanation des sols, des marais,
des rizières, des herbivores. Sa concentration augmente dans l’air, sans doute
à cause de l’extension des rizières et de l’élevage bovin nécessaires à
l’alimentation humaine ;
le monoxyde de diazote (N2O, par ailleurs destructeur de O3 stratosphérique !)
est aussi en croissance : il provient surtout, nous l’avons dit, de réactions
microbiologiques exercées sur les engrais azotés, qu’ils soient naturels ou
artificiels ;
les fréons (CFC) qui menacent aussi la couche d’ozone sont des gaz artificiels,
nouveaux venus dans l’atmosphère et donc de contribution récente à l’effet de
serre ;
la vapeur d’eau contribue le plus (50 %) à l’effet de serre naturel ; par contre,
dans la mesure où ses concentrations relatives ne devraient pas trop
augmenter dans l’avenir, elle ne devrait pas participer significativement au
forçage de l’effet de serre par comparaison avec l’effet induit par le CO2 et le
méthane ;
en réalité, sur une puissance de flux lumineux de 1 368 W/m2 à la limite de
l’atmosphère, l’effet de serre global se monte à 154 W/m2 avec les
contributions de

H2O 90 W/m2,

CO2 32 W/m2,
Nuages 30 W/m2.

4 4 Répétons que, à l’exception des fréons, tous les GES sont naturellement
présents dans l’air et ont toujours contribué à l’effet de serre « naturel ».
Ce qui inquiète, c’est l’intensification qui résulte de l’augmentation actuelle
de la concentration de ces gaz dans l’air. Le méthane est très préoccupant
(2 % de croissance annuelle), mais l’exemple le mieux documenté est celui
du dioxyde de carbone : au rythme actuel de combustion du charbon et
des dérivés du pétrole, il ne faudra pas plus d’une soixantaine d’années
pour voir doubler sa concentration dans l’air. Il vaut la peine d’évaluer les
parts de responsabilité prises par les diverses sources de ce gaz à l’échelle
mondiale.
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Tableau V.4. Emissions mondiales annuelles de carbone, sous forme
de CO2, par secteurs ( %)

Agrandir Original (jpeg, 78k)

4 5 Les pays industrialisés sont évidemment les grands responsables de cette 5. L’équivalent CO2 d’un
perturbation planétaire comme le montre le tableau ci-après qui exprime gaz à effet de serre (GES)
est obtenu en multipliant la
les émissions en tonnes d’équivalents de CO2 (CO2, CH4 et N2O) 5 6.
masse de ce gaz par (...)

Tableau V.5. Emissions d’équivalents CO2 par habitant, pour différents 6. Un contre-exemple qui
pays (1995) (Hamilton, 1999) nous touche fort est celui
de la Roumanie où le
désarroi économique actuel
s (...)
Agrandir Original (jpeg, 82k)

46 Note 7 7
7. Source : EUROSTAT
4 7 Une autre cause de l’accroissement du CO2 dans l’air est la déforestation (2001).
intensive qui s’étend, surtout dans les régions tropicales. Outre le massacre
irréversible d’espèces vivantes, la destruction de la forêt humide (qui
constitue la plus grande réserve de matière vivante au monde) participe de
manière significative au déversement de dioxyde de carbone dans l’air,
parce que la disparition de la forêt, c’est le brûlage et le pourrissement
d’une énorme quantité de matière organique et de l’humus qui la
nourrissait.

5.3. Que sera l’avenir climatique de la terre ?


48 Il est encore difficile de définir avec précision les changements climatiques
qui pourraient survenir suite au forçage de l’effet de serre et ce, pour
différentes raisons relatives à des interactions qui ne sont pas encore
suffisamment bien définies, par exemple :
les aérosols qui renforcent la diffusion du rayonnement solaire vers l’espace
et accroissent ainsi l’albédo de la terre ; mais s’ils augmentent effectivement
l’albédo au-dessus des océans ils exercent, en revanche, une influence
mineure au-dessus des surfaces enneigées et des déserts ;
par contraste, les suies absorbent le rayonnement solaire autant qu’elles le
diffusent. Par l’absorption de rayonnement, elles échauffent l’atmosphère
dans les couches où elles se trouvent mais réduisent d’autant le flux d’énergie
qui devrait échauffer le sol ;
la vapeur d’eau exerce un effet de serre important : une augmentation de la
température moyenne de la terre va donc augmenter la teneur en eau dans
l’atmosphère mais, simultanément, il y aura augmentation de la couverture
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nuageuse qui accroît la réflexion de la lumière incidente du soleil (on parle là
de rétroaction). Dans quelle mesure le forçage devrait-il l’emporter sur
l’accroissement de l’albédo est un bilan malaisé à établir ;
les nuages absorbent les rayons IR pour les réémettre à une longueur d’onde
qui dépend de leur température (loi de Wien). La réémission vers l’espace
s’effectue par le sommet des nuages : si leur sommet est à haute altitude, la
basse température qui y règne réduit le taux d’émission. On comprend ainsi
que des nuages épais exercent un effet de serre très important mais il est
actuellement difficile de prévoir ce que seront les nuages du futur ;
le dioxyde de soufre a une durée de vie dans l’air de quelques jours : il induit
la formation d’aérosols de sulfate qui favorisent la condensation de la vapeur
d’eau en nuages. Il en résulte que SO2 exerce un effet refroidissant net dans
l’atmosphère : il se fait que sa concentration a tendance à diminuer
actuellement.

49 Les recherches actuelles en climatologie tentent de prévoir ce que


pourraient être les conséquences d’un doublement de la teneur de l’air en
CO2. Beaucoup de climatologues estiment qu’on peut s’attendre, d’ici à
2 100, à une augmentation moyenne de la température de la terre de
l’ordre de 1 à 3,5°C. Cette augmentation sera inégalement ressentie suivant
la latitude, l’équateur étant le moins affecté tandis que les hautes latitudes
subiront une augmentation de l’ordre de 4 à 8 degrés. Les répercussions
en seront accablantes parce que de telles variations de température
pourraient induire de très importants changements dans le régime des
pluies à la surface du globe et provoquer une extension des déserts. On
assistera aussi, par un simple effet de dilatation thermique, à une montée
de 15 à 95 cm de la surface des mers, prélude à un rehaussement plus
important mais beaucoup plus tardif qui résultera de la fonte des glaciers
continentaux. Avec 50 à 70 % de la population humaine concentrée dans
des régions côtières, une montée de 50 cm des eaux marines exposerait
100 millions d’humains à une fréquence accrue d’inondations sévères. Des
archipels, tel celui des Maldives, pourraient être submergés (IEA, 2003).

5.4. La fonte des glaciers


50 La manifestation, à ce jour la plus évidente, d’un réchauffement climatique
global se marque dans la réduction progressive de la superficie des
glaciers. Les glaciers alpins et andins sont déjà sérieusement en retrait. Le
glacier d’Argentière à Chamonix est probablement le cas le mieux
documenté : une gravure datant de 1850 en montre les limites
pratiquement à hauteur du village alors qu’il en est actuellement éloigné
de plus d’un km. Que ce soit dans l’Himalaya, en Afrique, dans les Andes,
au Groenland ou encore en Scandinavie, le constat reste identique : les
glaciers continentaux régressent depuis une centaine d’années. On
s’attend à la disparition de 30 à 50 % des glaciers de montagne d’ici à
2 100. A plus court terme encore, cette situation va exacerber le problème
de l’alimentation en eau douce de dizaine de millions de personnes. Sans
compter que, sur le plan touristique, bon nombre de stations de sports
d’hiver risquent de voir leurs pistes disparaître.

5 1 Dans l’Arctique, les signes de réchauffement se manifestent partout : la 8. M. Sturm, D. Perovich, M.


superficie totale couverte par les glaces a diminué au rythme de 3 % par Serreze : “Meltdown in the
North”, Scientific American,
décade durant les trente dernières années. Leur épaisseur s’est réduite de
October 2003 pp. (...)
manière encore plus inquiétante, jusque 40 % en certains endroits 8. La
régression des glaces océaniques, par effet de rétroaction (« feed back »)
positive, risque d’entraîner bon nombre de répercussions désastreuses sur
le climat de la planète. Outre la réflectivité élevée qu’elles exercent sur la
lumière du soleil, les glaces polaires, grâce à l’énorme inertie thermique
qu’elles développent, exercent un contrôle fondamental sur l’équilibre
thermique de la planète. Ces glaces constituent ce que l’on pourrait
appeler un « dépotoir » de l’excès d’énergie thermique générée dans les
régions tropicales et transférée vers les pôles par les courants aériens et
océaniques. Leur disparition va amplifier le déséquilibre de la machine
thermique planétaire.

5.5. Effets sur la biosphère


52 La santé de l’être humain ne sera pas à l’abri d’effets néfastes. Une 9. Les vitesses de migration
augmentation de la température signifie un accroissement du risque de de plantes sous contraintes
climatiques vont de 0,04 à
propagation de maladies infectieuses transmises par les insectes, telles la
2,0 km par an alo (...)
malaria, la fièvre jaune, la dengue, … Pour ce qui concerne la végétation, il
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faut savoir que le dioxyde de carbone est un activateur de la synthèse 10. Sol des régions froides
chlorophyllienne, surtout en association avec un accroissement de la gelé en permanence :
gigantesque
température … à la condition que l’irrigation et la fertilisation suivent ! En
« surgélateur » qui
revanche, les microorganismes qui sont à la base de la fertilité des sols préserve de la décomp (...)
vivent dans une ambiance déjà très riche en CO2 : ils resteront donc très
peu sensibles à l’accroissement de concentration réalisé dans
l’atmosphère. Par ailleurs, chaque espèce végétale possède une zone
d’extension qui correspond aux latitudes sous lesquelles les conditions
climatiques lui sont le plus favorables. Avec l’accroissement de
température, les systèmes écologiques – en ce compris les zones de
cultures céréalières – vont voir leur optimum climatique déplacé vers des
latitudes supérieures (vers le nord dans l’hémisphère nord). Les régions de
viticulture ne seront pas épargnées. Ce serait la ruine pour beaucoup de
régions d’Europe dont les plus méridionales pourraient être menacées de
désertification. Et, puisque l’on s’attend à un réchauffement plus intense
sous les hautes latitudes, il est évident que les forêts boréales devraient
subir le déplacement le plus important (avec un rythme différent pour les
différentes espèces qui peuplent les forêts). Un accroissement de 1°C de la
température moyenne de l’air devrait induire un déplacement des forêts
vers les pôles de 150 km. Un accroissement de température de l’ordre de
3°C se déroulant sur une cinquantaine, voire une centaine d’années
constituerait évidemment une déstabilisation bien trop rapide pour
permettre aux forêts de s’adapter à ces nouvelles conditions 9. Pour
apprécier l’impact potentiel d’une telle perturbation, il faut savoir que les
forêts sibériennes, par exemple, constituent actuellement un cinquième de
la superficie forestière mondiale et qu’elles hébergent près de la moitié des
conifères dans le monde. Pour une bonne partie de la Sibérie, le
réchauffement va également affecter les tourbières installées sur du
permagel 10 (permafrost) et engendrer une décomposition accélérée de la
matière organique qui y est séquestrée avec, comme conséquence, une
libération accrue de CO2, mais également le dégagement des énormes
quantités de méthane qui y sont emprisonnées. Il se développerait ainsi
une rétroaction positive des plus inquiétantes.
5.6. Situation en Europe en ce qui concerne les
émissions de GES
53 La réduction des émissions de GES est une des mesures de prévention qui
s’imposent dans la lutte contre le forçage climatique : elle sera
extrêmement difficile à réaliser dans la mesure où la production d’énergie
reste, et sans doute pour longtemps encore, majoritairement basée sur la
combustion de ressources fossiles. Dans ces conditions, il est utopique
d’espérer pouvoir réduire à bref délai les émissions de CO2, sinon par
quelques palliatifs de faible portée tel le recours à des combustibles de
rapport H/C plus élevé … des combustibles fluides dont le meilleur,
rappelons-le reste le méthane contenu dans le gaz naturel. On est en droit
de redouter que ces mesures ne soient largement oblitérées par le progrès
prévisible de la consommation mondiale d’énergie. Au rythme actuel de la
croissance, on aboutira à un épuisement accéléré des réserves de ces
combustibles de grande valeur que sont le gaz naturel et les hydrocarbures
liquides. Le tableau ci-dessous reprend les bilans relatifs aux trois
principaux GES émis en 1990 et en 1998 dans l’Europe des 15 (CO2, CH4
et N2O). On y a considéré séparément les émissions liées à la production et
à la consommation d’énergie, et les émissions liées à des sources non
énergétiques (agriculture surtout).
5 4 On constate immédiatement que le CO2 présente la contribution de loin la
plus importante : c’est d’ailleurs vrai à l’échelle mondiale. On doit
également remarquer que, durant la période considérée, les émissions de
GES n’ont décru que de 0,5 % ! Le léger accroissement de la contribution de
N2O est attribuable au fait qu’il est produit en faibles quantités par le pot
catalytique de la voiture à allumage commandé qui s’est imposé
progressivement durant la dernière décennie.

Tableau V.6. Contribution de la production et de la consommation


dans le secteur de l’énergie en Europe entre 1990 et 1998 (en 106
tonnes d’équivalent de CO2). Source : EUROSTAT 2001

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Agrandir Original (jpeg, 68k)

5.7. Le Protocole de Kyoto : un espoir ?


55 A Kyoto, l’Europe des Quinze s’est engagée, pour 2010, à diminuer de 8 % 11. La France bénéficie du
ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à ses émissions de 1990. statu quo étant donné que
l’importance de son parc de
On prévoit que deux pays seulement respecteront leurs engagements : il
centrales nucléaires (...)
s’agit de la Suède et de la Grande-Bretagne. Si aucune mesure draconienne
n’est prise, les dépassements les plus graves seront le fait du Danemark
(38 %), de l’Espagne (33 %), de l’Irlande (27 %) de l’Autriche (24 %) et de la
Belgique (23 %) 11. Les Etats-Unis ont rejeté le traité et la Russie refuse de
se lancer dans l’aventure de crainte d’entraver une reprise économique
encore trop timide. L’optimisme qui avait animé l’élaboration du Protocole
de Kyoto se trouve manifestement battu en brèche par l’impuissance des
états à réfréner la croissance de la consommation sous toutes ses formes.
Les gouvernements n’ont que peu de moyens pour imposer les restrictions
draconiennes suggérées par le Protocole c’est à dire, en pratique, juguler
le gaspillage et restreindre la part de la croissance économique liée à la
consommation d’énergie fossile. Les citoyens, en tout cas, ne semblent pas
prêts à accepter une rétrogression de leur confort, de leur bien-être. Les
délais sont trop courts. D’autre part, il est peu probable que les sources
d’énergie renouvelables puissent assurer une relève significative avant
plusieurs décennies.

6. Conclusions
56 De tous les effets qui viennent d’être passés en revue, le changement
climatique est certainement le plus préoccupant, dans la mesure où il
paraît impossible, à l’heure actuelle, d’infléchir le rythme de production
d’une énergie qui repose majoritairement sur l’emploi des combustibles
fossiles. Les pays en voie d’industrialisation miseront encore longtemps sur
leurs propres ressources fossiles, solution la moins coûteuse pour eux, à
court terme. Les pays industrialisés rechigneront à aliéner leur puissance
économique à une réduction drastique du gaspillage énergétique actuel.
L’équilibre économique et stratégique est fort délicat et les mesures
d’économies risquent d’être beaucoup trop déstabilisantes en un monde
où trop de conflits latents rendent cette aventure fort risquée.

5 7 Et pourtant, les enjeux climatiques sont d’une telle ampleur que la


prudence est de rigueur et qu’il faut absolument arriver à infléchir une
situation qui risque de nous entraîner beaucoup trop loin dans l’altération
de notre milieu de vie. Une possibilité de remédier à cet état de chose est,
dans un premier temps, de faire appel à de coûteuses techniques
d’épuration des combustibles, des fumées, et de mettre au point des
opérations de séquestration du CO2 (nous en avons parlé au chapitre III). Il
faudra aussi s’orienter vers d’autres techniques de production de l’énergie
qui n’utiliseraient pas les combustibles chimiques fossiles que nous
brûlons aujourd’hui. En ce sens, les énergies renouvelables ont un rôle
important à jouer. Nous en soulignerons les sévères limitations :
intermittence et dispersion.

58 L’énergie nucléaire, actuellement très controversée, doit continuer à


alimenter notre monde. Il n’est absolument pas réaliste de la reléguer aux
oubliettes. Elle doit entrer en ligne de compte dans les bilans énergétiques
qui entretiennent les débats en matière d’environnement. Cet aspect du
problème va être abordé dans le chapitre suivant.

7. La prise de conscience internationale


59 Juin 1972 : la Conférence mondiale de l’environnement de Stockholm
produit une déclaration qui vise à protéger l’environnement pour les
générations futures.
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60 Juin 1983 : conférence de l’ONU pour assurer le suivi de la déclaration de
Stockholm.

61 1984 : création par l’ONU de la Commission mondiale de l’environnement


et du développement avec, à sa tête, Gro Brundtland.
62 Août 1987 : Protocole de Montréal pour la protection de l’ozone
stratosphérique.

63 Juin 1992 : Sommet de la Terre à Rio de Janeiro.


64 Juin 1994 : à Paris, Convention de lutte contre la désertification.
65 Décembre 1997 : Conférence de Kyoto sur le changement climatique :
Protocole sur la réduction des gaz à effet de serre. Effort demandé :
Europe : 8 %, USA : 7 %, Japon : 6 %, Canada : 6 %, Russie : 0 %.

66 2 0 0 0 : P r o t o c o l e d e C a r t h a g è n e s u r l a p r é v e n t i o n d e s r i s q u e s
technologiques
67 Août 2002 : Sommet de la terre à Johannesburg.

8. Ouvrages consultés
68 Bliefert, C. et Perraud, R. (2001) : « Chimie de l’Environnement – Air, Eau,
Sols, Déchets » ; De Boeck Université, Paris-Bruxelles.
69 Eurostat (2001) : “Integration – indicators of energy”, Data 1985-1998 :
Office for official publications of the European Communities, Luxembourg.

70 O’Neill, P. (1993) : “Environmental Chemistry” ; Chapman & Hall, 2d edition.


7 1 Seinfeld, J.H. (1975) : "Air pollution : physical and chemical fundamentals",
McGraw-Hill.

Le forçage de l’effet de serre


72 « Atmosphère, Atmosphères », N° hors série de Science et Vie ; mars 1991.

73 Berger, A. (1992) : « Le climat de la terre -Un passé pour quel avenir ? » : De


Boeck Université, Bruxelles.
7 4 Berger, A. : « Modélisation de l’accroissement futur des gaz à effet de
serre », in « Les changements climatiques » : séminaire scientifique
organisé par le Secrétaire d’Etat à l’Environnement, Bruxelles, juin 1989.

7 5 Broecker,W.S. & Denton, G.H. : "What drives Glacial Cycles ?", Scientific
American, January 1990, pp. 43-50.
76 GIEC : Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution des Climats ; Rapport de
la Seconde Conférence sur le Climat, nov. 1990, Genève.

7 7 Hamilton, C. (1999) : “Greenhouse gas emission per capita” : annex B ;


Parties to the Kyoto Protocol. Australia Institute, submission n° 1 : Australia
Institute for a Just, Sustainable, Pacefull Future.
78 IEA – International Energy Agency (2003) : Greenhouse Gas R & D
Programme.

79 Jones, Ph.D. & T.M.L. Wigley : "Global warming Trends", Scientific American,
August 1990, pp. 66-73.
80 Kandel, R. (2002) : « Le réchauffement climatique » ; Que sais-je ?

81 Lavallard, J.-L. : « Grave menace sur le climat de la terre », Science et Avenir,


Septembre 1988, pp. 56-68.
82 Saugier, B. : « L’agriculture menacée par l’effet de serre ? », Supplément La
Recherche, n° 227, décembre 1990, pp. 42-45.

83 Science et Vie, dossier spécial : « La Menace Climatique », décembre 2003,


pp. 46-117.

L’ozone stratosphérique
84 Aimedieu, P. : « La querelle de l’ozone », La Recherche, vol 19, n° 196,
février 1988, pp. 272-282.
85 Alloway, B.J. and Ayres, D.C. (1993) : “Chemical Principles of Environmental
Pollution” : Blackie Academic & Professional.

86 Heichlen, J. (1976) : "Atmospheric chemistry", Academic Press, 406 p.

87 MacKerron, C.B. : "Chemical firms search for ozone-saving compounds",


Chemical Engineering, January 18, 1988, pp. 22-25.

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88 Stevenson, R. : "CFCs-alternatives on the starting blocks", Chemistry in
Britain, July 1988, pp. 629-630.

89 Stolarski, R.S. : "The Antarctic ozone hole", Scientific American, Jan. 1988,
p. 20.

90 White, R.M. : "The great climate debate", Scientific American, July 1990, p.
18.

Les forêts
91 CEC : Commission of the European Communities, Directorate General for
Science, Research and Development : Environmental Research Programme :
“Monitoring air pollution and forest ecosystem research”, edited by A.H.M.
Bresser and P. Mathy, report n° 21, 1990, 270 p.

92 Smith, W.H. (1990) : “Air pollution and forests : interaction between air
contaminants and forest ecosystems”, Springer-Verlag, 618 p.

NOTES
1. Cette équation prend la forme mathématique suivante :

S (1 – A) π R2 = σT4 4 π R2

Avec S = constante solaire (1368 W/m2), A l’albedo de la terre (0,31), R son rayon,
σ la constante de Stefan-Boltzman (σ = 5,67 10-8 Wm-2 K-4), et T la température
absolue moyenne de la terre. La résolution de cette équation fournit une
température absolue T = 255 K (-18°C) soit 33° de moins que la température
réelle (+ 15°C) : cette différence est due à l’effet de serre.

2. Toute molécule gazeuse composée de plus de deux atomes intervient dans


l’effet de serre. Mais seuls les gaz à temps de séjour élevé dans l’atmosphère (gaz
inertes) s’accumulent dans l’air et constituent de ce fait une menace à long terme.

3. Cet effet a été suggéré et calculé en 1896 par Svante Arrhénius, un chimiste
suédois qui basait ses prévisions sur des mesures d’absorption de rayonnement
IR réalisées en 1861 sur divers gaz par John Tyndall, un physicien anglais.

4. 1 ppm correspond à 10-4 % en volume.


5. L’équivalent CO2 d’un gaz à effet de serre (GES) est obtenu en multipliant la
masse de ce gaz par le potentiel de réchauffement global qu’il exercera dans 100
ans (ce potentiel est posé égal à 1 pour CO2). Cette notion d’équivalent permet de
déterminer le potentiel de réchauffement global d’un mélange de différents GES.

6. Un contre-exemple qui nous touche fort est celui de la Roumanie où le


désarroi économique actuel se traduit par un très bas niveau de consommation
énergétique : 0,95 TEP/habitant*an, contre 2,78 pour la moyenne de l’Europe des
15.

7. Source : EUROSTAT (2001).

8. M. Sturm, D. Perovich, M. Serreze : “Meltdown in the North”, Scientific


American, October 2003 pp. 42-49.

9. Les vitesses de migration de plantes sous contraintes climatiques vont de 0,04


à 2,0 km par an alors que l’évolution actuelle imposerait d’atteindre des vitesses
de l’ordre de 1,5 à 5,5 km/an. C’est dire que la majorité des espèces ne pourront
suivre le rythme de déplacement imposé par le forçage de l’effet de serre (source :
AIE).

10. Sol des régions froides gelé en permanence : gigantesque « surgélateur » qui
préserve de la décomposition une énorme quantité de matière organique. Il
constitue aussi un stock important d’eau et de méthane.

11. La France bénéficie du statu quo étant donné que l’importance de son parc de
centrales nucléaires lui a permis de conserver des taux d’émission de CO2
satisfaisants.

TABLE DES ILLUSTRATIONS

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Titre Tableau V.2. Emissions de NOx et de COVnm en Europe en 1990 et en


1998, par les secteurs énergétique et non énergétique (103 t). Source :
Eurostat 2001

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URL http://books.openedition.org/pucl/docannexe/image/626/img-7.jpg

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Titre Tableau V.3. Caractéristiques des principaux GES (tiré de Kandel : 2002)

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Titre Tableau V.4. Emissions mondiales annuelles de carbone, sous forme de


CO2, par secteurs ( %)

URL http://books.openedition.org/pucl/docannexe/image/626/img-9.jpg

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Titre Tableau V.5. Emissions d’équivalents CO2 par habitant, pour différents
pays (1995) (Hamilton, 1999)

URL http://books.openedition.org/pucl/docannexe/image/626/img-10.jpg

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Titre Tableau V.6. Contribution de la production et de la consommation dans


le secteur de l’énergie en Europe entre 1990 et 1998 (en 106 tonnes
d’équivalent de CO2). Source : EUROSTAT 2001

URL http://books.openedition.org/pucl/docannexe/image/626/img-11.jpg

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Chapitre 4. La voiture automobile Chapitre 6. L’énergie nucléaire

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