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Chapitre 1 : législation des start-ups

Les startups incarnent l'essence même de l'innovation et de l'entrepreneuriat. Ces


jeunes entreprises dynamiques émergent souvent avec des idées novatrices,
prêtes à perturber les marchés établis. Alimentées par la passion, la créativité et
la volonté de résoudre des problèmes, les startups sont des moteurs de
changement, propulsant des idées audacieuses vers la réalité commerciale.
Leur agilité et leur capacité à s'adapter rapidement font des startups des acteurs
clés dans l'évolution constante du paysage économique mondial.

L’objectif de ce chapitre de présenter et analyser les start-up en Tunisie ,pour cela


je consacrer la première section à une présentation générale de la notion start-
up et la deuxième section sue le cadre juridique régissant les start-up en Tunisie
Section 1 : présentation générale d’une startup

Start-up fait aujourd’hui une partie intégrante du monde économique. Il s’agit d’une
entreprise, mais qui présente des caractéristiques particulières par rapport aux
structures entrepreneuriales classiques, que nous présenterons dans cette
section la définition de startup et ses caractéristiques et les obligations, les
procédures et les obligations de label start-up

1-1définition et historique d’une startup :


1-1-1 Définition des Startups à travers le monde
Comme son nom l'indique, une start-up est une jeune entreprise innovante avec un
grand potentiel de développement. En effet, si l'on décompose le terme pour le
traduire, on obtient cette conclusion :
Start : est le verbe anglais pour commencer. Le terme fait référence au stade initial
d'une entreprise nouvellement créée.
Up : une postposition en anglais qui signifie « vers le haut » et qui désigne le
potentiel d'accélération et de croissance de l'entreprise.
Il s'agit d'une entreprise innovante récemment fondée qui cherche généralement
des fonds d'investissement importants, car elle possède un potentiel élevé de
croissance économique et de spéculation financière concernant sa valeur future.
Avant sa phase commerciale, son phase de recherche et développement de
produit innovant, de tests d'idées, de validation de technologie ou de modèle
économique est plus ou moins longue, et son risque d'échec est très supérieur à
celui d'autres entreprises en raison de son caractère novateur, de sa taille petite
et de son manque de visibilité.

1-1-2 : historique d’une startup


Les startups ont vu le jour aux États-Unis aux XVIIIe et XIXe siècles. Le terme «
startup » a été utilisé pour la première fois en 1851 dans un article de journal. Le
terme était utilisé pour décrire une entreprise ou une nouvelle entreprise.

Au début du XXe siècle, le concept de startup a commencé à prendre forme. Un


grand nombre de nouvelles entreprises ont été créées aux États-Unis dans les
années 1920 et 1930. Ces entreprises étaient généralement de petite taille et
innovantes. Le gouvernement américain an investi beaucoup d'argent dans la
recherche et le développement pendant la seconde Guerre mondiale. Cela a
conduit à la création de nouvelles technologies qui ont ensuite été
commercialisées par des startups Dans les années 1970 et 1980, l'écosystème
moderne des start-up a commencé à prendre forme. Pendant cette période, il y
avait une inflation et des taux d'intérêt élevés. Cependant, c'était également une
période d'opportunités importantes. Au cours de cette période, de nombreuses
startups importantes comme Apple, Microsoft et Genentech ont été créées. Le
succès de ces entreprises an inspiré d'autres personnes à créer leur propre
entreprise. Les startups sont devenues un élément essentiel de l'économie
mondiale aujourd'hui. Ils sont chargés de créer de nouvelles opportunités
d'emploi et de favoriser l'innovation.

1-2 caractéristique d’une startup


Des entreprises risquées
L’un des facteurs qui déterminent le plus ce qu’est une startup est la notion de
risque. Pour ces jeunes entreprises, le niveau de risque est souvent très élevé.
Cette situation est principalement due à plusieurs raisons qui présentent des
risques pour toute entreprise. Dans le cas des start-up, outre les risques
habituels, nous devons revendiquer une offre innovante sans disposer de
données fiables sur l'acceptation du marché Par conséquent, les nouvelles
offres risquent d’être rejetées, ce qui entraînera la perte de toutes les ressources
investies. Le taux d’échec des start-up est particulièrement élevé, démontrant la
prudence dont doivent faire preuve les investisseurs et les établissements
bancaires demandeurs de financement. Pourtant, de nombreuses start-up
obtiennent des succès, voire des succès fulgurants, qui sont une source de
motivation face au risque. Extrêmement agile
Une grande agilité
L'agilité d'une startup se reflète dans sa structure organisationnelle et son modèle
opérationnel. Les stratégies modernes qu'elle met en œuvre offrent une grande
flexibilité, encourager la cohésion interne, des relations harmonieuses avec les
clients et l'efficacité dans l'atteinte des objectifs. De nombreuses startups
préférer le Lean Startup, les méthodologies Agile et d'autres méthodes de
gestion connues pour leur agilité.
Des entreprises en devenir
La startup n’a pas l’intention de rester éternellement une jeune entreprise.
Lorsqu’elle parvient à atteindre ses objectifs, elle devient raisonnablement une
entreprise au sens habituel du terme. Comprendre ce qu’est une startup
nécessite donc d’intégrer l’inévitable évolution d’une jeune croissance dans une
entreprise mature après être passée par les phases d’expérimentation, de
développement et d’optimisation du résultat.
Recherche d'un business model :
Être une startup c'est apporter de la valeur à des clients avec un produit ou un
service que personne n'a jamais fait auparavant. L'enjeu d'une startup est de
découvrir et de mettre en place le business model approprié. Un modèle
d'entreprise qui ne s'inspire pas d'une structure existante et qui n'est pas
nécessairement évident au moment du lancement de la structure.
Scalable
La scalabilité est un autre aspect d'une startup. Le fait d'avoir un modèle où les
marges augmentent proportionnellement au nombre de clients Les premiers
clients coûtent plus chers que les suivants, et ainsi de suite. Cette scalabilité et
le fait que le modèle puisse être répété, permettent aux startups de grandir si
rapidement et loin en comparaison avec une entreprise traditionnelle

1-3 Des conditions, procédures et les obligations du label start-up


1-3-1 définition de label start-up
Selon la législation tunisienne, est considérée comme toute société commerciale
constituée conformément à la législation en vigueur, ayant obtenu le label
Startup conformément aux conditions prévues par la loi N°2018-20 du 17 avril
2018 relative aux Startups
1-3-2 les conditions d’obtention de label
. Son existence ne dépasse pas huit (8) ans depuis la date de sa constitution
. Ses ressources humaines, le total de son actif et son chiffre d’affaires annuel ne
dépassent pas des plafonds fixés par décret gouvernemental
. Son capital est détenu à plus de deux tiers (2/3) par des personnes physiques, des
sociétés d’investissement à capital risque, des fonds collectifs de placement à
risque, des fonds d’amorçage et de tout autre organisme d’investissement selon
la législation en vigueur ou par des Startups étrangères
. Son modèle économique est à forte dimension innovante, notamment
technologique
. Son activité est à fort potentiel de croissance économique.
1-3-3 Procédures d’octroi du label start-up
Pour les sociétés :
La société désirant obtenir le Label Startup est tenue de déposer une demande via
le portail électronique des Startups accompagnée des documents suivants :
 Un extrait du registre de commerce et de la carte d’identification fiscale,
 Une copie des statuts de la société et du registre des actionnaires,
 Une attestation d’adhésion à la caisse nationale de la sécurité sociale
(CNSS) avec une liste nominative des salariés,
 Une copie des états financiers de l’année précédant la date de dépôt de
ladite demande
La direction de l'économie numérique a créé un formulaire pour remplir la demande
qui comprend les éléments essentiels au modèle économique du projet en
question, tels que :
 Les aspects d’innovation et les facteurs différentiant,
 Les facteurs de concrétisation du fort potentiel de développement
économique,
 Les qualifications scientifiques et techniques et l’expérience de l’équipe en
charge du projet,
 Selon le cas, tout prix ou récompense obtenus et tout brevet d’invention
déposé.
Pour les personnes physiques :
Toute personne physique désirant créer une Startup peut solliciter l’obtention du
label Startup sous réserve de répondre aux conditions prévues par les points 4 et 5
de l’article 3 de la loi N°2018-20 du 17 avril 2018 relative aux Startups. Dans ce
cas, il lui est accordé un Pré-label d’une durée de six (06) mois.
L’obtention du label Startup est subordonnée à la constitution de la société et la
satisfaction aux autres conditions de l’article 3 de la présente loi, avant
l’expiration de la durée du Pré-label
Dans le cas où la personne physique désirant créer une Startup est salarié, son
employeur, public ou privé, n’est pas en droit de s’opposer à la constitution de la
société
Le Pré-label est valable pour une durée de six (06) mois durant laquelle le titulaire
procède à la constitution de la société tout en respectant les conditions citées aux
points 1, 2 et 3 de l’article 3 de la loi n°2018-20 susindiquée
Avant l’expiration de la durée précitée, le titulaire du Pré-label est tenu de
compléter son dossier en déposant les documents cités au paragraphe premier de
l’article 4 du Décret Gouvernemental N°2018- 840 du 11 octobre 2018 via le portail
électronique des Startups. Une réponse est formulée par voie électronique dans un
délai maximum de trois (03) jours à compter de la date de complétude du dossier.
En cas du dépassement du délai mentionné au paragraphe premier de cet article
sans toutefois compléter ledit dossier, le Pré-label devient caduc. Toute personne
désirant obtenir le Label Startup a le droit d’y postuler une (01) fois tous les six (06)
mois selon les conditions et procédures précitées.
1-3-4 Les obligations qui incombent à la startup durant la validité du Label
La Startup est tenue pendant la validité du label à ce qui suit :
 La réalisation d’objectifs de croissance relatifs au nombre des ressources
humaines, au total de l’actif et au chiffre d’affaires annuel, fixés par décret
gouvernemental
 La tenue d’une comptabilité conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur, et la mise à disposition du ministère chargé de
l’économie numérique de ses états financiers, et ce, au plus tard le 31 mars
de l’année suivant celle de l’exercice concerné.
 La notification au ministère chargé de l’économie numérique de tout
changement survenu concernant les éléments cités à l’article 3 de la
présente loi, et ce, dans un délai d’un mois à compter de la date dudit
changement
En cas de manquement aux dispositions du paragraphe premier ci-dessus, le
label Startup est retiré sur la base d'un procès-verbal de constat et après
audition du représentant légal de l'entreprise ou de son mandataire consigné
dans un procès-verbal dressé à cet effet. La poursuite de la procédure de retrait
n'est pas affectée par la non-comparution du représentant légal de la startup ou
de son mandataire.
Le label est également retiré de la société qui ne répond plus aux conditions de
l’article 3 précité.
Le label Startup est retiré par décision du ministre chargé de l’économie
numérique sur avis conforme du comité technique.
Toute Startup est tenue, durant la durée de validité du Label, de réaliser
cumulativement des objectifs de croissance inhérents à l’effectif, au total bilan et
au chiffre d’affaires annuel comme suit :
Durée Effectif Chiffre d’affaires ou
total bilan
Au bout de trois (03) ans de Supérieur ou égal à Supérieur ou égal à
la date d’octroi du Label dix (10) employés trois cent (300) mille
dinars
Au bout de cinq (05) ans de Supérieur ou égal à Supérieur ou égal à un
la date d’octroi du Label trente (30) employé (01) million de dinar

Le chiffre d'affaires ou le total bilan est calculé en prenant en compte les états
financiers de la startup pour l'année écoulée et, le cas échéant, les états
financiers plus récents
Afin de s'assurer que les startups respectent les conditions et les engagements
juridiques exigés par la loi, la direction de l'économie numérique effectue
régulièrement des contrôles et élabore des rapports qu'elle soumet au comité de
labellisation
En cas de manquement à l'un des engagements mentionnés à l'article 7 de la loi
n°2018-20 susmentionnée, un avertissement est envoyé par voie électronique à
la Startup dans un délai d'un (01) mois à compter de la date d'envoi de cet
avertissement. En cas de non-conformité persistante après ce délai, un
questionnaire électronique est envoyé au contrevenant et il lui est accordé un
délai de quinze (15) jours pour répondre. Le contrevenant peut être convoqué
pour se présenter devant le comité de labélisation et être auditionné. Le
questionnaire électronique est réputé procès-verbal d’audition. Le ministre en
charge de l’économie numérique peut, sur demande dudit comité, ordonner de
dresser un constat pour vérifier le respect par les Startups des conditions
juridiques
En cas de non-réponse au questionnaire ou d’absence ou si le comité de
labélisation estime que les motifs avancés sont insuffisants ou sur la base du
constat précité, ledit comité émet un avis conforme de retrait du Label. Le
ministre en charge de l’économie numérique décide le retrait du Label et la
décision est notifiée au contrevenant par voie électronique.

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