Chapitre 2

Machine frigorifique monoétagée

(Partie 2)
2.1.2 Le condenseur

2.1.2.1 Généralités

Le condenseur à pour rôle d'évacuer à l'extérieur la chaleur absorbée par l'évaporateur et

l'équivalent calorifique du travail de compression. C'est un échangeur de chaleur qui fonctionne en
trois zones (voir figure 2.13).

Figure 2.13: Echanges thermiques dans le condenseur

- Désurchauffe de la vapeur chaude provenant du compresseur du point 1 au point 2.

- Condensation des vapeur de 2 à 3.

- Sous refroidissement du liquide de 3 à 4.

Dans le même temps, le fluide extérieur est réchauffé de I à IV.

Plus la surface d'échange sera grande et plus l'écart de température entre le fluide extérieur et celle
de condensation du frigorigène sera faible, donc en fait plus la température de condensation sera
basse, ce qui améliore les performances de la machine frigorifique.

Ce qui caractérise un bon condenseur, c'est en premier lieu, l'écart de température entre les deux
fluides : il doit se situer entre 5 à 10 °C pour les condenseur à eau, et entre 10 à 15 °C pour les
condenseurs à air.

La puissance calorifique échangée au condenseur en watt:

𝑄𝐶 = 𝑚𝐴 (ℎ1 − ℎ 4 ) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑓𝑟𝑖𝑔𝑜𝑟𝑖𝑔è𝑛𝑒

ou

𝑄𝐶 = 𝑚𝐵 (ℎ 𝐼𝑉 − ℎ 𝐼 ) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙 ′𝑎𝑖𝑟 𝑜𝑢 𝑙′𝑒𝑎𝑢

avec:

𝑚𝐴: débit masse de fluide frigorigène en kg/s

ℎ1 et ℎ 4: enthalpies massique du fluide frigorigène à l'entrée et à la sortie en J/kg

𝑚𝐵: débit masse d'air ou d'eau en kg/s

ℎ 𝐼 et ℎ 𝐼𝑉: enthalpies massique de l'air ou de l'eau à l'entrée et à la sortie en J/kg

Pour un condenseur à air, une formule approchée permet de calculer la puissance échangée en Watt:

𝑄𝐶 = 0,35 𝑉𝐵 (𝑇𝐼𝑉 − 𝑇𝐼 )

𝑉𝐵 étant le débit d'air en m3/h

𝑇𝐼 et 𝑇𝐼𝑉 : température d'entrée et de sortie de l'air en °C.

Pour les condenseur à eau, la puissance calorifique échangée en Watt est de façon plus simple.

𝑄𝐶 = 1163 𝑉𝐵 ( 𝑇𝐼𝑉 − 𝑇𝐼 )

𝑉𝐵 étant le débit d'eau en m 3/h

𝑇𝐼 et 𝑇𝐼𝑉 : température d'entrée et de sortie d'eau en °C.

2.1.2.2 Le sous refroidissement

Le sous refroidissement représente la différence entre la température du palier du condensation lue

sur le manomètre HP (soit 39 °C sur l'exemple donnée sur la figure 2.14) et la température du liquide
à la sortie du condenseur.
 Figure 2.14: Sous refroidissement normal
En fonctionnement normal, les vapeurs à 70 °C pénètrent dans le condenseur (point A). Au fur et à
mesure de leur progression, les vapeurs se désurchauffent jusqu'à 39 °C, température à laquelle
apparaît la première gouttelette de liquide.

En suite les vapeurs continuent à se condenser à 39 °C à pression constante.

Au point B, la dernière molécule de vapeur se condense à 39 °C: il y a 100 % de liquide. Celui -ci
contenue ensuite à se refroidir jusqu'au point C.

Le sous refroidissement est égal à 39 - 34 = 5 °C.

- Sous refroidissement trop élevé (> 7 °C)

Dans cette exemple (figure 2.15), la dernière molécule de vapeur se condense en B, beaucoup plus
tôt qu'en fonctionnement normal. Il y a donc beaucoup plus de liquide dans le bas du condenseur.

La température du liquide à la sortie du condenseur est égal à 27 °C. Le sous refroidissement est égal
à 39 - 27 =12 °C ce qui est anormalement élevé.

Figure 2.15: Sous refroidissement trop élevé

Un grand sous refroidissement indique qu'il ya beaucoup trop de liquide dans le condenseur.

- Sous refroidissement trop faible (< 4 °C)

Dans ce nouveau exemple (figure 2.16), on mesure 39 °C à la sortie du condenseur. Le sous

refroidissement est égal à 39 - 39 = 0 °C.

Figure 2.16: Sous refroidissement trop faible

Un faible sous refroidissement signifie qu'il y a manque de liquide dans le condenseur.

Remarques:

Le sous refroidissement expliqué dans le paragraphe précédent ne concerne que les fluides dont le
glissement est voisin de 0 °C comme le R22, le R410 A, le R134a, ou le R404A.

Etudions dans le paragraphe suivant ce qui se passe dans le condenseur à air al imenté avec un fluide
présentant un glissement de température non négligeable comme le R407C.

- Mesure du sous refroidissement avec le R407C (figure 2.17)

Avec une HP de 18 bar, la première gouttelette de liquide apparaît à 49 °C (point D). Cette valeur
représente la température de rosé à 18 bar.

Au fur et à mesure de leur progression, les vapeurs se condensent mais la température du mélange
liquide / vapeur diminue simultanément à cause du phénomène de glissement.

Au moment ou la dernière bulle de vapeur se condense (point E), le fluide est à sa température de
bulle (soit 44 °C à 18 bar).

Ensuite le liquide se sous refroidi pour atteindre 43 °C à la sortie du condenseur (point F).

Le sous refroidissement est donc égal à 44 - 43 = 1 °C, ce qui est beaucoup très faible et démontre un
manque de fluide frigorigène dans le condenseur.

Le sous refroidissement du liquide s'apprécie par rapport à la température de bulle.

 Figure 2.17: Mesure de sous refroidissement pour le R407C
2.1.2.3 Les différents types de condenseurs

a- Les condenseurs à air:

Leurs emplacement devant être bien choisis afin de permettre une évacuation contenue de la
chaleur dégagée. Le condenseur ne sera pas installé, par exemple, dans un cave non ventilé. Un
ventilateur assure le plus souvent, le brassage de l'air sur le condenseur. L'air brassé devra être le
plus propre possible. La batterie de tubes ailettés du condenseur devra subir un entretien fréquent.
Un encrassement de la surface ailettée faisant chuter le débit d'air d'une part, et diminuer le
coefficient d'échange thermique d'autre part.

- Condenseur à air à circulation naturelle (figure 2.18)

Ce type de condenseur équipant certaines armoires ménagères est constitué d’un serpentin
recouvert de treillis de fil métallique soudé ou d’une feuille de tôle ajourée formant ailette.

Δθ = température de
condensation - T° de l’air

Δθ =20 K

Figure 2.18: Condenseur à air à circulation naturelle

- Condenseur à air à circulation forcée (figure 2.19)

Lorsque la surface du condenseur est trop importante, il est indispensable d’utiliser une ventilation.
La constitution du condenseur est identique à celle de l’évaporateur, c’est un tube lisse serti d’une
multitude d’ailettes augmentant la surface d’échange. Le condenseur est ventilé par une hélice
montée en bout d’arbre pour les groupes ouverts ou par un ou plusieurs motoventilateurs sur les
groupes hermétiques.

Δθ = température de
condensation - T° de l’air

Δθ =15 K

Figure 2.19: Condenseur à air à circulation forcée

b- Les condenseurs à eau:
Technologiquement, les condenseurs à eau offrent plus de diversité que les condenseurs à air. Le
coefficient K est amélioré, le refroidissement étant assuré par un liquide et la chaleur massique de
l’eau est de : 4,18 kJ/kg°K (ou 1.16 Wh/kg, 4 fois supérieure à l’air). Grâce à ces deux qualités, la
dimension d’un condenseur à eau à puissance égale sera nettement plus petite que celle d’un
condenseur à air, K étant amélioré de 10 à 30 fois. Contrairement à l’air, l’eau n’est pas gratuite, son
débit à l’intérieur du condenseur sera limité. Le Δθ voisin de 15 K verra sa valeur changée suivant le
débit d’eau. A titre indicatif, on peut relever l’élévation de la température de l’eau à l’intérieur du
condenseur, cet échauffement est compris entre 7 et 12 K.

(7 K = débit élevé - 12 K = débit faible).

- Condenseur à double tube et contre-courant (figure 2.20)

Pour permettre un bon échange, deux tubes concentriques sont parcourus, l’un par l’eau, l’autre par
le réfrigérant. L’échange thermique est amélioré par la circulation des deux fluides à contre-courant.

Le réfrigérant passe en périphérie profitant du refroidissement de l’eau à l’intérieur et de l’air à

l’extérieur.
 Figure 20: Condenseur à eau à double tube et contre courant

- Condenseur à immersion (figure 2.21)

Constitué d’une bouteille faisant également office de réservoir de liquide.

Figure 2.21: Condenseur à immersion

- Condenseur mixte (figure 2.22)

Il est également appelé condenseur atmosphérique, dans ce condenseur le refroidissement est

assuré par l'air mais en passant par l'intermédiaire de l'eau qui évacue la chaleur cédée par le fréon.

Figure 2.22: Condenseur à ruissellement répété et ventilation forcée