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1.

_ Je pense que je vais m’exténuer si je continue, dit Dallas en laissant tomber le pinceau dans le
sceau.
_ Tu crois qu’il trouvera cette maison à son goût ? , demande Eleanor.
_ Je pense que oui. Je ne l’ai pas encore rencontré. Parait-il qu’il emménagera dans cette ville. 0
_ Bon, espérons qu’il la trouve superbe parce que moi je n’aurai pas à travailler pour rien, lança
Eleanor d’un ton sec.
_ Bien sûr qu’il va l’aimer. Je la trouve superbe, la déco, le mur marbré, le bureau qui est d’ailleurs
super. Nous avions fait du bon boulot donc arrête de t’inquiéter.
_ Qu’est-ce qu’il fait chaud ici, s’écrie Eleanor en essuyant son front du revêt de la main.
_ On ira se rafraîchir un peu, lança Dallas.
_ Oui bonne idée, s’écrie Eleanor toute joyeuse.
_ C’est moi qui invite. Laisse-moi le temps d’aller prendre mon sac et je te rejoins.
Au bout de trente minutes, Eleanor et Dallas arrivaient enfin dans leur bar habituel. Elles
prirent une table disponible et font leur commande.
_ Dis Dallas, tu n’as pas remarqué que l’ancien Barman a été remplacé.
_ Oui j’ai remarqué, répondit-elle.
_ Je trouve le nouveau très séduisant. C’est mon genre de mec, oh mon Dieu ! Qu’est-ce qu’il est
canon !
Eleanor a toujours eu un faible pour les mecs qui font de la muscu. Elle n’arrêtait pas de
le dévisager et de lui faire des yeux doux. Celui-ci s’approcha avec leurs commandes et un
sourire se dessinait sur ses lèvres lorsqu’il surprit Eleanor le dévisageant de la tête aux pieds. Il
se retira sans même prendre la peine de causer avec elle.
_ Non mais arrête veux-tu ? tu finiras pas le laisser tomber comme tous les autres.
Le visage d’Eleanor se raidit. Elle a fait beaucoup de peine à ses ex en les plantant à l’autel.
Elle ne s’est jamais sentie prête pour former un foyer avec ses conjoints.
_ Kurt était le genre de mec qui n’a d’attention que sur son travail. Jamais il n’a le temps
pour moi. Son boulot passe avant tout et ça me rendait folle. Le jour où il m’a demandée en
mariage devant plus de mille personnes, j’étais surprise; jamais je n’ai imaginé qu’il puisse me
demander en mariage un jour. Ce fut à l’autel que j’ai réalisé que je faisais une erreur en

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voulant l’épouser. Tu imagines moi avec un mari qui passe tout son temps au travail, qui ne
cherchera même pas à passer plus de temps avec moi. J’allais vivre un enfer avec lui. J’ai bien
fait de le laisser tomber. Crois-moi, finit-elle par dire en prenant son verre.

_ Et Teddy ? Pourquoi l’as-tu également laissé tomber ?


_ A vrai dire, je ne sais vraiment pas, dit-elle en soupirant. C’est le genre de mec que toutes les
filles rêveraient d’avoir comme époux. Beau, attentionné et très responsable pour ne pas dire
parfait. Aucun mec n’est parfait d’ailleurs même s’il a toutes ces qualités. Je me suis enfuie de
l’autel sans lui donner d’explication. La semaine qui suivait, je lui ai rendu sa bague parce
qu’il tenait vraiment à ça. C’était un bijou familial, je n’allais pas la garder quand même.
J’avoue que j’avais un peu peur de le revoir mais il s’est bien comporté avec moi. Il ne m’a
pas demandé d’explication et il m’a dit qu’il comprenait que je n’étais pas prête.
_ A sa place je t’aurais hurlé dessus, dit Dallas avec un air sérieux. Le problème c’est toi Eleanor.
Tu as peur de t’engager et tu te dis que tu ne serais pas à la hauteur. Si tu continues comme ça, tu
finiras vielle fille.
_ Bon ça va, dit Eleanor avec un ton sérieux. Assez parler de mes relations ratées. Pourquoi je ne
te vois jamais causer avec des mecs ?
_ Non mais qu’est-ce que tu racontes ? Bien sûr que je cause avec les mecs.
_ Tu sais très bien de quoi je parle. Tu as toujours rejeté les invitations de tous les mecs et je n’ai
jamais compris pourquoi.
_ Je ne fais plus confiance aux hommes, dit-elle en jetant un coup d’œil à sa montre.
_ Et c’est moi qui finirait vieille fille ? On ne la fait pas avec moi. Tu cherches un prétexte pour
éviter la conversation, hein ! Tu n’arrêtes pas de regarder ta montre.
_ Non, jusque je n’ai pas du tout envie d’en parler.
Elle se leva et déposa l’addition sur la table et s’avança vers la sortie. Eleanor lui emboîta
les pas.
_ Tu as cette sale habitude de fuir les conversations sérieuses, dit Eleanor une fois qu’elles étaient
au dehors.
_ N’oublie pas; Demain le propriétaire de la maison passera pour une visite. Donc sois à l’heure.
Elle arrêta le premier taxi et prit la fuite… Elle se sentit soulagée de ne pas avoir à lui
donner des explications. Elle avait enfoui son passé et le raconter ouvrirait des plaies qui s’étaient
cicatrisées avec le temps.
_ C’est ici, déclara-t-elle au chauffeur.
Elle le paya … A peine avait-elle franchi le seuil de sa maison qu’une main forte l’attrapa par le
bras. Elle poussa un cri et laissa tomber les clés.
_ Détends-toi, c’est moi.

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Elle reconnut cette voix et se calma. Elle avait cru à un moment que c’était un voleur qui voulait
lui piquer son sac ou un agresseur qui voulait lui faire la peau. Omer la regardait retrouver ses
esprits après cette peur bleue qu’elle avait eue.
_ Nom de Dieu ! Tu m’as fiché la trouille, dit-elle en posant sa main sur sa poitrine.
_ Tu allais trébucher. Heureusement que j’étais venu à temps sinon tu aurais certainement
fini aux urgences, dit-il en montrant du regard la pierre qui était sur l’une des marches de
l’escalier.
_ Qu’est-ce que tu fais ici ?
_ Un simple merci serait le bienvenu.
Elle leva les yeux au ciel avant de prononcer un bref merci.
_ Voilà, bon tu n’as pas répondu à mon invitation.
Son air amusé quelques secondes auparavant se changea en un air sérieux…
_ J’étais très occupée, dit-elle sèchement.

_ Tu aurais pu m’appeler et me le dire. J’avais espéré une réponse de toi.


_ Je suis vraiment désolée Omer. Comme je viens de te le dire j’étais occupée.
_ Et maintenant ?
Dallas prit quelques minutes avant de répondre. Elle cherchait quoi inventer pour ne pas être
obligée d’aller à ce rendez-vous. Omer attendait sa réponse espérant qu’elle soit positive. _
J’aurais aimé t’accompagner mais malheureusement Eleanor passe ce soir et je n’ai aucune
envie de lui faire un faux bond.

_ Ok, la prochaine fois alors, dit-il tout déçu.


Elle aurait aimé lui dire qu’il n’y aurait pas de prochaine fois mais elle se retint de peur de
le blesser encore plus. Omer est un collègue du Bureau, très sympa et social en plus. Ce n’est
pas que Dallas ne le trouve pas séduisant mais elle a fait une croix sur les hommes et refuser
leurs invitations était devenue une habitude pour elle. Il lui fit une brève salutation et rejoignit
sa décapotable. Dallas entra dans son humble demeure toute exténuée. Elle jeta son sac sur le
divan et entreprit de préparer du café. Munie de sa tasse de café, elle regarda du coin de l’œil
l’horloge qui sonnait huit heures du soir. Après avoir terminé sa tasse de café elle rejoignit
son coin préféré: La douche ! Elle coula un bain chaud et d’un geste rapide ouvrit l’éclair de
la fermeture laissant tomber sur le sol sa petite robe. Elle rejoint ensuite l’eau tiède et éprouva
une énorme satisfaction. Elle pourrait y passer des heures et des heures. Tellement c’était
agréable pour elle.

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Très tôt le matin, Dallas se rend chez le Garagiste pour reprendre sa bagnole. Elle devrait se rendre
une heure plutôt dans la maison qu’elle a rénové avec Eleanor puisque le propriétaire passerait
pour une visite. Dallas n’a aucune idée de qui ça pouvait être. D’habitude elle s’entretient avec
toutes les personnes qui souhaitent acheter une maison et la faire rénover.
Mais pour ce propriétaire inconnu elle avait juste eu son choix de toutes les maisons qu’elle lui
avait présenté par l’agence immobilière. Même pas son nom n’a été mentionné. Une fois
arrivée, elle s’assure que tout était parfait. Elle mentionnait dans un bloc-notes tout le budget
de la rénovation. La porte s’ouvrit soudainement, Dallas qui était occupée à mettre les cadres
photo sur le mur ne s’aperçoit de l’entrée de cet inconnu.
_ Bonjour.
Dallas laissa tomber par terre l’une des cadres photo qu’elle tenait. Ce n’est pas possible, elle
reconnut cette voix qui lui était familière. Son cœur battait la chamade. Des frissons
parcouraient tout son corps tant bien qu’elle n’osait pas se retourner. Si elle ne se trompait pas
et que c’était bien lui elle donnerait n’importe quoi pour disparaitre. Eleanor franchit le seuil de
la porte et porta son attention sur l’homme qui n’arrêtait pas de regarder Dallas qui d’ailleurs
cherchait tout moyen pour cacher son intrigue. Elle lui faisait toujours dos…
_ C’est donc vous le nouveau propriétaire de cette maison ? Demanda Eleanor.
Il quitta Dallas des yeux pour porter son attention à la jeune Brune…
_ Oui, c’est bien moi, répondit-il en donnant la main à Eleanor en guise de salutation.
Celle-ci la prit et n’arrêtait pas de le dévisager…
_ Désolée pour mon retard, dit-elle avec un air désolé. Je devrais venir plus tôt mais il y avait
du trafic dans la rue, s’empressa-t-elle d’ajouter.
_ Ne vous excusez pas mademoiselle, je viens à peine d’arriver, répondit-il en adressant un sourire
à la jeune Brune.
Dallas qui était toujours contre le mur écoutait leur conversation… L’homme portait toujours
son attention à la jeune Blonde qui n’avait pas songé depuis quelques minutes à lui adresser la
parole. Il trouva son comportement étrange et se demanda si elle avait perdu sa faculté de
parler ou d’entendre.
_ Mon amie et moi avions beaucoup travaillé sur cette maison, lança Eleanor. Comme vous
pouvez le constater les travaux sont terminés et il ne nous reste plus qu’à vous la faire visiter. Vous
en jugerez par vous-même.
_ D’accord, je vous suis, dit-il d’un ton sec.
_ Dallas tu peux venir un moment ? Ordonna-t-elle
Elle se sentit piégée. Elle en voulait terriblement à Eleanor. Mais c’était absurde.
Comment aurait-elle pu deviner qu’elle essayerait de se cacher de cet homme. Elle se retourna
et ses yeux croisaient ceux de Shawn. Le visage de celui-ci se raidit. Il finit par comprendre
pourquoi elle n’avait pas songé à lui adresser la parole. Elle l’avait reconnu par sa voix. Quand
à Dallas, elle avait le visage froid, des yeux pleins de colère et le sang qui se chauffait.
Comment a-t-il pu refaire surface ? Elle qui avait fini par se construire une nouvelle existence

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et qui avait enterré son passé affreux. Il eut un moment de silence et on pouvait remarquer
l’embarras qui les animait tous les deux.
_ Bonjour, dit-il en tendant la main à Dallas.
Celle-ci portait son regard sur cette main qui auparavant l’avait caressé, oui parcourir tout son
corps et qui lui faisait bruler d’amour. Cette main qui tenait la sienne, Cette main qui avait
laissé des traces de ses doigts sur sa peau, cette main qu’elle déteste à présent. Elle le serra et
senti une décharge électrique qui parcouru tout son corps. Elle eut des frissons et la relâcha si
brusquement. Il n’avait pas du tout changé. Il est resté le même homme et le pire dans tout ça
elle le trouvait plus séduisant. Eleanor reprit la parole en demandant à Shawn de la suivre.
Elle ne pouvait pas rester une minute de plus ici. Elle prit son sac et se dirigeait vers la sortie.
_ Ou vas-tu Dallas ? demandait Eleanor qui ne comprenait pas pourquoi elle s’apprêtait à
partir sans lui faire visiter la maison.
_ Je ne me sens pas du tout bien, dit-elle d’une voix troublée. Tu peux te débrouiller sans
moi. Désolée de te laisser toute seule.
_ D’accord, repose-toi bien. Je passerai chez toi dès que j’aurai terminé.
Elle hocha la tête et disparut aussi vite qu’elle le pouvait. Shawn la suivait du regard … Elle
cherchait désespérément la clé de sa bagnole dans son sac. Elle avait les mains qui tremblaient.
Une fois la clé trouvée, elle démarra sa voiture et quitta les lieux.
Shawn emboîtait les pas de la jeune brune. Celle-ci le conduisit dans le bureau qui donnait
sur la piscine. Il ne faisait pas attention aux explications de celle-ci. Ses pensées étaient rivées
sur Dallas. Elle avait tellement Changé. Elle n’était plus la jeune fille qui attachait ses cheveux
en un chignon et qui travaillait comme caissière. Cette jeune fille était devenue une femme
mature à présent. Il se remémore des souvenirs qui dataient de dix ans. Un souvenir qu’il
n’avait jamais pu oublier et qui avait changé l’amour qu’il avait pour elle en haine. Jamais il
n’avait pu lui pardonner sa trahison.

C’était un soir où il revenait de son boulot tout excité. Il avait l’intention de demander
Dallas en mariage ce soir. Sans lâcher la rue des yeux, il regardait la boîte rouge qu’il avait posée sur le
siège à côté de lui. Pendant qu’il conduisait il vit Dallas du coin de la vitre causer avec un homme qui la
prenait par la taille. Shawn s’avançait encore plus près d’eux pour être convaincue que c’était sa Dallas avec
cet homme. Celui-ci l’embrassait et elle autre recevait son baiser avec plus de désir. Shawn était dépassé par
ce qu’il venait de voir. Jamais il n’aurait cru Dallas capable de le trahir de cette façon. Il avait tout fait pour
elle et voilà comment elle la remerciait… En le trompant et sans aucune honte. Il s’était fait avoir. Elle restait
uniquement avec lui pour son argent et lui comme un parfait imbécile avait cru en elle et lui avait même
acheté une bague. Très en colère, il redémarra sa voiture et rentra chez lui.
Dallas rentrait et vit l’appartement de Shawn dans un piteux état. Tout n’était plus en ordre. Elle
pouvait voir sur le sol des verres brisés, des chaises qui étaient renversées par terre.
Shawn était assise au milieu de tous ces bazars se noyant dans l’alcool. Dallas accourt vers lui l’obligeant
à arrêter de boire.
_ Ne me touche pas, sale hypocrite, criait-il en enlevant la main de Dallas de son épaule de manière
violente.

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Dallas ne comprenant pas son attitude s’accroupit près de lui pour lui demander ce qui
n’allait pas. Il poussa Dallas d’une main très forte et celle-ci s’écroula pas terre. Jamais elle ne
l’avait vu dans un tel état. Elle éprouva de la peur. Ses yeux étaient remplis de colère. Il se leva
et disparut laissant Dallas seule. Il revient quelques minutes plus tard avec toutes les affaires
de Dallas qu’il jeta à la porte. Elle le regardait faire et ne peut dire un mot. Il l’a tira ensuite
par le bras. Elle poussa un cri de douleur tellement il la faisait mal. Il la poussa vers la sortie.
Dallas ne reconnaissait plus l’homme avec qui elle avait partagé sept ans de vie. Elle voulut le
supplier de lui dire ce qu’elle avait fait mais aucun son ne pouvait sortir de sa bouche. Juste les
larmes qui s’échappaient de ses yeux.
_ Epargne moi tes larmes. Je ne veux plus jamais te revoir. Tu es désormais morte pour
moi et si jamais tu essayes de me recontacter ou de m’approcher, je veillerai à ce que ta vie
soit un calvaire.
Il referma la porte sans lui donner d’explication.

_ Monsieur ? Vous m’écoutez. ?


La voix d’Eleanor le fit sortir de ses pensées. Elle le trouvait étrange depuis le départ de Dallas.
_ Désolé, vous disiez ?
Elle le regarda étrangement avant de reprendre la parole.
_ Je demandais comment trouvé vous la maison.
_ Parfait, dit-il en balayant d’un rapide regard la pièce. Elle est à mon gout et je me sens
déjà chez moi. Cette fille Dallas, c’est elle qui s’est chargée de la déco ?
_ Oui, elle fait du bon travail n’est-ce pas ? C’est elle qui a choisi tous les meubles.
_ Elle a de bon gout. Et dites-moi, depuis quand fait-elle ce boulot ?
Eleanor trouve qu’il s’intéresse beaucoup à Dallas. Un sourire se dessinait sur ses lèvres. Pour elle
c’est qu’il a craqué sur Dallas et cherche à savoir plus sur elle.
_ Depuis cinq ans. Elle ne travaille pas uniquement dans l’agence immobilière. Elle
organise des mariages, elle participe également à une association qui dénonce la violence faite aux
femmes. Laissez-moi vous dire qu’elle est toujours célibataire.
_ Ah je vois, dit-il en passant sa main derrière sa nuque. Et vous vous connaissez depuis quand
?
_ Depuis deux ans. On s’est rencontré grâce à notre travaille et avec le temps on est devenu
de bons amies, répondit-elle en souriant à pleine dent.
_ D’accord. Bon je vous dois combien ?
_ C’est Dallas qui s’occupe du budget. On va faire ceci, je vous donne son numéro et vous
l’appellerai directement.
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_ D’accord, ça me va.

3.

Dallas n’avait pas éprouvé de la souffrance depuis au moins trois ans et le revoir a été un coup
de tonnerre pour elle. Jamais elle n’aurait cru le revoir un jour. Le pire dans tout ça il s’installe
définitivement ici. Que pourrait-elle faire maintenant. Elle pourra le recroiser n’importe où,
tellement la ville est petite. Elle était effondrée et les deux bouteilles de whisky qu’elle a vidé
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n’ont absolument pas apaisé sa souffrance. Le passé qu’elle s’est donné du mal à oublier
resurgit. Les plaies qui se sont cicatrisées avec le temps se sont rouvertes en un espace de
temps. Eleanor surgit dans une pièce totalement sombre ou la lumière de la terrasse éclair
légèrement la pièce. Elle n’arrêtait pas de crier le prénom de Dallas mais celle-ci ne répondait
pas.
_ Je viens d’arriver. Tu as laissé le portail ouvert. Tu n’as pas peur d’être cambriolé. ? Criait
Eleanor depuis le Salon.
Dallas ne répondait pas. Eleanor déposa son sac sur une table et avec une lampe torche elle
avançait.
_ Dallas ? Je suis venue voir comment tu allais ? Ou es-tu ?

Elle ne répondait toujours pas. Eleanor imaginait soudainement le pire. Peut-être qui lui est
arrivé un truc. Elle parcourrait toutes les pièces sans arrêter de crier son prénom. Une peur
l’envahissait. Elle montait les escaliers et lorsqu’elle ouvrit la porte de la chambre de Dallas,
celle-ci n’était pas là. Elle descendit les escaliers et se dirigeait vers la piscine. Elle l’a vit
coucher sur le bord de la piscine, telle une morte. Eleanor accourut vers elle. Elle la redressa et
essayait de la tirer par les pieds pour l’éloigner de la piscine. Elle avait perdu connaissance.
Eleanor essayait de la faire revenir en la secouant mais celle-ci ne réagissait pas. Elle vit une
photo d’un bébé entre ses doigts. Sans perdre du temps, elle courut prendre son téléphone
portable pour appeler les secours…

_ Comment tu te sens ? demandait Eleanor lorsque Dallas ouvrit enfin les yeux.
Elle est restée toute la nuit à la surveiller. Elle s’inquiétait pour elle. Dallas scrutait la pièce
avant de poser son regard sur Eleanor. Elle se redressait du lit et porta la main sur sa tête. Elle
avait un mal de tête atroce. Elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait dans cette chambre
d’hôpital.
_ Tu as failli te tuer. Mais pourquoi ? Demandait Eleanor d’un ton sévère.
Dallas ne répondait pas. Elle se souvenait d’hier soir et une larme perlait sur sa joue. Le visage
d’Eleanor se raidit lorsqu’elle se mit à pleurer. Elle ne comprenait pas ce qui lui mettait dans
cet état. Pourtant elle n’avait rien dit de mal. Elle l’a pris dans ses bras la demandant de se
calmer.
_ Qu’est-ce tu as ma chérie ? demande Eleanor d’une voix très douce tout en caressant les
cheveux de Dallas.
Dallas se retira des bras de son amie … Eleanor éprouvait de la peine pour elle. Jamais elle ne
l’avait vu dans cet état.
_ Tu peux tout me raconter, tu sais, dit-elle toujours avec une voix très calme et douce pour
la rassurer. Je suis ton amie. Tu peux tout me dire, finit-elle par rajouter.
_ Il est revenu ? dit Dallas avec une voix troublée.
_ Qui ?

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Elle prit une longue inspiration avant de répondre.
_ Mon ex, lâche-t-elle.
Eleanor resta médusée. C’est donc à cause de son ex, elle a tenté de suicider. Elle trouva ca
stupide. Qui n’a jamais revue son ex. Franchement elle ne la comprenait pas mais il doit avoir une
autre raison qui lui a poussé à le faire pensa-t-elle.
_ Shawn et moi sortaient ensemble depuis sept ans. On avait fini même par emménager
ensemble. On était vraiment amoureux et nos parents approuvaient notre relation. Ce fut un
soir ou je rentrais du travail. J’avais vu l’appartement de Shawn en mauvais était comme si un
ouragan avait passé dessus. Shawn avait bu et il était hors de contrôle. Lorsque je me suis
approchée de lui, il m’a repoussé. Je ne comprenais pas son comportement… Ses yeux étaient
remplis de colère. J’avais l’impression qu’il m’en voulait. Il n’a pas hésité à me mettre dehors
avec toutes mes affaires sans me donner d’explication. Il m’a carrément jeté sur la figure qu’il
ne voulait plus me revoir et que je ferais mieux de ne pas m’approcher de lui sinon il allait me
faire vivre un enfer. Je suis donc retourné chez ma mère. J’avais le cœur brisé, tous mes rêves
s’étaient envolés. Ma mère avait pété un câble. Elle voulait à tout prix le voir pour lui
demander des explications mais je l’ai empêché. J’ai pleuré chaque jour et j’avais l’espoir qu’il
vienne présenter ses excuses. Il n’est jamais revenu. Les mois qui suivaient, je me suis rendue
compte que j’attendais un enfant. Cette nouvelle m’avait redonné le sourire.
Eleanor se rappelait de la photo qu’elle avait vue entre les doigts de Dallas… _ Ma mère
me disait qu’il fallait le mettre au courant. Même si je n’avais plus envie de le revoir il fallait
que je le fasse. Alors je me suis rendue chez lui mais malheureusement il n’était plus là. Il
avait déménagé. J’ai essayé de l’appeler mais il avait changé son numéro de portable. Il avait
disparu, plus aucune trace de lui… J’ai donc vécu ma grossesse toute seule. Pas exactement
toute seule. Ma mère s’est occupée de moi et était toujours présente.
Elle s’arrêta un moment…
_ Et qu’est-ce qui s’est passé ? Ton enfant. S’enquit Eleanor de demander.
Dallas ne put s’empêcher de pleurer. Eleanor lui tendit un mouchoir qu’elle prit pour essuyer ses
larmes.
_ Ma grossesse se passait très bien. Je voyais régulièrement le docteur qui m’assurait que
mon bébé était en bonne santé. Il y avait des complications le jour de mon accouchement.
J’avais tellement souffert. Tout le monde pensait que j’allais mourir. Je m’en fichais pas mal de
ce qui pouvait m’arriver. Que mon enfant naisse en bonne santé était tout ce qui me
préoccupait. Mais malheureusement j’avais accouché un mort-né. Cet enfant était tout ce qui
me restait. Non seulement j’ai perdu Shawn mais également j’avais perdu mon bébé. Je me suis
remise difficilement et depuis ce temps, l’amour que j’avais pour Shawn s’est transformé en
haine.
_ Jamais, je n’aurais imaginé que tu as vécu tout ça. Je ne sais pas quoi te dire, dit Eleanor
d’un air triste.
_ Tout mon passé à refaire surface lorsque je l’ai vu dans la maison... Oui le propriétaire
de la maison n’est rien d’autre que lui.
_ Quoi ? cria Eleanor, portant sa main à la bouche. Qu’est-ce que j’ai fait ? dit-elle en murmurant.

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_ Qu’est-ce que tu dis ?
_ Au fait il avait demandé le budget de la maison. Je lui ai dit que c’était toi qui était chargé
de ca alors je lui ai donné ton numéro de téléphone pour qu’il t’appelle directement.
Dallas se tient la tête entre ses mains. Quelle poisse !
_ Je suis désolée. Comment aurais-je pu deviner qu’il était ton ex. ? dit-elle pour faire comprendre
à son amie qu’elle n’aurait pas pu faire autrement.
_ Ne t’excuse pas Eleanor. C’est vrai, comment aurais tu deviner ?
_ Je comprends maintenant pourquoi il me posait tant de question sur toi ? s’écrie-t-elle
Elle lui raconta la conversation qu’elle avait eue avec lui…
_ C’est normal. Puisqu’on ne s’est plus revu depuis des années. Il tenait à savoir ce que je
suis devenue à présent. Son réapparition me parait cependant comme un mauvais rêve,
_ Ne t’inquiète pas. Ignore-le tout simplement et fais comme si n’était jamais réapparu. Maintenant
repose toi, tu as l’air toute fatiguée.

Dallas s’apprêtait à quitter l’hôpital. Elle a eu l’autorisation de sortie du docteur qui s’occupait
d’elle. Eleanor venait d’arriver.
_ Alors, tu as bien dormi ?, demande son amie
Elle hocha la tête et lui a adressait un sourire. Elle avait hâte de quitter cet endroit. Elle n’a
jamais aimé les hôpitaux. Sa mère voulait qu’elle devienne médecin mais le dégout qu’elle a pour
les hôpitaux à faire refouler à sa mère cette idée
_ On y va ?
_ Oui allons-y. Je ne resterai pas une minute de plus ici.
_ Tu as bonne mine aujourd’hui. Je suis contente que tu ailles mieux.
_ Merci pour tout.

Eleanor lui adressa un sourire et bras dessus dessous quittaient l’hôpital…


Dallas promena le regard sur l’intérieur de sa maison. Tout était en désordre et elle poussa un
soupir. Elle allait faire le ménage et cela prendra toute la journée. Elle prit les bouteilles de
Whisky qui trainaient par terre et les mets dans un sac poubelle. Les coussins du canapé
n’étaient pas en place. Tout était poussière, on croyait qu’elle a quitté sa maison depuis
plusieurs mois alors qu’elle s’est absentée pendant une semaine. Elle monta les escaliers pour
prendre de quoi faire le ménage. De retour dans le salon, elle passa l’aspirateur et dépoussière
les tapis. Elle nettoyait les vitres qui séparaient le salon de la terrasse. Ensuite elle s’occupa de
la cuisine et de son bureau.

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2.

Assise sur ses talons elle balaya du regard l’intérieur de sa maison. Elle éprouve une
satisfaction en voyant que tout était redevenu comme avant. Elle se dirigeait ensuite dans la
cuisine pour se faire du café. Après ça, elle alla s’installé sur la terrasse avec son café. Elle
retrouva la photo de son enfant sur la table. Elle déposa son café et prit la photo qu’elle scrutait.
Celui-ci était recouvert d’une couverture qu’elle avait elle-même soigneusement tricoté
pendant sa grossesse. Son cœur s’alourdit. Elle donnerait n’importe quoi pour que son enfant
soit en vie. Son téléphone sonna depuis le salon. Elle se précipite pour prendre l’appel. Pendant
un moment elle s’arrêta redoutant que l’appel soit de Shawn. Le téléphone n’arrêtait pas de
sonner. Doit-elle prendre l’appel ? Elle regarda le téléphone qui vibrait sur la table.
Elle le prit et un numéro inconnu s’affichait sur l’écran. Ça doit être lui, pensa-t-elle. Son sang se
chauffa. Après maintes réflexions elle décrocha l’appel.
_ Allo ? dit-elle d’une voix tremblante.
_ Allo ? répondit l’interlocuteur.
Dallas eut une boule dans la gorge. Elle reconnut sa voix. C’était bien lui. Elle pouvait
reconnaitre la reconnaitre par millier d’autres. Cette voix qu’elle n’a jamais pu oublier d’ailleurs.
_ Bonsoir Dallas…
Le fait qu’il prononce son nom lui donnait encore plus de frisson. Pourquoi a-t-elle peur de lui
? Elle devrait plutôt lui répondre avec fermeté sans lui donner l’impression qu’il lui donne des
convulsions.
_ Oui bonsoir. Que puis-je pour vous ? dit-elle d’un ton sec.
Shawn resta stupéfaite par la façon dont elle lui parle. Pourquoi fait-elle mine de ne pas le
connaitre, comme si ils n’avaient jamais échangé un moment d’intimité. Mais qu’est-ce qu’il
croyait ? Qu’elle allait se mettre à lui dire ‘’ tu m’as tellement manqué ‘’ , ‘’ Je suis contente de
te revoir’’ après ce qu’il lui a fait. Mais il ne regrettait rien. Elle veut jouer avec lui alors il fera
de même.
_ J’aimerais qu’on discute sur le budget de la maison. Alors dites-moi quand vous êtes
libre pour qu’on se voir.
Non mais quel culot ! pensait Dallas. Il ose lui demander qu’ils se voient après tout ce qui
s’est passé.

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_ Ne nous dérangeons pas Mrs Lodge. Je vous ferai parvenir toutes les dépenses faites
sur la rénovation de votre maison par ma collègue. Sur ce, passez une bonne soirée, dit-elle
avant de raccrocher. Elle passa les mains sur son visage et fut soulager de l’avoir mise à sa
place. Elle s’isola dans sa chambre pour mettre un peu d’ordre dans ses pensées. Tout ce
qu’elle avait enduré lui revient subitement. Elle serra les poings et jurait que plus personne lui
ferait du mal même pas Shawn Lodge.

D’un simple regard, Dallas se contempla dans la glace avant de s’en aller pour le bureau.
La nuit d’hier a été bien longue. Aujourd’hui elle allait oublier tous ses problèmes, y compris
Shawn. Elle fera de cette journée une journée parfaite. Une fois arrivé, elle salua tous ses
collègues avant de prendre l’ascenseur. Sa patronne l’alerta lorsqu’elle passa devant son
bureau. Elle se retourna pour aller la voir.
_ Bonjour Dallas.
_ Bonjour madame Cooper. Désolé pour mon absence, s’enquit-elle d’ajouter.
_ Ne vous en faites pas. Eleanor m’a prévenu que vous n’allez pas du tout bien.
Alors est-ce que ça va ? Je pourrai vous donner quelques jours de repos si vous voulez bien.
_ Oh non. Ce n’est pas la peine. Je me sens parfaitement bien. Je pourrai reprendre mon
travail.
_ Comme vous voulez Dallas. Vous venez à peine de manquer Mrs Lodge…
Son visage se crispa…
_ Il tenait personnellement à vous féliciter pour le bon travail que vous aviez fait. Il
était très déçu de ne pas avoir pu vous voir. Si vous étiez venue plutôt, vous auriez pu le
rencontré.
Elle remercia le trafic. Heureusement pour elle, elle l’avait manqué. Revoir sa
face aurait gâché toute sa journée.
_ Quel dommage ! J’aurais voulu le rencontrer également, mentit-elle.
_ Bon, c’était tout ce que je voulais vous dire. Vous pouvez disposer.
Dallas quitta son bureau pour rejoindre le sien. Sur son chemin, elle croisa Omer.
_ Bonjour Dallas. Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir pu me libérer pour te
rendre visite à l’hôpital. J’étais en voyage d’affaire et c’est hier soir que je suis rentré. Pour me
faire pardonner je t’ai acheté une boite de chocolat, dit-il en lui tendant une boite en forme de
cœur.
_ Merci, dit-elle en prenant la boite. Tu n’aurais pas dû.
_ Ça me fait plaisir de te l’offrir. J’ai cru comprendre que ce sont tes préférés, dit-il avec un
large sourire.
Les yeux de Dallas s’illuminaient lorsqu’elle vie les Ferrero rochers. Ses chocolats préférés.
Elle le remercia une fois de plus. Omer la suivi dans son bureau.

13
_ Ah ! Je voulais également te dire qu’une personne voudrait vendre une maison des
années cinquante situé dans la ville de Monterrey. Je t’ai envoyé les photos dans ton e-mail. On
voulait d’abord ton avis avant qu’on l’acheté.
Dallas regardait les photos de la maison. Elle prit un moment pour examiner chaque
pièce de cette maison. Elle leva le nez de son écran pour fixer Omer.

_ Alors ? demande-t-il

_ Elle n’est pas mal. J’aime cette maison. Le fait qu’elle soit ancienne me plait bien. J’ai
hâte de commencer les travaux.
_ D’accord, il veut la vendre pour six cent mille dollars.
Dallas fronça les sourcils. Elle fut sidérée. Cette maison n’a rien avoir avec les autres maisons qui
coutent ce prix.
_ Dis-lui que tu la prendras à trois cent cinquante milles dollars. Si le prix ne lui convient
pas alors tu laisses tomber.
_ Très bien, dit-il en se retirant.

***

_ Tu penses qu’il ressayera de te revoir à nouveau ? demandait Eleanor


_ Je sais plus. Vivement qu’il abandonne l’idée de s’installer ici.
Le barman s’approche d’elles pour prendre leurs commandes.
_Un cognac s’il vous plait, lâcha Dallas.
_ Pour moi ce sera une bière, dit Eleanor
Elle resta captivée par la silhouette de ce Barman. Elle n’arrêtait pas de le suivre du regard.
_ Je suis désolée de t’apprendre qu’il a déjà une petite amie, raille dallas.
Eleanor fut dépitée d’un seul coup. Elle qui pensait qu’elle pouvait avoir une chance de sortir avec
ce beau mec. Son visage se raidit.
_ Et toi, comment tu sais ça ?
_ J’ai mes ressources, dit-elle d’un ton moqueur.
Le barman amène leur commande…
_ Merci.
_ Je te propose une idée Dallas. Ça pourrait t’aider. Voilà ! Je propose que tu te venges de
lui. Que tu lui rendes la monnaie de sa pièce.

14
_ Qui va se venger de qui ? Intervint une voix familière.
Omer ! Celui-ci tira une chaise et s’asseoir près de Dallas. Celle-ci resta perplexe.
_ Tu étais là depuis quand, s’enquit de demander Eleanor.
_ Je viens à peine d’arriver, répondit-il.
_ Tu nous suivais c’est ça. ?
_ Mais non, rétorque Omer, j’ai l’habitude de venir dans cet endroit. Alors vous parlez de
vengeance.
Un silence se fit entendre. Dallas but son verre et Eleanor balaya du regard le bar. Omer qui avait
compris qu’elles ne voulaient rien dire changea de sujet.

_ J’ai un ami qui recevra le prix du meilleur designer de l’année. C’est un grand styliste très
reconnu. Tout le monde sera accompagné de sa petite amie. Moi je serai seul. Bonjour la
solitude, dit-il avec un air triste.
_ Ça tombe bien, s’écriait Eleanor. Dallas n’a rien prévu ce soir. Elle pourrait
t’accompagner à cette soirée. Hein ! N’est-ce pas ? finit-elle pas ajouter en posant son regard
sur Dallas.
Celle-ci la foudroie du regard. Franchement, elle n’avait aucune envie d’aller à cette soirée
encore moins avec un mec. Elle se senti piégée et croisa le regard implorant de Omer.
Incapable de supporter plus longtemps sa supplication elle accepta. Un sourire se dessinait sur
les lèvres d’Omer. Depuis qu’il invitait Dallas à sortir avec lui, celle-ci n’avait jamais accepté.
Il remercia Eleanor…
_ Tu me le paieras, murmure Dallas à l’égard d’Eleanor.
Elle paya l’addition et demandait à partir laissant Omer et son amie…
_ Je passerai te prendre à 19 heures, dit Omer avant qu’elle ne quitte le bar.

Dallas retoucha son maquillage. Munie d’une robe qui faisait apparaitre son dos nu et qui
mettait en valeur ses rondeurs, elle se regardait dans la glace et se félicite de l’image qu’elle
reflétait. Ça fait dix ans qu’elle n’a plus assisté à une soirée. Elle mit des boucles d’oreilles qui
allaient avec la couleur de sa robe. Quelqu’un sonna à la porte. Ça doit être Omer pensa-telle.
Elle saisit son sac à main et descendit pour le rejoindre. Il resta bouche bée quand il la vit.
Cette robe lui allait divinement bien. Il ne cessa de la dévorer du regard. Il déposa un baiser
tendre sur le revêt de sa main.
_ Tu es splendide, dit-il
_ Merci, le smoking te va très bien.

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Il ouvrit la portière de son décapotable avant de la contourner pour rejoindre son siège. Sur le
trajet personne ne parlait à l’autre. Au bout de quelques minutes la décapotable se gara devant une
très grande villa. Dallas était enivrée par le beau spectacle qui s’offrait à elle. En parfait
gentleman, Omer ouvrir la portière et invitait Dallas à sortir.
_ Milady, dit-il en lui offrant son bras.
Elle sourit et hocha la tête en passant son bras dans celui d’Omer. Comme un couple, ils avançaient
et fit leur entrée dans la salle de réception. Tous les yeux des personnes présentes à cette réception
sont rivés sur Dallas. Elle regarda autour d’elle la salle bondée de monde. Elle avait pris la vedette
du grand styliste car ils n’arrêtaient pas de la dévorer du regard.
_ Je suis contente que tu sois là, lança le grand ami de Omer.
_ Je n’allais quand même pas rater ça, dit Omer avec un grand sourire.
Ses yeux se posa ensuite sur Dallas…
_ Bonsoir grande beauté, dit-il en déposant un baisé sur le revêt de sa main.
Dallas le salua en retour …
_ Vous étés magnifique. J’adore votre robe.
_ Merci.
_ J’avoue qu’Omer est un homme chanceux. C’est la première fois il se fait accompagné par
une beauté divine.
Elle finit par rougit…
_ Je ne suis donc pas le seul à le remarquer alors, dit Omer en riant. Je te présente Dallas
MORGAN. C’est mon collègue du bureau. Dallas je te présente mon vieille amie Cédric Baley
_ Enchanté mademoiselle Morgan, dit l’ami d’Omer avec un large sourire.
_ Moi de même, dit-elle en lui rendant son sourire.
_ Bon je vous reviens dans quelques minutes. J’ai des invités qui m’attendent, Lâche-t-il en
reculant et en tournant les talons.
Omer adressa un sourire à Dallas.
_ Je suis contente que tu ais accepté de venir avec moi.
_ C’est Eleanor qui m’a obligé. Je devrais être en ce moment dans mon lit en train de terminer
le bouquin sur la vie du futur.
_ Tu regrettes déjà d’être venue ?demande-t-il avec une voix de déception.
_ Oh non ! Ce n’est pas ce que je voulais dire. Suis très heureuse d’être ici ce soir. Ça fait
longtemps que je n’ai pas assisté à une soirée. Je pourrai me détendre un peu.
Un serveur interrompit leurs conversations en leurs proposant chacun un verre de champagne.
Omer prit un verre qu’il tendit à Dallas.

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_ Merci.
Elle but son verre en scrutant la salle… La soirée fut détendue. L’amie d’Omer reçoit son
prix et les applaudissements retentissaient dans la salle. Il fit ensuite un long discours qui toucha
beaucoup de monde. C’est un grand honneur pour lui de faire partir des plus grands designers
du pays. Tout le monde leva son verre pour porter un toast à son succès et la soirée reprit son
cours.
Une musique douce invitait chaque couple à danser. Dallas qui buvait son verre ne fit même
pas attention à l’invitation d’Omer. Il pria Dallas de venir danser avec lui mais celle-ci hésitait
un moment. Il insista et elle finit par céder. Ils se mirent sur la piste de danse et dansaient au
rythme de la musique. Dallas se sentit perplexe d’un coup. Elle le surprit entrain de la
dévisager dans les yeux. Ses mains posées sur sa taille lui donnaient des frissons.
_ Tu n’as pas dire un mot ce soir, murmure-t-il à son oreille. Qu’est-ce qu’il y a ? Finit-il
par demander.
Ses yeux croisaient subitement ceux de Shawn. Elle se retira brusquement des bras
d’Omer. Celui-ci remarqua qu’elle n’était pas dans tous ses états. Qu’est-ce qui lui arrive ? se
demande Omer les idées confuses. Dallas promenait ses yeux dans toute la salle et remarqua
qu’il avait disparu. Serait-elle en train de rêver ? Elle l’avait pourtant bien vue. Ou devient elle
paranoïaque ? Omer posa sa main sur l’épaule de Dallas. Elle tressaillit au contact de la main
sa sur sa peau.
_ Qu’est-ce qui t’arrive, demande-t-il l’air inquiet. On dirait que tu as vu un fantôme.
Elle le cherchait toujours des yeux et ne le trouva plus. Décidément la réapparition de cet homme
l’a rend folle. Elle attrapa un verre de champagne chez un serveur et le but d’un trait. Elle en
reprit un autre mais avant de le porter à ses lèvres Omer s’en accapare.
_ Dallas ? Tu te sens bien ?
_ J’ai besoin d’un autre verre, lâche-t-elle.
_ Dis-moi ce que tu as s’il te plait. Il y a quelques minutes tu n’étais pas dans cet état. On
dirait que tu as vu un fantôme.
Dallas le regardait étrangement. Il espérait une réponse d’elle mais tout ce qu’elle sortit de sa bouche
est « Ou sont les toilettes ? »
Une fois dans les toilettes, elle passa de l’eau sur son visage. Elle se regardait dans le miroir
espérant trouver une réponse à ce qui venait de se passer. Elle baissa sa tête et se remémore la
scène. Peut-être qu’elle avait trop bu. Mais elle se rappelait qu’elle en avait bu qu’un seul verre.
Elle passa de l’eau sur son visage une nouvelle fois. Elle prit une serviette propre et essuya son
visage.
_ Bonsoir Dallas !
Celle-ci s’arrêta nette et resta immobile. Le visage de Shawn apparaissait dans le miroir. Elle
priait pour que ça soit le fruit de son imagination mais lorsqu’elle se retourna, celui était bien là.
Ses yeux ne s’étaient donc pas trompés. Elle avait bien vu. Il s’approcha un peu plus près d’elle
mais elle recula.
_ Ne T’inquiète pas. Je n’ai pas l’intention de te faire du mal, lâche-t-il d’un ton moqueur.

17
Son air amusé énervait Dallas.
_ Pourquoi m’évites tu donc ? Tu te sens assez coupable, C’est ça ?
Mais qu’est-ce qu’il raconte ? De quoi pourrait-elle se sentir Coupable. La seule chose qu’elle s’est
reprochée c’est de le rencontrer.
_ Mais ne t’en fais pas. Je me suis déjà remise et je t’ai complètement oublié.
_ Qu’est-ce que tu fais ici ? finit-elle par lâcher avec un ton sévère.
_ On devrait se voir pour parler des dépenses de la maison non ?
_ Pourquoi tu es revenu ?
_ Ce n’est pas la réponse que j’attendais. Dit-il en croisant les bras.
_ Pourquoi ici ?
Shawn trouvait ses questions vraiment stupides.
_ Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? N’ai-je pas le droit de venir au Mexique.
Et qu’est-ce que ça peut te faire d’ailleurs que je sois là. Y’a très longtemps que je n’ai plus de
compte à te rendre.
Dallas pouvait ressentir une émotion de colère dans sa voix. Elle passa les mains dans ses
cheveux et soupira.
_ Pourquoi avoir choisi l’agence dans lequel je travaille pour rénover ta maison.
Shawn se mit à rire soudainement et Dallas n’aimait pas ça du tout.
_ Tu penses que j’ai fait exprès de venir au Mexique pour te voir. Détrompe-toi. Je
n’avais aucune idée du fait que tu travaillais dans cette agence encore moins que tu vivais ici.
Je n’ai rien à faire de toi. Comme je viens de te le dire. Je t’ai effacé de mon esprit. Tu n’es plus
rien pour moi. Je peux venir et vivre ou j’en ai envie. D’accord ?
Elle déposa la serviette sur le lavabo et se dirigea vers la sortie. Shawn l’attrapa par le poignet
l’obligeant à rester.
_ Tu sais que je n’aime pas qu’on me tourne le dos lorsque je parle, dit-il avec une telle
froideur.
Dallas retira son bras de sa main et lui donna une gifle. Il porta sa main à sa joue et regardait
Dallas qui était fière de l’avoir donné cette gifle. Il était tout rouge de colère et attrapa les
cheveux de Dallas. Celle-ci émit un cri de douleur mais il s’en fichait pas mal.
_ Tu me le paieras, dit-il entre ses dents. Tu ne perds rien pour attendre. Sale idiote ! Tu
ne sais pas combien de fois je te méprise.
Il voulut porter la main sur elle mais Omer apparu.
_ Dallas ? cria-t-il en voyant cet inconnu faire du mal à Dallas .
Celle-ci tourna ses yeux vers lui …

18
Il la relâcha . Omer qui était furieux s’avança et donna un coup de poing dans le visage de
Shawn. Le coup était tellement violent qu’il s’écroula par terre. Dallas porta la main sur sa
bouche en voyant ce spectacle. Shawn saignait abondamment du nez. Omer voulut le frapper à
nouveau mais Dallas l’en empêcha.
_ Ca suffit Omer, dit ’elle en posant son regard sur Shawn. Il a déjà eu ce qu’il méritait. Allons-nous-en.
_ Tu t’approches encore d’elle. Je te jure que je te ferai la peau.
Dallas la poussa à la porte. Celle-ci se senti un peu coupable. Si elle ne lui avait pas donné cette
gifle Tout ceci n’allait pas arriver. C’était un peu de sa faute quand même.
_ Ne Bouge pas. J’irai te chercher la glace pour faire partir ces bleus. Dit ’elle une fois dans
la salle de réception.
Elle revient quelques minutes plus tard avec les glaces. Omer plongeait ses doigts à l’intérieur du
sceau.
_ Qui est cet homme ? Demande Omer.
_ Une vieille connaissance, dit-elle.
_ Pourquoi est-ce qu’il te tenait par les cheveux.
_ Je me suis mal comporter avec lui. C’était de ma faute. Je ne veux plus en parler. S’il te
plait ramène-moi à la maison…

19
3.

Le son de la sonnerie réveilla Dallas de son sommeil. Elle se leva de son lit pour aller ouvrir la
porte. Omer se tenait devant elle avec un sourire aux lèvres. Il fronça les sourcils en la voyant
car il remarqua qu’elle venait tout juste de se lever de son lit.
_ Ah ! C’est toi, lâche-t-elle.
_ Tu attendais quelqu’un d’autre ? Demande-t-il.
_ Non, entre donc.
Il lui emboitait les pas jusqu’au salon. Elle se dirigea vers la cuisine pour se faire du café. Elle en
prépare deux tasses et tendit une à Omer.
_ Merci, dit-il en prenant la tasse. Comment tu vas ?
_ Bien et toi ?
_ Ça va. Tu voulais faire ta grâce matinée aujourd’hui ? Je ne t’ai pas vu à la salle de gym.
Elle jeta un coup d’œil à sa montre. Il sonnait 10 heures.
_ J’étais complètement exténuée. J’ai préparé hier soir des affiches pour la sensibilisation
contre la violence faites aux femmes. Je me suis endormie tard.
_ Faillais me dire. J’allais t’apporter mon aide.
_ Je ne voulais surtout pas te déranger.
_ Tu ne me dérange jamais. Bon je suis venu pour qu’on aille ensemble voir la maison ancienne
qu’on avait achetée.
_ D’accord. Donne-moi quelques minutes le temps de me préparer et je te rejoins. Tu peux
aller dans la cuisine pour te servir du café. Il en reste encore.
_ D’accord.

La décapotable d’Omer se gara devant la somptueuse maison des années cinquante. Omer
ouvrit la porte laissant Dallas entrer en premier. C’était une maison à deux étages , assez petite
et chaleureuse. L’intérieur de la maison a été bien conçu et bien entretenue. Dallas arpentait
les escaliers pour se diriger dans les chambres. L’ancien propriétaire avait laissé la maison en
bon état. Toutes les chambres avaient de grands lits. Il y avait des commodes et des tables de

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chevets. Les salles de bain sont également dans de bons états. Elle descendait les escaliers et
se dirigeait ensuite dans une autre pièce ou se trouvait la salle à manger avec une petite table
et des chaises. La cuisine était très grande et il y avait une fenêtre qui donnait au jardin. Dallas
rejoins Omer qui était dans la salle de séjour. Il y avait Une bibliothèque et une cheminée. A
droite se trouvait le salon. Tous les meubles étaient uniques. Les tableaux accrochés à chaque
mur étaient magnifiques. Ces tableaux valaient une petite fortune mais Dallas ne comprenait
pas pourquoi celui qui l’avait vendue n’avait pas envisagé à prendre ces tableaux et peut-être
les vendre. Les rideaux par contre étaient plus en bon état. Un sofa était posé au centre de la
pièce. Il y avait quatre ampoules mais deux éclairaient la pièce. Les deux autres ne marchaient
plus. Elle ouvrit une porte et se retrouva sur une grande terrasse. Dallas admirait cet endroit.
Des petites tables en bambou étaient posées sur la terrasse. Un endroit parfait pour bavarder
avec des amis pensa-t-elle. Ensuite,
_ Viens voir Dallas, cria Omer.
Celle-ci le rejoint et fut émerveillée par ce petit jardin. Certes elle n’était pas en parfait était puisque
les herbes ont trop poussé mais il était magnifique.
_ Il faudra enlever les mauvaises herbes et faire venir un jardinier pour rendre ce jardin encore
plus magnifique, lance-t-elle.
_ Oui, répondit-il.
_ J’adore cette maison. Mais pour la rénovation on gardera quelques objets et surtout les
meubles. La cheminée me dérange un peu. Je ne sais pas s’il faut la laisser là mais je voudrais
qu’on supprime le mur qui sépare la salle de séjour et le bureau pour donner un peu plus
d’espace au salon. On réduira la terrasse pour creuser une petite piscine et avec une petite
baraque on séparera le jardin de la piscine. Nous avions beaucoup de travail à faire. Arriver au
bureau je reverrai toutes les idées et voir comment la réaménager pour qu’elle soit plus
attirantes. Je veillerai également à ce que le budget ne soit pas trop élevé. D’ici deux mois on
aurait déjà terminée.
_ Très bien.
_ Je crois qu’on va s’arrêter là pour aujourd’hui.
Sur le trajet Dallas reçu un appel de la directrice de la fondation dans laquelle elle apporte de l’aide
aux femmes victimes de violence conjugale. Celle-ci demandait à la voire d’urgence.
_ Y’a un problème ? demandait Omer une fois qu’elle a raccroché.
_ Je ne sais pas. Mais la directrice paraissait inquiète. Elle veut me voire de toute urgence.
_ Bon je te dépose à la fondation.
_ Oui merci.

Une fois arrivée, elle frappa la porte du bureau de la directrice. Celle-ci l’invitait à entrer.
_ Bonjour madame Allen.
_ Bonjour Dallas. Assois-toi s’il te plait.

21
Elle prit siège et attendit qu’elle finisse de signer les documents avant de prendre la parole.
_ Au téléphone vous paraissez inquiète.
_ Nous allons vendre la fondation.
_ Quoi ? Mais pourquoi ?
_ Un homme est venu ici et nous a proposé une bonne offre pour qu’on lui cède la
fondation. Malheureusement je n’ai pas pu refuser. Nous avions beaucoup de dette. L’Etat nous
réclame des impôts et nous sommes incapables de payer. Et si nous ne payons pas dans un
délai d’un mois ils fermeront la fondation. Autant saisi cette occasion pour rembourser nos
dettes. Hélas je n’ai pas le choix.
_ Pourquoi la vendre si au final la fondation sera fermée si vous ne payez pas les
impôts.
_ L’argent que cet homme donnera pour avoir la fondation pourrait payer nos dettes et
donner à chaque femme un peu d’argent qui leur permettra d’ouvrir une activité et refaire leur
vie.
_ Vous saviez très bien qu’elles ne seront pas en sécurités. Leurs violeurs sont toujours en
libertés et temps que ces crapules ne seront pas derrière les barreaux elles ne recommenceront
jamais une nouvelle vie.
_ Je n’ai pas le choix Dallas. Nous ne pouvons plus continuer comme ça.
_ Chaque jours qui passent, des femmes subissent la maltraitance de leurs époux. Si cette fondation
n’existe plus que deviendront ces femmes ? Chez qui pourront-elles se tourner pour demander de
l’aide ? Madame Allen, vous ne pouviez pas vendre cette fondation.
_ Ma décision est déjà prise Dallas. Demain, il viendra et je signerai les documents pour léguer
cette fondation.
_ Qui est cet acheteur ?
_ Je suis désolée mais je ne pourrai pas te le dire.
Dallas resta méduser. Elle ne supporterait pas que la fondation soit vendue. Toutes ces femmes
finiront dans les mains de ces crapules et finiront par les détruire.
_ Vous pouvez repousser la signature ? Deux semaines le temps de réunir l’argent pour rembourser
nos dettes.
_ Mais Dallas.
_ Je vous en supplie. Nous ne pouvions pas abandonner ces femmes. Je vous jure que je trouverai
un moyen pour payer nos dettes.
La directrice soupira un moment…
_ S’il vous plait. Implorait-elle.
_ D’accord. Mais si vous n’arrivez
pas à trouver une solution d’ici
22
deux semaines, rien ne m’empêchera
de la vendre.

_ Je vous promets que je trouverai une solution.


Su ce, elle prit congé de la directrice et rejoins Omer qui l’attendait.
_ Alors ? demande-t-il lorsqu’elle s’approcha de sa décapotable.
_ On en parlera chez moi. Dit-elle avant d’entrer dans sa voiture.

Arrivés chez elle, elle raconta tout à Omer. Celui-ci comprenait l’inquiétude de Dallas. Elle a
passé presque toute sa vie à défendre ces femmes. Elle réfléchissait sur comment payer les dettes.
Elle n’avait que deux semaines et il faut absolument qu’elle trouve vite une solution.
_ Que feras-tu maintenant ? Demandait Omer.
_ Je n’en sais rien pour le moment. Mais je trouverai une solution.
_ Je sais. N’hésite pas à me voir si tu as besoin d’aide. Tu sais que je ferai n’importe quoi
pour toi.
_ Merci beaucoup. Mais je pense que je vais me débrouiller toute seule. Inutile de te déranger.
_ J’insiste. Bon je demande à partir. On se verra le lundi au bureau.
_ D’accord.
Il donna une bise à Dallas avant de s’en aller…

Le lundi matin très tôt, Dallas se rendit à la banque. Elle fut reçue deux heures plus tard à cause
de la file d’attente.
_ Bonjour monsieur.
_ Oui bonjour mademoiselle. Que puis-je pour vous. ?
_ J’aimerais avoir un prêt. Ca concerne des raisons personnelles. Je rembourserai dans un
délai de deux mois.
_ Vous aviez besoin de combien ?

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_ Un million de dollars.
_ Je suis vraiment désolé. Malheureusement, nous ne pouvons pas vous accordé ce
prêt. C’est une somme importante et nous sommes dans l’incapacité de vous satisfaire. Tous les
prêts n’ont pas encore été remboursés.
_ D’accord. Bonne journée monsieur.

Elle fut très déçue. Quand elle arriva au bureau, elle croisa Eleanor. Celle-ci était en train de
discuter avec un employé de l’agence. En voyant Dallas arrivée, elle interrompit sa discussion pour
la rejoindre.
_ Bonjour ma belle. Oh regarde ton visage. Tu ne t’es pas réveillée d’un bon pied
aujourd’hui. Je sais tout. Omer m’en a parlé et c’est vraiment triste pour ce qui arrivera à la
fondation surtout pour ces femmes.
Elle l’emboitait les pas jusqu’à son bureau.
_ Qui est cet acheteur ? Demanda-t-elle.
_ La directrice n’a pas voulu me le dire. J’aimerais tellement le connaitre et le convaincre
de ne pas acheter cette fondation.
_ Et tu penses le convaincre comment ? Il doit avoir surement un projet et ce ne sont
pas tes mots qui le convaincront. Tu crois qu’il laissera tomber ses projets justes parce que tu
ne veux pas que cette fondation soit vendue ? _ Il n’a pas besoin de laisser tomber ses
projets. Je veux juste qu’il renonce à cette idée. Il y a pleins d’autres fondations ou entreprise
qu’il peut acheter. Ce matin je suis allée à la banque pour faire un prêt. Malheureusement je
ne l’ai pas eu.
_ Il s’agit de combien là ?
_ D’un million de dollars.
_ Wow ! C’est une somme importante.
_ Je sais, dit-elle en passant les mains dans ses cheveux.
_ Tu sais quoi ? Je viens d’avoir une idée.
Dallas leva le nez de sa table pour fixer Eleanor…
_ Nous allons lancer une campagne, coller des affiches et faire également des publicités
pour demander de l’aide aux personnes qui auront la volonté de donner des dons pour sauver la
fondation. D’abord, on expliquera aux personnes l’importance de cette fondation pour les
femmes qui ont subi des violences conjugale. Je pense que nous aurons beaucoup de bailleurs
de fond avec cette campagne.
_ Tu as raison. C’est vraiment une bonne idée mais je n’ai que deux semaines pour réunir la
somme.
_ C’est possible de le faire en espace de deux semaines. Et tu profiteras pour faire connaitre
l’existence de cette fondation aux femmes qui subissent des violences conjugales.

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_ Très bien. Je pense qu’on pourra sauver cette fondation avec cette idée. Demain j’irai à la
presse.
_ Je t’accompagnerai. Tu ne crois tout même pas que je te laisserai t’occuper de ca toute seule
? C’est moi qui aie eu l’idée après tout.
_ Merci beaucoup Eleanor.
_ Ne me remercie pas. Moi non plus je n’ai pas envie que cette fondation soit vendu encore
que tu as consacré presque toute ta vie là-bas. Bon j’ai du travail, on se voit à la pause déjeuné.

Après le départ d’Eleanor, elle appela la presse pour prendre un rendez-vous. Même si elle
était persuadée qu’avec ce plan elle pourrait sauver la fondation elle tient quand même à
rencontrer cet acheteur et comprendre pourquoi il voudrait acheter une fondation qui vient en
aide aux femmes victimes de violences pour en faire une industrie ou une entreprise. Pour
essayer d’oublier tous ces soucis, elle regardait les maisons pour avoir quelques idées de
réaménagement. Malheureusement, cela ne l’aidait point. Elle nota quelques idées dans son
bloc note. Ses pensées se tournaient vers Shawn et de cette soirée. Elle se remémore les
phrases blessantes qu’il lui avait balancé sur la figure. « _ Tu penses que j’ai fait exprès de
venir au Mexique pour te voir. Détrompe-toi. Je n’avais aucune idée du fait que tu travaillais
dans cette agence encore moins que tu vivais ici. Je n’ai rien à faire de toi. Comme je viens de
te le dire. Je t’ai effacé de mon esprit. Tu n’es plus rien pour moi. Je peux venir et vivre ou j’en
ai envie. D’accord ? ». Agacée par cette phrase qui résonnait dans sa tête, s’en prenait à son
bloc note tout en arrachant une par une les feuilles. Omer entra dans son bureau et l’observait.
Celle-ci leva son nez de son bloc note pour le fixer.
_ Tu ne devrais pas frapper à la porte avant d’entrer ? Cria-t-elle.
Omer la fixait d’un air étrange avant de quitter son bureau. Dépitée par son comportement, elle
passa les mains dans ses cheveux et repris ses esprits. Elle sortit de son bureau pour présenter
ses excuses à Omer. Elle arpentait le couloir et lorsqu’elle se trouva devant son bureau elle
toqua. Omer lui ouvrit et par-dessus son épaule elle remarquait qu’il était occupé avec des
clients.
_ Je vois que tu es occupé alors je ne vais pas te prendre plusieurs minutes. Je tiens à
m’excuser pour mon comportement de tout à l’heure. J’étais à bout des nerfs. Je m’excuse vraiment,
dit-elle en posant sa main sur le bras d’Omer.
Celui-ci posa son regard sur cette main qui était sur son bras avant de poser son regard sur le
visage de Dallas.
_ Ne t’inquiète pas Dallas. Je comprends et rassure toi, je n’étais pas fâché. J’ai des clients
qui m’attendent. On se voit après.
Il referma son bureau et Dallas retourna dans le sien. Heureusement pour elle il n’était pas
en colère, pensa-t-elle. Jamais il ne lui avait manqué de respect ni crié dessus et ce qu’elle
venait de faire était mal poli.

À la pose déjeunée Dallas et Eleanor parlaient du projet de campagne. Eleanor proposait


qu’elles fassent leur campagne dans la rue du consulat. Elles pourront attirer plus de
25
personnes dans cette rue. En plus de ca le gouverneur pourrait peut-être leur venir en aide. Ce
qui est sur le compte à rebours était lancé et il faudrait qu’elles lancent rapidement leur
activité pour réunir au plus vite des fonds.
_ Pendant qu’on y est Tu ne penses pas qu’on devrait profiter pour mettre ces violeurs
derrière les barreaux ? De toute façon ces femmes quitteront un jour cette fondation pour réintégrer
la société et recommencer une nouvelle vie.
_ J’ai pensé à cette idée plusieurs fois mais ces femmes refusent de témoigner à la police.
Elles sont vraiment très effrayées. C’est vraiment dur de voir chaque jour des femmes sans
défenses franchirent la porte de la fondation avec des blessures sur tous leurs corps. Souillées et
vulnérables. Si seulement elles parlaient à la police ont pourrait mettre tous ses violeurs
derrière les barreaux mais elles ne voudront jamais.
_ Je vois Dallas mais ces femmes doivent comprendre que si elles veulent recommencer une
nouvelle vie elles doivent les dénoncer à la police.
_ Si tu étais à leur place tu comprendrais vraiment.
_ Bon j’ai très faim. J’ai une crampe dans l’estomac. Tu commandes quoi ? dit-elle en jetant
un coup d’œil au menue.
_ Je prendrai des salades et toi ?
_ Je prendrai des nouilles.
_ Depuis quand tu t’intéresses à la cuisine chinoise toi ? Demandait Eleanor d’un air étonné.
_ Depuis toute petite.
Le serveur vint prendre leur note…
_ Je me suis mal comporté avec Omer ce matin.
_ Pardon ?
_ Avec tous ces problèmes je l’ai crié dessus lorsqu’il est entré dans mon bureau sans frapper.
_ Hum tu as du le contrarier, dit Eleanor en portant à ses lèvres son verre.
_ Oui mais je lui ai présenté mes excuses. Je ne cherche pas des excuses pour mon comportement
mais je n’avais pas à le crier dessus.
_ Ce ne serait pas à cause de Shawn ? Tu ne supportes pas le fait qu’il t’a parlé de la sorte.
Dis-moi, es-tu encore amoureuse de lui ?

Dallas posa violement son verre sur la table. Comment pourrait-elle être encore
amoureuse de lui après tout ce qu’il lui avait fait. Jamais elle n’éprouverait de sentiment de
lui.
_ Désolée pour cette question Dallas, lança Eleanor.
Le déjeuner fut tendu. Dallas en voulait à son amie. Lorsqu’elles rendent au bureau, Eleanor lui
présentai encore des excuses.

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_ Tu sais très bien que j’éprouve que de la haine pour lui. Et jamais j’éprouverai de sentiment
pour cet homme. Il ne mérite plus que je ressente de l’amour pour lui.
_ Je sais et je suis vraiment désolée. Je ne sais pas ce qui m’a pris.
_ D’accord.
Avant de rejoindre son bureau, elle se dirigea vers la machine à café pour se servir une tasse.
En buvant sa tasse, elle surprit Omer discuté avec la secrétaire. Ils n’arrêtaient pas de rire. Ils ont
l’air de bien s’entendre ces deux, pensa-t-elle.
Lorsque Dallas jeta un coup d’œil à sa montre. Elle stoppa son travail et prit sa veste pour
quitter son bureau. Il était 19heures. Elle croisa Omer à la sortie.
_ Bonsoir Omer.
_ Bonsoir Dallas. Tu sors du bureau tard aujourd’hui. D’habitude tu quittes le bureau à
18heures, dit-il en regardant sa montre.
_ Je n’avais pas vu l’heure passé. Tu attendais quelqu’un ?
_ Non, je viens de recevoir un appel de mon ex. Apparemment elle se marie dans deux
semaines.
_ Waouh ! S’exclama-t-elle. Quelle audace de t’appeler pour te l’annoncer.
_ Je lui souhaite tout le bonheur de ce monde avec son époux.
Dallas hocha la tête avant de le devancer pour rejoindre sa voiture.
_ A demain Dallas, dit-il avant de rejoindre sa voiture…

* * *

_ Quel plaisir de ne pas avoir à supporter les cris hystérique de madame Hart, lança Eleanor
lorsqu’elle rejoint Dallas dans sa voiture.
_ Qui est madame Hart ?
_ Ma voisine. Chaque matin elle fait ses crises de nerfs avec son époux. Presque tout le quartier
est au courant que sa relation avec son époux ne va pas.
_ Ah d’accord.
_ Dis, tu as pris un rendez-vous ?
_ Oui.
Dallas aperçut dans son rétroviseur la voiture d’Omer. Elle se demandait bien pourquoi il la suivait.
_ Omer est derrière nous.

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_ Ah oui ? Dit-elle en tournant sa tête pour voir. Ce n’est pas la route pour aller au bureau.
_ Peut-être qu’il veut faire une petite escale à quelque part avant d’aller au bureau, ditelle
en hochant les épaules.
Au bout de quelques minutes, elle gara sa voiture dans le parking. Omer en fait de même. Ils
sortaient tous au même moment. Dallas et Eleanor étaient étonnées de sa présence.

_ Je trouve ça injuste que tu m’aies pas parlé de ce plan pour réunir les fonds Dallas, ditil
en claquant la portière de sa voiture. Je t’avais bien dire que je t’aiderai pour sauver la
fondation non, ajoute-t-il en s’approchant d’eux. Voilà je suis là.
_ Désolée. J’apprécie que tu sois venue.
_ Bon on y va ?
En arpentant les escaliers, ils croisaient Shawn qui sortit de la presse. Omer le foudroie des yeux
et attrapa Dallas du bras l’obligeant à rester près de lui. Dallas le suivait du regard avec mépris.
Il poussa un rire déplacer en les dépassants.
_ Qu’est-ce qui le fait rire ? Demanda Eleanor sans le quitter des yeux.

Shawn posa un dernier regard vers eux avant de rentrer dans sa voiture.
_ Quel imbécile ! lança Omer.
_ Nous allons manquer notre rendez-vous, dit Dallas l’obligeant à le quitter des yeux.

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4.

_ Bon j’ai terminé ma première pancarte, s’écrit Omer en la montrant à Dallas et Eleanor.

_ Tu te débrouille par mal, dit Dallas avec un sourire dans le coin.

_ Merci, dit-il en lui rendant son sourire.

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_ Il n’a fait qu’une seule pancarte pendant une demi-heure, railla Eleanor.

_ Au moins je ne suis pas resté là à ne rien faire.

_ Non mais, tu ne vois pas que je suis occupée à découper les feuilles ?

_ Justement ; ce n’est rien comparé à ce que je fais.

_ Les gars, si vous continuer à vous quereller les pancartes ne seront pas prêtes d’ici demain, intervint dallas en se
levant. J’apporte du café, finit-elle par ajouter.

Ils se fusillaient du regard avant de se remettre au travail. Soudain le téléphone d’Eleanor sonna. Celle-ci se retirait
pour prendre l’appel.

_ Bonsoir, c’est qui à l’appareil ?

_ C’est Shawn !
Le visage d’Eleanor se décomposait. Elle jeta un coup d’œil à l’endroit de Dallas avant de prendre la parole.

_ Que voulez-vous ? demande-t-elle d’une voix menaçante.


Elle essayait de parler moins fort pour ne pas attirer l’attention de Dallas lorsque celle-ci revient avec des tasses de
café.
_ Pourquoi est-ce que vous me parlez sur ce ton mademoiselle ?

_ Tout simplement parce que vous ne me plaisez pas, dit-elle sèchement.

_ Moi non plus je ne vous apprécie pas. Ne vous faites pas d’illusion. J’appelle juste pour savoir si vous êtes
avec Dallas. Vous n’êtes pas mon genre de femme.
Elle sentit le feu lui monter aux joues face à cette remarque. Pour qui il se prenait ?

_ Non mais vous êtes idiot ! Et je ne me fais pas d’illusion comme vous le disiez. Je suis au courant de tout ce
que vous aviez fait endurer à mon amie et…

_ Je pensais que Dallas était du genre à ne rien révéler sur sa vie à des étrangers, dit-il pour la couper. Bref
passez-moi la si elle est avec vous.

_ Je crois que vous en avez déjà assez fait pour la contrarier. Désolée mais elle n’est pas avec moi et je vous
ordonne de ne plus jamais rappelez sur ce numéro.
Elle raccrocha et prit une bouffé de respiration avant de rejoindre ses deux amis.

_ C’était ton petit ami ? Demande Omer avec un sourire ironique. Tu n’avais pas besoin de te retirer pour
causer avec lui.

_ Sans blague ! Non c’était quelqu’un qui s’est trompé de numéro, mentit-elle en pinçant sa lèvre.

Elle ne voulait pas leur dire la vérité parce que son amie avait déjà assez de soucis avec la fondation. Elle reprit son
Ciseaux et se mit au travail.
_ Voilà ta tasse de café, dit Dallas à l’égard d’Eleanor.

_ Merci.

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Il sonnait minuit lorsqu’ils ont terminé les pancartes de sensibilisations. Eleanor les avait abandonnés un moment en
allant se coucher dans la chambre d’amis. Omer et Dallas avaient fait tout le reste.
_ Je pense que je devrais rentrer, dit-il après avoir rangé les papiers et les stylos.

_ Oui, il est tard. Merci infiniment pour ton aide.

_ Ça me fait plaisir de t’aider. On se voit au bureau.

Elle le raccompagna et ensuite allait à son tour dans les bras de Morphée.

_ Bonjour la belle au bois dormant. Il est 10 heures, dit-elle lorsque son amie prit siège dans la cuisine.

_ Quoi ? S’écrit Eleanor en écarquillant les yeux.

_ Calme toi Eleanor. J’ai déjà appelé la directrice pour l’informer qu’on viendra au bureau en retard.

_ Ah d’accord, dit-elle en lâchant un soupir de soulagement. Quoi au petit déjeuner, finit-elle par ajouter
en s’étirant.

_ Des épinards, répondit-elle en rigolant.

Eleanor fit une grimace de dégout.

_ Non je plaisante. J’ai fait des œufs grillés.

Elle frotta ses mains toute excitée. Elle sourit lorsque Dallas pose son plateau devant elle.

_ J’ai très faim. Et Omer ? demande-t-elle avec la bouche pleine.

_ Tu as cette sale habitude de parler avec la bouche pleine. Il est rentré chez lui. Je pense qu’il ne tarderait
pas à venir.

_ D’accord, lâche-t-elle en buvant son jus de fruit.

Dallas prit siège également pour prendre son petit déjeuner.


_ Ma mère m’a appelé ce matin. Elle voulait m’encourager pour la campagne.

_ C’est gentille de sa part.

_ Elle me manque énormément, dit-elle avec une lueur de tristesse sur le visage.

_ Hum, tu n’as jamais pensée retourner dans ton pays natal ?

_ Si mais avec le travail il n’y a pas moyen.

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_ Tu devrais donc demander un congé.

_ Oui tu as raison.

La rue du consulat était bondée de monde. Tous avec une pancarte dans la main, criait. Eleanor et Omer on
réussit à trouver des personnes de bonne volonté qui ont accepté faire cette campagne pour venir en aide à la
fondation. L’équipe de la presse était également présente pour faire passer cette campagne en direct. Dallas
se tenait devant avec une pancarte sur laquelle était inscrite « SAUVONS LA FONDATION, VENONS EN
AIDE AUX FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGUALE ET D’HARCELEMENT ». La marche
dura plusieurs heures et des personnes les rejoignaient pour les encourager. Les femmes de la fondation
marchaient également et on pouvait lire sur leur visage toute motivation pour empêcher que la fondation qui
leur a aidé à se rétablir et à ne jamais perdre espoir ne soit vendue. Omer et Eleanor soutenaient Dallas et
arpentaient presque toute les rues pour faire passer l’information.

Shawn qui était devant son écran ne put s’empêcher d’être en colère. Il se demandait bien pourquoi son ex
petite amie se donne-t-elle tout se mal pour sauver cette fondation qui est totalement en ruine. Il était venu en
Mexique dans le seul but de monter un nouveau projet et il avait besoin de cette fondation. Il avait même
presque financé les travaux pour la faire rénover. Il éteint sa télévision et sortit de sa maison.

_ Tout s’est bien passé, dit Omer en joie.

_ Oui, il ne reste qu’à espérer que les gens se manifestent, répondit Dallas en soupirant.

_ Ne T’ n’inquiète pas. Nous les avons tellement convaincus qu’ils n’hésiteront pas à nous apporter leurs
aides.

_ Dallas, la directrice veut te voir.

_ D’accord Suzanne.

_ On se voit plus tard, dit Omer en la laissant.

Elle arpentait ensuite le couloir et lorsqu’elle se tenait devant son bureau elle toqua.

_ Entrez ! dit la voix de la directrice.

Elle ouvrit la porte. Shawn était là avec une mine serrée. Il la dévisagea et quand à Dallas, elle fut surprise de
le voir. Elle se demandait ce qu’il faisait là étant donné qu’ils avaient réglé le budget de la rénovation de sa
maison. Elle Ne lui prêtait pas attention et prit siège à côté de lui.

_ Bonjour Madame.

_ Bonjour Dallas.

_ Vous m’aviez appelé ?

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_ Effectivement. Je vous ai fait venir concernant le projet de campagne que vous aviez lancé. Tous les
journaux en parlent d’ailleurs.

Elle porta un regard interrogateur à sa patronne et fixait Shawn qui s’emblait inquiète. En quoi cela pouvait
le regarder ? Et pour quelle raison était-il là ? se demande-t-elle toute confuse.

_ Mr Lodge veut absolument que vous arrêtez votre campagne.

Elle fronça les sourcils. Elle voulut rire mais elle se ravisa. Son visage se raidit lorsque celui-ci lui lançait un
regard agressif.

_ Et pour quelle raison ? Finit-elle par lâcher en haussant la voix à l’égard de Shawn.

Il se redressa de son siège et croisait les bras.

_ J’ai l’intention de racheter cette fondation pour une bonne cause et j’ai presque financé les travaux pour
qu’on la rénove, dit-il d’un ton glacial.

Elle poussa un rire amer et remit en place les mèches derrière son oreille.

_ C’est donc vous l’acheteur, dit-elle à la fois surprise et énervée.

_ Oui, répondit-il sèchement.

_ Dallas ?

Elle tourna son regard vers sa patronne.

_ Il exige…

_ Il exige quoi ? Dit-elle pour la couper. Vous n’êtes pas la propriétaire de cette fondation à ce que je sache.
Pour qui se prend-il pour venir exiger quoi que ce soit auprès de vous, ajoute-t-elle en le dévisageant.

_ Il a choisi cette agence pour la rénovation de cette fondation. Etant donné que vous êtes mon employé vous
devriez arrêtez cette campagne et laisser mon client…

_ Non mais je rêve. Transformez une fondation qui vient en aide aux femmes victimes de violence en une
industrie de je ne sais quoi…

_ Mlle Morgan, dit-il pour la couper avec la mâchoire crispée. Ne venez pas gâcher mes plans. Cette
fondation m’intéresse et son emplacement convient à mes projets. Je veux que vous arrêtiez cette campagne
dès aujourd’hui.

Elle se leva d’un bon de son siège en le fusillant du regard. Jamais elle ne pouvait imaginer que l’acheteur
soit son ex. Elle se serra les poings et s’approchait plus près de lui avec un regard menaçant. Shawn se
redressa pour affronter son regard. Il s’appuya contre son siège.

_ Vous ne m’obligerai pas à arrêter cette campagne. Je veillerai à ce que vous ne possédiez pas cette
fondation, dit-elle d’un ton amer.

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_ On en parlera avec la fondée, dit-il avec un sourire malicieux.

Elle se redressa et porta son regard à sa patronne.

_ Bonne journée Mme Cooper, dit-elle en tournant les talons.

Il se leva à son tour et faisait les cent pas du bureau. La directrice l’observait tournoyé. Une lueur de colère
apparut sur son visage.
_ Je suis désolée, lâcha la directrice gênée.

_ J’exige que vous la licencier, dit-il en tapant contre la table du bureau.

La directrice plissait les yeux.

_ Dallas fait partir de mes meilleurs employés et non je ne prendrai pas le risque. Et puis vous n’aviez aucun
droit sur cette agence pour exiger quoi que ce soit. Vous n’êtes qu’un simple client.

Il n’en revenait pas. Il passa les mains sur son visage face à cette remarque.

_ Très bien. Je me plaindrai alors auprès de votre supérieure.

_ Faites ce que vous voulez. Dallas ne sera pas licenciée, dit-elle d’un ton ferme.

Quelqu’un toqua à sa porte et d’une seconde après la porte s’ouvrit laissant apparaitre Eleanor. Elle
s’approcha de son bureau.

_ Je t’ai vu sortit du bureau de madame Cooper toute énervée. Tu as fait une gaffe ?

_ Devine qui m’attendait dans le bureau, dit-elle en lâchant son stylo sur la table et en tournoyant de son
fauteuil.

Eleanor prit siège et la fixait. Elle était mauvaise en devinette.

_ Shawn Lodge ! Finit-elle par lâcher pour atténuer la curiosité de son amie.

Elle prononça son nom avec une telle hostilité.

_ Ton ex petit ami était ici ?

Dallas la fixait…

_ Enfin Shawn était ici ?

_ Oui et devine quoi ?

_ Oh arrêtes avec les devinettes et parles, dit-elle agacée.

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_ Monsieur veut que j’abandonne ma campagne parce qu’il est intéressé à la fondation.

_ Attends, tu veux me dire que c’était lui l’acheteur ?

_ Oui et il n’est pas prêt de lâcher l’affaire.

_ Et tu ne vas pas le laisser faire quand même. On a tellement travaillé pour cette campagne, dit-elle toute
affolée.

_ Non, jamais de la vie Eleanor. Je lui ai clairement dit que je ne lui laisserais pas avoir cette fondation. Mais
apparemment il est dévoué pour l’avoir.

_ Je comprends pourquoi il m’avait donc appelé avant-hier.

_ Ah oui ?

_ Oui, c’était dans la soirée ou on faisait les pancartes. Il voulait absolument te parler étant donné que tu
avais changé ton numéro de portable. Je lui ai menti que tu n’étais pas à mes côtés. Je lui ai également
interdit de me rappeler. Je n’ai voulu rien te dire pour éviter que tu le rencontre à nouveau. C’était justement
pour ça qu’il voulait te parler. Il a dû apprendre que tu t’opposais à la vente de cette fondation.

_ Il va falloir qu’on donne tout pour sauver cette fondation et ces femmes.

_ Et si tu l’appelais pour que vous discutiez calmement. Convainc le pour qu’il renonce. Il t’écoutera
certainement. De toute façon vous n’êtes pas étranger l’un de l’autre.

_ Toi et moi savions très bien qu’il ne cèdera pas même si tu ne veux pas l’admettre. Je ne le reconnais plus
du tout. Il est devenu froid et à chaque fois qu’il pose son regard sur moi il y a une lueur de colère dans ses
yeux. Il me déteste pour x raison et crois-moi il utilisera cette fondation pour me faire mal. Donc oublie cette
idée.

_ Tu peux toujours essayer. On ne sait jamais, dit-elle en se levant de son siège. Parle-lui pour éviter des
dégâts. C’est le mieux que tu puisses faire.

Elle quitta son bureau laissant Dallas pensive.

Assise dans un parc, Dallas regardait les feuilles mortes qui s’envolaient sous l’effet du vent. Elle jeta
ensuite un coup d’œil à sa montre. Elle lâcha un soupire et remettait en place ses mèches qui s’échappaient
de son chignon sous l’effet du vent. Elle lui avait donné rendez-vous dans ce parc et elle l’attendait depuis
une demi-heure. Elle avait écouté le conseil de son amie et le mieux est qu’ils aient une discussion. De gros
nuages commençaient à se former dans le ciel. Il va bientôt pleuvoir des cordes. Elle en voulait à Shawn et
regrettait à l’instant d’avoir fixé ce rendez-vous. En fait, il n’en avait rien à foutre de cette discussion. Avec
le visage serré elle se leva du banquet à la recherche d’un taxi. Il commençait à pleuvoir. Elle accourt pour
trouver un abri. Elle marchait rapidement en baissant légèrement la tête pour éviter que la pluie fasse couler
son maquillage. Sans faire attention, elle cogna quelqu’un et voulut trébucher mais une main forte la retenait.
Celui-ci l’attirait contre son torse. Ils restèrent ainsi serer l’un contre l’autre. Dallas leva ses yeux vers cet
homme et son visage se raidit en voyant Shawn. Il n’arrêtait pas de la dévisager et de plonger son regard

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dans les siens. Dallas ne réalisait pas qu’elle scrutait ce visage qu’elle avait connu autre fois et qu’elle avait
tant admiré. Il était plus séduisant qu’avant et ses yeux de couleur d’azur lui transperçait le regard. Elle avait
tellement aimé cet homme et voyait un parfait avenir avec lui.

_ Dallas !

Sa voix lui arrachait de ses pensées. Elle se retira brusquement de ses bras et se maudit d’avoir fantasmé sur
lui dès l’instant. Elle recula et détourna son visage vers la rue déserte. Tellement elle était gênée. Qu’est-ce
qui lui avait pris ?

_ Désolé pour mon retard. J’ai eu un empêchement.

Elle hocha simplement la tête.

_ Je m’apprêtais à partir, finit-elle par dire.

_ Ne restons pas là, dit-il d’un ton sérieux.

Il avança vers sa voiture qu’il avait garée à quelques mètres du parc. Dallas était restée sur place. Il se
retourna comme elle n’avançait pas.

_ Je n’ai aucune envie d’avoir cette discussion sous cette pluie. Alors si tu veux bien me suivre, dit-il
d’une voix aigre.

Sa tendresse de tout à l’heure avait disparu. Elle avançait vers lui et il lui ouvrit la portière de sa voiture. Elle
prit siège sans lui porter un regard. Elle regrettait cette situation. Il s’approcha plus prêt d’elle et flore sans
fait exprès sa cuisse nue. Leurs visages étaient trop près. Une bouffé de chaleur lui montait aux joues. Elle
détourna son regard. Elle crut un moment qu’il voulait l’embrasser mais il lui mettait la ceinture de sécurité
avant de se diriger vers son volant. Elle poussa un soupir de soulagement et remarquait que malgré cette
fraicheur des gouttes de sueurs perlaient sur son front.

_ Où est-ce qu’on va ? demande-t-elle lorsqu’elle remarquait qu’il prenait une route qui lui est
familière.

_ Chez moi, bien sûr.

Elle ne dit mot et se contentait de regarder à travers les vitres les maisons défilées. Bravo Eleanor !
murmure-t-elle. Elle espère que ça se termine au plus vite car elle ne supporterait pas être trop près de lui. La
voiture se gara dans le garage. Dallas avait du mal à retirer la ceinture de sécurité à cause du stress. L’idée de
se retrouver toute seule avec lui l’intriguait. Elle aurait aimé quitter le parc plutôt et ne pas à le croiser. Mais
ça en valait quand même la peine d’être là puisqu’elle devrait le convaincre à renoncer à cette fondation.

_ Laisse-moi t’aider, dit-il d’un ton plus calme cette fois-ci.

Elle voulait se débrouiller toute seule. Retirer une ceinture de sécurité n’a jamais été compliqué, se dit-elle. Il
lui retira la ceinture avant qu’elle ne riposte. Il lui tendit sa main afin qu’il l’aide à sortir de la voiture mais
elle l’ignora. Une fois hors de la voiture elle lui emboita les pas jusqu’à l’intérieur de sa maison. Elle balaya
d’un simple regard l’intérieur et se félicitait de son travail. La maison était magnifique et rien n’avait bougé.
Il avait laissé tout intact. Il avait disparu sans qu’elle s’en aperçoive. Elle s’assit sur l’un des sofas et
commençait à avoir une sensation étrange. Elle se sentait soudainement bizarre. Tous les moments qu’elle

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avait vécu avec lui resurgirent dans sa tête. En particulier une scène qu’elle n’aurait probablement jamais
oubliée.

Ils profitaient de leur picnik lorsque soudain il commençait à pleuvoir. Ils se précipitaient pour tout
ranger et main dans la main ils couraient pour se mettre à l’abri. Ils éclataient de rire lorsque le vent emporta
la nappe avec laquelle ils se protégeaient de la pluie. Ils entraient ensuite dans une boutique et tout le monde
les dévisageait en les voyants trempés de la tête aux pieds. Ils n’arrêtaient pas de rire aux éclats et de se
donner des baisers sans se soucier des regards qui étaient braqués sur eux.

_ Et si on profitait pour faire des achats pendant qu’on y est, avait dit Dallas. C’est bientôt l’anniversaire
de ma mère et j’aimerais lui acheter un cadeau.

_ D’accord.

Ils avançaient vers les étalages. Elle saisit un ensemble d’ustensile de cuisine qui l’attirait.

_ Ma mère sera très contente si je lui offrais ça. Elle adore faire la cuisine et avec de nouvelles ustensiles
elle prendra plus de gout à cuisiner à ses amis de son quartier.

_ Prends les dans ce cas.

Elle fouilla dans son sac et constatait que ses sous ne suffiront pas à les acheter. Elle le repose sur l’étalage
toute déçue.

_ Qu’est-ce que tu fais ? Lui demande-t-il. Tu as changé d’avis ?

_ Non en fait mes sous ne suffisent pas pour les acheter. Je repasserai plus tard pour les prendre et les
emballé.

Shawn les prit et se dirigeait vers la caisse. Dallas le retient.

_ Qu’est-ce que tu fais ? Demande-t-elle.

_ Je les achète, dit-il.

_ Non, tu n’as pas à le faire. J’ai dit que je repasserai après pour les prendre.

_ J’insiste et puis ou est le mal si j’achète un cadeau à ma future belle-mère ?

Dallas souriait et s’approcha de son oreille pour lui murmurer quelque chose.

_ D’accord, alors on fera ceci. Tu payes la moitié et je ferai de même.

Il plissa son front montrant qu’il n’était pas d’accord.

_ J’insiste dit-elle.

Etant d’une famille très riche, le statut social de Dallas n’a jamais été un problème pour lui. De même pour
sa famille. Les amies de Dallas lui chantaient chaque fois qu’elle avait gagné à la loterie en trouvant un mec
plein au axes mais elle autre, elle s’en foutait pas mal de son argent. Tout ce qu’elle désirait c’était qu’il

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aime autant qu’elle aime. Ils se dirigent vers la caisse et fient ce qui était convenu. On leur emballe le
cadeau. Il pleuvait moins au dehors et ils décidaient de quitter la boutique pour rejoindre la voiture qui était
garée un peu plus loin du parc. Dallas s’arrêtait devant les étalages des vêtements pour les bébés. Elle prit
des chaussettes tricotées avec de laines bleues. Elle eut soudainement envie d’avoir un enfant de Shawn. Elle
porta ces petites chaussettes à sa poitrine.

Shawn la prenait par la taille et déposa un baiser sur le creux de sa tête.

_ J’aimerais tellement avoir un enfant de nous deux, dit-il.

Dallas souriait et ce qu’il venait de lui dire prouvait qu’il aimait autant au point d’avoir un enfant avec elle.

_ On pourrait l’acheter et le garder pour notre premier enfant. J’espère que ça serait pour bientôt.

_ Oh oui ! dit-elle toute excitée.

Ses yeux s’illuminaient… Il attrapa son visage en coupe et lui donna un baiser sur le front. Il lui prit la main
et se retournaient vers la caisse.

Shawn l’arracha de ses pensées lorsqu’il apparait avec deux tasses de cafés. Il tendit une tasse à Dallas
qu’elle prit après hésitation.

_ Comme tu l’aimes, dit-il.

Elle ne fit pas attention à ce qu’il venait de dire et but une gorgée.

_ Merci, finit-elle par lâcher. Bon venons-en sur ceux pourquoi on est là.

Il racla la gorge…

Dallas déposa sa tasse de café sur la table et noua ses jambes. Prête à affronter cet homme à la carrure
imposante.

_ Le but de cette rencontre est de me faire changer d’avis n’est-ce pas ?

Elle hocha la tête. Cette fois-ci il se montrait tendre.

_ Dès que j’ai vu ce bâtiment j’ai su en même temps qu’elle sera parfaite pour mon projet. C’est surtout
son emplacement qui m’avait attiré. Sa localisation impactera une forte chance de réussite de ma future
entreprise. Elle sera très visible puisqu’elle est située dans le centre-ville et non dans une zone où se trouve
déjà de nombreux concurrents.

_ Justement, dit-elle en sortant de son sac des papiers. Elles les étalaient sur la table. J’ai fait des
recherches sur des bâtiments en ventes. J’en ai trouvé trois disponibles et j’en suis sûr que l’un d’entre eux te
plaira.

Il prit l’un des papiers et jeta un coup d’œil sur un bâtiment presque en mauvais état mais très grands. Il le
regardait avec une telle insistante qu’elle ne put s’empêcher de sourire. Il allait probablement se résigner à
acheter ce bâtiment, pensa-t-elle. Une lueur d’espoir apparut sur son visage. Elle croisa les doigts.

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_ Il n’est pas mal, lâche-t-il.

Elle souffla un soulagement. Elle avait prévu deux plans pour le persuader. Elle avait décidé en premier de
lui montrer les bâtiments en ventes pour qu’il en choisisse un. Au cas où ça ne marchait pas elle allait alors
toucher sa sensibilité. Visiblement, il s’attarda plus sur ce bâtiment.
_ Il a été abandonné depuis cinq ans. J’ai pris en compte la localisation et la visibilité avant de faire cette
recherche. Comme tu peux le voir, il est plus grand que la fondation. Etant donné qu’il était une entreprise ça
sera facile pour moi et pour mes équipes de le rénover. En plus de ça, les travaux ne prendront pas plus de
cinq mois.

_ Toi ! dit-il sur un ton ironique.

_ Qu’est-ce qu’il y a ? lui demanda-t-elle, sidérée.

_ Je n’ai jamais imaginé que tu ferais ce genre de boulot. Où est passé la fille qui rêvait de faire connaitre
au monde entier ses talents de peintre.

_ Eh bien, j’ai laissé tomber la peinture parce que je me suis rendue compte qu’elle ne m’apportera rien.
Bon je ne suis pas venue pour qu’on parle de moi. Alors, qu’en dis-tu à présent ?

_ Ce bâtiment ne me convient pas.

39
5.

_ Pardon ? Fit-t-elle d’une voix étranglée.

Il ne voulut se répéter et but son café, heureux de l’avoir ébranlé.

_ Et ceux-ci ? Demanda-t-elle en lui présentant les deux autres bâtiments.

Il fit non de la tête encore une fois heureux de voir dans ses yeux une lueur de panique.

_ C’est la fondation que je veux.

Pourquoi tient-elle tant à empêcher la vente de cette fondation qui est complètement ruinée ? Se demandait-
il.
Il l’observait sortit de son sac un album photo. Il haussa les sourcils. Que va-t-elle lui montrer cette fois-ci?
Comme le premier plan n’a pas marché elle optera pour le second plan et elle espère vivement que ça
marche. Elle ouvrit l’album laissant voir une photo d’une femme au visage écorché.

_ Elle s’appelle Elisa et elle a 23 ans. La dernière fois qu’elle s’est fait battue par son petit ami, elle s’est
faite hospitalisée. Elle venait souvent à l’hôpital pour se faire soigner et les médecins trouvaient ca étrange.
A chaque rapport, elle racontait qu’elle avait glissé ou soit qu’elle s’est fait couper. Les médecins n’étaient
pas certains alors ils ont fait appel à nous. Nous l’avons recueillir à la fondation. Elle avait mis beaucoup du
temps à avouer que c’était son petit ami qui lui infligeait ces blessures. Elle était terrifiée. Avec le temps et
grâce à nos soins elle s’est rétablie. Aujourd’hui elle est heureuse, dit-elle en tournant la page.

_ Elle c’est Nora. Nous l’avions trouvé presque morte sur les trottoirs à minuit. Elle nous a raconté que
son mari la battait quand il rentrait ivre tous les soirs. La nuit ou nous l’avions retrouvé son mari l’avait
frappé jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Il pensait qu’elle était morte et il s’est débarrassé d’elle en la
jetant sur le trottoir.

Shawn sentit son cœur se durcit en voyant ces femmes. Une larme perlait sur sa joue parce que l’histoire de
ces femmes lui rappela sa mère qui avait vécu cette même situation. Le soir où il a voulu porter la main sur
Dallas il s’en était voulu énormément. Rien qu’à l’idée de penser qu’il a faillir faire ce que son père avait fait
à sa mère lui donnait des frissons. Incapable de faire sortir sa mère des griffes de son père parce qu’il était
petit il avait l’habitude d’assister tous les jours aux cris et aux pleures de sa pauvre mère. Dallas s’arrêta
lorsqu’elle le vit presque en larme. Il se leva et lui faisait dos. Jamais elle ne l’avait vu dans un tel état
auparavant. En partie elle était fière de l’avoir émue avec l’histoire de ces femmes mais là pleurer. Ne
faisait-il pas un peu trop ?

_ Je suis désolé pour l’autre soir, dit-il d’un ton crispé.

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Dallas ne voyait pas de quoi il parlait. Il se retourna pour lui faire face.
_ Je n’aurai jamais du lever la main sur toi Dallas cette nuit-là.
Honnêtement il s’était emporté parce qu’il ne supportait pas la voir dans le bras de cet homme. Il était fou de
rage en les voyants tous les deux enlacé l’un contre l’autre. Dallas soupira et referma l’album. Elle n’avait
pas compris pourquoi il s’était comporté de la sorte. Elle qui l’avait connu si tendre et affectueux. L’avoir vu
ce soir en colère et pleine de rage lui a fait revivre ce soir ou il lui avait mise à la porte sans aucune
explication. Elle brule envie de savoir la raison pour laquelle il avait fait ça mais c’est déjà trop tard pour
avoir des explications vu que plusieurs années se sont écoulées. Elle fera comme si de rien ne s’était passé
entre eux.

_ Ne te sens pas coupable. Tu ne m’avais même pas touché.

Cela expliquait tout alors. Il s’est senti gêné lorsqu’elle lui a présenté les photos de ces femmes battues par
leur mari.

_ Oui mais si cet homme n’était pas venu nous interrompre Dieu seul sait ce qui allait se passer. Je ne me
suis jamais comporté de la sorte auparavant.

_ Je sais. Mais ne te culpabilise pas. C’était en partie de ma faute. Je t’avais provoqué.

Il reprit son siège sans poser un regard sur elle. Tellement il avait honte. Que penserait sa mère si jamais elle
l’apprenait. Celle qui l’avait défendu de lever la main sur une femme au risque de devenir comme son père,
celle qui lui disait tout temps de respecter les femmes et de ne leur jamais faire du mal. L’atmosphère
devenait pesante. Dallas commençait à avoir froid. Il pleuvait toujours et il faisait tard. En voyant Dallas
grelottée, il se leva pour allumer le feu dans la cheminée. Dallas le dévorait du regard. Le revoir après tant
d’année lui avait causé un choc. Cet homme qui était parfait aux yeux de ses amies et de sa mère l’avait brisé
le cœur et même l’amour qu’elle avait pour lui. Elle sentit le rythme de son cœur s’accélérer lorsqu’il la
surprend en train de le dévisager. Elle détournait ses yeux vers le feu de la cheminée. Voyant qu’elle était
troublée il lui servit un verre de cognac pour qu’elle se détende.

_ Merci dit-elle lorsqu’elle prit le verre qu’il lui a tendu. Je me demande bien quand est-ce qu’elle va
cesser de pleuvoir, ajoute-t-elle en jetant un regard vers la fenêtre.

_ Elle n’est pas prête de cesser, dit-il. Je pense que tu ferais mieux de passer la nuit ici.

Elle écarquilla les yeux face à ce qu’il venait de dire. D’un doigt tremblant de nervosité, elle remit ses
cheveux derrière son oreille. Passé la nuit chez lui ? Et puis quoi encore. Cela ne faisait pas partir de ses
plans. Elle jura rentrer sous cette pluie pour rentrer chez elle pour ne pas à rester dans sa maison.

_ Non merci, dit-elle d’un ton sec.

_ De quoi as-tu peur ? Ce n’est pas comme si on ne s’était jamais retrouvé tout seul dans une même pièce

Elle le fusilla du regard.

_ Il est hors de question que je passe la nuit ici. Je préfère mille fois rentrer sous cette pluie pour rentrer
chez moi, dit-elle d’un ton acide.

_ Tu me déteste autant ?

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_ Comme toi d’ailleurs.

Il ignora ce qu’elle venait de dire et jeta un coup d’œil à sa montre.

_ Alors ? fit-elle.

_ Pardon ?

_ Quelle est ta décision ? S’empresse-t-elle de lui demander.

_ Je te le dirai demain, déclare-t-il en se levant et en tournant les talons.

_ Quoi ?

_ Oui et à une seule condition, dit-il en se retournant.

Elle croisa les bras en le détaillant. Qu’a-t-il derrière la tête en lui imposant une condition ? Se demande-t-
elle.

_ Laquelle ?

_ Que tu oublies cette idée de traverser cette pluie pour rentrer chez toi et que tu passes la nuit ici.

Elle rangea ses affaires dans son sac et se leva.

_ Tu peux toujours rêver.

Elle se dirigea vers la porte.

_ Tu es bien consciente que si tu traverses cette porte tu n’obtiendras aucune réponse de moi et je ferai
comme si on n’a jamais eu cette conversation.

Elle s’arrêta et eut soudainement envie de lui coller une baffe. Un sourire se dessinait sur les lèvres de
Shawn en voyant l’expression de désespoir sur le visage de Dallas. Elle se mordille la lèvre.

_ C’est du chantage ?

_ Appelle ça comme tu veux.


Elle posa la main sur le poignet et ouvrit la porte.

_ Jamais ! Au plus grand jamais je passerai la nuit ici.

Son sourire disparu lorsque Dallas ouvrit la porte et la referma après derrière elle. Il porta sa main sur son
front et tourna la tête dans tous les sens.

_ Tant pis pour elle.

Il avança d’un pas nonchalant vers sa chambre sans se soucier de ce qui pouvait l’arriver. C’était son choix.
A ses risques et périls.

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Elle poussa un soupire avant de se jeter sous cette pluie torrentielle. Elle savait pertinemment que c’était
bien dangereux mais elle n’avait pas le choix. Elle a une fierté débordante. Elle marchait si vite malgré cette
fraicheur. Elle avait déjà faire les cinq cent mètres de la rue et ne supportait plus l’effet que lui procurait
cette fraicheur. Elle grelottait et ses dents n’arrêtaient pas claquer. Sans faire attention elle marcha sur une
flaque d’eau et se tordit le pied droit. Elle poussa un cri de douleur et elle retira ses talons.

_ Merci Eleanor pour cette brillante idée, murmure-t-elle lamentablement.

Elle devrait arrêter d’écouter les autres, pensa-t-elle. Elle retira ses pieds de la flaque d’eau et se mit à
fouiller son sac à la recherche de son téléphone. Lorsqu’elle le trouva enfin, elle appela Eleanor pour que
celle-ci vienne la chercher. Elle regretta d’avoir laissé sa voiture. Celle-ci ne prenait pas. Elle ressaya trois
fois mais elle ne décrocha. Surement qu’elle s’est endormie, pensa-t-elle. Elle appela Omer, lui également ne
prenait pas. Elle commence par en avoir marre de cette situation. Elle fit demi-tour, contrainte à se réfugier
dans la maison de son ex. Que pouvait-elle faire d’autre ?

Elle appuya sur la sonnerie et il mit du temps à l’ouvrir. Il était habillé en pyjama laissant voir son torse.
Elle se ravisa de le contempler et leva bien la tête pour affronter le regard moqueur de Shawn.
_ Tu as oublié quelque chose ? lui demande-t-il en portant la main sur la bouche et en étouffant un
bâillement.

_ Je…Je crois que je ferai mieux de rester ici, bredouille-t-elle très en colère de ne pas avoir eu d’autre
choix.

_ A vrai dire, je savais que tu reviendrais. Y’avait pas moyen que tu puisses arpenter les rues pour rentrer
chez toi. A cette heure-ci et encore moins avec cette orage il n’y a pas de taxi disponible.

Il s’effaça de l’entrée pour la laisser entrer.

_ Tu aimes toujours le chocolat chaud ? Je t’en ai déjà préparé.

Elle remue la tête du haut en bas.

_ D’abord débarrasse toi de tes vêtements trempés.

Elle croisa les bras en portant son attention à la cheminée. Il s’approcha d’elle et Dallas fut prise d’une
violente nausée lorsqu’il écarta une mèche de son front.

_ Il n’y a pas de quoi à avoir honte. J’ai toujours l’image de ton corps nu dans ma tête. Je n’ai jamais pu
l’oublié même si plusieurs années se sont écoulées. Tu vas peut-etre ne pas me croire mais tu m’as tellement
manqué.

Il la prit dans ses bras et restaient un moment blottit l’un contre l’autre. Dallas sentit le monde s’écroulé à
ses pieds. Il la également manqué mais elle le déteste de l’avoir abandonné et d’avoir disparu sans laisser de
trace. A ses pensées, elle se détacha de son étreinte, complètement paralysée.

_ Désolé, je me suis emporté, lâche-t-il. Je t’accompagne dans la chambre d’amis pour que tu
t’échanges.

_ Pas la peine. Je connais le chemin.

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_ Oui, après tout c’est toi-même qui as rénové cette maison.

Elle prit les escaliers et une fois dans la chambre elle en profite pour retrouver ses esprits.

_ Qu’est-ce qui m’a pris de me laisser emporter, murmure-t-elle.

Elle commençait à se déshabiller quand Shawn entra. Elle le fusille du regard et se rhabilla à la hate.

_ Désolé.

_ Que veux-tu ?

_ Je t’ai apporté un pyjama et l’un de mes chemisiers.

Il avança pour les poser sur le lit.

_ Voici ton verre de chocolat, dit-il en le posant sur la table de chevet.

_ Merci.

_ Bonne nuit.

Après être débarrassé de ses vêtements elle les sécha sous la douche puis elle prit un bain. Si on lui disait
y’a quelques jours qu’elle passerait la nuit chez son ex petit ami elle en aurait rigolé. Elle poussa un juron
avant de se retirer de la baignoire. Elle mit ensuite le pyjama et alla sous les draps.

Shawn n’arrivait pas à trouver le sommeil. Toutes ses pensées étaient rivées sur Dallas. Aurait-il fait le bon
choix de courtiser avec elle malgré sa trahison ? Se demande-t-il. Pourtant il la désirait toujours. Il quitta son
lit pour aller dans sa chambre. Il ouvrit discrètement la porte et entrait sans faire du bruit. Il s’adossa contre
le mur et la regardait dormir.

_ Pourquoi il a fallu que tu me trompes avec lui ? Qu’ai-je fais pour mériter ça ? murmure-t-il.

Aucune femme n’avait pu combler ce vide qu’elle avait laissé. Il pensait qu’avec le temps il pourrait
l’oublier et passer à autre chose mais elle était toujours encrée dans sa tête. Si seulement les choses
pouvaient se passer autrement, se dit-il en refermant la porte derrière lui.

Dallas était déjà debout. Prête à fuir de l’emprise de son ex. Elle enfila ses vêtements séchés et attacha
ses cheveux en un chignon. Elle descendit ensuite les escaliers en espérant ne pas le trouver. Elle se tapa la
nuque en se rappelant qu’elle devrait connaitre sa décision avant de quitter cette maison.

_ Ah te voilà, dit-il en posant un torchon sur l’un de ses épaules. Je m’apprêtais à rejoindre la chambre
pour voir si tu dormais toujours.

_ Je suis là, dit-elle avec un sourire forcé.

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Une odeur alléchante réveilla ses papilles.

_ J’ai préparé le petit déjeuner, s’empresse-t-il de dire avec un sourire au coin.

_ Désolé mais je n’ai pas l’intention de prendre le petit déjeuner avec toi, déclare-t-elle en portant son
regard à sa montre. S’il te plait donne-moi ta décision et qu’on en finisse.

_ Tu es si pressée de me fuir ? Et moi qui commençais à apprécier ta présence, dit-il avec de gros yeux.

Une mine serrée se plaça sur ses lèvres.

_ Ok, je te ramené chez toi.

_ Pas la peine, dit-elle en haussant la voix.

_ J’avais l’intention de te donner ma décision devant ton portail.

_ A quoi est-ce que tu joues, gronda-t-elle.

_ A rien. Laisses moi le temps de me changer, dit-il en arpentant les escaliers.


Elle se laissa tomber sur le sofa et passa les mains sur son visage. Vivement qu’ils arrivent à régler ce
problème au plus vite.

_ Alors ? demanda-t-elle lorsque celui-ci arrêta le moteur devant la maison de Dallas.

_ Tu as une jolie maison. J’imagine que tu as du travailler durement pour t’offrir cette somptueuse
maison.

_ Je suis pressée.

_ Pourquoi ? Cet homme qui a faillir me défigurer passera bientôt ? C’est bien ton petit ami ?

_ Cela ne te regarde pas, siffla-t-elle entre ses dents.

Eleanor sortit du taxi à quelques mètres de la maison de Dallas et fut complètement sidérée en apercevant
son amie en pleine conversation dans la voiture de Shawn. Elle retira ses verres pour mieux voir.
Dallas sorti de la voiture de Shawn pour ensuite claquer violemment la portière. Celui-ci remit le moteur en
marche et se mit sur le trajet de la route. Elle l’observait avec un regard méprisant et tapa le pied contre le
sol en poussant un cri de colère. Quel imbécile !

_ Eh bien, t’en fait une de ces têtes,

Elle resta silencieuse et avançait vers le portail. Eleanor lui emboita les pas.

_ Bonjour quand même.

Dallas se retourna vers elle.

_ Excuse-moi. Comment tu vas ?

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_ Bien et toi ? Oh désolée pour cette question. Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi est-ce que tu étais dans sa
voiture.

_ Une très longue histoire, dit-elle en introduisant la clé dans la serrure.

_ J’ai tout mon temps. Je meurs d’envie de tout savoir après ce que j’ai vu, dit-elle en lui jetant un regard
interrogateur.

Dallas déposa son sac et alla dans la cuisine pour se faire du café. Eleanor qui la fixait d’un air étrange
attendait depuis un moment qu’elle lui raconte tout.

_ Non mais tu vas parler enfin ? Gronda-t-elle. Au fait j’ai vu ton appel ce matin.

Dallas versa le café dans les deux tasses et tendit une à Eleanor.

_ Oui je t’avais appelé pour que tu viennes me chercher.

_ Pourquoi ?

_ Il pleuvait en plus il faisait tard et il y avait pas de taxi disponible du coup j’étais obligée de passer la
nuit chez mon ex petit ami.

_ Ah oui ? s’exclama Eleanor avec la bouche entre-ouverte. Tu as passé la nuit avec ton ex petit ami.

_ J’ai passé la nuit chez lui. C’est différent, ne te fait pas des idées tordues.

_ Tu m’étonnes.

_ Je n’avais pas d’autre choix. Si tu avais pris mon appel je n’allais pas me réfugier chez lui. Je l’ai fait
malgré moi.

_ Ok et vous aviez pu discuter ?

_ Oui, répondit-elle en buvant son café. Cet imbécile s’est pris le plaisir de me tourner en rond.

_ Comment ? Questionna Eleanor en haussant les sourcils.

_ Il m’a dit qu’il me donnera sa décision si j’accepte diné avec lui demain soir. Tu te rends compte de ce
qu’il me demande ?

_ Quel Salaud !

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_ Tu vois ? Tu n’avais pas à avoir peur. Je ne t’ai rien fait.

Elle ne répondit pas.

_ J’ai fait le petit déjeuner.

_ Désolée. Je dois m’en aller.

_ Déjà ? Je suppose que tu ne travailles pas les weekends.

_ J’ai des projets pour aujourd’hui, dit-elle.

_ Tu n’essayes pas plutôt de me fuir ?

Elle détourna son regard sans répondre. Elle avait prévu sortir avec Eleanor et elle ne voudrait pas qu’elle
parte chez elle et qu’elle remarque qu’elle n’y est pas. Elle passa les mains sur ses cheveux.

_ Je te donnerai ma décision si tu prends le petit déjeuner avec moi, dit-il d’un air sérieux.
Elle tourna son regard vers lui en le dévisageant.

_ Oui, dit-il.

Elle n’eut pas le choix que de le suivre dans la cuisine. Elle prit siège et Shawn apporta les plats avant de
s’attabler devant elle. Dallas regarda le plat qu’il avait posé devant elle.

_ Tu sais très bien que je ne suis pas bon cuisinier mais je peux t’assurer que ce repas est mangeable. Bon
appétit.

_ Merci. Ce n’est pas si mal, ajoute t-elle lorsqu’elle prit une bouché de viande.

Il esquissa un sourire.

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