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Par :
Michelet Michel, M. Sc.
Gestionnaire financier | Consultant individuel
Date : avril 2015
Pour le compte de :
C2D Services | Catalyseur de Développement
6218, rue de la Roche, Montréal (QUE), Canada
H2S 2 E1
Attention : Lucie Lalancette, Ph. D.
Associée Gestionnaire
Sommaire
1. INTRODUCTION GÉNÉRALE..............................................................................................1
2. LES DIFFÉRENTS SECTEURS.............................................................................................1
3. TAILLE ET STRUCTURE DES PME....................................................................................1
3.1 Les PME De L’agro-industrie...........................................................................................2
3.2 Les PME Du Secteur «Textiles Et Vêtements».................................................................2
3.3 Les PME Du Secteur Artisanat..........................................................................................3
3.4 Les PME Du Secteur Tourisme.........................................................................................3
4. DIFFICULTÉS ET CONTRAINTES......................................................................................3
4.1 Infrastructures....................................................................................................................3
4.2 Répartition Géographique Des PME.................................................................................3
4.3 Assurance...........................................................................................................................3
4.4 Disponibilité Du Capital....................................................................................................4
4.5 Difficulté d’Accès Au Crédit Bancaire..............................................................................4
4.6 Plan D’affaires...................................................................................................................4
5. ÉLÉMENTS DE RÉPONSE INSTITUTIONNELLE.............................................................4
5.1 Sur Le Plan National : Le MCI, Un Acteur-Clé............................................................4
5.2 Programmes Liés Et Autres Activités Des Bailleurs De Fonds........................................5
6. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE ET CONSEIL.................................................5
6.1 Composantes Du PAME....................................................................................................6
6.2 Secteurs D’activité Economique........................................................................................6
CONCLUSION................................................................................................................................6
L’USAID, par exemple, définit les PME suivant l’importance du prêt accordé: est considérée comme une
PME toute entreprise bénéficiant d’un prêt allant de 25 000 à 300 0000 dollars américains. Une autre
difficulté pour obtenir les statistiques sur les PME est liée au fait qu’elles appartiennent en grande partie
au secteur informel3.
La plupart des PME qui sont formelles ne disposent pas d’un registre permettant de déterminer facilement
leur lieu de fonctionnement et leur produit4. À cause de ce manque de statistiques, il est impossible
d’évaluer la taille totale du marché des PME. Selon l’USAID5, les PME représenteraient 80 % du total des
emplois générés en Haiti.
Cependant, la contribution des PME au PIB est inconnue. Deux critères sont généralement utilisés pour
classer les PME: le nombre d’employés et le chiffre d’affaires. En Haïti, il n’existe pas à proprement
parler une classification type des PME. Mais, on admet en général qu’une entreprise de moins de 5
employés peut être considérée comme une micro entreprise.
1
Rock André: Situation des petites et moyennes entreprises (PME) en Haïti – Étude PME Assemblée, mars 2009
2
La BANQUE DE LA RÉPUBLIQUE D’HAITI (BRH) est la Banque Centrale .
3
Le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) a animé, le 04 décembre 2013, un “Atelier sur le système
d’appui au développement de l’entrepreneur et de l’entrepreneuriat” au cours duquel ont été présentés les résultats
d’une large enquête, à l’échelle nationale, sur le Recensement des entreprises du pays. L’observateur attentive est
resté sur sa fin car des informations essentielles manquent cruellement.
4
En la matière, il faut render mérite au MCI qui a considérablement raccourci la procédure en matière de création
d’entreprise.
5
USAID: Technical Assistance in Support of Haiti DCA Program: Haiti SME Market Sector Assessment, 2007
Sur la base de ces critères, la «petite entreprise » aura entre cinq (5) et dix neuf (19) salariés et la
«moyenne entreprise », de vingt (20) à quatre cents (400) salariés. La «grande entreprise » comptera un
effectif supérieur à quatre cents (400) salaries. Pour Yves Clément Jumelle, les micros entreprises sont
celles qui emploient entre 1 à 10 personnes et ont un chiffre d'affaires de 500 000 gourdes; les petites ont
entre 10 à 20 personnes et un chiffre d'affaires compris entre 500 000 et 5 000000 gourdes; et les
moyennes entreprises ont plus de 20 employés et un chiffre d'affaires supérieur à 5 000 000 gourdes.
Puisqu’il n y a pas unanimité concernant le classement, les réflexions se portent souvent sur la catégorie
«PME», considérée dans son ensemble.
Le secteur «Textiles et Vêtements» se trouve dans la catégorie des textiles et produits textiles
traditionnels. Aujourd’hui, le secteur «Textiles et Vêtements» comprend trois (3) filières industrielles9
distinctes en termes de types de produits fabriqués, d’organisation de la production et de marchés.
Les producteurs artisanaux sont répartis, d’une part, en micro-entreprises artisanales, constituées par des
artisans individuels et en ateliers, des coopératives d’artisans, des créateurs/producteurs et des écoles d’art
ménager et professionnelles et, d’autre part, en entreprises manufacturières de plus grande importance.
6
Édouard Clément, Diagnostic stratégique des filières entrepreneuriales à fort potentiel de croissance (Étude du ssf
“agro-industrie”), Rapport final, PRIMA, janvier 2007
7
Filières: Mangues; Café; Fruits et légumes transformés; Boisson alcoolisées; Eau purifiée, boissons gazeuses;
Produits laitiers; Pâtes alimentaires, pains, pâtisserie, pizza; Céréales transformés; Aviculture industrielle; Produits
d’élevage et de pêche transformés; Huiles essentielles.
8
HOPE : un coup de fouet au textile haïtien Vers la fin des années 80, le secteur du textile, déjà sur la pente
descendante, comptait 180 usines et avait plus de 180 000 employés. Après le coup d'Etat de 1991, les usines se sont
délocalisées. Et en 2003, il ne restait que 6 usines au secteur pour seulement 9 000 emplois, selon le magazine
économique de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Ouest (CCIO). Cependant, après l'adoption de la loi
HOPE en 2006 par le Congrès américain, l'industrie du textile a comme pris un bon coup de fouet.
9
Ce sont: la filière «Textiles», la filière «Accessoires ménagers d’ameublement» et la filière «Vêtements»
Même si le potentiel d’Haiti comme une destination touristique est loin de se réaliser, le tourisme a
pourtant une contribution significative au PIB et au marché du travail. Les voyages ainsi que le tourisme
ont contribué à 7,4 % du PIB et 5,8 % au total des emplois, avec 201000 d’emplois en 2006.
Les projections tablent sur une croissance moyenne de 4 % par an dans le secteur touristique pour les 10
prochaines années
4. DIFFICULTÉS ET CONTRAINTES
4.1 Infrastructures
L’inadéquation des infrastructures routières ainsi que portuaires représente une contrainte majeure au
développement de relations commerciales des PME avec l’extérieur, quand on considère que 90 % du
commerce d’Haiti avec l’extérieur se réalise à travers les ports de Port-au-Prince et de Cap-Haitien. Cette
contrainte empêche aussi l’expansion géographique des PME sur le plan interne. La distribution du
courant de ville est très faible à Port-au-Prince et dans les autres grandes villes du pays. Pour pallier au
manque d’énergie électrique, les entreprises ont recours à des génératrices. Ce qui augmente leurs coûts
de fonctionnement.
Les PME du secteur formel sont surtout concentrées à Port-au-Prince, en raison des difficultés liées aux
procédures d’enregistrement des entreprises11. La répartition géographique des PME du secteur informel,
pour sa part, n’est pas connue. Cependant, on peut se baser sur le fait que les PME emploient une grande
partie de la population active pour insinuer qu’elles sont réparties de la même manière que la population,
avec environ 40 % des PME établies dans les principales villes et le reste en milieu rural et semi-urbain.
4.3 Assurance
Les assurances sont disponibles sur le marché haïtien surtout pour des pertes liées à des risques classiques
comme les catastrophes naturelles et le vol, mais elles ne s’étendent pratiquement pas aux PME.
Les transferts des Haïtiens de la diaspora constituent une source de capital majeure pour l’économie
haïtienne, totalisant 2 milliards de dollars en 2013 (BID, 2013). Ces transferts sont utilisés pour couvrir
surtout des besoins de consommation. Cependant, certaines familles économisent une portion des
transferts et l’investissent pour démarrer des entreprises, réparer leurs maisons ou couvrir les frais
d’éducation de leurs enfants.
10
D’importants investissements ont été réalisés ces 2 dernières années avec la construction d’établissements
hôteliers prestigieux à stature internationale: Oasis, Best Western, Marriott, entre autres. Un renouveau important du
secteur se manifeste avec un nombre croissant de visiteurs internationaux…
11
Dans le but d’apporter son soutien à toutes les activités économiques sur l’étendue du territoire, le MCI est en
train de renforcer ses directions départementales en termes d’équipements, de ressources humaines. A cet effet, la
Direction Départementale du Nord et du Nord’Est vient d’être implantée.
L’une des contraintes majeures pour les PME réside dans l’impossibilité d’avoir accès au crédit pour démarrer ou
étendre leurs activités. Les risques réels ou supposés mettent une barrière et crée une certaine forme d’asymétrie
d’information entre les institutions de financement et les PME12. Cette prudence est d’ordre divers.
Une autre raison majeure qui explique que les institutions de crédit insistent autant sur les garanties pour l’octroi des
prêts est l’environnement inapproprié pour la mise en œuvre des contrats en Haiti. Le Code commercial haïtien
date de 1826 et sa dernière révision remonte à 1944.
Beaucoup de propriétaires des PME en Haïti manquent de la formation nécessaire dans le domaine
des affaires. Souvent, ils ne savent pas comment préparer des plans d’affaires et de ce fait ne sont pas en
mesure de se présenter de manière appropriée devant les institutions de crédit. Beaucoup n’ont pas la
capacité de préparer des états financiers, ce qui est une source majeure d’asymétrie d’information
portant les banques à rejeter les applications de prêts des PME ou à leur demander des garanties qu’elles
ne pourront pas fournir.
Face aux problèmes de la PME haïtienne énumérés ci-dessus, le Ministère du Commerce et de l’Industrie
(MCI) a un rôle clef à jouer dans la refondation et la gouvernance économique du pays. En matière de
commerce/compétitivité/qualité le MCI est conscient de la nécessité de doter le pays d’outils qui puissent
lui permettre d’améliorer sa compétitivité et de diversifier ses exportations pour relever le défi d’une
insertion véritable de son économie. C’est dans cette optique que ce Ministère privilégie le renforcement
et la dynamisation des filières de production à fort potentiel de croissance et de valeur ajoutée par la mise
en œuvre des mécanismes d'appui visant à améliorer la productivité des petites unités de production et la
compétitivité des produits sur le marché local et extérieur.
À cette fin, la Matrice d’actions des États Généraux de l’Investissement (EGI) a été présentée au public
en mars 2013. Parmi d’autres réalisations significatives à retenir il faut mentionner :
- Concours des jeunes entrepreneurs innovants ;
- Appui au développement des PME ;
- Appui aux chaînes de valeur ;
- Centre de l’entrepreneur et de l’entrepreneuriat…
Dans cette optique, les stratégies du MCI ont été conçues comme un ensemble d’initiatives favorisant la
création et le développement de PME: (i) identifier toutes les entreprises fonctionnant sur le territoire
en vue de mieux cerner leurs besoins, les problèmes auxquels elles font face ainsi que les
opportunités qui s’offrent à elles ; (ii) mettre à la disposition des acteurs économiques publics et privés
12
Banque mondiale, Doing business, 2014.
13
Depuis peu, une multitude d’institutions privées d’enseignement technico-professionnelle, plus ou moins crédibles
et/ou reconnues, offrent des formations en Plan d’affaires à poignées, sans un contrôle effectif des instances
étatiques particulièrement le Ministère de l’Éducations Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) et
son bras armé en la matière, l’Institut National de Formation Professionnelle (INFP). Les Institutions “privées”
sérieuses qui se sont imposes et qui méritent d’être signalées sont l’Université Quisqueya et SOFIHTRAINING, à
Port-au-Prince.
Parmi les autres programmes en cours d'exécution, il faut signaler le programme de coopération
binationale Haïti-République dominicaine financé par les Fonds du 3ème FED de l’UE qui comporte une
composante "facilitation du commerce" (7.2 M€) dont 3 des 4 volets (appuis "commerce",
"investissement" et "secteur privé") impliquent directement le MCI.
Concernant l'appui au secteur privé et l'amélioration du climat des affaires par d'autres bailleurs, on peut
mentionner notamment un programme d'appui à l'investissement de la Banque Mondiale (via
International Finance Corporation -IFC), autour de trois composantes : le développement de "zones
économiques spéciales", dotées d'une agence spécifique de développement ("guichet unique") ; le
renforcement du dialogue public/privé; la promotion des investissements dans le secteur textile.
En fonction de ce qui précède, il s’évidente que les besoins existent, énormes et urgents, et qu’ils
interpellent des solutions immédiates de la part des décideurs. Mais également, que les Bailleurs de fonds
partenaires au développement d’Haïti financent déjà ou se montrent disposés à financer le développement
du secteur des PME pour permettre au pays de renouer avec la croissance économique, la paix sociale et
le développement durable. Dans ce scénario, il importe de se poser une question cruciale : « quels sont
les besoins des PME en matière de conseil » pour leur permettre de prendre de l’expansion ?
Concernant ce sujet, trois (3) options ont été soulevées dans le Contrat de prestation de services entre
C2D et le Consultant, soussigné, à savoir :
a. Conseil en entreprenariat (création, consolidation et croissances des entreprises) ?
b. Conseil en gestion (pour les entrepreneurs eux-mêmes ou pour leurs employés) ?
c. Conseil technique (domaines d’activités où une demande est plus importante) ?
À l’analyse, la/les bonne(s) réponses peuvent être trouvées au travers les leçons apprises et retenues d’un
« Atelier d’information et de présentation » du Programme d’Appui à la Modernisation des
Entreprises (PAME) dans le cadre du Programme d’Appui au Développement Productif du MCI,
organisé le 11 mars 2015, par le Service de Gestion des Micro-Parcs Industriels et qui a porté sur un
produit intitulé « Accélérateur d’entreprises. »
Le programme a 3 composantes :
II. Assistance technique et formation aux fournisseurs de PAME ainsi qu’aux IFL14 participant
au Programme dans l’objectif de contribuer à réduire les coûts de transactions des institutions
financières et renforcer les compétences des fournisseurs de SAEF.15
III. Assistance technique pour appuyer l’exécution du Programme : (i) renforcement des
capacités opérationnelles administratives du Service de Gestion ; (ii) recrutement d’une firme
spécialisée ; (iii) financement d’audits annuels ; (iii) financement d’évaluation d’impact à la fin
du projet.
Agriculture : Élevage ; Céréale ; Cultures de rente (huiles essentielles, pite, ficelles) ; Café,
Cacao, Mangue ; Cultures vivrières ; etc. ;
Tourisme : Hostellerie ; Artisanat ; Loisirs (Tours et guides) ; Restauration ; etc. ;
Industrie de production/de transformation : Agro-transformation ; Industrie de transformation
(huiles essentielles, produits cosmétiques), etc. ;
Construction : Ferronnerie ; Plomberie ; Électricité ; Infrastructure ; Immobilier ; Production de
matériaux de construction ; etc. ;
Énergie : Éolienne ; Solaire ; Charbon naturel ; Biomasse, etc.
CONCLUSION
À l’évidence, tenant compte du capital-expériences et des domaines d’expertises et d’excellence du C2D
Services toutes choses restants par ailleurs égales, les Composantes 1 et 3 seraient à écarter. En effet,
contemplant l’Option 1, les acteurs disponibles sur le marché local sont en surnombre avec, pour
conséquences premières, la dévalorisation et la sous-évaluation concomitante de la « Fonction-conseil »
dans le domaine.
Quant à l’Option 3, elle devrait être l’apanage d’un « financeur » institutionnel international (BID,
Banque mondiale, UE, par exemple)…
En revanche, l’Option 2 ouvre de larges boulevards par devant le C2D Services. Peut-être qu’en la
matière, faudrait-il bien envisager l’opportunité d’un changement de paradigme dans le but de s’adapter
aux attentes de la PME haïtienne ?
14
Institutions de Financement
15
Service d’Appui aux Entreprises et de Formation