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Chapitre 3 : les pme marocaines face aux risques d’innovation

Introduction :

Les PME sont un vecteur indéniable de dynamisme économique, elles jouent un rôle important
dans la plupart des économies du monde, et elles contribuent également de manière significative
à la réalisation d'un grand nombre de politiques économiques et sociales qui n'interviennent
même pas dans les grandes entreprises, notamment dans les pays développés. Au Maroc, les
PME représentent plus de 95% des entreprises, emploient 50% du personnel, réalisent 31% des
exportations, 51% des investissements nationaux et 40% de la production. Cependant, leur
participation au PIB (20% du PIB) reste très limitée, ce qui reflète bien le nombre de difficultés
rencontrées par les PME qui peuvent avoir des conséquences négatives sur sa capacité de
survivre voir même sa défaillance.

L'innovation est devenue un facteur clé de succès pour les entreprises qui cherchent à se
démarquer dans un marché de plus en plus concurrentiel. Les PME marocaines ne font pas
exception à cette règle et recherchent également l'innovation pour améliorer leur position sur le
marché. Cependant, ces entreprises font face à de nombreux risques qui peuvent entraver leur
capacité à innover et à se développer.

Ce chapitre est divisé en trois sections la première est consacrée aux généralités sur les PME,
La deuxième section porte sur la notion des PME au Maroc. Et enfin, la dernière section qui
traite les principaux risques qui freinent l'innovation des PME marocaines, tels que le manque
de financement, la difficulté d'accès aux ressources humaines qualifiées, les défis d'accès aux
technologies de pointe etc...
Section1 : Généralités sur les PME

Les PME sont présentes dans une grande variété de secteurs, allant des services aux
technologies de l'information en passant par l'industrie manufacturière et la construction ainsi
elles sont souvent considérées comme un moteur de l'innovation en raison de leur flexibilité et
de leur capacité à explorer de nouveaux marchés et technologies.

Nous allons dans cette première section développer le contenu de la notion du « PME » dans
son sens général, sa définition, ses caractéristiques, son importances,…etc.

1. Emergence et Définitions de concept de la PME

1.1 Emergence de concept de la PME

L'histoire de la PME remonte au 19ème siècle en Europe. A cette époque, l'exploitation


agricole, individuelle de commercialisation était les produits du travail.
Les PME est un phénomène très ancien qui était connu depuis ces origines sous la forme
artisanale, son émergence est commencer depuis la fin des années 60.
Depuis le milieu des années 1970, deux tendances se sont distinguées qui sont dédiées à
l'analyse des PME. D'une part, le courant de la spécificité vise à mettre en évidence les lignes
distinctives des PME et à proposer des théories spécifiques d'organisation des PME.
D’autre part, le courant de la diversité cherche à établir des typologies, dans le but d’ordonner
et de classer l’hétérogénéité du monde des PME. Dans ce cas, la PME est considérée comme
un champ de recherche.1
1.2 Définitions de la PME
Il n'existe pas de définition unique d’une PME. Les critères retenus varient selon les textes
législatifs ou réglementaires définissent les dispositifs d'aides à la direction des PME.
De même, cette définition diffère d'un pays à l'autre à cause de la non-conformité de la taille de
l'économie à l'échelle internationale.
« La PME est un concept flou dont les définitions varient»2, elle varie d'un pays à l'autre et
même d'un secteur à l'autre, mais est généralement basé sur le nombre d'employeurs et les seuils

1
Louis Jacques Filion, Revue internationale P.M.E, « économie et gestion de la petite et moyenne entreprise »,
Vol 10, n° 2, 1997. P131.
2
P.A. JULIEN et B. MOREL, « la belle entreprise », Montréal, 1986, p13
de capital investis d'une part et la position des PME dans la structure économique régionale
d'autre part.
Ils peuvent être divisés en deux approches différentes selon la norme de référence utilisée.
D’une part, les définitions utilisant des critères qualitatifs également dénommés « critères
théoriques, sociologiques ou analytique » et d’autre part, celle utilisant des critères quantitatifs,
appelé aussi « descriptifs ».
 L’approche quantitative :
Son critère principal est la taille à laquelle s’ajoutent des paramètres quantitatifs tels que le
nombre d’employés, le chiffre d’affaires annuel, le profil brut, la valeur ajoutée, le capital, le
patrimoine net,…etc., qui sont utilisés dans les analyses statistiques et dans la plupart des
législations affectant les PME.
 L’approche qualitative :
Cette approche tente de classer les entreprises en fonction de leur relation avec l'environnement.
Elle peut être classée en quatre groupes principaux (Julien, 1990).
Le premier groupe est constitué d'une typologie basée sur l'origine des actifs, le deuxième
groupe est constitué d'une typologie utilisant la nature des objectifs commerciaux, la stratégie
poursuivie ou le potentiel de l'entreprise, et le troisième groupe est constitué d'une typologie
basée sur le développement de l'entreprise ou niveau organisationnel, et enfin un quatrième
3
groupe de typologies selon le secteur, le type ou l'opportunité de marché.
L’approche qualitative rejoint plus la réalité socio-économique, par son caractère descriptif.
Elle englobe la responsabilité personnelle du dirigeant, la propriété personnelle ou familiale du
patrimoine social.

En guise de conclusion Selon la Confédération Générale des PME (CGPME) : « La PME est
une unité de production ou de distribution, une unité de direction et de gestion, sous l’autorité
d’un dirigeant entièrement responsable de l’entreprise, dont il est souvent propriétaire, et qui
est directement lié à la vie de l’entreprise ».4
Une « PME »: une entreprise qui emploie moins de 250 personnes et dont le Chiffre d’Affaires
annuel n’excède pas 50 millions d’Euros ou dont le total du bilan n’excède pas 43 millions
d’Euros.

3
MARC DÉSAULNIERS, « Les alliances logistiques à l’exportation chez les PME manufacturières Québécoises :
une analyse de cas multiples », Exigences partielle de la maitrise en gestion et de leur environnement
Université du Québec, 1998. P 22.
4
Robert Wtterwulghe, « Les PME une entreprise humaine », 2eme tirage, Boeck, Paris, 2008. Page 14
2. Les caractéristiques des PME

Inversement à la définition apportée à la PME diffère d’un pays à l’autre, les PME ont des
caractéristiques communes à travers le monde. Ce sont des caractéristiques spécifiques
conférées par la taille, l'organisation etc., Peuvent être résumées comme suit :5

 Une petite taille : caractérisée par des structures simples, des contacts directs, des
distances hiérarchiques courtes et des relations de travail informelles.

 Le dirigeant est suffisamment proche de ses collaborateurs et employés pour leur


expliquer oralement les changements qu’il impose sans formaliser par écrit sa stratégie
(le cycle de décision stratégique se situé dans le court terme

 Système d'information externe simple : basé sur une communication directe, et un


système interne peu formalisé : Le système d'information des PME est caractérisé par le
dialogue et la communication directe

• Les PME ont généralement une structure simple et flexible qui peut s'adapter à des
environnements changeants. Cette organisation permettra de réduire les coûts de
structure et d'acquérir un avantage concurrentiel sur les grandes entreprises (GE).

 Les niveaux hiérarchiques sont souvent réduits, ce qui accélère le processus de prise de
décision et permet de régler les problèmes liés à l'activité. De plus, l'information circule
plus efficacement, même si elle est informelle.

 Dans les PME, les salariés peuvent être plus motivés que dans une GE. En effet, ils
peuvent se sentir plus impliqués dans la pérennité de la PME, car, cette dernière n’offre
pas toutes les possibilités d’une GE.

5
Moez AHMED, « Les sources de financement des PME et la mise en place du marché alternatif tunisien »,
Mémoire online, Maitrise en sciences comptables, IHEC Carthage, 2007.
 En raison de leur petite taille, les PME permettent une gestion du personnel d’une
manière plus efficace et plus économe ainsi permet aux salariés d’être plus souvent
associés aux prises de décisions.

3. L’importance des PME

Les PME jouent un rôle important dans le monde. En particulier, elles jouent un rôle important
dans les intérêts politiques, économiques et sociaux qui rendent les PME importantes en termes
de contribution au développement.

3-1-Sur le plan politique :

L’existante des PME dans les pays facilite la naissance d'une génération des entrepreneurs
nationaux. Elle permet également la construction et l'intégration de structures économiques
adaptées aux besoins du pays.

3-2- sur le plan économique :

Les PME jouent un rôle important dans la croissance économique et le développement régional
et local. Les PME sont le moteur du développement dans la plupart des pays du monde et un
axe clé dans la lutte contre la pauvreté.6 Ainsi la création des PME favorise particulièrement la
diversification de la structure industrielle, en même temps qu'elle aide à exploiter des ressources
inutilisées

Dans la zone de l’OCDE, les PME jouent un rôle majeur dans la croissance économique et ce
sont elles qui créent la plupart des emplois nouveaux. Plus de 95 % des entreprises de cette
zone sont des PME, qui représentent 60 à 70 % de l’emploi dans la plupart des pays. A mesure
que les grandes entreprises réduisent leurs effectifs et externalisent de plus en plus de fonctions,
le poids des PME dans l’économie s’accroît. En outre, la croissance de la productivité et par
conséquent de l’économie tient en grande partie à la concurrence liée à la naissance et la mort,
l’entrée et la sortie des petites entreprises.7

6
Synthèses de l’OCDE, « Les petites et moyennes entreprises : force locale, action mondiale », Juin 2000.
7
Synthèse «Les petites et moyennes entreprises : force locale, action mondiale », L’Observateur OCDE, Juin
2000. P 02.
Ainsi les PME participent d’une grande part dans la formation du produit intérieur brut (PIB)
de ces économies. Selon l’OCDE les PME représentent 30 à 70% du PIB des économies
occidentales.8
3.3 Sur le plan social :

Le secteur des PME dynamique est essentiel à la création d'emplois, à l'accroissement de la


compétitivité, à la restructuration et à la redynamisation de l'économie et à la réduction de la
pauvreté9. En plus leur contribution à la création de richesses, les PME jouent un rôle important
dans la réduction du chômage par leur capacité à créer des emplois, et facilitent également la
répartition des richesses entre les différentes classes sociales.
Les PME sont les centres de développement de la main d'œuvre et de l'esprit d'entreprise.

Section 2 : les PME au Maroc

Dans cette section on va commencer tout d’abord par les PME qui constituent la base du tissu
économique du Maroc et elles participent de manière positive à la croissance économique et à
la création d’emplois puis on va mettre l’accent sur leurs caractéristiques ; souplesse de gestion
et rapidité de réaction et finalement leur Importances comme un moteur de la croissance
économique pour supporter les effets de la mondialisation et de s’implanter dans toutes les
régions.

1. La PME au Maroc

Au Maroc, la définition de la PME a connu une évolution en commençant par la procédure


simplifiée accélérée (PSA) de 1972, jusqu'à la nouvelle définition de de la ligne pilote (1978-
1979), en passant par le Programme d'assistance intégrée (PAI), puis le code des
investissements de 1983, Bank Al-Maghreb de 1987 et la charte des PME de 2002.

8
Rapport d’information n°374, « Aider les PME : l’exemple Américain », Site internet
:http://www.senat.fr/rap/r96-374/r96-3742.htm (consulté le 08/03/2023)

9
2ème CONFÉRENCE DE L’OCDE DES MINISTRES EN CHARGE DES PME, « Promouvoir l’entrepreneuriat et les
PME innovantes dans une économie mondiale : vers une mondialisation plus responsable et mieux partagée »,
Istanbul-Turquie, 3-5 juin 2004. P 09.
1.1 Evolution de la PME au Maroc :

On va schématiser dans un tableau l’évolution des PME au Maroc selon les années depuis 1972
jusqu’à 2004

Tableau n°1 L’évolution de la définition de la PME en Maroc :

Référence Critères de définition retenus

 Total actif avant investissement : 2million DH (révisé


Procédure simplifiée accélérée ensuite à 5 millions)
de 1972 (PSA)  Chiffre d’affaire : 3millions DH actualisé à 7 ,5 millions
DH

Ligne pilote mobilisée entre  Actif total après investissement : 5 millions DH


1978 et 1979  chiffre d’affaire : 7 ,5 millions DH cout par emploi

Actif net variant selon 3 tranches correspondantes à 3 secteurs


bénéficiant du financement :
 1ere tranche : de 100000 à 500000 DH (actualisé a 1
Programme d’assistance intégré millions)
(PAI)  2éme tranche : de 2 ,5 millions à 5 millions (plafonnée à
6 millions)
 En 1987, ces trois tranches ont été réduits a deux : entre 1
et 4 millions et entre 4 et 8 millions

Code des investissements de  Programme d’investissement pour création ou extension


1983 inférieur à 5 millions DH

Banque Al Maghreb(1987)  Total du bilan : 15 millions DH


 Programme d’investissement : 7 millions DH

 Nombre d’emplois : 200 personnes


Sous-commission PME/PMI  Chiffre d’affaire : selon les phases de développement de
préparation du PDES 2000-2004 l’entreprise :
 Création : inférieur à 5 millions
 Croissance : entre 5 et 20 millions DH
 Total bilan : 30 millions DH
 Cout d’investissement/emploi : de 75000 à 80000DH1

Source : Alliouch Rachid (1995)


1.2. La définition officielle de la PME au Maroc

1.2.1 Définition de la charte

Selon l'article premier de la Charte PME/PMI 2002 publiée au Bulletin Officiel n°5036 du 15
septembre 2002, la définition officielle de la PME au Maroc repose sur trois critères :

 la gérance ou l’administration de l’entreprise qui doit être assurée directement par des
personnes physiques (propriétaires, copropriétaires, ou actionnaires)

 La propriété du capital ou des droits de vote ne pouvant excéder 25 % par une société ou un
groupe de sociétés ne répondant pas à la définition d'une PME. Ce seuil peut être dépassé
si l’entreprise est détenue 4 par :

 Fonds d'investissement ;
 Société de Capital Investissement ;
 Organismes de capital-risque;
 Les institutions financières formellement autorisées à utiliser l'épargne publique
pour des investissements financiers.

 La taille avec une distinction entre :

 Les entreprises existantes avec plus de 2 ans de service (qui doivent obligatoirement
avoir un effectif inférieur à 200 employés permanents, avoir un chiffre d’affaires annuel
hors taxe qui ne dépasse pas 75 millions dhs, et/ou un total bilan limité à 50 millions
dhs.).

 Les entreprises nouvellement créées (avec un programme d'investissement initial ne


dépassant pas 25 millions de dhs et doivent maintenir le taux d'investissement par
emploi inférieur de 250 000 dhs).10

10
Fadoua ANAIRI « LES DIFFICULTES DES PME AU MAROC : UNE ALERTE A LA DEFAILLANCE », Revue Économie,
Gestion et Société, N°13 décembre 2017, P 3-5
Cette définition peut être traduite selon le tableau suivant :

Tableau 2. . Caractéristiques des PME marocaines selon la charte

Effectif CA Bilan
PME ≤ 200 employés ≤ 75 millions dhs ≤ 50 millions dhs
Source : élaborée par moi-même

Selon cette définition, le seuil est relativement bas et ne prend pas en compte les PME ayant
des activités à forte intensité de capital, il n'est donc pas possible d'estimer efficacement le
nombre d'entreprises qui se qualifient de PME.

1.2.2 Définition de l'ANPME.

La nouvelle définition de l’ANPME avec la collaboration de la CGEM, tient compte


uniquement du critère du CA et fait abstraction de l’effectif de l’entreprise Elle distingue trois
types de sociétés.11
 Très petite entreprise : définie comme ayant un chiffre d'affaires inférieur à 3 millions
de dhs
 La petite entreprise : définie comme ayant un chiffre d'affaires compris entre 3
millions AED et 10 millions de dhs
 Entreprises de taille moyenne : entreprises dont le chiffre d'affaires est compris entre
10 millions et 175 millions de dhs

On peut donc schématiser cette définition dans le tableau ci-dessous


Tableau 2. Classification des PME selon l’ANPME
Type d’entreprise CA
Très petite entreprise (TPE) ≤ 3 millions dhs
Petite entreprise (PE) 3 < CA ≤ 10 millions dhs
PME 10 < CA ≤ 175 millions dhs
Source : élaborée par moi-même

11
Mohamed AL MAACHE &Nihad DINE-DINE « Financement externe des PME-PMI marocaines », Dossiers de
Recherches en Economie et Gestion, Numéro 4, Vol 2, 2015, P 143
L’objectif de cette définition de la PME, est de définir les types d’entreprises bénéficiaires du
plan de soutien gouvernemental et des fonds d’appui et de financement des PME.
1.2.3 Définition de Bank Al Maghreb
La nouvelle règlementation prudentielle de Bank Al Maghreb, a élaboré une nouvelle définition
de la PME en se basant sur deux (2) critères : Le CA et le montant des crédits bancaires. Selon
la circulaire 8G2010, la PME est celle qui répond à l’une des deux conditions suivantes
présentées dans le tableau ci-dessous 12

CA (HT) Total des créances


1ère condition 10 < CA ≤ 175 millions dhs
2ème condition ≤ 10 millions dhs > 2 millions dhs
Source : élaborée par moi-même

Malgré l’identification des critères pour définir la PME, aucune définition jusqu'à maintenant
ne permet de déterminer ce qui une PME au Maroc, comme indiqué par Torres « la PME ne
revêt pas la même signification selon les régions. » (Torres, 1999).

2. Importances et rôles des PME marocaines :

Actuellement, l’importance des PME considérée comme le moteur de la croissance


économique, se situe dans le fait qu’elle soit capable par sa structure à supporter les effets de la
mondialisation, de s’implanter dans toutes les régions et essentiellement qu’elle soit forte pour
voyeuse de l’emploi. Les PME ont présentées dans tous les secteurs de l’activité économique
marocaine : l’industrie, l’artisanat, les commerces et enfin les services qui englobent le
tourisme, les communications, les transports, les services financiers, … donc on va résumer ça
dans le graphique ci-dessous

12
Mohamed AL MAACHE &Nihad DINE-DINE « Financement externe des PME-PMI marocaines », OP CIT, P 145
Graphique N°1 : La répartition des PME marocaines par secteur d’activité (en%)

Source : Conception à partir des données du Haut-Commissariat au Plan (2019)


Au Maroc, la PME existe dans tous les différents secteurs d’activités économiques :13

 Le secteur industriel :

Dans le domaine industriel en particulier parmi les 500000 emplois que compte aujourd’hui le
secteur ; la PME représente près de la moitié répartie comme suit : textile et habillement (35%),
chimie et para –chimie (26%), agro –alimentaire (24%) , mécanique et la métallurgie (12%),
électrique et électronique (3%).

 Le secteur artisanal :

Dans le secteur artisanal, la PME prédomine encore plus dans la pêche, la sylviculture,
l’élevage, et surtout dans les métiers traditionnels à forte valeur ajoutée culturelle et sociale
(tapis, produits de terre, métaux, cuir, couture traditionnelle, etc. …)

Dans cette catégorie, ainsi l’ensemble de ce secteur artisanal qui comporte près de 2 million
d’emplois est constitué dans sa plus grande majorité des PME.

 Le secteur commercial :

Le secteur de commerce qui compte 888000 emplois (hors informel) est constitué dans presque
son intégralité de PME.

13
HEFNAOUI A. & BEN DARKAWI Z. (2020) « Les pme marocaines et les difficultés d'accès au financement
externe », Revue Internationale du chercheur « Volume 1 : Numéro 4 » pp : 686 – 708.
 Le secteur des services :

Dans le secteur des services, et tout d’abord dans le tourisme qui compte près de 600000
emplois, la PME constitue un outil privilégié dans la promotion de l’hôtellerie, de la restauration
et des agences de voyages.

Par ailleurs, les grandes mutations liées aux technologies de l’information qu’a connues le
secteur des communications ; combinés à sa privatisation, ont engendré une apparition de PME
nouvelles dans les services de l’internet, des publiphones, de la téléphonie sans fil, de l’audio –
visuel et de la réception satellites….

La PME également accusé une présence de plus en plus remarqué dans le domaine des
transports urbains et interurbains depuis leur privatisation au milieu des années 90.

Enfin, la réforme du marché financier et la dynamisation de la bourse ont aussi engendré la


création de PME nouvelles tel que intermédiaires boursiers, société de crédits à la
consommation, intermédiaires d’assurances…

 Aujourd'hui, la PME est envisagée comme la dynamo de la croissance économique, selon


la banque mondiale (2019), 14 « Les PME marocaines représentent plus de 95% du nombre
total d’entreprises en activité et contribuent, selon les estimations, à plus de 20 % du PIB et
à plus de 30 % des exportations et créent une part importante des emplois informels (Bank
Al- Maghreb, 2019). »

 Et d’apes D’après la fédération de la PME 15 (affilié à la CGEM), « la PME marocaine


représente plus de 95% des entreprises, participe à 50% des salaires, contribue à 31% des
exportations, 40% dans la production et 51% au sein des investissements marocains, enfin
elle participe à 20% dans le PIB marocain, alors que cette part on la trouve dans certain
payés de 60%. »

14
Azzouzi Bouzid « PME et stratégie de développement au Maroc » édition 1997, p. 14
15
HEFNAOUI A. & BEN DARKAWI Z. (2020) « Les pme marocaines et les difficultés d'accès au financement
externe », op -cit
Section 3 : la classification des risques d’un projet d’innovation dans les
PME

Les PME sont souvent considérées comme plus innovantes que les grandes entreprises en raison
de leur capacité à s'adapter rapidement aux évolutions du marché et à mettre en œuvre des idées
innovantes avec des ressources limitées. Cependant, les PME peuvent également être
confrontées à des risques qui influencent négativement leur capacité à innover. Dans cette
section on va citer quelques risques qui peuvent avoir un impact négatif sur l'innovation des
PME à savoir les risques techniques technologiques, financière, organisationnelle,
réglementaires, du marché, etc…

1. Les risques techniques et technologiques :

Le risque technique, « reflète le potentiel d'échec dans la réalisation technique du produit. Les
exemples d'échec sont: le produit ne fonctionne pas, n'atteint pas le niveau de performance
préconisé, la fiabilité et la durabilité souhaitées, coûte trop cher à développer, fabriquer ou
opérer, n'est pas prêt à temps, etc. »16 (Floricel, 2001).

Les PME peuvent être confrontées à des risques techniques et technologie, tels que les
problèmes de qualité, les coûts de production élevés, le manque de compétences nécessaires
pour mettre en œuvre l’innovation, et en termes d'obsolescence les technologies utilisées
peuvent devenir obsolètes rapidement, ce qui peut entraîner des coûts élevés pour la mise à
niveau ou le remplacement de l'équipement. Les PME peuvent également ne pas avoir les
ressources pour maintenir leur technologie à jour, Cela peut les empêcher de développer des
produits innovants ou de rester compétitives sur le marché.

Au Maroc un constat « d’une déconnexion évidente entre les quelques centres de recherche
universitaires et les PME, les moyens matériels et humains sont faibles, l'ouverture et la
coopération avec des centres étrangers plus développés sont limitées, les centres de recherche
privés ou de grandes entreprises demeurent peu nombreux et à portée réduite » 17

16
Floricel, S. and Miller, R. (2001) « Strategizing for Anticipated Risks and Turbulence in Large-Scale Engineering
Projects ». International Journal of Project Management, Volume 19, Issue 8, 2001, Pages 445-455

17
Fadoua ANAIRI & Saïd RADI « LES DIFFICULTES DES PME AU MAROC : UNE ALERTE A LA DEFAILLANCE »,
Revue Économie, Gestion et Société ; N°13 décembre 2017, P 11
Pour faire face à ces risques les PME doivent évaluer leurs capacités techniques et les
ressources nécessaires pour développer et mettre en œuvre leur innovation.

2. Les risques financiers :

Le risque financier « est lié à la structure de financement que l’entreprise subit ou qu’elle a
choisie, à l’identité et à l’origine des partenaires financiers, aux contrats de financement
(échéances et clauses restrictives), à la capacité d’endettement inutilisée, à la capacité de
réinvestir des propriétaires actuels. »18

Les PME ont souvent des ressources financières limitées et peuvent avoir des difficultés à
financer leurs projets d'innovation. Les coûts élevés de R&D et les risques associés à
l'investissement dans de nouveaux produits et services peuvent décourager les PME d'innover

Les prêteurs et les investisseurs sont donc réticents à investir dans des projets innovants en
raison de l'incertitude quant aux résultats. Cela pourrait affecter la capacité des PME à financer
des projets innovants, en particulier ceux qui nécessitent des investissements à long terme.

3. Les Risques de marché :

Le risque de marché, « reflète le potentiel d'échec dans l'atteinte des objectifs de vente ou des
revenus du projet. Les exemples d'échec incluent des clients mécontents, des revenus décevants,
un laps de temps trop long avant que les ventes démarrent, des difficultés de distribution, etc.»19
(Floricel, 2001).

Pour rester compétitives, les PME doivent être capables de s'adapter aux changements du
marché. Les tendances du marché, les changements technologiques et les exigences des clients
affectent leur capacité à innover.

Donc pour que les PME puissent faire face à ses risques liés à l'acceptation du marché. Elles
doivent évaluer le potentiel du marché et s'assurer que leur innovation répond aux besoins du
marché, ainsi bien évaluer la concurrence, élaborer une stratégie commerciale efficace, et faire
une étude sérieuse du marché.

18
Fadoua ANAIRI & Saïd RADI « LES DIFFICULTES DES PME AU MAROC : UNE ALERTE A LA DEFAILLANCE »,
Op- cit, P 8
19
Floricel, S. and Miller, R. (2001) « Strategizing for Anticipated Risks and Turbulence in Large-Scale Engineering
Projects » op cit
4. Risques réglementaires :

Un risque réglementaire « c’est le changement de loi ou de réglementation qui peut influer


directement sur la rentabilité d'un secteur économique » 20

Les PME peuvent également être confrontées à des risques liés à la réglementation lorsqu'elles
cherchent à innover, tels que le non-respect des réglementations, des lois et des normes en
matière de sécurité, de santé et d'environnement.. Les coûts de conformité peuvent être élevés
et peuvent empêcher les PME de poursuivre des projets innovants qui nécessitent une
conformité réglementaire.

Les PME doivent être en mesure de comprendre et de respecter les réglementations en vigueur
dans leur secteur, et de s'adapter aux changements réglementaires

5. Risques organisationnels :

Les PME sont exposées à des risques liés à la stratégie organisationnelle et à la gestion. En
effet, contrairement aux grandes entreprises où les rôles des dirigeants et des salariés sont
clairement définis dans la PME « le dirigeant est à la fois sujet et objet de décision. Il doit gérer
à la fois la conception et la mise en œuvre des politiques GRH »21 (Fongang, 2014, p. 19),

De ce fait, il en résulte que les dirigeants des PME ne recourent pas dans leur gestion à des
cadres compétents et spécialistes pour faire face aux différentes lacunes au niveau de toutes les
fonctions de PME (marketing, comptabilité, Finance, approvisionnement, gestion de stock…).
Ce qui induit d’une part un souple calcul du risque par ces dirigeants, d’autre part leur prudence
exagérée les engage dans des décisions irrationnelles qui peuvent conduire à des difficultés
plus importantes à la différence des grandes entreprises.

20
Eustache Ebondo Wa Mandzila, Daniel Zéghal « Management des risques de l'entreprise : Ne prenez pas le
risque de ne pas le faire », Dans La Revue des Sciences de Gestion, Éditions Direction et Gestion N° 237, 2009,
P 5 à 14

21
Fadoua ANAIRI & Saïd RADI « LES DIFFICULTES DES PME AU MAROC : UNE ALERTE A LA DEFAILLANCE »,
Op- cit, P 12
Par conséquent, cela peut ajouter d'autres risques organisationnels qui entravent l'innovation
des PME.

 Des conflits internes,

 Gestion de projet inefficace,

 Problèmes de communication,

 Manque d'expertise nécessaire pour mettre en œuvre des projets d'innovation,

 Difficultés à attirer et à retenir les meilleurs talents Les PME peuvent également avoir des
difficultés à attirer et à retenir les meilleurs talents en raison de leur capacité limitée à offrir
des salaires et des avantages compétitifs.

Pour cette raison, les PME doivent être en mesure de mettre en place la bonne structure
organisationnelle, de gérer efficacement leurs talents et de les motiver au maximum pour
innover avec succès.

6. Les risques liés à la propriété intellectuelle :

Les PME peuvent être confrontées à des risques de propriété intellectuelle tels que la violation
de brevets et de droits d'auteur. Ces risques peuvent affecter leur capacité à générer de
nouvelles idées et à commercialiser des produits innovants car ils peuvent avoir peur de violer
les droits de propriété intellectuelle de tiers.
Conclusion :

En conclusion, il est clair que les PME marocaines sont confrontées à un certain nombre de
risques qui freinent leur capacité à innover. Ces risques comprennent notamment un manque de
financement, une faible capacité de recherche et développement, une culture de l'innovation
peu développée et des réglementations strictes qui entravent leur capacité à expérimenter de
nouvelles idées.

Ces risques ont un impact significatif sur la compétitivité des PME marocaines sur le marché
mondial. Pour surmonter ces défis, les PME ont besoin du soutien financier et des
encouragements des gouvernements et des autres parties prenantes de l'écosystème de
l'innovation.

Il est également important que les PME marocaines prennent des mesures pour améliorer
leurs capacités de R&D, favoriser une culture de l'innovation au sein de leurs entreprises et
renforcer leurs compétences en matière de propriété intellectuelle. Ces actions permettront aux
PME marocaines de maximiser les bénéfices de l'innovation et de devenir des acteurs majeurs
de l'économie mondiale.

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