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Sonia BOUSHABA
Enseignante-Chercheure
Email :s.boushaba@um5r.ac.ma
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Résumé :
L’action associative, a connu un fort essor sur le plan quantitatif (au niveau du nombre
d’associations et d’adhérents) ainsi que sur le plan qualitatif (au niveau des champs
d’intervention et des régions). L’activité croissante des organismes de l’ESS, s’est déployée
dans des domaines qui relevaient des missions traditionnelles de l’Etat, mais où celui-ci ne
disposaient pas des moyens et des vecteurs d’action adaptés. Les pouvoirs publics ont alors
ainsi, choisi de nouer des partenariats avec les composantes de l’ESS et d’appuyer ces
dernièrespar de nouveaux outils techniques et financiers, comme l’INDH.
Abstract:
The associative action, knew a strong development on the quantitative level (at the level of the
number of associations and members) as well as on the qualitative level (at the level of the
fields of intervention and the regions). The growing activity of the SSE organizations has
been deployed in fields that were part of the traditional missions of the State, but where the
latter did not have the means and vectors of action adapted. The public authorities have thus
chosen to establish partnerships with the components of the SSE and to support them with
new technical and financial tools, such as the INDH.
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63
INTRODUCTION
Le programme d’ajustement structurel (PAS) mis en œuvre au Maroc dans les années 80,
préconisé par les institutions international (FMI), sont considérés comme « les bêtes noires » de
nombreuses populations1, et cela à cause des effets sociaux de ces politiques d’austérité. Il a
également conduit au désengagement de l’Etat concernant certains secteurs économiques et
sociaux. D’ailleurs, la mondialisation et l’ouverture du marché a mené à des résultats
désastreux sur les politiques publiques, l’emploi et le pouvoir d’achat.
Ces programmes d’ajustement structurel ont été créés afin d’accompagner le refinancement de
la dette pour ajuster les économies des pays qui sont soumis à ces mesures.
Certes, ces politiques ont le mérite le plus souvent de stabiliser les déficits des balances de
paiements courants, elles ne contribuent pas autant au développement. Car l’homme est
souvent mis à l’écart par ces mesures.
Elles se soldent inévitablement par une baisse du pouvoir d’achat en raison de la faiblesse des
revenues due principalement au gel des salaires préconisés par la Banque Mondiale et le
Fonds Monétaire International.
Cette baisse des revenus et du pouvoir d’achat a des conséquences directes sur l’éducation, la
santé ou encore le logement. Ainsi, dans les conditions de vie propres au Tiers Monde et faute
d’accompagnement appropriés, les politiques d’ajustement structurel renforcent la misère des
populations2 et leurs migrations.
Afin de résoudre ces nombreux problèmes, il a été nécessaire voir vital de créer un système
qui met l’Homme au cœur de sa préoccupation, il s’agit de l’économie sociale. On doit la mise
en place de ce réseau d’économie sociale au Maroc à l’Initiative Nationale du Développement
Humain (INDH), instauré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI Que Dieu le Glorifie, le 18
mai 2005. L’INDH vise à appliquer la démocratie, la bonne gouvernance et contribue au
développement du pays tant au niveau économique que social, culturel et environnemental.
Cette initiative a mis les organisations de l’économie sociale, en premier lieu les coopératives,
1
Abdelmalki L., et Mundler P., « Economie du développement : les théories, les expériences, les perspectives »,
Hachette, 1995, pp192
2
Ibid, pp194
64
au centre de la stratégie du développement humain. En outre, les coopératives ont diminué ces
effets néfastes particulièrement dans les zones rurales, puisqu’elles ont pour objectif de servir
leurs membres et la collectivité au lieu de chercher uniquement à réaliser du profit.
I. L’ENTREPRENEUR SITUE :
C’est dans son site que l’entrepreneur situé prend ses atouts en ce qui concerne
l’autofinancement de son activité et à la mobilisation des savoir-faire endogènes au site. Ainsi,
la technique n’est pas séparée de l’éthique. Elle n’atterrit pas sous le mode du parachutage
comme c’est le cas dans les pratiques traditionnelles du développement. Elle résulte d’un
bricolage in situ qui mobilise la créativité locale.
En outre, elle n’endosse pas le mécanisme d’une consommation symbolique des objets
techniques venus d’ailleurs. Ce qui laisse discerner que tout transfert de quelque nature qu’il
soit ne peut être dynamisant pour les organisations et les systèmes locaux que s’il est alterné
par une mobilisation du savoir-être et du savoir-faire du site considéré. Synthèse et
apprentissage et encastrement sont, donc, inéluctables dans la dynamique des organismes
sociaux.
On souligne que tout emprunt sans prise sur le génie du site devient une emprise. En outre,
l’expertise du site c'est-à-dire le savoir social local est partie prenante de tout changement
autonome. Cet énoncé est l’essence de la participation voire de la conception même de ce qui
doit ou ne doit pas être fait dans une situation donnée. Il est utopique d’élaborer des projets ou
de créer des structures et des institutions en dehors des systèmes des représentations
symboliques et du contexte d’action des acteurs du site. L’échec est garanti au bout de tout
constructivisme à la hâte. Ainsi, c’est la subjectivité des hommes de la situation qu’on prend
en considération d’autant plus que les processus économiques sont plus proches des
prophéties auto-réalisantes que d’une quelconque réalité objective.
D’ailleurs, toute performance est considérée comme un construit social in situ. C’est l’adhésion
à des croyances partagées qui fait la réussite de toute organisation. Elles assimilent non
seulement les règles et les institutions mais aussi les conceptions et le savoir social. Elles
agissent ainsi comme des moteurs symboliques structurantsde l’ensemble des pratiques locales.
Ce qui écarte tout découpage entre les dimensions de l’existence des acteurs en question et
signe, du même coup, la fin de l’économisme. De ce point de vue, le secteur dit non structuré
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est hautement structuré. C’est plutôt le secteur formel qui est, au-delà, de ses formes
apparentes, non structuré en profondeur selon les critères de la science qui l’organise.
Ainsi, l’économie officielle dans les pays dits en développement est elle-même truffée de
réseaux informels dont les logiques perturbent, déjouent et détournent la rationalité
économique et l’ensemble des impératifs du paradigme qui légitime, du moins en théorie, les
pratiques du développement et de la globalisation économique. Tout semble s’organiser afin
de garder le capitalisme innovateur à la périphérie de l’économie de rente.
Seul entre dans le milieu d’accueil un capitalisme chosifié et désincarné, suite au processus
intellectuel et pratique qu’il subit. Si l’expertise échoue à rationaliser l’économie formelle
dans ses propres critères, on s’interroge ainsi à la manière de structurer les dynamiques
informelles d’après les canons de la théorie implicite à ses propositions et conseils pratiques.
Qu’il nous démontre d’abord qu’il réussit sur son propre terrain avant de pouvoir administrer
ses thérapies à des organisations et systèmes dont la complexité est indomptable par le
réductionnisme scientifique classique.
Par ailleurs, ces dynamiques sont de natures composites et chaotiques, donc non linéaires.
Elles conjuguent dans leur fonctionnement quotidien une pluralité de dimensions et d’espace
de justification au sens des économistes des conventions.
L’impératif économique classique n’est pas leur principe supérieur. C’est plus la recherche
d’un équilibre dynamiquement situé qui semble prendre le pas qu’un mode de fonctionnement
séparant l’économie de la société locale. Ainsi, leur but n’est pas axé sur l’accumulation pour
l’accumulation.
Aussi, les lois économiques qui sont admises sont, plutôt, contrariées par les résistances des
sites dans le monde de l’économie formelle comme dans le monde de l’économie située dont
les rationalités nous restent encore inconnues. D’ailleurs, d’après ZAOUAL, les activités des
économies endogènes dissidentes prolifèrent plus qu’elles ne concentrent sous le mode
capitaliste classique.
En outre, l’aventure des entrepreneurs situés dévoile que ces derniers ne sont pas des
entrepreneurs économiques au sens classique du terme. Enchâssés, ils affichent des
mécanismes économiques à objectifs multiples. Ce qui veut dire en clair que le profit, s’il y a
66
lieu d’en parler, ne représente pas leur unique « prophète». Dans les expériences humaines,
les divinités des sites sont innombrables. Religions, croyances, cultures etc. s’y mélangent
avec les activités matérielles et donnent d’autres directions à ces dernières.
Et, c’est ainsi que les économies informelles s’avèrent paradoxalement post modernes
d’autant plus que la recherche sur les firmes capitalistes elles -mêmes s’orientent, de plus en
plus, vers la nécessité d’un ancrage territorial et d’une intégration des mécanismes de
coordination hors marché (citoyenneté, éthique, culture, identité, appartenance, croyances,
réseaux, coopération inter-entreprises et intra territoriale avec des acteurs non économiques,
partenariat, etc.). Ici, le marché s’épuise de par son fonctionnement endogène. A son
paroxysme, il engendre une incertitude paralysante pour la vie économique.
Nous constatons par exemple qu’au Maroc les coopératives féminines sont les coopératives
d’argan vu qu’elle représente 93% du tissu coopératif. Leur effectif a connu un
accroissement important de 11,5% dans la mesure où il est passé de 157 coopératives
au 30-06- 2009 à 175 coopératives au 30-06-2010 et 274 coopératives au 31/12/2015 d’après
l’ODCO.
Le secteur coopératif représente dans le monde près d’un milliard de membres et plus de 100
millions d’emplois. Les coopératives sont l’une des composantes essentielles de l’économie
sociale et solidaire du Maroc. Elles tiennent un rôle crucial dans développement socio-
économique du pays par leur implication dans la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et
l’amélioration des conditions de vie dans le milieu rural et la création d’emplois3.
3
Bertrel M., « la Scop SAS : une nouvelle opportunité en faveur de l’entrepreneuriat », RECMA –Revue
internationale de l’économie sociale, N°332
67
Toutefois, ces coopératives font face à des contraintes aussi bien en matière de gestion
interne, qu’en matière de concurrence s’ajoutent à ceci les difficultés ayant trait à la
disponibilité des matières premières et l’accès aux marchés.
Les difficultés émanent à la gestion coopérative sont très complexe. En outre, si les
gestionnaires ont une formation à la gestion de l’entreprise, la formule coopérative nécessite,
en plus, la prise en compte du volet associatif et de son impact sur la dynamique de
l’entreprise4.
Par ailleurs, on a montré à travers une étude réalisée5, que les coopératives sont tout à fait
aptes à produire des articles de qualité, mais ignorent comment satisfaire la demande du
marché, ou encore attirer des acheteurs potentiels. Elles se liment à la production et le
stockage et d’attendre que quelqu’un passe par là, ou qu’une administration les sollicite
pour une exposition.
Les coopératives et leurs groupements sont perçus comme étant un modèle d’efficacité dans
une économie sociale et solidaire, ce sont des acteurs cruciaux dans les nouvelles orientations
du développement socioéconomique local au Maroc.
4
Côté D., « Gestion de l’équilibre coopératif : cadre théorique », Economie et solidarités, Vol.38, N°1, pp.112-
126.
5
Lokmane A., « Le travail coopératif et le marketing », REMACOOP, N°1, ODCO.
6
Département des activités génératrices de revenus et d’emplois 2010, « programme mouwakaba », agence de
développement social
68
création et la pérennisation des structures de l’économie sociale et solidaire7 ».
Notre démarche est à la fois inductive et déductive, nous analyserons ces données en
procédant à un codage, en écrivant des mémos concernant des idées, des codes, des
interrelations et des nouvelles directions pour notre recherche.
L’objet de notre étude n’a pas l’ambition d’être statistiquement représentative. Son objectif
prioritaire est d’identifier et d’analyser les actions mises en œuvre, en matière de coopératives
et de clarifier leur fonctionnement.
L’enquête a été réalisée auprès de différentes coopératives de différents secteurs tels que
l’artisanat, l’agriculture, l’argan, les denrées alimentaires, la collecte de plantes médicinales et
aromatiques, l’alphabétisation, traitements de déchets, main d’œuvre, commerce électronique,
tourisme, pêche, art et culture, exploitation des carrières, télécommunication, transport,
artisanat, commerçants détaillants, forêts, conseil et gestion .
Dans certains secteurs comme notamment l’artisanat, l’agriculture, l’argan et les denrées
alimentaires, nous trouvons principalement des femmes qui y travaillent. Nous nous
concentrons particulièrement sur ce volet.
L’idée est d’établir une étude qualitative qui permet de décrire avec précision les pratiques
des coopératives féminines marocaines. Les méthodes qualitatives sont bien appropriées pour
l’étude des opinions, des comportements et des pratiques des individus.
Contrairement aux études quantitatives, l’objectif des études qualitatives n’est pas seulement
de mesurer mais de comprendre les enchaînements et les logiques de l’expérience des
individus, des interprétations qu’ils en font, en prenant en compte les contextes propres à
chacun.
Afin d’établir un diagnostic sur l’environnement interne des coopératives nous avons procédé
à une étude qualitative basée sur l’étude de cas dans la volonté de découvrir et d’appréhender
des structures organisationnelles.
Cette étude a été axée sur des entretiens semi directifs conduites auprès des responsables de
l’Office du Développement de Coopération (ODCO) ainsi qu’une étude sur le terrain auprès
7
Ahrouch S., « Les coopératives au Maroc : Enjeux et Evolutions »,RECMA, N°322,2011.
69
de certaines coopératives féminines.
Notre étude ne prétend pas représenter la situation de la coopérative marocaine dans son
ensemble, elle vise tout simplement à l’éclairer dans sa diversité.
Afin de mener à bien notre enquête, nous avons estimé que la technique de l’interview semi
directive est la plus adaptée. Il s’agit d’une interview où le déroulement des différentes
questions et le contenu de celles-ci sont élaborés de manière stricte et préétablie. Les
questions sont posées les unes après les autres et l’enquêté est plus ou moins contraint de s’y
confirmer, dans ses réponses, au déroulement prévu. Néanmoins, même dans le cadre de ces
interviews l’enquêté dispose d’une assez grande latitude spontanée.
La raison de recourir à cette technique est liée à l’objectif précis de l’étude (de comprendre le
fonctionnement des coopératives marocaines). Ainsi, nous nous sommes posés un certain
nombre de questions auxquelles nous avons pu y répondre à partir d’observations menées
dans différentes régions du Royaume.
Observations
SECTEUR-BRANCHE
Effectif
H/F Total
70
F H
AGRUMES 0 5 5
ALPHBETISATION 0 2 2
APICOLE 0 2 2
APICULTURE 0 3 3
APPROVISIONNEMENT 0 4 4
ARGAN 5 0 5
ART ET DECORT 0 1 1
ARTS CULINAIRES 1 0 1
AVICOLE 0 1 1
BOIS-MENUISERIE 0 1 1
BOULANGERIE ET
PATISSERIE 0 1 1
CEREALES 0 1 1
CHAUSSURES 0 1 1
CMA(CEREALES) 0 1 1
COLLECTE ET
COMMERCIALISATION DE LAIT 0 18 18
71
COUTURE - BRODERIE 1 0 1
CUNICULTURE 1 0 1
ELEVAGE 0 2 2
EXPLOITATION DES
CARRIERES 0 1 1
EXPLOITATION DES
TERRES 0 1 1
FORET 0 1 1
FORGERONS ET
FERRONIERS 0 1 1
MARAÎCHERE 0 3 3
MAROQUINIERS 0 1 1
METAUX-BIJOUX 0 1 1
MOZAIQUE-ZELLIGEURS 0 1 1
OLEICOLE (OLIVIERS) 0 2 2
PECHE 0 1 1
PECHE ARTISANALE 0 1 1
PLANTES MEDICINALES
ET AROMATIQUES 0 2 2
PLANTES SUCRIERES 0 1 1
72
TEXTILE-TAPIS 7 0 7
TEXTILE-TAPIS-COUTURE 1 0 1
TISSERANDS 0 1 1
TRAITEMENT DES
DECHETS 0 1 1
TRANSFORMATION DU
LAIT 0 1 1
TRANSFORMATION DU
LAIT- AGRUMES 0 1 1
TRANSPORT-TAXIS 0 1 1
UTILISATION DE MATERIEL
AGRICOLE EN COMMUN
0 1 1
16 69 85
Total
Tests du Khi-deux
73
linéaire 1,247 1 ,264
Nombre d'observations
valides 85
a. 80 cellules (97,6%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est
de ,19.
Est-ce qu’une région donnée peut-elle favoriser la création de coopérative qu’une autre ?
74
Source : ODCO 2016 1
75
Nombre de H/F Étiquettes de colonnes
Total général
Étiquettes de lignes F H
BENI MELLAL-KHENIFRA 2 22 24
CASABLANCA-SETTAT 2 10 12
FES-MEKNES 1 1
GUELMIM-OUED NOUN 1 1
LAAYOUNE-SAKIA 4 4
ELHAMRA
MARRAKECH-SAFI 3 2 5
ORIENTAL 6 6
RABAT-SALE-KENITRA 4 7 11
SKHIRATE-TEMARA 1 1
SOUSS MASSA 3 10 13
TANGER-TEOUAN- 2 5 7
ALHOCEIMA
Total général 16 69 85
76
Tableau 14 : Effectif selon le Genre
25
20
15
10
Nous constatons que la région Béni Mellal-Khenifra a plus d’effectifs à savoir : 24 dont22
sont des hommes et 2 femmes. Suivi de la région de Souss massa qui a 13 effectifs dont 10
hommes et 3 femmes. La région de Casablanca-Settat est troisième avec le nombre de 12
coopérants dont 10 sont principalement des hommes et 2femmes.
77
78
Le facteur genre influencerait-il la création de coopératives dans les régions ?
Tableaux croisés
Observations
Effectif
Région
F 2 2 0 0 0
H/F
H 22 10 1 1 4
Total 24 12 1 1 4
79
80
Tableau croisé H/F * Région
Effectif
Région
F 3 0 4 0 3
H/F
H 2 6 7 1 10
Total 5 6 11 1 13
Effectif
Région Total
TANGER-TEOUAN-
ALHOCEIMA
81
F 2 16
H/F
H 5 69
Total 7 85
Tests du Khi-deux
Nombre d'observations
valides 85
a. 17 cellules (77,3%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est
de,19.
82
Après l’analyse de ces différents graphiques et tableaux, nous avons constaté que le facteur
genre ne semblerait pas avoir un impact sur la création de coopératives dans les régionscar
lors du calcul de Khi-deux, et dans l’objectif de savoir si le test serait significatif ou pas.
Nous avons trouvé Khi-deux égale à : 0,216 ce qui est supérieur à 0,05. Donc le test n’est pas
significatif.
Dans la même optique, nous avons voulu savoir si le facteur genre aurait un impact sur la
situationd’activité et pour cela nous nous sommes posé la question suivante :
Est-ce que le facteur genre aurait une incidence significative sur la situation d’activité de la
coopérative ?
Tableaux croisés
Observations
H/F * SITUATION
83
D'ACTIVITE 85 98,8% 1 1,2% 86 100,0%
Effectif
ACTIVE INACTIVE
F 13 3 16
H/F
H 64 5 69
Total 77 8 85
Tests du Khi-deux
Correction pour la
84
Nombre d'observations
valides 85
85
En 1963 l’Office de développement de la coopération (ODCO ; www.odco.gov.ma), a étécrée
comme structure administrative qui était chargée de l’accompagnement des coopératives dans
les domaines de la formation et de l’information et comme appui juridique. Réorganiséen
1975, cet office est devenu une entreprise publique qui jouit de la personnalité morale et
d’autonomie financière et administrative.
Aujourd’hui, les missions de l’ODCO sont fixées par la loi 24-83 selon l’article. 77. Il s’agit
principalement, sauf en ce qui concerne les coopératives de la réforme agraire, de soutenir les
coopératives et leurs unions aussi bien à la création (instruction et centralisation des
demandes) qu’en cours d’activité (formation, information, assistance juridique, œuvres
sociales, mise à niveau et restructuration…).
Notons aussi que la structuration des activités liées à l’huile d’argan a donné naissance à
plusieurs coopératives dans ce domaine. Une place d’autant plus notable que ces coopératives
sont à 95 % féminines. En outre, l’entrepreneuriat féminin en coopératives représente un
tournant important dans la société marocaine, qui permet aux femmes d’acquérir leur
autonomie financière, d’avoir confiance en elles ainsi que de prendre des décisions relatives à
la coopérative.
Cette valorisation du capital immatériel des territoires a besoin d’une forte instauration d’un
système de marketing social, intégré dans une nouvelle approche d’un business plan, qui
assure ainsi l’intégration d’une manière optimisée : la génération, la répartition et le partage
de la valeur crée.
86
La coopérative au Maroc a été une formule adéquate pour l’intégration effective et spontanée
de la femme dans la vie active et le marché du travail, lui permettant son autonomie
économique et sociale, par le biais de projets coopératifs réussis, notamment dans les grands
secteurs traditionnels et activités génératrices de revenus tels : l’agriculture, l’artisanat,
l’argan, les denrées alimentaires, les produits de terroir (cités auparavant) ;…
87
CONCLUSION
La coopérative marocaine est une solution réelle permettant aux femmes d’intégrer la vie
active et les marchés du travail, en particulier dans les secteurs traditionnels clés et les activités
génératrices de revenus, dans des projets conjoints. Elle a permis aux femmes de devenir
économiquement et socialement indépendantes à travers la vente de leurs produits.
Le Maroc à travers l’ODCO, a mis en place une batterie de mesures visant à appuyer les
coopératives, notamment, lors des deux premières années de leur existence, les forums
régionaux de l’économie sociale et solidaire se veulent également un cadre propice pour
valoriser et promouvoir les produits des coopératives.
Cependant, il faudrait revoir toutefois le cadre légal régissant les coopératives. En effet, la loi
24-83, présente aujourd’hui plusieurs contraintes, notamment en ce qui concerne la lourdeur
des procédures de constitution des coopératives et les aspects relatifs à la gouvernance. Un
projet de loi réorganisant le secteur a été adopté par le conseil de gouvernement en 2011.
Aussi, le projet de loi a pour but la réorganisation des structures coopératives selon une
nouvelle vision qui permet à celle-ci de s’inscrire dans la dynamique des changements qui
s’opèrent dans l’environnement économique, national et international. Néanmoins, son
adoption a été mise en attente, à l’image de nombreux textes de loi.
Il est clair que le système coopératif constitue pour le Maroc une opportunité économique,
sociale et culturelle pleine d’espoir que le milieu urbain et rural particulièrement se doit de
saisir pour son développement, que l’environnement se doit d’encourager pour son essor
économique et pour l’administration pour en faire un atout majeur pour la mise en place des
stratégies de développement socio-économique et durable.
88
BIBLIOGRAPHIE :
89
BRASSEUR, M., « Entrepreneuriat et insertion », Bruylant, Bruxelles, 2010.
BROUARD, F., « Reflexions sur l’ES », Paper presented at the Administrative sciences
BROUARD, F., SAKKA, O., et LARIVET, S., « Défis et actions pour développer l'ES »,
Revue Des Sciences De Gestion, 2012.
90