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Entreprises sociales marocaines : constatations et états des

lieux

Sonia BOUSHABA

Enseignante-Chercheure

Université Mohammed V-Rabat

Email :s.boushaba@um5r.ac.ma

61
Résumé :

L’action associative, a connu un fort essor sur le plan quantitatif (au niveau du nombre
d’associations et d’adhérents) ainsi que sur le plan qualitatif (au niveau des champs
d’intervention et des régions). L’activité croissante des organismes de l’ESS, s’est déployée
dans des domaines qui relevaient des missions traditionnelles de l’Etat, mais où celui-ci ne
disposaient pas des moyens et des vecteurs d’action adaptés. Les pouvoirs publics ont alors
ainsi, choisi de nouer des partenariats avec les composantes de l’ESS et d’appuyer ces
dernièrespar de nouveaux outils techniques et financiers, comme l’INDH.

Mots-clés : coopérative, entrepreneure social féminin, entrepreneure située, ESS.

Abstract:

The associative action, knew a strong development on the quantitative level (at the level of the
number of associations and members) as well as on the qualitative level (at the level of the
fields of intervention and the regions). The growing activity of the SSE organizations has
been deployed in fields that were part of the traditional missions of the State, but where the
latter did not have the means and vectors of action adapted. The public authorities have thus
chosen to establish partnerships with the components of the SSE and to support them with
new technical and financial tools, such as the INDH.

Key words: cooperative, female social entrepreneur, located entrepreneur, SSE.

62
63
INTRODUCTION

Le programme d’ajustement structurel (PAS) mis en œuvre au Maroc dans les années 80,
préconisé par les institutions international (FMI), sont considérés comme « les bêtes noires » de
nombreuses populations1, et cela à cause des effets sociaux de ces politiques d’austérité. Il a
également conduit au désengagement de l’Etat concernant certains secteurs économiques et
sociaux. D’ailleurs, la mondialisation et l’ouverture du marché a mené à des résultats
désastreux sur les politiques publiques, l’emploi et le pouvoir d’achat.

Ces programmes d’ajustement structurel ont été créés afin d’accompagner le refinancement de
la dette pour ajuster les économies des pays qui sont soumis à ces mesures.

Certes, ces politiques ont le mérite le plus souvent de stabiliser les déficits des balances de
paiements courants, elles ne contribuent pas autant au développement. Car l’homme est
souvent mis à l’écart par ces mesures.

Elles se soldent inévitablement par une baisse du pouvoir d’achat en raison de la faiblesse des
revenues due principalement au gel des salaires préconisés par la Banque Mondiale et le
Fonds Monétaire International.

Cette baisse des revenus et du pouvoir d’achat a des conséquences directes sur l’éducation, la
santé ou encore le logement. Ainsi, dans les conditions de vie propres au Tiers Monde et faute
d’accompagnement appropriés, les politiques d’ajustement structurel renforcent la misère des
populations2 et leurs migrations.

Afin de résoudre ces nombreux problèmes, il a été nécessaire voir vital de créer un système
qui met l’Homme au cœur de sa préoccupation, il s’agit de l’économie sociale. On doit la mise
en place de ce réseau d’économie sociale au Maroc à l’Initiative Nationale du Développement
Humain (INDH), instauré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI Que Dieu le Glorifie, le 18
mai 2005. L’INDH vise à appliquer la démocratie, la bonne gouvernance et contribue au
développement du pays tant au niveau économique que social, culturel et environnemental.

Cette initiative a mis les organisations de l’économie sociale, en premier lieu les coopératives,

1
Abdelmalki L., et Mundler P., « Economie du développement : les théories, les expériences, les perspectives »,
Hachette, 1995, pp192
2
Ibid, pp194

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au centre de la stratégie du développement humain. En outre, les coopératives ont diminué ces
effets néfastes particulièrement dans les zones rurales, puisqu’elles ont pour objectif de servir
leurs membres et la collectivité au lieu de chercher uniquement à réaliser du profit.

I. L’ENTREPRENEUR SITUE :

C’est dans son site que l’entrepreneur situé prend ses atouts en ce qui concerne
l’autofinancement de son activité et à la mobilisation des savoir-faire endogènes au site. Ainsi,
la technique n’est pas séparée de l’éthique. Elle n’atterrit pas sous le mode du parachutage
comme c’est le cas dans les pratiques traditionnelles du développement. Elle résulte d’un
bricolage in situ qui mobilise la créativité locale.

En outre, elle n’endosse pas le mécanisme d’une consommation symbolique des objets
techniques venus d’ailleurs. Ce qui laisse discerner que tout transfert de quelque nature qu’il
soit ne peut être dynamisant pour les organisations et les systèmes locaux que s’il est alterné
par une mobilisation du savoir-être et du savoir-faire du site considéré. Synthèse et
apprentissage et encastrement sont, donc, inéluctables dans la dynamique des organismes
sociaux.

On souligne que tout emprunt sans prise sur le génie du site devient une emprise. En outre,
l’expertise du site c'est-à-dire le savoir social local est partie prenante de tout changement
autonome. Cet énoncé est l’essence de la participation voire de la conception même de ce qui
doit ou ne doit pas être fait dans une situation donnée. Il est utopique d’élaborer des projets ou
de créer des structures et des institutions en dehors des systèmes des représentations
symboliques et du contexte d’action des acteurs du site. L’échec est garanti au bout de tout
constructivisme à la hâte. Ainsi, c’est la subjectivité des hommes de la situation qu’on prend
en considération d’autant plus que les processus économiques sont plus proches des
prophéties auto-réalisantes que d’une quelconque réalité objective.

D’ailleurs, toute performance est considérée comme un construit social in situ. C’est l’adhésion
à des croyances partagées qui fait la réussite de toute organisation. Elles assimilent non
seulement les règles et les institutions mais aussi les conceptions et le savoir social. Elles
agissent ainsi comme des moteurs symboliques structurantsde l’ensemble des pratiques locales.
Ce qui écarte tout découpage entre les dimensions de l’existence des acteurs en question et
signe, du même coup, la fin de l’économisme. De ce point de vue, le secteur dit non structuré

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est hautement structuré. C’est plutôt le secteur formel qui est, au-delà, de ses formes
apparentes, non structuré en profondeur selon les critères de la science qui l’organise.

Ainsi, l’économie officielle dans les pays dits en développement est elle-même truffée de
réseaux informels dont les logiques perturbent, déjouent et détournent la rationalité
économique et l’ensemble des impératifs du paradigme qui légitime, du moins en théorie, les
pratiques du développement et de la globalisation économique. Tout semble s’organiser afin
de garder le capitalisme innovateur à la périphérie de l’économie de rente.

Seul entre dans le milieu d’accueil un capitalisme chosifié et désincarné, suite au processus
intellectuel et pratique qu’il subit. Si l’expertise échoue à rationaliser l’économie formelle
dans ses propres critères, on s’interroge ainsi à la manière de structurer les dynamiques
informelles d’après les canons de la théorie implicite à ses propositions et conseils pratiques.
Qu’il nous démontre d’abord qu’il réussit sur son propre terrain avant de pouvoir administrer
ses thérapies à des organisations et systèmes dont la complexité est indomptable par le
réductionnisme scientifique classique.

Par ailleurs, ces dynamiques sont de natures composites et chaotiques, donc non linéaires.
Elles conjuguent dans leur fonctionnement quotidien une pluralité de dimensions et d’espace
de justification au sens des économistes des conventions.

L’impératif économique classique n’est pas leur principe supérieur. C’est plus la recherche
d’un équilibre dynamiquement situé qui semble prendre le pas qu’un mode de fonctionnement
séparant l’économie de la société locale. Ainsi, leur but n’est pas axé sur l’accumulation pour
l’accumulation.

Aussi, les lois économiques qui sont admises sont, plutôt, contrariées par les résistances des
sites dans le monde de l’économie formelle comme dans le monde de l’économie située dont
les rationalités nous restent encore inconnues. D’ailleurs, d’après ZAOUAL, les activités des
économies endogènes dissidentes prolifèrent plus qu’elles ne concentrent sous le mode
capitaliste classique.

En outre, l’aventure des entrepreneurs situés dévoile que ces derniers ne sont pas des
entrepreneurs économiques au sens classique du terme. Enchâssés, ils affichent des
mécanismes économiques à objectifs multiples. Ce qui veut dire en clair que le profit, s’il y a

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lieu d’en parler, ne représente pas leur unique « prophète». Dans les expériences humaines,
les divinités des sites sont innombrables. Religions, croyances, cultures etc. s’y mélangent
avec les activités matérielles et donnent d’autres directions à ces dernières.

Et, c’est ainsi que les économies informelles s’avèrent paradoxalement post modernes
d’autant plus que la recherche sur les firmes capitalistes elles -mêmes s’orientent, de plus en
plus, vers la nécessité d’un ancrage territorial et d’une intégration des mécanismes de
coordination hors marché (citoyenneté, éthique, culture, identité, appartenance, croyances,
réseaux, coopération inter-entreprises et intra territoriale avec des acteurs non économiques,
partenariat, etc.). Ici, le marché s’épuise de par son fonctionnement endogène. A son
paroxysme, il engendre une incertitude paralysante pour la vie économique.

L’asymétrie, l’opportunisme, le passager clandestin, la tromperie, la manipulation, etc.


commandé par le profit, finissent par abolir l’inestimable carburant du dynamisme économique
qu’est la confiance. C’est ce qui explique les brèches paradigmatiques de l’économie de
marché et le besoin de renouvellement y compris du point de vue du discours et des pratiques
économiques dominantes. En écartant l’éthique de l’économie, celle-ci finit par s’autodétruire.

II. CONTEXTE D’EMERGENCE DES ENTREPRISES SOCIALES AU


MAROC

Nous constatons par exemple qu’au Maroc les coopératives féminines sont les coopératives
d’argan vu qu’elle représente 93% du tissu coopératif. Leur effectif a connu un
accroissement important de 11,5% dans la mesure où il est passé de 157 coopératives
au 30-06- 2009 à 175 coopératives au 30-06-2010 et 274 coopératives au 31/12/2015 d’après
l’ODCO.

Le secteur coopératif représente dans le monde près d’un milliard de membres et plus de 100
millions d’emplois. Les coopératives sont l’une des composantes essentielles de l’économie
sociale et solidaire du Maroc. Elles tiennent un rôle crucial dans développement socio-
économique du pays par leur implication dans la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et
l’amélioration des conditions de vie dans le milieu rural et la création d’emplois3.

3
Bertrel M., « la Scop SAS : une nouvelle opportunité en faveur de l’entrepreneuriat », RECMA –Revue
internationale de l’économie sociale, N°332

67
Toutefois, ces coopératives font face à des contraintes aussi bien en matière de gestion
interne, qu’en matière de concurrence s’ajoutent à ceci les difficultés ayant trait à la
disponibilité des matières premières et l’accès aux marchés.

Les difficultés émanent à la gestion coopérative sont très complexe. En outre, si les
gestionnaires ont une formation à la gestion de l’entreprise, la formule coopérative nécessite,
en plus, la prise en compte du volet associatif et de son impact sur la dynamique de
l’entreprise4.

Par ailleurs, on a montré à travers une étude réalisée5, que les coopératives sont tout à fait
aptes à produire des articles de qualité, mais ignorent comment satisfaire la demande du
marché, ou encore attirer des acheteurs potentiels. Elles se liment à la production et le
stockage et d’attendre que quelqu’un passe par là, ou qu’une administration les sollicite
pour une exposition.

Dans un environnement d’économie de marché, la coopérative doit adopter une démarche


marketing et doit établir un plan marketing mix afin de vendre ses produits et services adaptés
aux goûts des consommateurs, ainsi qu’à l’absence des politiques de prix des concurrents et
des plans de distribution des produits et services.

Les coopératives et leurs groupements sont perçus comme étant un modèle d’efficacité dans
une économie sociale et solidaire, ce sont des acteurs cruciaux dans les nouvelles orientations
du développement socioéconomique local au Maroc.

Par ailleurs, le secteur coopératif favorise la création de projets générateurs de revenus et de


postes d’emplois ainsi que la lutte contre le chômage, plus particulièrement dans le monde
rural6.

Ainsi, « à travers leurs valeurs de démocratie, de solidarité, de partage et d’entraide,


les coopératives jouent un rôle de plus en plus important dans le développement
économique et social du Maroc. Leur attractivité croît surtout depuis 2005, année de
lancement de l’initiative nationale du développement humain (INDH) encourageant la

4
Côté D., « Gestion de l’équilibre coopératif : cadre théorique », Economie et solidarités, Vol.38, N°1, pp.112-
126.
5
Lokmane A., « Le travail coopératif et le marketing », REMACOOP, N°1, ODCO.
6
Département des activités génératrices de revenus et d’emplois 2010, « programme mouwakaba », agence de
développement social

68
création et la pérennisation des structures de l’économie sociale et solidaire7 ».

Notre démarche est à la fois inductive et déductive, nous analyserons ces données en
procédant à un codage, en écrivant des mémos concernant des idées, des codes, des
interrelations et des nouvelles directions pour notre recherche.

L’objet de notre étude n’a pas l’ambition d’être statistiquement représentative. Son objectif
prioritaire est d’identifier et d’analyser les actions mises en œuvre, en matière de coopératives
et de clarifier leur fonctionnement.

L’enquête a été réalisée auprès de différentes coopératives de différents secteurs tels que
l’artisanat, l’agriculture, l’argan, les denrées alimentaires, la collecte de plantes médicinales et
aromatiques, l’alphabétisation, traitements de déchets, main d’œuvre, commerce électronique,
tourisme, pêche, art et culture, exploitation des carrières, télécommunication, transport,
artisanat, commerçants détaillants, forêts, conseil et gestion .

Dans certains secteurs comme notamment l’artisanat, l’agriculture, l’argan et les denrées
alimentaires, nous trouvons principalement des femmes qui y travaillent. Nous nous
concentrons particulièrement sur ce volet.

L’idée est d’établir une étude qualitative qui permet de décrire avec précision les pratiques
des coopératives féminines marocaines. Les méthodes qualitatives sont bien appropriées pour
l’étude des opinions, des comportements et des pratiques des individus.

Contrairement aux études quantitatives, l’objectif des études qualitatives n’est pas seulement
de mesurer mais de comprendre les enchaînements et les logiques de l’expérience des
individus, des interprétations qu’ils en font, en prenant en compte les contextes propres à
chacun.

Afin d’établir un diagnostic sur l’environnement interne des coopératives nous avons procédé
à une étude qualitative basée sur l’étude de cas dans la volonté de découvrir et d’appréhender
des structures organisationnelles.

Cette étude a été axée sur des entretiens semi directifs conduites auprès des responsables de
l’Office du Développement de Coopération (ODCO) ainsi qu’une étude sur le terrain auprès

7
Ahrouch S., « Les coopératives au Maroc : Enjeux et Evolutions »,RECMA, N°322,2011.

69
de certaines coopératives féminines.

Notre étude ne prétend pas représenter la situation de la coopérative marocaine dans son
ensemble, elle vise tout simplement à l’éclairer dans sa diversité.

Afin de mener à bien notre enquête, nous avons estimé que la technique de l’interview semi
directive est la plus adaptée. Il s’agit d’une interview où le déroulement des différentes
questions et le contenu de celles-ci sont élaborés de manière stricte et préétablie. Les
questions sont posées les unes après les autres et l’enquêté est plus ou moins contraint de s’y
confirmer, dans ses réponses, au déroulement prévu. Néanmoins, même dans le cadre de ces
interviews l’enquêté dispose d’une assez grande latitude spontanée.

La raison de recourir à cette technique est liée à l’objectif précis de l’étude (de comprendre le
fonctionnement des coopératives marocaines). Ainsi, nous nous sommes posés un certain
nombre de questions auxquelles nous avons pu y répondre à partir d’observations menées
dans différentes régions du Royaume.

Quels sont les secteurs-branches propice à la création de coopératives féminines ?

Récapitulatif du traitement des observations

Observations

Valide Manquante Total

N Pourcent N Pourcent N Pourcent

SECTEUR-BRANCHE

D'ACTIVITE * H/F 85 98,8% 1 1,2% 86 100,0%

Tableau croisé SECTEUR-BRANCHE D'ACTIVITE * H/F

Effectif

H/F Total

70
F H

AGRUMES 0 5 5

ALPHBETISATION 0 2 2

APICOLE 0 2 2

APICULTURE 0 3 3

APPROVISIONNEMENT 0 4 4

ARGAN 5 0 5

ART ET DECORT 0 1 1

ARTS CULINAIRES 1 0 1

AVICOLE 0 1 1

BOIS-MENUISERIE 0 1 1

BOULANGERIE ET

PATISSERIE 0 1 1

CEREALES 0 1 1

CHAUSSURES 0 1 1

CMA(CEREALES) 0 1 1

SECTEUR- COLLECTE &


BRANCHE
COMMERCIALISATION DU LAIT
D'ACTIVITE
0 1 1

COLLECTE ET

COMMERCIALISATION DE LAIT 0 18 18

71
COUTURE - BRODERIE 1 0 1

CUNICULTURE 1 0 1

ELEVAGE 0 2 2

EXPLOITATION DES

CARRIERES 0 1 1

EXPLOITATION DES

TERRES 0 1 1

FORET 0 1 1

FORGERONS ET

FERRONIERS 0 1 1

MARAÎCHERE 0 3 3

MAROQUINIERS 0 1 1

METAUX-BIJOUX 0 1 1

MOZAIQUE-ZELLIGEURS 0 1 1

OLEICOLE (OLIVIERS) 0 2 2

PECHE 0 1 1

PECHE ARTISANALE 0 1 1

PLANTES MEDICINALES

ET AROMATIQUES 0 2 2

PLANTES SUCRIERES 0 1 1

72
TEXTILE-TAPIS 7 0 7

TEXTILE-TAPIS-COUTURE 1 0 1

THUYA (AL ARÂR) 0 2 2

TISSERANDS 0 1 1

TRAITEMENT DES

DECHETS 0 1 1

TRANSFORMATION DU

LAIT 0 1 1

TRANSFORMATION DU

LAIT- AGRUMES 0 1 1

TRANSPORT-TAXIS 0 1 1

UTILISATION DE MATERIEL
AGRICOLE EN COMMUN
0 1 1

16 69 85
Total

Tests du Khi-deux

Valeur ddl Signification


asymptotique
(bilatérale)

Khi-deux de Pearson 85,000a 40 ,000

Rapport de vraisemblance 82,221 40 ,000

Association linéaire par

73
linéaire 1,247 1 ,264

Nombre d'observations

valides 85

a. 80 cellules (97,6%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est
de ,19.

D’après ces différents graphiques, les secteurs-branches propice à la création de coopératives


féminines sont principalement, les coopératives d’Argan, d’Arts-culinaires, de Couture-
Broderie, de Cuniculture, de Textile-tapis, et de Textile-tapis couture.

Est-ce qu’une région donnée peut-elle favoriser la création de coopérative qu’une autre ?

Tableau 13 : Effectif par région

74
Source : ODCO 2016 1

75
Nombre de H/F Étiquettes de colonnes

Total général

Étiquettes de lignes F H

BENI MELLAL-KHENIFRA 2 22 24

CASABLANCA-SETTAT 2 10 12

FES-MEKNES 1 1

GUELMIM-OUED NOUN 1 1

LAAYOUNE-SAKIA 4 4
ELHAMRA

MARRAKECH-SAFI 3 2 5

ORIENTAL 6 6

RABAT-SALE-KENITRA 4 7 11

SKHIRATE-TEMARA 1 1

SOUSS MASSA 3 10 13

TANGER-TEOUAN- 2 5 7
ALHOCEIMA

Total général 16 69 85

76
Tableau 14 : Effectif selon le Genre

25

20

15

10

Source : ODCO 2016 1

Nous constatons que la région Béni Mellal-Khenifra a plus d’effectifs à savoir : 24 dont22
sont des hommes et 2 femmes. Suivi de la région de Souss massa qui a 13 effectifs dont 10
hommes et 3 femmes. La région de Casablanca-Settat est troisième avec le nombre de 12
coopérants dont 10 sont principalement des hommes et 2femmes.

La région de Rabat-salé-kénitra arrive en quatrième position avec un effectif de 11 dont


7hommes et 4 femmes. En cinquième position, nous trouvons la région Tanger-Tetouan- al
hoceima avec 7 coopérants dont 2femmes et 5 hommes. La région de l’Oriental quant arrive
en sixième position avec 6 coopérants exclusivement des hommes.

Puis nous trouvons la région de Marrakech-safi avec le nombre de 5 coopérants dont 3


femmes et 2 hommes en septième position. Nous trouvons également Laayoune-sakia-
elhamra avec un effectif de 4 uniquement des hommes. Et enfin, nous avons les régions
Guelmim-Oued Noun ainsi que Fès-Meknès avec un coopérant chacun exclusivement des
hommes.

77
78
Le facteur genre influencerait-il la création de coopératives dans les régions ?

Tableaux croisés

Récapitulatif du traitement des observations

Observations

Valide Manquante Total

N Pourcent N Pourcent N Pourcent

H/F * Région 85 98,8% 1 1,2% 86 100,0%

Tableau croisé H/F * Région

Effectif

Région

BENI CASABLANCA- FES- GUELMIM- LAAYOUNE-


MELLAL- SETTAT MEKNES OUED NOUN SAKIA
KHENIFRA ELHAMRA

F 2 2 0 0 0

H/F

H 22 10 1 1 4

Total 24 12 1 1 4

79
80
Tableau croisé H/F * Région

Effectif

Région

MARRAKECH- ORIENTAL RABAT- SKHIRATE- SOUSS


SAFI SALE- TEMARA MASSA
KENITRA

F 3 0 4 0 3

H/F

H 2 6 7 1 10

Total 5 6 11 1 13

Tableau croisé H/F * Région

Effectif

Région Total

TANGER-TEOUAN-
ALHOCEIMA

81
F 2 16

H/F

H 5 69

Total 7 85

Tests du Khi-deux

Valeur ddl Signification asymptotique


(bilatérale)

Khi-deux de Pearson 13,131a 10 ,216

Rapport de vraisemblance 14,068 10 ,170

Association linéaire par

linéaire 2,853 1 ,091

Nombre d'observations

valides 85

a. 17 cellules (77,3%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est
de,19.

82
Après l’analyse de ces différents graphiques et tableaux, nous avons constaté que le facteur
genre ne semblerait pas avoir un impact sur la création de coopératives dans les régionscar
lors du calcul de Khi-deux, et dans l’objectif de savoir si le test serait significatif ou pas.

Nous avons trouvé Khi-deux égale à : 0,216 ce qui est supérieur à 0,05. Donc le test n’est pas
significatif.

Dans la même optique, nous avons voulu savoir si le facteur genre aurait un impact sur la
situationd’activité et pour cela nous nous sommes posé la question suivante :

Est-ce que le facteur genre aurait une incidence significative sur la situation d’activité de la
coopérative ?

Tableaux croisés

Récapitulatif du traitement des observations

Observations

Valide Manquante Total

N Pourcent N Pourcent N Pourcent

H/F * SITUATION

83
D'ACTIVITE 85 98,8% 1 1,2% 86 100,0%

Tableau croisé H/F * SITUATION D'ACTIVITE

Effectif

SITUATION D'ACTIVITE Total

ACTIVE INACTIVE

F 13 3 16

H/F

H 64 5 69

Total 77 8 85

Tests du Khi-deux

Valeur ddl Signification Signification Signification


asymptotique exacte exacte
(bilatérale) (bilatérale) (unilatérale)

Khi-deux de Pearson 2,016a 1 ,156

Correction pour la

continuitéb ,892 1 ,345

Rapport de 1,716 1 ,190


vraisemblance

Test exact de Fisher

Association linéaire par ,169 ,169

linéaire 1,992 1 ,158

84
Nombre d'observations

valides 85

a. 1 cellules (25,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique


minimum est de 1,51.

b. Calculé uniquement pour un tableau 2x2

Pour savoir si le facteur genre influencerait-il la situation d’activité de la coopérative, nous


avons utilisé le test de Khi-deux dont le résultat était de 0,156 ce qui est supérieur à 0,05.En
d’autre terme, il n’y a pas de relation entre le facteur genre et la situation d’activité de la
coopérative.

Depuis l’indépendance du Maroc, en 1956, les coopératives représentaient un choix


stratégique pour ce pays, pour permettre d’assurer une mobilisation nationale en ce qui
concerne la modernisation et le développement des secteurs traditionnels, à savoir
l’agriculture, qui bénéficie encore aujourd’hui d’une exonération fiscale. L’encouragement à
l’organisation de production sous forme coopérative permettait l’amélioration de la situation
économique et sociale et l’épanouissement personnel descoopérateurs.

85
En 1963 l’Office de développement de la coopération (ODCO ; www.odco.gov.ma), a étécrée
comme structure administrative qui était chargée de l’accompagnement des coopératives dans
les domaines de la formation et de l’information et comme appui juridique. Réorganiséen
1975, cet office est devenu une entreprise publique qui jouit de la personnalité morale et
d’autonomie financière et administrative.

Aujourd’hui, les missions de l’ODCO sont fixées par la loi 24-83 selon l’article. 77. Il s’agit
principalement, sauf en ce qui concerne les coopératives de la réforme agraire, de soutenir les
coopératives et leurs unions aussi bien à la création (instruction et centralisation des
demandes) qu’en cours d’activité (formation, information, assistance juridique, œuvres
sociales, mise à niveau et restructuration…).

Ce n’est qu’à partir du lancement de l’Initiative nationale de développement humain, en mai


2005, initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI Que Dieu l’Assiste, que les choix publics en
matière sociale ont pris de l’ampleur, avec plus de clarification, de programmation et de
ressources financières. Cette grande évolution, pour les coopératives, n’en a pas moins été
contradictoire du point de vue fiscal.

Notons aussi que la structuration des activités liées à l’huile d’argan a donné naissance à
plusieurs coopératives dans ce domaine. Une place d’autant plus notable que ces coopératives
sont à 95 % féminines. En outre, l’entrepreneuriat féminin en coopératives représente un
tournant important dans la société marocaine, qui permet aux femmes d’acquérir leur
autonomie financière, d’avoir confiance en elles ainsi que de prendre des décisions relatives à
la coopérative.

Valoriser l’expérience de l’économie sociale et solidaire au Maroc, est conditionné par la


capitalisation des apprentissages de la coopération entre partie prenantes des coopératives, en
renforçant le capital immatériel des territoires afin de parvenir à un développement
économique durable.

Cette valorisation du capital immatériel des territoires a besoin d’une forte instauration d’un
système de marketing social, intégré dans une nouvelle approche d’un business plan, qui
assure ainsi l’intégration d’une manière optimisée : la génération, la répartition et le partage
de la valeur crée.

86
La coopérative au Maroc a été une formule adéquate pour l’intégration effective et spontanée
de la femme dans la vie active et le marché du travail, lui permettant son autonomie
économique et sociale, par le biais de projets coopératifs réussis, notamment dans les grands
secteurs traditionnels et activités génératrices de revenus tels : l’agriculture, l’artisanat,
l’argan, les denrées alimentaires, les produits de terroir (cités auparavant) ;…

Cette situation a permis à la femme rurale la génération de ses propres revenus, et


l’amélioration considérable de son niveau de vie, son statut et son bien – être ainsi que celui
de ses enfants et de sa famille. Notons, enfin, que le nombre actuel des coopératives
féminines, estimé à plus 3000 coopératives contribuent de façon linéaire et progressive au
tissu économique national.

87
CONCLUSION

La coopérative marocaine est une solution réelle permettant aux femmes d’intégrer la vie
active et les marchés du travail, en particulier dans les secteurs traditionnels clés et les activités
génératrices de revenus, dans des projets conjoints. Elle a permis aux femmes de devenir
économiquement et socialement indépendantes à travers la vente de leurs produits.

Grâce à ces activités génératrices de revenu, la femme rurale a pu améliorer considérablement


son niveau de vie, acquérir plus de confiance et être un pilier au sein de sa famille.

Le Maroc à travers l’ODCO, a mis en place une batterie de mesures visant à appuyer les
coopératives, notamment, lors des deux premières années de leur existence, les forums
régionaux de l’économie sociale et solidaire se veulent également un cadre propice pour
valoriser et promouvoir les produits des coopératives.

Cependant, il faudrait revoir toutefois le cadre légal régissant les coopératives. En effet, la loi
24-83, présente aujourd’hui plusieurs contraintes, notamment en ce qui concerne la lourdeur
des procédures de constitution des coopératives et les aspects relatifs à la gouvernance. Un
projet de loi réorganisant le secteur a été adopté par le conseil de gouvernement en 2011.

Aussi, le projet de loi a pour but la réorganisation des structures coopératives selon une
nouvelle vision qui permet à celle-ci de s’inscrire dans la dynamique des changements qui
s’opèrent dans l’environnement économique, national et international. Néanmoins, son
adoption a été mise en attente, à l’image de nombreux textes de loi.

Il est clair que le système coopératif constitue pour le Maroc une opportunité économique,
sociale et culturelle pleine d’espoir que le milieu urbain et rural particulièrement se doit de
saisir pour son développement, que l’environnement se doit d’encourager pour son essor
économique et pour l’administration pour en faire un atout majeur pour la mise en place des
stratégies de développement socio-économique et durable.

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