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C.

RAYNAUD – FIMI – INSA-Lyon

Résolution graphique d’un circuit

Tous les dipôles ne sont pas linéaires et il est parfois difficile de


calculer analytiquement le courant qui circule dans un dipôle non
linéaire (e.g. une diode). On peut alors l’estimer graphiquement.

Reprenons notre premier circuit :


I
On a trouvé par calcul I = E/R=0,5 A

courant
E=2 V U R R=4W E=2
1A
I=U/R
A D 0,5 A

Graphiquement, on trace les 0,25 A


caractéristiques du dipôle de
1V 2V tension
commande et du dipôle de charge.

L’intersection des deux courbes donnent le point de fonctionnement :


(U,I) avec U = 2 V et I = 0,5 A. I-1
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Résolution graphique d’un circuit


Ce que nous venons de faire n’a aucun intérêt : le calcul est bien plus
rapide. Mais sur l’exemple suivant, le calcul n’est pas simple.
I
B
I

E U
diode E/R
Courant
R cherché I=(E-U)/R

U
Tension E
A cherchée

caractéristiques de dipôle de commande : U = E-RI ou I = (E-U)/R

L’intersection des deux courbes donnent le point de fonctionnement :


(U,I).
I-2
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Régime transitoire
• Les condensateurs
• Les bobines

I-3
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Fermeture ou ouverture d’un interrupteur


Quand vous éclairez chez vous le soir, entre le moment où vous
appuyez sur l’interrupteur et le moment où l’ampoule s’éclaire, vous
n’avez pas le temps de dire ouf, même si vous avez 10 m de fil entre
l’interrupteur et l’ampoule.
Si vous vous rappelez : la vitesse des électrons est de l’ordre
de 1mm/s si le courant est de 15 A. Comment expliquez-vous
la rapidité de l’éclairage ?

En réalité, si le circuit est purement résistif, vous avez un délai de


l’ordre de la femtoseconde.

Mais de nombreux appareils ne sont pas purement résistifs. Les


moteurs sont fabriqués avec des bobines, de nombreux
condensateurs peuplent les cartes électroniques des appareils
ménagers… et ces composants peuvent ralentir la mise en route…

I-4
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Les condensateurs
Un condensateur est un composant élémentaire constitué de deux
armatures métalliques (les électrodes) séparés par un matériau isolant
(diélectrique).
Un condensateur est parfait s’il ne laisse passer
aucun courant.
C
En régime continu, il est donc équivalent à un
interrupteur ouvert.

À t = 0, on ferme l’interrupteur. Le générateur


Q va faire circuler des électrons qui vont être
E stoppés par le condensateur. Les électrons
C U(t) s’accumulent sur l’armature du bas. Plus il y
a d’électrons, plus il est difficile d’en apporter
-Q d’autres. Au bout d’un moment, les électrons
n’arrivent plus, il n’ y a plus de courant : le
q  t   CU  t  condensateur est chargé.
Charger un condensateur, c’est dépenser de l’énergie pour stocker des
électrons sur une armature. Ce stockage d’électrons représente une
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énergie potentielle qui peut alimenter ensuite temporairement un circuit.
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Les condensateurs

i(t) On peut montrer que : Q  t   C  Uc  t 


Q(t)
C : capacité (unité : F)
C Uc(t) dU c
Or i t  
dQ(t) i t   C
-Q(t)
dt dt
N.B.: De cette relation, on voit que UC doit être continu lorsque on charge ou
décharge un condensateur, sinon UC serait infini.
Circuit de charge d’un condensateur
À t = 0, on ferme l’interrupteur.
At>0: E  Ri  t   U c  t  (1)
E dU c
C Uc(t) i t   C (2)
R dt
dU c
E  RC  Uc  t 
i(t) dt
On a une équation différentielle d’ordre 1 dont la solution donne Uc(t).
I-6
Si on veut i(t), on utilise ensuite, l’équation (1) ou (2).
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A RETENIR sur les condensateurs

i(t) Q(t) Q  t   C  Uc  t 
dU c
C Uc(t) i t   C C : capacité (unité : F)
-Q(t) dt
Lorsque le condensateur est déchargé : Q0 UC  0
Energie stockée : WC =0

Il est équivalent à un interrupteur ouvert. i0 i=0

Lorsque le condensateur est chargé Q  CU U C  U


sous une tension U :
1 1 1 Q2
Energie stockée : W  QU  CU 
2

2 2 2 C
Il est équivalent à un interrupteur ouvert. i0
i=0 I-7
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Les bobines
Une bobine est un composant élémentaire constitué d’un enroulement
de fil métallique autour d’un « noyau » (le plus souvent un cylindre).
UL(t)
Une bobine est parfaite si la tension à ses
bornes est nulle en régime continu.
En régime continu, elle est donc équivalente i(t)
à un interrupteur fermé (un fil !). L
L : inductance (unité : H)
Circuit de charge d’une bobine À t = 0, on ferme l’interrupteur. Le
générateur va faire circuler des électrons
dans le circuit. Par le phénomène d’induction
(cf. cours 2A), la bobine va tenter de
E s’opposer à la variation du courant. On
C UL(t) démontre qu’alors, il s’établit une tension
R aux bornes de la bobine telle que :
di
UL  t   L
dt
N.B.: De cette relation, on voit que i doit être continu lorsque
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on charge ou décharge une bobine, sinon UL serait infini.
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Les bobines
di
UL  t   L
dt
E C U(t) A t = 0, on ferme l’interrupteur. Le générateur fait
circuler un courant. La bobine tente de s’y opposer
R (elle ralentit l’établissement du courant qui n’est
i(t)
donc pas instantané.

At>0: E  Ri  t   U L  t  (1)

di
UL  t   L (2)
dt
di
E  Ri  L
dt
On a une équation différentielle d’ordre 1 dont la solution donne i(t). Si on
veut UL(t), on utilise ensuite, l’équation (1) ou (2).

TD I-9
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A RETENIR sur les bobines


di
UL  t   L
UL(t) dt
L : inductance (unité : H)

Lorsque la bobine est déchargée : UL  0 i  cst


Energie stockée : WL =0

Elle est équivalente à un interrupteur fermé. i=cst

Lorsque la bobine est chargée UL  0 i  cst


sous :
1 2
Energie stockée : W LI
2
i=cst
Elle est équivalente à un interrupteur fermé.
I-10
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Exercice
K1 K2 Le circuit ci-contre permet de charger
i(t) un condensateur sous une tension E
E C lorsque K1 est fermé et K2 ouvert.
L
UC Ensuite, en ouvrant K1 puis en fermant
R1
K2, on décharge le condensateur dans
R2 la bobine

Ecrire l’équation de la charge du condensateur et la


résoudre

À t = 0, on ferme K1, K2 étant ouvert. E  R1i  U C


dU c
i t   C
dU c dt
E  R1C  UC dU c 1 E
dt  UC 
dt R 1C R 1C I-11
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Exercice
dU c 1 E
Equation générale :  UC 
dt R 1C R 1C
dU c 1
Equation homogène associée (EHA) :
 UC  0
dt R 1C
t

Solution de l’EHA : U c  t   ke R1C

k constante à déterminer avec les conditions initiale

Solution particulière de l’équation générale = solution en régime permanent

Uc  t   E
t

Solution générale : U c  t   ke R1C
E
I-12
Or à t = 0, UC(0) = 0 (condensateur déchargé au départ)
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Exercice
t

Solution générale : U c  t   ke R1C
E
Or à t = 0, UC(0) = 0 (condensateur déchargé au départ)
 
t
 Uc
0  k  E U t  E 1  e R1C
c 

 E

  Uc(t)

On pose   R1C
t
  
t
U c  t   E 1  e   t=t
  i
U c     E 1  e 1  0, 63E E/R1

t
dU c E  i(t)0,37E/R1
i t   C i t   e R1C

dt R1 I-13
t
t=t
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Exercice
 
t
 K1 K2
Solution générale : U c  t   E 1  e R1C

  i(t)
 E C L
BILAN DE PUISSANCE UC
t R1
dU c E 
i t   C i t   e R1C

dt R1 R2
2 t
Puissance du générateur E 

(en convention générateur) PG  E  i  t   e R1C

R1 t
2
t E t 
Energie fournie par le générateur : WG  t    PG dt  
R1C
e dt
0 0 R
t 1
2  t
  t

E  
WG  t    R 1Ce
R1C
  CE 1  e
2 R1C

R 1   0 
 
À t = 0, le générateur n’a encore rien fourni (WG = 0) et

quand t →∞ WG t    CE  2
I-14
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Exercice
 
t
 K1 K2
Solution générale : U c  t   E 1  e R1C

  i(t)
 E C L
BILAN DE PUISSANCE UC
t R1
dU c E 
i t   C i t   e R1C

dt R1 R2
E 2 

t

t

Puissance du condensateur
PC  Uc  t   i  t   e R1C
1  e
R1C

(en convention récepteur) R1  
 
E 2 
t

2t

PC  e
R1C
e R1C


R1  
  2 t 2t

t E t  
Energie stockée par le WC  t    PC dt    e 1  e 1 dt
R C R C
condensateur : 0 0 R  
1  
t
2 
R1C R1C 
t 2t
E  
WC  t    R 1Ce
R1C
 e  I-15
R1  2  0
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Exercice

BILAN DE PUISSANCE K1 K2
i(t)
Energie stockée par le E C L
condensateur : UC
t R1
E2  
t 2t
 R1C 
WC  t    R 1Ce
R1C
 e 
R1C
R2
R1  2  0
 
t
1 R1C

2t
1 CE 2
WC  t   CE  e
2 R1C
 e   WC  t    
 2 2  2

2t
Puissance dissipée par E 2 
la résistance (en PR  U R  t   i  t   R 1  i  t   R 1 2 e
2 R1C

convention récepteur ): R1
2 2t
t E t 
Energie dissipée par
la résistance :
WR  t    PR dt   e R1C
dt
0 R1 0 I-16
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Exercice

BILAN DE PUISSANCE K1 K2
i(t)
E C L
Energie dissipée par 2t
2
E t  UC
la résistance :
WR  t    e R1C
dt R1
R1 0
R2
2
E R 1C  
2t
 CE 2
WR  t   1  e
R1C
 WR  t    
R1 2    2
 t
2  2t
E 2 
E
Bilan instantané : P 
G e R1C
PR  e R1C
R1 R1
PG  PC  PR 2   t 2t

E 
PC  e
R1C
e R1C

R1  

Bilan énergétique : WG  t     WC  t     WR  t   
I-17
Énergie fournie par le générateur = celle consommée par R et stockée par C
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Exercice

BILAN DE PUISSANCE : CONCLUSION K1 K2


i(t)
E C L
Energie dissipée par CE 2
la résistance : WR  t     UC
R1
2
Cette énergie est perdue (pour le circuit), R2
elle est transformée en énergie thermique
par l’effet Joule.

Energie stockée par CE 2


le condensateur à WC  t    
peine charge : 2
Cette énergie n’est pas perdue, elle est
récupérable : on parle d’énergie potentielle.
Energie fournie par
le générateur de WG  t     CE 2 I-18
f.é.m. E :
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Exercice
K1 K2 Le circuit ci-contre permet de charger
i(t) un condensateur sous une tension E
E C lorsque K1 est fermé et K2 ouvert.
L
UC Ensuite, en ouvrant K1 puis en fermant
R1
K2, on décharge le condensateur dans
R2 la bobine

Ecrire l’équation de la décharge du condensateur

On ouvre K1, le condensateur reste chargé sous la tension E. A t = 0, on


ferme K2.
K2
i(t) U C  U L   R1  R 2  i  0
dU c U t  L di
L 
L UL
UC
C
i t   C
R1 R2 dt dt
I-19
On pose: R 1  R 2  R
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Exercice
K2 U C  U L   R1  R 2  i  0
i(t) dU c U t  L di
C L UL i t   C L 
UC dt dt
R1 R2 On pose: R 1  R 2  R

di
U C  L  Ri  0
dt
dU C d 2i di i d 2i di
On dérive l’équation : L 2 R 0  L 2
 R 0
dt dt dt C dt dt
d 2i R di i
2
  0 On obtient une équation différentielle d’ordre 2.
dt L dt LC
Oups ! Hors programme du S1 !

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