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Sous la direction de
Dr Rouba Khoury
Anesthésiste réanimateur – CHU de Poitiers
M. Stéphane Fournier
IADE – CHU de Poitiers
SEPTEMBRE 2023
UE 7 : MEMOIRE PROFESSIONNEL
En vue de l’obtention du diplôme d'Etat d'infirmier anesthésiste.
PRÉFET DE LA RÉGION NOUVELLE-AQUITAINE
Charte anti-plagiat de la Direction régionale et départementale de la jeunesse,des sports et de la
cohésion sociale Nouvelle-Aquitaine
La Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale Nouvelle-
Aquitaine délivre sous l’autorité du Préfet de région les diplômes du travail social et des auxiliaires médicaux et sous
l’autoritédu Ministre chargé des sports les diplômes du sport et de l’animation.
Elle est également garante de la qualité des enseignements délivrés dans les dispositifs de formation
préparant àl’obtention de ces diplômes.
C’est dans le but de garantir la valeur des diplômes qu’elle délivre et la qualité des dispositifs de formation
qu’elle évalue que les directives suivantes sont formulées à l’endroit des étudiants et stagiaires en formation.
Article 1 : Tout étudiant et stagiaire s’engage à faire figurer et à signer sur chacun de ses travaux, deuxième de
couverture, l’engagement suivant :
atteste avoir pris connaissance de la charte anti-plagiat élaborée par la DRDJSCS Nouvelle-Aquitaine et de m’yêtre
conformé.
et certifie que le mémoire/dossier présenté étant le fruit de mon travail personnel, il ne pourra être cité sans respect
des principes de cette charte
Article 2 :
« Le plagiat consiste à insérer dans tout travail, écrit ou oral, des formulations, phrases, passages, images en les
faisant passer pour siens. Le plagiat est réalisé de la part de l’auteur du travail (devenu le plagiaire) par l’omission de
la référence correcte aux textes ou aux idées d’autrui et à leur source »1.
Article 3 :
Tout étudiant, tout stagiaire s’engage à encadrer par des guillemets tout texte ou partie de texte emprunté(e) ;
et à faire figurer explicitement dans l’ensemble de ses travaux les références des sources de cet emprunt. Ce
référencement doit permettre au lecteur et correcteur de vérifier l’exactitude des informations rapportées par
consultation des sources utilisées.
Article 4 :
07 juillet 2023
Il est inscrit sur le registre des traitements des activités, dans ledomaine:
ECOLE
CHU86-ECOL-R2023-07-01
Cordialement,
Pierre Taveau
DPO CHU Poitiers et GHT86
Je souhaite adresser mes sincères remerciements à toutes les personnes qui ont
contribué à la rédaction de ce mémoire mais aussi au soutien et à l’aide apportée durant
ces deux belles années de formation.
À mes collègues de promotion. Je ne pouvais pas rêver mieux pour passer ces deux
années. Merci pour ces moments de rigolade, d’entraide et de soutien. Je n’ai pas envie
de vous quitter, vous allez me manquer. Je vous souhaite à tous d’être heureux et
épanouis dans votre nouvelle carrière. Je suis fière de nous, on l’a fait !
À toi Sophie, mon binôme, sans qui je n’aurai pas pu apprendre avec autant de rigueur.
À ma famille, mes amis, mon conjoint pour m’avoir aidée et soutenue, merci de
m’avoir encouragée et supportée durant mes moments de doute.
Glossaire
_________________________________________________________________________
1 Introduction ................................................................................................................ 1
6 Résultats de l’étude................................................................................................ 13
9 Conclusion ................................................................................................................. 26
10 Bibliographie ............................................................................................................ 27
11 Annexes ...................................................................................................................... 31
Table des illustrations
Figure 2 : Histogramme représentatif de la répartition des AAH sur tous les blocs sur 1 an…… ..………13
Figure 5 : Répartition des professionnels de santé en fonction de leurs années d'exercice ................ 16
Figure 6 : Représentation des réponses obtenues des durées de vie atmosphériques des AAH ......... 18
Tableau 4 : Répartition des hommes et des femmes ayant reçus du Desflurane ou du Sévoflurane ... 14
En France, les dernières données répertoriées datent de 1996 et ont démontré que
soixante-dix pour cent des anesthésies générales ont utilisé au moins un agent halogéné,
contre quarante-neuf pour cent en 1980. Le nombre d’anesthésies générales est en
perpétuel croissance, nous pouvons donc en déduire que l’utilisation des agents
anesthésiques halogénés l’est également. [1]
Le masque laryngé peut jouer un rôle précieux dans tous les types d’anesthésie
d’inhalation, tandis que sa valeur, prouvée dans certains cas d'intubation difficile, indique
qu'il peut contribuer de manière significative à la sécurité de l'anesthésie générale. [2]
Il existe deux types d’agents anesthésiques halogénés utilisés au CHU de Poitiers pour
la narcose avec masque laryngé :
le Desflurane, appartenant à la famille des méthyléthyléthers,
le Sévoflurane, appartenant à la famille des isopropylethers.
Ces deux AAH représentent une nouvelle génération d’agents anesthésiques par
inhalation, de par leur faible solubilité dans les lipides et le sang. Ils ont des propriétés
pharmacocinétiques similaires. [3]
Cependant, ils sont différents sur deux aspects : leurs effets sur l’environnement et
leur coût. Leur utilisation de manière raisonnée permettrait la réduction de l’empreinte
carbone des anesthésies générales. De plus, la tendance actuelle vise à réduire nos
émissions de GES avec l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.
1
Il est également indiqué que le Sévoflurane est l’agent de choix pour l’utilisation du
masque laryngé, du fait de sa faible solubilité (permettant une induction rapide) et de son
absence d’effet irritant sur les voies aériennes supérieures. [4]
Nous avons donc voulu observer l’utilisation des halogénés au CHU de Poitiers.
Dans un premier temps, l’objectif de cette étude est de faire un état des lieux des
pratiques concernant les AAH utilisés lors d’une AG avec masque laryngé.
2
2 Les agents anesthésiques halogénés
3
fibres musculaires par la potentialisation des curares, ils dépriment l’activité des neurones
moteurs spinaux et participent ainsi à l’immobilité chirurgicale.
Pour finir, ils ont tous un effet émétisant. L’incidence des nausées vomissements est
supérieure pour l’entretien d’une anesthésie sous Sévoflurane ou Desflurane à une
anesthésie entretenue par Propofol. [7] Néanmoins, une étude réalisée en 1998 a indiqué
que l’incidence des NVPO sur quarante patients était plus importante chez les patients
ayant eu une narcose sous Desflurane que sous Sévoflurane. [8]
Afin de mettre en évidence ces différents effets, un tableau récapitulatif est résumé en
annexe I.
La cinétique d’un halogéné est d’autant plus rapide qu’il est peu soluble dans le sang et
les tissus. Plus le coefficient de solubilité dans le sang est faible, moins la quantité du
médicament captée dans l’organisme en fonction du temps est importante et plus la
vitesse de réveil est rapide. Plus l’halogéné est soluble dans l’huile, plus il est puissant et
moins sa CAM sera élevée, selon la théorie de Meyer-Overton datant du début du XXe
siècle. Voici un tableau comparatif du coefficient de partage et de la MAC des deux gaz.
Desflurane Sévoflurane
MAC 6% 1,71%
Coefficient de partage :
Huile/gaz 18,7 53,4
Sang/gaz 0,42 0,68
4
Ce tableau nous indique que le Sévoflurane est plus puissant que le Desflurane mais
que sa vitesse de réveil est moins rapide.
Toutefois, six études comparatives entre les deux gaz ont été réalisées sur 246 patients
et ont montré que les délais de réveil étaient plus courts chez les patients ayant reçu le
Desflurane. Pourtant, la moyenne des différences était faible et les délais de réveil plus
tardifs étaient comparables entre les deux halogénés. [9]
3 Le masque laryngé
Inventé en 1981 par le docteur Archie Brain, le masque laryngé est un dispositif
destiné à faciliter l’oxygénation pulmonaire chez un patient inconscient. Il est placé dans
le canal oropharyngé pour éviter une obstruction du système respiratoire, permettre la
respiration spontanée artificielle et prévenir l’inhalation dans les poumons.
C’est une technique très sécuritaire démontrée par une enquête réalisée au Royaume-
Uni, qui indique que la gestion des VAS est la plus sûre avec un ML et que la mortalité
associée est plus élevée avec l’IOT. [11]
Il a été prouvé que l’utilisation du masque laryngé provoquerait une diminution des
traumatismes laryngés en comparaison à l’utilisation de l’IOT. Ses avantages par rapport à
l’IOT sont : pas de laryngoscopie, moins de morphiniques, diminution de l’exposition aux
curares, aide à l’intubation difficile, diminution des traumatismes laryngés (raucité de la
voix, dysphagie, toux, bronchospasme), baisse du temps de séjour en SSPI, place dans la
réanimation cardio pulmonaire si personnel peu familier de l’IOT.
5
Le choix des agents anesthésiques à des doses suffisantes est primordial afin d’avoir
une perte de conscience et un relâchement musculaire permettant l’ouverture buccale et
l’inhibition des réflexes pharyngés. Il faut s’assurer d’une anesthésie convenable afin de
réduire le risque de survenue des maux de gorge et traumatismes. [4]
4 L’impact environnemental
6
habitudes et diminuer nos émissions de GES, afin de limiter le réchauffement climatique à
1,5°C.
Pour ce faire, il faudrait limiter de 45% les émissions de GES de 2010 à 2030 pour les
rendre nulles en 2050.
La France se classe au 5ème rang des pays et systèmes de santé en termes de quantité
d’émission de gaz à effets de serre. Les établissements de santé sont désormais soumis à
l’obligation de réaliser un bilan carbone et conduire une politique de réduction de son
impact environnemental, notamment les gaz médicaux, qui font partie des principaux
postes à émission de GES. [12]
Dès les années quatre-vingt, la pollution entrainée par les gaz anesthésiques
préoccupait. Ainsi, des systèmes de récupération et d’évacuation de ces gaz ont été mis
au point.
Face à ces nouveaux enjeux auxquels doivent répondre les établissements et les
professionnels, la Société Française d’Anesthésie et Réanimation (SFAR), en collaboration
avec la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H) et la Société Française de
Pharmacie Clinique (SFPC) se sont associés pour proposer un référentiel sur la réduction
de l’impact environnemental de l’AG au bloc opératoire. [12]
Un groupe d’expert réunis par la SFAR, la SFPC et la SF2H en 2022, a travaillé sur des
recommandations et a répondu à la question :
7
Les experts suggèrent, qu’à bénéfice clinique égal pour le patient, les professionnels
d’anesthésie utilisent préférentiellement le Sévoflurane au Desflurane lors d’une
anesthésie inhalée, pour diminuer l’impact environnemental de l’anesthésie générale.
Avis d’experts (Accord fort) [12]
Desflurane Sévoflurane
Durée de vie atmosphérique 14 ans 1,1 an
PRG100 2540 130
Equivalent carbone 1h d'AG DFG Equivaut à conduire une Equivaut à conduire une
1l/min, 1MAC/h, 02 30% voiture sur 376 km voiture sur 10 km
[13] [14] [15]
Dans ces conditions, pour une journée de 8 heures de bloc, les émissions dégagées
seraient équivalentes à traverser la France en voiture avec le Sévoflurane alors que celles
du Desflurane permettraient de rejoindre Moscou. [21]
Nous avons pu voir que lors d’une AG, le métabolisme de ces vapeurs est très faible : 2
à 5% pour le Sévoflurane, 0,02% pour le Desflurane [7] et sont expirés sous forme
inchangée par le patient et rejetés dans l’atmosphère via la prise SEGA. La concentration
de ces halogénés est en constante augmentation et la plus importante est celle du
Desflurane.
Sur les 3,1 millions (+/-0,6) de tonnes d’équivalent en CO2, 80% sont dues au
Desflurane. [16] Ses émissions de GES au cours de son cycle de vie sont vingt fois
supérieures s à celles du Sévoflurane. [17]
À l’échelle du bloc opératoire, les émissions de GES dues aux agents anesthésiques
inhalés étaient divisées par 10, lorsque le Desflurane ne faisait pas partie de l’arsenal
thérapeutique. [12] [18] [19]
8
À l’échelle d’une intervention chirurgicale, une réduction de 25% des émissions de
GES engendrées par cette intervention est observée si l’on utilise le Sévoflurane à la place
du Desflurane. [12] [20]
Cet impact écologique peut être diminué d’une part, par le choix du type de gaz
d’anesthésie, d’autre part avec un débit de gaz frais bas ou grâce à une anesthésie
inhalatoire à objectif de concentration (AINOC).
Sévoflurane Desflurane
9
L’impact environnemental, à partir des consommations de flacons de gaz halogénés
dans un service d’anesthésie, est le suivant : l’utilisation d’un flacon de Desflurane
(240 ml) émet 886 Kg eqCO2 et un flacon de Sévoflurane (250 ml) émet 44 Kg eqCO2.
Ainsi, le coût économique (en euros) et écologique (en CO2 équivalents et en kms
parcourus par une voiture moyenne) lors de l’utilisation de Sévoflurane ou de Desflurane
avec un DGF de 1 l/min (30 % d’O2 et 70 % d’air) d’après l’application « Anaesthetic
Impact Calculator ») est le suivant :
10
5 Matériel et méthode
L’objectif principal
L’objectif principal de cette étude était de faire un état des lieux des pratiques
concernant les agents anesthésiques halogénés utilisés lors d’une anesthésie générale
avec un masque laryngé au CHU de Poitiers.
Les objectifs secondaires
Les objectifs secondaires sont :
o De mettre en lien les pratiques du terrain et les données recueillies auprès des
soignants.
11
5.3 Méthodologie
Tout d’abord, l’étude a été réalisée chez tous les patients majeurs ayant bénéficié
d’une anesthésie générale avec un masque laryngé et un maintien de la narcose sous
Desflurane et Sévoflurane.
Les données ont été recueillies sur le logiciel Diane® dans toutes les spécialités
chirurgicales : vasculaire, orthopédique, plastique, viscérale, gynécologique, urologique.
Ces données ont été les suivantes : l’âge, le sexe, l’halogéné utilisé, la présence de
réinjection d’hypnotique à distance de l’induction et la présence de conversion en
intubation orotrachéale.
Critères d’inclusion : tous les patients ayant bénéficié d’une anesthésie générale avec
un masque laryngé et un entretien par halogéné.
Les deux premières questions avaient pour but d’évaluer la population interrogée.
La troisième et quatrième question avaient pour but de connaître le choix de
l’halogéné utilisé en priorité et les raisons de ce choix, pour évaluer les habitudes des
pratiques des professionnels.
Les trois dernières questions nous permettaient d’évaluer les connaissances de ces
professionnels concernant l’impact écologique des halogénés.
12
6 Résultats de l’étude
Dans un premier temps, nous avons fait un état des lieux quant à la répartition des
AAH auprès de tous les patients ayant eu une AG avec un masque laryngé.
Figure 2 : Histogramme représentatif de la répartition des AAH sur tous les blocs opératoires sur 1 an.
Nous avons pu constater que le Desflurane avait été utilisé majoritairement lors de
l’entretien de la narcose avec un masque laryngé.
13
Nous nous sommes ensuite penchés sur la répartition des hommes et des femmes
ayant reçu le Desflurane ou le Sévoflurane dans notre échantillon de patients.
Tableau 4 : Répartition des hommes et des femmes ayant reçus du Desflurane ou du Sévoflurane
Nous avons pu nous noter que la différence concernant les hommes et les femmes
ayant reçu le Sévoflurane était majoritaire aux patients ayant reçu le Desflurane.
Age 18-49
ans 241 (38%) 247 (51%) 488 <0.001
Age 50-94
ans 386 (62%) 236 (49%) 622
Nous avons remarqué qu’il y a une différence plus importante des deux classes d’âge
ayant bénéficié du Desflurane, et que les patients plus âgés reçoivent majoritairement cet
AAH.
Puis, nous avons comparé le nombre de patients qui ayant reçu des réinjections de
Propofol en per opératoire prouvant un éventuel défaut de narcose.
14
Figure 3 : Histogramme représentatif des réinjections de Propofol per opératoire
Nous avons pu relever qu’environ deux fois plus de patients sous Desflurane ont eu
une réinjection de Propofol contrairement à ceux sous Sévoflurane.
Figure 4 : Intubations orotrachéales per opératoire
Enfin, nous avons observé que les patients intubés en per opératoire, lors d’une AG
avec un masque laryngé, étaient majoritaires lorsque la narcose était maintenue par le
Desflurane.
15
6.2 Résultats des questionnaires
Dans un second temps, nous avons distribué des questionnaires afin de mieux
comprendre les pratiques des soignants.
100%
90% 86%
80%
70%
58%
60%
50%
IADE 52%
50%
40% 34% MAR 17,50%
30% 25% 25% Interne 30,50%
20% 14%
8%
10%
0%
0%
Années d'exercice 0-5 Années d'exercice 5-10 Années d'exercice 10
ans ans ans et plus
Nous observons que les questionnaires ont été majoritairement complétés par des
IADEs ayant entre 0 et 5 ans d’exercice professionnel. Nous découvrons que les Internes
sont en deuxième position, avec le même nombre d’années d’exercice et pour finir, les
MARs avaient majoritairement entre 5 et 10 ans d’expérience.
Ensuite, nous avons demandé aux professionnels quel était l’AAH choisi
prioritairement lors de l’entretien de la narcose avec un masque laryngé et les raisons du
choix de ce gaz afin de déterminer les pratiques habituelles de ces professionnels.
16
Tableau 6 : Choix de l'AAH et les raisons de ce choix
Nous avons pu constater que seuls les IADEs choisissaient le Desflurane pour
l’entretien de la narcose, tous les Internes et MARs optaient en priorité pour le
Sévoflurane. Concernant ces derniers, tous ont justifié ce choix pour son effet sur les
voies aériennes supérieures.
Les Internes, de leur côté, avaient choisi ce gaz pour les mêmes raisons mais aussi pour
son impact écologique.
Quant aux IADEs, ils avaient sélectionné, de manière équilibrée, les deux gaz avec pour
raison principale : l’effet sur les voies aériennes supérieures.
Nous avons voulu analyser les données recueillies concernant le Desflurane afin de
mieux comprendre les motivations de son utilisation par les IADEs. Ainsi, la raison
principale était le réveil rapide du patient, suivi de la durée de chirurgie, puis des
habitudes de chacun. (Annexe III)
17
Les questions suivantes nous permettaient d’évaluer les connaissances des répondants
sur les conséquences écologiques des AAH.
Figure 6 : Représentation des réponses obtenues des durées de vie atmosphériques des AAH
À la question 5, nous avons pu observer que les internes ont tous eu la réponse
adaptée « aux bonnes valeurs » concernant la durée de vie atmosphérique du Desflurane.
Les MARs ont également choisi en majorité cette même réponse.
Les IADEs ont sélectionné majoritairement la représentation des bonnes valeurs, mais
aussi la durée 8-12 ans, et sont les seuls à avoir choisi la durée de vie atmosphérique de 0-
2 ans et 4-8 ans.
18
À la question 6, 50% des internes ont choisi la représentation des données correctes et
les 50% autres ont retenu la durée de vie atmosphérique du Sévoflurane à 4-8 ans.
Les résultats semblaient similaires pour les IADEs. Concernant les MARs, la majorité a
choisi la durée de 4 à 8 ans. La représentation des valeurs justes n’apparaissait pas en
majorité. (Annexe IV)
A la question 7, l’ensemble des personnes sondées, excepté l’une d’entre elle, ont
répondu que le Desflurane participait davantage au réchauffement climatique.
7 Discussion de l’étude
Au vu des effets du Desflurane, de son coût et de son intérêt clinique critiquable, nous
pouvons nous demander si son intérêt au bloc opératoire peut être discuté.
Sur les données recueillies au sein des blocs quant à l’utilisation des deux différents
gaz, nous avons relevé la différence significative entre l’utilisation de Desflurane et celle
du Sévoflurane. En effet, sur la période étudiée, 56% des entretiens de narcose avec
masque laryngé se font avec le Desflurane contre 44% avec le Sévoflurane.
19
Ce gaz est donc utilisé en majorité par les professionnels, malgré son pouvoir irritant
sur les VAS car son âcreté est supérieure à celle du Sévoflurane.
Cette tendance est équivalente à une analyse des pratiques réalisée sur une semaine
au bloc opératoire de Poitiers en 2021, où 65% des patients sous AG avec ML
bénéficiaient du Desflurane, contre 34% avec du Sévoflurane. [27] Les données
répertoriées plus récemment nous montrent que l’utilisation de ces deux AAH est de plus
en plus équilibrée et que l’utilisation du Sévoflurane est 4 fois plus importante qu’il y a dix
ans.
De plus, nous pouvons ajouter que le Desflurane est le plus coûteux de ces deux AAH
quand nous comparons le prix au ml. Nous pouvons donc imaginer que des économies
pourraient être faites en diminuant la consommation de ce gaz plus onéreux. Ce constat a
été démontré lors d’un mémoire réalisé l’an dernier par un étudiant IADE, sur « l’Etat des
lieux d’utilisation des agents anesthésiques halogénés au CHU de Poitiers ». [27]
Si nous nous intéressons à l’utilisation de ces AAH en fonction de l’âge des patients,
nous savons que le Desflurane est plus arythmogène, qu’il présente des effets
cardiovasculaires plus prononcés et qu’il provoque une vasodilatation plus marquée. [21]
Nous pouvons justifier également que la population plus âgée est plus sensible à ces
troubles cardiovasculaires. Le Sévoflurane serait donc plus indiqué contrairement au
Desflurane, qui est visiblement plus utilisé pour les patients ayant entre 50 et 94 ans.
Nous constatons que la majorité des patients ayant bénéficié d’une réinjection de
Propofol à distance de la mise en place du ML étaient sous Desflurane. Nous pouvons
20
donc nous demander si cet halogéné est le plus adapté pour l’entretien de la narcose
avec un masque laryngé.
Comme nous l’avons vu précédemment, celui-ci est plus onéreux et peut nécessiter
une consommation supplémentaire d’un hypnotique, donc un nouveau coût
supplémentaire.
L’injection peut provoquer des effets indésirables qui auraient pu être évités si cette
injection n’était pas nécessaire. Cependant, cette injection supplémentaire n’est pas
forcément liée au gaz mais peut être liée à un évènement lors de la chirurgie, au patient
etc.
De plus, en analysant les chiffres des conversions des ML en IOT, ceux-ci sont plus
importants sous Desflurane. Les causes principales sont les fuites et les laryngospasmes
dans la majeure partie des cas. Nous savons que l’effet irritant du Desflurane peut
participer à ces effets néfastes. Toutefois, il est utilisé en majorité. Il semble donc logique
que ces effets apparaissent également majoritairement lorsque celui-ci est utilisé.
En revanche, une étude, apparue en 2003, indique qu’il n’y a pas plus de complications
respiratoires sous Desflurane que sous Sévoflurane avec un ML pour de faibles
concentrations d’halogéné. [22]
Nous avons voulu comprendre les raisons de ce déséquilibre via des réponses
recueillies auprès du personnel.
21
7.2 Etude des questionnaires
Sur les questionnaires distribués aux IADEs, MARs et Internes du CHU de Poitiers, 46
ont été retournés dont 24 par les IADEs, 8 par les MARs et 14 par les Internes.
30 personnes exercent depuis 0-5 ans, 8 entre 5 et 10 ans, 8 entre 10 ans et plus.
Le Desflurane est choisi par 50% des IADEs. Ce choix se justifie à 83% par un réveil plus
rapide et par son coefficient de solubilité plus faible que le Sévoflurane. Ceci a été
démontré lors d’une étude parue en 2017 qui prouve bien ses propriétés de réveil rapide.
[23] Cependant, comme mentionné précédemment, selon une étude réalisée sur 246
patients, les délais de réveil (ouverture des yeux, réponses aux ordres simples) étaient
significativement plus courts chez les patients ayant reçu du Desflurane, mais la moyenne
des différences avec le Sévoflurane était faible. [9]
La durée de chirurgie est choisie dans 50% des cas pour les IADEs qui choisissent le
Desflurane. L’IADE, constamment en salle doit, sur des chirurgies courtes être réactif
quant aux réveils des patients afin de suivre au mieux le programme opératoire.
Pour 33% d’entre eux, cet AAH est choisi par habitude. Nous savons que les habitudes
de travail permettent de rassurer. Lorsque des routines sont installées et des processus
établis, cela peut donner un sentiment de stabilité, de prévisibilité et de contrôle. Ces
habitudes peuvent favoriser l’efficacité et la productivité lors de l’exercice professionnel.
Les IADEs ayant choisi le Desflurane ont en majorité entre 10 ans et plus d’expérience
professionnelle. Il y a eu une prise de conscience considérable de l’impact
environnemental des pratiques médicales ces dernières années qui n’étaient pas aussi
présentes il y a 10 ans, les professionnels étant moins sensibilisés. L’écologie est de plus
en plus présente car la réduction des gaz à effets de serre devient un impératif sanitaire.
22
Nous voyons également que les IADEs ayant choisi le Desflurane ont entre 0 et 5 ans
d’expérience professionnelle. Ainsi, nous pouvons nous demander si la formation
d’Infirmier Anesthésiste sensibilise les futurs diplômés aux valeurs écologiques. Le
programme d’enseignement n’aborde pas cette notion, il y a un réel défaut de
sensibilisation auprès des apprenants.
Le Sévoflurane est choisi prioritairement par la totalité des MARs, des Internes et la
moitié des IADEs. La raison principale de ce choix est, pour la totalité des répondants,
son effet sur les voies aériennes supérieures. Toutefois, les valeurs relevées sur une durée
d’un an, prouvent que le Desflurane est utilisé en majorité avec le masque laryngé malgré
son âcreté. L’impact écologique est également le justificatif majeur, en deuxième
position, après l’effet sur les voies aériennes supérieures, ce qui est concordant avec les
résultats obtenus pour la dernière question, car le Desflurane est indiqué comme le gaz le
plus polluant pour 96% des sondés.
Sur le plan économique, deux personnes seulement ont choisi le Sévoflurane pour son
coût, ce qui démontre un manque d’information à ce sujet.
23
L’utilisation principale du Desflurane au CHU de Poitiers nous amène à revoir les
critères de ces choix et à repenser à ceux du Sévoflurane, afin de limiter les effets
environnementaux et économiques dont il est responsable.
8 Limites et perspectives
L’échantillon de patients sur une année était conséquent (1 100 patients). Toutefois, il
a été difficile de relever des données complémentaires indiquant la classe ASA ou même
l’IMC par exemple. Il aurait été intéressant de recueillir les données en tenant compte de
tous les paramètres et d’analyser davantage les chiffres obtenus, afin d’avoir une étude
plus précise et plus pertinente.
De plus, seuls 46 questionnaires ont été récupérés sur plus de 100 personnels
soignants, ce qui représentait un taux de réponse de 42%. Le nombre de personnes qui
ont répondu n’est pas représentatif de tous les agents utilisateurs des AAH lors des AG
avec ML. Il a donc été difficile de corréler l’ensemble des données recueillies.
Le questionnaire a été transmis aux agents via leurs adresses mails professionnelles. Il
aurait été peut-être plus judicieux que ce document leur soit remis en main propre afin
qu’il puisse être récupéré dès la finalisation des réponses de chacun. Un plus grand
nombre de questionnaires aurait pu alors être analysé.
Les IADEs, pour la majorité, ont répondu à ce questionnaire, ce qui n’est pas
représentatif des autres catégories professionnelles. Cela ne nous permet donc pas de
faire des hypothèses pour les autres catégories de soignants.
24
8.2 Perspectives
Ensuite, nous avons pu voir qu’il y avait encore des changements qui pouvaient être
faits afin de limiter les émissions de GES comme par exemple :
25
9 Conclusion
Cette étude a démontré que nos pratiques liées à l’anesthésie avec un agent halogéné
peuvent avoir un réel impact écologique et économique.
Il est primordial d’apporter un autre regard de l’hôpital qui n’est pas que producteur
de soin. Il participe également au réchauffement climatique par ses actions et peut
contribuer à le réduire.
Il est important d’avoir un état des lieux précis et la connaissance pour définir les
stratégies de décarbonisation, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le but est
d’atteindre les objectifs de décarbonisation de l’Accord de Paris : baisse de 55% les
émissions de gaz à effet de serre en 2030 pour une neutralité en 2050. (Empreinte
carbone 2020 = 49,1 MtCO2e = 49,1, empreinte carbone d’ici 2050 = 9,8) [25]
Contrairement aux idées reçues, à ce jour, de nombreux aspects sont contraints à des
volontés économiques, ce qui peut influencer nos choix concernant l’écologie.
Malheureusement, écologie et économie ne sont pas toujours faciles à allier.
Dans notre cas et d’après l’étude menée, nous pouvons constater que l’aspect
économique est en faveur de l’écologie. Il est donc important de modifier nos habitudes
afin d’optimiser au maximum nos pratiques selon les dernières recommandations des
sociétés savantes.
26
10 Bibliographie
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29
Table des annexes
30
11 Annexes
FC -
PAM
resistances artérielles
Baroreflexe - -
QC 0 0
Inotropisme
Effets arythmogènes + +
VO2 myocardiques
Débit coronaire
Effet respiratoire
VT
FR
Resistances bronchiques 0 ?
Réponse au CO2 - -
Irritation VAS 0 +++
Effet cérébral
DSC
Conso cérébrale O2
PIC
Volume LCR -
Pointes ondes +- 0
31
Annexe II : Questionnaire distribué aux personnels
Desflurane □ Sévoflurane □
4-Pour quelles raisons choisissez-vous cet AAH ?
Desflurane □ Sévoflurane □
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Annexe III : Résultats des personnes ayant choisi le Desflurane
33
Annexe IV : Histogramme des réponses obtenues des professionnels ayant choisi le Sévoflurane
34
ECOLE D’INFIRMIER(E) S ANESTHESISTES DIPLOME(E) S D’ETAT
Le choix du gaz halogéné pendant une anesthésie générale sur masque laryngé.
Etat des lieux des pratiques au CHU de Poitiers.
Introduction : En France, de plus en plus d’anesthésies générales sont réalisées grâce à l’utilisation d’un gaz
halogéné. Le nombre d’anesthésies générales est en perpétuelle croissance, douze pour cent de celles-ci
concernent l’entretien de la narcose avec masque laryngé. Au CHU de Poitiers, deux gaz halogénés sont
utilisés : le Desflurane et le Sévoflurane qui est l’agent de choix pour l’utilisation du masque laryngé. Ils
n’ont pas le même coût, ni le même impact sur l’environnement. Dans cette étude, l’utilisation de ces
deux gaz a été comparée.
Objectifs : L’étude a permis de faire un état des lieux des pratiques concernant les agents
anesthésiques halogénés utilisés lors d’une anesthésie générale avec masque laryngé au CHU de
Poitiers.
Matériel et méthode : Etude rétrospective, quantitative et mono centrique au CHU de Poitiers sur une
période d’un an. Les données recueillies sur différents logiciels ont permis d’identifier l’agent utilisé en
majorité. Un questionnaire a permis de comprendre les raisons du choix de l’halogéné. Des analyses
statistiques ont été réalisées après avoir relevé les critères relatifs aux objectifs fixés.
Résultats : Sur les 1100 interventions, le Desflurane était utilisé dans 56% des cas. Les données recueillies
ont également démontré que les réinjections d’hypnotiques et les conversions en intubation
orotrachéale en per opératoire étaient majoritaires avec le Desflurane.
Sur les 46 questionnaires recueillis, il a été démontré que les professionnels choisissent prioritairement le
Sévoflurane contrairement aux données retrouvées par informatique. Ce choix est majoritairement basé
sur son effet sur les voies aériennes supérieures.
Conclusion : Cette étude a contribué à montrer que nos pratiques liées à l’anesthésie avec agent
halogéné peuvent avoir un réel impact écologique et économique. La diminution de l’utilisation du d
Desflurane, contribuerait à une diminution du coût mais aussi à la réduction de l’empreinte carbone en
France.
With the aim of obtaining the state diploma of nurse anesthetist 2021-2023
The choice of halogenated gas during general anaesthesia using a laryngeal mask.
Review of practices at Poitiers University Hospital.
Introduction : In France, an increasing number of general anaesthesia procedures are performed using
halogenated gas. The number of general anaesthetics is constantly increasing, and twelve per cent of
these involve the maintenance of narcosis with a laryngeal mask. At Poitiers University Hospital, two
halogenated gases are used: Desflurane and Sevoflurane, which is the agent of choice for use with the
laryngeal mask. They do not have the same cost, nor the same impact on the environment. In this study,
the use of these two gases was compared.
Objectives : The study reviewed practices concerning halogenated anaesthetic agents used during
general anaesthesia with a laryngeal mask at Poitiers University Hospital.
Material and method : Retrospective, quantitative, single-centre study at Poitiers University Hospital
over a one-year period. The data collected using different software packages enabled us to identify the
agent used in the majority of cases. A questionnaire was used to understand the reasons for choosing
halogenated agents. Statistical analyses were carried out after identifying the criteria relating to the
objectives set.
Results : Of the 1,100 procedures, Desflurane was used in 56% of cases. The data collected also showed
that reinjections of hypnotics and conversions to orotracheal intubation intraoperatively were in the
majority with Desflurane. From the 46 questionnaires collected, it has been shown that professionals
give priority to Sevoflurane, contrary to the data found by computer. This choice was mainly based on its
effect on the upper airways.
Conclusion : This study has helped to show that our practices relating to anaesthesia with halogenated
agents can have a real ecological and economic impact. Reducing the use of desflurane would not only
help to cut costs but also reduce France's carbon footprint.