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Par
Camille Glaziou
Sous la direction de
Dr Jean-Matthieu Brasseur
Médecin Anesthésiste Réanimateur – CHU de Poitiers
Septembre 2018
UE 7 : MEMOIRE PROFESSIONNEL
En vue de l’obtention du diplôme d'Etat d'infirmier anesthésiste
PRÉFET DE LA RÉGION NOUVELLE-AQUITAINE
Article 1 : Tout étudiant et stagiaire s’engage à faire figurer et à signer sur chacun de ses travaux, deuxième
de couverture, l’engagement suivant :
atteste avoir pris connaissance de la charte anti-plagiat élaborée par la DRDJSCS Nouvelle-Aquitaine et de
m’y être conformé.
et certifie que le mémoire/dossier présenté étant le fruit de mon travail personnel, il ne pourra être cité sans
respect des principes de cette charte.
Article 2 :
« Le plagiat consiste à insérer dans tout travail, écrit ou oral, des formulations, phrases, passages, images en
les faisant passer pour siens. Le plagiat est réalisé de la part de l’auteur du travail (devenu le plagiaire) par
l’omission de la référence correcte aux textes ou aux idées d’autrui et à leur source »1.
Article 3 :
Tout étudiant, tout stagiaire s’engage à encadrer par des guillemets tout texte ou partie de texte emprunté(e) ;
et à faire figurer explicitement dans l’ensemble de ses travaux les références des sources de cet emprunt. Ce
référencement doit permettre au lecteur et correcteur de vérifier l’exactitude des informations rapportées par
consultation des sources utilisées.
Article 4 :
Le plagiaire s’expose aux procédures disciplinaires prévues au règlement intérieur de l’établissement de
formation.
En application du Code de l’éducation2 et du Code pénal3, il s’expose également aux poursuites et peines
pénales que la DRDJSCS Nouvelle-Aquitaine est en droit d’engager. Cette exposition vaut également pour
tout complice du délit.
_____________
1
Site Université de Genève http://www.unige.ch/ses/telecharger/unige/directive-PLAGIAT-19092011.pdf
2
Article L. 331-3 du Code de l’éducation : « les fraudes commises dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l’acquisition
d’un diplôme délivré par l’Etat sont réprimées dans les conditions fixées par la loi du 23 décembre 1901 réprimant les fraudes dans les
examens et concours publics ».
3
Articles 121-6 et 121-7 du Code pénal.
Remerciements
J'adresse mes sincères remerciements à toutes les personnes qui m'ont apporté de l'aide et du
soutien durant ces deux années d’étude et dans la réalisation de ce travail de recherche, en
particulier :
⦁ Madame Anne Mercier, Infirmière Anesthésiste Diplômée d’État au CHU de Poitiers, pour son
suivi tout au long de la réalisation de ce mémoire ainsi que pour ses conseils avertis. Je la remercie
aussi pour sa disponibilité et le temps qu’elle a accordé à la relecture et aux corrections.
⦁ Ma famille et mes amis qui m’ont soutenu, accompagné et encouragé pendant les deux années
de formation, malgré la distance.
⦁ Mes collègues de promotion qui ont partagé avec moi cette expérience qu'est la formation
d'Infirmier(e) Anesthésiste.
⦁ Simon Brianceau pour sa patience, sa bienveillance et son soutien tout au long de la formation.
Liste des acronymes et abréviations
AC : Arrêt Cardiaque.
BAVU : Ballon Autoremplisseur à Valve Unidirectionnelle.
CCV : Centre Cardio-Vasculaire.
CHU : Centre Hospitalier Universitaire.
CNIL : Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés.
CPP : Comité de Protection des Personnes.
DIM : Département de l’Informatique Médicale.
DPC : Développement Professionnel Continu.
DSA : Défibrillateur Semi-Automatique.
FV : Fibrillation Ventriculaire.
HAS : Haute Autorité de Santé.
MAR : Médecin Anesthésiste Réanimateur.
PCR : Pôle de Cancérologie Régionale.
RCPB : Réanimation Cardio-Pulmonaire de Base.
SFAR : Société Française d’Anesthésie et de Réanimation.
SSPI : Salle de Surveillance Post-Interventionnelle.
USC : Unité de Soins Continus.
USIC : Unité de Soins Intensifs Cardiologiques.
Table des matières
Introduction ................................................................................................................................. 1
I.Rappels. ..................................................................................................................................... 2
1. L’HAS. ....................................................................................................................................... 2
2. Les recommandations de la SFAR. .............................................................................................. 2
3. Présentation des chariots d’urgence du CHU de Poitiers. ............................................................. 2
3.1. Protocoles institutionnels. ................................................................................................. 2
3.2. Protocoles non institutionnels. .......................................................................................... 3
Les services de soins du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Poitiers sont confrontés à des
situations d’urgences vitales touchant aussi bien les patients, les visiteurs que le personnel
travaillant dans l’établissement.
Le chariot d’urgence est considéré comme un élément central, premier maillon de la chaîne de
soins, indispensable pour la prise en charge de ces situations. Il contient tout le matériel et les
agents médicamenteux nécessaires pour pallier à une défaillance mono ou pluri viscérale, dans
l’attente d’un transfert dans un service spécialisé [1]. Il permet de réagir sans délai et de façon
adaptée à une situation d’urgence où le pronostic vital du patient est très rapidement engagé [2].
Pour autant, il n’existe pas de cadre réglementaire précisant la composition de ce dispositif. Nous
pouvons uniquement nous appuyer sur les dernières recommandations de la Société Française
d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR) et de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour établir des
protocoles de service qui serviront de base pour la constitution de ces chariots d’urgence.
L’ensemble de ces textes énonce les moyens matériels nécessaires à la prise en charge des
urgences vitales intra-hospitalières. Ils ont pour objectifs d’uniformiser l’agencement et le
contenu de ces chariots d’urgence, afin de répondre aux besoins de qualité et de sécurité des
patients, tout en garantissant la continuité des soins prodigués.
La prise en charge de ces urgences vitales repose sur des gestes simples mais devant être
effectués le plus précocement possible. Une composition adéquate et fiable du chariot
d’urgence est indispensable, afin d’optimiser la prise en charge des patients ainsi que leur
chance de survie [3]. De quoi sont composés les chariots d’urgence du CHU de Poitiers selon les
services ? Répondent-ils aux critères de qualité et de sécurité établis par le protocole ?
Dans une première partie, les chariots d’urgence seront présentés ainsi que les dernières
recommandations existantes à leur sujet. Puis, la seconde partie exposera l’objectif de l’étude et
la méthodologie employée. Enfin, les résultats et la discussion tenteront d’apporter des réponses
aux questions soulevées.
1
I. Rappels.
1. L’HAS.
La Haute Autorité de Santé, concernant l’organisation de la prise en charge des urgences vitales
survenant au sein d’un établissement de santé, précise :
« La prise en charge des urgences vitales au sein de l’établissement est définie. Un matériel
d’urgence opérationnel est disponible dans tous les secteurs de l’établissement. L’organisation de
la prise en charge des urgences vitales est évaluée à périodicité définie et des actions
d’amélioration sont mises en œuvre » [4].
2
3.2. Protocoles non institutionnels.
Les protocoles non institutionnels s’appliquent pour 8 services de cardiologie (USIC, chirurgie
cardio-thoracique, urgences cardiologiques...). Ils s’appuient sur la liste de matériel et de produits
médicamenteux élaborée par les médecins du service. La vérification du fonctionnement du
matériel et de l’organisation du chariot d’urgence, est effectuée une fois par semaine par
l’infirmière, ainsi qu’après chaque utilisation du chariot. La vérification de la validité des dates de
péremption du matériel et des médicaments est effectuée, quant à elle, une fois par mois [6].
Les services de réanimation, les Unités de Soins Continus (USC), les urgences et la Salle de
Surveillance Post-Interventionnelle (SSPI) possèdent leur propre protocole non institutionnel,
adapté aux besoins spécifiques du service. Il est réalisé par le médecin chef du service, la cadre du
service et par l’équipe soignante. Ces protocoles listent le matériel et les médicaments devant
être présents dans le chariot d’urgence, ainsi que leur dotation. La fréquence de vérification y est
précisée, elle est hebdomadaire ou mensuelle selon les services.
3
II. Etude.
1. Type d’étude.
Ce travail concerne uniquement les dispositifs et fluides médicaux, il n’engage ni les patients ni le
personnel soignant, il n’a donc pas été nécessaire d’obtenir une autorisation du Comité de
Protection des Personnes (CPP), ni de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés
(CNIL). Toutefois, une demande d’autorisation pour l’accès aux chariots d’urgence auprès du
Coordinateur Général des Soins a été faite au préalable (Annexe 2). De plus, une demande orale
auprès de chaque cadre de santé concerné a été réalisée, afin de les informer de ma démarche.
2. Objectif de l’étude.
L’objectif de cette étude a été de réaliser un état des lieux du contenu, de l’agencement et de
l’entretien des chariots d’urgence des services de soins du CHU de Poitiers. Les informations
recueillies ont été comparées aux protocoles de service et aux recommandations de la SFAR sur le
bon usage du chariot d’urgence, permettant ainsi de cibler les principaux problèmes et de
proposer des axes d’amélioration.
3. Méthodologie.
L’ensemble des services de soins du CHU de Poitiers détenant un chariot d’urgence pour adulte
sont concernés par cette étude.
Les services ne possédant pas de chariot d’urgence ne peuvent pas être inclus dans cette étude,
ainsi que les services possédant un chariot d’urgence mais ne réalisant pas d’hospitalisation de
patient (imagerie, curiethérapie…).
Les services possédant un chariot d’urgence pédiatrique (service de pédiatrie, service d’urgence
pédiatrique) ont été exclus de l’étude. Le matériel de réanimation pédiatrique n’étant pas le
même que celui pour adulte, l’étude comparative aurait été faussée.
4
4. Traitement et recueil des données.
L’étude observationnelle a été effectuée grâce à une grille d’observation permettant de recueillir
les données au niveau des différents services de soins. Cette grille a été élaborée à partir des
protocoles de service correspondant à chaque chariot d’urgence. Il y a autant de grilles
d’observation que de protocoles. Elle répertorie, quantifie et localise de manière précise
l’ensemble du matériel et des médicaments contenus dans le chariot d’urgence (Annexe 3). Cet
outil a permis de déterminer si celui-ci est rangé, complet mais aussi de vérifier les dates de
péremption des médicaments et des dispositifs médicaux, ainsi que la traçabilité liée à la
vérification périodique du chariot d’urgence. Son historique d’utilisation a également été retracé
pour déterminer la fréquence et le motif d’utilisation du chariot, lorsque celui-ci était précisé. Plus
de 14700 données ont ainsi été répertoriées puis saisies dans des tableurs Excel®.
Au terme du recueil de données, deux branches ont été dissociées pour réaliser l’étude :
La première branche est constituée des 22 chariots d’urgence des services s’appuyant sur le
protocole institutionnel de l’établissement. Un tableur Excel® récapitulatif regroupant l’ensemble
de ces chariots a été réalisé (consultable sur demande). Il renseigne sur la présence, la dotation et
l’emplacement des dispositifs médicaux ou médicamenteux, ainsi que sur la validité des dates de
péremption du matériel et la vérification périodique du chariot d’urgence.
La seconde branche rassemble les 19 chariots d’urgence pour lesquels les services utilisent un
protocole non institutionnel. Un tableur Excel® récapitulatif a également été réalisé (consultable
sur demande). Il est identique à celui de la première branche, excepté pour l’emplacement du
matériel qui n’a pas été relevé, les chariots d’urgence non institutionnels étant généralement bien
rangés. Ce travail a permis de réaliser des statistiques grâce au logiciel Excel®. Les résultats seront
formulés en pourcentages, en moyennes associés aux valeurs minimums et maximums.
5
III. Présentation et analyse des résultats.
Sur les 22 chariots d’urgence institutionnels compris dans cette première branche, aucun n’était
strictement conforme au protocole institutionnel du service. Une erreur correspond à du matériel
manquant, excédentaire, mal placé et/ou périmé dans le chariot d’urgence. Les antiseptiques
n’ayant pas de dotation minimale établie, ont été considérés en accord avec le protocole du
simple fait de leur présence (sans prendre en compte leur nombre).
250
200
Nombre d'erreurs
150
100
50
0
N°10
N°11
N°12
N°13
N°14
N°15
N°16
N°17
N°18
N°19
N°20
N°21
N°22
N°6
N°7
N°1
N°2
N°3
N°4
N°5
N°8
N°9
6
Matériel de réanimation.
Le matériel de réanimation comprend le DSA avec les électrodes, placé au-dessus du chariot et la
planche de massage située à l’avant du chariot.
100% 27,3%
80%
60% 95,5%
72,7%
40%
20%
0%
DSA avec électrodes Planche de massage
L’ensemble du matériel nécessaire pour procéder à une intubation orotrachéale se trouve dans le
tiroir n°1 du chariot d’urgence. Il est globalement présent et bien placé, à l’exception du mandrin
d’Eschmann, habituellement situé dans le panier métallique sur le côté du chariot.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
7
Les médicaments d’urgence.
Ils sont tous contenus dans le tiroir n°2 du chariot d’urgence. Le Médecin Anesthésiste
Réanimateur (MAR) intervenant sera muni du rocuronium et de l’isoprénaline. Les principaux
médicaments absents sont le xylocard® 2%, l’adénosine triphosphate, le clonazépam, le
furosémide et l’étomidate.
100%
95%
90%
85%
80%
75%
Etomidate…
Cordarone…
Gardénal…
Ephédrine…
Midazolam…
Flumazénil…
Adrénaline 1…
Risordan…
Furosémide…
Naloxone 0,4…
Atropine 0,5…
Propofol…
Rivotril 1mg/1ml
Xylocard 2%
Glucose 30%
Pentothal Fl 500mg
EPPI
Striadyne 20mg/ml
Absent du chariot ou dotation insuffisante(%)
Présent mal placé (%)
Présent bien placé (%)
L’ensemble du matériel permettant un accès veineux est situé dans le tiroir n°3 du chariot
d’urgence, à l’exception des antiseptiques, du presse-sang, de la boîte de gants et du collecteur à
aiguilles qui sont sur le dessus du chariot. Les mini cathéters sont fréquemment absents ou en
dotation insuffisante, tout comme la chlorhexidine et le presse-sang. De plus, le matériel
théoriquement situé sur le dessus du chariot n’est souvent pas à la place qui lui est attribuée.
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Boîte de gants non…
Gants stériles…
Bandelettes adhésives…
Seringue 2…
Tube à prélèvements…
Mini cathéter 14…
Ligne de perfusion…
Bouchon
Garrot
Tégaderm®
Tulipe
Aiguille à prélèvement
Antiseptiques
Aiguille CH 18/21/23
Sac DASRI
Biseptine®
Adaptateur vacutainer
Presse-sang
Collecteur à aiguilles
Compresses stériles
Epicranienne CH 21/23
Rampe 4 voies/2 voies
8
Les solutés.
100% 4,6%
80% 49,9%
60%
90,9%
40%
45,6%
20%
0%
Isofundine 500 ml Sérum physiologique 500 ml
L’ensemble du matériel d’oxygénation/ventilation est contenu dans le tiroir n°5, hormis le Ballon
Autoremplisseur à Valve Unidirectionnelle (BAVU) et la bouteille d’oxygène qui se trouvent
respectivement sur le dessus et sur le côté du chariot d’urgence. L’ensemble du matériel est
globalement présent et bien placé, à l’exception de la bouteille d’oxygène, du BAVU, des filtres
humidificateurs et des masques aérosols.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
9
Le matériel d’aspiration.
Le matériel d’aspiration est fixé sur le côté du chariot, les sondes d’aspiration sont dans un panier
métallique. L’ensemble du matériel est fréquemment mal placé. De plus, le raccord universel est
régulièrement absent du chariot d’urgence.
100%
80%
68,2% 63,6%
60%
72,8% 68,2% 77,3% 54,6%
40%
18,2% 36,4%
20%
0%
Manomètre Bocal Tuyaux Sac pour Raccord Sonde
à aspiration aspiration aspiration bocal universel d’aspiration
d’aspiration CH 16, 14,
10
Il manquait du matériel dans la totalité des chariots d’urgence institutionnels. Les items les plus
fréquemment absents correspondent aux mini cathéters, toutes tailles confondues, ainsi qu’au
bocal d’aspiration et à la chlorhexidine.
20
20 18
17
18 16
Nombre d'items
16
14 11
12
10 8
8 6 6
5 5
6 4 4 4 4
3 3 3 3 3 3
4 2 2 2 2 2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
2
0
Filtre humidificateur…
Ligne de perfusion avec…
Rivotril 1mg/1ml
Pince de Magill
Tuyaux aspiration
Adrénaline 1 mg/1ml
EPPI Amp 20 ml
Cordarone 150mg/3ml
Rampe 4 voies
Raccord universel
Silisonde
Gants stériles 7
Gants stériles 8
Masque facial n° 4
Masque facial n° 5
Presse-sang
Collecteur à aiguilles
Sac DASRI
Manomètre à aspiration
Flumazénil 1mg/10ml
Furosémide 20mg/2ml
Naloxone 0,4 mg/1ml
Bocal aspiration
Propofol 1% 200mg/20ml
Biseptine®
Stéthoscope
Sac pour bocal d’aspiration
Mini cathéter 14 G
Mini cathéter 16 G
Mini cathéter 18 G
Mini cathéter 20 G
Mini cathéter 22 G
Raccord annelé
Xylocard 2%
Masque à aérosol
Débitmètre à oxygène
Epicranienne CH 21
Etomidate 20mg/10ml
Sonde d’intubation : 8
Mandrin d’Eschmann
Striadyne 20 mg/ml
Matériel absent
10
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
Manomètre à aspiration
Bocal aspiration
Tuyaux aspiration Nombre d'items absents
Sac pour bocal d’aspiration
10
12
14
16
18
0
2
4
6
8
Raccord universel
Sonde d’aspiration CH 16, 14, 10
3
Planche de massage
N°1
7
Silisonde N°2
Sonde d’intubation : 6,5/7/7,5/8
7
N°3
Mandrin d’Eschmann
7
N°4
Ephédrine 30mg/10ml
6
N°7
Risordan 10mg/10ml
13
N°8
Seringue 2 ml/5ml/10ml/20ml
5
N°10
Bouchons
17
N°11
Biseptine® Analyse du matériel mal rangé.
10
N°12
N°15
Antiseptiques
12
N°16
Chariots d'urgence institutionnels
Presse-sang N°17
Collecteur à aiguilles
7
N°18
Sac DASRI
4
N°19
Isofundine 500 ml
9
N°22
Stéthoscope
Débitmètre à oxygène
11
Analyse du matériel périmé.
Sur les 22 chariots d’urgence institutionnels, 18 contiennent du matériel périmé. Les items les
plus souvent périmés sont les tubes pour prélèvements sanguins, les cathéters, ainsi que le
clonazépam et le propofol. Il y a entre 0 et 26 items périmés par chariot d’urgence. La moyenne
est de 6,8 items périmés par chariot. Sur l’ensemble du matériel périmé, 26,2% était également
excédentaire.
19
20
Nombre d'items
14
15
12
10
7 7
5 5 5 5
4 4 4 4
5 3 3
2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
0
Mandrin n°14 pour sonde…
Seringue 10 ml
Cordarone 150mg/3ml
Rivotril 1mg/1ml
Seringue 20 ml
Etomidate 20mg/10ml
Gélofusine 4% 500ml
Sonde d'aspiration CH12/CH16
Aiguille à prélèvement
Restorvol 500ml
Sonde d'intubation 7,5
Raccord universel
Tube à prélèvements vert gris
Cathéter obturé
Aiguille CH 23 (verte)
Bouchon
Adaptateur vacutainer
Masque à aérosol
Propofol 1% 200mg/20ml
Salbutamol 5mg/2,5ml
Atropine 0,5 mg/1ml
Risordan 10mg/10ml
Epicranienne CH 23
Couverture de survie
Raccord filtre
Tube à prélèvements bleu
Matériel périmé
Le chariot d’urgence institutionnel doit être vérifié au moins une fois par mois et après chaque
utilisation. Le nombre de vérifications a été recueilli pour les 9 derniers mois entiers. Le motif
d’ouverture du chariot n’étant pas explicité dans 38,1% des cas, il a été impossible d’analyser ce
paramètre. Chaque chariot d’urgence a été vérifié entre 1 et 9 fois au cours des 9 derniers mois.
Le nombre moyen de vérifications par chariot est de 6,8. Il y a eu entre 0 et 11 urgences par
chariot au cours des 9 derniers mois et le nombre moyen d’urgence par chariot est de 3,5 pour
cette même période.
9 9 9 9
9 8 8 8 8 8 8 8 8
Nombre de vérifications
8 7 7
7 6 6 6 6
6 5
5 4
4
3 2
2 1
1
0
N°1 N°3 N°5 N°7 N°9 N°11 N°13 N°15 N°17 N°19 N°21
Chariots d'urgence institutionnels
Objectif à atteindre
Figure 12 : Vérification des chariots d’urgence institutionnels au cours des 9 derniers mois.
12
14 13
12 11
Nombres d'urgence
10 9
8
8
6
6 5
4
4 3 3 3 3
2 2 2
2 1 1 1 1
0 0 0 0
0
N°10
N°11
N°12
N°13
N°14
N°15
N°16
N°17
N°18
N°19
N°20
N°21
N°22
N°1
N°2
N°3
N°4
N°5
N°6
N°7
N°8
N°9
Chariots d'urgence institutionnels
Figure 13 : Nombre d ‘urgences selon les chariots institutionnels au cours des 9 derniers mois.
Le matériel excédentaire dans les chariots d’urgence correspond au matériel hors dotation ou au
matériel dépassant la dotation prévue dans le protocole. Tous les chariots d’urgence en
contiennent. Chaque chariot possède entre 39 et 198 items excédentaires. Le nombre moyen
d’items en surplus par chariot est de 76,9. Les items les plus fréquemment excédentaires sont les
embouts pour la xylocaïne, les cathéters longs, toutes tailles confondues, ainsi que les tuyaux et
sondes d’aspiration. Concernant les médicaments, nous retrouvons l’adrénaline, l’atropine et le
propofol. Pour la majorité des items soit 95.5%, le surplus est inférieur ou égal à 25 items. Pour
les items excédentaires plus de 25 fois, les résultats ont été regroupés dans le graphique de la
figure 13.
127
140
Nombre d'items
120
100
67
80 54 54
60 46
39 37 40 36 38
32 33
40
20
0
Matériel excédentaire
13
2. Deuxième branche : 19 chariots d’urgence non institutionnels.
Sur l’ensemble des 19 chariots d’urgence non institutionnels compris dans cette deuxième
branche, aucun n’était strictement conforme au protocole institutionnel du service.
90
80
70
Nombre d'erreurs
60
50
40
30
20
10
0
N°1
N°2
N°3
N°4
N°5
N°6
N°7
N°8
N°9
N°10
N°11
N°12
N°13
N°14
N°15
N°16
N°17
N°18
Chariots d'urgence non institutionnels N°19
Le matériel étant généralement bien rangé dans les 19 chariots d’urgence non institutionnels, seul
le matériel absent a été analysé.
Matériel de réanimation.
14
Les médicaments d’urgence.
40%
40%
35%
30%
25%
25%
20%
15%
10% 11.8% 11,1% 11,8%
5% 5,3% 5,3%
0%
Ce matériel permet de réaliser des prélèvements sanguins, des gaz du sang, ainsi que de poser
une perfusion intraveineuse ou un cathéter central. Nous pouvons noter que le mépore® est
absent dans 70% des chariots d’urgence.
70%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
0%
Transpore® Perfuseur Mépore® Panier à Collecteur à
opaque perfusion aiguilles
Figure 18 : Matériel pour accès veineux absent des 19 chariots d’urgence non institutionnels.
15
Les solutés.
Il n’y avait aucun soluté absent sur l’ensemble des chariots d’urgence non institutionnels.
Le matériel de ventilation.
Le matériel de ventilation comprend les ballons de ventilation avec la tubulure à oxygène, ainsi
que les différents masques faciaux. La tubulure avec adaptateur manomètre est absente dans
62,5% des cas et les masques pour ambu, toutes tailles confondues, dans 5,6% des cas.
Le matériel d’aspiration.
Il s’agit du bocal d’aspiration et des sondes d’aspiration. Seul le bocal d’aspiration (avec la
tubulure et le manomètre) était absent dans 20% des chariots, les sondes d’aspiration étaient
toutes présentes dans les chariots d’urgence.
Il s’agit du matériel propre à chaque service. La pince ouvre-bouche est absente dans l’ensemble
des chariots devant en détenir une, la canule de trachéotomie, toutes tailles confondues, est
absente dans 16,7% des chariots d’urgence.
Sur l’ensemble des 19 chariots d’urgence non institutionnels, seulement deux sont complets. Les
principaux items absents sont la pince ouvre-bouche, le mépore®, la tubulure avec adaptateur
manomètre, ainsi que l’isoprénaline et le penthotal.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Canule de…
Bricanyl 0,5 mg/ml/…
Masque à ambu…
Midazolam 5mg/5ml…
Tubulure avec…
Etomidate 20mg/10ml
Penthotal 1g/500mg
Panier à perfusion
Transpore®
Piles
Mépore®
Canule de Yankauer
Pince ouvre-bouche
Perfuseur opaque
Isuprel 0,2 mg
16
5
5
4 4 4
3 3 3 3
3
2 2 2 2
2
1 1 1 1 1
1
0 0
0
N°1
N°2
N°3
N°4
N°5
N°6
N°7
N°8
N°9
N°10
N°11
N°12
N°13
N°14
N°15
N°16
N°17
N°18
N°19
Chariots d'urgence non institutionnels
Sur les 19 chariots d’urgence non institutionnels, 9 contiennent du matériel périmé. Les
principaux items périmés sont les tubes à prélèvement, notamment bleus et jaunes, les masques
laryngés, l’étomidate et l’hydrocortisone. Il y avait entre 0 et 8 items périmés par chariot
d’urgence et la moyenne était de 1,7 item périmé par chariot. Il n’y avait pas de matériel qui soit à
la fois excédentaire et périmé.
6
6
5
Nombre d'items
4
4 3 3 3
3 2 2 2
2 1 1 1 1 1 1 1 1
1
0
Matériel périmé
Figure 23 : Nombre d’items périmé dans les 19 chariots d’urgence non institutionnels.
Le chariot d’urgence doit être vérifié de manière hebdomadaire ou mensuelle, selon les services
et après chaque utilisation. Le nombre de vérifications a été recueilli pour les 10 derniers mois
entiers. Le recueil de données des chariots non institutionnels a été fait après celui des chariots
institutionnels, ce qui explique qu’il y ait un mois de plus. Il n’y avait pas de distinction entre la
17
vérification du chariot suite à une situation d’urgence ou pour une vérification périodique. Le
nombre d’urgence par service ainsi que le motif d’urgence n’ont donc pas pu être analysés. La
traçabilité des vérifications du chariot n°17 ont été perdu par le service. Chaque chariot a été
vérifié entre 6 et 10 fois au cours des 10 derniers mois et le nombre moyen de vérification est de
8,4 par chariot pour cette même période.
10 10 10 10 10 10 10 10 10
10 9 9 9
Nombre de vérifications
8 8 8
8 7
6 6
6
2
0
0
N°3
N°8
N°10
N°11
N°12
N°13
N°14
N°15
N°16
N°17
N°18
N°19
N°1
N°2
N°4
N°5
N°6
N°7
N°9
Chariots d'urgence
Objectif à atteindre
Figure 24 : Vérification des 19 chariots d’urgence non institutionnels au cours des 10 derniers mois.
Tous les chariots d’urgence contiennent du matériel en surplus. Chaque chariot possédait entre 1
et 82 items excédentaires et le nombre moyen d’items en surplus était de 21,5 par chariot. Les
principaux items retrouvés sont les embouts pour xylocaïne, les stéri-strip®, ainsi que les
cathéters et aiguilles. Pour la majorité du matériel, soit 85.7%, le surplus est inférieur ou égal à 10
items. Pour le matériel excédentaire plus de 10 fois, les résultats ont été regroupés dans le
graphique de la figure 25.
27 28
30
24
25
Nombre d'items
20
20 15
15 10 10 10 11 10
10
5 2
Matériel excédendaire
Figure 25 : Matériel excédentaire 10 fois ou plus dans les 19 chariots non institutionnels.
18
IV. Discussion.
L’objectif de cette étude a été de réaliser un état des lieux du contenu, de l’agencement et de
l’entretien des chariots d’urgence des services de soins du CHU de Poitiers. Les informations
recueillies ont été comparées aux protocoles de service et aux recommandations de la SFAR sur le
bon usage du chariot d’urgence, permettant ainsi de cibler les principaux problèmes et de
proposer des axes d’amélioration.
Le recueil de données de l’ensemble des chariots d’urgence pouvant être inclus dans l’étude a pu
être réalisé. Les résultats ont montré de grandes disparités entre la gestion des chariots d’urgence
institutionnels et non institutionnels, mais également entre les chariots d’une même branche. Il
n’y avait aucun chariot d’urgence strictement conforme à son protocole.
Les 22 chariots d’urgence institutionnels comportaient tous du matériel mal rangé. Il s’agissait
principalement du matériel d’aspiration, situé à gauche du chariot, alors que son emplacement
est théoriquement sur le côté droit. De même, les sondes d’aspiration et le mandrin d’Eschmann
ont parfois été retrouvés dans un des tiroirs. La bouteille d’oxygène ainsi que la planche de
massage étaient également mal rangées dans respectivement 72,7% et 27,3% des cas. Elles
étaient généralement situées du mauvais côté ou à l’arrière du chariot selon sa configuration. Les
bouteilles d’oxygène étaient prêtes à l’emploi et équipées d’un manomètre intégré, tel que
préconisé par la SFAR. Les éléments au-dessus du chariot comme la boîte de gants, le presse-sang,
le collecteur à aiguilles ou le ballon de type ambu ont été retrouvés sur le côté du chariot ou bien
dans un des tiroirs. Le matériel mal rangé entraîne une perte de temps pour l’opérateur
intervenant. La configuration des chariots d’urgence ne permet parfois pas de ranger le matériel
tel que préconisé dans le protocole par manque de place (ex : silisonde®, ephédrine).
Tous les chariots d’urgence contenaient du matériel excédentaire, néanmoins, il existe de grandes
disparités entre eux. Le matériel d’intubation, le matériel permettant un accès veineux ainsi que
les médicaments étaient les produits les plus fréquemment excédentaires. Il existait en moyenne
76,9 items en plus par chariot institutionnel, et 21,5 dans les chariots d’urgence non
institutionnels. Il s’agissait en général de petit matériel, tel que les embouts pour la xylocaïne, les
aiguilles ou les cathéters longs. Les médicaments, comme l’atropine, le propofol ou l’adrénaline
étaient également en surnombre. Enfin, le matériel d’aspiration, notamment les sondes, était
souvent excédentaire. Dans certains cas, le matériel supplémentaire remplaçait du matériel non
disponible. Les produits en surplus favorisent les erreurs et majorent le délai pour trouver le
matériel nécessaire à la réanimation. De plus, ils rendent la vérification périodique plus laborieuse
et augmentent le risque de laisser du matériel périmé dans le chariot. Les infirmières qui vérifient
le chariot d’urgence jugent peut-être la dotation du protocole insuffisante et/ou préfèrent avoir
plus de matériel par précaution.
Il manquait du matériel dans tous les chariots d’urgence, hormis dans deux chariots d’urgence
non institutionnels. Les principaux items absents dans les chariots institutionnels étaient les mini
cathéters pour perfusion, la chlorhexidine et le filtre humidificateur réchauffeur. La plupart de ces
items étaient remplacés par des équivalences et ne mettent pas directement en jeu le pronostic
vital du patient. Le sac et le bocal d’aspiration étaient absents dans respectivement 22,7% et
19
77,3% des cas. Enfin, le presse-sang était manquant dans 27,3% des chariots d’urgence. Il y avait 4
chariots d’urgence institutionnels dépourvus de bouteille d’oxygène. Celles stockées dans le
service étaient utilisées si elles étaient présentes. Le ballon de type ambu était absent dans 27,3 %
des chariots institutionnels et le mandrin d’Eschmann dans 13,7% des cas. Ce sont pourtant des
éléments indispensables pour effectuer une réanimation en toute sécurité. Selon la SFAR, le
chariot d’urgence doit comporter des canules de Guédel n°2 et 3 ainsi que des masques faciaux
de taille 3 à 6, hors la dotation des protocoles institutionnels est plus restreinte et inclut
seulement des canules de taille 3 et 4 et des masques faciaux n°4 et 5. De plus, il n’y avait pas de
sonde à oxygène dans les chariots d’urgence. Malgré cet écart aux recommandations de la SFAR, il
est tout de même possible de réaliser une ventilation manuelle au masque.
Concernant le matériel de réanimation, seul un DSA n’était pas présent sur un des chariots
d’urgence institutionnel, il s’agissait de celui du service d’urgence gynécologique/obstétricale, il se
trouvait sur le même palier, au bloc gynécologie/pédiatrie en cas de besoin. C’est pourtant un
élément central dont la présence sur le chariot d’urgence est préconisée par la SFAR. Ces DSA de
marque « Zoll » sont débrayables en mode manuel, tout comme les « Lifepack », tel que
recommandé par la SFAR. Sur certains protocoles non institutionnels (réanimation chirurgicale,
USC) le DSA n’était pas noté dans la dotation du chariot, notamment dans les services pourvus de
défibrillateurs. Il en est de même pour les bouteilles d’oxygène [7] [8].
Tout comme le matériel, lorsqu’un médicament était manquant au dosage préconisé par le
protocole, il était souvent remplacé par un autre dosage (ex : l’adrénaline 1mg est remplacé par
de l’adrénaline 5mg). Ceci peut être à l’origine d’erreur de dilution. Tous les chariots d’urgence
contenaient au moins un hypnotique permettant de réaliser une induction. Dans la liste de
médicaments recommandés par la SFAR, il manquait les béta-2 adrénergiques (en spray et
solution pour aérosol) pour les chariots d’urgence institutionnels. Le matériel préconisé par la
SFAR également non retrouvé dans le protocole de ces chariots correspondait aux sondes pour
aspiration gastrique, aux seringues de Guyon et aux sacs à urine non stériles. Les principaux
médicaments indispensables à une réanimation absents des chariots d’urgence non
institutionnels concernaient l’étomidate, le midazolam et le penthotal pour les hypnotiques, ainsi
que le naloxone, l’isoprénaline et les bronchodilatateurs, pourtant eux aussi recommandés par la
SFAR.
La canule de Yankauer était absente dans un des chariots d’urgence non institutionnel, elle est
pourtant indispensable lors d’une intubation en séquence rapide, afin d’éviter une éventuelle
inhalation bronchique. La pince ouvre-bouche était absente dans tous les chariots d’urgence non
institutionnels, toutefois une note était généralement écrite par l’équipe pour signifier que ce
produit n’est plus disponible à la commande. Dans ce cas, le protocole aurait besoin d’être remis
à jour. Un des chariots d’urgence non institutionnel ne contenait aucun masque, quel que soit la
taille. La ventilation manuelle est pourtant la base de toute réanimation. Seulement un des
chariots d’urgence non institutionnel n’était pas complet au niveau du matériel d’aspiration. Le
reste du matériel absent dans les chariots d’urgence non institutionnels ne mettait pas
directement en péril la survie du patient. Dans certains cas, le produit absent était commandé et
en attente de livraison ou en rupture de stock momentanée. Des erreurs ou des oublis ont
également pu être commis lors de la vérification du chariot d’urgence. Les ampoules
20
d’isoprénaline étaient uniquement conservées au réfrigérateur du service possédant le chariot
d’urgence.
Pour les chariots d’urgence non institutionnels, il y avait de nombreux éléments non répertoriés
dans le protocole de service, alors qu’ils étaient mentionnés dans le protocole institutionnel. Ces
éléments étaient parfois tout de même présent s’ils jouaient un rôle important dans la prise en
charge d’une urgence vitale (ex : le laryngoscope).
Les items les plus souvent périmés correspondaient au matériel d’intubation, au matériel pour
accès veineux et aux médicaments d’urgence. Il s’agissait fréquemment des tubes pour
prélèvements sanguins qui ont un délai de péremption relativement court (tubes héparinés), des
cathéters, des masques laryngés et de certains médicaments (étomidate, hydrocortisone,
clonazépam et propofol). Les produits les moins utilisés ont également un risque plus élevé d’être
périmés, d’où l’importance d’une vérification périodique rigoureuse.
Le nombre de vérification des chariots d’urgence institutionnels était très hétérogène au cours
des 9 mois précédents la vérification. Il semblerait que les services ayant le plus de situations
d’urgence effectuent plus fréquemment les vérifications périodiques. Les vérifications étaient en
majorité respectées pour les 19 chariots non institutionnels, ce qui peut être associé à la
fréquence des situations d’urgence dans ces services. Cette relation est impossible à établir avec
certitude, le motif d’ouverture du chariot d’urgence n’étant pas systématiquement relevée. Ces
différences pourraient être liées à l’organisation et la gestion du temps de travail dans les services
[9].
Une Réanimation Cardio-Pulmonaire de Base (RCPB) précoce est un élément fondamental pour
augmenter les chances de survie du patient. En effet, « les pourcentages de survie de patients en
FV ayant bénéficié d’une défibrillation sont respectivement de 25 % pour un délai de 7 à 10 min, de
35 % pour un délai de 4 à 6 min et de 40 % pour un délai de 1 à 3 min. En revanche, seuls 2 % des
patients retrouvés en asystolie survivront. On considère qu’en l’absence de réanimation immédiate
la survie des patients diminue chaque minute de 7 à 10 % » [10] [11]. Associé à une alerte rapide,
un chariot d’urgence complet et fiable participe donc à la réduction des délais de prise en charge
des patients et augmente ainsi leur chance de survie [12].
21
V. Biais et limites de l’étude.
Il a été difficile de comparer les chariots non institutionnels entre eux car ils avaient des
protocoles différents avec du matériel et des dotations différentes, ce qui peut entrainer des
disproportions dans les statistiques (ex : le penthotal est absent dans 40% des chariots mais en
réalité il est absent dans seulement 2 des 5 chariots l’ayant dans sa dotation). De même, la
comparaison entre les chariots d’urgence institutionnels et non institutionnels s’est avérée
impossible car leur composition et leurs protocoles sont différents.
L’étude a été effectuée sur une période donnée et reflète seulement l’état des chariots d’urgence
à ce moment précis. La date de péremption du matériel et des médicaments doit être supérieure
à un mois, certains produits ne sont donc pas réellement périmés, mais leur date de péremption
est trop courte. La traçabilité ou la conservation des données n’a pas été correctement effectuée
dans certains services (nombre d’urgences, vérifications périodiques) ce qui fausse l’analyse et ne
permet pas d’évaluer certains critères. Il a également été impossible de recueillir le nombre
d’urgences intra-hospitalières auprès du Département de l’Informatique Médicale (DIM) du CHU.
De plus, il aurait été intéressant de questionner les infirmières quant au matériel présent dans le
chariot d’urgence et son utilisation, ainsi que d’évaluer leurs connaissances concernant les
premiers gestes de réanimation.
22
VI. Perspectives de l’étude.
Les résultats de cette étude sur la tenue et la gestion des chariots d’urgence sont plutôt positifs et
encourageants. Les efforts concernant l’harmonisation et la mise à jour régulière des protocoles
de service doivent être poursuivis.
La formation du personnel paramédical joue un rôle important dans la gestion du chariot
d’urgence. Une bonne connaissance du matériel, de son utilisation et des premiers gestes de
réanimation sont essentiels pour pouvoir utiliser ce dispositif de manière pertinente. Une
attention toute particulière devrait être portée sur le Développement Professionnel Continu
(DPC) des professionnels de santé, instauré depuis le 27 Janvier 2016, dans le cadre de la loi de
modernisation de notre système de santé. Il « a pour objectifs le maintien et l'actualisation des
connaissances et des compétences ainsi que l'amélioration des pratiques. Il s’adresse à l'ensemble
des professionnels de santé et il constitue une obligation quel que soit le mode d'exercice » [13].
Des audits réguliers permettraient de s’inscrire dans une démarche qualité, en fixant des objectifs
à atteindre et en déployant des actions visant une amélioration constante de la prise en charge
des patients. « Cela permet d’établir un bilan de la structure par rapport aux attentes exprimées
dans un référentiel. Un plan d’action avec une hiérarchisation des actions à mettre en place peut
alors plus aisément être élaboré » [14]. La certification ISO peut également valider le niveau de
qualité selon des critères établis.
23
Conclusion
Malgré quelques disparités, les protocoles de service, qu’ils soient institutionnels ou non
institutionnels, étaient dans l’ensemble respectés et en adéquation avec les recommandations de
la SFAR. Le matériel présent dans les chariots d’urgence permettait de pratiquer une réanimation
en cas de détresse vitale. Les écarts au protocole les plus fréquemment rencontrés étaient liés au
matériel excédentaire. Il favorise les erreurs, rend la vérification périodique plus laborieuse et
majore le délai pour trouver le matériel nécessaire à la réanimation. De plus, il semble
occasionner du matériel périmé dans le chariot d’urgence, d’où l’importance de respecter la
dotation du protocole. Pour les chariots d’urgence institutionnels le matériel rangé au mauvais
emplacement est également un problème majeur qui entraîne une perte de temps pour
l’opérateur intervenant. La configuration des chariots d’urgence n’était parfois pas la même d’un
service à un autre. Il faut donc poursuivre les efforts d’uniformisation afin de faciliter leur
utilisation. Le protocole de service est un outil essentiel pour la constitution et la tenue du chariot
d’urgence, il doit donc être exhaustif et mis à jour régulièrement. Le matériel absent était
fréquemment remplacé par des équivalences, mais dans certains cas des oublis lors de la
vérification ou des produits momentanément indisponibles n’ont pas permis l’utilisation de
certains items, parfois importants. Les erreurs liées aux péremptions étaient moins fréquentes,
mais peuvent toutefois être graves. Les produits les moins utilisés ont un risque plus élevé d’être
périmés, une vérification périodique rigoureuse est donc importante. Les services de soins
utilisant plus souvent le chariot d’urgence l’entretenaient plus convenablement, ce qui pourrait
être lié à une meilleure connaissance du matériel, des médicaments et des premiers gestes
d’urgence. Les vérifications étaient en majorité respectées pour les chariots d’urgence non
institutionnels, ce qui peut également être associé à la fréquence des détresses vitales dans ces
services. Des facteurs indirects inhérents à l’organisation et la gestion du temps de travail dans les
services pourraient également entrer en jeu dans l’entretien de ces dispositifs. La constante
amélioration des protocoles de service et des chariots d’urgence est donc pluridisciplinaire et fait
intervenir les médecins, les cadres de services ainsi que le personnel soignant. Elle est
indissociable d’une solide formation des professionnels de santé concernant les premiers gestes
d’urgence et d’une réactualisation permanente des protocoles de service en se basant sur les
recommandations de la SFAR, afin de réduire les délais de prise en charge des patients et
augmenter ainsi leur chance de survie.
24
Références bibliographiques
[1] ANCELIN J. (2017). Composition et vérification du chariot d’urgence vitale, Secteur adulte. en
lignehttp://intranet/Docutheque/INSURG001Composition_et_verification_chariot_urgence_vital
e_V5.pdf, (page consultée le 15/09/2017).
[3] GABBOTT D. et al. (2005). Cardiopulmonary resuscitation standards for clinical practice and
training in the UK. Resuscitation (64) 13-19.
[4] Haute Autorité de Santé (2014). Manuel de certification des établissements de santé. Chapitre
2, partie 3, référence 18, p59.
[6] VARROUD-VIAL N., LOUIS N., RUBERT J. (2014). Vérification du matériel d’urgence en
Cardiologie. en ligne http://intranet/Docutheque/CAR-URG-001_V4_
_materiel_urgence_cardiologie.pdf, (page consultée le 15/09/2017).
[7] DYSON E., SMITH G. (2002). Common faults in resuscitation equipment-guidelines for checking
equipment and drugs used in adult cardiopulmonary resuscitation. Resuscitation (55) 137-149.
[8] DAVIES M. and al. (2014). A simple solution for improving reliability of cardiac arrest
equipment provision in hospital. Resuscitation (85) 1523–1526.
[9] SOAR J. and al. (2015). European Resuscitation Council Guidelines for Resuscitation 2015
Section 3. Adult advanced life support. Resuscitation (95) 100-147.
[10] SOLEIL C., PLAISANCE P. (2003). Stratégie de la prise en charge de l’arrêt cardiaque.
Réanimation (12) 153–159.
[11] WAALEWIJN R., TIJSSEN J., KOSTER R. (2001). Survival models for out-of-hospital
cardiopulmonary resuscitation from the perspective of the bystander, the first responder, and the
paramedic. Resuscitation (51) 22-113.
[12] VALENZUELA T.et al. (2000). Outcomes of rapid defibrillation by security officers after cardiac
arrest in casinos. New England Journal of Medicine (343) 1206-1209.
25
[13] Haute Autorité de Santé (2016). Réglementation relative au dispositif de DPC. en ligne
https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_732957/fr/reglementation-relative-au-dispositif-de-dpc,
(page consultée le 15/06/2018).
[14] SEGOUIN C., PERRET F. (2001). L’audit et l’amélioration continue de la qualité à l’hôpital.
Actualité et dossier en santé publique (35) 34-38 .
26
Table des matières des annexes
27
Annexe 1 : Dotation minimale du chariot d’urgence préconisée par la SFAR.
I
Annexe 2 : Demande d’autorisation pour l’accès aux chariots d’urgence des services de soins du
CHU de Poitiers.
Actuellement étudiante infirmière anesthésiste en 2e année à l’Ecole IADE du CHU de Poitiers, je souhaite
réaliser une étude concernant l’organisation et l’agencement des chariots d’urgence du CHU de Poitiers,
dans le cadre de mon mémoire professionnel.
Ce travail concernerait l’ensemble des services de soins. Il serait anonyme, purement observationnel,
nécessiterait l’ouverture des chariots d’urgence et leur fermeture dans les règles du protocole
institutionnel.
C’est pourquoi je sollicite votre autorisation de me rendre dans les différents services du CHU disposant
d’un chariot d’urgence, dans le but d’effectuer mon recueil de données.
Celui-ci se déroulerait idéalement d’octobre 2017 à janvier 2018. Avec votre autorisation je contacterai, au
préalable, les cadres des services concernés pour les informer de ma démarche.
Vous remerciant de l’attention que vous porterez à cette demande et à votre réponse, je vous prie d’agréer,
Madame le Coordonnateur Général, mes salutations respectueuses.
Camille GLAZIOU
Etudiante IADE – 2ème année
II
Annexe 3 : Grille d’observation pour les chariots d’urgence institutionnels.
Nom du service :
Date :
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Total
III
Annexe 3 (suite) : Grille d’observation pour les chariots d’urgence institutionnels.
Tiroir n°2 : Médicaments de l’urgence
Matériel Dotation Quantité Différence Péremption < 1 mois
Adrénaline 1 mg/1ml 5
Glucose SG 30% Amp 10 ml 2
EPPI Amp 20ml 6
Flumazénil (Anexate) 1mg/10ml 1
Atropine 0,5 mg/1ml 5
Cordarone 150mg/3ml 2
Ephédrine 30mg/10ml 2
Etomidate 20mg/10ml 5
Furosémide 20mg/2ml 5
Gardénal 200mg/4ml 3
Naloxone 0,4 mg/1ml 2
Midazolam 5mg/5ml 2
Pentothal Fl 500mg 1
Propofol 1% 200mg/20ml 2
Risordan 10mg/10ml 2
Rivotril 1mg/1ml 2
Striadyne 20 mg/ml ou Krenosin 6mg/2ml 2
Xylocard 2% 100mg/5ml 1
Isocard Spray 0,15mg/dose 0
Propofol 500mg/50 ml 0
Remarques
IV
Annexe 4 : Exemple d’un chariot d’urgence référencé par un protocole institutionnel.
A gauche : Matériel
Au-dessus du chariot :
pour aspiration
DSA, presse-sang,
collecteur à aiguilles,
A l’arrière : bouteille
antiseptiques, boîte de
d’oxygène
gants, ballon type
AMBU
Tiroir n°1 : Matériel
pour intubation A droite : Sondes
d’aspiration, sac DASRI,
Tiroir n°2 : mandrin d’Eschmann
Médicaments de
l’urgence A l’avant : Planche de
massage
Tiroir n°3 : Matériel
pour accès veineux
V
École d’Infirmier(e)s Anesthésistes Diplômé(e)s d’État
UE 7 - MÉMOIRE PROFESSIONNEL
En vue de l’obtention du diplôme d’État d'Infirmier Anesthésiste 2016-2018
ÉTAT DES LIEUX DES CHARIOTS D’URGENCE DES SERVICES DE SOINS DU CENTRE HOSPITALIER
UNIVERSITAIRE (CHU) DE POITIERS
Le chariot d’urgence est considéré comme un élément central dans les services de soins,
indispensable pour la prise en charge des détresses vitales. Pourtant, il n’existe pas de cadre
réglementaire précisant la composition de ce dispositif. Les protocoles des services du CHU de
Poitiers s’appuient uniquement sur les dernières recommandations de la Société Française
d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR) et de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation
en Santé (ANAES) pour la constitution de ces chariots d’urgence.
L’objectif de cette étude a été de réaliser un état des lieux du contenu, de l’agencement et de
l’entretien des chariots d’urgence des services de soins du CHU de Poitiers. Les informations
recueillies ont été comparées aux protocoles de service et aux recommandations de la SFAR sur le
bon usage du chariot d’urgence, permettant ainsi de cibler les principaux problèmes et de
proposer des axes d’amélioration.
L’étude observationnelle a été réalisée dans les services d’hospitalisation pour adultes du CHU de
Poitiers. Elle a inclus 41 chariots d’urgence, du 9 Novembre 2017 au 23 Mars 2018.
Après analyse des résultats, malgré quelques disparités, les protocoles de service, qu’ils soient
institutionnels ou non institutionnels, étaient dans l’ensemble respectés et en adéquation avec les
recommandations de la SFAR. Le matériel présent dans les chariots d’urgence permettait de
pratiquer une réanimation en cas de détresse vitale.
Ce travail a permis de constater que la constante amélioration des chariots d’urgence est
indissociable d’une solide formation des professionnels de santé concernant les premiers gestes
d’urgence et d’une réactualisation permanente des protocoles de service en se basant sur les
recommandations de la SFAR, afin de réduire les délais de prise en charge des patients et
augmenter ainsi leur chance de survie.
Mots clés : chariot d’urgence, urgences vitales, état des lieux, protocoles de service.
6
École d’Infirmier(e)s Anesthésistes Diplômé(e)s d’État
PROFESSIONAL DISSERTATION
To obtain the National Diploma in Anaesthetic Nursing 2016-2018
THE STATUS OF EMERGENCY TROLLEYS IN THE CARE UNITS OF POITIERS UNIVERSITY HOSPITAL CENTER
(CHU)
The emergency trolley is considered as a central element in the care units, which is essential for
the management of a life-threatening condition. However, there is no regulatory framework
specifying the composition of this device. The unit protocols of the CHU of Poitiers are based
solely on the latest recommendations of the “French Anesthetic and Resuscitation Society” (SFAR)
and the “National Agency for Accreditation and Health Evaluation” (ANAES) for the constitution of
these emergency trolleys.
The objective of this study was to carry out an inventory of the contents, the layout and the
maintenance of the emergency trolleys of the care units of the CHU of Poitiers. The information
collected was compared to the SFAR's recommendations and unit protocols on the proper use of
the emergency trolleys, thus helping to identify the main problems and propose areas for
improvement.
The observational study was carried out in the adult hospitalization units of the CHU of Poitiers. It
included 41 emergency trolleys, from November 9, 2017 to March 23, 2018.
After analyzing the results, despite some disparities, the unit protocols, whether institutional or
non-institutional, were generally respected and in line with the SFAR recommendations. The
equipment in the emergency trolleys made it possible to achieve resuscitation in the event of a
life-threatening condition.
This work has shown that the constant improvement of the emergency trolleys is inseparable
from a solid training of health professionals concerning initial emergency acts and a constant
updating of the unit protocols based on the recommendations of the SFAR, in order to reduce
patient care times and thus increase their chances of survival.