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-1Sommaire:

Sujet et thème.

Questions se rapportant au thème.


- synthèse des questions et problématique.

Professions à risque et personnes à risque.

Définitions.

Symptômes somatiques et psychosomatiques.

Évolution du syndrome et manifestation sur trois niveaux essentiels.

Positionnement du sujet sur la profession infirmière.


- Services à risque, la profession infirmière étant une profession à risque.
- Manifestations symptomatiques dans la profession infirmière
- Les symptômes dans la profession

Les facteurs de stress dans les services de soins concernés.

Exemple de questionnaire distribué dans les services.

Stratégies d’adaptation.
- Stratégies d’adaptation positives.
- Stratégies d’adaptation négatives.
- Ressources des personnels et stratégies d’adaptation rencontrées dans les
services à risque et pour les personnes à risque. (les personnes à risque
peuvent être touchées alors que le service ne comporte peu ou pas de risque
d’épuisement professionnel).

Conclusion.
Sujet et thème

Charge le physique et psychique des infirmières dans les services très


prenants (de pathologies lourdes et où l'on rencontre des malades en fin de
vie) tant au niveau de la pathologie des patients que de l'intensité du travail.

C'est en 1974 qu'est apparu pour la première fois le terme de Burn Out ou
syndrome d'épuisement dans la littérature scientifique nord-américaine, alors
que Ginsberg menait une étude sur le stress. Ce concept caractérisait alors
les réactions physiologiques et comportementales des hommes d'affaires face
au stress chronique qu'engendrerait leurs esprits de compétition et leur
volonté d'ascension sociale.

En 1976 une équipes de chercheurs s'est constitué en Californie avec


Christina Maslach, Lines et Susan Jackson ; elle a délimité son objet d'étude
aux professionnels des services sociaux et à tenter d'évaluer l'intensité de
l'épuisement professionnel.

Enfin, en 1981, Edlwich et Brodsky ont formé un groupe d'études afin de


tenter de définir les différentes phases du syndrome d'épuisement
professionnel. Par la suite, des chercheurs ont réalisé une multitude de petits
travaux en ce qui concerne ces questions et on peut citer par exemple des
études sur le terrain mené par M.-E. Behar en 1989. Chantal Rotary et Annie
Gauvain Picard ont réalisé une étude sur le stress et l'épuisement
professionnel en 1993, Rosette Poletti, alors docteur en soins infirmiers à
Genève, avait écrit un article sur le syndrome d'épuisement professionnel la
même année.

La caractéristique des tout premiers travaux et qu'ils concernaient des


professions dites donnantes, c'est-à-dire celles qui demandent un
investissement personnel important, puis bon nombre d'auteurs se sont
penchés sur l'étude du travail infirmier.

Le syndrome d'épuisement professionnel est une des conséquences de la


charge psychique ainsi que de la charge mentale qui existe le travail infirmier.
Mais il y a d'autres conséquences qui sont : la souffrance psychique, le stress,
les troubles mentaux.

La charge mentale ou cognitive, concerne la complexité des tâches, les


interruptions, la réorganisation constante du travail, le surmenage...

La charge psychique ou affective, concerne l'incertitude sur la réponse à


donner aux malades ou l'ambiance difficile du service, les relations au sein de
l'équipe et avec les malades...
Certains facteurs peuvent représenter une contrainte ainsi qu'au affective
permanente (revue hospitalière française numéro 3 mai juin 1991).
Bon nombre de recherches met en avant le facteur péjoratif de l'homme :
défaillance humaine, erreur humaine, inconscience, négligence humaine,
distraction, un conséquence, incompétence...
En accord avec cette conception du facteur humain, la lutte pour la fiabilité est
orientée en priorité sur des objectifs techniques : amélioration des boucles de
rétro contrôle, multiplication des dispositifs techniques de sécurité,
remplacement des hommes, chaque fois que cela est possible par des
automatismes supposés plus fiables.
Malgré l'assurance, la qualité technique du travail, la compétence du
personnel, il peut arriver que des petites erreurs soient commises. Sur
l'ensemble des terrains de stages effectués bons nombre de stagiaires ont pu
rapporter quelques petites erreurs qui fort heureusement ne sont pas ce du
tout grave voire de minimes, et qui ne porte pas à conséquence sur l'état de
santé des personnes dont les professionnels ont la charge. Ces erreurs
peuvent être une erreur dans un calcul de dose fait rapidement sur un coin de
table (mais rapidement détecté), des plateaux de préparation de solutés qui
nous échappent des membres et tombent au sol, des accidents du travail (un
carton de solutés qui tombent sur les pieds, la chute d'une personne sur un
sol ciré...), Des relations détériorées avec les patients. Une mauvaise
ambiance dans les services.
Les patients notent ces détails et il arrive qu'ils rapportent ces faits lorsque
vous prenez le temps de parler avec eux : « c'est infirmières n'est pas très
amusante,... Énervée..., », Ce que l'on peut appeler des bruits de couloir.
Ce sont des manifestations sur l'humeur du personnel que les patients
peuvent observer. Mais cela ne porte pas trop à conséquence sur la santé
des patients.

Ensemble des questions qui se posent par rapport au thème

- La charge psychique et mentale est-elle présente dans tous les services ?


Est-il des services ou elle n'existe pas ?

- Comme le soulignent Christina Maslach et Henri Poinsignion, est-ce bien à


l'organisation du travail de la prendre en considération ? Est-ce le rôle des
personnels d'encadrement, de la direction ?

- Si la charge psychique est prise en charge par l'organisation du travail, alors


qu'elle plaçait laisser à la communication et comment l'équipe fait qu'elle
fasse sur le plan individuel et collectif pour gérer cette charge ? (La question
est aussi valable dans le cas où cette charge n'est pas prise en compte par
l'organisation du travail).

- Quelles stratégies d'adaptation sont produites pour faire face à la charge


affective ?

- Dans un service, de quel type sont les manifestations négatives de la charge


affective et avec quels signes s'exprime-t-elle ?
Synthèse des questions et problématique :

La charge psychique ou affective peut être ou ne pas être présent dans un


service. Dans le cas où elle se présente dans un service, la part des choses
est affaire quant à savoir s'il doit être pris en compte par l'organisation du
travail. Qu'elles soient ou non, la prise en charge individuelle existe soit de
façon interne à l'hôpital et elle peut montrer des dysfonctionnements dans un
service ou de façon externe et peut-être dans ce cas géré de façon
individuelle.
Il y a donc différentes manières de faire face à cette charge affective pour le
personnel infirmier. Les stratégies d'adaptation peuvent être diverses. Par
ailleurs les signes de reconnaissance de cette charge peuvent varier d'un
service à l'autre ainsi que les manifestations sur l'organisation du service.
Nous pouvons aussi en observer les prémisses sont toutefois en observés les
manifestations flagrantes (phénomène de contagion,...). La crise peut-être
larvée et de s'exprimer que de façon sporadique ou bien sur une période
courte par une explosion de mécontentements (départ du service, Turn-
over,...).

La prise en compte de la charge psychique ou affective du personnel infirmier


est gérée différemment de façon individuelle et collective et cela aussi selon
les différents services dans lesquels on peut la repérer.

Professions à risque et personnes à risque.

* certaines professions sont plus « à risque » que d’autres, notamment


celles :
o à fortes sollicitations mentales, émotionnelles et affectives,
o à forte responsabilité notamment vis-à-vis d’autres personnes,
o où l’on cherche à atteindre des objectifs difficiles, voire impossibles,
o où il existe un fort déséquilibre entre les tâches à accomplir et les
moyens mis en œuvre,
o où il existe une ambiguïté ou un conflit de rôles ;

* certaines personnes sont plus « à risque » que d’autres :


o personnes ayant des idéaux de performance et de réussite,
o personnes liant l’estime de soi à leurs performances professionnelles,
o personnes sans autre centre d’intérêt que leur travail,
o personnes se réfugiant dans leur travail et fuyant les autres aspects
de leur vie ;

* les différents symptômes rencontrés dans le burnout sont :


o les douleurs généralisées,
o le manque d’attention,
o l’insomnie,
o l’irritabilité,
o l’impatience,
o l’épuisement physique et psychologique,
o le manque de motivation pour se lever et aller travailler.

Définitions.

Il existe de nombreuses définitions du syndrome d’épuisement professionnel.


Nous en avons retenu trois en guise d’exemple, mais nous n’en retiendrons
qu’une seule:

« Un état de fatigue et de frustration, de dépression, provoqué par la dévotion


à une cause, un mode de vie, ou une relation humaine et qui échoue à
produire des résultats espérés. »

« Un processus dans lequel un professionnel engagé se désengage de son


travail en réponse au stress et aux tensions ressenties. »

« Le burnous est caractérisé par un épuisement physique, par des sentiments


d’impuissance et de désespoir, par un assèchement émotionnel et par le
développement du concept de soi négatif, et d’attitudes négatives envers le
travail, la vie et les autres personnes. »

Cependant Christina Maslach et Wilmar Schautfeli notent que ces premiers


écrits se caractérisent par les points suivants :

* d’un auteur à l’autre, la signification du terme burnout n’est pas


nécessairement la même ;
* le terme inclut tout un ensemble de « crises » que peut connaître un
individu, au risque de tout englober et ne plus rien désigner ;
* ces premiers écrits ne reposent pas sur des données empiriques, mais
sur des études de cas isolés. Ils s’intéressent en particulier aux symptômes
que développent les individus atteints de burnout.

Les psychologues Baron Perlman et Alan Hartman montrent à quel point la


première phase de cette recherche scientifique est marquée par une
dispersion des conceptions. Ils recensent dans les articles publiés entre 1974
et 1980 quarante-huit définitions différentes. Parmi celles-ci, on trouve des
idées aussi disparates que :

* échouer, s’épuiser ;
* perte de créativité ;
* perte d’implication au travail ;
* dureté des collègues, du travail et de l’institution ;
* réponse au stress[30] chronique lié au fait de réussir, « d’aller loin » ;
* syndrome d’attitudes inappropriées envers les clients et envers soi-même.
Ils avancent toutefois une synthèse de toutes ces définitions:
La charge psychique ou émotionnelle ou encore affective concerne
l'incertitude sur la réponse à donner au malade ou l'ambiance difficile du
service, les relations au sein de l'équipe et avec les malades... Certains
facteurs peuvent représenter une contrainte psychoaffective permanente
(revue hospitalière française numéro 3 mai et juin 1991). D'après une étude
menée par Didier Martin la charge psychique peut se concevoir comme une
notion qui se trouve en adéquation avec une sphère collective (rassemblant le
fonctionnement global de l'organisation à travers les rapports à la hiérarchie
et à l'organisation du service) et une sphère individuelle (qui concerne un
ensemble de signes relatifs à l'individu et qu'il peut dans ce cas plus
facilement exprimer).
La charge affective se retrouve à travers un ensemble de manifestations qui
peuvent être la souffrance psychique, le syndrome d'épuisement, le stress, les
troubles mentaux.

La charge mentale ou cognitive concerne la complexité des taches, les


interruptions, la réorganisation constante du travail, le surmenage...

Évoquer la notion de charge affective nous amène à définir la notion


d'épuisement professionnel.

Épuisement professionnel :
Christina Maslach définit l'épuisement professionnel comme « un syndrome
d'épuisement physique et émotionnel qui conduit au développement d'une
image de soi inadéquate, d'attitude négative au travail avec perte des intérêts
et des sentiments pour les clients ».
« Le travail de soins comporte une charge mentale et psychologique élevée
qui tient à la confrontation à la souffrance à la mort et aux formes
d'organisation du travail. Les effets de cette charge peuvent se manifester
dans le registre somatique ou bien dans le registre psychique ou affectif ».
Selon Didier Martin il s'agit de toute situation individuelle ou collective dans
laquelle le haut les salariés témoignent d'une impossibilité à assumer une
position professionnelle. Ceci inclut à la fois les manifestations corporelles
que sont les maladies psychosomatiques, la fatigue, les migraines...
Entraînant éventuellement des arrêts de travail successifs. Des
manifestations sociales que peuvent être la dépendance à la hiérarchie,
l'attentisme, la fuite des informations répétitives,le turn over important... Des
manifestations psychologiques que son les régressions psychoaffectives, le
fantasme de toute-puissance, de régression, de destruction...

Le burn-out est une réponse au stress émotionnel chronique avec trois


dimensions :

- l'épuisement émotionnel ou physique,


- le retrait de l'investissement personnel (la diminution de la productivité),
- le retrait de l'accomplissement personnel dans le travail (la sur
dépersonnalisation).
La rupture au niveau de ses trois dimensions individuelles au global entraîne
l'entrée dans des phases d'accomplissement du syndrome d'épuisement
professionnel.

On comprend que ce syndrome ait d’abord alerté les praticiens, puisqu’ils


encourent le risque de le rencontrer chez leurs collègues ou d’être confrontés
eux-mêmes à ces manifestations au cours de leurs activités, mais ils étaient
peu entraînés à concevoir des recherches systématiques ainsi que plus
préoccupés à élaborer des interventions que des théories. Autrement dit leur
intérêt porte sur « la façon de résoudre le problème, plutôt que sur les
moyens de le conceptualiser ».

Inversement, les chercheurs se sont d’abord détournés du problème estimant


qu’ils ont à faire, avec la notion de burn-out, à « quelque chose » de pseudo
scientifique.

« Le premier livre de Christina Maslach et Susan Jackson consacré au


développement d’une échelle de mesure du burn-out et à ses propriétés
psychométriques a été retourné par une première maison d’édition avec un
mot stipulant : « nous ne publions pas de psychologie populaire ». Depuis, cet
instrument de mesure est reconnu internationalement et utilisé dans des
recherches publiées dans les revues scientifiques les plus prestigieuses ».

Symptômes somatiques et psychosomatiques.

Il est reconnu maintenant que le travail de soins comporte une charge


mentale et psychologique élevée qui tient à la confrontation à la souffrance et
à la mort ainsi qu'aux formes d'organisation du travail. Les effets de cette
charge de travail peuvent se manifester dans le registre somatique ou bien
encore dans le registre psychique ou affectif. Parmi les effets de cette charge
de travail nous pouvons distinguer :
- la souffrance psychique
- le syndrome d'épuisement
- le stress
- les troubles mentaux
- les effets de la charge de travail seront airs par un ensemble de signes
généraux somatiques physiques, psychique, comportementaux. Les
manifestations apparaissent environ un an après que le sujet est commencé à
travailler dans une institution.
Le syndrome d’épuisement professionnel est associé à des douleurs ou
plaintes symptomatiques tels que :

* maux de ventre,
* douleurs musculo-squelettiques, en particulier le mal de dos,
* désordres psychosomatiques tels qu’ulcères et troubles gastro-intestinaux
dans certains cas,
* manifestations classiques du stress associées à des manifestations de
transpiration ou d’angoisse, etc.,
* réduction des défenses immunitaires,
* suivis de rhume prolongé

Évolution du syndrome et manifestation sur trois niveaux essentiels.

Apparition du Burn-out chez l'individu:

Les spécialistes s’accordent à dire que le syndrome d’épuisement


professionnel évolue selon 4 phases:

1. la phase d’alarme : le stress persistant cause l’apparition de réactions


caractéristiques indiquant la présence de stresseurs ;
2. la phase de résistance : les stresseurs persistent malgré la disparition
physique des réactions caractéristiques de la phase d’alarme, le métabolisme
s’adapte à la situation et le corps devient plus résistant ;
3. la phase de rupture : l’exposition continue aux stresseurs crée une
rupture entraînant la réapparition des réactions caractéristiques de la phase
d’alarme tout en les rendant irréversibles sans traitement approprié ;
4. la phase d’épuisement : les défenses psychologiques du patient sont
déréglées, il se rend donc émotionnellement invalide et vit dans une
perpétuelle angoisse.

L’effet de la charge morale et psychologique et physique se retrouve sur trois


niveaux essentiels que l’on peut résumer en:

- l'épuisement émotionnel ou physique,


- le retrait de l'investissement personnel,
- le retrait de l'accomplissement personnel dans le travail.

Positionnement du sujet.

Le thème que nous abordons porte sur la charge psychique des infirmières
dans le service traitant des pathologies graves et dans lequel l'infirmière est
confrontée à la souffrance et à la mort des patients.

Ce thème a déjà été abordé dans la littérature mais dans un contexte plus
large incluant l'étude de la charge mentale du personnel et de la charge
psychique. D'autres études portaient sur le burn-out. La caractéristique des
tout premiers travaux est concernée des professions dites «donnantes »,
c'est-à-dire celles qui demandent un investissement personnel important, puis
bons nombres d'auteurs se sont penchés sur la singularité du travail infirmier.

Certaines études mettent en avant le facteur péjoratif de l'homme (l'atelier et


le robot, par Benjamin Coriat, aux éditions Masson) : défaillance humaine
erreur humaine, inconscience négligence, distraction, un conséquence,
incompétence. Le travail de soins est reconnu comme devant être service
rendu à la population dans l'objectif des soins pour tous selon le système de
soins français. En France les termes de compétitivité et de performance en ce
qui concerne les soins se rapporte bien entendu à la qualité des soins
dispensés, à la performance, au niveau de la qualité des soins dispensés
dans le but de guérir ou de soulager la souffrance c'est-à-dire de rendre la
santé selon les termes de la définition de l'organisation mondiale de la santé.

Autant que possible et dans le but d'optimiser la qualité des soins dispensés
nous devons être attentif en tant que professionnels de santé à s'assurer de
la plus s'ou moins bonne réalisation des 14 besoins fondamentaux, et aussi à
respecter la définition de l'organisation mondiale de la santé ainsi que la
définition de la profession d'infirmière. Ceci concerne bien entendu la
déontologie. Mais encore en tant que professionnels nous nous devons de
respecter un certain nombre de codes de bonne conduite en ce qui concerne
les relations humaines.

Dans le cas où elle existerait dans certains services, nous pouvons nous
demander comme l'écrit Henri Poinsignion si c'est bien l'organisation du
travail qui se doit de prendre en considération (au niveau de la gestion des
équipes, de la gestion des horaires, des plages disponibles laissées au temps
de parole...) ; Est-ce le rôle des surveillants, est-ce dans leur domaine de
compétence ?

Si cela est le cas dans certains services (prise en charge par l'organisation du
travail) alors qu'elle plaçait laisser à la communication et comment l'équipe fait
qu'elle fasse sur le plan individuel et collectif pour gérer cette charge ?

Afin de prendre en considération la charge psychique du personnel infirmier,


dans certains services ont été mis en place des groupes de paroles. Il peut
être alors intéressant de faire une comparaison entre les services dans
lesquelles cette charge gérée par des groupes de paroles et ceux qui en sont
démunis. Nous pouvons en outre nous poser la question qui est de savoir
quelles sont les stratégies d'adaptation produite pour faire face à la charge
affective. Ces stratégies d'adaptation pouvant se gérer sur le plan interne
(c'est-à-dire à l'intérieur de la structure du service, en créant de nouveaux
éléments comme les groupes de paroles) ou encore sur le plan externe (ce
sont les individus qui se prennent en charge eux-mêmes en profitant de leur
temps libre pour évacuer les tensions).
Il n'existe cependant pas que des groupes de paroles, d'autres outils sont
utilisés : les réunions entre soignant et psychologue, les réunions entre
bénévoles et psychologues et soignants.
Par ailleurs, les stratégies d'adaptation peuvent être néfastes pour
l'organisation du service ou pour les individus eux-mêmes, ou encore
bénéfique. Il peut en effet y avoir intériorisation des signes de charge
psychique ou affective par un phénomène d'adaptation négative et une
explosion des manifestations caractéristiques d'un dysfonctionnement du
service :

- turn-over
- changements fréquents de postes
- demande massive de formation
- mauvaise ambiance
- incertitudes concernant les traitements
- qualité de vie du patient insuffisamment pris en compte
- plaintes au sujet des horaires
- manque d'égards vis-à-vis du patient
- répugnance par rapport aux soins
-...

Dans le cas où les manifestations prendraient de l'importance dans un


service, ce serait le signe d'un phénomène contagieux. Un autre type de
signes serait l'aliénation au travail, la passivité, la plainte du poids de la
hiérarchie.

charge mentale et charge psychique.

Ces deux notions concernent l'ergonomie du travail mais ce qui les différencie
est que la charge mentale porte essentiellement sur l'organisation du travail.
Alors que la charge psychique concerne plutôt le côté relationnel avec les
malades et entre les membres de l'équipe soignante (aliénation au travail,
passivité dans l'acte de soins...). Ainsi que l'organisation du travail

Épuisement professionnel et stress.

Le stress est à la fois une notion plus précise et la phase ultime de


l'épuisement professionnel. Mais l'épuisement émotionnel, la charge mentale,
le surmenage, la dépression exogène sont autant de syndrome s'apparentant
au syndrome d'épuisement professionnel.

Charge affective et syndrome d'épuisement professionnel.

Le burn out est en effet de la charge affective. L'ensemble de ses effets se


manifestent par un certain nombre de signes évoqués plus haut dans ces
lignes et mettent en évidence une charge de travail émotionnel et que nous
dégageons de la charge de travail prise dans sa globalité.

La charge psychique collective.


D'après l'étude faite par Didier Martin nous pouvons définir la charge
psychique à partir des signes de syndrome d'épuisement professionnel d'une
sphère collective (regroupant le fonctionnement de l'organisation globale à
travers les rapports à la hiérarchie et à l'organisation du service) et d'une
sphère individuelle (qui concerne un ensemble de signes relatifs à l'individu et
qu'il peut dans ce cas plus facilement exprimer).

Travailler dans une bonne ambiance est un facteur de motivation et de plaisir


au travail. Des dysfonctionnements peuvent se révéler au moment où un
service tourne à sa pleine capacité avec un taux de rotation des vies très
important. Il devient difficile ainsi d'avoir une vue globale de chaque patient et
une connaissance globale de celui-ci lorsque le taux de rotation des lits est
très élevé et ainsi avoir une attitude relationnelle avec les patients devient
difficile.

Tout cela peut agir sur la qualité des soins, la qualité du travail même parfois.
Le patient est dans une situation de faiblesse lorsqu'il vient à l'hôpital. Autant
que faire se peut il serait bon pour lui de passer un séjour agréable. Plutôt
que d'entendre dire à sa sortie en se plaignant : « on a fait que des piqûres... !
»,..., « L'infirmière n'était pas gentille... ! ».

Les facteurs de stress dans les services de soins concernés:

- Les sollicitations mentales


Les sollicitations mentales représentent une grande part des facteurs de
stress. La gestion des malades, la gestion des ressources informatisées
toujours en évolution, la recherche des informations concernant le patient et
sa maladie, avec l’évolution des matériels d’analyse de sang, le changement
des couleurs des tubes d’analyse sanguine, la gestion des relations entre le
patient et sa famille, la gestion des relations entre le patient et le médecin, le
suivi du traitement par le patient. La charge mentale affectée à la relation
d’aide et au soutien psychologique du patient. La gestion du temps consacré
aux soins dans les cas où les services sont chargés par des patients ayant
des pathologies graves, les soins devant être gérés non seulement en
fonction du degré de propreté mais encore en fonction du temps qu’ils
demandent…
Une infirmière devra ainsi par exemple supporter les soucis parfois très
pesant du patient, mais aussi les soins plus où moins long et compliqués en
fonction du temps qu’il reste dans la journée…

- Les responsabilités
Il s’agit la plupart du temps de la responsabilité des traitements donnés aux
patients. La responsabilité de gérer l’équipe des aides soignantes ainsi que
leurs désaccords par rapport aux diverses situations…Les conflits de rôle.
- Les objectifs en inadéquation
Les personnes malades en fin de vie ont une finalité vers le décès, et
l’infirmière aussi doit accepter que l’on ne peut pas guérir de toutes les
maladies. Les objectifs du service doivent être en accord avec les ressources
du service ainsi que les temps laissés à la formation des personnels pour
s’adapter aux changement dans le fonctionnement du service de soins. Il est
souvent difficile pour une infirmière de trouver le temps de parler avec son
patient, ce qui peut représenter un idéal professionnel pour une infirmière.
Il est ,par exemple, inutile d’avoir à s’acharner à faire marcher une personne
qui ne pourra plus marcher.

Les personnes à risque et les services à risque:

- Les services à risque de syndrome d’épuisement professionnel


L’ensemble des services de soins représente l’ensemble des services à
risque , mais certains services sont exposés plus rapidement que d’autres.
Parmi ceux là, les services accueillant des patients en fin de vie, les services
de chirurgie lourde, les services dédiés aux personnes âgées et dépendantes,
les services dédiés aux personnes handicapées physiquement ou
mentalement, les services de pédiatrie, les services de psychiatrie, pour
l‘essentiel. Mais encore les services dans lesquels il n’existe pas de soutien
aux personnels soignants.

- Les personnes prédisposées


Les personnes ayant des fragilités en rapport avec leur vie personnelle, que
peuvent être des situations financières ennuyeuses, des situations de
logement difficiles, des accidents de la vie concernant des proches, un décès
dans la famille du soignant, des ennuis matériels (accidents de voiture,
véhicule personnel en panne, difficultés pour la garde des enfants en crèche),
situations de divorce…Les personnes ne supportant pas la gestion des
conflits. Les personnes ne se consacrant uniquement qu’à leur travail. Les
personnes ayant développées des fragilités au fur et à mesure de leur
exercice professionnel. Ce dernier point étant en rapport avec:

- L’usure professionnelle
A longue échéance, l’exercice de la profession d’infirmière peut devenir
pesante. Les relations entre les professionnels ( la gestion des conflits entre
les personnes) peut devenir tendue et finir par être insupportable. La charge
émotionnelle peut être telle que les défenses personnelles s’affaiblissent. Au
fil du temps, à force de côtoyer des personnes en fin de vie, le stress
émotionnel peut s’avérer être trop fort…

Et certaines solutions comme dans tous les cas peuvent être proposées.

Exemple de questionnaire :

Première question : quel est votre âge ?


Deuxième question : êtes-vous un homme ou une femme ?

Troisième question : date d'obtention du diplôme

Quatrième question : dans quels services avez-vous précédemment


travaillé ?

Cinquième question: votre affectation a-t-elle été volontaire ?

Sixième question: depuis combien de temps travaillez-vous dans ce service ?

Septième question: votre travail vous satisfait-il ?

Huitième question : vous aurez vous convient-il ?

Neuvième question: comment qualifier vos l'ambiances dans votre service ?

10e question : votre travail aquilin ressenti sur votre humeur à l'extérieur de
l'hôpital ?

11e question : parlez-vous de l'hôpital à la maison ?

12e question: vous sentez-vous sur le nez dans votre travail ?

13e question : êtes-vous en formation en ce moment, on avait au feu la


demande récemment ou venez-vous d'en terminer une ?

14e question : estimez-vous avoir le temps de parler aux malades ?

15e question : êtes-vous bien préparés pour répondre aux questions des
malades et de la famille ?

16e question : souhaiteriez-vous davantage de contacts avec les malades ?

17e question : parlez avec les malades, cela a-t-il un aspect négatif sur eux
(parler de leur maladie, évoquaient leurs angoisses face à la fin de vie, ou par
rapport à la gravité de leur maladie...) ?

18e question : cela a-t-il un aspect sur vous-même qui est positif ou négatif ou
nul ?

XIXe question: y a-t-il des occasions de discuter des problèmes personnels


relatifs à l'organisation de votre service ?

XXe question : existe-t-il un plan formel pour les transmissions ?

22e question : quel est le temps de cette transmission, pour l'ensemble des
patients ?
23e question : qui participent à la transmission ?

24e question : y a-t-il un groupe de paroles afin de discuter des problèmes


rencontrés ?

25e question : quel est le taux de participation selon vous, 10 %, 20 %, 50 %,


autre pourcentage ?

26e question : qui anime ce groupe de paroles ?

27e question : qu'apporte-t-il selon vous ?

28e question : qui se charge de la relation avec les familles ou les malades
lors des cas graves (phase terminale, aggravation de la maladie...) ?

29e question : si vous êtes confrontés à ce type de situation, en parlez-vous


entre vous après les avoir affrontées ?
Au moment de la pause ?
Dans le poste de soins ?
Ailleurs ?

30e question : avez-vous ou bien avez-vous eu des petits problèmes de santé


que vous seriez en mesure de relier avec votre activité professionnelle (maux
de tête, douleurs dans les jambes, douleurs au dos, symptôme de grippe, ou
bien d'autres manifestations physiques), pouvez vous les décrire ?

31e question : cette question la suite de la précédente. Avez-vous déjà eu un


arrêt ou des arrêts de travail demandé par vous-même ou bien imputés à
votre état de santé ?

32e question : avez-vous envie de vous arrêter de travailler ?

33e question : faites-vous parti d'une association ?

34e question : avez-vous d'autres activités à l'extérieur de l'hôpital ?


Hobby
sport
reste à la maison
flâner
musique
lecture...

35e question : participez-vous à des activités organisées par l'hôpital ?


Sport
bibliothèque
autre...
Stratégies d’adaptation.

- Stratégies d’adaptation positives.


N’ayant pas le temps de conjuguer une activité à l’extérieur de la structure
avec la vie familiale pour ceux et celles qui en ont une, les personnels
infirmiers ne regorgent pas de grand intérêt pour de telles activités.
Cependant, bon nombre d’entre eux privilégient le temps passer à regarder la
télévision et à la lecture (la lecture de romans, de magasines…). Les activités
en dehors de l’hôpital se résument à aller faire des courses ou bien résoudre
des problèmes administratifs ou scolaires pour les enfants. Pour les plus
motivés, certains participent à des groupes de randonnée, ou de sport en
salle, comme la musculation, mais cela reste cependant rare. Les groupes
constitués se rencontrent parfois pour des sorties, des repas entre
collègues…Ce qui leur permet de parler non seulement de choses et d’autres
mais encore de leur vie au travail dans la structure de soins. Et, ainsi de tenir
le plus longtemps possible au leur poste. Certains privilégient les formations
afin de gravir les échelons professionnels. Des groupes de parole sont
organisés ainsi que parfois des groupes de relaxation et de sophrologie.

- Stratégies d’adaptation négatives.


Parmi ces stratégies on retrouve, la fuite sous forme de détachement
professionnel, pour aller travailler dans une autre structure en attendant leur
mutation professionnel. D’autres démissionnent pour changer de forme
d’exercice professionnel, en s’installant en tant qu’infirmier ou infirmière
libérale. D’autres peuvent sombrer dans le syndrome de Burn-out et
contracter une dépression nerveuse, ou encore subissent les contres coups
des accidents du travail ou de leur maladie contractée alors qu’ils sont en
poste. Des situations d’énervement peuvent se retrouver sur le lieu de travail,
mais dans tous les cas ces phénomènes peuvent être nuisibles sur la qualité
des soins.

- Ressources des personnels et stratégies d’adaptation rencontrées dans les


services à risque et pour les personnes à risque. (les personnes à risque
peuvent être touchées alors que le service ne comporte peu ou pas de risque
d’épuisement professionnel).
Bon nombre de personnes à risque cherchent à sortir de l’isolement, par le
biais de rencontres entre collègues, de sorties organisées par le comité
d’entreprise de la structure (les vacances, les loisirs…). De plus en plus les
structures de soins disposent de comités d’entreprise efficaces et actifs.
Des groupes de parole se créent, parfois par la force des choses (et parfois
avec l’aide de bénévoles) et la motivation des personnels de soins, et qui sont
aussi des groupes de discussion pour parler des mésententes entre les
individus. Ces groupes prennent en considération la notion de temps de
parole accordé à chaque personne pour s’exprimer sur son ressenti lors de
diverses situations. Parfois des explosions émotionnelles s’y produisent, mais
les problèmes trouvent la plupart du temps leur solution.

Conclusion

Les exemples que nous pouvons rencontrer sur les lieux de travail son variés.
Les personnels des services les plus touchés par le syndrome d’épuisement
professionnel sont touché par ses symptômes, et cherchent refuge dans les
groupes de parole, et parfois dans des activités en dehors de la structure de
soins. La gestion de ce phénomène est différente selon les services.
De plus en plus les responsables de services, forment ces groupes de
discussion et ces groupes de parole ainsi parfois que des groupes de
relaxation pour le personnel soignant.
Il est laissé cependant libre cours aux individus de se retrouver en dehors de
horaires de travail, ou bien quand les horaires le permettent l’occasion de
pratiquer une activité ludique ou sportive.
Des voies sont souvent offertes par les comités d’entreprise des structures de
soins afin de permettre aux personnels de soulager leurs émotions et de ne
pas rester cantonné dans leurs retranchements.

Bibliographie:

- « L’atelier et le robot », par Benjamen Coriat, aux éditions Masson 1988.

- « Burn out: L’épuisement professionnel « , avec les auteurs, Adrian


Burki, Thomas Knapp, Andreas Lüthi, Christina Maslach, Daniel Zanetti, aux
éditions Presses du Bélvédère.

- « Quand le travail rend malade », par François Baumann, aux éditions


Josette Lyon.

- Sites internet.

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