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Études théologiques et religieuses

L’évangile de Saint Marc et la grotte 7 de Qumrân


Jean Bernardi

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Bernardi Jean. L’évangile de Saint Marc et la grotte 7 de Qumrân. In: Études théologiques et religieuses, 47e année, n°4,
1972. pp. 453-456;

doi : https://doi.org/10.3406/ether.1972.2226;

https://www.persee.fr/doc/ether_0014-2239_1972_num_47_4_2226;

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L'ÉVANGILE DE SAINT MARC
ET LA GROTTE 7 DE QUMRÂN

Le récent article du P. José O’Callaghan, paru dans Biblica, 53 (1972)


91-100 sous le titre Papiros neotestameMarios en la cueva 7 de Qumrân ?
paraît destiné à remuer profondément le champ des études néo-testamen¬
taires. En conservant constamment le ton de X understatement, ce profes¬
seur de papyrologie propose en effet d’identifier plusieurs fragments de
papyrus découverts dans la grotte 7 de Qumrân et publiés il y a dix ans
(cf M. Baillet, J.T. Milik, R. de Vaux, Les « petites grottes » de Qumrân,
Oxford, 1962) avec autant de passages du N.T.
La thèse de l’article est que le fragment 7Q5 représente Marc, VI, 52
53 tandis que 7Q6, 1 correspond à Marc, IV, 28. On retrouverait aussi
dans 7Q8 le texte de Jacques, I, 23-24. Une brève indication (p. 92, n. 2)
annonce six autres identifications qui seront proposées dans deux articles
à paraître incessamment dans Biblica et Studia Papyrologica. En particulier,
7Q15 représenterait Marc VI, 48.
La présente note entend conserver une portée très limitée. Elle con¬
cerne exclusivement deux passages de Marc très voisins l’un de l’autre
(Marc, VI, 48 et 52-53) et elle se bornera à livrer les résultats d’une ex¬
périence.
Avant toute identification, le fragment 7Q5 était bien daté par son
écriture qui le situe, au dire des éditeurs de 1962, entre 50 avant et 50
après Jésus-Christ. La restitution proposée, page 97, par J. O’Callaghan
est donnée dans la note en fin d’article cf p. 456.
L’auteur fait observer que les lignes comprennent après restitution un
minimum de 20 lettres et un maximum de 23. Le papyrus fait apparaître
à la ligne 3 un espace blanc qui correspond « precisamente a introduccion
de nue va seccion » (p. 94).
L’expérience que nous avons faite consiste en ceci : en partant du frag¬
ment 7Q5 considéré comme une transcription de Marc VI, 52-53, nous
avons distribué toutes les lettres du texte de saint Marc en lignes de 20
lettres au minimum et de 23 lettres au maximum. Nous avons pratiqué
cette opération en direction de l’aval, en allant jusqu’à la fin de la péricope
qui s’achève avec le chapitre VI. Nous avons pu constater que lettres et mots
se laissaient disposer à l’intérieur de cette grille. Un espace analogue à
celui qui figure à la troisième ligne du fragment 7Q5 était matériellement
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JEAN BERNARDI

nécessaire à l’avant-dernière ligne. Loin de paraître gênant ou superflu, cet


espacement présente l’avantage de détacher la phrase qui sert de conclusion
au passage : « et tous ceux qui le touchaient étaient guéris ».
Il restait compléter l’expérience en remontant en amont du frag¬
à
ment qui nous tient lieu de repère. Nous l’avons fait en allant dans un
premier temps jusqu’au début de la péricope qui commence en VI, 45.
Nous avons pu constater que, cette fois encore, lettres et mots prenaient
aisément place à l’intérieur de la grille où nous les sollicitions de se laisser
loger. Le fragment 7Q15 que J. O’Callaghan nous annonce (p. 92, n. 2)
comme appartenant à Marc VI, 48 se situe dans cet ensemble. Le début de
la péricope correspond, comme on l’espérait, à un début de ligne. Une
seule condition a paru nécessaire au succès de l’opération : considérer, avec
un certain nombre de manuscrits, dont le Sinaïticus, les mots ek perissoû
(VI, 51) comme interpolés.
Nous avons voulu poursuivre et soumettre à la même épreuve la pé¬
ricope précédente (Marc, VI, 30-44). Nous partions de la dernière lettre
de la dernière ligne du texte et nous espérions pouvoir disposer ce texte
de telle façon que la première lettre du premier mot vînt coïncider avec
le début de la péricope.
Nous y sommes parvenus moyennant plusieurs conditions :

1) VI, 30 : le deuxième osa doit être éliminé (avec plusieurs manus¬


crits, dont le Sinaïticus première main).


2) VI, 33-34 : un espace blanc est nécessaire entre les deux versets. Il
ne paraît pas dénué de signification.
3) VI, 35 : autôi doit être éliminé (avec plusieurs manuscrits, dont le
Sinaïticus première main).
4) VI, 39 : la leçon anaklînai s’impose.
5) VI, 41 : autoâ doit être éliminé (avec plusieurs manuscrits, dont le
Sinaïticus).
6) VI, 44 : tous artous doit être éliminé (avec plusieurs manuscrits, dont
le Sinaïticus).
Il y aurait de l’imprudence à formuler avec netteté les conclusions que
ces constatations laissent transparaître. La chose est sans doute prématurée
et nous avons simplement voulu attirer l’attention sur l’un des éléments du
dossier ouvert par J. O’Callaghan. Nul doute que ce dossier ne va pas
tarder à grossir. S’il nous était permis de formuler un souhait, ce serait
de voir confier à la mémoire d’un ordinateur la totalité du N.T. : il devrait
alors pouvoir nous dire s’il reconnaît que 7Q5 = Mc VI, 52-53.
Jean Bernardi.
Université Paul Valéry,
Montpellier.
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Marc VI, 30-56

I 2

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Note (1) : transcription de J. O’Callaghan :

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