Vous êtes sur la page 1sur 33

L'oeuvre de

Paul-Claude Racamier
textes de base

e n p s y c h a n a Iy s e

L'œuvre de
Paul-Claude Racamier
Paradoxalité, antœdipe et incestualité

sous la direction de
Henri Vermorel
et Jacques Dufour

R. Angelergues
C. Balier - A. Carel
J. Dufour - F. Duparc
J. Guillaumin
R. Henry
A. Jeanneau
S. Parizot - C. Py
R. Roussillon
M. Sassolas
H. Vermorel

delachaux
et niestlé
collection
textes de base en psychanalyse

dirigée par

Eisa Schmid-Kitsikis

ISBN 2-603-0K)7.v5

Cet ouvrage ne peut être reproduit, même partiellement et sous


quelque forme que ce soit (photocopie. décalque, microfilm,
duplicateur ou tout autre procédé analogique ou numérique) sans
une autorisation de l'éditeur.

Composition. \1o\1tserr;¡ Acarin


Maquette: K@

rÇJ Delachaux eT i'.;!l'stIl, S. A.. Lausanne (Swit/.eriand) Paris 1997.


79. route d'Oron - 1000 Lausanne 21 - S\vi[/.er!and
Tous droits d'adaptation. de reproduction et de traduction
réservés pour tous pays
SOMMAIRE

PRÉFACE 9

Pr e m i è r e partie
Actes d u c o l l o q u e d ' A n n e c y

CHAPITRE 1
François Duparc
Ouverture 15

CHAPITRE 2
René H e n n y
H o m m a g e à Racamier 17
CH APITRE 3
Jacques Dufour
La p s y c h o s e o u d ' u n d é n i d e la r é a l i t é
qui n ' e n e s t p a s u n 23
CHAPITRE -1
Paul-Cla Il de R a c a m i e r
Intervention 41
CHAPITRE 5
A n d r é Carel
Deuil, d o l , d o n n e -45

CHAPITRE 6
Paul-Claude Racamier
Intervention e t discussion 57
CHAPITRE
C l a u d e Py
De la s é d u c t i o n n a r c i s s i q u e
à l'incestuel e t à l ' a n t œ d i p e 63
CHAPITRE 8
Paul-Claude Racamier
I n t e r v e n t i o n e t d i s c u s s i o n ..................................... 73
CHAPITRE 9
Marcel Sasso las
Des concepts de P.-C. Racamier
à l'épreuve de la clinique psychiatrique w)
CHAPITRE 10
Paul-Claude Racamier
Intervention et discussion nr
CHAPITRE Il
Table ronde 123
CHAPITRE 12
Paul-Claude Racamier
Clôture 157

Deuxième partie
Autour de l'œuvre de P.-C. Racamier

CHAPITRE 13
Suzanne Parizot
Alexia Levrat
Patrick Ravella
Rencontre sur les pas de P.-C. Racamier iM
CHAPITRE 14
René Angelergues
Les fondements de la vie psychique
A propos de Antœdipe et ses destins
d e P.-C. R a c a m i e r n y

CHAPITRE 15
Jean Guillaulllin
Entretien avec P.-C. Racamier
A propos de son livre Le génie des origines, �..
psychanalyse et psychoses iw
CHAPITRE 16
Claude Py
Autour du deuil originaire 207
CHAPITRE 17
Augustin Jeanneau
Unité esthétique
de l'œuvre de P.-C. Racamier ................................ 213
Troisième partie
Documents de référence
Extraits de l'œuvre de P.-C. Racamier

CHAPITRE 1S
Paul-Claude Racamier
Blessures du moi et séduction narcissique 223
CHAPITRE Il)
Paul-Claude Racamier
Du f a n t a s m e d ' a u t o - e n g e n d r e m e n t 23"
CHAPITRE 20
Paul-Claude Racamier
Désêtre et se d é s e n g e n d r e r 2'1'1
CHAPITRE 21
Paul-Claude Racamier
Existe-t-il un diagnostic de schizophrénie? .... 2M
CHAPITRE 22
Paul-Claude Racamier
Inédit
Note sur la pensée des origines 2(r
POSTFACE
Jean Ber^eret

lMIU.KX. iUAPI fil*. 3<>~

INDEX ........................................................................ 31i»


LES AUTEURS

R e n é A n g e l e r g u e s , Psychiatre, Paris.

C l a u d e B a l i e r . M e m b r e d e la Société p s y c h a n a l y t i q u e de
Paris, G r e n o b l e .

J e a n Bergeret. M e m b r e d e la Société P s y c h a n a l y t i q u e de
Paris. L y o n
A n d r é Carel M e m b r e d e la S o c i é t é P s y c h a n a l y t i q u e d e
Paris, Lyon.

Jacques Dufour M e m b r e de la Société Psychanalytique de


Paris, C h a m b é r y .

F r a n ç o i s D u p a r c , M e m b r e de la Société Psychanalytique d e
Paris, A n n e c y
J e a n G u i l l a u m i n , M e m b r e de la Société Psychanalytique de
Paris, Lyon.

R e n é H e n n y . M e m b r e de la Société Suisse d e Psychanalyse.

A u g u s t i n J e a n n e a u , M e m b r e d e la Société Psychanalytique
de Paris.

A l e x i a L e v r a t Assistant psychiatre. L y o n

S u z a n n e P a r i z o t . Psychiatre des ilopitaux. Lyon.

C l a u d e Py. M e m b r e de la Société Psychanalytique d e Paris.


Grenoble.

P a t r i c k R a v e l l a Psychiatre d e s hôpitaux, Lyon.

R e n é R o u s s i l l o n . M e m b r e de la Société Psychanalytique de
Paris, Lyon.

M a r c e l S a s s o l a s , M e m b r e de la Société Psychanalytique de
Paris. Lyon.

H e n r i V e r m o r e l . M e m b r e d e la Société Psychanalytique de
Paris, C h a m b é r y .
Préface

Henri Vermorel
Jacques Dufour

La mort de Paul-Claude Racamier en juillet 1996 confè-


re une résonance particulière aux Actes - élaborés
après cet événement - du colloque consacré à son
œuvre en juin 1995 à Annecy sous l'égide du CEPS* et
de l'AGPSY** (Groupe Lyonnais, Société Psychanaly-
tique de Paris). Ce fut là l'une des dernières appari-
tions en public de Racamier, physiquement affaibli par
la maladie - une insuffisance respiratoire l'obligeait à
une oxygénation plusieurs heures par jour - mais fai-
sant face avec courage à l'adversité et montrant tout au
long de cette réunion la vigueur intellectuelle qu'il
avait conservée.
Il nous laisse une grande œuvre psychanalytique,
même si la mort a interrompu les travaux sur les psy-
choses et sur le soin qu'il méditait encore quand elle
l'a frappé. Ciselée pendant plus de quarante années,
elle le conduisit de la psychiatrie - il était psychiatre de
formation et exerça d'abord comme chef d'un service
de psychiatrie - à la psychanalyse qui vint féconder sa
pratique: son texte sur La maternalité psychotique
(1961), est un témoin de ce moment qui eut un grand
retentissement théorique et institutionnel, comme
l'avait été sa Sociopathie des schizophrènes hospitalisés
(1957). Son travail, rédigé avec Nacht, sur le délire
(1958) avait inauguré sa réflexion constante sur les
psychoses, son domaine de prédilection. D'emblée il
mène de front la théorie et la pratique, celle des cures
mais aussi du travail en institution: après Prémontré, ce
fut les Rives de Prangins et enfin son institution de la
Velotte à Besançon - sa création - qu'il fréquenta jus-
qu'aux derniers jours, sans oublier sa participation à la
fondation, avec Paumelle, de l'Assocation pour la santé
mentale du XIIIème arrondissement de Paris. Car le
traitement des psychotiques suppose que le psychana-
lyste puisse aussi travailler sans divan, ce qui évoque
le titre d'un ouvrage collectif qu'il dirigea en 1973 et
eut un retentissement considérable, tant pour tracer les
lignes de développement possibles d'une thérapie ana-
lytique des psychoses que pour élargir le champ d'ac-
tion et de pensée des psychanalystes.
D'ailleurs Racamier s'était aussi impliqué dans les insti-
tutions psychanalytiques, en exerçant plusieurs années
les fonctions de directeur de l'Institut de Psychanalyse
de Paris et - il y a plusieurs décennies déjà - jouant un
rôle fondateur avec Maurice Bénassy et Michel Fain,
dans la naissance du Groupe Lyonnais de Psychanalyse,
où sa pensée contribua de façon décisive à la forma-
tion de nombre de ses membres et aux orientations
des recherches de plusieurs d'entre nous. On lira dans
la troisième partie du livre l'une de ses interventions
au sein du Groupe Lyonnais en 1990 Blessures du moi
et séduction narcissique.
La dernière partie de son œuvre montre Racamier dans
la plénitude de sa maturité analytique, abordant à par-
tir de sa métapsychologie de l'humour (1973) le thème
de la paradoxalité (1985), dans la suite de son rapport
sur Les schizophrénies au Congrès des Psychanalystes
de langues romanes (Florence, 1978). Ce furent ensuite
la séduction narcissique et l'antœdipe (1989), le deuil
originaire dans Le génie des origines (1992) - une
somme -, et l'incestualité (1995), autant d'étapes de sa
pensée créatrice résumant une longue pratique et une
réflexion approfondie sur la psychanalyse des psy-
choses, souvent coulée dans des formules recensées
dans son Cortège conceptuel (1993), en un style qui fait
de lui un authentique écrivain. Ses néologismes - théo-
rico-poétiques - ne tentent-ils pas par des formules
imagées - il était amateur de peinture et en parle dans
ce colloque - de cerner l'indicible de sa recherche?
On lira dans la première partie de ce livre les exposés
présentés au Colloque d'Annecy de 1995 avec les
réponses de P.-C. Racamier ainsi que les discussions
avec lui en table ronde, dialogue mémorable autour de
son œuvre.
La deuxième partie est formée de commentaires écrits
sur ses travaux, le plus souvent lors de la parution de
ses principaux livres.
La troisième partie rassemble des morceaux choisis de
l'œuvre de Racamier, sélectionnés en fonction de leur
intérêt particulier ou peu connus.
Puissent ces textes contribuer à faire connaître cette
grande œuvre et, devant la perte de l'interlocuteur
privilégié qu'il fut pour plusieurs d'entre nous, rendre
l'hommage qu'il mérite à un créateur qui a puissamment
contribué à renouveler la pensée psychanalytique.

*CEPS: Cercle d'études psychanalytiques de Savoie.


**AGPSY: Association Grenobloise de Psychanalyse.
Première partie

Actes du colloque d'Annecy


Chapitre 1

Ouverture

François Duparc

Mesdames, messieurs, je suis très heureux de vous


accueillir et d'ouvrir cette journée d'Annecy sur
l'œuvre de Paul-Claude Racamier, au nom du Cercle
d'Etudes Psychanalytiques des Savoie. Je remercie
l'AGPsy qui organise avec nous cette journée et nos
amis suisses qui nous soutiennent toujours fidèlement
par leur présence et leurs contributions scientifiques.
Nous sommes évidemment particulièrement heureux
d'accueillir parmi nous Paul-Claude Racamier, qui sera
le "génie des origines" de cette journée, un génie bien-
faisant et pas trop antœdipien, puisqu'il vient se prêter,
comme c'est la coutume en ces journées d'Annecy, à la
confrontation de ses élèves et de ses fils spirituels qui
discuteront son œuvre de façon "bien tempérée", du
moins je l'espère.
Je n'ai pas besoin de vous présenter Paul-Claude
Racamier, dont vous avez tous lu Le psychanalyste sans
divan, ou Les schizophrènes. Ces dernières années, son
œuvre s'est encore développée, épanouie, en un bou-
quet extraordinaire dont l'apogée est naturellement Le
génie des origines, paru récemment. Mais vous aurez
sans doute l'occasion de lire prochainement plusieurs
autres ouvrages qu'il nous a promis, notamment un
livre sur le délire. Je trouve que c'est pour nous une
chance de le recevoir et de discuter son oeuvre au
moment où elle atteint sa plus grand maturité, sa plus
grande plénitude. J'espère que nous saurons en rendre
compte, et susciter une discussion féconde comme elle
le mérite. Je laisse maintenant la parole à René Henny
qui à partir de sa sensibilité au style de votre oeuvre va
en montrer la profondeur clinique.
Chapitre 2

Hommage à Racamier
René Henny

Cher ami, ce n'est pas sans crainte et tremblement, que


je prends ici la parole pour quelques commentaires sur
ton œuvre. Dans ton style, et tu nous le dis dans les
conclusions d'Antœdipe tu détestes - et on peut te
comprendre - que tes concepts soient galvaudés, défi-
gurés, dévitalisés... I/On a vu quelques bons et braves
concepts perdre forme à force d'être employés sans dis-
cernement: assassinés p a r le mésusage. Et tu conclus
sur une prescription paradoxale... auprès du lecteur
qui m'a suivi jusqu'ici, je n'ai rien à craindre de tel... "■
aussi ton commentateur tremble de s'égarer dans les
pourtant très claires définitions que tu en donnes, d'af-
fadir une pensée originale, de décapiter des nouveau-
tés, novations dirais-tu en les faisant trop dériver de
son savoir freudien. Par exemple antœdipe égale
préœdipe, je t'entends frémir et protester en vitupérant
contre le profanateur, ... faquin! C'est pourquoi je crois
pouvoir te laisser toute l'originalité de ta création, pour
me concentrer sur la forme que tu lui donnes. Et quel-
le forme! Ton langage est ciselé avec un soin extrême.
écriture qui s'analogise bien plus à des textes littéraires
classiques qu'à une communication scientifique... Il
faut bien dire que ton lecteur en éprouve un soulage-
ment hédonique. Après tant de pages écrites dans un
sabir tortueux, - je ne voudrais nommer personne - tu
nous fais entrer dans le musée de la transparence.
Fluidité de la phrase et de ses enchaînements.
construction du mot, en place comme la partie d'un
puzzle qui ne permet aucun espace ou déplacement.
le lecteur est d'autant fasciné que tu t'adresses à lui en
terme direct à la deuxième personne. Il m'est arrivé de
me demander à quel style on pouvait attacher le tien
et j'évoquais des poètes du 17ème ou du 18ème siècle,
moralistes, philosophes, romanciers ou comédiens. Et
d'une façon un peu puérile peut-être parce qu'attaché
a ma mémoire de lycéen, j'évoquais La Fontaine. Son
écriture transparente et pointue, son implication immé-
diate au niveau d'un lecteur interpellé par le poète, ses
pointes d'humour voire ses dérives salaces, tout cela je
le retrouve dans tes textes lumineux. Mais bien plus,
au delà de la configuration même de l'écriture, le
cadre que tu lui donnes est un modèle d'esthète. La
maquette, la typographie, le graphisme mis en forme
par les éditions Apsygée font aussi bien de ses deux
"petits" livres Antœdipe et ses destins et Le cortège
conceptuel, des bijoux de bibliophiles. Ces considéra-
tions ne visent aucune flagornerie et je crois que ce
cadre fait authentiquement partie de ton oeuvre. En
effet tant de méticulosité ne me parait pas aléatoire. La
découverte depuis le début de ton œuvre de la
psychose et plus particulièrement des schizophrènes,
la familiarité des relations quotidiennes avec ces
grands malades désorganisés et la descente dans l'en-
fer et la confusion, du chaos et de l'impensable ne
peut que contraindre l'observateur et le thérapeute à
trouver des secteurs de ressourcement, j'ai envie de
dire d'épuration pour ressaisir une capacité à penser
qui pourrait se lézarder dans cette confrontation intime
avec la folie. Le désêtre tel que tu nous le fais vivre
avec son cortège d'apories: désengendrement inscri-
vant un au delà de la mort dans l'impensable non-vie
d'avant la vie, la pompe à vide où toutes différences
sont abolies, sexes, générations, topique et temporali-
té. Le temps: ce qui personnellement m'est le plus dif-
ficile dans ces cures au très long cours où le bénéfice
est si lentement acquis pour être continuellement
remis en cause, on en vient à souhaiter la mort pour
rompre une relation trop intrusive et sans terminaison.
C'est probablement par toi et ta première grande publi-
cation, Le psychanalyste sans divan que je me suis
rendu à tes arguments et ta curiosité. Je ne l'ai jamais
regretté. J'ai toujours deux ou trois de ces patients que
j'hésite à qualifier de lourds. Car s'ils vous tuent en
même temps ils vous font vivre par l'investissement
qu'ils mobilisent; avec les déchirements contretransfé-
rentiels qu'ils suscitent et que tu as bien décrits.
Attention aux fantasmes omnipotents et réparateurs!...
Je ne crois pas que beaucoup d'analystes commettent
cet exercice périlleux, Pour ma part j'en supporte un
très petit nombre. J'imagine alors ton overdose. Il y a
seulement deux jours un tel analysant me tient ce lan-
gage et je ne résiste pas à le rapporter.- il dit son
indicible rage contre son père sans trop la comprendre
du reste dans un premier temps. "C'est complètement
fou, dit-il, mais j'étais là avant lui. Otes-toi de là que je
m'y mette. Il m'a chassé du paradis. Il était grand j'étais
petit, j'ai perdu. C'est difficile de vous dire que j'étais là
avant lui. Est-ce qu'ils avaient des photos de leur
mariage ces deux. Avant-après. Il m'a expulsé et j'ai
perdu ce que j'avais, non j'ai perdu la première place,
je ne peux pas dire que je n'avais plus rien puisque je
récupérais quand il était absent... " je saute une grande
partie des propos de ce patient pour citer la fin de la
séance: "le seul progrès c'est que je vais vous sauter des-
sus pour vous étrangler mais sans couteau à la main...
il y a peut-être un espoir, vous toucher, vous n'avez
qu'à supporter ces horreurs c'est moi qui suis petit". Bel
exemple d'un fantasme d'auto-engendrement, fantasme
sans fantasme mais dont dans le cours de sa thérapie,
il tente d'en mobiliser la fonction, "supportez, je suis
p e t i t . S i je n'ai résisté à citer cette communication
très récente c'est pour dire le malaise de celui qui
écoute, brouillage logique qui pourrait impliquer une
véritable attaque de l'appareil à penser de l'analyste. Il
est notable que tu nous proposes une nouvelle méta-
psychologie remodelant d'une manière radicale les
modèles de 1915 tout en s'appuyant sur eux et par là,
malgré les doutes qu'il t'arrive de proférer dans l'inti-
mité, tu restes totalement psychanalyste. C'est là une
expérience qui doit être celle de tous ceux qui comme
toi construisent un système d'ordonnancement du
métabolisme de l'appareil psychique à partir de la
psychose. A cet égard l'exemple de Bion me paraît
patent de cette même évolution. Et chez cet éminent
chercheur ce qui m'a paru fascinant c'est bien la dérive
mathématique de sa pensée, se sentant quelque part
contraint, c'est mon hypothèse, devant le chaos, de
quadriller le territoire qu'il explorait et de le traduire
en termes logiques. C'est ce que tu n'as pas fait, par
contre, soucieux de trouver, de retrouver, de te retrou-
ver tu mets en forme ton œuvre de cette manière parti-
culièrement soignée. Le monde éruptif ou figé de la
schizophrénie, ce magma pulsionnel confusionnant est
marqué par le manque de marques, de cadres et de
limites et tu le démontres encore une fois d'une maniè-
re exemplaire. C'est donc ce cadre à penser, ces limites
qu'il faut retrouver à l'issue de cette descente aux
enfers. Et j'ai fait l'hypothèse que la qualité formelle de
ta création avait cette fonction... entre autres puisque
l'esthète que tu es dans tous les moments de la vie se
vérifie aussi ici. Les limites, André Green en a rappelé
les nécessités pour organiser l'appareil à penser. Pas
de pensée sans une claire délimitation d'un dedans et
d'un dehors, frontière heuristique aussi indispensable à
la négation qu'à la projection, mais aussi limite entre
les instances, les, Pcs et Cs, limite aussi toujours entre
le soi et l'objet. C'est évidement ce cadre qui est com-
promis dans les structures que tu traites donc réfé-
rences auxquelles le psychanalyste doit pallier pour la
rencontre thérapeutique. Il doit chaque fois se recons-
truire à l'image du sous-marinier qui respire l'air du
large en sortant de son espace fermé et artificiellement
oxygéné. Tes livres sont ta guérison contretransférale.
On pourrait parler de contenant et de contenu. Je
t'imagine répondre que c'est le fait des faquins. C'est
pourquoi j'aimerais mieux me référer aux grandes
catégories aristotéliciennes de la forme et de la matière,
principes qui s'inscrivent dans le mouvement, axe de
l'élaboration aristotélicienne de la nature et de la phy-
sique. Merci, cher ami, par la forme que tu as conçue
dans ton œuvre pour nous permettre de retrouver nos
capacités à penser les contours de la réalité.
Je laisse ici la parole à Jacques Dufour, qui dans son
travail psychanalytique avec des patients psychotiques,
se pose la question du déni de réalité.
Chapitre 3

La psychose ou d'un déni de réalité


qui n'en est pas seulement un
Jacques Dufour

Je ne rappellerai point le penseur et le créateur que


vous êtes, qui, passant outre à la réduction de la psy-
chanalyse aux névroses alors tenues comme limite indé-
passable, sut ouvrir le champ de la psychose au proces-
sus psychanalytique, dans la dualité d'un travail institu-
tionnel sans divan et d'un travail individuel avec divan.
Vous avez ainsi donné a la psychiatrie la dimension qui
lui manquait au regard de la psychanalyse: en effet, la
démarche purement médicale de la psychiatrie était
considérée jusque là en sa seule hétérogénéité vis-à-vis
du processus psychanalytique. Mais du moment où
l'institution psychiatrique devint "psychanalyse sans
divan", elle a pris sens d'environnement à un processus
psychanalytique: comme tel, au plan théorique, c'est
alors de la construction d'un "enuircmnement suffisam-
ment bon" dont il va s'agir, susceptible de contenir le
non-sens des amalgames psychotiques expulsés, et de
permettre un travail psychique de transformation.
Avec l'hallucination négative, qu'A. Green a formalisé en
effacement du réel perçu rompant la chaîne menant à la
représentation, envahissant la psyché de blancheur jus-
qu'à faire disparaître tout contenu et contenant, réduisant
l'objet à un cadre vide, la psychose se manifeste en son
versant théorique le plus destructeur, celui d'une mort
psychique et d'une désobjectalisation. C'est dire ici autre-
ment mais à la suite de Freud une aporie du transfert et
de l'élaboration psychique là où prévaut une destructivi-
té des liens inductrice d'un réel à l'état brut.
Vous écrivez alors: Un psychotique n'a que deux réali-
tés (l'intérieur et l'extérieur), ou deux espaces (du
dehors ou du dedans), entre les deux rien d'intermé-
diaire mais un corps à coips étroit, ou bien, comme on
verra plus loin des englobements réciproques jusqu'à
l'infini. Des deux réalités l'une est encore de trop ajou-
tez-vous. (Racamier, 1980).
"Rien d'intermédiaire" est ici le blanc psychotique qui
se signifie en un versant défensif de "corps à C01pS" ou
"d'englobement à l'infini", s'excluant l'un l'autre, en
cette logique binaire de lutte à mort ou d'évanescence
dans le néant; pas de champ interstitiel où pourrait
jouer une transitionnalité, pas de boucle rétroactive
permettant une symbolisation de la chose en ses réso-
nances internes, pas d'arrêt sur image pour prendre
quelque distance. Avec Freud, je dirai ce "rien d'inter-
médiaire" comme blanc du préconscient qui donne
corps à la chose en la représentant en mot, tierce réali-
té entre le perçu et la tension de l'inconnu - avec
Winnicott, je dirai ce rien d'intermédiaire comme blanc
de cette aire que la mère instaura entre elle et son
bébé pour qu'il puisse s'individuer dans le paradoxe
d'une auto-production de soi dont elle fut artisane -
avec Bion je dirai ce "rien d'intermédiaire" comme
blanc de ce champ de transformation de la rêverie
maternelle où les angoisses impensables deviennent
pour l'enfant pensées latentes.
Vous, vous situez le débat de la psychose non pas sur
le plan de la destructivité, mais sur celui d'une
défaillance de l'objet primaire ou d'une déficience du
moi, qui n'a pu construire une réalité psychique vivante
de langage, d'affect et de pensée entre moi et objet.
Dès lors s'entrevoit un espoir de travail analytique
jusque là anéanti par le poids de la destructivité de la
psyché et de l'objet en, leur substance charnelle et sym-
bolique. Ici, en effet, le blanc dont il s'agit se situe
entre moi et objet: l'analyste l'éprouvera dans l'axe
transféro-contretransférentiel comme vide d'une réalité
psychique abrasée de ses représentants pulsionnels en
leurs diverses représentations. Cependant, il est aussi
possible de dire qu'il n'y a point là impossible transfert
ou élaboration que transfert d'un blanc psychique,
comme si le psychotique s'employait à faire éprouver à
l'analyste l'effraction sidérante pour la psyché de l'objet,
lorsqu'il n'y a pas d'espace intermédiaire: le "corps à
corps" ou "l'englobement à l'infini" se retrouve donc du
côté de l'analyste qui a perdu sa tiercéïté psychique.
C'est cette réalité-là qu'il convient alors de prendre en
considération: si en effet l'hypothèse de définition pose
qu'il n'y a pas eu de destruction psychique de fait mais
un processus de relation spécifique à la psychose
inducteur de non-relation et de non-pensée, alors
s'ouvre à la réflexion analytique une question: quelle
théorie, pour quel travail avec une telle négativité dans
la pensée de l'analyste, en tant qu'elle est effet de trans-
fert d'une non-relation et de l'impensable du patient?
C'est à cette question, en résonance avec l'écoute de
mes patients et en confrontant vos apports avec ceux
de Searles, Rosenfeld, Bion, Winnicott, que je vais ten-
ter de répondre.
Inaugural pour vous le concept de conflit psychotique
originaire est axial pour la compréhension analytique
du dilemme transféro-contretransférentiel. En effet, ce
qui se joue au niveau du narcissisme du moi se reflète
dans l'interaction du moi et de son objet, mal différen-
ciés l'un de l'autre: l'antinarcissisme, concept que vous
empruntez à F. Pasche, y apparaît comme une force
d'aspiration hémorragique du moi lorsque celui-ci
investit l'objet. C'est bien sûr retrouver là les proposi-
tions freudiennes d'appauvrissement libidinal là où
l'amour donné anticipe sur l'amour reçu, le gain narcis-
sique faisant suite à une perte primaire.
C'est lorsqu'est rompue l'intrication de l'antinarcissisme
et du narcissisme que va poindre la défense psycho-
tique; elle va tenter de se prémunir contre le danger
mortel d'un investissement d'objet en attaquant le lien
à lui sans pour autant le perdre, car la restitution nar- .
cissique comme l'a vue Freud est toujours présente,
dans des manifestations hystériques ou obsessionnelles
qui donnent un semblant de vie aux objets délirants
qui environnent le moi.
Ainsi sur fond d'hypersensivité du moi à des condi-
tions initiales peu ou prou en rapport avec une
défaillance de l'objet primaire, va se développer une
structuration chaotique psychotique: elle va annihiler
tout ce qui est de l'ordre de l'investissement d'objet,
désir, représentation-but ou quête motrice, non pas
tant par peur de la déception que du fait du risque de
perte hémorragique du moi. Le psychotique ici ni ne
hait, ni ne renonce à l'objet, ce dernier est pour lui à la
fois un ennemi qui le menace, et un ami 'à qui il ne
peut renoncer: ainsi tout sera-t-il mis en oeuvre pour
que le moi n'aille pas à l'objet mais que l'objet se trou-
ve contraint de venir à lui. Se trouve réalisée là une
réalité du moi psychotique qui se manifeste à l'analyste
comme une non-relation de transfert sans résonance
psychique en sa blancheur, tandis qu'en dépit et à
cause de cela, sans intermédiaire repérable, l'analyste
éprouve, presque à son corps défendant, la nécessité
de s'occuper du patient. Omnipotence est alors l'inani-
té d'un moi, qui en n'étant rien est tout-puissant, et en
réduisant l'objet à rien a une telle emprise sur lui qu'il
en obtient ce qu'il ne pouvait lui être donné.
C'est-donc dans l'axe transféro-contretransférentiel que
se rejoue la desintrication narcissisme-antinarcissisme:
elle prend forme de défense contre le transfert, inves-
tissement inducteur par excellence d'antinarcissisme où
le patient en même temps que la relation à l'analyste
paraît annihiler ses pulsions et son moi. On peut ici
parler de stratégie psychotique là où le moi psycho-
tique vide la relation et son moi de tout objet permet-
tant au travail de l'analyste d'entendre et de com-
prendre quelque chose. A leur place que trouve l'ana-
lyste? des expressions de fuite, des barrages, une pseu-
do-débilité, une labilité émotionnelle, des objets
bizarres, tout cela entrecoupé de moments transféren-
tiels d'une grande intensité, d'angoisse, d'amour, de
haine ou de stupéfiante intuition. Rien 'ne s'inscrit
cependant de tels moments.
La stratégie psychotique ne se voudrait-t-elle pas
retour au néant avant le chaos originaire de la relation
d'objet? Mais l'objet est là, "attracteur étrange" d'envie
et de mort. Reste-t-il d'autre issue que la folie?
C'est dire que cette stratégie va avoir pour but d'anni-
hiler tout investissement du réel indissociablement lié
à une perte du moi, en imposant à ce réel de faire un
don gratuit au moi sans investissement préalable: dès
lors plus d'antinarcissisme ni d'investissement objectai,
mais un seul investissement du moi par un objet dont
l'investissement ne laisse de place à aucune disconti-
nuité, objet donc, indéfectible, inconditionnel et imper-
dable que représente le délire.
Ici est concerné l'analyste en son contre-transfert: ne
s'est-il pas vu saisi par l'affect d'être le seul à pouvoir
faire quelque chose pour le patient, le seul à pouvoir
l'entendre, le comprendre. Ce qui se transfère là a ainsi
effet de réduire à rien la capacité analytique de l'ana-
lyste en sacralisant son être au détriment de sa fonc-
tion: le patient triomphant en ses défenses se soumet-
tra dès lors à lui en un conformisme machinique. Un
tel asservissement a pour but de transformer l'analyste
en objet antidépresseur, antihémorragique pour le
patient: il est là objet rassurant dont rien n'échappe,
"force tranquille" figée en une continuité immuable,
homogénéisant tout ce qui pourrait se laisser entrevoir
comme étrangeté et conflictualité d'une altérité. C'est
lorsqu'il est devenu non-objet, voire anti-objet que
l'analyste est objet de transfert, retour, revanche de la
pose alors, objet sexuel dont la différence des sexes et
des générations conflictualisent le modèle univoque de
l'objet de conservation. Or ce passage à l'objet sexuel,
prémisse de l'œdipe, est justement ce point où achop-
pe le psychotique qui fait alors usage de l'omnipo-
tence inanitaire. L'Antœdipe que vous décrivez va
permettre un deuxième pas: il représente pour l'ana-
lyste à la fois ce qui est anti et ante-oedipien, mais à la
fois aussi ce qui permet d'entendre le débordement
d'œdipe. Ici l'omnipotence a réalisé son but de rece-
voir, sans laisser entrevoir la blessure à vif: l'analyste
sacralisé puis ritualisé, créé par le patient à son image
et pour son seul usage a certes perdu son identité ana-
lytique, mais a retrouvé ses certitudes théoriques, car
se dira-t-il, il ne peut y avoir d'autre approche psycha-
nalytique pour un psychotique que cette narcissisation.
Analyste et patient apparaissent donc en ce point
pareillement contaminés par l'hyperréalisme de leur
interaction sans que puisse être cherché et trouvé un
champ intermédiaire entre eux: "Un psychotique n'a
que deux réalités... entre les deux rien d'intennédiaire... "
nous dites-vous.
Toute entreprise psychanalytique se doit-elle de sombrer
face à une stratégie psychotique qu'utilise le transfert pour
provoquer des réponses de l'analyste à valeur de transfu-
sion pour un moi en risque permanent d'hémorragie?
Tel est le dilemme: le concept freudien d'étayage per-
met un premier pas: si l'analyste s'y réfère la question
du passage à l'objet sexuel se pose alors, objet sexuel
dont la différence des sexes et des générations, conflic-
tualisent le modèle univoque de l'objet de conserva-
tion. Or ce passage à l'objet sexuel, prémisse de l'œdi-
pe, est justement ce point où achoppe le psychotique
qui fait alors usage de l'omnipotence inanitaire.
L'Antœdipe que vous décrivez va permettre un deuxiè-
me pas: il représenter pour l'analyste à la fois ce qui
est anti et ante-œdipien, mais à la fois aussi ce qui per-
met d'entendre le débordement d'œdipe. Ici les forces
incestueuses sont agies et agissantes, pour que l'objet
demeure inconditionnellement primaire, ni séparé, ni
investi en sa différence, ni en danger d'être perdu,
mais double, partie ou appendice du moi. Antœdipe
est donc cette autre face d'œdipe, celle du déni de la
différence des sexes et des générations, où moi et
objet s'englobent en un inceste confusionnel d'adora-
tion anaclitique sans séparation, où sexe et génération
disparaisent dans le trou noir d'une angoisse sans
nom.
Se mesure en Antœdipe tout le paradoxe du psycho-
tique, qui, dans le transfert, pour ne pas éprouver un
quelconque désir incestueux, générateur de castration
et d'identité, est enfant pervers polymorphe incestueux
d'un analyste séducteur-séduit: l'union de ce couple se
doit de le réduire à l'un, ce qui laisse entendre l'at-
taque contre les liens comme attaque contre tout ce
qui vient signifier une différence.
Face au dilemme du passage de l'objet d'étayage à l'ob-
jet sexuel, Antœdipe va prendre sens pour l'analyste de
représentation des relations transférentielles dans la
continuité réaliste du mythe d'Œdipe, mais dans la dis-
continuité de la structure névrotique œdipienne. (Te
reviendrai tout à l'heure sur cette question).
La question qui se pose est alors celle-ci: l'analyste
sans perdre son identité peut-il penser Antœdipe et
l'élaborer en une théorie, tout en éprouvant le débor-
dement transféro-contretransférentiel de la structure
œdipienne des relations objectales?
A cela une ouverture: si la structure œdipienne appa-
raît exister comme référence dans le fantasme œdipien
névrotique, ne peut-on pas dire qu'elle est essence
d'une psyché enquête d'une "tîercéïté", ce concept est
emprunté à A. Green. Non inscrite chez le psychotique
Maternalité, 168.
Méconnaissance, 37, 48 à 50.
Méduse, 158.
Meurtre du père, 35, 36.
Moi, 26, 34, 52, 71, 72, 78, 79, 80, 222 à 230, 271.
Mort, 153, 255.
Nacht S., 10, 301.
Narcissisme, 26, 84, 104, 194, 200.
Narcissisme négatif, 258.
Narcissisme primaire, 65.
Névrose obsessionnelle, 271.
Nirvana, 136.
Non-sens, 33.
Noyautage, 195.
Objet, 26, 28, 34, 35, 68, 80, 82, 207.
Objet-délire, 184, 279.
Objet-non-objet, 28, 82, 198, 201.
Œdipe, 32, 35, 36, 37, 38, 39, 51, 52, 191 à 193, 282.
Orgasme, 75.
Origine, originaire, 47, 51, 52, 72, 177, 189, 190, 204, 288,
295 à 298.
Paradoxalité, paradoxe, 31, 33, 63 à 72, 77, 112 à 119, 148,
149, 169 à 171, 272 à 280, 287.
Paranoïa, 156, 184, 195, 282.
Paranose, 294.
Pare-excitation, 232, 233.
Parizot S., 26I.
Pasche F., 26, 158, 200, 233.
Paumelle Ph., 10, 168.
Persée, 158.
Personnation, 168.
Perversion, 152, 153, 154, 184, 194 à 197, 232.
Pragier G. et S., 209.
Prémontré, 10, 167.
Prigogine I., 182.
Processus paranoïde, 266 à 269, 292.
Psychiatrie, 23, 64, 74, 89 à 104, 124, 167 à 169.
Psychodrame, 67.
Psychose, 23, 40, 122, 123.
Psychose aiguë, 280.
Psychose froide, 68, 282.
Psychose hallucination chronique, 281.
Pulsion de mort, 55, 60, 200, 256, 257.
Py c., 73, 74, 82, 83, 86, 87, 113, 125, 126, 128.
Rage narcissique, 104, 146.
Rangell L., 302.
Réalité, 29.
Rêve, 31.
Rives de Prangins, 10, 168.
Rosenfeld H., 26.
Roussillon R., 81, 89 à 91, 105, 108, 110, 111, 112, 140, 141,
146, 150, 151, 157.
Ruffiot A., 193.
Rupprecht-Schampera U., 130.
Sacher-Masoch L., 136, 141.
Saint Jean Baptiste, 159.
Sassolas M., 108, 109, 116, 125, 137, 145, 146, 150. 151.
Savonarole J., 159.
Scène primitive, 50.
Schizophrénie, schizophrène, 63, 65, 73, 75, 157, 158, 168 a
171, 232, 259 à 294.
Schmideberg M., 302.
Schmitz B., 301.
Searles H., 26, 123, 283.
Séduction narcissique, 63 à 72, 180, 181, 221 à 234, 283.
Séduction sexuelle, 149, 230, 231.
Séparation, 51.
Shengold L., 231.
Sienne, 160, 161, 214.
Société psychanalytique de Paris, 169, 300, 304.
Soi, 21, 80.
Somatisation, 210.
Spéculaire, 85, 86.
Sphynge, 32, 33.
Stahl G. E., 178.
Stengers I., 182.
Stem A., 302.
Stratégie psychotique, 27.
Styx, 6l.
Suicide, suicidose, 200, 201, 209.
Sujet, 9 0 . .
Surmoi, 51, 142.

Vous aimerez peut-être aussi