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Étude de la modélisation et de la planification des centres de la protection civile en se basant

sur un modèle d'allocation de site et un système d'information géographique (SIG) : Cas de la


conurbation de Rabat-Salé-Témara.

Amine ELBOUZAIDI¹, Abdellah MOUTAWAKIL², Otman DARIF³


¹- Docteur en Développement Territorial et Aménagement de l’Espace, Institut Agronomique et Vétérinaire
Hassan II Rabat.
²-³-Doctorant au Laboratoire Dynamique Des Espaces et des Sociétés, Faculté des Sciences Humaines
Mohammedia.

Résumé :

La présente étude a pour objectif d'évaluer la répartition actuelle des centres de la protection civile dans la
conurbation de Rabat-Salé-Témara, en prenant en compte la densité de population, les types de logements, ainsi
que les incidents survenus dans la région. Notre démarche consiste à identifier de nouveaux sites pour
l'établissement des centres de secours qui seraient mieux adaptés aux besoins de la population, dans le but
d'améliorer les performances d’intervention en termes de délai. Pour atteindre cet objectif, nous avons utilisé un
modèle d'allocation de site et une analyse de réseau basés sur un système d'information géographique. Ce type
d'analyse est basé sur le fait de desservir le plus grand nombre de résidents possible aux coûts les plus bas, et à
travers le critère de distance ou de temps dans l'analyse. Les résultats de notre étude permettent de mesurer les
différences d'importance spatiale entre les centres de la protection civile dans la conurbation de Rabat-Salé-
Témara en fonction de la taille de la population, des types de logements et du nombre d’accidents signalés. À la
suite de notre analyse, nous avons classé les centres de secours en trois niveaux distincts, à savoir les centres
d'importance spatiale élevée, moyenne et faible. Nos résultats ont également révélé une couverture non optimisée
de la zone d’étude en prenant en compte les paramètres de distance et du temps parcouru. Pour remédier à cette
situation, nous avons recommandé la création de 05 nouveaux centres de secours ajoutés aux 13 centres existants
pour une couverture optimale. Cette expansion permettrait d'atteindre une couverture de 98 % dans un délai de
sept minutes, selon notre modèle d'allocation de site basé sur un système d'information géographique. En
résumé, cette étude met en évidence les aspects clés de la modélisation spatiale, de la planification, de
l'allocation de site et de l'utilisation des systèmes d'information géographique.

Mots clés : modélisation spatiale ; Protection Civile ; modélisation spatiale ; système d'information
géographique ; Rabat-Salé-Temara.

1
‫عنوان المقال‬
‫ملخص‬:

‫الكلمات المفاتيح‬:

Introduction
Les chercheurs et spécialistes dans le domaine de la géographie et de
l'aménagement s’intéressent à étudier la distribution des équipements et services
publics, et à connaître leur niveau et leurs caractéristiques dans le but de révéler
l'efficacité de ces services et de ce qu'ils apportent à la population. Le service de
la Protection Civile fait partie de ces services importants qui nécessitent le suivi
du rythme de la croissance démographique pour maintenir le plus haut niveau
d'efficacité et d'équité dans la distribution de ces services. Le critère le plus
important est celui de la taille de la population. En effet, l'augmentation de la
population doit s'accompagner par une augmentation des services publics afin de
maintenir la même qualité espérée.
Compte tenu de l'importance des centres de la Protection Civile et des services
qu'ils fournissent à la population et de leurs biens contre les incendies et
catastrophes. C'est l'un des services de sécurité le plus important qui est censé
être présent, répartis dans les villes et dans l’ensemble du territoire national de
manière cohérente en tenant compte de l’importance de la population, la taille

2
des établissements et aussi des biens. L'efficacité de ce service nécessite en
premier lieu de la rapidité pour atteindre les lieux de l'accident, de la
compétence du personnel et de matériel performant pour faire face à tout type
d’accident. La planification de l’implantation des centres de secours est une
étape déterminante pour une ville moderne et sécurisée en atteignant le plus
grand nombre d'accidents à un temps réduit. La Direction Générale de la
Protection Civile cherche à fournir les meilleurs services pour la protection des
citoyens et leurs biens, ce qui implique à prendre en compte les sites à forte
densité afin de garantir les meilleurs services dans les plus brefs délais.
L'efficacité des services de la Protection civile est associée à un ensemble de
variables géographiques, notamment : le réseau et la densité du trafic routier, la
capacité du réseau routier, de feux de circulation, de vitesse et d'autres
caractéristiques qui affectent le délai d’intervention afin d'atteindre rapidement
le site de l'accident. Aussi, l’emplacement des centres de la Protection Civile
doit être étudiée et évaluée pour mieux planifier à l'avenir et avoir le meilleur
service possible1. Par conséquent, cette étude a pour but d’évaluer
l’emplacement des centres de la protection civile dans la conurbation de Rabat
Salé Temara pour garantir le meilleur service dans un délais réduit, en se basant
sur un modèle d'attribution des sites disponible sur « l'analyste de réseau » dans
le programme ARC-GIS.

Le problème de l'étude, ses questionnements et son importance :


La conurbation de Rabat Salé Temara a connu un taux de croissance
démographique et une expansion urbaine significative au cours des dernières
décennies. La population de la conurbation est passée de 3,6 millions d’habitants
en 2004 à 4, 3 millions d’habitants en 2014, soit un taux d’accroissement annuel
moyen de 1,31%, légèrement supérieur à celui enregistré au niveau national, qui
est de 1,25%. Cela a entraîné une augmentation de la pression sur les services et
les activités dans la conurbation, en particulier les services de la Protection
Civile et d'autres services tels que la santé et l'éducation. La Direction Générale
de la Protection Civile à la conscience de la nécessité de suivre le mouvement de
cette évolution par le renforcement et la création des centres de secours pour
atteindre le taux de couverture le plus élevé possible de ces services. À noter que
le temps idéal à l'arrivée des équipes de secours sur les lieux de l'accident Au
Maroc a été estimé à sept minutes (Direction générale de la protection civile,

1
Meyer, E. W. (2011). Performing Location Allocation Measures with a GIS for Fire Stations in Toledo. Ohio
(Doctoral dissertation, University of Toledo).

3
Direction de la planification et des études). Par conséquent, l'étude tente à
répondre aux questions suivantes :
- Dans quelle mesure les centres de la Protection Civile actuels de la
conurbation de Rabat Salé Temara sont-ils en état de protéger les habitants,
leur répartition, le nombre de bâtiments et d’accidents ?
- L’emplacement actuel des centres de secours de la conurbation de Rabat
Salé Temara couvrent-ils l’ensemble du territoire avec le temps proposé (7
minutes) ?
- Quelle est la répartition optimale à suggérer des centres de secours de la
conurbation de Rabat Salé Temara pour fournir le meilleur service ?
L'importance de l'étude provient de la nécessité de disposer de données pour
évaluer la distribution spatiale des centres de la Protection Civile dans la
conurbation de Rabat Salé Temara afin de déterminer à quel point le service
accompagne la croissance, la répartition de la population et l’étalement urbain.
Afin d'assurer l'équité dans la distribution de ces centres de secours, de connaître
la population desservie dans l’intervalle de (7 minutes), cela nécessite de
mesurer l'efficacité et l'efficience des centres existants. L'utilisation de nouvelles
techniques d'analyse spatiale, en particulier la technologie des systèmes
d'information géographique (SIG) aide les décideurs à identifier le nombre de
centres nécessaires pour couvrir la population avec l’emplacement optimal pour
ces centres.

Les objectifs des études :


Cette étude vise à atteindre les objectifs suivants :
- Evaluer la répartition des centres de la Protection Civile existants dans la
conurbation de Rabat et le taux de couverture correspondant en utilisant le
modèle de (Location-Allocation Model).
- Etudier la relation spatiale entre les centres de la Protection Civile et les
variables géographiques qui les entourent.
- Construire un modèle spatial pour les emplacements des centres de la
Protection Civile pour déterminer les emplacements optimaux à l'aide de
(Network Analysis) et le modèle (Location-Allocation Model) sur le SIG.
- Proposer un emplacement optimal d’un ensemble des centres de la Protection
Civile pour améliorer le taux de couverture.

1. Zone d’étude :

4
La ville de Rabat est la capitale politique du Maroc, le siège de ces
institutions politiques et les représentations diplomatiques des autres pays, des
organisations du système des Nations-Unies, ainsi que d’organisations non
gouvernementales, etc.
L’urbanisation de la ville a commencé sur la pointe extrême de la rive gauche du
Bouregreg (Kasbah des Oudayas et médina) et sur la rive droite, face à Rabat,
s’est développée la médina de Salé.
Le fleuve Bouregreg qui sépare les deux villes, couvre une vallée plus ou moins
large selon les endroits, pénétrant d’une quinzaine de kilomètres les quartiers de
Bettana, Sala Al Jadida et de la commune rurale des Sehouls du côté de Salé et
ceux des quartiers de Hassan, Youssoufia, Nahda et Akkrach du côté de Rabat.
En « arrière-pays » de Rabat, la morphologie du terrain est marquée par l’oued
Bouregreg sur lequel le barrage Sidi Mohamed Ben Abdallah est construit. Les
caractéristiques du relief associées au couvert végétal, notamment la forêt,
constituent des obstacles naturels à l’extension de l’urbanisation de masse.
En effet, le croisement des éléments physiques, au niveau de la conurbation, fait
apparaître trois espaces bien distincts. Tout d’abord, l’espace de Rabat qui
s’étend sur une superficie de 118 km2, représente un territoire complétement
limité par des structures physiques difficilement franchissables, notamment les
vallées du Bouregreg et d’Akkrach du nord et à l’est, la forêt de Témara au sud
et le littoral à l’ouest. Ces limites permettent d’accorder à la capitale le nom de «
cité fermée » où l’extension urbaine est devenue presque impossible. Par
ailleurs, les grandes opérations urbaines de Rabat vont se faire sur ses flancs
(Salé et Témara), là où les opportunités foncières sont largement disponibles.

Figure 1 : La zone de l’étude

Source : Monographie des espaces verts de la wilaya de Rabat

5
Ensuite, la ville de Salé qui couvre une superficie de 668 km2, soit 5,5 fois plus
grande que celle de Rabat. C’est un espace plus ou moins ouvert disposant d’un
foncier mobilisable constitué de terres collectives. Néanmoins, il tend vers sa
saturation à cause des extensions urbaines qui s’opèrent souvent dans l’illégalité.
Enfin, la ville de Témara, d’une superficie de 463 Km2, espace très ouvert sans
contraintes physiques pour l’ouverture de nouvelles zones à l’urbanisation. Il
dispose de grandes opportunités foncières formées principalement des terres
relevant des domaines étatiques. C’est par excellence l’espace de grande
opérations urbaines réalisées tant par les établissements publics tels que Al
Omrane et la Compagnie générale immobilière que par les sociétés privées
(Addoha, Alliance, etc.), surtout dans les communes rurales de Sidi Yahia des
Zaërs, Aïn Aouda et El Menzeh, qui forment les marges de Rabat-Salé-Témara.
La répartition de l’effectif de population de cette conurbation a connu une
évolution contrastée, dans la mesure où Rabat qui en polarisait les 75 % de la
population en 1960 et encore 70 % en 1971 n’en abritait plus que 47 % en 1994
et juste 30 % en 2014.

Figure 2 : Densité de la population de la conurbation Rabat Salé Temara.

6
La source : Préparé à l'aide du logiciel ArcGIS, Recensement Général de la Population et de l'Habitat
de 2014, Haut-commissariat au plan.

Tableau 1. Évolution de la population des villes de la conurbation du Bouregreg (1 000 hab.)


1960 1971 1982 1994 2004 2014
Salé 76 155 306 580 760 900
Rabat 227 368 519 623 628 630
Témara 0 0 49 131 226 300
Harhoura 0 0 2 6 9 12
Conurbation 303 523 876 1340 1623 1842
Source : Recensements généraux de la population.

Inversement, le poids démographique de Salé n’a cessé d’augmenter pour passer


de 25 % en 1960 à près de 50 % aujourd’hui, avec une masse de population qui
tend rapidement vers le million d’âmes.
Un dynamisme démographique semblable a caractérisé l’agglomération récente
de Témara qui, avec son urbanisation côtière de Harhoura, abrite aujourd’hui
17 % de la population totale de la conurbation alors que, 3 décennies plus tôt
(1982), sa part était inférieure à 6 %.

7
Figure 3 : Extension de l’urbanisation dans la conurbation Rabat-Salé-Témara.

Source : SRAT de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, 2020.

D’un point de vue social, les communes de la périphérie de la conurbation


Rabat-Salé-Témara se caractérisent par un niveau important de leurs populations
qui sont passées de 159 575 habitants en 1994 à 321819 habitants en 2014, soit
une augmentation de 30 %.
Tableau 2. Taux d’accroissement annuels moyens entre 1994 et 2004.
Ville Population Population Taux d’acc.
1994 2014 1994-2014
Rabat 631 537 627 932 -0,06
Salé 631 803 823 584 2,69
Témara 169 368 279 830 5,15
Skhirat 29 599 43 025 3,81
Aïn Aouda 45 829 70 407 4,39
1 508 136 1 844 778 2,035
Source : Haut-commissariat au plan.

2. Le cadre théorique et les études antérieures :


Les modèles de (Location-Allocation Model) visent à localiser les sites
fournissant des biens et des services à un groupe de demandeurs (la population)
avec la plus grande efficacité. L'allocation d'emplacement fait référence à des
algorithmes utilisés principalement dans un système d'information géographique
pour déterminer un emplacement optimal pour une ou plusieurs sites qui
répondront à la demande d'un ensemble de données. Les algorithmes peuvent

8
attribuer ces points de demande à une ou plusieurs installations, en tenant
compte de facteurs tels que le nombre de sites disponibles, leur coût et la liaison
d’un site à un point.2 Les modèles de répartition géographique visent à localiser
l'emplacement optimal pour chaque site. Affecter un nombre de personnes à
chaque établissement, en fonction des entrées de chaque modèle.
Le temps de réponse (le délai moyen d’intervention entre la prise d’appel et
l’arrivée) est le facteur le plus important dans une intervention de la protection
civile. Chaque minute de gagnée diminue sensiblement le risque de séquelles et
augmente les chances de survie d’une victime. Dans cette étude, le temps de
réponse impacte la performance des modèles dans le choix d’emplacement
optimal pour les centres de la protection civile. Les services publics considérés
comme efficaces lorsqu'ils sont capables de répondre aux besoins de la
population avec d'effort, de temps et de coût optimal. Ce qui nécessite que le
service soit proche du centre de densité de population. Le service de la
Protection Civile est l'un des services nécessaires dans les villes en raison de son
importance dans la préservation de la vie humaine et la protection de la propriété
publique et privée. A noter qu’au Maroc, 71 % des interventions concernent « le
secours à victime », les incendies ne représentant que 7 % de l’activité.
Au Maroc, l’intervention de l’Etat pour la protection et le secours des
populations en cas d’accident ou de catastrophe a été institutionnalisée en 1917
par la création de Corps de Sapeurs-pompiers ayant pour mission de
« combattre tout sinistre public et en particulier les incendies ». Avec le temps,
ce service a vu son champ d’action s’élargir pour inclure la protection et la
sauvegarde des personnes et des biens contre les catastrophes avec l’adoption du
vocable "Protection Civile" plus large et plus adapté aux nouvelles tâches qui
lui sont assignées notamment la gestion des risques générés par la nature ou par
l’activité humaine (inondations, séismes, feux de forêts, incendies divers,
accidents de transport, etc.).
En 1961, « Protection Civile » et « Sapeurs-pompiers » fusionnent à travers
la création, au sein du Ministère de l’Intérieur, du « Service général de
protection et de secours » qui deviendra en 1976 « Inspection de la
Protection Civile ». Ce corps national est devenu la Direction de la Protection
Civile en 2000, est transférée des communes aux services de l’Etat.
Compte tenu des missions de plus en plus importantes qui lui sont confiées, cette
Inspection a été érigée en Direction en Direction Générale en 2009. Son
personnel, assujetti aux règles de discipline militaire en vigueur dans les Forces

2
Esri, 2015 ; Kim, 2002 ; Chaudhary et al., 2016
9
Armées Royales conformément aux dispositions du décret-loi n° 2-16-814, a
bénéficié d'un nouveau statut fixé par Dahir en 2018.
L’article 36 du décret n° 2.08.159 du 16 janvier 2009 modifiant et
complétant le décret n° 2.97.176 du 15 décembre 1997, relatif aux attributions et
à l’organisation du Ministère de l’intérieur, définit la Direction Générale de la
Protection Civile comme étant un organisme national de réflexion, de recherche,
d’étude, de consultation et d’intervention pour la protection des personnes et des
biens en toutes circonstances.
Dans tous les pays, les tâches de la protection civile sont presque les
mêmes ; de sauver des vies, de protéger les biens, les services d'incendie, etc.
Les principes adoptés lors du choix de l’emplacement des centres de la
protection civile par les chercheurs et les planificateurs varient. Certains ont
adopté une base géographique, d'autres une base démographique, d'autres le
temps d’intervention.
Il a été constaté que les principes adoptés lors de la création de centres de
protection civile au Maroc sont : la densité de la population, la dimension
temporelle (temps de réponse), le nombre d'accidents, le budget et les parcelles
de terrain.
Les chercheurs visaient à introduire des systèmes d'information
géographique, leur potentiel pour soutenir le processus de planification, se
préparer aux urgences et leur importance dans la répartition spatiale des centres
de secours de la Protection Civile 3. Les informations fournies, basés sur des
critères décrits et prédéterminés, liés à la nature des routes et de leurs réseaux, à
la vitesse des véhicules donnent la possibilité de proposer des alternatives aux
situations d'urgence concernant la congestion routière et les vraies distances de
trafic.
En étudiant la littérature précédente, on estime qu'il existe un ensemble de
facteurs à prendre en compte lors de la création des centres de la protection
civile ou du choix de leurs emplacement, à savoir : la densité de population, la
nature de l'activité humaine, la topographie de la zone, les allocations, facteur
temps et densité urbaine4.
L'étude (Un SIG pour les sapeurs-pompiers de Paris ,2004), est l'une des études
les plus anciennes et les plus importantes sur lesquelles les chercheurs se sont
appuyés. Elle visait à introduire les systèmes d'information géographique et leur
potentiel pour soutenir le processus de planification, se préparer aux urgences,
3
Faleh, A. (2018) Approche SIG Pour La Modélisation Du Réseau Routier Et La Mesure De L’accessibilité Aux Équipements
Publics. Cas De La Ville d’Agadir.
4
Di Tursi, F. (2019). Les outils SIG vus et vécus par les gestionnaires de crise à la Préfecture de Police de Paris. EchoGéo,
(47).

10
son importance dans la répartition spatiale des centres de la protection civile.
L’étude a montré aussi le niveau d'informations fournies sur la base de critères
décrits et prédéterminés liés à la nature des routes, des réseaux, la vitesse des
véhicules et à la possibilité de proposer des alternatives aux situations d'urgence
liés aux bouchons des routes et aux distances réelles de déplacement. L'étude
s'est concentrée sur la nécessité d'adopter une norme spécifique pour le temps de
réponse, qui est le premier déterminant de création des casernes : la taille de la
demande et le type de risque éventuel pouvant déclencher d'incendies 5.
Les études précédentes, qu’on a examiné, se sont concentrées sur l'analyse de la
réalité de la répartition des centres de protection civile afin de connaître l’équité
de la répartition et sa relation avec la répartition de la population, comme dans
l'étude de Téré, G., Abou, D., & Michel, T. K. (2016) 6, l’étude de Pandav, C.
(2016) à Katmandu7, l’étude de Sismane, A. (2015) à Istanbul8
Cette étude se concentre sur la détermination des relations spatiales entre les
centres de protection civile et les variables géographiques environnantes :
Densité, population, densité de circulation et des accidents. Il se distingue par
son recours au modèle de « Location-allocation », un modèle basé sur le système
d'information géographique, plutôt que sur la méthode mathématique qui se base
sur une matrice de la population et des distances pondérées afin de déterminer le
taux de couverture pour atteindre les positions minimales qui atteignent le taux
de couverture le plus élevé.

3. Méthodologie de l'étude et sources documentaires :

On a utilisé la méthode descriptive et analytique qui repose sur l'étude du


phénomène sur le terrain. On a aussi employé la mesure ordinale (Ordinal
Scale). Pour le programme on a utilisé ArcGIS dans l’analyse de réseau
(Network Analysis) et pour déterminez l'emplacement optimal par (Location-
Allocation Model). Les phases d'étude peuvent être définies en trois phases : la
phase de collecte des données, la phase de préparation et de traitement des
données et la phase de traitement et d'analyse.

5
RUBOD, J. L., BAULERY, B., & NATCHITZ, E. (2004). Un SIG pour les sapeurs-pompiers de Paris. XYZ, (100), 77-80.
6
Téré, G., Abou, D., & Michel, T. K. (2016). Cartographie de la vulnérabilité intrinsèque de la population de la ville de San-
Pedro (côte d’ivoire).
7
Pandav, C.; Sachin K. C.; Kiran M. J.; Basanta M. S.; Prabin K., (2015). Application of an Analytic Hierarchy Process (AHP) in
the GIS Interface for Suitable Fire Site Selection: A case study from Kathmandu Metropolitan City, Nepal, "SocioEconomic
Planning Sciences", 1-12
8
Sisman, A.; Yildrim, R., (2015). Determining Best Location of Emergency Stations in the Urban Area, World Cadastre
Summit Congres and Exhibition, İstanbul, Turkey.

11
3.1. La première étape : la collecte de données
La carte de base de la conurbation de Rabat a été obtenue auprès de la base
de données des cartes numériques de ArcGIS, montrant les limites
administratives et le réseau routier. Aussi, les données de la population
récupérées à partir des données du recensement général de la population et de
2014. Le nombre des centres de protection civile, les coordonnées de leurs
emplacements et le nombre d'accidents ont été obtenus auprès de la Direction
générale de la protection civile.
L'étude s'est également appuyée sur la revue de la littérature dans ce domaine,
notamment des livres, des références, des périodiques, des thèses de maîtrise et
de doctorat sur le sujet et des sources officielles : des études, des rapports
publiés par des institutions et des départements officiels, et certains sites Web.

3.2. La deuxième étape : l'étape de préparation et de traitement des


données.
À cette étape, les données collectées ont été utilisées pour produire les cartes
nécessaires à l’analyse par un logiciel (ArcGIS 10.8 Package).
Quatre principaux éléments ont été pris en compte lors de l'établissement du
réseau routier, à savoir l'établissement de relations spatiales pour les ressources
du réseau, la définition des caractéristiques du réseau, la connexion au réseau, la
spécification des caractéristiques du réseau et enfin les directions du réseau. Ils
peuvent être résumés en détail comme suit :
1- Construire des relations spatiales pour le réseau routier sous forme de
(Topologie) (correction spatiale) nous pouvons modifier et évaluer des bases de
données géographiques, que ce soit au niveau des points, des lignes ou des
polygones. Le processus de correction spatiale est effectué au niveau (Dataset)
où il ne peut pas être effectué sur des classes de type (Shapefile). Lors de la
création de relations spatiales pour le réseau routier, un ensemble de règles a été
respecté. En effet, les routes ne doivent pas se chevaucher les unes avec les
autres (Must Not Overlap), de ne pas se croiser (Must Not Intersect), Il ne doit
pas contenir des ajouts ou des manques (Must Not Have Dangles), ne se
séparent pas ou se composent de pièces déconnectées (Must Be Single Part), les
nœuds doivent être à la fin des routes ou aux intersections, et ils ne peuvent pas
être situés au milieu ou se terminent dans le vide (Must Not Have Pseudo
Nodes), etc.
2- Caractéristiques du réseau : à partir d'un ensemble de colonnes dans les
tableaux de données relatives aux routes, les données des méthodes sont saisies.

12
3- Connexion réseau : la connexion vise à maintenir une communication
réseau précise, utilisée pour se connecter entre plusieurs sources, en particulier
dans le cas de réseaux complexes (End Point)
4- Caractéristiques du réseau : dépendent de la caractéristique de coût (Cost),
les meilleurs chemins sont déterminés, que ce soit en termes de temps ou de
distance, le temps est déterminé par la colonne (temps du trajet), et la longueur
de la route par colonne (la longueur de la route).
En définissant les quatre phases précitées, le réseau routier est prêt pour les
opérations d'analyse. La figure 2 montre le réseau routier des zones de
couverture des centres de protection civile à la conurbation de Rabat.

Figure 2 : réseau routier de la conurbation Rabat Salé Temara

La source : Préparé à l'aide du logiciel ArcGIS, en se basant sur la carte numérique du réseau routier
.du Maroc du Ministère de l'Équipement et du Transport

3.3. La troisième étape : la phase de traitement et d'analyse :

Dans cette étape, les données ont été traitées et analysées via le SIG par
l’analyse de réseau (Network analysis). Le modèle d'attribution de site est l'un

13
des meilleurs types d'analyse pour choisir le site optimal. Bien que les modèles
d'attribution de site cherchent à déterminer le site optimal, le site optimal varie
en fonction du type de service demandé. L'emplacement optimal des services
d'urgence comme le cas de notre étude, diffère de l'emplacement optimal des
centres de santé, des écoles ou des usines etc. Il existe sept types des paramètres
pour déterminer l’emplacement du site (Location-allocation problem types)
disponible dans le logiciel ARC-GIS9, qui sont les suivantes :
- La question du chemin le plus rapide et le chemin le plus court (temps,
distance) entre le point de demande et l'emplacement du service (Minimize
Impedance Problem).
- La question de la couverture maximale (Maximize Coverage Problem).
- La question du nombre minimum d'installations (Minimize Facilities
Problem)
- La question de la couverture maximale en fonction de la capacité (Maximize
Capacitated Coverage Problem).
- Le problème de la participation maximale (Maximize Attendance Problem).
- La question de la maximisation de la part de marché (Maximize Market share
Problem).
- La question de la part de marché cible (Target Market Share Problem).
Pour cette étude on a adopté la troisième question l'allocation du modèle de site,
qui est le nombre minimum d'installations. Ce procédé vise à trouver le plus
petit nombre d'installations pouvant couvrir la totalité ou la majorité de la zone
demandée.

4. Analyser les résultats :


4.1. La répartition géographique des centres de secours de la conurbation
de Rabat Salé Temara :
Le nombre des centres de secours de la Protection Civile dans la
conurbation de Rabat est relativement élevé par rapport aux autres villes du
Royaume. La conurbation occupe la deuxième place en termes de population
après le grand Casablanca. L’ampleur de l’activité commerciale et industrielle
qu'il contient, en plus de la présence d'universités, d'hôpitaux, d'écoles, et autres
services importants lui donne une place importante. Le nombre de centres de
secours est au nombre de 13 centres, (la Direction générale de la protection
civile).

9
ESRI, 2015 ; Chevalier et al., 2012 ; Ayassra, 2017
14
Les centres sont répartis sur la zone d'étude qui couvre une superficie d'environ
1249 km2 avec une densité d'un centre de protection civile pour chacun 96 Km2.
La figure 3 montre la portée de chaque service. La figure 4 montre la répartition
des centres de protection civile dans la conurbation de Rabat.
Figure 3 : Zone de service de chaque centre de secours

La source : Préparé à l'aide du logiciel ArcGIS, en se basant sur les données de la Direction Générale
de la Protection Civile 2022.

Figure 4 : Distribution des centres de secours

15
La source : Préparé à l'aide du logiciel ArcGIS, en se basant sur les données de la Direction Générale de la
Protection Civile 2022.

5. Évaluation de la distribution géographique des centres de la protection


civile dans la conurbation de Rabat et les facteurs qui l'affectent :
La répartition géographique des centres de la protection civile dans
n'importe quelle zone est une mesure importante et fondamentale. En effet, leur
répartition agit sur les services de secours notamment par un accès facile et
rapide au lieu de l'accident. Le schéma de distribution des centres de secours
prend une forme spécifique où il est influencé par une combinaison de facteurs
géographiques. La répartition des centres de secours diffère d'une région à
l'autre selon un ensemble de facteurs, tels que : la taille de la population, la
densité du réseau routier, la densité des logements et des bâtiments et l'intensité
du nombre d'accidents (Jabr et al. 2017). Pour évaluer la répartition des centres
de protection civile de la conurbation de Rabat, ces centres seront étudiés en
fonction de ces facteurs et en fonction de l'étendue des services de chaque
centre.

5.1. Premièrement : la répartition des centres de protection civile en


fonction de la densité de population :

16
Les données statistiques indiquent que la population la conurbation de Rabat a
atteint 630 000 habitants, selon les résultats du recensement général de la
population (HCP 2014). La densité de population est l'un des critères les plus
importants qui doit être pris en compte lors de l’implantation des centres de
secours, là où les zones densément peuplées ont besoin d'une grande protection,
en y installant le nombre approprié de centres de secours par rapport à d'autres
zones à faible densité ou à la périphérie des villes.
L'estimation de la densité de population de la zone de service pour chaque centre
de secours de la conurbation a été calculée dans cette étude pour clarifier
l'étendue de la pertinence de la répartition des centres de secours existants par
rapport à la densité de la population, comme indiqué dans Figure 1. La zone
d'étude a été divisée en 13 zones. Selon la densité de population à l'intérieur des
limites de chaque centre de protection civile, comme suit :
1- Zone à une densité de population élevée, à savoir, l’arrondissement de
Tabriquet, Bab Lemrissa, Hassan, El youssoufia et Yaacoub el Mansour.
2- Zone à une densité moyenne, l’arrondissement Laayayda, Bettana, Temara
et Ain El Aouda.
3- Zone à une densité faibe, l’arrondissement Hssein, Agdal Riad
4- Zone à une densité tres faible, l’arrondissement Souissi, El Menzeh, Mers
lkhir, Ain Atiq, Harhoura et Skhirat.
5.2. Deuxièmement : la répartition des centres de protection civile en
fonction de l'intensité des accidents :
Les statistiques de la Direction de la protection civile indiquent que le nombre
d'accidents traités par les centres de protection civile dans la conurbation de
Rabat a atteint environ 59810 accidents de différents types : incendies,
ambulances et sauvetage pour l'année 2022, La figure 5 montre l'intensité des
accidents dans le périmètre de service pour chaque centre de protection civile.
La zone d'étude a été divisée en 3 domaines en calculant l'intensité des
accidents, à savoir :
1- Zone à haute intensité : Agdal, Souissi, Bettana et Tabriquet.
2- Zone à intensité moyenne : Temara, Guich Loudaya, El Massira, Hay
Nahda Sala El Jadida et Bab Sebta.
3- Zone à intensité faible : Skhirat, Ain Aouda El Menzeh, Bab El Hed et
Bab Lemrissa.

Figure 5 : Distribution des centres de secours selon l’activité

17
La source : Préparé à l'aide du logiciel ArcGIS, en se basant sur les données de la Direction Générale de la
Protection Civile 2022.

5.3. Troisièmement : la répartition des centres de protection civile en


fonction de la densité des logements et des bâtiments :
Le nombre de logements et de bâtiments, selon les données du recensement
général de la population pour l'année 2014 dans la zone d’étude a atteint 32 5652
maison et bâtiment, avec une densité de 305 maison et bâtiment / km2, (HCP,
2014). Les logements et les bâtiments sont l'un des facteurs importants à prendre
en considération lors de la création d'un nouveau centre de protection civile.
6. Analyse du réseau des centres de protection civile à l'aide d'un système
d'information géographique :
Les systèmes d'information géographique font partie des développements
scientifiques modernes les plus importants. Ils permettent à son utilisateur de
créer des bases de données géographiques reliant les phénomènes existants aux
routes et aux constructions à leurs coordonnées. Aussi, mener des analyses à
travers ces données et de préparer un système numérique en réseaux et les relier
à diverses informations et services (ESRI). Dans cette étude, deux applications

18
de l'analyse de réseau ont été appliquées, à savoir : « Finding Service Area » et
« Location-Allocation ».

6.1. Premièrement : trouver le domaine ou territoire du service :


Le domaine de service est considéré comme l'un des plus importants types
d'analyse de réseau. Il vise en général à connaître la portée d'un service
spécifique dans une durée ou à une distance donnée, comme un centre de santé,
une école ou un centre de protection civile. Grâce à cette analyse, l'utilisateur
peut déterminer l'espace couvert par un service et la zone qui n'est pas desservie
également. il aide les décideurs à évaluer la distribution d'un service particulier.
Afin d'obtenir la zone de services pour chaque centre, en tenant compte le
facteur « temps », on a ajouté une couche (World Traffic) obtenue par ArcGIS
Online. Ensuite, les centres de protection civile ont été ajoutés à ladite couche.
Ensuite, l’ordre d’importance sera déterminé en fonction du temps, qui est
d'environ sept minutes dans notre cas (depuis le centre de protection civile – lieu
de l'accident). Enfin, déterminer trois plages horaires journalières : à huit heures
du matin, à deux heures de l'après-midi et à huit heures du soir.
La figure (6) montre l'étendue des services de chaque centre de protection
civile selon la norme de temps d’intervention estimée à sept minutes en tenant
compte du facteur temps (c'est-à-dire l'heure de la prestation du service). La
portée de l’intervention a été calculé à huit heures du matin, à quatre heures de
l'après-midi, ce qui montre une diminution de la zone couverte par le service. La
diminution de la superficie est causée par l’heure de pointe. La situation était
différente lors du calcul des surfaces couvertes à 20h00, comme le montre la
figure (6), le taux de couverture a augmenté, en raison de la diminution de la
congestion du trafic à cette heure. On constate également que les centres
d'importance élevée ont une zone couverte plus large, tandis que les centres
d'importance moyenne et faible couvrent d'une manière moindre.

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Figure 6 : Zones de couverture des centres de secours existants selon les différentes plages horaires

La source : Préparé à l'aide du logiciel ArcGIS, en se basant sur les données de la Direction Générale de la
Protection Civile 2022.

6.2. Deuxièmement : l'attribution du site :


Le modèle d'attribution des sites permet de sélectionner l’emplacement
des centres de secours pour le plus grand nombre de résidents possible, qu'il
s'agisse de créer des centres de santé, des centres de protection civile, etc., pour
desservir le plus grand nombre de résidents à la distance et au coût les plus bas
possibles. En conséquence, on a traité les données dont on disposait dans le délai
spécifié, qui est de 07 minutes en s’appuyant sur le nombre de centres de
secours, qui sont au nombre de 13 centres. Ce type d'analyse est basé sur le fait
de desservir le plus grand nombre de résidents possible aux coûts les plus bas, et
à travers du critère de distance ou de temps dans l'analyse. Dans notre cas le
critère de temps est choisi qui est de 07 minutes. Ensuite, on a déterminé le taux
20
de couverture par le modèle (Maximize Coverage). La figure (06) montre
l'analyse de l'attribution de l’emplacement des centres de protection civile
existants, et dans le temps estimé, qui est de sept minutes. La zone couverte par
les services de la protection civile atteint en moyenne 78% des de quartiers et le
nombre de sites n'ayant pas bénéficié du service de protection civile des centres
existants est d’environ 22% des quartiers. Il a également été constaté que la
plupart des quartiers de grande importance sont desservis par les centres de
protection civile, dont le service se situe à moins de sept minutes, tandis que les
quartiers situés dans des zones où il existe des centres de protection civile
d'importance moyenne ou faible ne sont pas largement desservis.
Afin d’améliorer la qualité de de la protection civile ainsi que le
pourcentage de la couverture dans la conurbation, un ensemble de centres de
secours a été proposé pour une couverture optimale. 05 nouveaux centres de
protection civile sont proposés pour améliorer la couverture, répartis dans toute
la conurbation. Lors du choix de l’emplacement de ces centres à construire, on a
pris en compte les critères de temps, la direction et le coût de la couverture.
La figure 07 montre la nouvelle analyse pour l'attribution des centres
existants (requis) et nouveaux (proposés). Car les centres de quartier qui ont
reçu le service dans ce cas lors de l'ajout des six sites proposés ont atteint un
taux de 96% du total des sites (centres de quartier), alors que le pourcentage de
4% pour les sites qui ne sont pas desservi par le service, avec 8 sites (centres de
quartier ou zones résidentielles). La plupart d'entre eux se trouvent à la
périphérie de la conurbation. La figure 07 montre la nouvelle analyse pour
l'attribution des centres existants (requis) et nouveaux (proposés). Car les centres
de quartier qui ont reçu le service dans ce cas lors de l'ajout des six sites
proposés ont atteint un taux de 98% du total des sites.

Figure 7 : Zones de couverture des centres de secours existants et les centres à créer selon les
différentes plages horaires

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La source : Préparé à l'aide du logiciel ArcGIS, en se basant sur les données de la Direction Générale de la
Protection Civile 2022.
Conclusion :

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A travers cette étude on a identifié un schéma pour une répartition des
centres de protection civile dans la conurbation de Rabat, à travers l'analyse de
réseau intégré dans le logiciel SIG, et en évaluant cette répartition en relation à
la fois avec la densité de population, le type de logements et le nombre
d'accidents. On a atteint un ensemble de résultats, dont les plus importants sont :
1- L'efficacité des services de la protection civile de la conurbation de Rabat a
diminué en raison de l'augmentation du taux d'expansion urbain et
l'augmentation de la population.
2- L'importance spatiale de la répartition des centres de protection civile varie
dans la conurbation de Rabat. En effet, sur la base de la mesure ordinale de
la densité de population, du nombre d'accidents, de logements et de
bâtiments dans la conurbation, l'importance spatiale des centres de
protection civile a été divisée en :
 Centres de protection civile de grande importance locale, (04 au total). Ces
centres sont situés dans des zones où la densité de la population, des
logements, des bâtiments et des accidents varie d’élevée à très élevée.
 Centres de défense civile d'importance locale moyenne, totalisant 06
centres. Ces centres sont situés dans des zones où la densité de la
population, des logements, des bâtiments et des accidents varie entre élevée
et moyenne.
 Centres de défense d'importance locale faible ou limitée, au nombre de 03,
et ils sont situés dans des zones à faible densité de population, de
logements, de bâtiments et d'accidents.
3- Le temps maximal nécessaire pour atteindre l'accident dans la zone de
service de chaque centre de secours dépasse la norme de 07 minutes dans
certaines zones. Certaines zones le service dépasse ce laps de temps, ce qui
indique la faible efficacité de ces centres, ce qui peut constituer une menace
pour les vies et les biens dans ces zones, nécessitant la planification des
nouveaux centres de secours.
Lors de l'application du formulaire d'attribution de l'emplacement aux centres de
protection civile actuels dans la conurbation, il est devenu évident que le nombre
de centres de protection civile dans la conurbation est insuffisant. Cette étude a
suggéré la création des nouveaux centres de protection civile afin d'augmenter la
zone desservie. L’emplacement proposé a été choisis pour 05 nouveaux centres
de protection civile, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de
communautés résidentielles desservies, ne laissant que 04% en moyenne de la
communauté mal desservies. Ces résultats indiquent l'importance des systèmes

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d'information géographique dans les processus de planification et d'analyse
spatiale, en particulier lors de l'établissement du réseau routier, de la
détermination de l'emplacement des services et du choix des sites appropriés
pour établir ces services. Les systèmes d'information géographique occupent une
place importante dans la détermination des meilleurs itinéraires entre les sites,
aussi à leur utilisation en cas d'accidents et en cas d'urgence pour assurer la
sécurité publique, avec un minimum d'efforts, de matériels et de personnel.
Ainsi, il est devenu important de s'appuyer sur des systèmes d'information
géographique pour déterminer une attribution de site et remplacer la méthode
mathématique d'attribution du site utilisée dans de nombreuses études
auparavant.

Remerciements :
Nous souhaitons exprimer notre reconnaissance envers la Direction Générale de
la Protection Civile pour nous avoir gracieusement accordé l'opportunité
d'accéder aux données essentielles à la réalisation de notre étude.

Bibliographie :

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allocation pour les casernes de pompiers à Kuwait City, Koweït.
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Application de la méthode AHP (Analytic Hierarchy Process) dans l'interface SIG pour la
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