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Dr SENOUCI BEREKSI Fatima Zohra Année universitaire : 2023-2024

5ème année Odontologie Pédiatrique

Traumatismes des dents temporaires et des dents permanentes immatures

Plan

1- Introduction

2-Epidémiologie

3- Etiopathogénie du traumatisme

4- Facteurs de risque

5- Étiologies

6- Les principales classifications

7- Examen clinique du jeune traumatisé

8-Diagnostic et aptitude thérapeutique des traumatismes de dents temporaires:

8-1 Fractures coronaires


A- Fractures coronaires simples
B- Fractures coronaires avec exposition pulpaire
8-2 Fractures corono-radiculaires
A- Fractures corono-radiculaires simples
B- Fractures corono-radiculaires avec exposition pulpaire

8-3 Fractures radiculaires

A- Fractures radiculaires transversales


B- Fracture longitudinale .
C- Fractures du 1/3 apical et du 1/3 moyen radiculaire
D- Fractures du 1/3 coronaire radiculaire

8-4 Les luxations

A- Commotion
B- Subluxation

C- Luxation extrusive

D- Luxation latérale

E- Luxation intrusive

F- expulsion (luxation totale)

9- suivi et complications

10-Diagnostic et aptitude thérapeutique des traumatismes de dents permanentes:

10-1 Fractures coronaires


A- Fractures coronaires simples
B- Fractures coronaires compliquées : amélo-dentinaires avec effraction pulpaire

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10-2 Fractures corono-radiculaires


10-3 Fractures radiculaires
10-4 Luxations

A- Commotion et sub-luxation

B-Luxation extrusive

C- Luxation latérale

D -Luxation intrusive

E- EXPULSION (LUXATION TOTALE)

Conclusion

Bibliographies

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OBJECTIFS PEDAGOGIQUES

-Diagnostic des différents types de traumatismes qui peuvent toucher les enfants en denture
temporaire et en denture permanente.

-Mettre en place les stratégies de traitement pour chaque type de traumatisme dentaire.

1- Introduction

Près d’un enfant sur trois est affecté par un traumatisme bucco-dentaire avant l’âge de 6 ans.
Souvent minimisés, les traumatismes en denture temporaire constituent avec les infections, les
vraies urgences en Odontologie Pédiatrique

2-Epidémiologie

- Plus nombreux qu’en denture permanente mais souvent ignorés

- Ils touchent 51% des enfants de <6 ans

Pics de fréquence :

• 1ère année (apprentissage de la marche)

• 3-4 ans (l’enfant acquiert une indépendance de mouvement)

• Prédominance mascu+line

• 95% au maxillaire (Inc centrales +++)

• Facteurs prédisposant : succion du pouce, de la tétine

• Accident en milieu familial +++

• Déplacement dentaire plus fréquent que des fractures coronaires car:

Plasticité de l’os alvéolaire

Faiblesse relative du ligament parodontal

Racine plus courte

Force directionnelle du traumatisme plutôt verticale chez le très jeune

• Séquelles sur le germe sous-jacent :

Directes : traumatisme lui-même

Indirectes : complications du traumatisme

3- Etiopathogénie du traumatisme

• Évaluer le Choc : dureté / dimension / forme / vitesse / force

• Objet mou donne souvent une luxation, avulsion

• Objet dur (cailloux…) donne souvent la fracture amélaire

• Absence de réflexe d’amortissement chez le jeune enfant

• Accident de voiture, épilepsie

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4- Facteurs de risque

• Sexe : garçons > filles

• Dysmorphose dento-faciale:

-Béance labiale (protection de la lèvre)

-Vestibulo-version des Inc max > 30°

-Surplomb > 6 mm

-Ventilation buccale : mandibule et ATM fragiles en cas de choc en bouche ouverte

• Sports à risque

• Boxe, arts martiaux, rugby, hockey ,Handball, bicyclette, skate board/roller

• Football, squash, basket, ski, gymnastique, équitation

• Autres facteurs :

- Intubation trachéale et endoscopie sous AG

- Accidents neurologiques (épilepsie, maladie de Parkinson, infirmité motrice cérébrale)

- Maltraitance

- Attaches multibagues : plaies

5- Étiologies

Plusieurs étiologies mais souvent:

• Accident de sport

• Accident domestique

• Accident scolaire

• Accident de la voie publique AVP

• Agression

6- Les principales classifications

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7- Examen clinique du jeune traumatisé

Aide des parents : rassurer, tenir, parler

Assurer une prémédication sédative et/ou sédation consciente

Examen exobuccal : Inspection des plaies, palpation des rebords osseux, Mesurer l’amplitude
d’ouverture

Examen endobuccal : Inspecter les tissus mous, occlusion statique et dynamique, Examen de la
denture

EXAMEN DE LA DENT CAUSALE

Trois tests à effectuer sont: Mobilité, Percussion, Sensibilité thermique

*La percussion est effectuée dans le sens vertical et horizontal à l’aide du manche du miroir chez
l’adulte et du doigt chez l’enfant. Elle permet d’évaluer la sensibilité et le son.

*L’évaluation de la sensibilité thermique se fait :

-Soit avec le dichlorofluorométhane, appliqué sur la dent à l’aide d’une boulette de coton

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-Soit au moyen d’une gutta-percha réchauffée.

Ils permettent de juger de l’état pulpaire après le traumatisme. Ces tests peuvent être complétés par
les tests électriques

Examen radiologique

• Intensité du rayonnement diminué de 2/3 par rapport à l’adulte

• Préférer le film occlusal car facilement accepté par le patient

• Evaluer l’espace desmodontal et l’amplitude du déplacement

• Rétroalvéolaire cliché enfant avec porte-film

• Maxillaire défilé : qui donne :

position de l’apex / germe

Fracture de la lame osseuse vestibulaire

• Rayon parallèle au plan d’occlusion

Observation clinique et RX

• Taille de la dent traumatisée :

• Orientation symétrique du germe sous-jacent par comparaison avec le germe controlatéral

Traitement

Selon la coopération de l’enfant.

Un traitement endodontique insuffisant peut avoir des conséquences plus néfastes sur le germe
(inflammation, infection périapicale) que le traumatisme lui-même.

8-Diagnostic et aptitude thérapeutique des traumatismes de dents temporaires:

8-1 Fractures coronaires


A- Fractures coronaires simples

Fracture amélaire : Meulage et/ou polissage + gel fluoré

Fracture amélo-dentinaire:

Perte de substance minime : meulage + application de fluor

Perte de substance importante : Composite, Moules transparents (Pedo strip crown 3M®,…)

Collage du fragment déconseillé : technique longue, délicate, et l’adhésion difficile .

B- Fractures coronaires avec exposition pulpaire

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8-2 Fractures corono-radiculaires

A- Ne concernant pas la pulpe:

*Fragment attaché et mobile.

Test de sensibilité: positif.

*Traitement:

-Extraction du fragment.

-Reconstitution coronaire supragingivale.

B- Concernant la pulpe:

*Fragment attaché et mobile

*trait de fracture en diagonale se terminant au tiers cervical radiculaire avec exposition pulpaire.

*Traitement:

Stade 1ou2: pulpotomie et reconstitution par collage supragingival.

Stade 3: extraction

8-3 Fractures radiculaires

A-Fractures radiculaires transversales

Éviter avulsion d’un fragment apical : risque de léser le germe.

Surveiller sa résorption physiologique : radio tous les 6 mois.

Contention avec difficulté d’exécution , voir sa nécessité non


prouvée cliniquement.

B -Fracture longitudinale : avulsion.

Elles sont assez rares, et surviennent généralement quand la dent est en stade II, mature.

C -Fractures du 1/3 apical et du 1/3 moyen radiculaire

Traitement : s’il n’y a pas de déplacement ni de communications avec la cavité buccale →


surveillance , sinon, extraction du fragment coronaire.

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D -Fractures du 1/3 coronaire radiculaire

Traitement : le fragment coronaire est généralement mobile, voire déplacé → il vaut mieux l’extraire
pour éviter un risque d’infection.

Extraire également le fragment apical si possible , sinon surveiller la résorption physiologique de ce


fragment.

8-4 Les luxations

Elles concernent les dents temporaires à tous les stades. Des fractures osseuses peuvent également
y être associées, et devront être réduites.

Les manœuvres de réduction des dents luxées risquant de traumatiser le germe sous-jacent devront
être évitées.

En fonction de son degré de mobilité et de maturation, de la dent sera mise en surveillance ou


extraite d'emblée.

Le suivi clinique des dents conservées est primordial du fait des risques de complications
infectieuses.

A- Commotion

Définition: Traumatisme mineur du parodonte, sans déplacement ni mobilité de la dent.

La dent peut être sensible au toucher. Rien à Signaler à l’examen radiographique.

Traitement : surveillance.

B- Subluxation

Définition : Atteinte des structures parodontales, sans déplacement de la dent, s'accompagnant


d’une faible mobilité.

Il peut y avoir un saignement au niveau du sillon gingival.

Traitement : surveillance.

C- Luxation extrusive

Définition : L’extrusion est un déplacement axial partiel de la dent hors de l’alvéole.

La dent apparaît longue , et est mobile. Elle est sensible à la percussion et peut gêner l’occlusion.

A la radiographie, on note un élargissement ligamentaire au niveau apical.

Traitement : il dépend du degré de déplacement, du stade de la dent, de la rapidité d’arrivée du


patient au cabinet.

- si le déplacement est mineur (< 3 mm) et la dent immature : on peut repositionner doucement la
dent ou la laisser se replacer spontanément.

- si la dent est mature, et/ou si le déplacement est important (> 3 mm) : on extrait.

- Si la dent est conservée, une surveillance clinique et radiologique régulière est nécessaire à 1
semaine, 1 mois, 2 mois, 6 mois puis tous les 6 mois.

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D- Luxation latérale

Définition : La dent est déplacée de son axe, le plus souvent en direction palatine ou linguale. La dent
est en général immobile, bloquée dans sa nouvelle position.

La dent est sensible à la percussion et peut gêner l’occlusion.

A la radiographie, on note un élargissement ligamentaire (++ cliché occlusal).

Traitement :

- Si la luxation palatine est légère et qu’il n’y a pas d’interférence occlusale, on laisse la dent se
repositionner spontanément ; s’il y a une interférence, on peut éventuellement repositionner
doucement la dent, après anesthésie locale, et placer une contention de 1-2 semaines si nécessaire
(mais difficile).

-Dans les autres cas, s’il y a une atteinte du germe, un déplacement sévère de la dent et/ou une
fracture alvéolaire importante : on extrait.

-La conduite à tenir dépendra le plus souvent du degré de déplacement, du stade de développement
de la dent, de la rapidité d’arrivée du patient au centre de soins et de la coopération de celui-ci.

-Le repositionnement d’une dent mature peut faire courir un risque au germe sous-jacent.

E- Luxation intrusive

Définition : L’intrusion est un déplacement de la dent en direction apicale.

-La dent apparait comme enfouie dans la muqueuse, et peut parfois ne plus être visible.

-La radiographie est donc indispensable pour faire le diagnostic différentiel avec une dent expulsée.

-A la radiographie, on visualisera la relation de la dent intrusée avec le germe de la dent permanente


sous-jacent .

Traitement :

-Si l’apex est très proche du germe ou qu’il y a atteinte du germe, il faut extraire.

-Si l’apex est vestibulé, on surveille car la dent peut se repositionner naturellement en 2-3 mois, le
plus souvent dans les 3 semaines.

-Si la dent est conservée, il est important d’instaurer un suivi clinique à 1 mois, 3 mois, puis tous les 6
mois.

-Il faut éviter les habitudes de type succion qui pourraient empêcher le repositionnement spontané
de la dent.

F- expulsion (luxation totale)

Définition : Déplacement total de la dent hors de son alvéole.

-Après l’examen clinique, l’examen radiographique va permettre de faire le diagnostic différentiel


avec une intrusion si la dent n’a pas été retrouvée, de détecter la présence éventuelle de corps
étranger dans l’alvéole et les muqueuses, et d’évaluer s’il y a une atteinte du ou des germes sous-
jacents.

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-Du fait des risques de lésion du germe sous-jacent et de la difficulté à réimplanter chez un jeune
enfant, une dent temporaire expulsée ne sera jamais réimplantée.

9- suivi et complications

A la fin du 1er RDV, des conseils bucco-dentaires doivent être donnés aux patients, car il est
important de maintenir une bonne hygiène buccodentaire lors d’un traumatisme :

- brossage avec une brosse à dent souple après chaque repas

- application de chlorhexidine topique sur la zone affectée 2 fois/j pendant 1 semaine

-Lorsque l’atteinte est importante une diète ou une alimentation molle pendant 10 à 15 jours est
parfois conseillée.

-Une prescription est rédigée si nécessaire avec : des soins locaux pour les plaies (antiseptique,
Bétadine.), un antalgique en fonction de la douleur (paracétamol), un antibiotique dans les cas de
lésions muqueuses intrabuccales, d’atteinte osseuse et en fonction de l’état général du patient.

-Un suivi clinique doit être instauré suite à un traumatisme.

- Des complications, type: colorations, ou nécrose et infection le plus souvent, peuvent survenir au
niveau des dents temporaires concernées par un traumatisme.

-On reverra donc l’enfant à 2 semaines, 1 mois, 3 mois, puis tous les 6 mois.

-Dans le cas des dents temporaires extraites, il faudra envisager la mise en place un mainteneur
d’espace en fonction de l'âge de l’enfant, de sa motivation et de sa coopération mais aussi en
fonction de cette nécessité (harmonie des arcades, place disponible, développement du palais, ...).

-Les colorations post-traumatiques sont fréquentes, mais elles ne sont pas toujours le signe d’une
nécrose de la dent traumatisée.

10-Diagnostic et aptitude thérapeutique des traumatismes de dents permanentes:

-La notion d'âge dentaire est essentielle (dent mature/immature) et influence notre thérapeutique.

-Les luxations et expulsions seront les traumatismes les plus fréquemment retrouvés pour les dents
permanentes immatures, tandis que les fractures seront majoritaires pour les dents permanentes
matures.

-Le but est de conserver au mieux la dent traumatisée, ou au moins de garder des conditions
optimales pour une réhabilitation prothétique valable.

-Toutes les structures dentaires et parodontales peuvent être touchées.

-Les dents du secteur antérieur sont les plus touchées.

10-1 Fractures coronaires


A- Fractures coronaires simples

La fracture amélo-dentinaire représente le trauma le plus fréquent des incisives permanentes. Les
signes sont une douleur aux changements de température, à la mastication, et une éventuelle
mobilité, si le ligament est atteint.

Les tests de sensibilité pulpaire sont en général positifs, parfois négatifs au départ.

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Traitement : Suivant l’étendue de la lésion, on réalisera comme traitement :

● une coronoplastie

● un collage du morceau fracturé. (s’il a été conservé dans du lait ou du sérum physiologique) au
composite fluide

● une reconstitution au composite

Puis on instaurera une surveillance clinique à 3-4 semaines.

B- Fractures coronaires compliquées : amélo-dentinaires avec effraction pulpaire

Le traitement dépend du stade d’évolution radiculaire, de la taille de l’exposition, du temps écoulé


entre le moment du trauma et la visite au cabinet.

*Dent mature

-exposition minime et récente : → coiffage direct → pulpotomie partielle+ CaOH2 ou MTA

Reconstitution composite ou collage du morceau fracturé.

Pronostic réservé et surveillance primordiale (tests de vitalité, radiographie)

-exposition importante ou ancienne : → pulpectomie totale puis obturation avec la gutta-percha (+


séance de CaOH2 pour assainir)

* Dent immature Apexogenèse

● suivant le temps d’exposition → coiffage direct → pulpotomie

*Dent immature, Apexification : quand le trauma est ancien

A l’examen clinique la dent ne répond pas aux tests de vitalité., et il peut y avoir la présence d’un
abcès ou fistule.

10-2 Fractures corono-radiculaires

-elles sont rares.

-Compliquées avec atteinte du tissu pulpaire, elles touchent les dents antérieures, mais aussi les
dents postérieures par le choc indirect. Les tissus parodontaux sont également touchés.

-Le plus souvent, le trait de fracture est oblique allant du bord incisif vestibulaire au bord cervical
palatin ou lingual. Il est parfois vertical, il peut être multiple.

- La douleur est surtout liée à la mastication.

-L’exposition pulpaire est fréquente.

-A la radio, il est nécessaire d’utiliser des clichés pris avec différentes angulations pour bien le
visualiser.

Traitement

-Dans le cas de Fractures corono-radiculaires simples : sans exposition pulpaire

-Suivant la profondeur sous gingivale du trait de fracture, on extrait le morceau fracturé ; puis on
reconstitue la dent (après résection gingivale si nécessaire).

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-Dans le cas Fractures corono-radiculaires compliquées : avec atteinte pulpaire

-Si le trait de fracture s’étend trop bas et qu’après extrusion le rapport racine/couronne clinique
n’est pas favorable → on extrait.

-Autrement, extraction du morceau fracturé, puis selon le cas :

● dent mature → pulpectomie totale puis extrusion par traction orthodontique

● dent immature → traitement d’Apexogenèse (coiffage ou pulpotomie) puis extrusion par traction
orthodontique (forces légères et continues)

10-3 Fractures radiculaires

-Les dents les plus fréquemment atteintes sont les incisives centrales maxillaires, et elles sont le plus
souvent matures (dents immatures : plus de luxation et d’expulsion).

- Plus fréquemment le choc est horizontal, et entraine une fracture radiculaire au niveau du tiers
moyen.

-A l’examen clinique, le fragment coronaire peut être déplacé et la mobilité dépend de la localisation
du trait de fracture.

- Les tests de vitalité sont aléatoires juste après le trauma et doivent être refait après 3 semaines.

- La dent peut également très sensible à la percussion, et une coloration transitoire rose ou grise peut
apparaitre rapidement.

-L’examen radio nécessite plusieurs cliches : occlusal, rétro-alvéolaires avec plusieurs incidences.

10-4 Luxations

A- Commotion et sub-luxation

● Concussion : la dent est sensible au toucher et à la percussion, tests pulpaires sont positifs, mais la
dent ni déplacée, ni mobile → surveillance

● Subluxation : la dent est sensible au toucher et à la percussion, légèrement mobile mais pas
déplacée ; on peut observer un léger saignement gingival, et les tests pulpaires sont positifs.

→ contention suivant la mobilité, et le patient ne doit pas solliciter sa dent pendant une semaine.

On instaure un suivi car les complications possibles sont : l’oblitération pulpaire, et la nécrose.

B-Luxation extrusive

-Après un choc oblique, la dent est mobile, souvent extrusée du coté lingual/palatin, l’apex est forcé
vers la paroi alvéolaire vestibulaire mais la fracture est rare. On parle parfois de dent longue .

-Les tests pulpaires immédiats sont souvent négatifs.

-Traitement : → repositionnement manuel doux et contention

-On instaure un suivi régulier : les DPI se revascularise souvent, les dents mature plus rarement (on
réalisera alors un traitement endodontique)

C- Luxation latérale

-Elle touche tous les tissus dentaires, parodontaux et osseux.


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-Elle entraine un déplacement latéral de la dent, vestibulaire ou le plus souvent palatin/lingual, avec
souvent une fracture alvéolaire associée.

-La dent est souvent immobile dans cette nouvelle position car bloquée, d’ou l’obtention d’un son
métallique à la percussion.

-L’occlusion peut être perturbée.

-Traitement : → repositionnement de la dent dans son alvéole (manuellement, plus ou moins au


davier) et contention

Si le patient consulte plus de 48 h après le choc → repositionnement orthodontique

On instaure un suivi régulier d’autant que la revascularisation est possible pour les DPI.

D -Luxation intrusive

-La force du choc est telle qu’elle entraine un déplacement axial de la dent, qui est enfouie et
immobile dans cette nouvelle position, avec un son métallique à la percussion.

-Les tests de sensibilité sont souvent négatifs.

*DENT MATURE (rare)

● déplacement minime (< 3 mm) → ré éruption naturelle possible - Suivi nécessaire car risque
important de nécrose

● déplacement important → extrusion chirurgicale ou orthodontique - Contention et traitement


endodontique

- Risque important d’ankylose

*Dent immature

● ré éruption spontanée possible en quelques semaines

● si après 4 semaines elle n’est pas descendue → extrusion par traction orthodontique (forces
légères).

E- EXPULSION (LUXATION TOTALE)

L’expulsion des dents permanentes concerne surtout les dents immatures du fait de la racine courte
et de la laxité ligamentaire.

Le pronostic dépend :

● du temps extra-alvéolaire avant réimplantation (++ réimplantation immédiate),

● du stade d’édification radiculaire (pronostic plus favorable pour les dents immatures),

● du milieu de transport de la dent, si elle n’est pas réimplantée immédiatement.

Lorsqu’une dent permanente est expulsée, il y a une rupture du ligament parodontal et du paquet
vasculo-nerveux pulpaire, mais il reste des cellules du ligament sur la surface radiculaire. `

Le but des thérapeutiques est donc de conserver la vitalité de ces cellules pour avoir une nouvelle
attache ligamentaire, et limiter la contamination pulpaire pour espérer une revascularisation pulpaire
dans le cas des dents permanentes immatures (DPI).

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Conduite à tenir

● récupérer la dent, ne pas toucher la racine, la tenir par la couronne

● demander si une réimplantation immédiate de la dent permanente est possible

● si non, la conserver dans du lait (mieux du lait glacé) ou du sérum physiologique (+ dans la salive /
le transport dans de l’eau est déconseillé), et venir le plus rapidement possible au cabinet dentaire
(pronostic plus favorable si le temps extra-alvéolaire est inférieur à 60 minutes).

Suivi

La contention est placée :

● 1 à 2 semaines, fonction de la mobilité de la dent

● s’il y a une fracture osseuse : 3 semaines à 3 mois, fonction de la mobilité des tables osseuses.

-Il est nécessaire de prescrire des antibiotiques pendant minimum 7 jours (Amoxicilline),des
antalgiques et des bains de bouche ; et de donner quelques conseils postopératoires

- alimentation molle pendant 2 semaines

- brosser les dents avec une brosse souple après chaque repas

- bain de bouche 2X/j pendant 1 semaine chlorexhidine (0,1%)

Conclusion

Le médecin-dentiste doit considérer tout traumatisme comme une urgence. Leurs formes cliniques
sont variées et nécessitent pour chacune une prise en charge rapide et spécifique. La coopération de
l’enfant, le stade physiologique de la dent temporaire, la nature du traumatisme et le stade de
développement de la dent permanente vont orienter la décision thérapeutique mais la priorité sera
toujours donnée à la préservation du germe

Bibliographies

1) Sarah Chopineaux. Prise en charge des traumatismes en denture temporaire : du traitement


d’urgence à la gestion des complications. Sciences du Vivant [q-bio]. 2019. ffhal-03297991f
2) Avigaïl Saada. Les répercussions des traumatismes des dents temporaires sur les dents
permanentes, et leurs prises en charge. Sciences du Vivant [q-bio]. 2020. ffdumas-02903023
3) K. VALLAEYS, V. CHEVALIER, R. ARBAB-CHIRANI ;Traumatisme dentaire ; urgence 2013.

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