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ULCO - MASTER PAUL I

DROIT DE L’URBANISME

M. HOTTIN SÉBASTIEN
COMMUNAUTÉ URBAINE DE DUNKERQUE
2021
OBJECTIFS DU COURS :

 Le droit de l’urbanisme est un ensemble d’institutions et de règles encadrant l’utilisation des sols afin de faire
respecter les volontés de développement et d’aménagements des collectivités publiques.
 Lié à la ville en général, les finalités du droit de l’urbanisme sont multiples et se cumulent bien souvent : salubrité
publique, construction de logements, mobilité, développement économique, environnement, bien être des citoyens …
 Le droit de l’urbanisme est constitué de trois moyens d’actions différents permettant aux pouvoirs publiques d’agir
sur un territoire.

Il s’agira d’aborder l’ensemble de ces moyens :


 1/ La planification de l’utilisation des sols (Nationale et locale)
 2/ Les autorisations d’urbanisme (permis de construire, déclaration préalable …)
 3/ L’Aménagement (urbanisme opérationnel)
 Introduction : Eléments historiques
 La planification de l’utilisation des sols
 A/ Les règles générales d’occupation du sol (constructibilité limitée, RNU, servitudes)
 B/ Les règles spécifiques à certaines parties du territoire (lois Montagne et Littoral)
 C/ Les règles locales (SCOT, PLU et Carte communale)

 Les autorisations d’urbanisme


 A/ L’information et les certificats d’urbanisme
 B/ Les permis et déclarations préalables (construire, aménager, démolir)

 L’Aménagement
 A/ La Zone d’Aménagement Concerté (ZAC)
 B/ Le lotissement
 C/ Les autres formes d’aménagement
LA PLANIFICATION DE L’UTILISATION DES SOLS

A/ Les règles générales d’occupation du sol (constructibilité limitée,


RNU, servitudes)

B/ Les règles spécifiques à certaines parties du territoire (lois


Montagne et Littoral)

C/ Les règles locales (SCOT, PLU et Carte communale)


LA LOI LITTORAL

Cette loi a été votée à l'unanimité par le Parlement français en 1986 et est entrée en vigueur le 5 janvier
1986

OBECTIFS DE LA LOI :

 Préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral
 Développer les activités économiques liées à la proximité de l’eau
 Mettre en place une protection graduée en fonction de la proximité avec le rivage
 Permettre la réalisation de projets proportionnés et adaptés aux enjeux économiques et
environnementaux
 Laisser aux décideurs locaux la possibilité d’adapter la loi au territoire pour s’adapter aux spécificités
locales
 Renforcer la recherche et l’innovation portant sur les particularités et les ressources du littoral
 Donner aux décideurs locaux les moyens de parvenir à un aménagement durable des territoires littoraux
LA LOI LITTORAL

Quand on parle loi Littoral, on parle des communes de bord de mer mais aussi des grands lacs, des estuaires et des
deltas.
« Les communes littorales », sont définies par l’article L. 321-2 du code de l’environnement comme les communes de
métropole et des départements d’outre-mer :
• riveraines des mers et océans, des étangs salés, des plans d’eau intérieurs d’une superficie supérieure à 1 000
hectares ;
• riveraines des estuaires et des deltas lorsqu’elles sont situées en aval de la limite de salure des eaux et participent
aux équilibres économiques et écologiques littoraux.

 1 212 communes concernées au total


 975 communes riveraines de la mer ou de l’océan dont 885 en metropole et 90 en outre-mer (hors
Mayotte).
 87 communes riveraines d’un lac, d’un estuaire ou d’un delta.
 150 communes riveraines d’un lac de plus de 1 000 hectares.
GRADUATION DES REGLES SELON LA PROXIMITE DU RIVAGE
1. La règle d’urbanisation en continuité avec les agglomérations et villages existants.

2. Dans les espaces proches du rivage


L’extension de l’urbanisation doit être limitée et prévue dans les documents d’urbanisme. Il s’agit, dans des espaces où la
présence de la mer est très prégnante, d’éviter des développements disproportionnés de l’urbanisation, mais aussi de les
planifier dans des projets de territoires.

3. Sur une bande de 100 mètres à compter de la limite haute du rivage


Il est interdit de construire en dehors des espaces urbanisés, sauf pour les activités qui exigent la proximité immédiate de
l’eau. Exemple concret : dans cette zone, la construction d’une ferme aquacole est autorisée, mais pas celle d’un restaurant
de plage.

4. Des espaces de respiration doivent être ménagés entre les espaces urbanisés : ce sont les coupures d’urbanisation, qui
évitent une urbanisation linéaire et continue sur le front de mer.

5. Enfin, les espaces les plus remarquables et caractéristiques du littoral doivent être identifiés et préservés, seuls
des aménagements très légers pouvant y être implantés.
1. La règle d’urbanisation en continuité avec les agglomérations et villages existants.

2. Dans les espaces proches du rivage


L’extension de l’urbanisation doit être limitée et prévue dans les documents d’urbanisme. Il s’agit, dans des espaces
où la présence de la mer est très prégnante, d’éviter des développements disproportionnés de l’urbanisation, mais
aussi de les planifier dans des projets de territoires.

3. Sur une bande de 100 mètres à compter de la limite haute du rivage


Il est interdit de construire en dehors des espaces urbanisés, sauf pour les activités qui exigent la proximité
immédiate de l’eau. Exemple concret : dans cette zone, la construction d’une ferme aquacole est autorisée, mais pas
celle d’un restaurant de plage.

4. Des espaces de respiration doivent être ménagés entre les espaces urbanisés : ce sont les coupures
d’urbanisation, qui évitent une urbanisation linéaire et continue sur le front de mer.

5. Enfin, les espaces les plus remarquables et caractéristiques du littoral doivent être identifiés et
préservés, seuls des aménagements très légers pouvant y être implantés
La règle d’urbanisation en continuité avec les agglomérations, villages existants ou hameaux
(L.121-8 du Code de l’urbanisme)

L’article L. 121-8 du Code de l’urbanisme fixe la règle d’urbanisation en continuité avec les agglomérations et les villages
existants selon a rédaction suivante : « L’extension de l’urbanisation se réalise soit en continuité avec les agglomérations et
villages existants, soit en hameaux nouveaux intégrés à l’environnement ».
1. La règle d’urbanisation en continuité avec les agglomérations et villages existants.

2. Dans les espaces proches du rivage


L’extension de l’urbanisation doit être limitée et prévue dans les documents d’urbanisme. Il s’agit, dans des espaces
où la présence de la mer est très prégnante, d’éviter des développements disproportionnés de l’urbanisation, mais
aussi de les planifier dans des projets de territoires.

3. Sur une bande de 100 mètres à compter de la limite haute du rivage


Il est interdit de construire en dehors des espaces urbanisés, sauf pour les activités qui exigent la proximité
immédiate de l’eau. Exemple concret : dans cette zone, la construction d’une ferme aquacole est autorisée, mais pas
celle d’un restaurant de plage.

4. Des espaces de respiration doivent être ménagés entre les espaces urbanisés : ce sont les coupures
d’urbanisation, qui évitent une urbanisation linéaire et continue sur le front de mer.

5. Enfin, les espaces les plus remarquables et caractéristiques du littoral doivent être identifiés et
préservés, seuls des aménagements très légers pouvant y être implantés
Espaces proches du rivage ?

Approches multicritères pour caractériser les


espaces proches du rivage :

- Tout d’abord, il faut que le site en cause soit visible


depuis le rivage et vice-versa.
C’est un critère de co-visibilité.
- Puis, il faut que le site en cause soit situé dans une zone
comprise entre 100 et 1200 mètres du rivage. C’est
un critère de distance.
- Enfin, l’appréciation se fonde sur la configuration des
lieux, comme par exemple la présence ou non
d’urbanisation, la présence d’une route ou encore la
présence d’un relief.
C’est un critère subjectif soumis à une certaine
latitude du juge.

C'est une analyse globale qui doit permettre de


vérifier que les liens de tel ou tel espace avec le
rivage sont dominants ou non.
La règle d’extension limitée de l’urbanisation dans les espaces proches du rivage (L.121-13 du Code de l’urbanisme)

Cette règle soumet l’extension de l’urbanisation à une condition de fond : que cette extension de l’urbanisation soit « limitée
».

Cette règle soumet l’extension de l’urbanisation à une condition de forme : cette extension de l’urbanisation doit être
«justifiée et motivée » dans le plan local d’urbanisme

La règle ne concerne que les extensions de l’urbanisation


De façon générale, la notion d’extension de l’urbanisation correspond à toute forme d’urbanisation (habitat, activité
économique, installation de type éolienne, parc de stationnement...), réalisée en dehors d’un espace déjà urbanisé.

La réalisation d’une construction nouvelle est en principe constitutive d’une extension de l’urbanisation.

Le cas particulier des extensions de l’urbanisation envisagées au sein d’espaces déjà urbanisés
De façon plus spécifique, se pose la question de savoir si un projet constitue une extension de l’urbanisation lorsque
celui-ci est réalisé au sein d’un espace où existent déjà des constructions, des aménagements, des installations..
1. La règle d’urbanisation en continuité avec les agglomérations et villages existants.

2. Dans les espaces proches du rivage


L’extension de l’urbanisation doit être limitée et prévue dans les documents d’urbanisme. Il s’agit, dans des espaces
où la présence de la mer est très prégnante, d’éviter des développements disproportionnés de l’urbanisation, mais
aussi de les planifier dans des projets de territoires.

3. Sur une bande de 100 mètres à compter de la limite haute du rivage


Il est interdit de construire en dehors des espaces urbanisés, sauf pour les activités qui exigent la proximité
immédiate de l’eau. Exemple concret : dans cette zone, la construction d’une ferme aquacole est autorisée, mais pas
celle d’un restaurant de plage.

4. Des espaces de respiration doivent être ménagés entre les espaces urbanisés : ce sont les coupures
d’urbanisation, qui évitent une urbanisation linéaire et continue sur le front de mer.

5. Enfin, les espaces les plus remarquables et caractéristiques du littoral doivent être identifiés et
préservés, seuls des aménagements très légers pouvant y être implantés
Article L121-16

En dehors des espaces urbanisés, les constructions ou installations sont interdites sur une bande littorale de 100
mètres à compter de la limite haute du rivage ou des plus hautes eaux pour les plans d'eau intérieurs
L'interdiction ne s'applique pas aux constructions ou installations nécessaires à des services publics ou à des
activités économiques exigeant la proximité immédiate de l'eau.
1. La règle d’urbanisation en continuité avec les agglomérations et villages existants.

2. Dans les espaces proches du rivage


L’extension de l’urbanisation doit être limitée et prévue dans les documents d’urbanisme. Il s’agit, dans des espaces
où la présence de la mer est très prégnante, d’éviter des développements disproportionnés de l’urbanisation, mais
aussi de les planifier dans des projets de territoires.

3. Sur une bande de 100 mètres à compter de la limite haute du rivage


Il est interdit de construire en dehors des espaces urbanisés, sauf pour les activités qui exigent la proximité
immédiate de l’eau. Exemple concret : dans cette zone, la construction d’une ferme aquacole est autorisée, mais pas
celle d’un restaurant de plage.

4. Des espaces de respiration doivent être ménagés entre les espaces urbanisés : ce sont les coupures
d’urbanisation, qui évitent une urbanisation linéaire et continue sur le front de mer.

5. Enfin, les espaces les plus remarquables et caractéristiques du littoral doivent être identifiés et
préservés, seuls des aménagements très légers pouvant y être implantés
Article L121-22 du CU
Les schémas de cohérence territoriale et les plans locaux d'urbanisme
doivent prévoir des espaces naturels présentant le caractère d'une
coupure d'urbanisation.
1. La règle d’urbanisation en continuité avec les agglomérations et villages existants.

2. Dans les espaces proches du rivage


L’extension de l’urbanisation doit être limitée et prévue dans les documents d’urbanisme. Il s’agit, dans des espaces
où la présence de la mer est très prégnante, d’éviter des développements disproportionnés de l’urbanisation, mais
aussi de les planifier dans des projets de territoires.

3. Sur une bande de 100 mètres à compter de la limite haute du rivage


Il est interdit de construire en dehors des espaces urbanisés, sauf pour les activités qui exigent la proximité
immédiate de l’eau. Exemple concret : dans cette zone, la construction d’une ferme aquacole est autorisée, mais pas
celle d’un restaurant de plage.

4. Des espaces de respiration doivent être ménagés entre les espaces urbanisés : ce sont les coupures
d’urbanisation, qui évitent une urbanisation linéaire et continue sur le front de mer.

5. Enfin, les espaces les plus remarquables et caractéristiques du littoral doivent être identifiés et
préservés, seuls des aménagements très légers pouvant y être implantés
Plus forts que la bande des 100 mètres, les espaces remarquables !!!

L121-23 du CU : Les documents et décisions relatifs à la vocation des zones ou à l'occupation et à l'utilisation des sols
préservent les espaces terrestres et marins, sites et paysages remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel et
culturel du littoral, et les milieux nécessaires au maintien des équilibres biologiques.

Un décret fixe la liste des espaces et milieux à préserver, comportant notamment, en fonction de l'intérêt écologique qu'ils
présentent, les dunes et les landes côtières, les plages et lidos, les forêts et zones boisées côtières, les îlots
inhabités, les parties naturelles des estuaires, des rias ou abers et des caps, les marais, les vasières, les zones humides et
milieux temporairement immergés ainsi que les zones de repos, de nidification et de gagnage de l'avifaune ….

Le juge utilise la technique du « faisceau d’indices » pour identifier les espaces remarquables. Il peut s’agir, entre autres, du
caractère naturel et non urbanisé du site ou encore de l’intérêt spécifique du site (par exemple : CE, 12 mars 2007, req. n°
289031).

Un espace remarquable va bénéficier, du fait de son caractère exceptionnel, d’une protection renforcée, soit d’une
inconstructibilité totale de principe mais il y a des exceptions :
- Tout d’abord, des constructions et installations nécessaires à l’ouverture du public, par exemple, comme un sentier
- Puis, il est possible d’édifier ce qu’on appelle des « aménagements légers». Il s’agit d’installations ou de
constructions nécessaires à l’espace remarquable. Elles ne peuvent pas y porter atteinte ( 121-24 C. Urb.). Le juge a
conception assez restrictive de l’aménagement léger. Il a pu considérer comme aménagements légers, l’édification de
clôtures par exemples.
LE ROLE DES DOCUMENTS D’URBANISME LOCAUX
« Caractériser les espaces
selon des critères (densité …)
pour appliquer et décliner la
règle d’urbanisation en
continuité avec les
agglomérations et villages
existants ou les autres
secteurs urbanisés. »

« Définir les dispositions relatives


à la mise en œuvre de la loi
littoral qui s’imposeront aux
PLUi »
LE SCHEMA DE COHERENCE TERRITORIALE
Les SCOT sont des documents de planification stratégique à l'échelle intercommunale créées par la loi SRU (2000)
Le plan qui a le plus été modifié par la loi Grenelle 2 (2010).

Avant 2 fonctions :
1/ fixer des orientations pour un certain nombre de politiques publiques (habitat/transport/développement
économique)
2/ rôle d'organisation de l'espace (espaces urbanisés, espaces naturel à protéger et espaces à usages agricoles).

Loi grenelle 2 : renforcement du SCOT en le rendant bien plus prescriptif :


- Plus grande précision
- Objectifs chiffrés d'utilisation économe de l'espace
- Gagné en force contraignante sur les PLU (parfois un rapport de conformité)

Les instruments de l'urbanisme sont en l'espèce au service du développement des intercommunalités (perte sensible
de l'influence des communes).
LE SCHEMA DE COHERENCE TERRITORIALE
Qu'est ce qu'un SCOT ?

A la fois une démarche politique et un outil de planification juridique.

Son élaboration est une démarche qui vise à déterminer, sur le long terme (15-20 ans), les objectifs et les conditions
d'une organisation cohérente et durable d'un territoire

Il s'agit :
1/ d'anticiper les évolutions du territoire
2/ de définir un projet d'avenir

Le SCOT se caractérise par :


- un périmètre
- une stratégie d'aménagement durable du territoire
- une portée intercommunale, voire inter-intercommunale

Le périmètre et le contenu a été revu par ordonnance du 17 juin 2020, afin d’être adapté aux enjeux contemporains.
LE SCOT
Le SCOT : plan central du droit de l'urbanisme ?

Pour les particuliers ou un promoteurs, le PLU est le plus important du droit de l'urbanisme.

Le juriste sait que le PLU est en "bout de chaine" et qu'il est le résultat de choix des plans plus hauts que lui dans la
hiérarchie des normes.

Le SCOT est central car il s'impose au PLU, il intègre les autres législations ou les autres plans. Aujourd'hui, il est plus
contraignant (caractère prescriptif). Le PLU parait aujourd'hui bien plus dépendant du SCOT qu'il ne l'a jamais été.
Parce que le SCOT a un rôle charnière entre les documents nationaux qu'il intègre auxquels il fait "écran "pour les
auteurs du PLU.

Le SCoT intégrateur
Le SCoT est chargé d’intégrer les documents de planification supérieurs (Schéma Directeur d’Aménagement et de
Gestion de l’Eau, Schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) et devient
ainsi le document pivot : on parle de SCoT intégrateur, ce qui permet aux PLU/PLUi et cartes communales de ne se
référer juridiquement qu’à lui.
LA HIERARCHIE DES NORMES

De nombreuses politiques publiques sont portées par des plans et des schémas opposables aux documents d’urbanisme
et, par ricochet, aux décisions relatives à l’occupation et à l’utilisation du sol.

La planification de l’aménagement se heurte ainsi parfois à un enchevêtrement de normes source de difficultés pour les
auteurs des documents d’urbanisme.

Le législateur (I de l’article 46 de la loi ELAN) a donc habilité le gouvernement a simplifier cette hiérarchie des normes.

L’ordonnance n° 2020-745 du 17 juin 2020 relative à la rationalisation de la hiérarchie des normes applicable aux
documents d’urbanisme répond à cette habilitation.
Les documents d’urbanisme doivent respecter des règles qui leur sont imposées par les lois et règlements (par exemple :
article L. 101-2 du code de l’urbanisme, loi littoral, loi montagne) et les orientations d’autres documents dits de rang
supérieur (ou documents supra).

Ces derniers sont :

- soit l’expression de politiques sectorielles (schéma régional des carrières, schéma directeur d’aménagement et de
gestion des eaux, plan de gestion des risques d’inondation, etc.) ;
- soit des stratégies issues d’un document d’aménagement d’un échelon supérieur, tels que le schéma régional
d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET )

Aujourd’hui, ce sont 29 documents qui sont opposables en valeur absolue aux documents d’urbanisme, plusieurs de ces
documents ne concernant toutefois que certains territoires très circonscrits. En réalité, selon les territoires, jusqu’à une
vingtaine de documents supra peuvent être opposables aux documents d’urbanisme.

Cette profusion de documents opposables est source de risque juridique et de fragilité contentieuse, de lourdeurs
rédactionnelles pour les collectivités porteuses de documents d’urbanisme et d’inintelligibilité pour les habitants.

A compter du 1er avril 2021, le nombre des documents opposables aux documents d’urbanisme qui entameront leur
élaboration ou leur révision sera réduit de manière effective et, dans les territoires couverts par un SCoT , les documents
supra qui lui sont opposables ne le seront plus directement aux PLU et aux cartes communales.
LA HIERARCHIE DES NORMES

Comment la hiérarchie des normes s’articule-t-elle ?

La hiérarchie des normes s’est construite autour de 3 rapports d’opposabilité du plus contraignant au moins
contraignant :

• la. conformité impose la retranscription à l'identique de la règle, son respect à la lettre ; La conformité représente le rapport
normatif le plus exigeant. Elle est également la notion la plus simple : c'est l'application stricte de la règle. Lorsqu’un document doit être
"conforme" à une norme supérieure, la commune ne dispose d’aucune marge d’appréciation : elle doit retranscrire à l’identique la
norme supérieure, sans possibilité d’adaptation

• la compatibilité implique de respecter l'esprit de la règle ; La compatibilité implique une obligation de non-contrariété. La
compatibilité sous-entend une certaine marge de manœuvre mais ne constitue pas une adaptation de la règle ;

• la prise en compte induit de ne pas s'écarter de la règle. La notion de prise en compte est probablement la plus floue. Signifie que
les documents de rang inférieur ne doivent pas remettre en cause les orientations définies par la norme supérieure.

Les documents de planification ne sont pas égaux : certains sont "supérieurs" aux autres, c'est-à-dire qu'ils doivent être respectés par
les documents d'urbanisme de rang "inférieur".
https://www.youtube.com/watch?v=mAm7WUfYdIc
LE SCOT
SCHEMA DE COHERENCE TERRITORIAL
INITIATIVE ET GOUVERNANCE DU SCOT

1/ Prescription et gouvernance du SCOT


Un SCOT peut être élaboré :
- traditionnellement par un EPCI
- un syndicat mixte fermé (exclusivement des communes et EPCI compétents compris dans le périmètre du SCOT)
- un syndicat mixte ouvert (d'autres collectivités locales et de chambres consulaires)

2/ Le périmètre du SCOT
L'initiative de l'élaboration du SCOT appartient aux communes et leurs groupements mais l'autorité compétente pour
arrêter le périmètre du SCOT est l'Etat
Les caractéristiques du périmètre :
- d'un seul tenant et sans enclave
- prendre en compte de manière cohérente les besoins du territoire (besoins de protection des espaces naturels, en
matière d'équipements, de logements, d'emploi, de déplacements …)

Si le périmètre ne convient pas, l'Etat peut proposer la délimitation d'un périmètre et peut arrêter ce projet de
périmètre
Le droit de l’urbanisme est :

- un ensemble d’institutions :
UNE GOUVERNANCE
- de règles encadrant l’utilisation des sols :
UN DOCUMENT D'ORIENTATION ET D'OBJECTIFS(DOO)
- afin de faire respecter les volontés de développement et d’aménagements des
collectivités publiques :
UN PROJET : UN DIAGNOSTIC +
UN PROJET D'AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT
DURABLES ;
LE SCOT
L'Article L141-2 prévoit que le SCOT
comprend 3 parties :

1° Un rapport de présentation ;
2° Un projet d'aménagement et de développement
durables ;
3° Un document d'orientation et d'objectifs.

Ces 3 documents peuvent comprendre un ou


plusieurs documents graphiques ce qui marque la
volonté de rapprocher le SCOT des PLU et qui
permet d'introduire des dispositions plus
contraignantes pour les PLU en termes d'utilisation
des zones
COMPOSITION DU SCOT : LE RAPPORT DE PRESENTATION

Le rapport de présentation explique les choix retenus pour établir :


- le projet d'aménagement et de développement durables (PADD)
- le document d'orientation et d'objectifs (DOO)
en s'appuyant sur un diagnostic

Le diagnostic est établi au regard des prévisions économiques et démographiques, notamment au regard du
vieillissement de la population et des besoins répertoriés en matière de développement économique,
d'aménagement de l'espace, d'environnement, d'agriculture, de préservation du potentiel agronomique, d'équilibre
social de l'habitat, de transports, d'équipements et de services.

Il présente une analyse de la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers au cours des dix années
précédant l'arrêt du projet de schéma et justifie les objectifs chiffrés de limitation de cette consommation
compris dans le document d'orientation et d'objectifs.

Enfin, il doit décrire son articulation avec les documents vis à vis desquels il doit être compatible ou
prendre en compte
COMPOSITION DU SCOT : LE RAPPORT DE PRESENTATION
Le diagnostic doit permettre de comprendre le territoire
Il s'agit de produire la connaissance et la compréhension du
territoire afin de guider les choix stratégiques.
C'est une phase importante. Ce n'est pas une encyclopédie
de données et d'études mais un travail :
- de synthèse
-d'audit
- de critique.
Il s'agit de questionner l'avenir et d'en tenir compte pour tirer
des conclusions et des enjeux.
C'est à partir de ces éléments que la réflexion sur le projet
peut être engagé.

Le rapport de présentation ne se contente pas d'exposer le diagnostic, il doit se fonder sur le diagnostic pour expliquer
les choix de politique urbanistique qui ont été retenus en vues d'établir les 2 autres docs (PADD ET DOO)
COMPOSITION DU SCOT : LE PADD
C'est le projet politique des élus

Le contenu juridique du PADD :


Art. L141-4 du code de l’urbanisme : Le projet d'aménagement et de développement durables fixe les objectifs
des politiques publiques :
- d'urbanisme, - de protection et de mise en valeur des espaces
- du logement, naturels, agricoles et forestiers,
- des transports et des déplacements, - de préservation et de mise en valeur des ressources
- d'implantation commerciale, naturelles,
- d'équipements structurants, - de lutte contre l'étalement urbain,
- de développement économique, touristique et - de préservation et de remise en bon état des
culturel, continuités écologiques.
- de développement des communications
électroniques,
- de qualité paysagère,
COMPARAISONS PADD SCOT
PRÉSENTATIONS ÉTUDIANTS
LE PADD
Le principal objectif :
DONNER UNE IMPULSION AU DEVELOPPEMENT DU TERRITOIRE et à la conduite des autres documents
d'urbanisme locaux, à travers des orientations générales

Attention Le PADD n'est pas opposable aux autres documents : Ce rôle revient au DOO

Le PADD définit les principes et orientations de l'armature urbaine qui sont reprises par le DOO.

Les PLU placés sous l'autorité du SCOT sont alors tenus de respecter ces objectifs de cette armature urbaine

L'armature urbaine =
- l'organisation territoriale
- réseau hiérarchisé de polarités qui répond à l'objectif de projection économique, d'habitat …

C'est le SCOT qui prévoit cette organisation du territoire qui doit être structuré autour de pôles identifiés et hiérarchisés.

Les pôles les plus importants devant être prioritaires en matière d'implantations d'équipements structurants, d'habitat, de
commerces, etc ...
LE DOCUMENT D'ORIENTATIONS ET D'OBJECTIFS (DOO)
Il remplace le Document d'orientations générales (DOG) 2010

Le document d’orientation et d’objectifs (DOO) est le document opposable juridiquement. C'est la traduction
réglementaire du PADD

Ce document est soumis aux prescriptions du PADD


Il assure la cohérence d'ensemble des orientations

Il définit des orientations localisées et parfois chiffrées en matière de logements, de grands équipements, de
mobilités, d’aménagement commercial... dans un objectif de protection de l’environnement, des terres naturelles, agricoles
et forestières, en intégrant des enjeux de qualité urbaine et paysagère.
FOCUS THÉMATIQUE
Le DOO en application des articles L141-5 à L141-22 du CU arrête par secteur géographique
- des objectifs de consommation économe de l’espace
- des objectifs chiffrés de densification en cohérence avec l'armature territoriale et la desserte par les transports collectifs.
Le DOO en application de l’article L141-10 du CU arrête :
- Des conditions de préservation de la biodiversité
LES ORIENTATIONS EN MATIERE D’AMENAGEMENT COMMERCIAL

Les projets soumis à autorisation d’exploitation commerciale


Le code de l’urbanisme impose aux autorisations d’exploitation commerciale (AEC) d’être compatibles avec le DOO du SCoT.
La création d’un magasin de commerce de détail d’une surface de vente supérieure à 1 000 m² devra être compatible avec les
prescriptions du DOO. Ce rapport de compatibilité sera apprécié par l’autorité compétente pour se prononcer favorablement
ou, au contraire, défavorablement sur un dossier de demande d’AEC.
Le SCoT fixe des orientations applicables aux projets soumis à autorisation d’exploitation commerciale, notamment au travers
de son document d’aménagement artisanal et commercial. (DAAC)
DOCUMENT D’AMÉNAGEMENT ARTISANAL ET COMMERCIAL.
(DAAC)

 Créé par la loi SRU (du 13 décembre 2000), le document d’aménagement commercial (DAC) permettait aux auteurs
de SCoT de définir des zones d’aménagement commerciales (ZACOM) afin de réglementer l’implantation des
commerces, avec une précision pouvant aller jusqu’au tracé à la parcelle.
 Avec la loi Grenelle II (loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement), le DAC
est devenu obligatoire …
 … avant d’être supprimé par la loi ALUR du 26 mars 2014 puis …
 Reinstauré par La loi PINEL du 18 juin 2014 … et même l’étendre à l’implantation des bâtiments artisanaux : Le DAC est
ainsi devenue Le DAAC mais l’article L141-17 du code de l’urbanisme prévoit que le DOO du SCOT peut
facultativement comporter un document d’aménagement commercial et artisanal.

Le DAAC est donc un document compris dans le DOO, mais qui dispose d’une place particulière.
En effet, alors que le DOO a d’abord pour objet de fixer des « orientations » et des « objectifs », le DAAC détermine les
conditions d’implantations des équipements commerciaux, ce qui traduit une dimension nettement plus
précise que la plupart des prescriptions du DOO.
Structurer une offre commerciale
Extrait DAAC ORLEANS
LA PORTÉE JURIDIQUE DES OBJECTIFS POURSUIVIS PAR LE SCOT

Une fois adoptés, les SCOT rentrent la hiérarchie des normes des documents d’urbanisme

Le rapport du SCOT aux PLU


Le PLU et les cartes communales doivent être compatible aux SCOT (L131-4 du CU)

Les PLU devront être mise en compatibilité avec le SCOT dans un délai de 1 an et 3 ans si la mise en compatibilité
implique une révision du PLU.
Vers un nouveau SCoT à partir de 2021
Les évolutions prévues par l'ordonnance du 17 juin 2020 portent principalement sur :

•La structure du document SCoT, en donnant davantage de visibilité au projet ;

•Le contenu thématique des SCoT, qui devient plus souple et s’articule autour de 3 grands piliers

•Le périmètre du SCoT, que l’ordonnance invite à penser au-delà du périmètre intercommunal, notamment pour
les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) dotés d’un plan local d’urbanisme à cette même
échelle (PLUi), et à aller vers l’échelle du bassin d’emploi ou de mobilité ;

•Le portage du SCoT, avec un rôle conforté pour les EPCI au sein de la structure porteuse du SCoT, l’ouverture
du portage aux pôles métropolitains… ;

•Les postures potentielles du SCoT, en particulier avec la possibilité de tenir lieu de plan climat-air-énergie
territorial (PCAET), de projet de territoire (pour les pôles d'équilibre territoriaux et ruraux), ou encore d’établir un
programme d’actions pour faciliter la mise en œuvre du SCoT ;
L'EXPRESSION DU PROJET D'AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE REPENSÉE

Le PADD devient le projet d'aménagement stratégique (PAS) en lui apportant :

•Un horizon temporel pour le projet de SCoT : le PAS définit les objectifs de développement et d'aménagement du
territoire à 20 ans ;
•Des liens plus visibles avec les enjeux révélés par le diagnostic du territoire : les objectifs du PAS à 20 ans sont
établis "sur la base d'une synthèse du diagnostic territorial et des enjeux qui s'en dégagent" ;
•Plus de souplesse sur le contenu attendu : l'ordonnance supprime la liste des thématiques à aborder dans cette
partie du SCoT ;
•Une volonté de rapprocher les politiques publiques, notamment par des approches transversales
(politiques de transitions) à travers les objectifs du PAS, en favorisant :
• "un équilibre et une complémentarité des polarités urbaines et rurales,
• une gestion économe de l'espace limitant l'artificialisation des sols,
• les transitions écologique, énergétique et climatique,
• une offre d'habitat, de services et de mobilités adaptés aux nouveaux modes de vie,
• une agriculture contribuant notamment à la satisfaction des besoins alimentaires locaux
UN DOCUMENT D'ORIENTATIONS ET D'OBJECTIF (DOO) RESTRUCTURÉ

L'ordonnance du 17 juin 2020 simplifie le contenu du DOO (passage de 11 à 5 sous-sections dédiées au DOO)
et le restructure autour de:

3 grands blocs thématiques :


• Les activités économiques, y compris agricoles et commerciales ;
• Les autres principaux lieux de vie et leur rapprochement, en dédiant bloc à l'offre de logements, de
mobilité, d'équipements, de services et à la densification ;
• La transition écologique et énergétique, y compris la valorisation des paysage et la gestion économe de
l'espace (objectifs chiffrés liés à la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers) ;

et 2 blocs spécifiques à certains enjeux territoriaux pour :


• Les territoires concernés par la loi Montagne ;
• Les territoires concernés par la loi Littoral.
DES ANNEXES REGROUPANT LES ÉLÉMENTS CLÉS POUR LA COMPRÉHENSION DU SCOT ET SA MISE
EN OEUVRE

Pour faciliter la visibilité immédiate du projet de territoire, les composantes du rapport de présentation sont
transférées une nouvelle partie : les annexes du SCoT.

L'ordonnance du 17 juin 2020 s'inspire ici des annexes prévues pour le schéma d'aménagement, de
développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET), en rassemblant dans les annexes du SCoT :

•Les éléments utiles à la compréhension du projet de SCoT : diagnostic du territoire, justification des choix
retenus pour établir le PAS et le DOO, y compris l'analyse de la consommation d'espaces naturels, agricoles et
forestiers et la justification des objectifs chiffrés de limitation de cette consommation définis dans le DOO...

•Les éléments utiles à la mise en oeuvre du SCoT : l'ordonnance prévoit en particulier la possibilité d'intégrer
en annexe un programme d'actions (PA) pour accompagner la mise en oeuvre du SCoT.

•L’évaluation environnementale du SCoT


La durée elaboration d’un SCOT varie généralement entre 3 et 5 ans.
EVOLUTION DU SCOT APPROUVE

1/ L'évaluation du SCOT
Procédure obligatoire : 6 ans après la délibération approuvant le SCOT
Analyse les résultats de l'application du schéma notamment en matière d'environnement, de transports, de
déplacements, de mâtrise de la consommation d'espace et d'implantations commerciales
L'établissement public doit délibérer sur son maintien ou sur sa révision à défaut le SCOT est caduc.

2/ Evolutions
a) La modification
Quand ? : Modifications du DOO

b) La révision
Quand ?
Changement des orientations définies par le PADD
PRINCIPE D’URBANISATION LIMITÉE EN L’ABSENCE DE SCOT

En l’absence de SCoT applicable, les communes sont soumises à la « règle d’urbanisation limitée » qui
empêche d’ouvrir de nouveaux terrains à l’urbanisation.

Néanmoins, une dérogation peut être accordée par le préfet sous conditions, après avis de la commission
départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF) et de l’avis de
l’établissement public en charge du SCoT, lorsqu’un schéma est en cours d’élaboration.

Ce principe permet d’inciter les élus à se doter d’un projet de territoire stratégique à long terme, notamment
afin de maîtriser l’étalement urbain.
LE SCOT

354 SCOT APPROUVÉS

466 PÉRIMÈTRES DE SCOT

95 % DE LA POPULATION COUVERTE PAR UN SCOT OPPOSABLE OU EN


COURS

86 % DES COMMUNES COUVERTES PAR UN SCOT EN VIGUEUR OU EN


COURS

75 %DES COMMUNES COUVERTES PAR UN SCOT


CONCERNÉES PAR UN SCOT OPPOSABLE

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