Vous êtes sur la page 1sur 3

Partie 3 Morale éthique et citoyenneté

Texte 2 : Liliane Maury


- Considérons maintenant un autre manuel, celui de Paul Bert1. Il est intitulé : L'Instruction civique à l'école. Cela veut-
il dire que Paul Bert, contrairement à Gabriel Compayré ? néglige la morale, et en particulier, la relation, établie par la
loi de Jules Ferry, entre la morale et l'instruction civiques ? Il n'en est rien. Et d'ailleurs, Compayré, dans la préface de
son manuel, s’appuie très-exactement sur une conférence de Paul Bert-une conférence, faite au Havre en 1880 sur <
L’instruction dans une démocratie. - pour justifier cette relation étroite entre les deux enseignements. En fait pour Paul
Bert, la morale et l’instruction civique se confondent pratiquement. Ou pour parler plus exactement, la morale est le
résultat le produit, ou encore « l'effet « de l'instruction civique. Celle-ci qui n'existe que sous un gouvernement
républicain, donne à l'enfant, une attitude ont une mentalité collective qui, par définition, est morale. En effet, Attitude
collective exige la subordination des Intérêts particuliers de chaque individu aux intérêts collectifs. Cette subordination
à son tour, ne va pas de sol - nous ne sommes plus dans l'optimisme théorique du XVIII" siècle - elle exige parfois) et
même très souvent, le sacrifice de l'Intérêt personnel ».
Maury, L. (1999). L'enseignement de la morale, Paris : PUF, col. Que sais-je ? p. 46-47

1. Paul Bert, (mal 2012). L'instruction civique L'école : notions fondamentales. Hachette livres BN 184.P

2.Gabrel Compayré, (1843-1913) est un théoricien de la pédagogue à l'école normale supérieure Fontenay-Saint-Cloud, il publia de
nombreux ouvrage

L'éducation civique et morale doit être associée à une fonction politique, selon certains penseurs, car ils considèrent que la
morale est le résultat ou l'effet de l'instruction civique. Par exemple, Paul Bert a soutenu que l'instruction civique, qui existe sous
un gouvernement républicain, inculque à l'enfant une attitude et une mentalité collective qui, par définition, est morale. Cette
attitude collective exige la subordination des intérêts particuliers de chaque individu aux intérêts collectifs, ce qui, selon lui, est
un aspect essentiel de la morale. Ainsi, pour ces penseurs, l'association de l'éducation civique et morale à la fonction politique est
justifiée par la croyance en l'inculcation de valeurs morales par le biais de l'instruction civique.

L'éducation civique et morale doivent être associées à une fonction politique car elles visent à former des citoyens responsables,
conscients de leurs devoirs et droits au sein de la société. Selon certains théoriciens, l'instruction civique et morale se confondent
pratiquement, la morale étant le résultat de l'instruction civique, laquelle inculque une attitude collective et une mentalité
morale, en subordonnant les intérêts particuliers aux intérêts collectifs. De plus, l'éducation civique est considérée comme
centrale dans le discours de l'institution scolaire française, car elle contribue à la socialisation politique des élèves et à la
formation de citoyens responsables. Ainsi, l'association de l'éducation civique et morale à la fonction politique vise à promouvoir
une participation citoyenne éclairée et engagée.

Texte 3 : Paul Bert


« C'était une nouveauté il y a peu d'années, et ensuite d'y former des citoyens. C’est aujourd’hui un lieu commun de dire
qu'on ne peut continuer à élever dans l'ignorance-de ses devoirs et de ses droits un peuple souverain. La proposition de
loi sur laquelle j'al eu l'honneur de déposer un rapport à la dernière chambre, le 6 décembre 1879, et qui est devenue loi
d'État (le 28 mars 1882), le disait dans son article 3... Et cette disposition nouvelle, que bien des esprits timorés
considéraient alors comme révolutionnaire, j'en donnais les raisons, et j'en indiquais la portée avec l'assentiment de la
Commission dans les termes suivants :
À l'instruction morale vient s'ajouter, dès l'école primaire proprement dite, l'instruction civique. C'est encore une
innovation, presque aussi importante que la première (l'instruction morale).
Si en effet, nous devons d’abord, dans l’école former des hommes et des femmes dont l’âme, fortement trempée, ne
subordonne pas l’idée de la morale aux croyances religieuses et qui puissent être moraux sans avoir été ou après avoir
cessé d’être croyants, notre premier souci doit être ensuite d’y former des citoyens…
Mettre les citoyens à Ia hauteur de leur rôle, tel est le grand problème de l'époque actuelle, où le commun pouvoir a
précédé la connaissance des devoirs qu'il impose et une suffisante préparation des esprits.
Si on considère les conditions dans lesquelles ont été jusqu'ici élevés dans l'école les futurs citoyens, il n'y a pas lieu de
s'étonner des fautes commises depuis notre grande Révolution. Et si l'on cherche à rendre compte avec précision de ce
qui manque à cette préparation, résulte dans l'immense majorité des cas à la lecture, à l’écriture, aux éléments de calcul
et de grammaire, avec quelques notions de géographie et d’histoire ; on s'aperçoit que c'est, après l'éducation morale,
qui domine tout, l'éducation civique et l'éducation scientifique… »
Paul BERT, L'Instruction civique à l'école (1881), Avant-propos. Cité par Maury, L. (1999). L'enseignement de la morale. Paris : PUF,
col. Que sais-je ? pp. 47-51.

Vous aimerez peut-être aussi