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l9e.

org Marc Nadaux


Émile Durkheim enseigne la pédagogie à Bordeaux à partir de 1887
puis à la Sorbonne à partir de 1902, d’abord comme chargé de cours
puis comme titulaire à partir de 1906. Il montre l’éducation comme
fait social. A Bordeaux, il donne cinq fois un cours sur l’éducation
morale, deux fois un cours sur l’éducation de l’intelligence, deux fois
un cours de psychologie de l’éducation, cinq fois un cours sur
l’histoire des théories de l’éducation. A la Sorbonne, il donne cinq
fois un cours d’histoire de la pédagogie, sept fois un cours sur le rôle
de l’éducation morale à l’école, huit fois un cours sur la formation et
le développement de l’enseignement secondaire.

Pour Durkheim, l’éducation est sociale. Il n’existe pas de société sans


éducation. Chaque société se représente un idéal pour l’individu.
C’est cet idéal qui est le pôle de l’éducation. L’éducation est le moyen
de préparer l’enfant à sa propre existence. Elle revient à une
socialisation.

Durkheim distingue deux êtres en chaque individu. Le premier, l’être


individuel, est composé de ce qui est propre à chacun. Le second,
l’être social, est composé de toutes les idées, les habitudes
comportementales qui expriment les différents groupes auxquels
l’individu appartient. La construction de cet être social, qui fait que
l’homme n’est pas un animal, se fait par l’éducation.

1. L’éducation comme chose sociale.


:
Émile Durkheim refuse la vision de l’éducation présentée par les
libéraux, tel John Stuart Mill, qui font de l’éducation un moyen
d’accomplissement individuel. Durkheim est marqué par la pensée
de Jean-Jacques Rousseau pour lequel l’éducation passe par la
reconnaissance de la dépendance de l’individu vis à vis des
" choses " et l’adaptation à l’environnement.

Selon Durkheim, l’éducation met en contact l’enfant avec une société


déterminée. Personne ne peut éduquer un enfant comme il le veut.
Les normes de la société s’imposent. Une éducation qui ne tient pas
compte des nomes sociales fait de l’enfant un être incapable de
s’insérer.

Certes chaque groupe social impose ses divergences, cependant, il


existe une base commune nécessaire. Aucune société ne peut vivre
s‘il n’existe d’homogénéité entre ses membres.

L’éducation commence en famille et doit poursuivre à l’école. L’État


doit s’intéresser à l’éducation puisqu’elle a pour but de former un
être social.

2. Le rôle de l’éducation morale.

Pour Durkheim, un des rôles fondamentales de l’école est


d’enseigner la morale. Selon lui, la morale consiste en un ensemble
de règles définies qui déterminent la conduite de l’individu de
manière impérative. Elle nécessite de la part de l’individu une
discipline pour accepter cette autorité extérieure. Les actes humains
dépassent alors les intérêts individuels pour viser des intérêts
:
collectifs.

L’éducation morale initie d’abord l’enfant aux divers devoirs puis


développe ses vertus morales. L’enfant apprend progressivement à
limiter ses goûts et ses désirs et à respecter les règles. Il apprend à
reconnaître l’importance de l’organisation sociale et le lien qu’il
entretient avec elle. Il devient alors autonome. Pour Durkheim,
l’autonomie est l’attitude de la volonté qui applique librement une
règle que l’intelligence a épurée et fortifiée. Ainsi se développe
l’aptitude générale à la moralité qui transforme l’enfant en un être
moral.

3. Le rôle de l’éducation intellectuelle.

La société exige certaines aptitudes intellectuelles de la part de


l’individu. Pour Durkheim, l’enseignement de la grammaire permet
d’acquérir les notions de clarté et de rigueur, des langues la notion
de logique, des mathématiques les notions de nombre et de forme,
de la physique la notion de réalité, de la géographie les notions de
milieu local et de milieu planétaire et de l’histoire les notions de
durée et de progrès. Avec cette base, l’enfant est capable de donner
un sens au monde qui l’entoure. Ces aptitudes intellectuelles doivent
être en harmonie avec la personne morale.

Pour Emile Durkheim, l’éducation est avant tout sociale. Elle a pour
but d’insérer l’enfant dans la société. Cette insertion se fait par le
biais de l’éducation morale et intellectuelle.

Pour Durkheim, Cette éducation n’a pas pour but de dénaturer l’être
:
humain en n’en faisant qu’une partie d’un tout mais, au contraire, de
l’aider à s’accomplir.
:

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