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DE LA FORMATION COMPLEMENTAIRE DE
CONSEILLER EN PREVENTION
NIVEAU 2
1
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail
de fin d’études.
2
Table des matières
1. Introduction __________________________________________________________ 5
2. Présentation de la société Frisaye _____________________________________ 6
2.1. Historique______________________________________________________________ 6
2.2. Description générale ___________________________________________________ 6
2.3. Le secteur du transport _________________________________________________ 7
2.4. Activités _______________________________________________________________ 8
2.4.1. Les activités de transport ____________________________________________________ 8
L’intersites _____________________________________________________________ 8
Le transport national « long » ___________________________________________ 8
2.4.2. Les activités de stockage ___________________________________________________ 9
Le stockage de palettes _______________________________________________ 9
Le stockage de bobines _______________________________________________ 10
2.5. Clients________________________________________________________________ 10
2.6. Le personnel __________________________________________________________ 11
2.6.1. Organigramme ____________________________________________________________ 11
2.6.2. Les groupes de travailleurs _________________________________________________ 12
Les employés _________________________________________________________ 12
Les chauffeurs ________________________________________________________ 12
Les manutentionnaires ________________________________________________ 13
3. La sécurité et la prévention___________________________________________ 15
3.1. Le secteur du transport routier de marchandises ________________________ 15
3.1.1. Les chiffres de l’INRS _______________________________________________________ 16
3.1.2. Les principaux risques et maladies professionnelles ___________________________ 16
3
L’agence intérimaire _________________________________________________ 27
3.2.7. Le projet « Entrili » __________________________________________________________ 27
Développement du « Story board » ____________________________________ 28
_______________________________________________________________________________ 28
Prise d’images et de vidéos ___________________________________________ 28
5. Conclusion __________________________________________________________ 58
6. Liens internet ________________________________________________________ 59
7. Annexes ____________________________________________________________ 60
4
1. Introduction
Le scientifique Albert Einstein écrivait, à l’époque, que la sécurité devait être le but premier
des avancées technologiques dans la société. Ces dernières années, tant au niveau de la
législation qu’au niveau des entreprises, nous avons pu constater que la sécurité occupait une
place de plus en plus importante. Une certaine conscientisation de l’importance de la sécurité
s’est opérée et avec elle une série de règles à respecter.
En Belgique, ces règles sont reprises dans le code du bien-être dont l’une de celle-ci, reprise
dans les principes généraux relatifs à la politique du bien-être, concerne l’analyse des risques1.
« L'analyse des risques se compose de trois phases : l'identification des dangers, la définition
et la détermination des risques, l'évaluation des risques.2 »
Cet exercice n’ayant pas encore plus été réalisé depuis plusieurs années au sein de l’entreprise
pour laquelle je travaille, le choix de mon travail de fin d’études s’est naturellement tourné
vers ce sujet.
Par ailleurs, ma formation m’a donné l’envie de renforcer la sécurité au sein de notre société.
La sécurité est gérée de manière quotidienne mais peu de démarches sont entreprises pour
faire évoluer les choses. La gestion actuelle de la sécurité chez Frisaye consiste principalement
à réagir à des situations anormales, il s’agit d’une gestion assez passive de la sécurité. A l’aide
de cette analyse des risques, j’aimerais mettre en place une gestion plus proactive de la
sécurité. En effet, la définition des mesures de prévention à mettre en place pour éviter, ou à
défaut réduire les risques ainsi que le développement du plan d’action vont nous aider à
prendre des mesures concrètes qui devraient permettre à l’entreprise d’avancer vers une
meilleure sécurité au travail.
1
Loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs dans l’exécution de leur travail – Art4
2
https://www.emploi.belgique.be
5
2. Présentation de la société Frisaye
2.1. Historique
En 1976, M. Mario Franchi et son frère rachètent la société de transport qui ne dispose, à
l’époque, que de 3 camions. Rapidement, l’entreprise va connaître une forte croissance.
En 1991, la société de transports Langevin est rachetée par M. Franchi afin de continuer à se
développer. Ce dernier va également créer une nouvelle société de transport cette année-là :
la société « Greg Transports ».
Quelques années plus tard, M. Franchi décide à nouveau de s’agrandir et crée une troisième
société de transport : « FM Logistics ». Cette dernière est spécialisée dans le transport de
charges lourdes.
Il s’agit de trois sociétés de transports indépendantes mais se trouvant dans le même secteur
d’activités. Dans le cadre de ce travail, nous allons considérer les 3 sociétés comme une seule
unité technique d’exploitation (UTE). Tout au long de ce travail, lorsque j’évoquerai le nom
« Frisaye », il s’agira de l’unité technique d’exploitation décrite ci-dessus.
Actuellement, les trois sociétés emploient 72 travailleurs équivalent temps plein ainsi que 46
intérimaires. La flotte est composée de 55 tracteurs et de 280 remorques.
6
L’entreprise de transport Frisaye est spécialisée dans le transport de bobines d’acier. Il s’agit
d’un produit très lourd avec des règles spécifiques que nous verrons plus tard, notamment au
niveau des opérations de manutention mais aussi du transport. Les semi-remorques utilisées
disposent d’une « fosse » permettant d’y déposer les bobines.
3
Cf. Annexe 1 : Règlement (CE) n° 561/2006 du 15 Mars 2006
4
http://www.rtbf.be/
7
2.4. Activités
Les activités peuvent être divisées en cinq catégories : deux types d’activité de transport
spécifiques et deux types d’activité de stockage de marchandise.
L’intersites
L’intersites est l’activité principale de la société en Belgique mais également celle par où tout
a commencé. En effet, les premières années, elle était l’unique activité de l’entreprise Frisaye.
Cela consiste à transporter les bobines d’acier du client ArcelorMittal d’un site à l’autre dans
la région liégeoise. Actuellement, c’est un peu plus de 5000 transports par mois qui sont
réalisés en moyenne rien que pour cette activité.
Il s’agit de transports très courts, augmentant donc les opérations de manutention réalisées
sur une journée, et donc les risques. Pour la majorité de ces transports, la société a pu obtenir
des dérogations spéciales de la région wallonne quant aux règles à respecter : l’autorisation
de circuler avec une masse maximale autorisée (MMA) allant jusqu’à 65 tonnes (au lieu des
44 tonnes prévues dans la loi belge) et de ne pas devoir arrimer la marchandise sur certaines
relations.
De nombreux transports sont réalisés tous les jours aux quatre coins de la Belgique. Les trajets
varient régulièrement car il est notamment habituel d’approvisionner des chantiers.
J’aimerais souligner que l’entreprise Frisaye ne transporte pas de produits dangereux (ADR)
et que, par conséquent, ce sujet ne sera pas abordé dans le cadre de ce travail.
8
2.4.2. Les activités de stockage
Lancée en 2015, l’activité de stockage de marchandises est assez récente chez Frisaye.
L’entreprise dispose de deux entrepôts d’une surface totale de stockage de 24 000 m².
Le stockage de palettes
D’une part, le premier entrepôt, le « hall A », d’une superficie d’environ 16 000 m² dont 3 000
m² en location. Il est équipé de racks de 12 mètres de hauteur sur toute la surface et son taux
d’occupation est de 98 % actuellement. Il y a environ 1400 références et 1100 palettes
stockées.
Les principaux produits stockés sont des amortisseurs pour le client Tenneco. Un WMS
(Warehouse Management System), avec un système de code-barres et de pistolets scanneurs
a été mis en place au sein de ce hall. La manutention des marchandises s’effectue à l’aide de
quatre clarks frontaux, de deux clarks rétractes et de deux transpalettes électriques. Les clarks
frontaux chargent et déchargent les camions tandis que les clarks rétractes rangent et
prennent les palettes dans les racks.
9
Le stockage de bobines
2.5. Clients
Le client principal est le groupe ArcelorMittal : les sites d’ArcelorMittal Liège ainsi que le site
d’ArcelorMittal Gent constituent à eux deux, un peu moins de 50 % du chiffre d’affaires de
l’entreprise. En 2015, les chiffres d’affaires respectifs des 3 sociétés étaient les suivants :
Transports Frisaye : 33 124 966 €, Greg Transports : 2 657 527 € et FM Logistics : 771 65 €
10
2.6. Le personnel
2.6.1. Organigramme
11
2.6.2. Les groupes de travailleurs
Les travailleurs peuvent être divisés en 3 grands groupes distincts. Ces groupes seront
d’ailleurs utilisés plus tard pour l’analyse des risques :
Les employés
Ce groupe comprend la direction, la ligne hiérarchique ainsi que l’ensemble des employés.
Ces derniers assurent les fonctions du planning, de la facturation, de la comptabilité et les
fonctions annexes.
Les chauffeurs
Les chauffeurs forment bien sûr le groupe de travailleurs le plus large mais aussi celui le plus
confronté aux risques. Ils travaillent en 2 pauses du lundi au vendredi (et parfois le week-end) :
Chaque chauffeur qui commence à travailler chez Frisaye est d’abord engagé en tant
qu’intérimaire, c’est donc à l’agence intérimaire (point 3.2.6.1.) qu’un premier filtre est établi,
que leur profil est étudié et qu’ils reçoivent les premières consignes générales de sécurité.
Cette étape est très importante et fait notamment l’objet d’un recyclage dont je parlerai plus
tard dans ce travail. Ensuite, les chauffeurs sont vus par Monsieur Radanovic, responsable des
ressources humaines, qui décide de leur enrôlement dans la société. Dès qu’il a donné son
aval, le chauffeur va pouvoir commencer sa formation en interne. Celle-ci est composée de
deux volets :
12
Au-delà de ces formations internes, des formations réalisées par des organismes externes,
comme par exemple la conduite défensive, sont régulièrement organisées afin de développer
de nouvelles compétences chez les chauffeurs mais surtout dans le cadre de la formation
continue pour l’aptitude professionnelle.
Les manutentionnaires
a) Les pontiers
Dans le hall B, huit pontiers dont trois intérimaires travaillent en trois pauses : de 6h à 14h, de
14h à 22h et de 22h à 6h. Nous sommes équipés de quatre ponts roulants commandés à partir
du sol (trois ponts permettant de charger 40 t et un de 6,3 t). Le pontier dispose d’une
télécommande permettant de déplacer le pont ainsi que la pince. Le travail quotidien des
pontiers consiste à charger les camions qui viennent chercher une ou plusieurs bobines ou
bien à décharger ceux qui viennent approvisionner le hall de stockage. Avant de pouvoir
pratiquer cette activité, il est nécessaire d’avoir suivi une formation professionnelle
appropriée d’une semaine : formation théorique et pratique sur la conduite de l’engin de
levage qui sera utilisé.
13
b) Les caristes
De manière fondamentale, le travail des caristes est semblable à celui des pontiers : il consiste
à charger et à décharger de la marchandise provenant des camions. Toutefois, les engins de
manutention utilisés, en l’occurrence les clarks, impliquent évidemment une manière très
différente de travailler, d’autres opérations et donc d’autres risques. Ici, les opérations de
chargement et de déchargement s’effectuent via des quais de chargement, ce qui réduit
notamment les risques de chute de la remorque des chauffeurs.
Concernant les réglementations pour cette fonction, le code du bien-être impose que les
travailleurs soient âgés de plus de 18 ans (sauf pour les étudiants-travailleurs qui peuvent
utiliser des chariots automoteurs non gerbeurs à petite levée sous certaines conditions) et
aient suivi une formation adéquate. La formation est composée d’un volet théorique et d’un
volet pratique et dure une semaine par type de clark. Nous employons actuellement sept
caristes dont deux intérimaires et ils travaillent en deux pauses (de 6h à 14h et de 14h à 22h).
14
3. La sécurité et la prévention
3.1. Le secteur du transport routier de marchandises
Deuxièmement, il s’agit d’un secteur présentant des risques importants, avec un nombre
élevé d’accidents de travail (chiffres détaillés au point 3.1.1.). C’est pourquoi, il faut être
d’autant plus vigilant et prévoyant en matière de sécurité.
Il est aussi particulièrement important que les différents intervenants soient impliqués dans
la gestion des risques. En effet, les chauffeurs passent un temps considérable sur les sites de
chargement et de déchargement des clients, dans les dépôts, etc., lieux où, nous le verrons
plus tard, les risques d’accidents sont les plus élevés. C’est pourquoi une entente et surtout
une bonne communication sur la sécurité avec les différents partenaires, particulièrement les
clients, est cruciale. La difficulté consiste à s’accorder sur les règles de sécurité mises en place,
et donc les règles à imposer aux chauffeurs. En effet, les règles en matière de sécurité sont
loin d’être universelles et cela peut créer une certaine confusion pour les travailleurs.
15
3.1.1. Les chiffres de l’INRS5
1. « Les salariés du secteur du transport routier sont 2 à 3 fois plus souvent accidentés
que les salariés des autres secteurs d’activités. La gravité des accidents qu’ils
subissent est nettement plus élevée que la moyenne.
2. 9 accidents sur 10 ont lieu lorsque le véhicule est à l’arrêt, en particulier au moment
d’accéder ou de descendre du véhicule, lors de la mise à quai, au cours des
opérations de chargement/déchargement ou du bâchage et débâchage des
remorques
3. 1 accident sur 10 survient sur la route provoquant des blessures graves et parfois
mortelles.
Toujours selon une étude de l’INRS réalisée en 2009 auprès de 350 entreprises, voici les
principaux risques et maladies professionnelles du secteur du transport :
5
Institut national de recherche et de sécurité français
16
Tableau : Classement des accidents avec arrêt de travail par fréquence
Tout d’abord, je vais vous présenter la charte sécurité et le plan global de prévention.
Nous accordons une priorité absolue à la sécurité de toutes les personnes travaillant
dans l’entreprise ainsi qu’au tiers et aux biens transportés ;
Nous privilégions, dans le choix de nos partenaires, leur capacité à adhérer à notre
politique de sécurité – santé ;
Tout nouveau projet n’est engagé qu’après examen préalable des risques pour la
sécurité, la santé et l’environnement ;
Nous sommes convaincus que tout accident peut être évité ;
17
Notre encadrement doit faire preuve d’une implication totale dans la prévention des
risques, le respect et le contrôle des règles de sécurité ;
Chacun, à tout niveau, doit être conscient de son rôle et de sa responsabilité
personnelle en matière de prévention d’accident, atteinte à la santé ou dommage à
l’environnement, liés à nos activités ;
L’amélioration de nos performances en matière de sécurité sera la preuve de notre
professionnalisme et l’assurance de notre développement ;
Nous veillons à prendre toutes les mesures pour prévenir toute sorte de nuisance ou
pollution liées à nos activités
Le plan global de prévention avait été réalisé avec l’aide d’un conseiller en prévention niveau
1 à l’époque où je ne travaillais pas encore dans l’entreprise. Il a fait l’objet de mises à jour
l’année dernière. Je ne vais pas reprendre ici l’ensemble de son contenu6 mais plutôt expliquer
ses éléments principaux :
6
Cf. Annexe 2
18
3.2.3. La sécurité et le groupe ArcelorMittal
Il est très important pour la société Frisaye de répondre au mieux aux attentes de son plus
gros client. Les bons résultats en matière de sécurité jouent d’ailleurs un rôle important dans
la répartition des parts de marché.
Port des EPI (casque, lunettes, longues manches et longs pantalons, chaussures de
sécurité)
Arrimage précis et efficace de la marchandise : différentes règles sont applicables en
fonction de plusieurs paramètres (nature du produit transporté, poids, trajet, etc.)
Application du code de la route sur sites (pas de GSM au volant, respect des panneaux
de signalisation, priorité de droite, etc.)
Utilisation des échelles Arcelor pour monter et descendre de la remorque
Remplissage d’une check-list8 quotidienne par chaque chauffeur
Un système de contrôle est bien évidemment mis en place et dès qu’un garde de chez Arcelor
décèle une anomalie de sécurité, il dresse un rapport qui est transmis à la société responsable.
Nous verrons comment sont gérés ces rapports d’anomalie en interne au point 3.2.5.1.
Toutefois, le respect des règles de sécurité en vigueur chez ArcelorMittal et chez nos autres
clients ne concerne que les activités de chargements et de déchargements, ce qui ne constitue
qu’une partie du travail des chauffeurs. Certes, il s’agit des opérations les plus risquées (point
3.1.1) mais cela est loin d’être exhaustif (conduite sur la route, prise en charge du tracteur,
etc.).
7
Cf. Annexe 3 : Health & Safety policy ArcelorMittal
8
Cf. Annexe 4 : Check-list ArcelorMittal
19
Le but de mon analyse des risques est d’aller plus loin qu’une gestion de la sécurité
dépendante des règles de nos clients. Mon but est d’englober l’ensemble des risques
potentiels auxquels peuvent être soumis les chauffeurs et de mettre en place un plan d’action
qui permettra d’éviter ou au moins de réduire les risques définis lors de l’analyse.
3.2.4. Organisation
Ces dernières années, un certain changement de mentalité lié au contexte actuel, à certains
accidents et aux obligations provenant des partenaires, s’est opéré auprès de la direction. Il y
a eu une prise de conscience de la part l’employeur, de l’importance à accorder au volet
sécurité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cet employeur a tenu à ce que je suive la
formation de conseiller en prévention niveau 2.
Etant donné que les trois sociétés sont indépendantes et sont chacune composées de moins
de 50 travailleurs, il n’y a actuellement pas de CPPT chez Frisaye.
Du point de vue organisationnel lié à la sécurité, la structure est relativement petite et son
organisation est assez simple :
9
Cf. Annexe 5
20
3.2.5. S.I.P.P.
La société dispose, d’une part, d’un conseiller en prévention présent quotidiennement sur le
terrain, c’est-à-dire, sur les différents sites de de nos clients. D’autre part, la société dispose
d’un conseiller en prévention responsable des tâches administratives.
Dès qu’une anomalie, une entrave à l’une des règles de sécurité, est identifiée par une
personne habilité chez ArcelorMittal (garde, pontier ou responsable), cette dernière est
remontée et nous est transmise par e-mail. Ensuite, le rapport est analysé en interne
(identification du chauffeur responsable, analyse des causes de cette anomalie) et des
mesures sont prises. Les mesures varient en fonction de l’anomalie constatée : cela peut aller
du simple avertissement jusqu’au renvoi du chauffeur dans les cas les plus graves ou trop
fréquents. Dès que la faute commise par le chauffeur est assez conséquente ou répétitive,
celui-ci est convoqué afin de lui réexpliquer les règles et de comprendre les raisons de cette
faute, et ainsi éviter que cela ne se reproduise. Il est intéressant de souligner que ces rapports
peuvent aussi concerner un sous-traitant. Dans ces cas-là, les rapports reçus sont envoyés aux
responsables des sociétés sous-traitées avec une demande d’explication et de retour sur
21
les mesures prises. Dans les deux cas, les mesures prises doivent ensuite être communiquées
à ArcelorMittal.
Il peut également arriver qu’une anomalie soit décelée en interne (GSM au volant, vitesse
excessive sur site…). Dans ce cas, l’anomalie est gérée de la même manière que lorsqu’il s’agit
d’une anomalie externe.
Toutes les anomalies sont encodées dans un système de gestion interne, exportées sur Excel
afin de dégager des tableaux et graphiques. Il est notamment possible d’avoir le détail par
type d’anomalie, par société responsable, par chauffeur, etc.
Tableau : Anomalies par type en 2016 (au moins deux anomalies sur l’année)
Anomalie Total
EPI : lunettes 148
Chargement : arrimage 39
EPI : vêtements 36
Infraction : dormir sur le terrain 22
Chargement : piquets 19
Chargement : sangles 12
Chargement : cornières 6
Mauvais état fosse = refus de chargement 5
EPI : casque 5
Plancher pas prêt à charger = refus de chargement 4
Pas de piquet = refus de chargement 4
Ordre remorque 4
Infraction : Collision 4
Infraction : ignorer la signalisation des chemins de fer 4
Dimensions fosse = refus de chargement 3
Surcharge = refus de chargement 3
Infraction : Collision 3
EPI : chaussures 3
Mauvais état des sangles 3
Mécanisme ouverture de toit remorque 2
Ouverture du toit avec les outils Adhoc 2
Infraction : ignorer la signalisation 2
Utilisation échelle 2
Infraction : Prescription de sécurité générale 2
Infractions : ignore instructions du personnel de chargement 2
Total général 339
22
Graphique : Anomalies par type en 2016 (plus de 10 anomalies sur l’année)
4%
7% EPI : lunettes
8% Chargement : arrimage
EPI : vêtements
Si l’on s’attarde sur les anomalies pour lesquelles nous avons reçu plus de dix rapports sur
l’année, on constate que le non-port de lunettes de sécurité arrive de loin en première
position avec 54%. Il s’agit d’une anomalie que l’on pourrait considérer comme « bénigne »
mais des accidents avec de lourdes conséquences se sont déjà produits lorsqu’un individu
avait reçu une limaille d’acier dans l’œil. Après analyses, nous avons constaté que ces rapports
concernaient souvent des chauffeurs qui portaient déjà des lunettes et nous avons commandé
des casques munis de visières. Ce problème semble toutefois loin d’être réglé et de nouvelles
mesures vont devoir être prises afin de conscientiser un maximum les chauffeurs, et ainsi
espérer réduire ces anomalies.
23
propos depuis le mois d’Août. Enfin, les problèmes liés aux sangles pendant le chargement.
Cette anomalie est souvent liée à des problèmes d’arrimage et signifie que le chauffeur ne
disposait pas de suffisamment de sangles ou qu’elles n’étaient pas en suffisamment bon état.
Lorsqu’il s’agit d’un accident grave, l’entreprise ne disposant pas de conseiller en prévention
niveau 2, une analyse est réalisée et un rapport circonstancié est rédigé en partenariat avec
le service externe de prévention (et le conseiller en prévention de Start People s’il s’agit de
l’accident de travail d’un intérimaire). Le rapport circonstancié est ensuite soumis à
l’inspection du travail.
S’il ne s’agit pas d’un accident grave, une analyse rapide va tout de même être réalisée afin de
déterminer les causes de l’accident et les pistes d’amélioration possibles afin d’éviter que cela
ne se reproduise.
24
Réunions 15’ sécurité
Environ une fois par trimestre, des réunions 15 minutes sécurité sont organisées afin de faire
une piqûre de rappel aux chauffeurs sur certains points importants 10 . Les points repris
dépendent notamment des derniers rapports d’anomalie reçus mais aussi d’une éventuelle
nouvelle règle mise en place ou encore une règle importante de sécurité sur laquelle nous
n’aurions pas encore assez insisté. Avec la participation active de M. Skivée, les chauffeurs
sont vus par petits groupes et les points de sécurité à l’ordre du jour leurs sont expliqués. Ces
derniers sont ensuite invités à signer le compte rendu de la réunion afin de valider qu’ils ont
bien reçu l’information.
Comme expliqué au point 3.2.3., chaque chauffeur roulant pour ArcelorMittal est tenu de
rédiger une check-list reprenant un ensemble de points clés liés à la sécurité (matériel en
ordre, EPI, etc.). J’ai demandé à la personne qui réceptionne ces check-lists de me transmettre
chaque jour toutes celles pour lesquelles il y a une remarque ou un point négatif, quel qu’il
soit. Quotidiennement, je prends le temps de traiter ces check-lists et de trouver une solution
afin d’éviter des incidents liés au problème. Exemple de remarque sur la check-list : « bâche
difficile à ouvrir ». Dans ce cas, je prends contact avec le planning afin d’organiser la réparation
du système d’ouverture de la bâche dans les meilleurs délais.
Des réunions concernant la sécurité sont régulièrement organisées par ArcelorMittal. Sont
présents autour de la table, les responsables de la sécurité chez Arcelor mais aussi ceux
d’autres sociétés de transports avec qui ils travaillent. Lors de ces réunions, ils communiquent
les derniers résultats (nombre de rapports d’anomalies reçus, etc.), et fixent les nouveaux
objectifs. Ces réunions sont, par ailleurs, très intéressantes car elles permettent de profiter
des expériences des autres sociétés et ainsi de la manière dont ils ont réussi à améliorer les
situations problématiques auxquelles ils faisaient face (suppression ou à défaut diminution du
risque). Enfin, ces réunions permettent de trouver plus facilement, ensemble, des solutions à
des problèmes communs.
10
Cf. Annexe 6
25
3.2.6. Nos partenaires
Assurance-loi
Selon la loi du 10 avril 197111, la souscription à une assurance accidents du travail également
appelée « assurance-loi », est une obligation légale pour tous les employeurs belges. Cela peut
aisément se comprendre car même si une entreprise accorde énormément d’importance à la
sécurité et la prévention, nulle n’est jamais totalement à l’abri d’un accident du travail (ou sur
le chemin du travail).
Cette assurance permet la protection de toute personne sous contrat dans l’entreprise
(employés, ouvriers, personnel d’entretien, etc.) que leur incapacité de travail soit totale ou
partielle, temporaire ou permanente. Le partenaire de Frisaye est « AG Insurance ».
SEPP
« L'article 40 de la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l'exécution
de leur travail prévoit la création de services externes de prévention et de protection au travail.
Au sein de ces services externes sont instituées des sections distinctes chargées de la
surveillance médicale des travailleurs »12.
D’une part, le SEPP offre une assistance professionnelle pour la réalisation de la politique de
bien-être des entreprises via la surveillance de la santé des travailleurs et la gestion des
risques. D’autre part, il permet d’aider le conseiller en prévention dans ses démarches,
notamment lors de la rédaction de rapport circonstanciés ou dans des cas plus spécifiques
nécessitant les connaissances de spécialistes en la matière (exemple : analyse des risques
psycho-sociaux).
Notre service externe pour la prévention et la protection au travail est le SPMT Arista. Il fait
partie du top 3 des services externes de protection et de prévention au travail en Belgique et
est leader du marché francophone belge.
11
CHAPITRE III. Assurance Section 1. [Entreprise d'assurances] (L 10.08.2001, art. 35 ; En vigueur : 17.09.2001)
12
http://www.emploi.belgique.be/
26
L’agence intérimaire
Start People fait partie du groupe USG people et est l’acteur numéro 2 du marché de l'intérim
en Belgique comptant plus de 500 consultants présents dans 100 agences en Belgique.
Etant donné que Frisaye emploie presque 50 intérimaires sur 118 travailleurs, l’agence
intérimaire avec laquelle l’entreprise travaille depuis plus de 20 ans constitue un partenaire
important.
Les conseillers s’impliquent beaucoup dans le bon déroulement des opérations quotidiennes
mais également en matière de sécurité. D’une part, les accidents de travail sont gérés de
manière minutieuse et des tableaux reprenant différentes analyses nous sont régulièrement
transmis. D’autre part, lorsqu’un accident de travail grave touche un travailleur intérimaire,
M. Serra, le conseiller en prévention, est toujours disponible pour aider à la réalisation de
l’analyse de celui-ci.
Avant qu’un intérimaire ne commence à travailler chez nous, il passe au préalable un entretien
auprès d’un conseiller de chez Start People. Lors de cet entretien, une présentation est
communiquée au futur travailleur potentiel et, sur base de critères définis ensemble, une série
de questions lui sont posées. Le passage par l’agence intérimaire est une étape importante du
recrutement pour nous car comme je l’expliquais au point 2.6.6.2., cela permet de réaliser un
premier filtre des futurs candidats, mais aussi, et surtout, de leur présenter une première fois
les règles de sécurité en vigueur chez nous. Cependant, la présentation de la société et le
questionnaire, réalisés il y a déjà quelques années, manquaient de contenu et devenaient
obsolètes, tant sur le fond que sur la forme.
Afin d’améliorer ce processus, des consultants spécialisés d’une filiale de Start People sont
venus nous proposer le développement d’un projet qui permettrait d’améliorer
profondément cette étape cruciale du recrutement chez nous. Ce projet consiste à développer
une toute nouvelle plateforme en ligne avec une présentation de la société et des règles en
vigueur mises à jour, des photos, des vidéos et un questionnaire adapté à destination des
nouveaux chauffeurs. De plus, une partie accessible à l’employeur reprenant toute une série
d’informations sur ses travailleurs intérimaires est aussi développée. Ce projet est sur le point
d’être finalisé et je vais reprendre, ci-dessous, les principales étapes de son développement
auxquelles j’ai activement participé.
27
Développement du « Story board »
La première étape de ce projet a été de réaliser le « Story board », outil qui permet une vision
du contenu textuel qui serait, au final, implémenté dans la plateforme e-learning. Pour ce
faire, plusieurs réunions ont été organisées lors desquelles la directrice de l’agence de Start
People de liège, deux responsables de projet de chez Entrili, M. Radanovic (DRH de chez
Frisaye), M. Skivée et moi-même étions présents.
Dans un premier temps, nous avons écouté leur proposition de réalisation du projet. Forts de
l’expérience acquise lors de la mise en place de projets similaires dans d’autres entreprises,
ils nous ont apporté des informations importantes. Ensuite, nous leur avons fait part de nos
attentes particulières quant au contenu de ce projet : règles de sécurité propres, volonté
d’intégrer toutes les étapes de la journée d’un chauffeur, etc. Sur base de ces éléments, les 2
gestionnaires de projets ont établi la première version du « Story board », version à laquelle
nous avons apporté nos remarques et modifications. A la suite de plusieurs modifications,
voici comment la version validée13 est structurée :
1. Présentation de la société
2. Description de votre fonction
3. Déroulement de votre journée
4. Les différents sites
5. La sécurité
6. Infos pratiques
Une fois que le contenu textuel a été validé, nous avons pu entamer l’étape de prise d’images
et de vidéos. Pour cette étape, le responsable du projet ainsi qu’un caméraman sont venus
pendant une journée entière sur notre site et nous avons mis en image tout le contenu
préparé au préalable.
13
Cf. Annexe 7
28
A ce propos, j’avais demandé au plus expérimenté de nos chauffeurs-formateurs s’il était
d’accord d’être l’acteur de cette vidéo et il a accepté volontiers.
Comme défini dans le « Story board », nous avons donc filmé l’exécution idéale, en respectant
toutes les règles de sécurité, de chaque étape importante du métier de chauffeur : prise en
charge du camion, chargement et déchargement, arrimage de la marchandise, conduite,
manutention sur la remorque et circulation sur site.
Je pense que ce projet est une excellente chose car cela va vraiment permettre à chaque
nouveau chauffeur de se rendre compte de la réalisation pratique des différentes règles
théoriques. Par ailleurs, cela nous a permis de remettre les règles au goût du jour et
notamment de les adapter à notre nouveau site d’exploitation, ce qui n’avait pas encore été
réalisé. Cela servira également de rappel à l’ensemble des chauffeurs déjà engagés.
Cette présentation et son contenu audio-visuel contiennent une grande partie des mesures
de prévention générales permettant d’éviter, ou à défaut de diminuer les risques du métier
de chauffeurs poids-lourd.
Comme aperçu au point 3.1.1, le transport routier de marchandises (code NACE : 49.410) est
un secteur d’activité de service présentant plus de risques d’accidents que la moyenne des
secteurs14. Les nombreuses opérations de manutention, le fait de circuler sur la route, etc.
sont des éléments qui font que le métier de chauffeur poids-lourd est un métier risqué.
Indicateurs calculés
14
Cf. Annexe 8 : Taux de fréquence, gravité réelle pour 2015 (http://www.fat.fgov.be/)
29
Il existe deux taux de gravité distincts : le taux de gravité réel, tenant compte de l’incapacité
temporaire de travail et le taux de gravité global incluant aussi le paramètre d’incapacité
permanente et les accidents mortels sous forme d’un forfait. Dans le cadre de ce travail, nous
calculerons uniquement le taux de fréquence et le taux de gravité réel afin de pouvoir
comparer avec les chiffres de chez Frisaye au point 3.3.2 (il n’y a pas eu d’accident mortel ni
d’accident avec incapacité permanente).
Ci-dessous, nous allons dans un premier temps comparer les indicateurs du secteur de
transport routier de marchandise avec ceux de la moyenne générale de l’ensemble des
secteurs d’activité pour l’année 201515 :
On aperçoit clairement que le taux de fréquence est beaucoup plus élevé (doublé) pour le
secteur du transport que pour l’ensemble des secteurs d’activité.
15
Code du bien-être au travail, Titre II, chapitre 1, Annexe III
30
Graphique : Taux de gravité réel du transport routier de marchandises comparé à la
moyenne de l’ensemble des secteurs d’activité
Le taux de gravité réel est, lui aussi, beaucoup plus élevé (plus de trois fois supérieur) pour le
secteur du transport routier de marchandise que pour l’ensemble des secteurs d’activité.
Pour l’année 2015, ces graphiques nous permettent d’affirmer deux choses. D’une part, il y a
deux fois plus d’accidents qui surviennent au sein du secteur du transport de marchandises
que pour la moyenne de l’ensemble des secteurs. D’autre part, ces accidents sont aussi
beaucoup plus « graves », ils engendrent plus d’heures d’incapacité de travail.
Ces données suivent clairement les tendances des chiffres de l’INRS repris au point 3.1.1.
Après avoir analysé les chiffres du secteur du transport routier de marchandises, il est à
présent intéressant de savoir où se situe la société Frisaye par rapport aux chiffres de son
secteur. Les accidents de travail des intérimaires sont, bien sûr, inclus dans les chiffres qui
suivent. Afin d’observer une tendance, je vais vous présenter les chiffres des 3 dernières
années (2013, 2014 et 2015).
31
Tableau : Détails des calculs des indicateurs chez Frisaye
Graphique : Taux de fréquence de chez Frisaye comparé à celui du secteur du transport routier
de marchandises
TAUX DE FRÉQUENCE
Secteur du transport routier de fret Frisaye
40 36,8
34,29 32,97
35 31,42
30
25,62
25
19,95
20
15
10
5
0
2013 2014 2015
Sur les trois dernières années, on constate que le taux de fréquence chez Frisaye est en forte
diminution, ce qui est bien sûr positif. En 2013, l’indicateur de Frisaye se situait au-dessus de
celui du secteur mais sa nette diminution en 2014 et en 2015 l’a placé en dessous (sur l’année
2015, il est même inférieur de 40%). Ces chiffres sont encourageants mais ne signifient
évidemment pas que tout est gagné. Comme on le dit souvent en matière de prévention et de
sécurité, la sécurité est un travail de chaque instant.
32
Graphique : Taux de gravité réel chez Frisaye comparé à celui du secteur du transport routier
de marchandises
TAUX DE GRAVITÉ
Secteur du transport routier de fret Frisaye
2,5 2,2543
1
0,698
0,5 0,3603
0
2013 2014 2015
Contrairement au taux de fréquence, l’évolution du taux de gravité réel chez Frisaye pour ces
trois années ne suit pas une tendance régulière. On remarque que le taux de gravité réel est
nettement inférieur à celui du secteur pour les années 2013 et 2015 mais le surpasse de loin
en 2014. Cette subite hausse est notamment due à un accident de travail pour lequel un
chauffeur a ressenti une forte douleur au dos en redressant une charge sur sa remorque
(manutention manuelle). Cet accident de travail lui avait causé une incapacité de 139 jours.
33
Il s’agit des principaux accidents survenus chez Frisaye ces dernières années. J’aimerais
m’arrêter un instant sur le premier de la liste : chute de la remorque ayant eu comme
conséquence un poignet cassé. Nous avons vu ci-dessus que les opérations de manutention
sur la remorque constituaient un des risques les plus importants du métier de chauffeur poids-
lourd.
Etant donné qu’il s’agissait d’un accident grave, un rapport circonstancié16 a dû être rédigé et
des mesures de prévention ont dû être mises en place. M. Skivée et moi-même avons participé
à plusieurs réunions avec le directeur général du site sur lequel l’accident s’était produit afin
de trouver une solution pour réduire ce risque. La solution choisie fut le placement de sangles
latérales de protection ayant un rôle de barrière lors des manutentions opérées par des
chauffeurs sur la remorque. En discutant avec un chauffeur il y a peu, ce dernier m’a expliqué
avoir basculé en arrière en voulant retirer un piquet d’arrimage difficile à enlever et avoir été
rattrapé par ces sangles de protections. Même s’il ne s’agit pas d’une solution permettant
d’éliminer le risque, cette mesure permet de le réduire.
16
Cf. Annexe 9
34
4. L’analyse des risques
4.1. Définition et législation
Avant d’entamer la partie pratique de ce travail, il est important de reprendre la définition des
concepts de base :
Il est également intéressant de souligner que la loi du 4 août 1996 relative au bien être des
travailleurs a opéré un changement de mentalité quant à la manière d’aborder la gestion des
risques. On est passé d’une obligation de moyens, liés à toute une série de réglementations,
vers une obligation orientée sur les « résultats ». Le législateur a laissé beaucoup plus de
liberté à l’employeur quant à la réalisation de l’objectif, à savoir, éviter les accidents de travail
et les maladies professionnelles. Les outils principaux permettant de réaliser cet objectif sont
l’analyse des risques et le système dynamique de gestion des risques.
L’analyse des risques se décompose en plusieurs étapes : elle requiert tout d'abord un
dépistage et un inventaire systématique des risques, ces risques sont ensuite évalués selon
diverses méthodes et des mesures préventives appropriées sont définies afin d'y remédier.
Enfin, ces mesures sont ensuite reprises dans un plan d’action.
Attention toutefois que l’analyse des risques s’insère dans le système dynamique de gestion
des risques. Il ne suffit donc pas de développer une analyse des risques unique : suite à la mise
en place des mesures de prévention définies dans le plan d’action, il faut évaluer l’impact de
ces mesures et redéfinir de nouveaux objectifs en fonction de cette évaluation.
17
http://www.cchst.com/
18
http://www.deparisnet.be/
35
Illustration d’un schéma du système dynamique de gestion des risques (SDGR)
La méthode choisie pour réaliser l’analyse des risques dans le cadre de ce travail est la
méthode Kinney. « Cette méthode d’analyse des risques est apparue pour la première fois en
1976 dans un article publié par le « Naval Weapons Center » de Californie et portait le titre :
« Practical Risk Analysis for Safety Management »19.
La "méthode Kinney" est un outil qui permet de quantifier un risque par le produit de trois
facteurs : la probabilité d’apparition du dommage (P), la fréquence d'exposition au facteur de
risque (E) et la gravité du dommage (G).
Risque = P x E x G
Il est intéressant de souligner que cette méthode a été quelque peu controversée car
considérée par certains comme étant une méthode de priorisation et non d’analyse des
risques. Toutefois, « les auteurs, par le titre même de leur publication, la considèrent comme
une méthode d’analyse des risques et il en est de même de la plupart des publications belges
et étrangères » 20 . Cette méthode est très utilisée en Belgique car elle permet d’obtenir
rapidement des « scores » de risques permettant de définir les mesures de prévention qui
sont les plus urgentes.
19
SPMT Arista
20
Fiabilité de la méthode Kinney d’analyse des risques. Malchaire J., Koob J.-P. Université catholique de Louvain
36
Comme vu au point 3.1., le secteur du transport routier de marchandises est un secteur de
services particulier pour lequel le personnel ouvrier n’est que très peu présent à l’entreprise.
La plupart du temps, ils sont sur la route ou bien sur les sites de chargement et de
déchargement d’autres entreprises. Nous tiendrons compte de ces spécificités lors de
l’élaboration de l’analyse des risques.
Préalablement à la réalisation des analyses des risques, j’ai subdivisé les travailleurs en quatre
groupes différents : les chauffeurs, les caristes, les pontiers et les employés de bureau. J’ai
opté pour une classification par métier, les tâches des quatre groupes étant très différentes.
Chaque groupe de travailleurs fait donc l’objet d’une analyse séparée. Toutefois, l’analyse des
risques majeure reste celle des chauffeurs poids-lourds car ce sont eux qui constituent le
métier principal de l’entreprise et qui sont les plus nombreux.
Le métier de chauffeur
L’élaboration de l’analyse des risques des chauffeurs a été réalisée en partenariat avec mon
collègue, M. Skivée. L’expérience acquise lors des nombreux contrôles qu’il a réalisés sur le
terrain depuis une dizaine d’années, m’a permis d’ajouter des éléments auxquels je n’aurais
pas pensé. La récente mise en place du projet « Entrili » (point 3.2.7.) m’a également aidé ;
j’avais notamment dû définir l’ensemble des activités principales d’un chauffeur pour réaliser
la vidéo. L’analyse des risques a ensuite fait l’objet de nombreuses relectures et mises à jour
avant d’arriver à la version finale.
Un paramètre important qui permet de réaliser une analyse des risques pertinente est la
participation des protagonistes directement confrontés aux risques. Toutefois, je n’ai pas
voulu impliquer l’ensemble des chauffeurs dans l’analyse car cela allait être, d’une part, très
compliqué à réaliser : trop de personnes en même temps, travail en pauses, etc. D’autre part,
je pense que cela n’aurait pas apporté de résultat probant : difficultés pour trouver un accord,
divergence des avis, etc. C’est pourquoi, j’ai préféré faire participer les chauffeurs
différemment :
Premièrement, j’ai passé en revue l’entièreté de l’analyse avec le chauffeur le plus ancien de
l’entreprise, qui est également responsable de l’ensemble des autres chauffeurs. Son avis m’a
permis de mieux comprendre certains points et d’ajouter des risques auxquels je n’avais pas
spécialement pensé. De plus, nous nous sommes rendus plusieurs fois sur le terrain afin de
37
voir en détail certaines étapes que je connaissais moins, notamment les opérations
d’accrochage et de décrochage des remorques.
Je n’ai pas passé en revue avec eux l’ensemble de l’analyse car j’ai préféré leur laisser une plus
grande liberté quant aux réponses. Pour entamer les entretiens, je leur ai dressé le cadre de
ma démarche leur ai demandé de me citer et expliquer les 3 risques qui, à leurs yeux, étaient
les plus important du métier de chauffeur. Je suis volontairement resté assez vague au niveau
de la question afin de ne leur mettre aucune barrière. Ci-dessous, les comptes rendus des
chauffeurs interrogés :
1. Vincent Tombu
A ses yeux, la fatigue est le risque le plus important du métier de chauffeur. Les chauffeurs
ont des journées de travail particulièrement longues et doivent être tout le temps concentrés
et attentifs. Les trajets sur la route, particulièrement lorsqu’il s’agit de nombreux trajets courts
répétés, requièrent une attention de tous les instants. Il m’a avoué avoir eu à l’époque de gros
coups de fatigue et être proche de l’endormissement lorsqu’il travaillait. Avec l’expérience, il
a appris à gérer sa fatigue et à lever le pied lorsque cela s’avérait nécessaire. D’ailleurs, il
apprend aux nouveaux chauffeurs à ne pas faire d’efforts inutiles mais au contraire à forcer
correctement, notamment en utilisant les jambes plutôt que le dos pour déplacer des charges
lourdes.
En second lieu, il a pointé du doigt les chutes de la remorque à cause des glissades, pertes
d’équilibre, etc. mais également les chutes à l’intérieur de la remorque. Telles que décrites au
point 2.2, les remorques pour le transport de bobines sont équipées de fosses à bobines, ce
qui constitue un risque de chute de plain-pied.
De plus, ces dernières sont recouvertes de caoutchouc et peuvent s’avérer glissantes et donc
dangereuses lors des manutentions dans la remorque (placement des piquets, arrimage, etc.).
38
Comme troisième point, M. Tombu m’a interpellé sur les ouvertures et les fermetures des
bâches. En effet, certains systèmes d’ouverture sont assez obsolètes et sont susceptibles
d’engendrer des accidents tels que des luxations, déchirures, etc.
Enfin, il a rajouté que la manipulation des planchers qui permettent de couvrir les fosses à
bobines lorsque l’on charge des palettes était également une source d’accidents potentielle
relativement importante. Ces planchers sont lourds (environ 25 Kg) et une mauvaise
manipulation de ceux-ci peut engendrer une fracture, une contusion, notamment si on le
laisse tomber sur le pied ou si l’on marche dessus. Un autre risque lié à ces planchers est celui
de chute s’ils sont mal placés, mal rangés dans la remorque.
2. Michaël Pannaye
Pour lui, le plus gros risque est la routine. Il explique que de l’assurance est prise au fur et à
mesure des répétitions des trajets et que c’est à ce moment-là qu’un accident peut arriver. Il
faut selon lui toujours rester en état d’alerte permanent. Une citation illustre parfaitement
ses propos : “Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité.” Thomas Fuller (1608
– 1661).
Il a poursuivi sur ce sujet en disant qu’il faisait tous les jours sur la route face à des gens
imprudents, inconscients, qui ne se rendent pas compte des risques liés à un accident de la
route, de surcroit avec un poids lourd. Ces comportements l’ont incité, avec l’expérience, à
adopter une conduite défensive et à être tout le temps en alerte. Lors des freinages en
agglomération, par exemple, il essaie de prévoir un maximum ce qui est susceptible d’arriver.
3. Jean Colette
Pour lui, le premier point qui lui vient à l’esprit lorsque je lui ai demandé quels étaient les 3
risques les plus importants du métier de chauffeur est « la remorque ». En effet, toutes les
manutentions à réaliser sur la remorque : l’arrimage, la mise en place des planchers, etc.
constituent à chaque fois un risque de chute.
39
En second lieu, il m’a expliqué que le travail avec et à proximité d’autres personnes constitue
aussi un danger permanent. Dans le cadre de son travail, deux interactions sont
particulièrement risquées :
1. La proximité des clarks : Les caristes ne sont pas assez attentifs et précautionneux. Par
ailleurs, beaucoup de lieux de chargement et de déchargement ne possèdent pas de
zone pour l’emplacement du camion, ce qui augmente les risques de collision entre les
deux véhicules. Mesures de prévention proposée : Traçage de zones spécifiques pour
les camions
2. Les pontiers qui chargent ou déchargent les bobines dans la remorque réalisent des
opérations très risquées : ils frôlent les camions, ils passent régulièrement au-dessus
des camions et des remorques, ce qui pourrait causer des accidents très graves !
Certains sites possèdent une zone « chauffeur » mais cette dernière n’est pas toujours
placée de manière optimale : elle ne permet parfois pas de voir le chargement et donc
de prévenir le pontier en cas de problème éventuel
Enfin, Jean m’a parlé de trois points particulièrement à risques au niveau de la conduite sur la
route :
1. Les rond points : les automobilistes sont inconscients et tentent de dépasser les
camions par l’intérieur. Mesures de prévention : Formation, adaptation de la conduite
(clignotant vers la gauche et prise des 2 bandes du rond-point dès son entrée)
2. Excès de vitesse : il remarque que certains chauffeurs sont inconscients des risques et
roulent trop vite. Si la nécessité de freiner d’un coup se présente, c’est l’accident à
coup sûr.
3. La routine : tout comme M. Tombu, il est également d’avis que la routine est peut-être
un des plus gros risques du métier de chauffeur. Pour illustrer cela, il a formulé les
étapes liées à la conscientisation d’un individu d’une manière intéressante (sous forme
d’une roue) :
1) Incompétent - Inconscient : Le chauffeur n’est pas conscient des risques et n’a pas
l’expérience ni les compétences nécessaires pour exercer le métier de manière sûre.
40
En résumé, ici aussi, les avis et les expériences de ces chauffeurs m’ont permis de découvrir
des risques auxquels nous n’avions pas encore pensé (exemple : le risque lié au soulèvement
des planchers de la fosse à bobines). De plus, ces derniers ont apprécié partager avec moi les
risques auxquels ils font face au quotidien et de voir que l’on se préoccupe de leur sécurité.
Il est intéressant de remarquer que le fait d’impliquer les acteurs de terrains permet aussi
d’implémenter plus facilement les mesures de prévention. S’ils se sentent impliqués et que
les différents points de l’analyse correspondent pleinement à leur réalité, ils seront beaucoup
plus ouverts au changement et à la mise en place des mesures.
En ce qui concerne l’analyse des risques des caristes et pontiers, celle-ci a été réalisée avec le
support de M. Brisbois. Ayant déjà travaillé dans beaucoup d’entreprises, il possède une
grande expérience dans le domaine de la logistique.
Les employés
Pour l’analyse des risques des employés, je me suis basé sur ce qui a été vu au cours et la
lecture de divers articles.
41
4.2.3. Les critères d’évaluation
Ci-dessous, les 3 grilles d’évolution des critères ainsi que celle des résultats. Afin d’obtenir
des résultats plus marqués, avec les plus gros risques qui se détachent des autres, j’ai opté
pour des échelles de type exponentiel :
Probabilité - P
Fréquence d'exposition – E
Gravité – G
Score du risque
42
4.2.4. L’analyse des risques (1) : les chauffeurs
Contrôle technique et
Mauvaise visiblité, Permis de conduire
Déplacements vers et Dégâts matériels, entretien en ordre, Extincteur, triangle, Formation conduite Attention requise:
retard, stress, Gilets dans le suivant catégorie du Mesures requises à
depuis l'entreprise Accident de la route blessures, fractures, contusions, respect du code de la boîte de premiers 3 6 7 126 défensive lors d'un prochain 1 6 7 42 action à prendre à
verglas véhicule véhicule moyen terme
(chemin du travail) mort route, secours événement long terme
conduite défensive
Eclairage parking,
Accrochage avec:
respect des zones de
véhicules (voitures, Mauvaise visiblité, Eclairage des zones à
Dégâts matériels, parking prévues, Risque très limité:
Arrivée et conduite chez camions, engins de retard, stress, Consignes, Mesures requises à risques, amélioration de la
blessures, fractures, contusions, limitation de vitesse (10 Non Non 3 6 7 126 3 2 3 18 acceptable mais
Frisaye (véhicule privé) manutention), verglas signalisation moyen terme signalisation et marquage
mort km/h), actions possibles
obstacles au sol
respect de la signalisation,
piétons
miroir
Inégalité du sol, Améliorer l'état du sol: Conscientisation, Attention requise: Risque très limité:
Arrivée et circulation sur Chute de plain-pied, Chaussures de Veiller à l'état des zones
Blessures, fractures, contusions verglas pas de trous, Non Signalisation : panneau 3 6 3 54 action à prendre à 3 2 3 18 acceptable mais
site (à pied) glissade sécurité piétonnes
sel si verglas risque de chute long terme actions possibles
Poignée de maintien,
Surface glissante, Communication sur la
Régle des trois points escaliers Communication, Attention requise:
Entrée ou sortie de la mouillée, glace, Chaussures de Mesures requises à méthode des trois points
Chute de hauteur Blessures, fractures, contusions d'appui pour monter et antidérapants, consignes 6 6 7 252 3 3 7 63 action à prendre à
cabine du camion stress, fatigue, sécurité court terme d'appui,
descendre du camion marche pied en bon long terme
distraction vérifier les accès cabine
état
Respect de la procédure,
Accrochage et Chute de l'arrière de la cales pour bloquer les Communication, Attention requise:
Blessures, fractures, contusions, Surface glissante, Chaussures de Mesures requises à Rédiger procédure,
décrochage de la cabine, roues, Non consignes 3 6 7 126 1 6 7 42 action à prendre à
mort non respect de la procédure sécurité moyen terme communiquer
remorque écrasement par remorque matériel en bon état long terme
(poignée de sellette)
43
Facteurs de risque Formation Information Score du risque après
Activité Risque Conséquences Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R
Commentaire Signalisation plan d'action
Enivronnement: chaussée
glissante, Contrôle chaussée,
Attention requise:
mauvais éclairage, Information, Mesures requises à retour info des chauffeurs
Conduite défensive Non Non 3 6 15 270 0,5 10 7 35 action à prendre à
mauvaise signalisation, signalisation court terme (communiquées au
long terme
conduite nocturne, planning)
météo
Entretiens réguliers
Contrôles en début de
Etat du camion et des pneus, réparations, Attention requise:
journée via check-list, Mesures requises à Suivi des entretiens,
vétusté contrôles techniques suivis, Non Non 3 6 15 270 0,5 10 7 35 action à prendre à
carnet d'entretien court terme retour info chauffeurs
(tracteur long terme
et remorque)
Test à l'embauche,
Accrochage avec: Compétence du chauffeur, Test à l'embauche,
Formation, instructions de travail,
véhicules (voitures, non-respect MMA, formation, Mesures requises à Mesures requises à
conduite défensive Non Non 3 6 15 270 formations, 1 6 15 90
camions, engins de Dégâts matériels, vitesse excessive, visite médicale, court terme court terme
Conduite du camion sur la visite médicale,
manutention), blessures, fractures, contusions, information
route et manoeuvres (2) information
obstacles mort
piétons
Sensibilisation
Mesures requises à Campagne d'information, Mesures requises à
GSM au volant Kit main-libres Non Non formation, 3 6 15 270 1 6 15 90
court terme contrôles court terme
communication
44
Facteurs de risque Formation Information Score du risque après
Activité Risque Conséquences Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R
Commentaire Signalisation plan d'action
Campagne spécifique de
conscientisation à ce risque,
Chute de plain-pied (dans Obstacles sur le plancher, Communication et Sangle 'garde-corps',
Sangles 'garde-corps' de Chaussures de Amélioration Mesures requises à
la remorque), Blessures, fractures, contusions plancher sale ou en mauvais état Sangles de protection connaissance des 6 10 7 420 rappel échelle 'Sabena', 3 10 7 210
protection en place sécurité immédiate requise court terme
chute de la remorque procédures longueur des sangles,
travail au maximum à partir
du sol,
Arrimage de bobines
Mauvais état du matériel
Sensibiliser,
Dégâts matériels, (sangles et piquets) Respect des règles Attention requise: Risque très limité:
Bobine libérée pendant le Sensibilisation, former,
blessures, fractures, contusions, collision, d'arrimage, Non Non 0,5 6 15 45 action à prendre à 0,2 6 15 18 acceptable mais
transports communication communiquer
mort freinage brusque, conduite adaptée long terme actions possibles
discipline
virage serré
Attention requise:
Accrochage avec un engin Dégâts matériels, Compétences du cariste, Respect des règles de Zone signalée, Mesures requises à Sensibiliser
Non Non 3 10 7 210 1 10 7 70 action à prendre à
de manutention blessures, fractures, contusions, zones de circulation sécurité du site marquage au sol court terme Marquage de zones
long terme
Chargement et
déchargement de
palettes
Casque, Sensibiliser
Rester en dehors de la zone Attention requise:
Compétence du cariste, Gants, Communication, Mesures requises à Marquage de zones,
Chute de palettes Blessures, fractures, contusions de chargement (dans la Zone chauffeur 3 6 7 126 1 6 7 42 action à prendre à
zones chauffeur prévue chaussures de connaissance procédure moyen terme protection de zone (voir
zone chauffeur si existante) long terme
sécurité avec clients)
45
Facteurs de risque Formation Information Score du risque après
Activité Risque Conséquences Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R
Commentaire Signalisation plan d'action
Distraction,
Passage des barrières Attention requise: Attention requise:
problème technique, Panneau stop sur la barrière
d'entrée et de sorties des Accrochage Dégâts matériels Vigilance Non Non Communication 6 10 1 60 action à prendre à 6 10 1 60 action à prendre à
stress, visible du tracteur
sites long terme long terme
nuit
Coupure,
Formations manutention
Manutention et charge Manutention manuelle de pincement, Sensibilisation, Mesures requises à Mesures requises à
Mauvaise méthode de travail Aide à la manutention Non Gants 10 6 3 180 manuelle 6 6 3 108
physique de travail charges TMS, information moyen terme moyen terme
maux de dos
Hall de chargement des Blessures, Attention requise: Lunettes obligatoires, Attention requise:
Sensibilisation,
bobines: limailles d'acier coupures, Manque d'entretien des halls Lunettes de sécurité Non Lunettes 3 1 15 45 action à prendre à formation, 1 2 15 30 action à prendre à
information
dans l'œil dans l'œil long terme information long terme
Conduite éco,
Emissions de CO2,
Pollution Classes "Euro" des tracteur add blue (additif anti- Non Non Formation light foot Kinney pas adapté Analyse à réaliser
et autres polluants
pollution)
Risques pour
l'environnement
Fuite de diesel ou d'huile Pollution Vétusté du matériel Entretien du matériel Non Non Carnet d'entretien Kinney pas adapté Analyse à réaliser
46
4.2.5. L’analyse des risques (2) : les caristes
Eclairage parking,
Accrochage avec:
respect des zones de parking
véhicules (voitures, Dégâts matériels, Mauvaise visiblité, Eclairage des zones à Risque très
prévues,
Arrivée et conduite chez camions, engins de blessures, fractures, retard, stress, Consignes, Mesures requises risques, amélioration de la limité:
limitation de vitesse (10 Non Non 3 6 7 126 3 2 3 18
Frisaye (véhicule privé) manutention), contusions, verglas signalisation à moyen terme signalisation et marquage acceptable mais
km/h),
obstacles mort au sol actions possibles
respect de la signalisation,
piétons
miroir
Ceinture de
Basculement du Dégâts matériels, Vitesse, Formation cariste, sécurité, Attention
Formation cariste, Formation cariste,
chariot, blessures, fractures, manque d'expérience, contrôle médical, chaussures de Mesures requises requise: action à
Non signalisation pour la 3 6 7 126 contrôle médical (poste de 1 6 7 42
collision contusions, exiguïté poste de sécurité sécurité, à moyen terme prendre à long
circulation sécurité)
mort casque, terme
gilet fluo,
Attention
Risques Entretien engin,
Maux de dos, Réglage du siège, Eviter les utilisations Mesures requises requise: action à
ergonomiques Non Non Formation cariste 3 6 7 126 contrôle engin, 1 6 7 42
TMS vétusté machine prolongées à moyen terme prendre à long
(vibrations, postures) formation cariste
terme
47
Formation Score du risque
Commentaire, facteurs
Activité Risque Conséquence(s) Réduction du risque EPC EPI Information P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R après plan
de risque
Signalisation d'action
Poids,
encombrement, Formation,
Prise de palettes en Chute de palette Blessures, fractures, visibilité, utilisation d'un engin adapté, Sensibilisation, Mesures requises Formation, Mesures requises
Toit du chariot Casque 1 10 15 150 0,5 10 15 75
hauteur ou de pièces contusions compétence, bonne organisation du communication à moyen terme contrôles organisation à moyen terme
vitesse, stockage
jeux / contrôle
Pollution et
Risques pour Production de Sensibilisation, Sensibiliser,
consommation de Non Tri des déchets Non Non Kinney pas adapté
l'environnement déchets communication Contrôler le tri
ressources naturelles
Kinney pas
Général Psychosocial Analyse à réaliser
adapté
48
4.2.6. L’analyse des risques (3) : les pontiers
Contrôle technique et
Dégâts matériels, Mauvaise visiblité, Permis de conduire Attention
Déplacements vers et entretien en ordre, Extincteur, triangle, Formation conduite
blessures, fractures, retard, stress, Gilets dans le suivant catégorie du Mesures requises requise: action à
depuis le lieu de Accident de la route respect du code de la boîte de premiers 3 6 7 126 défensive lors d'un 1 6 7 42
contusions, verglas véhicule véhicule à moyen terme prendre à long
travail route, secours prochain événement
mort terme
conduite défensive
Eclairage parking,
Accrochage avec: respect des zones de
véhicules (voitures, Dégâts matériels, Mauvaise visiblité, parking prévues, Eclairage des zones à Risque très
Arrivée et conduite
camions, engins de blessures, fractures, retard, stress, limitation de vitesse Consignes, Mesures requises risques, amélioration limité:
chez Frisaye (véhicule Non Non 3 6 7 126 3 2 3 18
manutention), contusions, verglas (10 km/h), signalisation à moyen terme de la signalisation et acceptable mais
privé)
obstacles mort respect de la marquage au sol actions possibles
piétons signalisation,
miroir
49
Score du risque
Commentaire, facteurs Formation Information
Activité Risque Conséquence(s) Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R après plan
de risque Signalisation
d'action
Kinney pas
Général Psychosocial Analyse à réaliser
adapté
50
4.2.7. L’analyse des risques (4) : Les employés
Informer,
TMS, Poste adapté, Sensibilisation,
Travail sur écran Mauvaise ergonomie contrôle poste de
troubles oculaires environnement de Non Non Communications sur Kiney pas adapté
d'ordinateur du poste de travail travail (étude
travail adapté les TMS
ergonomique)
Stress, Sensibiliser,
Troubles psyschosociaux, Sensibilisation,
pression du travail, Charge mentale élevée Non Non Information Kiney pas adapté analyse physcho-
mal-être observation
burnout sociale
Travaux de bureau
Entretien matériel de
Aération,
Risques biologique Légionelose Climatisation climatisation, Non Non Information Kiney pas adapté
entretien
aération
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Score du risque
Commentaire, facteurs Formation Information Mesures de
Activité Risque Conséquence(s) Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque P E G R après plan
de risque Signalisation prévention
d'action
Contrôle technique et
Mauvaise visiblité, Permis de conduire Formation Attention
Déplacements vers et Dégâts matériels, entretien en ordre, Extincteur, triangle,
retard, stress, Gilets dans le suivant catégorie du Mesures requises conduite défensive requise: action à
depuis le lieu de Accident de la route blessures, fractures, contusions, respect du code de la boîte de premiers 3 6 7 126 1 6 7 42
verglas véhicule véhicule à moyen terme lors d'un prochain prendre à long
travail mort route, secours
événement terme
conduite défensive
Eclairage parking,
Accrochage avec: respect des zones de
Eclairage des zones
véhicules (voitures, Mauvaise visiblité, parking prévues, Risque très
Arrivée et conduite Dégâts matériels, à risques,
camions, engins de retard, stress, limitation de vitesse Consignes, Mesures requises limité:
chez Frisaye (véhicule blessures, fractures, contusions, Non Non 3 6 7 126 amélioration de la 3 2 3 18
manutention), verglas (10 km/h), signalisation à moyen terme acceptable mais
privé) mort signalisation et
obstacles respect de la actions possibles
marquage au sol
piétons signalisation,
miroir
52
4.3. Plan d’action
Le plan d’action reprend les mesures reprises dans les analyses des risques réalisées mais aussi des éléments plus généraux à mettre en place.
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Quoi ? Priorité Qui ? Délais Preuve ? Ok ?
Les chauffeurs
Formation continue des chauffeurs + conduite Moyen Responsable RH (G.R.) 2017 Plan de formation
défensive (cibler suivant statistiques accidents
chauffeurs)
Circulation sur site signalisation/éclairage Moyen Responsable logistique (M.B.) Mars 17 Plan, contrôle
(déjà réalisé voir si possible d’améliorer) et réalisation
Contrôle des zones piétonnes Basse Responsable logistique (M.B.) 2017 Travaux réalisés
Suivi et encodage des check-lists rigoureux Haute Conseiller en prévention (R.P.) Continu Création et alimentation
d’un tableau
Communiquer sur la sécurité : Haute Conseillers en prévention (R.P. Juillet Vidéo ‘Entrili’
Règle des trois points d’appui + A.S.) 2017
réglages du siège + Réunions 15 min.
hygiène sécurité régulières
+ Rappel des procédures
Entretien régulier des camions suivant km Haute Responsable entretien Continu Planning d’entretien et de
+ suivi des contrôles techniques véhicules contrôle technique
Projet Entrili (engagement intérimaires) Haute Conseillers en prévention (R.P. Février Projet lancé en ligne
+ A.S.) + Responsable R.H. 2017
Visites médicales Haute Responsable R.H. Continu Planning
Adapter planning (météo, heures, …), organisation Moyen Planning Continu Planning
Communiquer sur les risques de chute de la Très haute Conseillers en prévention (R.P. Juillet Communication spécifique
remorque : Campagne spécifique + A.S.) 2017 réalisée et signée par les
chauffeurs
54
Quoi ? Priorité Qui ? Délais Preuve ? Ok ?
Les chauffeurs (2)
Arrimage marchandises (bobines, palettes) : Haute Conseillers en prévention Continu Plan de formation réalisé
Formation, communication, respect consignes (R.P. + A.S.) + Responsable Communication réalisée
Fournir matériel adéquat R.H. Contrôles matériel fournis
Passage barrières : trouver solution avec client AM Moyen Conseillers en prévention En cours Plan + Réalisation
(panneau STOP) (R.P. + A.S.)
Formation manutention manuelle des charges Moyen Responsable R.H. 2017 Formations réalisées
Accrochage, décrochage Moyen Conseiller en prévention Juillet Procédure appliquée
Réaliser procédure et communiquer (R.P.) 2017
Les caristes
Contrôle clark (annuel) + entretiens Haute Responsable logistique (M.B.) 2017 Dossier en ordre
Formation cariste Moyen Responsable logistique (M.B.) 2017 Formation
Formation manutention manuelle Moyen Responsable logistique (M.B.) 2017 Planning de formations
Contrôle médical (poste de sécurité) Haute Responsable logistique (M.B.) 2017 Dossier
Plan de circulation clark Haute Responsable logistique (M.B.) 2017 Zones définies, signalées
Conformité installation électrique hall Haute Conseiller en prévention 2017 Contrôles réalisés
(R.P.) + SECT
Maintenance éclairage Moyen Responsable logistique (M.B.) Réguliers Contrôles
Les pontiers
Rappel procédure chargement et déchargement Moyen Responsable logistique (M.B.) 2017 Rappel, communication
bobines
Communiquer sur la sécurité (sensibilisation du Moyen Conseiller en prévention Juillet Vidéo
personnel) (R.P.) + SECT 2017
+ 15 min. sécurité
Maintenance éclairage Moyen Responsable logistique (M.B.) Réguliers Contrôles
55
Quoi ? Priorité Qui ? Délais Preuve ? Ok ?
Les pontiers (2)
Visite de lieu de travail Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Rapport de visite
Circulation + éclairage sur parking camions + SECT
Contrôle levage trimestriel Haute Responsable logistique (M.B.) Trimestriel Rapports de contrôle
Les employés
Ordre et propreté dans les bureaux Moyen Tous Continu Ordre et propreté
Mise en place d’une personne de confiance Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Personne définie
56
4.4. Système dynamique de gestion des risques
D’identifier les risques pour chaque catégorie de travailleurs présents chez Frisaye ;
De définir des mesures de prévention à appliquer afin d’éliminer ou à défaut de réduire
ces risques ;
De prioriser ces risques grâce au produit des trois facteurs : probabilité, exposition et
gravité
Toutefois, si l’on reprend le principe du système dynamique de gestion des risques, nous ne
sommes qu’à la première étape d’un système qui en compte quatre (par cycle).
57
5. Conclusion
Mon but lorsque j’ai choisi ce sujet de travail de fin d’études était de mettre en place une
gestion proactive de la sécurité avec inévitablement comme objectif final de réduire les
risques au sein de l’entreprise.
La réalisation de ce travail a permis de mettre en place les outils nécessaires à l’atteinte de cet
objectif. Bien sûr, le respect et le suivi du plan d’action seront cruciaux pour y parvenir. Il est
indispensable de réaliser une analyse des risques et de définir un plan d’action mais sans
action réelle rien ne vas évoluer.
Par ailleurs, l’accomplissement de ce travail a également été bénéfique sur le plan personnel
et m’a permis d’approfondir mes connaissances personnelles en mettant en pratique les
aspects théoriques étudiés lors de ma formation. Cette réalisation m’a donné envie de
m’investir davantage au niveau de la sécurité afin de faire évoluer les choses positivement.
L’analyse des risques indique qu’il y a beaucoup de choses à mettre en place et je pense que
l’année 2017 sera une année charnière pour l’entreprise en matière de sécurité. Pour y
parvenir, cela requiert bien sûr l’implication de la direction et de la ligne hiérarchique mais je
suis d’avis que les responsables seront ouverts et réceptifs à la mise en place des différentes
mesures, le tout sera de les présenter correctement.
Par ailleurs, il faudra aussi parvenir à impliquer les ouvriers dans notre démarche. Je me suis
rendu compte que l’implication de tous les intervenants était extrêmement importante :
chauffeurs, ouvriers, ligne hiérarchique, direction. Pour obtenir les meilleurs résultats, il faut
que tous les acteurs soient conscients des risques et aillent dans la même direction.
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6. Liens internet
http://www.preventionportal.be
http://www.laprevention.be
http://www.officiel-prevention.com
http://www.abbet.be
http://www.deparisnet.be
http://www.fao.org
http://www.emploi.belgique.be
http://www.cesi.be
http://www.espace.cfwb.be
http://www.p-i.be
http://www.startpeople.be
http://www.fichepostedetravail.be
http://www.cefret.be
http://www.werk.belgie.be/CAO/140/140-2015-012245.pdf
http://www.inrs.fr/metiers/transport-routier.html
http://www.bossons-fute.fr
http://www.cchst.com
http://www.uclouvain.be
http://www.lms.entrili.com
http://www.jobtransport.com
http://www.belgium.be
http://www.fedris.be
http://www.scholar.google.be
http://www.statbel.fgov.be
http://www.ec.europa.eu
http://www.espace.etsmtl.ca
http://www.tandfonline.com
http://www.aginsurance.be
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7. Annexes
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