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TRAVAIL DE FIN D'ETUDE

DE LA FORMATION COMPLEMENTAIRE DE

CONSEILLER EN PREVENTION

NIVEAU 2

Agréée par le SPF Emploi, Travail


et Concertation Sociale

Analyse des risques de la


société de transports de
marchandises Frisaye

Candidat : Pinchard Robin

Directeur de Travail : Serra Angelo

Année 2015 - 2016 Section : B

Centre IFAPME Liège


Boulevard Sainte Beuve, 1 – 4000 LIEGE

1
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail
de fin d’études.

Je tiens à remercier, tout d’abord, l’ensemble des


professeurs de l’IFAPME et particulièrement M. Blum qui,
grâce à leurs compétences, m’ont enseigné toutes ces
matières.

Ensuite, je remercie mon directeur du TFE, M. Serra, qui


m’a guidé et soutenu pour la réalisation de ce travail.

Enfin, je remercie les lecteurs et le président du jury pour


le temps accordé à la lecture de mon travail.

2
Table des matières
1. Introduction __________________________________________________________ 5
2. Présentation de la société Frisaye _____________________________________ 6
2.1. Historique______________________________________________________________ 6
2.2. Description générale ___________________________________________________ 6
2.3. Le secteur du transport _________________________________________________ 7
2.4. Activités _______________________________________________________________ 8
2.4.1. Les activités de transport ____________________________________________________ 8
L’intersites _____________________________________________________________ 8
Le transport national « long » ___________________________________________ 8
2.4.2. Les activités de stockage ___________________________________________________ 9
Le stockage de palettes _______________________________________________ 9
Le stockage de bobines _______________________________________________ 10

2.5. Clients________________________________________________________________ 10
2.6. Le personnel __________________________________________________________ 11
2.6.1. Organigramme ____________________________________________________________ 11
2.6.2. Les groupes de travailleurs _________________________________________________ 12
Les employés _________________________________________________________ 12
Les chauffeurs ________________________________________________________ 12
Les manutentionnaires ________________________________________________ 13

3. La sécurité et la prévention___________________________________________ 15
3.1. Le secteur du transport routier de marchandises ________________________ 15
3.1.1. Les chiffres de l’INRS _______________________________________________________ 16
3.1.2. Les principaux risques et maladies professionnelles ___________________________ 16

3.2. La sécurité chez Frisaye _______________________________________________ 17


3.2.1. La charte sécurité _________________________________________________________ 17
3.2.2. Le plan global de prévention _______________________________________________ 18
__________________________________________________________________________________ 19
3.2.3. La sécurité et le groupe ArcelorMittal _______________________________________ 19
3.2.4. Organisation ______________________________________________________________ 20
3.2.5. S.I.P.P. _____________________________________________________________________ 21
Gestion des anomalies sécurité ArcelorMittal ___________________________ 21
Accidents de travail : Déclarations et rapports __________________________ 24
Réunions 15’ sécurité __________________________________________________ 25
Analyse des check-lists ________________________________________________ 25
Participation à des réunions sur la sécurité chez ArcelorMittal ____________ 25
3.2.6. Nos partenaires ____________________________________________________________ 26
Assurance-loi _________________________________________________________ 26
SEPP _________________________________________________________________ 26

3
L’agence intérimaire _________________________________________________ 27
3.2.7. Le projet « Entrili » __________________________________________________________ 27
Développement du « Story board » ____________________________________ 28
_______________________________________________________________________________ 28
Prise d’images et de vidéos ___________________________________________ 28

3.3. Les accidents de travail _______________________________________________ 29


3.3.1. Au sein du secteur de transport routier de marchandises _____________________ 29
Indicateurs calculés ___________________________________________________ 29
3.3.2. Au sein de l’entreprise Frisaye ______________________________________________ 31
Les accidents vécus chez Frisaye ______________________________________ 33

4. L’analyse des risques ________________________________________________ 35


4.1. Définition et législation ________________________________________________ 35
_____________________________________________________________________________ 36
4.2. L’analyse des risques de l’entreprise Frisaye ____________________________ 36
4.2.1. Choix de la méthode et méthodologie _____________________________________ 36
4.2.2. L’élaboration des analyses des risques ______________________________________ 37
Le métier de chauffeur ________________________________________________ 37
Le métier de cariste et de pontier ______________________________________ 41
Les employés _________________________________________________________ 41
4.2.3. Les critères d’évaluation ___________________________________________________ 42
4.2.4. L’analyse des risques (1) : les chauffeurs _____________________________________ 43
4.2.5. L’analyse des risques (2) : les caristes ________________________________________ 47
4.2.6. L’analyse des risques (3) : les pontiers _______________________________________ 49
__________________________________________________________________________________ 50
4.2.7. L’analyse des risques (4) : Les employés _____________________________________ 51

4.3. Plan d’action _________________________________________________________ 53


4.4. Système dynamique de gestion des risques ____________________________ 57

5. Conclusion __________________________________________________________ 58
6. Liens internet ________________________________________________________ 59
7. Annexes ____________________________________________________________ 60

4
1. Introduction

« L'homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure


technologique ». Albert Einstein Mathématicien, Physicien, Scientifique (1879 - 1955)

Le scientifique Albert Einstein écrivait, à l’époque, que la sécurité devait être le but premier
des avancées technologiques dans la société. Ces dernières années, tant au niveau de la
législation qu’au niveau des entreprises, nous avons pu constater que la sécurité occupait une
place de plus en plus importante. Une certaine conscientisation de l’importance de la sécurité
s’est opérée et avec elle une série de règles à respecter.

En Belgique, ces règles sont reprises dans le code du bien-être dont l’une de celle-ci, reprise
dans les principes généraux relatifs à la politique du bien-être, concerne l’analyse des risques1.

« L'analyse des risques se compose de trois phases : l'identification des dangers, la définition
et la détermination des risques, l'évaluation des risques.2 »

Cet exercice n’ayant pas encore plus été réalisé depuis plusieurs années au sein de l’entreprise
pour laquelle je travaille, le choix de mon travail de fin d’études s’est naturellement tourné
vers ce sujet.

Par ailleurs, ma formation m’a donné l’envie de renforcer la sécurité au sein de notre société.
La sécurité est gérée de manière quotidienne mais peu de démarches sont entreprises pour
faire évoluer les choses. La gestion actuelle de la sécurité chez Frisaye consiste principalement
à réagir à des situations anormales, il s’agit d’une gestion assez passive de la sécurité. A l’aide
de cette analyse des risques, j’aimerais mettre en place une gestion plus proactive de la
sécurité. En effet, la définition des mesures de prévention à mettre en place pour éviter, ou à
défaut réduire les risques ainsi que le développement du plan d’action vont nous aider à
prendre des mesures concrètes qui devraient permettre à l’entreprise d’avancer vers une
meilleure sécurité au travail.

En résumé, la finalité de ce travail est de permettre à l’entreprise de faire un pas en avant en


matière de prévention, de lui permettre d’anticiper davantage afin de réduire les risques un
maximum.

1
Loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs dans l’exécution de leur travail – Art4
2
https://www.emploi.belgique.be

5
2. Présentation de la société Frisaye

2.1. Historique

L’entreprise de transport routier de marchandises « Transports Frisaye » a été créée en 1942


par Monsieur Louis Frisaye à Ivoz-Ramet.

En 1976, M. Mario Franchi et son frère rachètent la société de transport qui ne dispose, à
l’époque, que de 3 camions. Rapidement, l’entreprise va connaître une forte croissance.

En 1991, la société de transports Langevin est rachetée par M. Franchi afin de continuer à se
développer. Ce dernier va également créer une nouvelle société de transport cette année-là :
la société « Greg Transports ».

Quelques années plus tard, M. Franchi décide à nouveau de s’agrandir et crée une troisième
société de transport : « FM Logistics ». Cette dernière est spécialisée dans le transport de
charges lourdes.

En 2015, la société s’implante sur un nouveau site situé à Jemeppe-sur-Meuse et débute


l’activité de stockage de marchandises avec deux halls d’une surface totale d’environ 24 000
m².

2.2. Description générale

Il s’agit de trois sociétés de transports indépendantes mais se trouvant dans le même secteur
d’activités. Dans le cadre de ce travail, nous allons considérer les 3 sociétés comme une seule
unité technique d’exploitation (UTE). Tout au long de ce travail, lorsque j’évoquerai le nom
« Frisaye », il s’agira de l’unité technique d’exploitation décrite ci-dessus.

Actuellement, les trois sociétés emploient 72 travailleurs équivalent temps plein ainsi que 46
intérimaires. La flotte est composée de 55 tracteurs et de 280 remorques.

6
L’entreprise de transport Frisaye est spécialisée dans le transport de bobines d’acier. Il s’agit
d’un produit très lourd avec des règles spécifiques que nous verrons plus tard, notamment au
niveau des opérations de manutention mais aussi du transport. Les semi-remorques utilisées
disposent d’une « fosse » permettant d’y déposer les bobines.

2.3. Le secteur du transport

Le secteur du transport routier de marchandises a beaucoup évolué ces dernières années. La


concurrence de plus en plus forte des entreprises des pays de l’est a obligé les acteurs déjà en
place à s’adapter afin d’être plus compétitifs. Cela s’est notamment ressenti par une nécessité
d’éviter le moindre temps perdu et un contrôle plus poussé des chauffeurs (suivi via les
ordinateurs de bord), ce qui engendre plus de pression sur leurs épaules.

Ce secteur a des spécificités au niveau de la législation, notamment l’obligation qu’ont les


chauffeurs de respecter des horaires précis avec des temps de pause réguliers3. Cela parait
élémentaire lorsque l’on remarque que plus de 20% des accidents de la route sont dus à la
fatigue4.

Ce secteur dépend de la commission paritaire du transport et de la logistique (CP 140.03) et


de la convention collective de travail du 19 novembre 2015.

3
Cf. Annexe 1 : Règlement (CE) n° 561/2006 du 15 Mars 2006
4
http://www.rtbf.be/

7
2.4. Activités

Les activités peuvent être divisées en cinq catégories : deux types d’activité de transport
spécifiques et deux types d’activité de stockage de marchandise.

2.4.1. Les activités de transport

L’intersites

L’intersites est l’activité principale de la société en Belgique mais également celle par où tout
a commencé. En effet, les premières années, elle était l’unique activité de l’entreprise Frisaye.
Cela consiste à transporter les bobines d’acier du client ArcelorMittal d’un site à l’autre dans
la région liégeoise. Actuellement, c’est un peu plus de 5000 transports par mois qui sont
réalisés en moyenne rien que pour cette activité.

Il s’agit de transports très courts, augmentant donc les opérations de manutention réalisées
sur une journée, et donc les risques. Pour la majorité de ces transports, la société a pu obtenir
des dérogations spéciales de la région wallonne quant aux règles à respecter : l’autorisation
de circuler avec une masse maximale autorisée (MMA) allant jusqu’à 65 tonnes (au lieu des
44 tonnes prévues dans la loi belge) et de ne pas devoir arrimer la marchandise sur certaines
relations.

Le transport national « long »

Cette activité peut être subdivisée en plusieurs sous-catégories :

 Le transport de bobines à destination de sites tels qu’ArcelorMittal Gent, Charleroi,


etc. ;
 Le transport de palettes plus traditionnelles ;
 Le transport de produits plus spécifiques en semi-remorques dites « plateau » ;

De nombreux transports sont réalisés tous les jours aux quatre coins de la Belgique. Les trajets
varient régulièrement car il est notamment habituel d’approvisionner des chantiers.
J’aimerais souligner que l’entreprise Frisaye ne transporte pas de produits dangereux (ADR)
et que, par conséquent, ce sujet ne sera pas abordé dans le cadre de ce travail.

8
2.4.2. Les activités de stockage

Lancée en 2015, l’activité de stockage de marchandises est assez récente chez Frisaye.
L’entreprise dispose de deux entrepôts d’une surface totale de stockage de 24 000 m².

Le stockage de palettes

D’une part, le premier entrepôt, le « hall A », d’une superficie d’environ 16 000 m² dont 3 000
m² en location. Il est équipé de racks de 12 mètres de hauteur sur toute la surface et son taux
d’occupation est de 98 % actuellement. Il y a environ 1400 références et 1100 palettes
stockées.

Les principaux produits stockés sont des amortisseurs pour le client Tenneco. Un WMS
(Warehouse Management System), avec un système de code-barres et de pistolets scanneurs
a été mis en place au sein de ce hall. La manutention des marchandises s’effectue à l’aide de
quatre clarks frontaux, de deux clarks rétractes et de deux transpalettes électriques. Les clarks
frontaux chargent et déchargent les camions tandis que les clarks rétractes rangent et
prennent les palettes dans les racks.

Illustration d’une allée du Hall A

9
Le stockage de bobines

D’autre part, le deuxième hall de stockage, le « hall B »,


d’une superficie d’environ 8 000 m², contient des
bobines d’acier pour le client ArcelorMittal. Son taux
d’occupation est de 98 % et il contient environ 2000
bobines actuellement. Il s’agit d’un stockage bien
particulier avec des règles spécifiques à respecter,
notamment en termes de gerbage des bobines. Il est, par
exemple, autorisé de superposer une bobine sur deux
autres si elle n’est pas plus lourde que l’une ou l’autre
des deux sur lesquelles elle est posée.

Illustration d’une allée du Hall B

2.5. Clients

Le client principal est le groupe ArcelorMittal : les sites d’ArcelorMittal Liège ainsi que le site
d’ArcelorMittal Gent constituent à eux deux, un peu moins de 50 % du chiffre d’affaires de
l’entreprise. En 2015, les chiffres d’affaires respectifs des 3 sociétés étaient les suivants :
Transports Frisaye : 33 124 966 €, Greg Transports : 2 657 527 € et FM Logistics : 771 65 €

Toutefois, la dépendance au groupe ArcelorMittal diminue d’année en année car l’entreprise


tend à diversifier son portefeuille clients de plus en plus.

10
2.6. Le personnel

2.6.1. Organigramme

11
2.6.2. Les groupes de travailleurs

Les travailleurs peuvent être divisés en 3 grands groupes distincts. Ces groupes seront
d’ailleurs utilisés plus tard pour l’analyse des risques :

Les employés

Ce groupe comprend la direction, la ligne hiérarchique ainsi que l’ensemble des employés.
Ces derniers assurent les fonctions du planning, de la facturation, de la comptabilité et les
fonctions annexes.

Les chauffeurs

Les chauffeurs forment bien sûr le groupe de travailleurs le plus large mais aussi celui le plus
confronté aux risques. Ils travaillent en 2 pauses du lundi au vendredi (et parfois le week-end) :

 Pause de jour : de 6h à 18h


 Pause de nuit : de 18h à 6h

Chaque chauffeur qui commence à travailler chez Frisaye est d’abord engagé en tant
qu’intérimaire, c’est donc à l’agence intérimaire (point 3.2.6.1.) qu’un premier filtre est établi,
que leur profil est étudié et qu’ils reçoivent les premières consignes générales de sécurité.
Cette étape est très importante et fait notamment l’objet d’un recyclage dont je parlerai plus
tard dans ce travail. Ensuite, les chauffeurs sont vus par Monsieur Radanovic, responsable des
ressources humaines, qui décide de leur enrôlement dans la société. Dès qu’il a donné son
aval, le chauffeur va pouvoir commencer sa formation en interne. Celle-ci est composée de
deux volets :

 Volet théorique : Monsieur Skivée reprend l’ensemble des points importants en


matière de sécurité dans un entretien en face à face avec le nouveau chauffeur.
 Volet pratique : Le chauffeur va passer au minimum trois jours avec au moins deux
des trois chauffeurs-formateurs. Pendant ces trois jours, le chauffeur va découvrir les
principaux sites de chargement et de déchargement, l’application en pratique des
règles théoriques reçues (via le manuel chauffeur, l’ entretien avec M. Skivée, etc.).
En outre, les chauffeurs formateurs vont apporter aux nouveaux venus des conseils
aguerris grâce à leur grande expérience du métier.

12
Au-delà de ces formations internes, des formations réalisées par des organismes externes,
comme par exemple la conduite défensive, sont régulièrement organisées afin de développer
de nouvelles compétences chez les chauffeurs mais surtout dans le cadre de la formation
continue pour l’aptitude professionnelle.

L’aptitude professionnelle est un complément au permis de conduire et une obligation légale


pour tous les conducteurs professionnels avec un permis de conduire C ou D.

Les manutentionnaires

Suite au lancement de l’activité de stockage de marchandises, deux nouveaux groupes de


travailleurs avec des risques spécifiques ont vu le jour : les pontiers et les caristes. Etant donné
que leur travail comporte des risques différents au vu des actions réalisées, ces deux sous-
groupes de travailleurs feront l’objet d’une présentation et d’une analyse des risques séparée.

a) Les pontiers

Dans le hall B, huit pontiers dont trois intérimaires travaillent en trois pauses : de 6h à 14h, de
14h à 22h et de 22h à 6h. Nous sommes équipés de quatre ponts roulants commandés à partir
du sol (trois ponts permettant de charger 40 t et un de 6,3 t). Le pontier dispose d’une
télécommande permettant de déplacer le pont ainsi que la pince. Le travail quotidien des
pontiers consiste à charger les camions qui viennent chercher une ou plusieurs bobines ou
bien à décharger ceux qui viennent approvisionner le hall de stockage. Avant de pouvoir
pratiquer cette activité, il est nécessaire d’avoir suivi une formation professionnelle
appropriée d’une semaine : formation théorique et pratique sur la conduite de l’engin de
levage qui sera utilisé.

13
b) Les caristes

De manière fondamentale, le travail des caristes est semblable à celui des pontiers : il consiste
à charger et à décharger de la marchandise provenant des camions. Toutefois, les engins de
manutention utilisés, en l’occurrence les clarks, impliquent évidemment une manière très
différente de travailler, d’autres opérations et donc d’autres risques. Ici, les opérations de
chargement et de déchargement s’effectuent via des quais de chargement, ce qui réduit
notamment les risques de chute de la remorque des chauffeurs.

Concernant les réglementations pour cette fonction, le code du bien-être impose que les
travailleurs soient âgés de plus de 18 ans (sauf pour les étudiants-travailleurs qui peuvent
utiliser des chariots automoteurs non gerbeurs à petite levée sous certaines conditions) et
aient suivi une formation adéquate. La formation est composée d’un volet théorique et d’un
volet pratique et dure une semaine par type de clark. Nous employons actuellement sept
caristes dont deux intérimaires et ils travaillent en deux pauses (de 6h à 14h et de 14h à 22h).

14
3. La sécurité et la prévention
3.1. Le secteur du transport routier de marchandises

Le secteur du transport routier est un secteur particulier en matière de sécurité et de


prévention. Premièrement, les chauffeurs ne travaillent pas sur un lieu de travail fixe comme
la plupart des ouvriers d’autres secteurs. Par conséquent, il est plus difficile de contrôler leur
comportement, de les consulter et de communiquer régulièrement avec eux.

Deuxièmement, il s’agit d’un secteur présentant des risques importants, avec un nombre
élevé d’accidents de travail (chiffres détaillés au point 3.1.1.). C’est pourquoi, il faut être
d’autant plus vigilant et prévoyant en matière de sécurité.

Il est aussi particulièrement important que les différents intervenants soient impliqués dans
la gestion des risques. En effet, les chauffeurs passent un temps considérable sur les sites de
chargement et de déchargement des clients, dans les dépôts, etc., lieux où, nous le verrons
plus tard, les risques d’accidents sont les plus élevés. C’est pourquoi une entente et surtout
une bonne communication sur la sécurité avec les différents partenaires, particulièrement les
clients, est cruciale. La difficulté consiste à s’accorder sur les règles de sécurité mises en place,
et donc les règles à imposer aux chauffeurs. En effet, les règles en matière de sécurité sont
loin d’être universelles et cela peut créer une certaine confusion pour les travailleurs.

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont un autre point à


prendre en compte. Depuis quelques années, la communication entre le planning et les
chauffeurs s’est nettement améliorée. Les cabines des chauffeurs sont équipées d’ordinateur
de bord permettant de communiquer facilement. Les dispatchers peuvent notamment tenir
informé l’ensemble des chauffeurs d’un accident sur la route en une seule fois. Le rappel de
règles de sécurité spécifiques peut également être réalisé à l’aide de ce système.

15
3.1.1. Les chiffres de l’INRS5

1. « Les salariés du secteur du transport routier sont 2 à 3 fois plus souvent accidentés
que les salariés des autres secteurs d’activités. La gravité des accidents qu’ils
subissent est nettement plus élevée que la moyenne.
2. 9 accidents sur 10 ont lieu lorsque le véhicule est à l’arrêt, en particulier au moment
d’accéder ou de descendre du véhicule, lors de la mise à quai, au cours des
opérations de chargement/déchargement ou du bâchage et débâchage des
remorques
3. 1 accident sur 10 survient sur la route provoquant des blessures graves et parfois
mortelles.

3.1.2. Les principaux risques et maladies professionnelles

Toujours selon une étude de l’INRS réalisée en 2009 auprès de 350 entreprises, voici les
principaux risques et maladies professionnelles du secteur du transport :

 « Les manutentions manuelles (transport de charge, béquillage) constituent la


première cause d’accidents du travail et de maladies professionnelles (troubles
musculo-squelettiques et lombalgies) ;
 Les chutes de hauteur sont responsables de près d’un quart des accidents. Elles se
produisent généralement lors des montées et des descentes de la cabine ou de la
remorque ;
 Les chutes de plain-pied (glissade, trébuchement…) représentent plus de 20 % des
accidents ;
 L’activité mentale demandée aux conducteurs (tâches administratives de plus en plus
nombreuses, encodage dans les ordinateurs de bords, modifications fréquentes des
plannings, vigilance accrue …) peut également se révéler très lourde et favoriser
l’apparition de stress ;
 Les risques biomécaniques : position assise prolongée ;
 Les risques chimiques : contact avec les gaz d’échappement ;
 Les risques organisationnels (travail de nuit, prise irrégulière des repas, coucher dans
le camion, travail isolé pendant la conduite, etc.) ;
 Au niveau des maladies professionnelles, une maladie récurrente est l’affection
chronique du rachis lombaire provoquée par des vibrations de basses et moyennes
fréquences transmises au corps entier ».

5
Institut national de recherche et de sécurité français

16
Tableau : Classement des accidents avec arrêt de travail par fréquence

3.2. La sécurité chez Frisaye

D’une manière générale, je pourrais définir la politique de prévention de l’entreprise Frisaye


comme une gestion en « bon père de famille ». Toutefois, il existe des faiblesses et
d’importantes pistes d’amélioration de la prévention.

Tout d’abord, je vais vous présenter la charte sécurité et le plan global de prévention.

3.2.1. La charte sécurité

 Nous accordons une priorité absolue à la sécurité de toutes les personnes travaillant
dans l’entreprise ainsi qu’au tiers et aux biens transportés ;
 Nous privilégions, dans le choix de nos partenaires, leur capacité à adhérer à notre
politique de sécurité – santé ;
 Tout nouveau projet n’est engagé qu’après examen préalable des risques pour la
sécurité, la santé et l’environnement ;
 Nous sommes convaincus que tout accident peut être évité ;

17
 Notre encadrement doit faire preuve d’une implication totale dans la prévention des
risques, le respect et le contrôle des règles de sécurité ;
 Chacun, à tout niveau, doit être conscient de son rôle et de sa responsabilité
personnelle en matière de prévention d’accident, atteinte à la santé ou dommage à
l’environnement, liés à nos activités ;
 L’amélioration de nos performances en matière de sécurité sera la preuve de notre
professionnalisme et l’assurance de notre développement ;
 Nous veillons à prendre toutes les mesures pour prévenir toute sorte de nuisance ou
pollution liées à nos activités

3.2.2. Le plan global de prévention

Le plan global de prévention avait été réalisé avec l’aide d’un conseiller en prévention niveau
1 à l’époque où je ne travaillais pas encore dans l’entreprise. Il a fait l’objet de mises à jour
l’année dernière. Je ne vais pas reprendre ici l’ensemble de son contenu6 mais plutôt expliquer
ses éléments principaux :

 La première partie reprend les éléments concernant la politique sécurité, c’est-à-dire


la charte sécurité (point 3.2.1.) ainsi que la charte d’ArcelorMittal signée en 2005.
 La seconde partie reprend des éléments concernant la méthodologie utilisée au niveau
de la sécurité, notamment les 5 principes sur laquelle elle est basée : s’informer,
former, informer, gérer et contrôler.
 La troisième partie reprend les mesures générales de prévention à appliquer lors des
différentes activités constituant la journée de travail d’un chauffeur poids lourd. Ces
mesures de prévention sont en fait plus des règles, réglementations, à respecter pour
chaque activité : la prise en charge du véhicule, la conduite sur la voie publique, la
conduite chez le client, les opérations de chargement ou de déchargement, l’arrimage
des charges transportées et le départ de chez le client.
 Enfin, la dernière partie « En pratique », reprend les dix points d’attention principaux
à respecter : Le code de la route est de stricte application sur l’ensemble des sites, la
priorité au rail est absolue, règles au sujet de la circulation interne, règles d’accès au
véhicule, règle sur les occupants, les E.P.I., l’accès à la remorque (rajouté suite à un
accident grave lié à cette opération), le bâchage et le débâchage et le chargement et
le déchargement.

6
Cf. Annexe 2

18
3.2.3. La sécurité et le groupe ArcelorMittal

En matière de sécurité aussi, la dépendance de la société Frisaye au groupe ArcelorMittal est


forte. ArcelorMittal accorde, comme beaucoup de groupes internationaux, la priorité absolue
à l’aspect sécurité. La bonne réalisation de leurs objectifs passe dès lors obligatoirement par
leurs cotraitants7.

Il est très important pour la société Frisaye de répondre au mieux aux attentes de son plus
gros client. Les bons résultats en matière de sécurité jouent d’ailleurs un rôle important dans
la répartition des parts de marché.

L’ensemble de règles strictes à respecter afin de préserver la sécurité de l’ensemble des


individus présents sur les sites sont reprises dans un manuel. Pour les transporteurs, ces règles
concernent principalement les points suivants :

 Port des EPI (casque, lunettes, longues manches et longs pantalons, chaussures de
sécurité)
 Arrimage précis et efficace de la marchandise : différentes règles sont applicables en
fonction de plusieurs paramètres (nature du produit transporté, poids, trajet, etc.)
 Application du code de la route sur sites (pas de GSM au volant, respect des panneaux
de signalisation, priorité de droite, etc.)
 Utilisation des échelles Arcelor pour monter et descendre de la remorque
 Remplissage d’une check-list8 quotidienne par chaque chauffeur

Un système de contrôle est bien évidemment mis en place et dès qu’un garde de chez Arcelor
décèle une anomalie de sécurité, il dresse un rapport qui est transmis à la société responsable.
Nous verrons comment sont gérés ces rapports d’anomalie en interne au point 3.2.5.1.

Toutefois, le respect des règles de sécurité en vigueur chez ArcelorMittal et chez nos autres
clients ne concerne que les activités de chargements et de déchargements, ce qui ne constitue
qu’une partie du travail des chauffeurs. Certes, il s’agit des opérations les plus risquées (point
3.1.1) mais cela est loin d’être exhaustif (conduite sur la route, prise en charge du tracteur,
etc.).

7
Cf. Annexe 3 : Health & Safety policy ArcelorMittal
8
Cf. Annexe 4 : Check-list ArcelorMittal

19
Le but de mon analyse des risques est d’aller plus loin qu’une gestion de la sécurité
dépendante des règles de nos clients. Mon but est d’englober l’ensemble des risques
potentiels auxquels peuvent être soumis les chauffeurs et de mettre en place un plan d’action
qui permettra d’éviter ou au moins de réduire les risques définis lors de l’analyse.

3.2.4. Organisation

Ces dernières années, un certain changement de mentalité lié au contexte actuel, à certains
accidents et aux obligations provenant des partenaires, s’est opéré auprès de la direction. Il y
a eu une prise de conscience de la part l’employeur, de l’importance à accorder au volet
sécurité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cet employeur a tenu à ce que je suive la
formation de conseiller en prévention niveau 2.

Etant donné que les trois sociétés sont indépendantes et sont chacune composées de moins
de 50 travailleurs, il n’y a actuellement pas de CPPT chez Frisaye.

Du point de vue organisationnel lié à la sécurité, la structure est relativement petite et son
organisation est assez simple :

 La direction est composée de Monsieur et Madame Franchi


 La ligne hiérarchique est constituée de M. Radanovic (responsable chauffeurs) et de
M. Brisbois (responsable logistique). Ce sont les deux personnes à qui s’adresser pour
la mise en place de nouvelles règles, de nouveaux projets relatifs à la sécurité.
 La sécurité et la prévention sont assurées par Monsieur Skivée et moi-même, les deux
conseillers en prévention, dont nous verrons les tâches respectives ci-dessous.

Dans ce cadre, il est important de rappeler l’indépendance du conseiller en prévention dans


l’exercice de ses fonctions et le fait que ce dernier ne puisse subir de préjudice suite à son
activité de conseiller en prévention. A ce propos, la loi du 20 décembre 2002 assure la
protection des conseillers en prévention contre le licenciement9.

9
Cf. Annexe 5

20
3.2.5. S.I.P.P.

La société dispose, d’une part, d’un conseiller en prévention présent quotidiennement sur le
terrain, c’est-à-dire, sur les différents sites de de nos clients. D’autre part, la société dispose
d’un conseiller en prévention responsable des tâches administratives.

1. Conseiller en prévention « terrain » : ce conseiller en prévention, M. Skivée, est


régulièrement en contact direct avec les chauffeurs et assure une fonction de contrôle
auprès d’eux. Ce rôle est important car il permet de comprendre, d’être au courant des
réalités du terrain. D’une part, il communique avec nos chauffeurs : retour de
problèmes éventuels, de situations problématiques de leur part mais aussi rappel des
règles et avertissements verbaux de sa part. D’autre part, il communique aussi
régulièrement avec le personnel des sites des clients : pontiers, gardes, contremaîtres,
etc. Cela permet d’obtenir une certaine cohésion en matière de sécurité. Cet employé
a aussi comme rôle d’attirer l’attention des nouveaux travailleurs sur les points de
sécurité. Chaque nouveau chauffeur qui commence est vu par ce conseiller en
prévention qui prend le temps de passer en revue avec lui les règles importantes de
sécurité et de prévention en vigueur chez nous mais aussi chez nos clients.

2. Conseiller en prévention « administratif » : D’autre part, un conseiller en prévention,


à savoir moi-même, assure les tâches administratives. Ces tâches relèvent
principalement de la gestion opérationnelle de la sécurité. Elles peuvent être détaillées
comme suit :

Gestion des anomalies sécurité ArcelorMittal

Dès qu’une anomalie, une entrave à l’une des règles de sécurité, est identifiée par une
personne habilité chez ArcelorMittal (garde, pontier ou responsable), cette dernière est
remontée et nous est transmise par e-mail. Ensuite, le rapport est analysé en interne
(identification du chauffeur responsable, analyse des causes de cette anomalie) et des
mesures sont prises. Les mesures varient en fonction de l’anomalie constatée : cela peut aller
du simple avertissement jusqu’au renvoi du chauffeur dans les cas les plus graves ou trop
fréquents. Dès que la faute commise par le chauffeur est assez conséquente ou répétitive,
celui-ci est convoqué afin de lui réexpliquer les règles et de comprendre les raisons de cette
faute, et ainsi éviter que cela ne se reproduise. Il est intéressant de souligner que ces rapports
peuvent aussi concerner un sous-traitant. Dans ces cas-là, les rapports reçus sont envoyés aux
responsables des sociétés sous-traitées avec une demande d’explication et de retour sur

21
les mesures prises. Dans les deux cas, les mesures prises doivent ensuite être communiquées
à ArcelorMittal.

Il peut également arriver qu’une anomalie soit décelée en interne (GSM au volant, vitesse
excessive sur site…). Dans ce cas, l’anomalie est gérée de la même manière que lorsqu’il s’agit
d’une anomalie externe.

Toutes les anomalies sont encodées dans un système de gestion interne, exportées sur Excel
afin de dégager des tableaux et graphiques. Il est notamment possible d’avoir le détail par
type d’anomalie, par société responsable, par chauffeur, etc.

A la page suivante, un tableau et un graphique permettant d’analyser la situation par type


d’anomalie sur l’ensemble de l’année 2016.

Tableau : Anomalies par type en 2016 (au moins deux anomalies sur l’année)

Anomalie Total
EPI : lunettes 148
Chargement : arrimage 39
EPI : vêtements 36
Infraction : dormir sur le terrain 22
Chargement : piquets 19
Chargement : sangles 12
Chargement : cornières 6
Mauvais état fosse = refus de chargement 5
EPI : casque 5
Plancher pas prêt à charger = refus de chargement 4
Pas de piquet = refus de chargement 4
Ordre remorque 4
Infraction : Collision 4
Infraction : ignorer la signalisation des chemins de fer 4
Dimensions fosse = refus de chargement 3
Surcharge = refus de chargement 3
Infraction : Collision 3
EPI : chaussures 3
Mauvais état des sangles 3
Mécanisme ouverture de toit remorque 2
Ouverture du toit avec les outils Adhoc 2
Infraction : ignorer la signalisation 2
Utilisation échelle 2
Infraction : Prescription de sécurité générale 2
Infractions : ignore instructions du personnel de chargement 2
Total général 339

22
Graphique : Anomalies par type en 2016 (plus de 10 anomalies sur l’année)

Anomalies par type

4%
7% EPI : lunettes

8% Chargement : arrimage

EPI : vêtements

13% INFRACTIONS: dormir sur le


54%
terrain
Chargement : piquets

14% Chargement : sangles

Si l’on s’attarde sur les anomalies pour lesquelles nous avons reçu plus de dix rapports sur
l’année, on constate que le non-port de lunettes de sécurité arrive de loin en première
position avec 54%. Il s’agit d’une anomalie que l’on pourrait considérer comme « bénigne »
mais des accidents avec de lourdes conséquences se sont déjà produits lorsqu’un individu
avait reçu une limaille d’acier dans l’œil. Après analyses, nous avons constaté que ces rapports
concernaient souvent des chauffeurs qui portaient déjà des lunettes et nous avons commandé
des casques munis de visières. Ce problème semble toutefois loin d’être réglé et de nouvelles
mesures vont devoir être prises afin de conscientiser un maximum les chauffeurs, et ainsi
espérer réduire ces anomalies.

En seconde position, avec 14%, on trouve les problèmes d’arrimage de la marchandise au


chargement : mauvaise technique, sangles insuffisantes, etc. Ces problèmes sont souvent dus
à des défauts techniques (points d’ancrage de la remorque insuffisants plutôt qu’à une réelle
faute du chauffeur). Ensuite, en troisième position, arrivent les problèmes « EPI :
Vêtements » : cela signifie que les chauffeurs se sont présentés en t-shirt et/ou en short au
chargement. Il s’agit principalement d’ordres exécutés par des sous-traitants. Les rapports liés
à des problèmes d’EPI sont inacceptables car ces règles sont basiques et connues de tous. En
quatrième position apparaissent les problèmes liés aux chauffeurs qui passaient leur nuit sur
les sites d’ArcelorMittal. Ce problème est résolu et nous n’avons plus reçu de rapport à ce

23
propos depuis le mois d’Août. Enfin, les problèmes liés aux sangles pendant le chargement.
Cette anomalie est souvent liée à des problèmes d’arrimage et signifie que le chauffeur ne
disposait pas de suffisamment de sangles ou qu’elles n’étaient pas en suffisamment bon état.

Accidents de travail : Déclarations et rapports

Lorsqu’un accident de travail a lieu, je me charge de réaliser la déclaration de l’accident auprès


de l’assurance (point 3.2.6.1.).

Il existe un portail internet (https://secure.arbeidsongeval.aginsurance.be) sur lequel sont


déposées les déclarations d’accidents. Toute une série de renseignements doivent être
complétés (nature de la lésion, circonstances de l’accident, incapacité éventuelle, etc.) avant
de pouvoir la valider et la soumettre à l’assureur-loi. Ces étapes permettent de réaliser une
première analyse de l’accident et est réalisée avec l’aide de la victime, si s bien sûr son état le
lui permet.

Lorsqu’il s’agit d’un accident grave, l’entreprise ne disposant pas de conseiller en prévention
niveau 2, une analyse est réalisée et un rapport circonstancié est rédigé en partenariat avec
le service externe de prévention (et le conseiller en prévention de Start People s’il s’agit de
l’accident de travail d’un intérimaire). Le rapport circonstancié est ensuite soumis à
l’inspection du travail.

S’il ne s’agit pas d’un accident grave, une analyse rapide va tout de même être réalisée afin de
déterminer les causes de l’accident et les pistes d’amélioration possibles afin d’éviter que cela
ne se reproduise.

24
Réunions 15’ sécurité

Environ une fois par trimestre, des réunions 15 minutes sécurité sont organisées afin de faire
une piqûre de rappel aux chauffeurs sur certains points importants 10 . Les points repris
dépendent notamment des derniers rapports d’anomalie reçus mais aussi d’une éventuelle
nouvelle règle mise en place ou encore une règle importante de sécurité sur laquelle nous
n’aurions pas encore assez insisté. Avec la participation active de M. Skivée, les chauffeurs
sont vus par petits groupes et les points de sécurité à l’ordre du jour leurs sont expliqués. Ces
derniers sont ensuite invités à signer le compte rendu de la réunion afin de valider qu’ils ont
bien reçu l’information.

Analyse des check-lists

Comme expliqué au point 3.2.3., chaque chauffeur roulant pour ArcelorMittal est tenu de
rédiger une check-list reprenant un ensemble de points clés liés à la sécurité (matériel en
ordre, EPI, etc.). J’ai demandé à la personne qui réceptionne ces check-lists de me transmettre
chaque jour toutes celles pour lesquelles il y a une remarque ou un point négatif, quel qu’il
soit. Quotidiennement, je prends le temps de traiter ces check-lists et de trouver une solution
afin d’éviter des incidents liés au problème. Exemple de remarque sur la check-list : « bâche
difficile à ouvrir ». Dans ce cas, je prends contact avec le planning afin d’organiser la réparation
du système d’ouverture de la bâche dans les meilleurs délais.

Participation à des réunions sur la sécurité chez ArcelorMittal

Des réunions concernant la sécurité sont régulièrement organisées par ArcelorMittal. Sont
présents autour de la table, les responsables de la sécurité chez Arcelor mais aussi ceux
d’autres sociétés de transports avec qui ils travaillent. Lors de ces réunions, ils communiquent
les derniers résultats (nombre de rapports d’anomalies reçus, etc.), et fixent les nouveaux
objectifs. Ces réunions sont, par ailleurs, très intéressantes car elles permettent de profiter
des expériences des autres sociétés et ainsi de la manière dont ils ont réussi à améliorer les
situations problématiques auxquelles ils faisaient face (suppression ou à défaut diminution du
risque). Enfin, ces réunions permettent de trouver plus facilement, ensemble, des solutions à
des problèmes communs.

10
Cf. Annexe 6

25
3.2.6. Nos partenaires

Assurance-loi

Selon la loi du 10 avril 197111, la souscription à une assurance accidents du travail également
appelée « assurance-loi », est une obligation légale pour tous les employeurs belges. Cela peut
aisément se comprendre car même si une entreprise accorde énormément d’importance à la
sécurité et la prévention, nulle n’est jamais totalement à l’abri d’un accident du travail (ou sur
le chemin du travail).

Cette assurance permet la protection de toute personne sous contrat dans l’entreprise
(employés, ouvriers, personnel d’entretien, etc.) que leur incapacité de travail soit totale ou
partielle, temporaire ou permanente. Le partenaire de Frisaye est « AG Insurance ».

SEPP

« L'article 40 de la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l'exécution
de leur travail prévoit la création de services externes de prévention et de protection au travail.
Au sein de ces services externes sont instituées des sections distinctes chargées de la
surveillance médicale des travailleurs »12.

D’une part, le SEPP offre une assistance professionnelle pour la réalisation de la politique de
bien-être des entreprises via la surveillance de la santé des travailleurs et la gestion des
risques. D’autre part, il permet d’aider le conseiller en prévention dans ses démarches,
notamment lors de la rédaction de rapport circonstanciés ou dans des cas plus spécifiques
nécessitant les connaissances de spécialistes en la matière (exemple : analyse des risques
psycho-sociaux).

Notre service externe pour la prévention et la protection au travail est le SPMT Arista. Il fait
partie du top 3 des services externes de protection et de prévention au travail en Belgique et
est leader du marché francophone belge.

11
CHAPITRE III. Assurance Section 1. [Entreprise d'assurances] (L 10.08.2001, art. 35 ; En vigueur : 17.09.2001)
12
http://www.emploi.belgique.be/

26
L’agence intérimaire

Start People fait partie du groupe USG people et est l’acteur numéro 2 du marché de l'intérim
en Belgique comptant plus de 500 consultants présents dans 100 agences en Belgique.

Etant donné que Frisaye emploie presque 50 intérimaires sur 118 travailleurs, l’agence
intérimaire avec laquelle l’entreprise travaille depuis plus de 20 ans constitue un partenaire
important.

Les conseillers s’impliquent beaucoup dans le bon déroulement des opérations quotidiennes
mais également en matière de sécurité. D’une part, les accidents de travail sont gérés de
manière minutieuse et des tableaux reprenant différentes analyses nous sont régulièrement
transmis. D’autre part, lorsqu’un accident de travail grave touche un travailleur intérimaire,
M. Serra, le conseiller en prévention, est toujours disponible pour aider à la réalisation de
l’analyse de celui-ci.

Avant qu’un intérimaire ne commence à travailler chez nous, il passe au préalable un entretien
auprès d’un conseiller de chez Start People. Lors de cet entretien, une présentation est
communiquée au futur travailleur potentiel et, sur base de critères définis ensemble, une série
de questions lui sont posées. Le passage par l’agence intérimaire est une étape importante du
recrutement pour nous car comme je l’expliquais au point 2.6.6.2., cela permet de réaliser un
premier filtre des futurs candidats, mais aussi, et surtout, de leur présenter une première fois
les règles de sécurité en vigueur chez nous. Cependant, la présentation de la société et le
questionnaire, réalisés il y a déjà quelques années, manquaient de contenu et devenaient
obsolètes, tant sur le fond que sur la forme.

3.2.7. Le projet « Entrili »

Afin d’améliorer ce processus, des consultants spécialisés d’une filiale de Start People sont
venus nous proposer le développement d’un projet qui permettrait d’améliorer
profondément cette étape cruciale du recrutement chez nous. Ce projet consiste à développer
une toute nouvelle plateforme en ligne avec une présentation de la société et des règles en
vigueur mises à jour, des photos, des vidéos et un questionnaire adapté à destination des
nouveaux chauffeurs. De plus, une partie accessible à l’employeur reprenant toute une série
d’informations sur ses travailleurs intérimaires est aussi développée. Ce projet est sur le point
d’être finalisé et je vais reprendre, ci-dessous, les principales étapes de son développement
auxquelles j’ai activement participé.

27
Développement du « Story board »

La première étape de ce projet a été de réaliser le « Story board », outil qui permet une vision
du contenu textuel qui serait, au final, implémenté dans la plateforme e-learning. Pour ce
faire, plusieurs réunions ont été organisées lors desquelles la directrice de l’agence de Start
People de liège, deux responsables de projet de chez Entrili, M. Radanovic (DRH de chez
Frisaye), M. Skivée et moi-même étions présents.

Dans un premier temps, nous avons écouté leur proposition de réalisation du projet. Forts de
l’expérience acquise lors de la mise en place de projets similaires dans d’autres entreprises,
ils nous ont apporté des informations importantes. Ensuite, nous leur avons fait part de nos
attentes particulières quant au contenu de ce projet : règles de sécurité propres, volonté
d’intégrer toutes les étapes de la journée d’un chauffeur, etc. Sur base de ces éléments, les 2
gestionnaires de projets ont établi la première version du « Story board », version à laquelle
nous avons apporté nos remarques et modifications. A la suite de plusieurs modifications,
voici comment la version validée13 est structurée :

1. Présentation de la société
2. Description de votre fonction
3. Déroulement de votre journée
4. Les différents sites
5. La sécurité
6. Infos pratiques

Prise d’images et de vidéos

Une fois que le contenu textuel a été validé, nous avons pu entamer l’étape de prise d’images
et de vidéos. Pour cette étape, le responsable du projet ainsi qu’un caméraman sont venus
pendant une journée entière sur notre site et nous avons mis en image tout le contenu
préparé au préalable.

13
Cf. Annexe 7

28
A ce propos, j’avais demandé au plus expérimenté de nos chauffeurs-formateurs s’il était
d’accord d’être l’acteur de cette vidéo et il a accepté volontiers.

Comme défini dans le « Story board », nous avons donc filmé l’exécution idéale, en respectant
toutes les règles de sécurité, de chaque étape importante du métier de chauffeur : prise en
charge du camion, chargement et déchargement, arrimage de la marchandise, conduite,
manutention sur la remorque et circulation sur site.

Je pense que ce projet est une excellente chose car cela va vraiment permettre à chaque
nouveau chauffeur de se rendre compte de la réalisation pratique des différentes règles
théoriques. Par ailleurs, cela nous a permis de remettre les règles au goût du jour et
notamment de les adapter à notre nouveau site d’exploitation, ce qui n’avait pas encore été
réalisé. Cela servira également de rappel à l’ensemble des chauffeurs déjà engagés.

Cette présentation et son contenu audio-visuel contiennent une grande partie des mesures
de prévention générales permettant d’éviter, ou à défaut de diminuer les risques du métier
de chauffeurs poids-lourd.

3.3. Les accidents de travail

3.3.1. Au sein du secteur de transport routier de marchandises

Comme aperçu au point 3.1.1, le transport routier de marchandises (code NACE : 49.410) est
un secteur d’activité de service présentant plus de risques d’accidents que la moyenne des
secteurs14. Les nombreuses opérations de manutention, le fait de circuler sur la route, etc.
sont des éléments qui font que le métier de chauffeur poids-lourd est un métier risqué.

Indicateurs calculés

Afin de mesurer l’évolution et l’importance des accidents de travail, deux indicateurs


principaux sont calculés : le taux de fréquence (Tf) et le taux de gravité (Tg).

14
Cf. Annexe 8 : Taux de fréquence, gravité réelle pour 2015 (http://www.fat.fgov.be/)

29
Il existe deux taux de gravité distincts : le taux de gravité réel, tenant compte de l’incapacité
temporaire de travail et le taux de gravité global incluant aussi le paramètre d’incapacité
permanente et les accidents mortels sous forme d’un forfait. Dans le cadre de ce travail, nous
calculerons uniquement le taux de fréquence et le taux de gravité réel afin de pouvoir
comparer avec les chiffres de chez Frisaye au point 3.3.2 (il n’y a pas eu d’accident mortel ni
d’accident avec incapacité permanente).

Ci-dessous, nous allons dans un premier temps comparer les indicateurs du secteur de
transport routier de marchandise avec ceux de la moyenne générale de l’ensemble des
secteurs d’activité pour l’année 201515 :

Graphique : Taux de fréquence du secteur du transport routier de marchandises comparé à


la moyenne de l’ensemble des secteurs d’activité

On aperçoit clairement que le taux de fréquence est beaucoup plus élevé (doublé) pour le
secteur du transport que pour l’ensemble des secteurs d’activité.

15
Code du bien-être au travail, Titre II, chapitre 1, Annexe III

30
Graphique : Taux de gravité réel du transport routier de marchandises comparé à la
moyenne de l’ensemble des secteurs d’activité

Le taux de gravité réel est, lui aussi, beaucoup plus élevé (plus de trois fois supérieur) pour le
secteur du transport routier de marchandise que pour l’ensemble des secteurs d’activité.

Pour l’année 2015, ces graphiques nous permettent d’affirmer deux choses. D’une part, il y a
deux fois plus d’accidents qui surviennent au sein du secteur du transport de marchandises
que pour la moyenne de l’ensemble des secteurs. D’autre part, ces accidents sont aussi
beaucoup plus « graves », ils engendrent plus d’heures d’incapacité de travail.

Ces données suivent clairement les tendances des chiffres de l’INRS repris au point 3.1.1.

3.3.2. Au sein de l’entreprise Frisaye

Après avoir analysé les chiffres du secteur du transport routier de marchandises, il est à
présent intéressant de savoir où se situe la société Frisaye par rapport aux chiffres de son
secteur. Les accidents de travail des intérimaires sont, bien sûr, inclus dans les chiffres qui
suivent. Afin d’observer une tendance, je vais vous présenter les chiffres des 3 dernières
années (2013, 2014 et 2015).

31
Tableau : Détails des calculs des indicateurs chez Frisaye

2013 2014 2015


Heures d’exposition aux
77 720 78 072 100 263
risques
Nombre d’accidents avec
10 2 2
suites
Nombre de jours perdus 28 176 70
Taux de fréquence 38,60 25,62 19,95
Taux de gravité réel 0,3603 2,2543 0,698

Graphique : Taux de fréquence de chez Frisaye comparé à celui du secteur du transport routier
de marchandises

TAUX DE FRÉQUENCE
Secteur du transport routier de fret Frisaye

40 36,8
34,29 32,97
35 31,42
30
25,62
25
19,95
20
15
10
5
0
2013 2014 2015

Sur les trois dernières années, on constate que le taux de fréquence chez Frisaye est en forte
diminution, ce qui est bien sûr positif. En 2013, l’indicateur de Frisaye se situait au-dessus de
celui du secteur mais sa nette diminution en 2014 et en 2015 l’a placé en dessous (sur l’année
2015, il est même inférieur de 40%). Ces chiffres sont encourageants mais ne signifient
évidemment pas que tout est gagné. Comme on le dit souvent en matière de prévention et de
sécurité, la sécurité est un travail de chaque instant.

32
Graphique : Taux de gravité réel chez Frisaye comparé à celui du secteur du transport routier
de marchandises

TAUX DE GRAVITÉ
Secteur du transport routier de fret Frisaye

2,5 2,2543

1,5 1,23 1,15 1,19

1
0,698

0,5 0,3603

0
2013 2014 2015

Contrairement au taux de fréquence, l’évolution du taux de gravité réel chez Frisaye pour ces
trois années ne suit pas une tendance régulière. On remarque que le taux de gravité réel est
nettement inférieur à celui du secteur pour les années 2013 et 2015 mais le surpasse de loin
en 2014. Cette subite hausse est notamment due à un accident de travail pour lequel un
chauffeur a ressenti une forte douleur au dos en redressant une charge sur sa remorque
(manutention manuelle). Cet accident de travail lui avait causé une incapacité de 139 jours.

Les accidents vécus chez Frisaye

Nature de l’accident Conséquence(s)


Chute de la remorque (glissade) Poignet cassé (accident grave)
Fermeture de bâche difficile Blessure au dos (torsion)
Cariste roule sur le pied d’un chauffeur Fracture
Chute d’une bobine lors du chargement Dégâts matériels (pas de blessé)
Bobine sortie de la fosse et partie vers la Pas de blessure
cabine lors d’un freinage
Camion percuté à l’arrière lors d’un freinage Pas de blessure

33
Il s’agit des principaux accidents survenus chez Frisaye ces dernières années. J’aimerais
m’arrêter un instant sur le premier de la liste : chute de la remorque ayant eu comme
conséquence un poignet cassé. Nous avons vu ci-dessus que les opérations de manutention
sur la remorque constituaient un des risques les plus importants du métier de chauffeur poids-
lourd.

Etant donné qu’il s’agissait d’un accident grave, un rapport circonstancié16 a dû être rédigé et
des mesures de prévention ont dû être mises en place. M. Skivée et moi-même avons participé
à plusieurs réunions avec le directeur général du site sur lequel l’accident s’était produit afin
de trouver une solution pour réduire ce risque. La solution choisie fut le placement de sangles
latérales de protection ayant un rôle de barrière lors des manutentions opérées par des
chauffeurs sur la remorque. En discutant avec un chauffeur il y a peu, ce dernier m’a expliqué
avoir basculé en arrière en voulant retirer un piquet d’arrimage difficile à enlever et avoir été
rattrapé par ces sangles de protections. Même s’il ne s’agit pas d’une solution permettant
d’éliminer le risque, cette mesure permet de le réduire.

Illustration du système de sangles de protection mis en place

16
Cf. Annexe 9

34
4. L’analyse des risques
4.1. Définition et législation

Avant d’entamer la partie pratique de ce travail, il est important de reprendre la définition des
concepts de base :

1. Danger : « Un danger est toute source potentielle de dommage, de préjudice ou


d'effet nocif à l'égard d'une chose ou d'une personne dans certaines conditions dans
le milieu de travail ».
2. Risque : « Un risque est la probabilité qu'une personne subisse un préjudice ou des
effets nocifs pour sa santé en cas d'exposition à un danger.17 ».
3. Analyse des risques : « On appelle Analyse des risques, l’ensemble des activités
ayant pour but d’identifier de façon systématique et permanente les dangers et
facteurs de risque et de déterminer et d’évaluer le risque en vue de fixer des
mesures de prévention18».

Il est également intéressant de souligner que la loi du 4 août 1996 relative au bien être des
travailleurs a opéré un changement de mentalité quant à la manière d’aborder la gestion des
risques. On est passé d’une obligation de moyens, liés à toute une série de réglementations,
vers une obligation orientée sur les « résultats ». Le législateur a laissé beaucoup plus de
liberté à l’employeur quant à la réalisation de l’objectif, à savoir, éviter les accidents de travail
et les maladies professionnelles. Les outils principaux permettant de réaliser cet objectif sont
l’analyse des risques et le système dynamique de gestion des risques.

L’analyse des risques se décompose en plusieurs étapes : elle requiert tout d'abord un
dépistage et un inventaire systématique des risques, ces risques sont ensuite évalués selon
diverses méthodes et des mesures préventives appropriées sont définies afin d'y remédier.
Enfin, ces mesures sont ensuite reprises dans un plan d’action.

Attention toutefois que l’analyse des risques s’insère dans le système dynamique de gestion
des risques. Il ne suffit donc pas de développer une analyse des risques unique : suite à la mise
en place des mesures de prévention définies dans le plan d’action, il faut évaluer l’impact de
ces mesures et redéfinir de nouveaux objectifs en fonction de cette évaluation.

17
http://www.cchst.com/
18
http://www.deparisnet.be/

35
Illustration d’un schéma du système dynamique de gestion des risques (SDGR)

4.2. L’analyse des risques de l’entreprise Frisaye

4.2.1. Choix de la méthode et méthodologie

La méthode choisie pour réaliser l’analyse des risques dans le cadre de ce travail est la
méthode Kinney. « Cette méthode d’analyse des risques est apparue pour la première fois en
1976 dans un article publié par le « Naval Weapons Center » de Californie et portait le titre :
« Practical Risk Analysis for Safety Management »19.

La "méthode Kinney" est un outil qui permet de quantifier un risque par le produit de trois
facteurs : la probabilité d’apparition du dommage (P), la fréquence d'exposition au facteur de
risque (E) et la gravité du dommage (G).

 Risque = P x E x G

Il est intéressant de souligner que cette méthode a été quelque peu controversée car
considérée par certains comme étant une méthode de priorisation et non d’analyse des
risques. Toutefois, « les auteurs, par le titre même de leur publication, la considèrent comme
une méthode d’analyse des risques et il en est de même de la plupart des publications belges
et étrangères » 20 . Cette méthode est très utilisée en Belgique car elle permet d’obtenir
rapidement des « scores » de risques permettant de définir les mesures de prévention qui
sont les plus urgentes.

19
SPMT Arista
20
Fiabilité de la méthode Kinney d’analyse des risques. Malchaire J., Koob J.-P. Université catholique de Louvain

36
Comme vu au point 3.1., le secteur du transport routier de marchandises est un secteur de
services particulier pour lequel le personnel ouvrier n’est que très peu présent à l’entreprise.
La plupart du temps, ils sont sur la route ou bien sur les sites de chargement et de
déchargement d’autres entreprises. Nous tiendrons compte de ces spécificités lors de
l’élaboration de l’analyse des risques.

Préalablement à la réalisation des analyses des risques, j’ai subdivisé les travailleurs en quatre
groupes différents : les chauffeurs, les caristes, les pontiers et les employés de bureau. J’ai
opté pour une classification par métier, les tâches des quatre groupes étant très différentes.
Chaque groupe de travailleurs fait donc l’objet d’une analyse séparée. Toutefois, l’analyse des
risques majeure reste celle des chauffeurs poids-lourds car ce sont eux qui constituent le
métier principal de l’entreprise et qui sont les plus nombreux.

4.2.2. L’élaboration des analyses des risques

Le métier de chauffeur

L’élaboration de l’analyse des risques des chauffeurs a été réalisée en partenariat avec mon
collègue, M. Skivée. L’expérience acquise lors des nombreux contrôles qu’il a réalisés sur le
terrain depuis une dizaine d’années, m’a permis d’ajouter des éléments auxquels je n’aurais
pas pensé. La récente mise en place du projet « Entrili » (point 3.2.7.) m’a également aidé ;
j’avais notamment dû définir l’ensemble des activités principales d’un chauffeur pour réaliser
la vidéo. L’analyse des risques a ensuite fait l’objet de nombreuses relectures et mises à jour
avant d’arriver à la version finale.

Un paramètre important qui permet de réaliser une analyse des risques pertinente est la
participation des protagonistes directement confrontés aux risques. Toutefois, je n’ai pas
voulu impliquer l’ensemble des chauffeurs dans l’analyse car cela allait être, d’une part, très
compliqué à réaliser : trop de personnes en même temps, travail en pauses, etc. D’autre part,
je pense que cela n’aurait pas apporté de résultat probant : difficultés pour trouver un accord,
divergence des avis, etc. C’est pourquoi, j’ai préféré faire participer les chauffeurs
différemment :

Premièrement, j’ai passé en revue l’entièreté de l’analyse avec le chauffeur le plus ancien de
l’entreprise, qui est également responsable de l’ensemble des autres chauffeurs. Son avis m’a
permis de mieux comprendre certains points et d’ajouter des risques auxquels je n’avais pas
spécialement pensé. De plus, nous nous sommes rendus plusieurs fois sur le terrain afin de

37
voir en détail certaines étapes que je connaissais moins, notamment les opérations
d’accrochage et de décrochage des remorques.

Deuxièmement, j’ai entrepris la démarche d’interviewer un échantillon de trois chauffeurs


afin de connaitre l’avis d’autres intervenants directement concernés. Afin d’obtenir les
informations les plus pertinentes, j’ai ciblé les chauffeurs-formateurs. Etant donné que leur
rôle est notamment de conscientiser les nouveaux chauffeurs aux risques, ils étaient les mieux
à même de répondre à mes questions.

Je n’ai pas passé en revue avec eux l’ensemble de l’analyse car j’ai préféré leur laisser une plus
grande liberté quant aux réponses. Pour entamer les entretiens, je leur ai dressé le cadre de
ma démarche leur ai demandé de me citer et expliquer les 3 risques qui, à leurs yeux, étaient
les plus important du métier de chauffeur. Je suis volontairement resté assez vague au niveau
de la question afin de ne leur mettre aucune barrière. Ci-dessous, les comptes rendus des
chauffeurs interrogés :

1. Vincent Tombu

Ce chauffeur travaille depuis 23 ans pour notre société et a donc vu de nombreux


changements et évolutions tout au long de sa carrière. Il est l’un des trois chauffeurs-
formateurs et a déjà vécu lui-même plusieurs accidents : écrasement de pied suite à la chute
d’une barre de fer dans la remorque, coup d’un clark sur sa jambe, commotion suite à une
chute de la remorque.

A ses yeux, la fatigue est le risque le plus important du métier de chauffeur. Les chauffeurs
ont des journées de travail particulièrement longues et doivent être tout le temps concentrés
et attentifs. Les trajets sur la route, particulièrement lorsqu’il s’agit de nombreux trajets courts
répétés, requièrent une attention de tous les instants. Il m’a avoué avoir eu à l’époque de gros
coups de fatigue et être proche de l’endormissement lorsqu’il travaillait. Avec l’expérience, il
a appris à gérer sa fatigue et à lever le pied lorsque cela s’avérait nécessaire. D’ailleurs, il
apprend aux nouveaux chauffeurs à ne pas faire d’efforts inutiles mais au contraire à forcer
correctement, notamment en utilisant les jambes plutôt que le dos pour déplacer des charges
lourdes.

En second lieu, il a pointé du doigt les chutes de la remorque à cause des glissades, pertes
d’équilibre, etc. mais également les chutes à l’intérieur de la remorque. Telles que décrites au
point 2.2, les remorques pour le transport de bobines sont équipées de fosses à bobines, ce
qui constitue un risque de chute de plain-pied.

De plus, ces dernières sont recouvertes de caoutchouc et peuvent s’avérer glissantes et donc
dangereuses lors des manutentions dans la remorque (placement des piquets, arrimage, etc.).

38
Comme troisième point, M. Tombu m’a interpellé sur les ouvertures et les fermetures des
bâches. En effet, certains systèmes d’ouverture sont assez obsolètes et sont susceptibles
d’engendrer des accidents tels que des luxations, déchirures, etc.

Enfin, il a rajouté que la manipulation des planchers qui permettent de couvrir les fosses à
bobines lorsque l’on charge des palettes était également une source d’accidents potentielle
relativement importante. Ces planchers sont lourds (environ 25 Kg) et une mauvaise
manipulation de ceux-ci peut engendrer une fracture, une contusion, notamment si on le
laisse tomber sur le pied ou si l’on marche dessus. Un autre risque lié à ces planchers est celui
de chute s’ils sont mal placés, mal rangés dans la remorque.

2. Michaël Pannaye

Pour lui, le plus gros risque est la routine. Il explique que de l’assurance est prise au fur et à
mesure des répétitions des trajets et que c’est à ce moment-là qu’un accident peut arriver. Il
faut selon lui toujours rester en état d’alerte permanent. Une citation illustre parfaitement
ses propos : “Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité.” Thomas Fuller (1608
– 1661).

Il a poursuivi sur ce sujet en disant qu’il faisait tous les jours sur la route face à des gens
imprudents, inconscients, qui ne se rendent pas compte des risques liés à un accident de la
route, de surcroit avec un poids lourd. Ces comportements l’ont incité, avec l’expérience, à
adopter une conduite défensive et à être tout le temps en alerte. Lors des freinages en
agglomération, par exemple, il essaie de prévoir un maximum ce qui est susceptible d’arriver.

Il a poursuivi, tout comme M. Tombu, avec les chutes de la remorque.

3. Jean Colette

Ancien assureur, il s’agit du chauffeur le plus expérimenté et le plus consciencieux de la


société. Il travaille également pour la société Frisaye depuis plus de 20 ans et est le chauffeur
qui a été filmé dans le cadre du projet « Entrili ». Je discute régulièrement avec ce chauffeur
de différents points liés à la sécurité.

Pour lui, le premier point qui lui vient à l’esprit lorsque je lui ai demandé quels étaient les 3
risques les plus importants du métier de chauffeur est « la remorque ». En effet, toutes les
manutentions à réaliser sur la remorque : l’arrimage, la mise en place des planchers, etc.
constituent à chaque fois un risque de chute.

39
En second lieu, il m’a expliqué que le travail avec et à proximité d’autres personnes constitue
aussi un danger permanent. Dans le cadre de son travail, deux interactions sont
particulièrement risquées :

1. La proximité des clarks : Les caristes ne sont pas assez attentifs et précautionneux. Par
ailleurs, beaucoup de lieux de chargement et de déchargement ne possèdent pas de
zone pour l’emplacement du camion, ce qui augmente les risques de collision entre les
deux véhicules. Mesures de prévention proposée : Traçage de zones spécifiques pour
les camions

2. Les pontiers qui chargent ou déchargent les bobines dans la remorque réalisent des
opérations très risquées : ils frôlent les camions, ils passent régulièrement au-dessus
des camions et des remorques, ce qui pourrait causer des accidents très graves !
Certains sites possèdent une zone « chauffeur » mais cette dernière n’est pas toujours
placée de manière optimale : elle ne permet parfois pas de voir le chargement et donc
de prévenir le pontier en cas de problème éventuel

Enfin, Jean m’a parlé de trois points particulièrement à risques au niveau de la conduite sur la
route :

1. Les rond points : les automobilistes sont inconscients et tentent de dépasser les
camions par l’intérieur. Mesures de prévention : Formation, adaptation de la conduite
(clignotant vers la gauche et prise des 2 bandes du rond-point dès son entrée)
2. Excès de vitesse : il remarque que certains chauffeurs sont inconscients des risques et
roulent trop vite. Si la nécessité de freiner d’un coup se présente, c’est l’accident à
coup sûr.
3. La routine : tout comme M. Tombu, il est également d’avis que la routine est peut-être
un des plus gros risques du métier de chauffeur. Pour illustrer cela, il a formulé les
étapes liées à la conscientisation d’un individu d’une manière intéressante (sous forme
d’une roue) :

1) Incompétent - Inconscient : Le chauffeur n’est pas conscient des risques et n’a pas
l’expérience ni les compétences nécessaires pour exercer le métier de manière sûre.

2) Compétent - inconscient : Le chauffeur a acquis des compétences et une certaine


expérience, il se croit sûr de lui et pense maitriser parfaitement le camion. C’est le cas le plus
dangereux et c’est souvent à ce moment-là que des accidents arrivent. Le chauffeur a
également tendance à oublier qu’il est toujours tributaire des réactions des autres.

3) Compétent – Conscient : En plus de ses compétences, le chauffeur a acquis une certaine


sagesse, expérience, et se montre prudent.

40
En résumé, ici aussi, les avis et les expériences de ces chauffeurs m’ont permis de découvrir
des risques auxquels nous n’avions pas encore pensé (exemple : le risque lié au soulèvement
des planchers de la fosse à bobines). De plus, ces derniers ont apprécié partager avec moi les
risques auxquels ils font face au quotidien et de voir que l’on se préoccupe de leur sécurité.

Il est intéressant de remarquer que le fait d’impliquer les acteurs de terrains permet aussi
d’implémenter plus facilement les mesures de prévention. S’ils se sentent impliqués et que
les différents points de l’analyse correspondent pleinement à leur réalité, ils seront beaucoup
plus ouverts au changement et à la mise en place des mesures.

Le métier de cariste et de pontier

En ce qui concerne l’analyse des risques des caristes et pontiers, celle-ci a été réalisée avec le
support de M. Brisbois. Ayant déjà travaillé dans beaucoup d’entreprises, il possède une
grande expérience dans le domaine de la logistique.

Les employés

Pour l’analyse des risques des employés, je me suis basé sur ce qui a été vu au cours et la
lecture de divers articles.

41
4.2.3. Les critères d’évaluation

Ci-dessous, les 3 grilles d’évolution des critères ainsi que celle des résultats. Afin d’obtenir
des résultats plus marqués, avec les plus gros risques qui se détachent des autres, j’ai opté
pour des échelles de type exponentiel :

Probabilité - P

0,1 A peine concevable


0,2 Pratiquement impossible
0,5 Concevable mais peu probable
1 Peu probable mais possible dans les cas limites
3 Peu courant
6 Tout à fait possible
10 Prévisible

Fréquence d'exposition – E

0,5 Très rare 1x par an


1 Rare Quelques X par an
2 Inhabituel 1 x par mois
3 Occasionnel 1 x par semaine
6 Fréquemment 1 x par jour
10 Constamment Continu

Gravité – G

1 Petite Premiers soins, interruption travail <5j


3 Importante Blessure avec invalidité temporaire>5j
7 Sérieuse Invalidité permanente > 25%
15 Très Invalidité permanente > 66% ==> 1 mort
40 Catastrophe
sérieuse Plusieurs morts

Score du risque

R ≤ 20 Risque très limité : acceptable mais actions possibles


20 < R ≤ 70 Attention requise : action à prendre à long terme
70 < R ≤ 200 Mesures requises à moyen terme
200 < R ≤ 400 Mesures requises à court terme
R > 400 Amélioration immédiate requise

42
4.2.4. L’analyse des risques (1) : les chauffeurs

Analyse des risques : Chauffeurs

Facteurs de risque Formation Information Score du risque après


Activité Risque Conséquences Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R
Commentaire Signalisation plan d'action

Contrôle technique et
Mauvaise visiblité, Permis de conduire
Déplacements vers et Dégâts matériels, entretien en ordre, Extincteur, triangle, Formation conduite Attention requise:
retard, stress, Gilets dans le suivant catégorie du Mesures requises à
depuis l'entreprise Accident de la route blessures, fractures, contusions, respect du code de la boîte de premiers 3 6 7 126 défensive lors d'un prochain 1 6 7 42 action à prendre à
verglas véhicule véhicule moyen terme
(chemin du travail) mort route, secours événement long terme
conduite défensive

Eclairage parking,
Accrochage avec:
respect des zones de
véhicules (voitures, Mauvaise visiblité, Eclairage des zones à
Dégâts matériels, parking prévues, Risque très limité:
Arrivée et conduite chez camions, engins de retard, stress, Consignes, Mesures requises à risques, amélioration de la
blessures, fractures, contusions, limitation de vitesse (10 Non Non 3 6 7 126 3 2 3 18 acceptable mais
Frisaye (véhicule privé) manutention), verglas signalisation moyen terme signalisation et marquage
mort km/h), actions possibles
obstacles au sol
respect de la signalisation,
piétons
miroir

Inégalité du sol, Améliorer l'état du sol: Conscientisation, Attention requise: Risque très limité:
Arrivée et circulation sur Chute de plain-pied, Chaussures de Veiller à l'état des zones
Blessures, fractures, contusions verglas pas de trous, Non Signalisation : panneau 3 6 3 54 action à prendre à 3 2 3 18 acceptable mais
site (à pied) glissade sécurité piétonnes
sel si verglas risque de chute long terme actions possibles

Poignée de maintien,
Surface glissante, Communication sur la
Régle des trois points escaliers Communication, Attention requise:
Entrée ou sortie de la mouillée, glace, Chaussures de Mesures requises à méthode des trois points
Chute de hauteur Blessures, fractures, contusions d'appui pour monter et antidérapants, consignes 6 6 7 252 3 3 7 63 action à prendre à
cabine du camion stress, fatigue, sécurité court terme d'appui,
descendre du camion marche pied en bon long terme
distraction vérifier les accès cabine
état

Respect de la procédure,
Accrochage et Chute de l'arrière de la cales pour bloquer les Communication, Attention requise:
Blessures, fractures, contusions, Surface glissante, Chaussures de Mesures requises à Rédiger procédure,
décrochage de la cabine, roues, Non consignes 3 6 7 126 1 6 7 42 action à prendre à
mort non respect de la procédure sécurité moyen terme communiquer
remorque écrasement par remorque matériel en bon état long terme
(poignée de sellette)

43
Facteurs de risque Formation Information Score du risque après
Activité Risque Conséquences Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R
Commentaire Signalisation plan d'action

Enivronnement: chaussée
glissante, Contrôle chaussée,
Attention requise:
mauvais éclairage, Information, Mesures requises à retour info des chauffeurs
Conduite défensive Non Non 3 6 15 270 0,5 10 7 35 action à prendre à
mauvaise signalisation, signalisation court terme (communiquées au
long terme
conduite nocturne, planning)
météo

Entretiens réguliers
Contrôles en début de
Etat du camion et des pneus, réparations, Attention requise:
journée via check-list, Mesures requises à Suivi des entretiens,
vétusté contrôles techniques suivis, Non Non 3 6 15 270 0,5 10 7 35 action à prendre à
carnet d'entretien court terme retour info chauffeurs
(tracteur long terme
et remorque)

Test à l'embauche,
Accrochage avec: Compétence du chauffeur, Test à l'embauche,
Formation, instructions de travail,
véhicules (voitures, non-respect MMA, formation, Mesures requises à Mesures requises à
conduite défensive Non Non 3 6 15 270 formations, 1 6 15 90
camions, engins de Dégâts matériels, vitesse excessive, visite médicale, court terme court terme
Conduite du camion sur la visite médicale,
manutention), blessures, fractures, contusions, information
route et manoeuvres (2) information
obstacles mort
piétons

Sensibilisation
Mesures requises à Campagne d'information, Mesures requises à
GSM au volant Kit main-libres Non Non formation, 3 6 15 270 1 6 15 90
court terme contrôles court terme
communication

Attention requise: Risque très limité:


Sensibilisation, Information
Alcool, drogue Contrôles réguliers Non Non 1 3 15 45 action à prendre à 0,5 3 15 22,5 acceptable mais
information (15 min sécurité)
long terme actions possibles

Bonne organisation du Attention requise:


Sensibilisation, Mesures requises à planning adapté
Fatigue, stress travail, Non Non 3 3 15 135 1 3 15 45 action à prendre à
information moyen terme peu de pression chauffeur
respect des temps de repos long terme

Chute de la remorque, Blessures, fractures, contusions, Matériel en bon état,


Vétusté mécanisme bâche, Communication et Mesures requises à Information Mesures requises à
Bâchage et débâchage doigt coincé, coupures, pincements, utilisation des outils Non Gants 6 10 3 180 3 10 3 90
technique chauffeur connaissance procédure moyen terme port de gants moyen terme
faux mouvement TMS, maux de dos appropriés (canne de toit)

44
Facteurs de risque Formation Information Score du risque après
Activité Risque Conséquences Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R
Commentaire Signalisation plan d'action

Non respect de la "zone


chauffeur" pendant le
Chute de la bobine, chargement, Respect de la
Communication et
Chargement et heurté par la bobine, Blessures, fractures, contusions, mauvaise communication avec le procédure"zone chauffeur" Mesures requises à Rappel des procédures sur Mesures requises à
Non Casque connaissance des 0,5 10 15 75 0,5 10 15 75
déchargement de bobines heurté par la pince du mort pontier, selon le site, moyen terme le poste de travail moyen terme
procédures
pont mauvaises compétences du communication
pontier,
mauvaise visibilité

Campagne spécifique de
conscientisation à ce risque,
Chute de plain-pied (dans Obstacles sur le plancher, Communication et Sangle 'garde-corps',
Sangles 'garde-corps' de Chaussures de Amélioration Mesures requises à
la remorque), Blessures, fractures, contusions plancher sale ou en mauvais état Sangles de protection connaissance des 6 10 7 420 rappel échelle 'Sabena', 3 10 7 210
protection en place sécurité immédiate requise court terme
chute de la remorque procédures longueur des sangles,
travail au maximum à partir
du sol,

Arrimage de bobines
Mauvais état du matériel
Sensibiliser,
Dégâts matériels, (sangles et piquets) Respect des règles Attention requise: Risque très limité:
Bobine libérée pendant le Sensibilisation, former,
blessures, fractures, contusions, collision, d'arrimage, Non Non 0,5 6 15 45 action à prendre à 0,2 6 15 18 acceptable mais
transports communication communiquer
mort freinage brusque, conduite adaptée long terme actions possibles
discipline
virage serré

Doigt coincé, Coupure, Attention requise: Risque très limité:


Mauvais état du matériel Rappel des procédures sur
faux mouvement pincement, Matériel en bon état, Non Gants Communication 3 10 1 30 action à prendre à 1 10 1 10 acceptable mais
(sangles et piquets) le poste de travail
maux de dos vigilance long terme actions possibles

Attention requise:
Accrochage avec un engin Dégâts matériels, Compétences du cariste, Respect des règles de Zone signalée, Mesures requises à Sensibiliser
Non Non 3 10 7 210 1 10 7 70 action à prendre à
de manutention blessures, fractures, contusions, zones de circulation sécurité du site marquage au sol court terme Marquage de zones
long terme

Chargement et
déchargement de
palettes
Casque, Sensibiliser
Rester en dehors de la zone Attention requise:
Compétence du cariste, Gants, Communication, Mesures requises à Marquage de zones,
Chute de palettes Blessures, fractures, contusions de chargement (dans la Zone chauffeur 3 6 7 126 1 6 7 42 action à prendre à
zones chauffeur prévue chaussures de connaissance procédure moyen terme protection de zone (voir
zone chauffeur si existante) long terme
sécurité avec clients)

45
Facteurs de risque Formation Information Score du risque après
Activité Risque Conséquences Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R
Commentaire Signalisation plan d'action

Coupure, Attention requise: Risque très limité:


Doigt coincé, pincement, Mauvais état du matériel Communication, Rappel des procédure sur le
Arrimage de palettes foulure, Matériel en bon état Non Gants 3 10 1 30 action à prendre à 1 10 1 10 acceptable mais
faux mouvement (sangles et piquets) connaissance procédure poste de travail
maux de dos long terme actions possibles

Distraction,
Passage des barrières Attention requise: Attention requise:
problème technique, Panneau stop sur la barrière
d'entrée et de sorties des Accrochage Dégâts matériels Vigilance Non Non Communication 6 10 1 60 action à prendre à 6 10 1 60 action à prendre à
stress, visible du tracteur
sites long terme long terme
nuit

Attention requise: Attention requise:


Inhalation de vapeurs Malaise, Sensibilisation, information
Prise de carburant Néant Garder ses distances Non Non 6 3 3 54 action à prendre à 3 3 3 27 action à prendre à
nocives nausées information
long terme long terme

Coupure,
Formations manutention
Manutention et charge Manutention manuelle de pincement, Sensibilisation, Mesures requises à Mesures requises à
Mauvaise méthode de travail Aide à la manutention Non Gants 10 6 3 180 manuelle 6 6 3 108
physique de travail charges TMS, information moyen terme moyen terme
maux de dos

Hall de chargement des Blessures, Attention requise: Lunettes obligatoires, Attention requise:
Sensibilisation,
bobines: limailles d'acier coupures, Manque d'entretien des halls Lunettes de sécurité Non Lunettes 3 1 15 45 action à prendre à formation, 1 2 15 30 action à prendre à
information
dans l'œil dans l'œil long terme information long terme

Risques liés à Parkings, sites externes:


l'environnement de Interaction minimale, Sensibilisation, Attention requise: Information, Risque très limité:
interaction public,
travail Blessures, fractures, contusions Stress cadenasser fermeture Fermeture sécurisée Non information, 1 6 7 42 action à prendre à précaution 1 3 3 9 acceptable mais
agression,
remorque intervention police long terme fermeture actions possibles
vol

Obésité, Arrêts pour repas, Sensibilisation, Mesures requises à Mesures requises à


Mauvaise hygiène Mauvaises habitudes Non Non 6 10 3 180 Campagne d'information 3 10 3 90
maladies communication hygiène information moyen terme moyen terme

Conduite éco,
Emissions de CO2,
Pollution Classes "Euro" des tracteur add blue (additif anti- Non Non Formation light foot Kinney pas adapté Analyse à réaliser
et autres polluants
pollution)
Risques pour
l'environnement

Fuite de diesel ou d'huile Pollution Vétusté du matériel Entretien du matériel Non Non Carnet d'entretien Kinney pas adapté Analyse à réaliser

Général Psychosocial Kinney pas adapté Analyse à réaliser

46
4.2.5. L’analyse des risques (2) : les caristes

Analyse des risques : Caristes

Formation Score du risque


Commentaire, facteurs
Activité Risque Conséquence(s) Réduction du risque EPC EPI Information P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R après plan
de risque
Signalisation d'action

Dégâts matériels, Mauvaise visiblité, Contrôle technique et Permis de conduire Attention


Extincteur, triangle, Formation conduite
Déplacements vers et blessures, fractures, retard, stress, entretien en ordre, Gilets dans le suivant catégorie du Mesures requises requise: action à
Accident de la route boîte de premiers 3 6 7 126 défensive lors d'un 1 6 7 42
depuis le lieu de travail contusions, verglas respect du code de la route, véhicule véhicule à moyen terme prendre à long
secours prochain événement
mort conduite défensive terme

Eclairage parking,
Accrochage avec:
respect des zones de parking
véhicules (voitures, Dégâts matériels, Mauvaise visiblité, Eclairage des zones à Risque très
prévues,
Arrivée et conduite chez camions, engins de blessures, fractures, retard, stress, Consignes, Mesures requises risques, amélioration de la limité:
limitation de vitesse (10 Non Non 3 6 7 126 3 2 3 18
Frisaye (véhicule privé) manutention), contusions, verglas signalisation à moyen terme signalisation et marquage acceptable mais
km/h),
obstacles mort au sol actions possibles
respect de la signalisation,
piétons
miroir

Conscientisation, Attention Risque très


Inégalité du sol, Améliorer l'état du sol:
Arrivée et circulation sur Chute de plain-pied, Blessures, fractures, Chaussures de Signalisation : requise: action à Veiller à l'état des zones limité:
verglas pas de trous, Non 3 6 3 54 3 2 3 18
site (à pied) glissade contusions sécurité panneau risque de prendre à long piétonnes acceptable mais
sel si verglas
chute terme actions possibles

Ceinture de
Basculement du Dégâts matériels, Vitesse, Formation cariste, sécurité, Attention
Formation cariste, Formation cariste,
chariot, blessures, fractures, manque d'expérience, contrôle médical, chaussures de Mesures requises requise: action à
Non signalisation pour la 3 6 7 126 contrôle médical (poste de 1 6 7 42
collision contusions, exiguïté poste de sécurité sécurité, à moyen terme prendre à long
circulation sécurité)
mort casque, terme
gilet fluo,

Utilisation du chariot Dégâts matériels, Vitesse, Formation cariste, Chaussures de


Basculement de la Formation cariste, Formation cariste,
élévateur blessures, fractures, manque d'expérience, contrôle médical, sécurité, Mesures requises Mesures requises
charge, Non signalisation pour la 6 6 7 252 contrôle médical (poste de 3 6 7 126
contusions, exiguïté poste de sécurité casque, à court terme à moyen terme
perte de la charge circulation sécurité)
mort

Attention
Risques Entretien engin,
Maux de dos, Réglage du siège, Eviter les utilisations Mesures requises requise: action à
ergonomiques Non Non Formation cariste 3 6 7 126 contrôle engin, 1 6 7 42
TMS vétusté machine prolongées à moyen terme prendre à long
(vibrations, postures) formation cariste
terme

47
Formation Score du risque
Commentaire, facteurs
Activité Risque Conséquence(s) Réduction du risque EPC EPI Information P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R après plan
de risque
Signalisation d'action

Surface glissante, Attention Communication sur la Attention


Régle des trois points d'appui
Chute en montant Blessures, fractures, mouillée, glace, Chaussures de Communication, requise: action à méthode des trois points requise: action à
pour monter et descendre du Non 1 6 7 42 3 3 7 63
dans la cabine contusions stress, fatigue, sécurité consignes prendre à long d'appui, prendre à long
clarck
distraction terme vérifier les accès au clarck terme
Utilisation du chariot
élévateur (2)

Dégâts matériels, Bon éclairage,


Casque, Amélioration
Collision clarck, blessures, fractures, signalisation, Formation, Plan de circulation, Mesures requises
Circulation dense Zones bien définies chaussures de 6 6 15 540 immédiate 3 6 15 270
collision piéton contusions, compétence, signalisation définition de zones à court terme
sécurité requise
mort vigilance

Poids,
encombrement, Formation,
Prise de palettes en Chute de palette Blessures, fractures, visibilité, utilisation d'un engin adapté, Sensibilisation, Mesures requises Formation, Mesures requises
Toit du chariot Casque 1 10 15 150 0,5 10 15 75
hauteur ou de pièces contusions compétence, bonne organisation du communication à moyen terme contrôles organisation à moyen terme
vitesse, stockage
jeux / contrôle

Spasmes, Attention Attention


Travail sur/à proximité Installation Veiller à la conformité de
brûlures, Mauvais état du Contrôle des équipements Non (pas de travaux requise: action à requise: action à
des installations Choc électrique conforme, Formations BA4/BA5 1 6 7 42 l'installation (rapports de 0,5 6 7 21
paralysie musculaire, matériel électriques sous tension) prendre à long prendre à long
électriques présence de terre contrôle SECT)
électrocution terme terme

Aide à la manutention (diable,


Coupure,
chariot, transpalette), Formations manutention
Manutention et charge Manutention pincement, Mauvaise méthode de Formation, Mesures requises Mesures requises
limiter les charges en Non Gants 10 6 3 180 manuelle 3 6 3 54
physique du travail manuelle de charges TMS, travail information à moyen terme à moyen terme
manutention manuelle,
maux de dos
porter à plusieurs

Risque très Risque très


Eblouissement, Eclairage d'appoint ou pare- limité: limité:
Eclairage mal adapté Non Non Non Communication 3 6 1 18 Maintenance éclairage 1 6 1 6
chute, fatigue visuelle soleil si nécessaires acceptable mais acceptable mais
actions possibles actions possibles
Environnement
de travail
Ordre et propreté, Attention Risque très
Sensibilisation,
Tomber, glisser, Blessure, Obstacles au sol, éclairage suffisant, requise: action à Ordre et propreté sur limité:
Main courante Non signaler les objets 3 6 3 54 1 6 3 18
trébucher contusion sol glissant passages dégagés prendre à long notre site acceptable mais
gênants
terme actions possibles

Pollution et
Risques pour Production de Sensibilisation, Sensibiliser,
consommation de Non Tri des déchets Non Non Kinney pas adapté
l'environnement déchets communication Contrôler le tri
ressources naturelles

Kinney pas
Général Psychosocial Analyse à réaliser
adapté

48
4.2.6. L’analyse des risques (3) : les pontiers

Analyse des risques


Score du risque
Commentaire, facteurs Formation Information
Activité Risque Conséquence(s) Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R après plan
de risque Signalisation
d'action

Contrôle technique et
Dégâts matériels, Mauvaise visiblité, Permis de conduire Attention
Déplacements vers et entretien en ordre, Extincteur, triangle, Formation conduite
blessures, fractures, retard, stress, Gilets dans le suivant catégorie du Mesures requises requise: action à
depuis le lieu de Accident de la route respect du code de la boîte de premiers 3 6 7 126 défensive lors d'un 1 6 7 42
contusions, verglas véhicule véhicule à moyen terme prendre à long
travail route, secours prochain événement
mort terme
conduite défensive

Eclairage parking,
Accrochage avec: respect des zones de
véhicules (voitures, Dégâts matériels, Mauvaise visiblité, parking prévues, Eclairage des zones à Risque très
Arrivée et conduite
camions, engins de blessures, fractures, retard, stress, limitation de vitesse Consignes, Mesures requises risques, amélioration limité:
chez Frisaye (véhicule Non Non 3 6 7 126 3 2 3 18
manutention), contusions, verglas (10 km/h), signalisation à moyen terme de la signalisation et acceptable mais
privé)
obstacles mort respect de la marquage au sol actions possibles
piétons signalisation,
miroir

Attention Risque très


Inégalité du sol, Améliorer l'état du sol: Conscientisation,
Arrivée et circulation Chute de plain-pied, Blessures, fractures, Chaussures de requise: action à Veiller à l'état des limité:
verglas pas de trous, Non Signalisation : panneau 3 6 3 54 3 2 3 18
sur site (à pied) glissade contusions sécurité prendre à long zones piétonnes acceptable mais
sel si verglas risque de chute
terme actions possibles

Respect Rappel des procédures


Vétusté du matériel,
procédure"zone sur le poste de travail,
Blessures, mauvaise exécution, Attention Attention
chauffeur" suivant site, Sensibilisation, contrôle pont et
Chute de la bobine fractures, compétence pontier, requise: action à requise: action à
règle de stockage Non Casque communication, 1 10 15 150 accessoires levage par 0,5 10 15 75
contusions, mauvaise visibilité prendre à long prendre à long
bobines, rappel des procédure un SECT,
mort mauvais emplacement terme terme
communication, contrôle médical (poste
des individus
Chargement et état équipement de sécurité)
déchargement
bobine
Visibilité,
Balisage,
Blessures, vitesse d'exécution, Attention Attention
Heurter un individu Vigilance, formation,
fractures, compétence pontier, requise: action à requise: action à
avec la bobine ou la respect des proédures, Non Casque Signalisation 1 10 15 150 information, 0,5 10 15 75
contusions, mauvais emplacement prendre à long prendre à long
pince compétences contrôle médical poste
mort des individus, terme terme
de sécurité
routine

49
Score du risque
Commentaire, facteurs Formation Information
Activité Risque Conséquence(s) Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque Mesures de prévention P E G R après plan
de risque Signalisation
d'action

Risque très Risque très


Eclairage d'appoint ou
Eblouissement, limité: limité:
Eclairage mal adapté Non pare-soleil si Non Non Communication 3 6 1 18 Maintenance éclairage 1 6 1 6
chute, fatigue visuelle acceptable mais acceptable mais
nécessaires
actions possibles actions possibles
Chargement et
déchargement
bobine
Ordre et propreté, Attention Risque très
Blessures,
Tomber, glisser, Obstacles au sol, éclairage suffisant, Sensibilisation, signaler requise: action à Ordre et propreté sur limité:
fractures, Main courante Non 3 6 3 54 1 6 3 18
trébucher sol glissant passages dégagés les objets gênants prendre à long notre site acceptable mais
contusions
terme actions possibles

Spasmes, Attention Veiller à la conformité Attention


Travail sur/à proximité Contrôle des Installation Non (pas de
brûlures, Mauvais état du requise: action à de l'installation requise: action à
des installations Choc électrique équipements conforme, travaux sous Formations BA4/BA5 1 6 7 42 0,5 6 7 21
paralysie musculaire, matériel prendre à long (rapports de contrôle prendre à long
électriques électriques présence de terre tension)
électrocution terme SECT) terme

Risques pour Production de Pollution et consommation de Sensibilisation, Sensibiliser,


Tri des déchets Non Non Kinney pas adapté
l'environnement déchets ressources naturelles communication Contrôler le tri

Kinney pas
Général Psychosocial Analyse à réaliser
adapté

50
4.2.7. L’analyse des risques (4) : Les employés

Analyse des risques : Employés


Score du risque
Commentaire, facteurs Formation Information Mesures de
Activité Risque Conséquence(s) Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque P E G R après plan
de risque Signalisation prévention
d'action

Informer,
TMS, Poste adapté, Sensibilisation,
Travail sur écran Mauvaise ergonomie contrôle poste de
troubles oculaires environnement de Non Non Communications sur Kiney pas adapté
d'ordinateur du poste de travail travail (étude
travail adapté les TMS
ergonomique)

Contact clients Informer,mise en


Comportement
Troubles psyschosociaux, fréquents, Gestion de la violence place d'une
agressif, Non Non Information Kiney pas adapté
mal-être mauvaise entente avec au travail personne de
harcèlement
un collègue, rancœur confiance

Stress, Sensibiliser,
Troubles psyschosociaux, Sensibilisation,
pression du travail, Charge mentale élevée Non Non Information Kiney pas adapté analyse physcho-
mal-être observation
burnout sociale

Photocopieurs, Entretien du matériel,


Risques toxiques Mauvaise ventilation, Aération,
imprimantes lasers, climatisation, Non Non Information Kiney pas adapté
matériel entretien
utilisation du toner aération

Travaux de bureau
Entretien matériel de
Aération,
Risques biologique Légionelose Climatisation climatisation, Non Non Information Kiney pas adapté
entretien
aération

Propreté frigo, Nettoyage, Nettoyage,


Risques hygiène Maladie Non Non Information Kiney pas adapté
sanitaires entretien entretien

Attention Risque très


Tomber, Rangement,
Blessures, fractures, Escaliers, Main courante requise: action à Sensibiliser, limité:
glisser, chemin de cables, Non Sensibiliser 3 6 3 54 1 6 3 18
contusions obstacles au sol (escaliers) prendre à long Ranger acceptable mais
trébucher éclairage adapté
terme actions possibles

Ne pas surcharger les


Utilisation câbles,
Risque très Risque très
d'allonges, dérouler
Formations BA4 limité: limité:
multiprises: Départ d'incendie Etat du matériel complètement les Non Non 1 10 15 150 Contrôle 0,5 10 15 75
information acceptable mais acceptable mais
échauffement, allonges,
actions possibles actions possibles
surintensités contrôle annuel des
allonges

51
Score du risque
Commentaire, facteurs Formation Information Mesures de
Activité Risque Conséquence(s) Réduction du risque EPC EPI P E G R Score du risque P E G R après plan
de risque Signalisation prévention
d'action

Contrôle technique et
Mauvaise visiblité, Permis de conduire Formation Attention
Déplacements vers et Dégâts matériels, entretien en ordre, Extincteur, triangle,
retard, stress, Gilets dans le suivant catégorie du Mesures requises conduite défensive requise: action à
depuis le lieu de Accident de la route blessures, fractures, contusions, respect du code de la boîte de premiers 3 6 7 126 1 6 7 42
verglas véhicule véhicule à moyen terme lors d'un prochain prendre à long
travail mort route, secours
événement terme
conduite défensive

Eclairage parking,
Accrochage avec: respect des zones de
Eclairage des zones
véhicules (voitures, Mauvaise visiblité, parking prévues, Risque très
Arrivée et conduite Dégâts matériels, à risques,
camions, engins de retard, stress, limitation de vitesse Consignes, Mesures requises limité:
chez Frisaye (véhicule blessures, fractures, contusions, Non Non 3 6 7 126 amélioration de la 3 2 3 18
manutention), verglas (10 km/h), signalisation à moyen terme acceptable mais
privé) mort signalisation et
obstacles respect de la actions possibles
marquage au sol
piétons signalisation,
miroir

Attention Risque très


Inégalité du sol, Améliorer l'état du sol: Conscientisation,
Arrivée et circulation Chute de plain-pied, Chaussures de requise: action à Veiller à l'état des limité:
Blessures, fractures, contusions verglas pas de trous, Non Signalisation : panneau 3 6 3 54 3 2 3 18
sur site (à pied) glissade sécurité prendre à long zones piétonnes acceptable mais
sel si verglas risque de chute
terme actions possibles

Risque très Risque très


Eblouissement, Eclairage d'appoint ou
Environnement de limité: Maintenance limité:
Eclairage mal adapté manque d'éclairage: chute, fatigue Non pare-soleil si Non Non Communication 3 6 1 18 1 6 1 6
travail acceptable mais éclairage acceptable mais
visuelle nécessaires
actions possibles actions possibles

Ordre, Risque très Contrôle des Risque très


Incendie, Problème respiratoires, Extincteur à
Limiter les quantités, propreté, limité: équipements de limité:
Stockage archives champignons, alergies, Non proximité, Non 1 1 15 15 1 1 15 15
aération limiter les documents acceptable mais protection contre acceptable mais
moisissures dégats matériel détecteurs incendie
archivés actions possibles incendie actions possibles

Risques pour Production de Pollution et consommation de Sensibilisation, Sensibiliser,


Tri des déchets Non Non Kinney pas adapté
l'environnement déchets ressources naturelles communication Contrôler le tri

52
4.3. Plan d’action

Le plan d’action reprend les mesures reprises dans les analyses des risques réalisées mais aussi des éléments plus généraux à mettre en place.

Quoi ? Priorité Qui ? Délais Preuve ? Ok ?


Site
Plan d’urgence interne Haute Conseiller en prévention (R.P.) Mars Plan réalisé
Liste des numéros d’urgence 2017
Moyens d’extinctions – contrôle annuel Haute Conseiller en prévention (R.P.) Réalisé Dossier à jour
les accrocher, les placer en dehors de passage
Equipier de première intervention + formations Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Formations réussies
secouristes + un volontaire
Point(s) de rassemblement Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Plan + signalisation
+ Responsable logistique + communication
(M.B.)
Plan d’évacuation Moyen Conseiller en prévention (R.P.) Juillet Plan réalisé, communiqué
Pictogrammes, éclairage 2017
Exercice d’évacuation annuel Haute Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Exercices réalisés +
Information du personnel + Equipier de 1ère intervention débriefing
Contrôle annuel éclairage de secours, évacuation Haute Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Dossier de contrôle
Environnement : tri déchets Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Contrat, enregistrements
enlèvements
Analyse des risques psycho-sociaux Moyen SEPP : Conseiller en prévention 2017 Analyse spécifique réalisée
spécialisé aspects psycho-
sociaux

53
Quoi ? Priorité Qui ? Délais Preuve ? Ok ?
Les chauffeurs
Formation continue des chauffeurs + conduite Moyen Responsable RH (G.R.) 2017 Plan de formation
défensive (cibler suivant statistiques accidents
chauffeurs)
Circulation sur site signalisation/éclairage Moyen Responsable logistique (M.B.) Mars 17 Plan, contrôle
(déjà réalisé voir si possible d’améliorer) et réalisation
Contrôle des zones piétonnes Basse Responsable logistique (M.B.) 2017 Travaux réalisés
Suivi et encodage des check-lists rigoureux Haute Conseiller en prévention (R.P.) Continu Création et alimentation
d’un tableau
Communiquer sur la sécurité : Haute Conseillers en prévention (R.P. Juillet Vidéo ‘Entrili’
 Règle des trois points d’appui + A.S.) 2017
 réglages du siège + Réunions 15 min.
 hygiène sécurité régulières
 + Rappel des procédures

Entretien régulier des camions suivant km Haute Responsable entretien Continu Planning d’entretien et de
+ suivi des contrôles techniques véhicules contrôle technique
Projet Entrili (engagement intérimaires) Haute Conseillers en prévention (R.P. Février Projet lancé en ligne
+ A.S.) + Responsable R.H. 2017
Visites médicales Haute Responsable R.H. Continu Planning
Adapter planning (météo, heures, …), organisation Moyen Planning Continu Planning
Communiquer sur les risques de chute de la Très haute Conseillers en prévention (R.P. Juillet Communication spécifique
remorque : Campagne spécifique + A.S.) 2017 réalisée et signée par les
chauffeurs

54
Quoi ? Priorité Qui ? Délais Preuve ? Ok ?
Les chauffeurs (2)
Arrimage marchandises (bobines, palettes) : Haute Conseillers en prévention Continu Plan de formation réalisé
Formation, communication, respect consignes (R.P. + A.S.) + Responsable Communication réalisée
Fournir matériel adéquat R.H. Contrôles matériel fournis
Passage barrières : trouver solution avec client AM Moyen Conseillers en prévention En cours Plan + Réalisation
(panneau STOP) (R.P. + A.S.)
Formation manutention manuelle des charges Moyen Responsable R.H. 2017 Formations réalisées
Accrochage, décrochage Moyen Conseiller en prévention Juillet Procédure appliquée
Réaliser procédure et communiquer (R.P.) 2017
Les caristes

Contrôle clark (annuel) + entretiens Haute Responsable logistique (M.B.) 2017 Dossier en ordre
Formation cariste Moyen Responsable logistique (M.B.) 2017 Formation
Formation manutention manuelle Moyen Responsable logistique (M.B.) 2017 Planning de formations
Contrôle médical (poste de sécurité) Haute Responsable logistique (M.B.) 2017 Dossier
Plan de circulation clark Haute Responsable logistique (M.B.) 2017 Zones définies, signalées
Conformité installation électrique hall Haute Conseiller en prévention 2017 Contrôles réalisés
(R.P.) + SECT
Maintenance éclairage Moyen Responsable logistique (M.B.) Réguliers Contrôles
Les pontiers
Rappel procédure chargement et déchargement Moyen Responsable logistique (M.B.) 2017 Rappel, communication
bobines
Communiquer sur la sécurité (sensibilisation du Moyen Conseiller en prévention Juillet Vidéo
personnel) (R.P.) + SECT 2017
+ 15 min. sécurité
Maintenance éclairage Moyen Responsable logistique (M.B.) Réguliers Contrôles

55
Quoi ? Priorité Qui ? Délais Preuve ? Ok ?
Les pontiers (2)
Visite de lieu de travail Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Rapport de visite
Circulation + éclairage sur parking camions + SECT

Contrôle levage trimestriel Haute Responsable logistique (M.B.) Trimestriel Rapports de contrôle
Les employés
Ordre et propreté dans les bureaux Moyen Tous Continu Ordre et propreté

Mise en place d’une personne de confiance Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Personne définie

Information psychosociale Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Information


+ SEPP
Ergonomie bureaux Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Information
Poste de travail + SEPP Étude ergonomique poste
Eclairage de travail
Installation électrique bureaux Moyen Conseiller en prévention (R.P.) 2017 Dossier à jour
Contrôle SECT + SECT

56
4.4. Système dynamique de gestion des risques

L’analyse des risques nous a permis :

 D’identifier les risques pour chaque catégorie de travailleurs présents chez Frisaye ;
 De définir des mesures de prévention à appliquer afin d’éliminer ou à défaut de réduire
ces risques ;
 De prioriser ces risques grâce au produit des trois facteurs : probabilité, exposition et
gravité

Le plan d’action nous a quant à lui permis :

 De définir les responsables de chaque mesure de prévention


 De fixer des délais de mise en œuvre des différentes mesures de prévention
 De déterminer quelles seraient les preuves de la bonne réalisation de chaque mesure

Le développement de ces outils devrait permettre à l’entreprise d’évoluer fortement en


matière de prévention et ainsi de diminuer les risques d’accident.

Toutefois, si l’on reprend le principe du système dynamique de gestion des risques, nous ne
sommes qu’à la première étape d’un système qui en compte quatre (par cycle).

L’analyse des risques nous a permis de planifier toute


une série de mesures de prévention. A présent, il faut
suivre de près la mise en place active de celles-ci et le
respect des délais fixés (« Do »). Ensuite, fin de l’année
2017, il faudra évaluer si le plan d’action a bien été
respecté mais aussi si les mesures mises en place ont
bien réussi à réduire les risques (« Check »). Enfin, il
faudra réaliser une nouvelle analyse qui permettra
certainement de définir de nouveaux risques et ainsi de
suite (« Act » + « Plan »).

La sécurité et la prévention des risques ne sont jamais acquises. Il faut constamment se


remettre en question afin de continuer à évoluer.

57
5. Conclusion

Mon but lorsque j’ai choisi ce sujet de travail de fin d’études était de mettre en place une
gestion proactive de la sécurité avec inévitablement comme objectif final de réduire les
risques au sein de l’entreprise.

La réalisation de ce travail a permis de mettre en place les outils nécessaires à l’atteinte de cet
objectif. Bien sûr, le respect et le suivi du plan d’action seront cruciaux pour y parvenir. Il est
indispensable de réaliser une analyse des risques et de définir un plan d’action mais sans
action réelle rien ne vas évoluer.

Par ailleurs, l’accomplissement de ce travail a également été bénéfique sur le plan personnel
et m’a permis d’approfondir mes connaissances personnelles en mettant en pratique les
aspects théoriques étudiés lors de ma formation. Cette réalisation m’a donné envie de
m’investir davantage au niveau de la sécurité afin de faire évoluer les choses positivement.

L’analyse des risques indique qu’il y a beaucoup de choses à mettre en place et je pense que
l’année 2017 sera une année charnière pour l’entreprise en matière de sécurité. Pour y
parvenir, cela requiert bien sûr l’implication de la direction et de la ligne hiérarchique mais je
suis d’avis que les responsables seront ouverts et réceptifs à la mise en place des différentes
mesures, le tout sera de les présenter correctement.

Par ailleurs, il faudra aussi parvenir à impliquer les ouvriers dans notre démarche. Je me suis
rendu compte que l’implication de tous les intervenants était extrêmement importante :
chauffeurs, ouvriers, ligne hiérarchique, direction. Pour obtenir les meilleurs résultats, il faut
que tous les acteurs soient conscients des risques et aillent dans la même direction.

58
6. Liens internet

 http://www.preventionportal.be
 http://www.laprevention.be
 http://www.officiel-prevention.com
 http://www.abbet.be
 http://www.deparisnet.be
 http://www.fao.org
 http://www.emploi.belgique.be
 http://www.cesi.be
 http://www.espace.cfwb.be
 http://www.p-i.be
 http://www.startpeople.be
 http://www.fichepostedetravail.be
 http://www.cefret.be
 http://www.werk.belgie.be/CAO/140/140-2015-012245.pdf
 http://www.inrs.fr/metiers/transport-routier.html
 http://www.bossons-fute.fr
 http://www.cchst.com
 http://www.uclouvain.be
 http://www.lms.entrili.com
 http://www.jobtransport.com
 http://www.belgium.be
 http://www.fedris.be
 http://www.scholar.google.be
 http://www.statbel.fgov.be
 http://www.ec.europa.eu
 http://www.espace.etsmtl.ca
 http://www.tandfonline.com
 http://www.aginsurance.be

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7. Annexes

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