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RÉSUMÉ (ENGLISH)
La mission Notat-Senard, dont les conclusions ont été remises au gouvernement le 9 mars, préconise d'adapter
l'entreprise aux attentes des parties prenantes, en étendant son rôle au-delà de la performance économique.Une
proposition phare consiste à ajouter la notion de « raison d'être » dans leur objet social, tel qu'il est rédigé dans les
articles 1833 et 1835 du Code civil.C'est un moteur pour l'action et une source d'inspiration pour les initiatives.
TEXTE INTÉGRAL
La mission Notat-Senard, dont les conclusions ont été remises au gouvernement le 9 mars, préconise d'adapter
l'entreprise aux attentes des parties prenantes, en étendant son rôle au-delà de la performance économique. Une
proposition phare consiste àajouter la notion de «raison d'être »dans leur objet social, tel qu'il est rédigé dans les
articles 1833 et 1835 du Code civil. Ce qui n'est encore qu'une option pourrait constituer une évolution majeure pour
la vie des entreprises.
La «raison d'être »est le sens profond qu'une entreprise donne àson activité et la manière dont elle définit son utilité.
Elle s'inscrit en réponse àdes besoins fondamentaux et universels comme la protection, la santé, la liberté de
mouvement ou même l'imagination. Exprimer sa raison d'être est un acte engageant, car elle oriente et éclaire les
choix stratégiques tout en aidant àdiscerner les opportunités des risques. C'est un moteur pour l'action et une
source d'inspiration pour les initiatives. Enfin, la raison d'être est un pari sur la durée : elle crée une cohérence entre
les origines de l'entreprise et sa vision de l'avenir. Elle ne change pas tous les quatre matins, et n'est pas réductible
àune démarche RSE, un nouveau positionnement de marque ou au dernier plan stratégique. C'est une réponse àla
question si essentielle du «pourquoi »l'entreprise fait ce qu'elle fait.
Ce n'est pas un concept nouveau. Aux Etats-Unis notamment, des entreprises telles que 3M, Disney ou Boeing
continuent de faire vivre une raison d'être définie il y a longtemps. Mais il est appelé àconnaître un engouement
croissant car l'exigence de sens grandit dans l'opinion, notamment chez les jeunes diplômés. Rejoindre une
entreprise engagée pour une raison d'être àlaquelle ils s'identifient est désormais un critère prioritaire dans le choix
d'un employeur et un levier d'engagement au quotidien. Cette tendance se retrouve aussi dans les comportements
des consommateurs.
Plus globalement, définir et exprimer sa raison d'être offre trois bénéfices majeurs :
- Plus de motivation. Alors que les organisations sont confrontées àdes transformations multiples, profondes et
parfois source de désorientation, se raccrocher àune raison d'être rassure et rend l'incertitude plus acceptable.
- Plus d'innovation. Parce qu'elle fait écho àun besoin profond et en même temps large, elle ouvre les possibilités et
stimule la créativité. On connaît l'objectif final mais on garde une marge de manoeuvre sur les moyens.
- Plus de valeur. Se définir clairement est un signe rassurant pour les investisseurs àqui cela donne de la lisibilité.
C'est aussi une protection, en particulier contre les attaques de fonds activistes qui reposent sur la critique
d'incohérence (de stratégie, d'activités, etc.).
Pour être réussie, la raison d'être doit être ouverte, partagée (compréhensible et actionnable àtous les niveaux de
l'entreprise), et engageante (portée par un engagement profond et authentique du management).
Enfin, pour lui donner toute son utilité et sa dynamique, elle doit ensuite être vivante, animée et incarnée au plus
haut niveau de l'entreprise. En effet, c'est grâce àla répétition des paroles et des actes dans la durée que la raison
d'être produit un récit. Elle devient alors un critère de bonne gouvernance et d'investissement, comme l'a
récemment écrit Larry Fink, PDG de Black-rock, en enjoignant aux dirigeants et conseils d'administration de préciser
DÉTAILS
Lieu: ETATS-UNIS
Personnes: Larry Fink; Alain Péron; Pierre Giacometti; Twain, Mark (Samuel Langhorne Clemens)
(1835-1910)
Société / organisation: Nom: Boeing Co; NAICS: 336411, 336413, 336414; Nom: General Motors Corp;
NAICS: 333415, 336111, 336390; Nom: Tesla Motors Inc; NAICS: 336999
Première page: 11
ISSN: 01534831
e-ISSN: 2270-5279
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