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« Les entreprises doivent agir pour orienter le

monde différemment »
JULIE LE BOLZER

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RÉSUMÉ (FRENCH)
« Les entreprises doivent agir pour orienter le monde différemment » Le président-fondateur militant de Norsys,
entreprise de services du numérique sise à Ennevelin (59), est également très impliqué chez Greenpeace. Sylvain
Breuzard s'est inspiré de la permaculture pour bâtir un modèle durable : la permaentreprise. A lire : « La
Permaentreprise. Un modèle viable pour un futur vivable, inspiré de la permaculture », par Sylvain Breuzard, illustré
par Etienne Appert (éditions Eyrolles 2021, 176 pages, 27 euros). n quoi votre modèle baptisé « permaentreprise »
permet-il, selon vous, « un développement viable » ? Cela consiste à rebâtir l'organisation selon trois principes. Le
premier est de prendre soin de l'être humain, c'est-à-dire, , en régénérant régulièrement l'énergie des collaborateurs
via le management et l'organisation. Le deuxième objectif est de préserver la planète, notamment grâce à une
contribution nette et positive en carbone, ce qui suppose de réduire, , d'ici à 2030. La prochaine décennie est
cruciale : si on ne s'y attelle pas dans ce délai, les impacts seront si déstabilisants que la réparation deviendra trop
coûteuse. Enfin, le troisième levier est de redistribuer équitablement les richesses et de se fixer des limites. Cela
revient à dire aux dirigeants : « N'attendez pas que le législateur vous impose le changement, prenez vous-même la
décision. » Quelles sont les motivations des dirigeants intéressés par ce modèle ? L'implémentation de la
permaentreprise est en cours notamment chez certains membres de l'association Dirigeants responsables de
l'Ouest, issus de tous secteurs : industrie, énergie, aménagement de l'espace public, conception de bureaux,
expertise comptable… Le point commun de ces dirigeants est la volonté de faire mieux, d'être performant
autrement, tout en cherchant comment s'y prendre. Grâce à mon modèle, j'aimerais les aider à être plus lucides, et
à appréhender la responsabilité de leur entreprise avec une vision globale des enjeux du monde, ce qui leur
permettra notamment d'anticiper. Quel était votre moteur lorsque vous avez créé Norsys ? Norsys fait écho à un
projet personnel. Lors de sa création, en 1994, j'étais déjà engagé dans Greenpeace France, avant même d'en
devenir président du conseil d'administration en 2011. Aussi, je souhaitais transmettre quelque chose, en
contribuant à ce que le monde ne se dégrade pas. Je suis convaincu que, face à la lenteur politique, l'entrepreneur
est le mieux placé pour tenter d'inverser la tendance : il a l'autonomie de décision, et la capacité de mettre en
corrélation ses objectifs avec les moyens dont il dispose, cela permet d'agir vite. Votre modèle a-t-il servi de rempart
à la crise du Covid ? Une entreprise responsable est à l'écoute de ses équipes. Chez Norsys [600 collaborateurs et
46 millions d'euros de chiffre d'affaires, NDLR], pour simplifier le quotidien de nos collaborateurs, nous avons mis en
place le télétravail il y a environ cinq ans. Résultat, le 16 mars 2020, lorsque le premier confinement a été annoncé,
nous n'avons rien eu à faire pour basculer à 100 % en distanciel. Nous avions déjà identifié les freins et déployé les
dispositifs nécessaires. Alors que nombre d'entreprises ont subi un manque à gagner le temps de s'adapter, cela n'a
pas été notre cas. Par ailleurs, n'étant pas favorables à la distribution maximisée de dividendes, nous avions des
fonds de réserve pour aborder la crise avec une plus grande sérénité. Au bout du compte, nous avons atteint 2 %
de croissance en 2020. Autant de résultats qui m'incitent à promouvoir mon modèle. Hors crise, à quels enjeux votre
modèle permet-il de répondre ? Que ce soit à travers le ou les baromètres consacrés aux jeunes, tout porte à croire
qu'il y a eu un déclic chez les nouvelles générations. Leur niveau d'exigence ne cesse d'augmenter. Ainsi, face à la
pénurie de compétences et la nécessité d'être attractives auprès des talents, les entreprises n'ont d'autre choix que
d'agir pour orienter le monde différemment. Les jeunes ont un besoin vital de changement, une attente bien plus
forte que la recherche de sens. A lire : « La Permaentreprise. Un modèle viable pour un futur vivable, inspiré de la
permaculture », par Sylvain Breuzard, illustré par Etienne Appert (éditions Eyrolles 2021, 176 pages, 27 euros).
Julie Le Bolzer

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TEXTE INTÉGRAL
Le président-fondateur militant de Norsys, entreprise de services du numérique sise àEnnevelin (59), est également
très impliqué chez Greenpeace. Sylvain Breuzard s'est inspiré de la permaculture pour bâtir un modèle durable : la
permaentreprise.
Cela consiste àrebâtir l'organisation selon trois principes. Le premier est de prendre soin de l'être humain, c'est-à-
dire, comme dans la permaculture, en régénérant régulièrement l'énergie des collaborateurs via le management et
l'organisation.
Le deuxième objectif est de préserver la planète, notamment grâce àune contribution nette et positive en carbone,
ce qui suppose de réduire, pas de compenser, d'ici à2030. La prochaine décennie est cruciale : si on ne s'y attelle
pas dans ce délai, les impacts seront si déstabilisants que la réparation deviendra trop coûteuse.
Enfin, le troisième levier est de redistribuer équitablement les richesses et de se fixer des limites. Cela revient àdire
aux dirigeants : «N'attendez pas que le législateur vous impose le changement, prenez vous-même la décision. »
L'implémentation de la permaentreprise est en cours notamment chez certains membres de l'association Dirigeants
responsables de l'Ouest, issus de tous secteurs : industrie, énergie, aménagement de l'espace public, conception
de bureaux, expertise comptable… Le point commun de ces dirigeants est la volonté de faire mieux, d'être
performant autrement, tout en cherchant comment s'y prendre. Grâce àmon modèle, j'aimerais les aider àêtre plus
lucides, et àappréhender la responsabilité de leur entreprise avec une vision globale des enjeux du monde, ce qui
leur permettra notamment d'anticiper.
Norsys fait écho àun projet personnel. Lors de sa création, en 1994, j'étais déjà engagé dans Greenpeace France,
avant même d'en devenir président du conseil d'administration en 2011. Aussi, je souhaitais transmettre quelque
chose, en contribuant àce que le monde ne se dégrade pas. Je suis convaincu que, face àla lenteur politique,
l'entrepreneur est le mieux placé pour tenter d'inverser la tendance : il a l'autonomie de décision, et la capacité de
mettre en corrélation ses objectifs avec les moyens dont il dispose, cela permet d'agir vite.
Une entreprise responsable est àl'écoute de ses équipes. Chez Norsys [600 collaborateurs et 46 millions d'euros de
chiffre d'affaires, NDLR], pour simplifier le quotidien de nos collaborateurs, nous avons mis en place le télétravail il y
a environ cinq ans. Résultat, le 16 mars 2020, lorsque le premier confinement a été annoncé, nous n'avons rien eu
àfaire pour basculer à100 % en distanciel. Nous avions déjà identifié les freins et déployé les dispositifs
nécessaires. Alors que nombre d'entreprises ont subi un manque àgagner le temps de s'adapter, cela n'a pas été
notre cas.
Par ailleurs, n'étant pas favorables àla distribution maximisée de dividendes, nous avions des fonds de réserve pour
aborder la crise avec une plus grande sérénité. Au bout du compte, nous avons atteint 2 % de croissance en 2020.
Autant de résultats qui m'incitent àpromouvoir mon modèle.
Que ce soit àtravers le Manifeste pour un réveil écologique ou les baromètres consacrés aux jeunes, tout porte
àcroire qu'il y a eu un déclic chez les nouvelles générations. Leur niveau d'exigence ne cesse d'augmenter. Ainsi,
face àla pénurie de compétences et la nécessité d'être attractives auprès des talents, les entreprises n'ont d'autre
choix que d'agir pour orienter le monde différemment. Les jeunes ont un besoin vital de changement, une attente
bien plus forte que la recherche de sens.
A lire : «La Permaentreprise. Un modèle viable pour un futur vivable, inspiré de la permaculture », par Sylvain
Breuzard, illustré par Etienne Appert (éditions Eyrolles 2021, 176 pages, 27 euros).
Julie Le Bolzer

DÉTAILS

Société / organisation: Nom: Greenpeace; NAICS: 813312, 813940

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Titre: « Les entreprises doivent agir pour orienter le monde différemment »

Auteur: JULIE LE BOLZER

Publication: Les Echos; Paris

Année de publication: 2021

Date de publication: Apr 6, 2021

Section: Supplement

Éditeur: Les Echos

Lieu de publication: Paris

Pays de publication: France, Paris

Sujet de la publication: Business And Economics--Economic Situation And Conditions

ISSN: 01534831

e-ISSN: 2270-5279

Type de source: Journal

Langue de publication: French

Type de document: News

ID de document ProQuest: 2508699442

URL du document: https://acces.bibl.ulaval.ca/login?url=https://www.proquest.com/newspapers/les-


entreprises-doivent-agir-pour-orienter-le/docview/2508699442/se-2?accountid=12008

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Dernière mise à jour: 2021-04-05

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