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« Contre le droit
au travail »
d’Alexis de Voir plus d'articles
Tocqueville
Johan Rivalland
Un discours particulièrement
virulent et d’une rare fermeté
contre le socialisme et sa
prétention à régenter les individus.
P ar Johan Rivalland.
la réalité.
généralisé pour pouvoir envisager une telle disposition… avec les résultats
que l’on sait.
« (…) l’amendement, avec le sens que les paroles qui ont été
prononcées et surtout les faits récents lui donnent, l’amendement qui
accorde à chaque homme en particulier le droit général, absolu,
irrésistible, au travail, cet amendement mène nécessairement à l’une de
ces conséquences : ou l’État entreprendra de donner à tous les
travailleurs qui se présenteront à lui l’emploi qui leur manque, et alors il
est entraîné peu à peu à se faire industriel ; et comme il est
l’entrepreneur d’industrie qu’on rencontre partout, le seul qui ne puisse
refuser le travail, et celui qui d’ordinaire impose la moindre tâche, il est
invinciblement conduit à se faire le principal, et bientôt, en quelque
sorte, l’unique entrepreneur de l’industrie. Un fois arrivé là, l’impôt n’est
plus le moyen de faire fonctionner la machine du gouvernement, mais le
grand moyen d’alimenter l’industrie. Accumulant ainsi dans ses mains
tous les capitaux des particuliers, l’État devient enfin le propriétaire
unique de toutes choses. Or, cela c’est le communisme.
Confidentialité
En définitive, et au-delà de cet amendement lui-même, Alexis de
Tocqueville affirme que la question fondamentale à se poser consiste à se
demander « si la révolution de Février est ou non une révolution socialiste. »
Ou, autrement dit, comme il l’écrit dans ses notes préparatoires à ce
discours, cette révolution « doit-elle avoir pour objet d’améliorer, de
perfectionner la société que nous connaissons ou d’en faire une autre ? » (il
est intéressant de noter, au passage, qu’il affirme craindre, en ce sens,
défendue concrètement.
D’où son insistance à refuser que la révolution de 1848 entre dans la voie
socialiste, s’opposant à l’héritage de Babeuf, dont il décrit alors les menues
intentions.
Selon lui, ce qui a donc causé les révolutions, qu’il avait vu venir, n’était pas
des causes passagères, mais bien « un dérogation profonde aux principes
les plus sacrés que la Révolution française avait répandus dans le monde »,
qui a abouti à ce que le pouvoir et tous les éléments essentiels qui guident
notre vie soient régentés par une seule classe dont même l’aristocratie
La suite est, elle aussi, d’une étonnante actualité. Se référant aux moins
l’amendement sur le droit au travail (qui fut finalement rejeté par 396 voix
contre 187b, Tocqueville insiste sur le fait que « d’après la rédaction de la