Complement Fatigue Et Risque

Séminaire sur le dimensionnement
des chaussées selon la méthode

rationnelle française
Dimensionnement des chaussées selon

la méthode rationnelle française :
Fatigue, Loi de Miner et Risque de calcul
Jean-Maurice Balay, LCPC
Séminaire Dimensionnement des chaussées – ISET, Hammamet – Tunisie, avril 2010 (Document 3)
Plan de l ’exposé
 1- Fatigue des matériaux liés et loi de Miner
 2- Notion de risque comme paramètre du

dimensionnement
Fatigue des matériaux : constat
Expérience
Un fil de fer peut être rompu par flexion :
– en une fois, en exerçant un effort important ;
– après un grand nombre de sollicitations, pour
un effort bien moindre.
phénomène de fatigue
Premières études au milieu du XIXe sur les

métaux (études de Wöhler : 1852)
Séminaire Dimensionnement des chaussées – ISET, Hammamet – Tunisie, avril 2010 (Document 3) 3
Fatigue : définition
La fatigue traduit le fait qu’un matériau peut se

rompre si on lui applique un grand nombre de
fois une sollicitation d’amplitude inférieure à
celle provoquant sa rupture instantanée (ou
rupture statique, ie. au premier chargement).
Etudes sur les métaux,

béton,
matériaux routiers liés
Fatigue : expérience de base (1/3)
On soumet une éprouvette de matériau à des

sollicitations répétées toutes identiques,
jusqu’à rupture de l’éprouvette. On relève le
nombre de cycles correspondant N.
Le phénomène étant très dispersé, on

recommence l’expérience:
– à un même niveau de sollicitation pour
plusieurs éprouvettes ;
– à différents niveaux de sollicitations.
log N
Rupture au premier
chargement
s1 s2 s3 log s
log N
s1 s2 s3 log s
Régression du type log N = f(log s) ou log N = f(s)
Fatigue : présentation usuelle
Résultats présentés sous la forme :

log s = f (log N) ou s = f (log N)
log s
log N
Fatigue : remarque
Limite d’endurance (ou limite de fatigue)

Pour certains matériaux, on met en évidence
une amplitude de sollicitation telle que, en
dessous de cette valeur, la rupture de
l’éprouvette n’est jamais atteinte.
Cette limite est appelée limite d’endurance.
( pour les métaux, lf  [ 0,3 0 ; 0,6 0 ] )
s
lf
log N
Fatigue : des résultats dispersés ...
Hétérogénéité du matériau et du phénomène :

 plusieurs éprouvettes du même matériau
 courbe de fatigue : courbe moyenne
 écart-type 
log  u
log N
Fatigue : un phénomène très dispersé ...
Pour le calcul, risque de rupture inférieur à 50 % ;

Risques routiers: de 1% à 25 % (environ).
R=25%
log 
log N
Fatigue : matériaux bitumineux
Norme NF P 98-261-1 : Détermination de la
résistance en fatigue des mélanges hydrocarbonés
Essai élémentaire :
– solliciter l’éprouvette console trapézoïdale isocèle en imposant une
flèche en tête sinusoïdale d’amplitude constante ;
– enregistrer l’évolution de l’amplitude de la force en tête ;
– mesurer la durée de vie de l’éprouvette.
Essai répété sur un lot homogène de 18

éprouvettes (6 éprouvettes par niveau, pour trois
niveaux de déformation)
Eprouvette de fatigue
Matériau:
D < 20 mm
laboratoire ou prélèvement sur chaussée e > 40 mm
(plaque 600 x 400 x 120 mm ou 600 x 400 x 40 mm)
25
25
Eprouvette :
obtenue par sciage
dimensions à 1 mm 250
axe longitudinal = axe compactage
conservation : entre 15 j et 2 mois
collée à sa base 56 (70)
Appareil : banc de fatigue
Excentrique
Moteur
Capteur force
Capteur déplacement
Eprouvette
Support
Déroulement de l’essai de fatigue
F
Fo
Fo/2
N rupt Nb cycles
log N
Conditions
usuelles :
log  10 °C
25 Hz
Courbes de fatigue
Résulats de l’essais de fatigue pour le

dimensionnement – exemple Enrobés bitumineux
Déformation (10-6)
1000
100
BBA mesures
BBA régression
BBB mesures
BBB régression
Bitume 50/70
10
10000 100000 1000000 10000000
Formalisme bi-logarithmique
des courbes de fatigue
Matériaux Matériaux traités liants Matériaux non

bitumineux hydrauliques et bétons traités (GNT) et sols
b
t = 6 ( N )
-0.222
z = A N
b
t = 6 ( N )
106 106
Déformation horizontale Contrainte horizontale Déformation verticale
de traction en flexion de traction en flexion de compression
Loi de Miner : pourquoi ?
Que se passe t’il si l’on sollicite l’éprouvette à un

niveau s1, que l’on interrompt l’essai après n1
cycles (n1< N1), puis que l’on reprend à un
niveau de sollicitation s2 ?
log s
s1 n2 ?
s2
n1 N1 log N
Notion de dommage
Définitions
– dommage élémentaire : délém 
1
N
(plus petite fraction de dommage
consommée à chaque cycle appliqué au niveau s)
- dommage : après n cycles, le dommage

d
consommé vaut : n
N
- la rupture de l’éprouvette est obtenue pour un

d   1  100%
dommage de 100 % : N
N
Loi de Miner : formulation ...
Eprouvette soumise à n1 cycles à s1:

d1 
n1
N1
Réserve d’endommagement :
1  d1  d2 
n2
N2
(dommage consommable sous sollicitation s2)
d1  d 2   1
n1 n2
d’où :
N1 N 2
ni
 1
Généralisation : i Ni
Utilisation de la loi de Miner
Outil pour le calcul de :

– la température équivalente (matériaux
bitumineux) ;
– le coefficient d’engrènement moyen des
dalles de béton ;
– l’effet des gradients thermiques ;
– l’agressivité moyenne d’un trafic ;
– la durée de vie résiduelle d’une chaussée
existante ;
– ...
Loi de Miner : remarques
• Expérience :

ni
0,60 < i Ni < 1,45
• Si s1 < s2, rupture pour 

n1 n 2
>1 N1 N 2
entrainement à la fatigue
• Si s1 > s2, rupture pour 

n1 n 2
N1 N 2 <1
Résultats des essais de fatigue
Présentation en log  = f (log N)

log  1
 N 
b
  6  
b
 
 106 
log N
106
Valeurs minimales des normes :
Matériau 6 -1/b SN
BBSG 110 5 0.25
GB3 90 5 0.3
EME2 130 5 0.25
Performances des matériaux standard
Performances des matériaux standard
Effet de la pente de fatigue
Sollicitation
admissible en
GB: b=-1/5=-0.2
fatigue
GC3:
Sollicitation admissible
b=-1/15=-0.067
Ndim Trafic N
(trafic projet)
Sollicitation
admissible en
GB: b=-1/5=-0.2
fatigue
Sollicitation
exceptionnelle (surcharge, …)
GC3:
b=-1/15=-0.067
L’effet de la surcharge
Ndim Trafic N
(trafic projet)
Effet de la surcharge Grave bitume
sur la durée de service
Sollicitation
admissible en
GB: b=-1/5=-0.2
fatigue
Sollicitation
exceptionnelle (surcharge, …)
GC3:
b=-1/15=-0.067
Comparaison N-GC vs N-GB

 La durée de vie de matériau
semi-rigide et considérablement
plus affectée par la surcharge que
Ndim Trafic N
le matériau bitumineux (trafic projet)
Effet de la surcharge N Grave bitume
sur la durée de service N Grave-ciment
La notion de risque comme paramètre
de dimensionnement
 1- Fatigue des matériaux liés et loi de Miner
 2- Notion de risque comme paramètre du

dimensionnement
Risque de dimensionnement
et niveau de service
• Probabilistic
aspects: the level of service specified for the road is taken into
account in the design by mean of a chosen risk of failure.
 “Level of service”: a general idea that uses indicators (quantifiable if possible,

but sometimes qualitative only) to express the capability of the road to meet
the needs, objective and subjective, of both the users and the owners (as
safety, user trouble caused by maintenance works, comfort …)
 To design a pavement for a risk R over its service life means that the
probability of structural failure at the end of this period is no greater than R.
– High traffic motorways: risk between 1% and 3 %
– Medium traffic national highways: 5% and 10%
– Low-medium traffic national roads: 20% and 30%
2 factors are considered to reproduce the variability in the occurrence and

development of pavement failure :
– Fatigue characteristics distributed to a normal law (6 or 6, SN)
– Thickness of the layers distributed to a normal law (Hmean, SH)
Le coefficient de risque Kr
 AC, cement treated materials and concrete : coefficient Kr
– Fatigue: logN standard dev. deduced from lab. Tests = SN
– Thickness: standard dev. from construction site and site feedback = SH
– R = risk of failure taken into account for the pavement design  fractile u
– c = coefficient that links the variation of strain (or stress) to the random
variation of thickness h :
log  = log0 – c h (c2 m-1)
then: 2 2
with  =
ub 2 c SH
Kr = 10 SN + 2
b
 Unbonded materials and soils :
– No explicit risk coefficient in the expression of the allowable strain z
– The value of coefficient A reflects the level of risk adopted by the design:
High traffic road: A = 12000
Low traffic road: A = 16000 z-allowable = A [CAMxN] -0.222
Rehabilitation works: A = 22500
Sollicitations admissibles et risques
Traction admissible béton (Mpa) 4.3

4.1 50%
3.9 40%
3.7 30%
3.5 20%
3.3 15%
3.1
2.9
2.7 10%
2.5 7,5%
2.3 5%
2.1 2,5%
1.9 1%
1.7
10 000 100 000 1 000 000 10 000 000

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Séminaire sur le dimensionnement

des chaussées selon la méthode

Dimensionnement des chaussées selon

Jean-Maurice Balay, LCPC

 1- Fatigue des matériaux liés et loi de Miner

 2- Notion de risque comme paramètre du

Premières études au milieu du XIXe sur les

La fatigue traduit le fait qu’un matériau peut se

Etudes sur les métaux,

On soumet une éprouvette de matériau à des

Le phénomène étant très dispersé, on

Régression du type log N = f(log s) ou log N = f(s)

Résultats présentés sous la forme :

Limite d’endurance (ou limite de fatigue)

Hétérogénéité du matériau et du phénomène :

Pour le calcul, risque de rupture inférieur à 50 % ;

Essai répété sur un lot homogène de 18

Résulats de l’essais de fatigue pour le

Matériaux Matériaux traités liants Matériaux non

Que se passe t’il si l’on sollicite l’éprouvette à un

- dommage : après n cycles, le dommage

- la rupture de l’éprouvette est obtenue pour un

Eprouvette soumise à n1 cycles à s1:

Outil pour le calcul de :

• Si s1 < s2, rupture pour 

• Si s1 > s2, rupture pour 

Présentation en log  = f (log N)

Comparaison N-GC vs N-GB

 1- Fatigue des matériaux liés et loi de Miner

 2- Notion de risque comme paramètre du

 “Level of service”: a general idea that uses indicators (quantifiable if possible,

2 factors are considered to reproduce the variability in the occurrence and

Traction admissible béton (Mpa) 4.3

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