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Politique environnementale internationale

1. : Introduction à la politique environnementale internationale


• L’énigme de la PEI :
Comment expliquer qu’en l’absence d’une organisation mondiale capable d’imposer sa volonté aux
Etats souverains, et face à l’opposition de plusieurs d’entre eux, en particulier les Etats dits d’amont,
généralement les plus puissants, des centaines d’accords multilatéraux sur l’environnement ont été
conclus, dont une dizaine de portée quasi universelle ?
• Introduction générale sur la PEI
- Champ d’étude relativement récent
- Idem concernant son écho sur la scène internationale
- La tendance s’inverse à partir des années 60’ : multiplication des essais nucléaires, naufrage du
Torrey Canyon, photo de la Terre depuis l’espace, l’agent orange lors de la guerre du Vietnam,
l’usage de pesticides et le livre de Rachel Carson, création d’associations militantes : Greenpeace,
Amis de la Terre.
- Les préoccupations environnementales locales sont devenues globales

-> 4 facteurs ont contribué à mettre au jour un contexte d’interdépendance écologique mondiale
1. Les écosystèmes, les dégradations et les pollutions sont transfrontaliers
2. Certains milieux naturels sont partagés par la communauté internationale
3. Certaines sources de pollution émises localement ont des effets mondiaux
4. Les problèmes environnementaux sont liés à d’autres thématiques des relations internationales

-> Prise de conscience de cette interdépendance écologique et de la nécessité d’une coopération dans
les années 70

-> La PEI prend son envol au Sommet de la Terre à Stockholm en 1972


-> Elle prend de l’importance au Sommet de Rio en 1992
-> l’évolution du champ d’étude suivit cette trajectoire

DEF : La PEI résulte des stratégies déployées et des rapports de force instaurés entre une multiplicité
d’acteurs politiques, économiques, scientifiques et civiques dotés de ressources et d’autorité inégales
pour définir les normes internationales susceptibles d’orienter les pratiques en matière de gestion des
dommages environnementaux ou avérés.

DEF : La PEI se définit comme le domaine des relations internationales portant sur la protection de
l’environnement biophysique. Son étude vise à comprendre et à expliquer toute la gamme des
dynamiques politiques liées aux problématiques environnementales. Celle-ci s’étend de la définition des
problèmes environnementaux jusqu’à l’évaluation des solutions adoptées. L’analyse de la PEI n’est pas
unifiée par une théorie, une échelle d’analyse, une perspective épistémologique ou une méthode. De
même que la diversité génétique contribue au dynamisme d’un écosystème, la diversité
intellectuelle contribue à celle de ce champ d’étude.

Toutes les approches classiques de l’étude des RI sont représentées en PEI :


Des « réalistes», « institutionnalistes», « libéraux », « constructivistes» , « structuralistes critiques»..

L’environnement est un domaine propice pour une multitude d’études, par exemple de :
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L’influence des acteurs non étatiques, le rôle des scientifiques, la diplomatie de sommet, les
questions éthiques, les relations entre les pays du Nord et du Sud, les problèmes d’action collective,
les interactions entre régimes internationaux, l’efficacité d’un instrument international
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• LES ACTEURS DE LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE INTERNATIONALE

SCIENTIFIQUES, « communautés épistémiques », experts : Une communauté épistémique est un


réseau plus restreint que l’ensemble d’une discipline ou profession. Ses membres partagent :
croyances causales ; critères de validité du savoir ; principes normatifs ; projet politique commun
Ils peuvent être salariés d’une université, employés d’une compagnie privée ou fonctionnaires. Une
communauté épistémique constitue généralement un réseau transnational.

ÉCONOMIQUES : Les acteurs économiques doivent être différenciés suivant qu’on leur impute ou non
une responsabilité dans la survenance du problème environnemental.
- Dans un premier cas, ils s’attacheront à éviter d’avoir à assumer des coûts importants, soit en
menant des campagnes contre l’adoption de réglementations contraignantes, ou en finançant des
« contre-expertises », soit en proposant des stratégies concrètes susceptibles de réduire les
dépenses qu’ils auront à supporter.
- En revanche, ceux qui sont en mesure d’offrir des substituts aux produits ou procédés visés auront
tendance à appuyer l’adoption de normes juridiques et techniques robustes.

CIVIQUES : Les acteurs de la société civile concernés par un problème environnemental de portée
globale se mobilisent :
- Pour favoriser la mise sur l’agenda politique en relayant l’information scientifique de sorte à
susciter un émoi susceptible d’influer sur les préférences des décideurs.
- Pour influer sur la mise en forme juridique des normes éventuelles

GOUVERNEMENTAUX : Les gouvernements agissent sous la pression de ces intérêts divergents tout en
veillant dans les négociations multilatérales à ce que le régime qui pourrait être instauré à l’échelle
internationale ne les désavantagera pas au regard des autres Parties.
Il faut distinguer les Etats dits « d’amont », qui ont une responsabilité plus grande relativement aux
autres Etats dans la survenance, probable ou avérée, du dommage environnemental, des Etats dits
« d’aval » qui subiraient ou le subissent déjà dans des proportions dépassant largement leur
contribution à cet effet.
Gouvernementalité selon Michel Foucault

Définition de la gouvernementalité selon Michel Foucault : La gouvernementalité est un concept


développé par le philosophe français Michel Foucault. Elle englobe l'ensemble des institutions,
procédures, analyses, réflexions, calculs et tactiques qui permettent d'exercer un type spécifique de
pouvoir, ciblant principalement la population. Le principal savoir associer à ce type de pouvoir est
l'économie politique, tandis que l'outil technique essentiel est constitué par les dispositifs de sécurité.

Différence entre gouvernance et gouvernementalité :


• Gouvernance :
• Origine et usage : Le terme "gouvernance" est souvent utilisé pour décrire comment
les institutions publiques, privées et civiles collaborent pour prendre des décisions et
gérer des ressources.
• Portée : Il s'applique à une variété de domaines, de la gestion d'entreprises aux
relations internationales.
• Emphase : La gouvernance se concentre sur les processus de coopération et les
mécanismes formels.§
• Gouvernementalité :
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• Origine et usage : La gouvernementalité se réfère à la manière dont le pouvoir est


exercé dans les sociétés modernes, impliquant diverses institutions, savoirs et
pratiques, en plus des institutions étatiques.
• Portée : Elle couvre l'art de gouverner, la conduite des individus et la manière dont ils
se gouvernent eux-mêmes.
• Emphase : Contrairement à la gouvernance, la gouvernementalité se penche sur les
tactiques, les stratégies et les savoirs qui sous-tendent le pouvoir, et examine comment
les populations sont régulées et normalisées par le biais de divers dispositifs et
pratiques.

Principaux points de la gouvernementalité de Foucault :


• La gouvernementalité vise principalement la population et repose sur une rationalité
gouvernementale.
• Elle a émergé à l'ère classique (16e et 17e siècles), marquant une transition de la politique
basée sur la vertu du prince à une économie politique axée sur des objectifs concrets,
notamment la croissance économique.
• Les mercantilistes ont introduit l'idée de lier économie et politique, transformant le rôle du
prince en celui d'un bon père de famille qui maximise la richesse nationale.
• Une deuxième rupture s'est produite avec l'avènement des idées libérales et du laisser-faire,
encourageant l'intériorisation de la contrainte par les sujets. Cela a conduit à la
gouvernementalité moderne, qui vise à faire intérioriser des comportements socionaturels au
niveau mondial.

Application de la gouvernementalité environnementale : La gouvernementalité de Foucault


s'applique également à la politique environnementale. Elle implique la standardisation des
comportements socionaturels au niveau mondial, tels que la réduction des émissions de CO2 et la
gestion des déchets, en ciblant la population. Cette politique est liée à des préoccupations sécuritaires,
et les instruments juridiques associés à la sécurité ont un poids particulier dans ce contexte.
En somme, la gouvernementalité de Foucault se penche sur la manière dont le pouvoir est exercé à
travers des dispositifs et des pratiques, visant à réguler les populations et à gérer les relations
socionaturelles. Elle complète la notion de gouvernance en mettant l'accent sur les aspects plus subtils
de l'exercice du pouvoir dans la société moderne.

• LES RELATIONS ENTRE LA SCIENCE ET LA POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT


Deux démarches distinctes avec leurs propres logiques et objectifs. Pourtant elles sont étroitement
intégrées l’une à l’autre : →Il existe une coproduction entre science et politique
– La science influence les débats politiques
– La science est fondée sur des valeurs et structures politiques

3 idées reçues quelque peu simplistes :


- La science et la politique sont deux démarches antinomiques et hermétiques (idée ontologique)
- Une division des tâches linéaire : les scientifiques devraient produire le savoir et les solutions
techniques, les décideurs politiques les mettre en œuvre (idée normative)
- Les échecs de la gouvernance internationale de l’environnement résulteraient de la tendance des
décideurs à suivre leurs intérêts particuliers plutôt que les solutions proposées par la science (idée
analytique)
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LA COOPÉRATION EN CONTEXTE D’INCERTITUDE SCIENTIFIQUE


La science informe mais ne donne que peu de certitudes aux décideuses. Cela étant, même un fort
degré de certitude scientifique n’est pas une condition suffisante pour une action politique. Plus
surprenant, la certitude scientifique n’est pas non plus une condition nécessaire à la coopération
internationale. La coopération internationale dans le domaine de l’environnement dépend moins du
degré de certitude scientifique que du type de connaissances scientifiques disponibles.

La science et la « cognition culturelle » : la perception de la science et la tolérance au risque dépendent


moins du degré de connaissances que de l’inclination politique et culturelle.

LA COOPÉRATION EN CONTEXTE D’INCERTITUDE SCIENTIFIQUE (CONCLUSION)


L’incertitude scientifique ne représente pas nécessairement un frein à la coopération internationale.
Parfois, l’incertitude peut favoriser la coopération en voilant l’ampleur des enjeux et donc en
masquant les intérêts particuliers.
La multiplication des données scientifiques peut être un obstacle à la coopération en renforçant les
positions antagonistes et en polarisant les débats ; Le développement des connaissances scientifiques
ne doit pas être systématiquement associé à l’émergence de consensus politiques.

L’ACTION DES COMMUNAUTÉS ÉPISTÉMIQUES


La transmission des connaissances scientifiques n’est ni automatique, ni immédiate : des acteurs
doivent activement en faire la promotion. Ils disposent d’une autorité intellectuelle pour la promotion
de leurs idées auprès des dirigeants. Ils contribuent à la définition des problèmes à résoudre.

L’action des communautés épistémiques se situe dans le registre de la persuasion plutôt que de la
pression.

Autres facteurs de succès de l’action des scientifiques auprès des décideuses politiques :
- Les prédispositions idéologiques des décideuses ; Une opportunité institutionnelle pour en faire la
promotion ; Des alliances avec une ONG ou une coalition d’ONG ; Un degré d’incertitude scientifique
élevé ; Un contexte de crise ; Une faible opposition politique

LA COPRODUCTION DE LA SCIENCE ET DE LA POLITIQUE


- Selon certaines, science et politique sont deux démarches coproduites.
- Les décideurs se réfèrent à des études scientifiques pour justifier leurs positions.
- La science n’est pas neutre, elle s’appuie sur des processus politiques.

Pour Haas, « le savoir intègre des notions scientifiques liées à des objectifs sociaux. Ces notions sont
rarement dépourvues d’éléments idéologiques et détachées des intérêts particuliers de leurs
défenseurs. Les métaphores douteuses, les analogies partielles, les exagérations et les autres péchés
épistémologiques abondent dans la science pour les politiques comme dans les politiques pour la
science […] Tant que ces notions sont acceptées et perçues comme légitimes par les différents groupes
et les individus qui promeuvent diverses idéologies politiques, nous considérons ces notions comme
consensuelles. Le savoir est cet ensemble de théories et d’informations qui transcendent les clivages
idéologiques. » (Haas, 1980, p. 368). Par ailleurs, les dynamiques sociales entre les chercheurs sont
elles-mêmes imprégnées de jeux de pouvoir : La science n’est pas dépourvue de jeux de pouvoir
politique.
Certaines dynamiques politiques structurelles transcendent la production scientifique.
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LA COPRODUCTION DE LA SCIENCE ET DE LA POLITIQUE (CONCLUSION)


La science est tout aussi imprégnée de politique que la politique de science. L’une structure et
détermine les possibilités d’action de l’autre.
La recherche scientifique et les négociations internationales s’influencent mutuellement
-> La science ne précède pas la politique : l’une et l’autre sont coproduites dans un mouvement
continu

LES FRONTIÈRES ENTRE SCIENCE ET POLITIQUE


La frontière entre science et politique est diffuse, contestée et instable. Ce qui est considéré comme
étant politique ou scientifique dépend du contexte social ; À l’interface entre ces deux mondes se
trouvent des acteurs et des organisations : les « organisations-frontières » ; Les notions et enjeux
environnementaux soulevés par la science font intervenir des jugements de valeur ; La science ne peut
pas hiérarchiser les objectifs environnementaux ; Les politiques environnementales soulèvent des
questions éthiques face auxquelles la science demeure muette ; Ce sont des processus politiques qui
permettent de débattre ouvertement et d’articuler explicitement les valeurs qui doivent ensuite guider
les politiques environnementales ; Chaque société définit différemment l’équilibre entre efficacité,
équité et rationalité ; À cet égard, les « organisations-frontières » permettent à la science d’être
orientée par les valeurs arbitrées politiquement et à la politique d’être mieux sensibilisée aux doutes et
aux limites de la science.

Les risques relatifs aux organisations-frontières :


- Que la science de plus en plus guidée, non par des délibérations politiques informées scientifiquement,
mais par les intérêts des groupes puissants présents dans les organisations-frontières. La science serait
alors gouvernée par les mêmes jeux de pouvoir que la politique.
- Des scientifiques motivés par des raisons politiques peuvent utiliser les organisations-frontières pour
biaiser les débats et recevoir un écho politique disproportionné.

LES FRONTIÈRES ENTRE SCIENCE ET POLITIQUE (CONCLUSION)


• Les organisations-frontières contribuent toutefois positivement à la coopération internationale dans
le domaine de l’environnement :
– En informant mieux les scientifiques des préoccupations politiques
– En informant mieux les décideuses des données scientifiques
Elles améliorent la communication et les échanges entre science et politique. C’est lorsque la science
est le mieux intégrée à son contexte social qu’elle favorise l’innovation, la réglementation et la
coopération internationale.
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THÉORIES DES RELATIONS INTERNATIONALES MOBILISÉES POUR APPRÉHENDER LA PEI

RÉALISME
Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, c’est le paradigme dominant en relations internationales
La politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l'intérêt national, sans influence idéologique
(Realpolitik)
Dans cette perspective, la politique est toujours politique de puissance basée sur l’équilibre des forces

4 propositions principales :
– L’état d’anarchie dans lequel se trouvent les relations internationales est synonyme d’état de guerre
– Les principaux acteurs des relations internationales sont des États-nations organisés territorialement
– Les États-nations sont des acteurs rationnels qui cherchent à maximiser leur intérêt national défini
en termes de puissance
– L’équilibre des puissances est le seul mode de régulation susceptible d’assurer non pas la paix, mais
un ordre et une stabilité internationaux forcément précaires

Dont découlent 4 propositions secondaires :


– Lorsque la politique extérieure ne parvient pas à atteindre l’intérêt national par les moyens pacifiques,
le recours à la guerre est un moyen légitime de la politique extérieure
– Les organisations interétatiques et les entités non étatiques ne sont pas des acteurs autonomes
– La politique extérieure prime sur la politique intérieure
– L’existence et l’effectivité du droit international et des institutions de coopération dépendent de leur
conformité aux intérêts des États les plus puissants

- L’équilibre dans cet état d’anarchie peut être multipolaire, bipolaire ou unipolaire
- L’intérêt national est défini de façon transcendantale par rapport aux intérêts privés des particuliers
- Les réalistes s’opposent aux utopistes/idéalistes qui affirment l’existence d’un intérêt commun à la
paix mondiale
- La politique est condamnée à consister en une lutte pour la puissance

-> Contributions marginales à la PEI, hormis la politique climatique mondiale qui semble confirmer un
certain nombre de présupposés réalistes, notamment :
- La capacité des gros émetteurs (USA & BASIC) de bloquer ou orienter les négociations en sorte de
protéger leurs intérêts bien compris.
- Le fait que la gestion de la politique climatique serait assumée par les Etats les plus puissants sur le
modèle de la diplomatie européenne du XIXè siècle, qui associe système hiérarchique, diplomatie de
cabinet (soustraite de l’examen public), mode pragmatique de règlement des problèmes qui ne
s’embarrasse pas de principes fondés sur le droit ou la morale.
- La tendance à « sécuritiser » la problématique climatique.

CONCLUSION :
Hans Morgenthau, Politics among Nations : The Struggle for Power and Peace, 1948 :
- L’unité d’analyse : l’Etat / - Structure de l’ordre international : anarchie
- Comme la guerre est l’ultima ratio de la politique entre Etats, la politique internationale est
déterminée par les capacités de puissance dont disposent les acteurs étatiques (Morgenthau)
- L’analyse réaliste porte principalement sur la défense de « l’intérêt national » dans les relations dites
diplomatico-stratégiques (Raymond Aron)
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- Elle est fondée sur la distinction entre les « possession goals » (objectifs qui profitent directement à
l’Etat impliqué) et les « milieu goals » où il s’agit de définir l’environnement extérieur de telle façon que
la réalisation de ces objectifs du milieu profite indirectement à l’Etat impliqué – mais aussi à d’autres
Etats – par le fait de maintenir un ordre international qui lui est avantageux.

THÉORIE LIBÉRALE DES RELATIONS INTERNATIONALES


- Approche concurrente du réalisme ; ouvertement idéaliste des RI
Il s’agit d’une projection à l’échelle mondiale de la philosophie libérale -> Hypothèse de base : ce sont
les acteurs et les structures internes d’un État qui influencent les identités et intérêts des États et
ainsi leur comportement externe

Discours de Woodrow Wilson le 8 janvier 1918 :


– Remplacer la diplomatie de cabinet pour une diplomatie transparente
– Éviter le protectionnisme économique par l’ouverture des frontières et la liberté des mers
– Mettre un terme à la course aux armements grâce à un désarmement généralisé
– Mettre en œuvre un droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dans les sphères d’influence coloniales
– Créer une association des nations respectant le droit international et rompant avec le jeu des
puissances basée sur l’équilibre des forces

3 TYPES DE LIBÉRALISME :
Républicain : La paix internationale est fonction de la diffusion de la démocratie ; Ce sont les citoyennes
qui doivent in fine décider de la politique étrangère ; L’importance de l’éducation citoyenne : des
opinions publiques et des élites éclairées ; Une diplomatie transparente ouverte à l’opinion publique
Commercial : L’effet naturel du commerce est de porter à la paix ; Le libre-échange est le moyen pour
assurer la paix universelle et permanente ; L’interdépendance économique seule n’est pas suffisante, un
gouvernement international est nécessaire
Institutionnel : Un système de gouvernance internationale est nécessaire : création d’une association
des nations ; Substitution d’un libéralisme classique par un libéralisme interventionniste ; L’état des RI
est anarchique : un droit commun et une force commune sont nécessaires

DIFFÉRENTES VISIONS DE L’HISTOIRE dans le réalisme et la théorie libérale :


–Vision progressiste et téléologique du libéralisme : l’institutionnalisation des relations interétatiques
ne serait que le prolongement d’un processus historique en cours, le couronnement de la tendance
naturelle du monde vers un gouvernement international
–Vision cyclique du réalisme : la structure anarchique des RI conduit à l’éternelle récurrence des conflits
interétatiques

DIFFÉRENTES CROYANCES NORMATIVES SUR LA NATURE HUMAINE entre réalisme et théorie libérale
:
–Dans l’approche libérale :la nature humaine est foncièrement bonne, attentive au bien-être d’autrui.
Le comportement humain égoïste est dû à l’imperfection des institutions →il convient
d’institutionnaliser la société internationale afin d’éliminer l’anarchie qui rend probable la guerre et
l’injustice.
–Dans l’approche réaliste :la nature humaine est caractérisée par des instincts biopsychologiques
(l’instinct de vie, de reproduction, de domination, etc.). L’être humain est par nature égoïste et guidé
par une volonté infinie de puissance et de domination. L’État-nation exporte sur la scène internationale
les instincts égoïstes des individus le composant →les RI se résument à une lutte pour la puissance
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- Les acteurs fondamentaux de la politique internationale sont les individus et les groupes privés
répugnants au risque
- La politique gouvernementale est contrainte par les identités, intérêts et pouvoir des individus et
groupes qui exercent une pressions sur les décideurs
- La nature du régime politique d’un État exerce une influence prédominante sur son comportement
international

TRANSNATIONALISME
- Proche du libéralisme, mais courant à part entière
- La perspective transnationaliste n’est pas stato-centrée
- Même unité d’analyse que les libéraux : l’individu
- Mais pour les transnationalistes, les individus et la société civile sont des acteurs autonomes

Dans cette perspective, les RI ne se rapportent pas qu’aux seules nations, mais intègrent :
Les États, gouvernements, peuples, régions, alliances, confédérations, organisations internationales,
industrielles, organisations culturelles, organisations religieuses..
+ : des liens d’interdépendance relient l’ensemble des acteurs, qu’ils soient étatiques ou non étatiques.
Il s’agit de se concentrer sur les « relations transnationales », càd. sur les contacts, coalitions,
interactions transfrontaliers qui ne sont pas contrôlés par l’État. Il s’agit d’une perspective axée sur la
coopération qui implique que l’agenda mondial n’est plus dominé par les problèmes de sécurité
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Ce courant va inspirer des études qui


s’orienteront dans deux directions :
- l’analyse des régimes – ou accords
internationaux régulant les relations
d’interdépendance politiques,
économiques, sociales et
écologiques ;
- l’analyse de la gouvernance
d’inspiration libérale qui porte
principalement sur les processus de
coopération socio-économique
impliquant des acteurs tant publics
que privés.
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RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA PEI : On peut donc répondre à l’énigme en considérant d’une part qu’une
multiplicité d’acteurs autres que les Etats participent à la PEI, et d’autre part que l’anarchie postulée par
les réalistes prévaut certes dans les interactions étatiques, mais s’accorde à des dynamiques
sociétaires : les relations internationales ne sont pas anomiques (caractérisées par une absence de
normes) et s’apparentent à cet égard à une « société anarchique ». Quoique fragile, cette société se
fonde sur des principes reconnus par la coutume internationale qui sont toutefois constamment l’enjeu
de luttes quant à leurs traductions concrètes.

LES INSTRUMENTS JURIDIQUES INTERNATIONAUX ET PRINCIPAUX AME DE PORTÉE GLOBALE :


AME : accords rassemblant plus de deux pays, se sont multipliés au cours de ces deux dernières
décennies. Se fondent sur un traité qui énonce des objectifs généraux et établissent un cadre
institutionnel où les EM pourront négocier, par la suite, des accords additionnels définissant les règles
et les modalités spécifiques à respecter.
LE MODÈLE CONVENTIONNEL DES TRAITÉS-CADRES : « instrument conventionnel qui énonce les
principes devant servir de fondement à la coopération entre les Etats parties dans un domaine
déterminé, tout en leur laissant le soin de définir, par des accords séparés, les modalités et les détails
de la coopération, en prévoyant, s’il y a lieu, une ou des institutions adéquates à cet effet. Il y a lieu de
préciser qu’au point de vue formel, le signe permettant d’identifier les traités-cadres est l’existence
d’une part d’une convention principale, d’autre part de protocoles ou accords complémentaires qui s’y
rattachent tout en gardant une certaine autonomie » (Kiss, 1993 -> cette méthode qui se veut flexible
permet aux Etats de suivre l’évolution des connaissances scientifiques et d’associer à la négociation des
représentants de groupes intéressés, tels que les milieux économiques et les acteurs civiques.
LE CADRE INSTITUTIONNEL DES AME : Consiste en un secrétariat exécutif, un organisme scientifique,
et une conférence des parties (CoP) qui se réunit, d’habitude, une fois par année, en des lieux différents,
pour poursuivre les négociations, et éventuellement amender les annexes comportant toutes les
dispositions techniques.

- Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d’extinction (CITES, 1973)
L’un des premiers AME, la CITES a été ouverte à la signature en 1973 et est entrée en vigueur deux ans
plus tard. Elle est conçue pour réguler le commerce des espèces menacées d’extinction, ainsi que des
produits provenant de ces espèces. Elle comporte trois annexes qui énumèrent les espèces dont la
Conférence des Parties a établi (sur la base de la Liste rouge de l’UICN) qu’elles étaient menacées
d’extinction à divers degrés. Elle institue des mécanismes de contrôle des échanges qui vont de la
prohibition complète (A. 1) à un système de licences d’exportation (A. 2 et 3).
Entrée en vigueur : 1975. Compte 183 Parties.

- Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone (1985) et Protocole de Montréal


relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone (1987)
Le Protocole de Montréal – dont la Convention de Vienne est l’accord cadre – réglemente plusieurs
substances chimiques industrielles qui ont pour effet de dégrader la couche d’ozone stratosphérique.
Le protocole interdit la production et l’utilisation de plusieurs d’entre elles et applique aux autres une
stricte réglementation. Il prévoit la création d’un fonds destiné à couvrir les surcoûts occasionnées
pour les pays en développement.
La Convention de Vienne et le Protocole de Montréal comptent 197 Parties.
à Un bon exemple du rôle des acteurs économiques dans l’adoption d’un AME est fourni par le groupe Dupont
de Nemours dans le cadre des négociations sur la Convention de Vienne et le Protocole de Montréal :
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Dans les années 70, Dupont de Nemours détient 50% de la production américaine et 27 % du marché mondial des
CFC, mais les CFC ne constituent que 2% de ses profits. Dans un premier temps, Dupont contestera la validité des
travaux de Molina et Rowland (1974) concluant que les CFC pourraient appauvrir l’ozone stratosphérique.
Soucieuse toutefois d’améliorer son image et de se positionner sur un marché dont elle anticipe qu’il sera
réglementé, cette société va investir des sommes considérables dans la recherche d’un substitut. Grâce à la
longueur d’avance prise sur ses concurrents, Dupont soutiendra, dès 86, l’adoption d’un protocole en la matière.

- Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de


leur élimination (1989)
Elle trouve son origine dans la crainte des pays en développement de devenir des lieux de stockage pour
les déchets dangereux qui ne seraient plus éliminés dans les pays développés. Les organisations non
gouvernementales, dont Greenpeace, ont joué un rôle important dans l’élaboration de ce traité. La
Convention définit une liste de déchets dangereux. Elle proscrit l’exportation ou l’importation de
déchets dangereux vers ou en provenance d’un Etat non-partie à la Convention. L’exportation des
déchets dangereux doit être autorisée par écrit par l’Etat importateur (consentement préalable en
connaissance de cause).
Entrée en vigueur en 1992, 186 Parties.

- Convention de Nairobi sur la diversité biologique (1992) et ses protocoles additionnels, le


Protocole de Carthagène (2000) et le Protocole de Nagoya
Les trois objectifs visés par la Convention sur la diversité biologique, adoptée à Rio en 1992 à la suite de
négociations engagées par le PNUE dès 1987, sont, aux termes de son article 1, « la conservation de la
diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments, et le partage juste et équitable des
avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques ».
Adoptée en 1992, entre en vigueur en 1993, 196 Parties.
Protocole de Carthagène, 2000 : Accord complémentaire à la CDB demandé par les pays en voie de
développement, le Protocole de Carthagène traite du commerce transfrontalier et de la sécurité de
manipulation des organismes génétiquement modifiés (OGM) vivants. Il établit des règles pour le
transfert, la manipulation et l’utilisation des organismes vivants modifiés (OGM) résultant de la
biotechnologie moderne qui peuvent avoir des effets défavorables sur la conservation et l’utilisation de
la diversité biologique et présenter des risques pour la santé humaine.
Entrée en vigueur en 2003, 171 Parties.
Protocole de Nagoya, 2000 : Accord complémentaire à la CDB, le Protocole de Nagoya sur l’accès aux
ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation
relatif à la Convention sur la diversité biologique est un accord international visant à partager les
avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques. Il vise également à lutter contre la
biopiraterie ou l’appropriation illégitime des ressources biologiques et des connaissances
traditionnelles qui peuvent y être associées. A cet effet, il recourt principalement au mécanisme du
consentement préalable en connaissance de cause.
Entré en vigueur en 2014, 100 Parties.

- Convention-cadre sur les changements climatiques (1992) et Protocole de Kyoto (1997)


Convention-cadre a pour objectif de stabiliser les concentrations de GES dans l’atmosphère à un niveau
tel que les activités humaines ne risquent pas de modifier le système climatique mondial. En ratifiant la
Convention, les gouvernements des pays industrialisés et en transition conviennent de ramener leurs
émissions de GES « aux niveaux antérieurs » avant la fin de la décennie. Les pays en développement
acceptent, pour leur part, d’établir, au même titre que les pays industrialisés, des inventaires de leur
niveau d’émissions en contrepartie de ressources financières « nouvelles et additionnelles ». 197 Part.
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Protocole de Kyoto, 1997 : Lors de la 3ème Conférence des Parties de la Convention-cadre sur les CC à
Kyoto en 1997, un groupe de 38 pays industriels et en transition (+UE) listés à l’Annexe 1 de la CC se
sont engagés à réaliser des efforts différenciés en vue d’atteindre une réduction globale de 5.2% de
leurs émissions de ges en 2008-2012 par rapport à celles réalisées en 1990.
Les USA et l’UE se sont finalement entendus sur des objectifs de 7 et 8% respectivement, l’UE formant
à cet effet une « bulle » où les efforts des pays membres sont différenciés. Les pays en développement,
quant à eux, n’ont été soumis à aucun engagement chiffré.
Le protocole institue trois mécanismes de flexibilité (ou de marché) : les permis d’émission, la mise en
œuvre conjointe, et le mécanisme pour un développement propre.
Entré en vigueur en 2005, 192 Parties.

- Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (2001)


Cette convention vise à réglementer les polluants toxiques persistants, c’est-à-dire des produits qui
persistent dans l’environnement et peuvent s’accumuler dans les organismes vivants. La Convention
prévoit l’élimination des produits les plus dangereux, et restreint l’usage des substances jugées moins
nocives. Les premières substances reconnues comme des POP au titre du traité sont huit pesticides
(l’aldrine, le chlordane, le DDT, la dieldrine, l’endrine, l’heptachlore, le mirex, le toxaphène), deux
produits industriels (Les PCB et l’hexachlorobenzènes qui est aussi un pesticide), et deux sous-produits
indésirables de la combustion et du processus industriel (les dioxines et les furanes). Amendée en 2010,
la Convention a inclus 16 POP additionnels.
Entrée en vigueur en 2004, 179 Parties.

- Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (2001)
Tout en stipulant que « les parties contractantes reconnaissent les droits souverains des Etats sur leurs
propres ressources phytogénétiques », ce Traité rétablit, à travers un système multilatéral, le libre accès
gratuit pour 64 espèces cultivées majeures – dites du « domaine public »- entreposées dans des
banques de gènes gérées par le CGIAR (Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale)
ou par les Etats.
Si les ressources fournies par ces banques servent à créer une variété brevetée, une compensation,
qualifiée de part équitable des avantages commerciaux dérivés de la recherche, devra être versée à un
« fonds commun de soutien pour la conservation et l’essor de l’agriculture dans le monde en voie de
développement »
Entrée en vigueur en 2004, 144 Parties.

- Accords de Paris (2015)


Adopté en 2015, entré en vigueur l’année suivante, il prévoit que l’élévation de la température moyenne
de la planète devra être contenue « nettement en dessous de 2° par rapport aux niveaux
préindustriels », et que les efforts devront être poursuivis « pour limiter l’élévation des températures
à 1.5° par rapport à l’ère préindustrielle » (art.2)
A cet effet, les Etats s’engagent à soumettre des « contributions déterminées au niveau national » et à
participer à un mécanisme de révision quinquennal.
L’accord prévoit en outre un engagement vague des pays développés à fournir « des ressources
financières pour venir en aide aux pas en développement parties aux fins tant de l’atténuation que de
l’adaptation dans la continuité de leurs obligations au titre de la Convention (art. 9)
170 Parties.
18
Politique environnementale internationale

2. RISQUE, PRÉVENTION, PRÉCAUTION

RISQUE : révélateur d’une société. Il existe plusieurs définitions qui ont évolué dans le temps.
DEF de la notion moderne :
- Associe l’idée d’incertitude au danger
- Désigne la possibilité d’un danger et ses conséquences potentielles
- Danger se définit par une situation/contexte et le risque par l’action de s’exposer à cette
situation/contexte

-> une notion anthropocentrée : il n’y a pas de risque s’il n’y a pas d’activités humaines.

2 approches :
- Quantitative (maths, le calcul, les probabilités) : on peut représenter le risque à travers la formule :
(risque) = (aléa) x (vulnérabilité) x (enjeu)
Risque : éventualité d’occurrence d’un événement dommageable lié à l’exposition d’enjeux
vulnérables à un aléa. L’aléa est alors perçu comme un danger
Aléa : (naturel ou technologique) : événement/phénomène (naturel ou technologique) plus ou
moins prévisible, hors de contrôle. On décrit un aléa par sa nature, sa localisation, sa fréquence
(probabilité et/ou date d’occurrence) et son intensité.
Vulnérabilité : fragilité (incapacité à se défendre/résister aux effets néfastes prévisibles) d’un enjeu
face à un aléa.
Enjeu : cibles exposées et impactées par l’aléa (subissant les dommages), c-à-d la population, les
activités et/ou constructions humaines.

- Sémantique (sens) : interviennent les notions de risque et de confiance :


Confiance : je pense que les choses vont se dérouler comme je l’attends
Risque : menace qui pèse sur ce à quoi je m’attends

LA SOCIÉTÉ DU RISQUE
Ulrich Beck, Risikogesellschaft. Auf dem Weg in eine andere Moderne, Suhrkamp (1986).
La théorie d’Ulrich Beck repose sur l’observation d’une « rupture à l’intérieur de la modernité », qui
se manifeste par la remise en cause de la « religion du progrès ». La notion de progrès qui sous-tend
le développement des sociétés industrielles depuis le XIXème siècle est toujours considérée comme
créatrice de richesses. Mais elle est désormais vue aussi comme génératrice de menaces, de dangers,
d’atteintes à la santé et à la sécurité, qu’Ulrich Beck identifie comme les composantes du concept de
« risque ». La question prédominante du« partage de la richesse » laisse la place à la question de la «
19
Politique environnementale internationale

gestion du risque ». Celle-ci devient centrale pour les sociétés modernes, au sein desquelles on assiste
à une perte de confiance dans la science et la technique, dans la mesure où les risques ne sont pas
considérés comme maîtrisés. La confiance dans la technocratie est fortement ébranlée.

RISQUE ET THÉORIE DES ASSURANCES


Concernant la notion de risque, la théorie des assurances nous apprend qu’on peut encore les maîtriser,
sous la forme de la probabilité, les enchâssant de la sorte dans une analyse «coûts/bénéfices», en
vertu de laquelle les assureurs créeront des réserves financières pour pallier monétairement la
survenance d’un accident. Cette théorie ne tient évidemment pas compte, et des risques qui ne
peuvent être assortis d’une quelconque probabilité, et des risques dont la probabilité de survenance
est exceptionnellement faible mais les conséquences dommageables extraordinairement élevées, du
type accident de Tchernobyl; sans compter que l’«irréversibilité» mentionnée dans la formule ne saurait
par définition donner lieu à évaluation financière.
Un risque est assurable lorsqu’il est : défini, connu, circonscrit (dans le temps et l’espace),
pécuniairement mutualisable et compensable

RISQUE ET RESPONSABILITÉ
La notion de risque est inséparable de la mise à distance du Divin (chance, destin) car il exclurait la
notion de responsabilité humaine.
- Dialogue entre Voltaire et Rousseau :
Voltaire citait : « les 100'000 innocents que la Terre dévore ». Rousseau lui rétorqua : « […] convenait
que la nature n’avait point-là rassemblé 20'000 maisons de six à sept étages. Combien de malheureux
ont péri dans ce désastre pour vouloir prendre l’un ses habits ou l’autre son argent ? ».
Mais en même temps, la notion de risque est révélatrice de la confiance de l’être humain en ses
techniques, sa puissance et sa maîtrise (de la nature).

PRÉVENTION : L’un des principes généraux du droit de l’environnement.


DEF : il est nécessaire d’éviter ou de réduire les dommages liés aux risques avérés ou de réduire les
dommages liés aux risques avérés d’atteinte à l’environnement, en agissant en priorité à la source et
en recourant aux meilleures techniques disponibles.
- Répond au constat que la plupart des dommages affectant l’environnement sont irréparables.
- Impose donc de tenir compte, le plus tôt possible dans le processus décisionnel, de toutes les
connaissances et informations pertinentes, et de recourir aux meilleures techniques disponibles afin
d’éviter la création de nuisances plutôt que d’essayer de combattre leurs effets par la suite.
- Suppose l’existence d’un risque avéré, connu et scientifiquement prouvé. Seuls sa réalisation et les
dommages qui y sont associés sont incertains.

PRINCIPE DE PRÉVENTION EN DROIT INTERNATIONAL


- En théorie, principe qui limite la souveraineté des Etats au « devoir de faire en sorte que les activités
exercés dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommage à
l’environnement dans d’autres Etats ou dans des régions ne relevant d’aucune juridiction nationale ».
- Principe 21 de la Déclaration finale de la Conf. Des NU s/l’E, Stockholm, 1972.
- Principe mobilisé pour lever l’obstacle que peut constituer l’invocation du principe de souveraineté
au motif de justifier l’inaction.
- A été consacré par la jurisprudence de la Cour internationale de justice.
20
Politique environnementale internationale

à principe qui doit s’inscrire dans une démarche plus globale connue sous le nom D’ANALYSE DES
RISQUES qui se décline en 3 étapes :
1. évaluation du risque (assurer un fondement scientifique aussi rigoureux que possible)
2. gestion (il revient à l’autorité chargée d’adopter une décision adéquate sur le niveau de risque
acceptable)
3. communication aux parties concernées

CONCLUSION PRÉVENTION :
- on connait les événements qui peuvent survenir dans le futur ainsi que les probabilités d’occurrence.
- risque : catégorie d’événements dont on dispose de données statistiques.
- on peut assurer financièrement les risques.
- malgré l’incertitude régnante, traduite dans les termes du risque, on demeure dans un paradigme de
maîtrise puisqu’y correspondent des probabilités et des contrats d’assurance (pool d’assurances).

PRÉCAUTION : L’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre
à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement.
Ce principe est invoqué pour faire obstacle au rôle potentiellement inhibiteur d’action collective que
peut jouer le doute scientifique.

DEF : idée selon laquelle, face à des dommages possibles graves et irréversibles, et ce dans un contexte
d’incertitude scientifique, on ne doit pas attendre d’avoir levé l’incertitude pour agir en vue de réduire
la hauteur des dommages redoutés
Légitimité : attendre peut conduire à l’impuissance face à la réalisation des dommages compte tenu de
l’inertie des mécanismes en cause et de l’irréversibilité des dommages

Deux étapes de la mise en œuvre du principe de précaution :


- un état des lieux des connaissances disponibles :
caractéristiques de ces connaissances et de leurs producteurs : transparence/indépendance,
transdisciplinarité, hypothèses contradictoires, excellence ; production de connaissances nouvelles
– mesures destinées à réduire le risque :
provisoires/révisables ; proportionnées
21
Politique environnementale internationale

Les six sens possibles à « proportionnées » :


– proportionner les mesures à la qualité générale du risque (moratoire, interdiction,
recommandations, etc.)
– proportionner à la qualité du dossier scientifique : des mesures lourdes exigent un dossier
scientifiquement lourd, et ne sauraient en aucun cas être prises sur la base d’une simple conjecture
– conformer les mesures au principe de la rationalité économique, esthétique leibnizienne : le
maximum d’effet avec le minimum de moyens
– faire précéder toute application du principe par une comparaison des conséquences attendues des
mesures envisagées et de l’absence d’action
– proportionner les mesures au « niveau de protection recherché », formulation du Conseil de Nice,
lequel niveau découle d’une « appréciation politique »
– ne saurait enfin se confondre avec la recherche du risque zéro, celle-ci requérant des moyens quasi
infinis, et donc par définition non proportionnés

PRINCIPE DE PRÉCAUTION EN PEI


Principe 15 de la Déclaration de Rio du 13 juin 1992 sur l'environnement et le développement:
« Pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les
États selon leur capacité. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude
scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures
effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement ».

On le retrouve aussi dans :


- Protocole de Montréal relatif à la protection de la couche d’ozone (1987)
- Déclaration ministérielle de la Deuxième Conférence internationale sur la protection de la Mer du
Nord de novembre 1987 : « Une approche de précaution s’impose afin de protéger la mer du Nord des
effets dommageables éventuels des substances les plus dangereuses. Elle peut requérir l’adoption de
mesures de contrôle des émissions de ces substances avant même qu’un lien de cause à effet soit
formellement établi sur le plan scientifique […]. »

Ce paradigme est authentiquement nouveau en ce qu’il ne réduit pas l’approche du «risque» à une
analyse «coût/bénéfice», laquelle, parfaitement classique, ne fait que prolonger une attitude de
maîtrise que la nature constitutive de l’incertitude scientifique vient contredire. Aussi la prudence
avancée ne participe-t-elle point de quelque pusillanimité mais, tout au contraire, d’un regard
extrêmement réaliste, pragmatique même, porté sur la complexité des questions environnementales.
L’expertise scientifique n’est aucunement rejetée, seule sa prétention à la vérité absolue est remise en
question. Le principe de précaution appréhendé dans le contexte de prudence tel que l’a dépeint
François Ewald par exemple reçoit de la sorte une interprétation infiniment plus contraignante,
exigeant de l’humain de la retenue dans l’usage de ses puissances en consonance avec ce que le droit
de l’environnement tente d’instaurer.

Défense du principe contre certaines attaques ou ERREURS D’INTERPRÉTATION :


- Confusion avec éradication du risque (risque zéro) ;Confusion avec méthode générale de leur gestion
- Confusion entre prévention (risque éprouvé et connu, incertitude contenue et indépassable) et
précaution (risque non éprouvé et insuffisamment connu, incertitude évolutive, niveau de
connaissances faible mais renouvellement de la connaissance)
- Confusion entre inversion de la charge de la preuve et affaiblissement de la charge de la preuve
22
Politique environnementale internationale

- Le principe de précaution n’est pas antiscience, mais au contraire encourage la production


scientifique

DIFFÉRENCE ENTRE LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION ET DE PRÉVENTION :


– Le principe de prévention se distingue du principe de précaution où la réalité même du risque est
discutée, ce qui impose pour sa mise en œuvre que le risque potentiel «soit suffisamment sérieux».
– Dans le cadre du principe de prévention, les mesures adoptées pour éviter la survenue du risque et
les dommages associés, ne sont pas vouées à être révisées. Elles peuvent, par contre, être supprimées
si le risque disparaît.

GLOSSAIRE :

Le risque est l’éventualité d'occurrence d'un événement dommageable lié à l'exposition d'enjeux
vulnérables à un aléa. L'aléa est alors perçu comme un danger.
Remarque: en l'absence d'enjeu, il n'y a pas de risque. Par exemple, il n'y a pas de risque si des séismes
(même fréquents et intenses) touchent une zone non peuplée, non exploitée.
L’aléa (naturel ou technologique) est un évènement/phénomène (naturel ou technologique) plus ou
moins prévisible, hors de contrôle. On décrit un aléa par sa nature, sa localisation, sa fréquence
(probabilité et/ou date d'occurrence) et son intensité.
La vulnérabilité consiste en la fragilité (incapacité à se défendre/résister aux effets néfastes prévisibles)
d'un enjeu face à un aléa.
L’enjeu consiste en les cibles exposées et impactées par l’aléa (subissant les dommages), c’est-à-dire la
population, les activité et/ou constructions humaines.
La prévision est l'étude de l'aléa (nature, fréquence, localisation, intensité, voire date des événements
majeurs) permettant un calcul plus précis du risque.
La protection est l'ensemble des mesures prises pour diminuer l'impact potentiel d'un aléa sur un enjeu
donné (population, construction...), et donc diminuer le risque en diminuant la vulnérabilité.
La prévention d'un risque est l'ensemble des mesures visant à anticiper aléas et impacts par
divers moyens (apprentissage de gestes ou consignes à suivre en cas de problème, mise en
place et respect de règles ou protocoles d'action...) afin de diminuer le risque global.
La prévention passe, entre autres, par la formation des populations et des décideurs lors d'actions de
sensibilisation (un risque existe, des "protections" existent et doivent/devraient être prises en compte)
ou d'éducation(information et apprentissage de gestes ou actions préventifs et/ou d'urgence).
L'adaptation est la diminution de la vulnérabilité par diminution à la fois de l'exposition à l'aléa et de
ses effets potentiels en prenant en compte les caractéristiques de l'aléa (mise en place de dispositifs
spécifiques du fait de la présence d'un aléa donné à un endroit donné). La recherche de la diminution
de l'exposition est la limitation alors que la recherche de la baisse des effets néfastes est l'atténuation
(mitigation).

Par exemple, étudier l'intensité maximale attendue des séismes en un lieu donné est de la prévision
qui permettra des actions de protection/adaptation, de type limitation (on ne construira pas de
nouveaux barrages si de gros séismes sont prévisibles) et atténuation (on construira selon des normes
parasismiques adaptées), et des actions de prévention en formant la population aux bons réflexes en
cas de séisme.
à Prévision, prévention, protection/adaptation vont ainsi de pair.

L'acceptabilité est le seuil de tolérance (la capacité à supporter les conséquences) d'une personne, d'un
groupe ou d'une société face à un risque. Ce seuil dépend des enjeux touchés, des dégâts potentiels,
des informations disponibles (permettant d'estimer au mieux le risque) mais aussi de considérations
23
Politique environnementale internationale

personnelles, culturelles ou économiques (pour les risques "purement" financiers). L'acceptabilité peut
donc être différente selon le niveau envisagé (personnel, groupe, état), le lieu (culture, informations
disponibles) et le temps (évolutions culturelles et sociétales, éducation...).
Expression d'un risque: un risque estime le coût des dommages possibles liés à une activité humaine,
et donc, entre autres, permet le calcul d'une prime d'assurance. Une formule classique est "aléa
(probabilité) x vulnérabilité (coût des dégâts) = risque (cout de la prime d'assurance)". Ainsi un aléa de
fréquence estimée à 1 fois tous les 15 ans (1/15) engendrant des dégâts de 300000€ nécessite une
prime d'assurance minimale de 20000€/a.
La limite est l'estimation du coût de pertes humaines (blessés et/ou morts). On parle de risque majeur
pour les configurations pouvant engendrer des conséquences humaines et destructions importantes
(avec d'éventuelles conséquences sociales).
La résistance consiste en la capacité d’un enjeu/système à résister face à un événement non souhaité,
c’est-à-dire à ne pas ou peu subir de dommages (les effets de l’aléa).
La résilience consiste en la capacité d’un enjeu/système à récupérer un fonctionnement normal suite
aux conséquences d’un événement non souhaité du système. La résilience mesure la capacité du
système à absorber le changement et à persister au-delà d’une perturbation (une catastrophe par
exemple). La vulnérabilité d’un système sera d’autant plus faible que sa résilience sera grande.
L'incertitude exprime le degré avec lequel une valeur (l’état futur du système climatique, par exemple)
est inconnue. L’incertitude peut être due à un manque d’informations/connaissances ou à un désaccord
sur ce qui est connu, voire sur ce qui peut être connu. Elle peut avoir des origines diverses : erreurs
quantifiables au niveau des données ; concepts ou terminologie aux définitions ambiguës ;
prévisions/projections du comportement humain difficiles à anticiper. L’incertitude peut donc être
représentée par des mesures quantitatives (une fourchette de valeurs calculées par divers modèles, par
exemple) ou par des énoncés qualitatifs (reflétant l’opinion d’un groupe d’experts).
Attention: prévoir n'est pas prédire. On prévoit les séismes car on détermine les zones sismiques
même si on ne peut prédire les séismes, c'est-à-dire donner la date et/ou l'intensité du prochain séisme.
Attention: la vulnérabilité n'est pas la capacité à se défendre/résister, mais bien la fragilité ou
l'incapacité à se défendre/résister. Quand on parle de vulnérabilité, on met en avant la fragilité (d'une
personne ou d'un bien). Plus on est vulnérable plus on est fragile. Définir la vulnérabilité comme la
capacité à résister est erroné. Définir la vulnérabilité comme la mesure de la capacité à résister pourrait
être accepté (mesurer jusqu'à quand on résiste ou à partir de quand on ne résiste plus revient au
même), mais il faut alors immédiatement préciser que plus on résiste moins on est vulnérable, alors que
si on mesure la fragilité, sans rien préciser, il va de soi que plus on est fragile plus on est vulnérable.
Simplifions donc les définitions de manière à ce qu'il apparaisse clairement que plus l'aléa est
probable/intense, plus on est vulnérable/fragile, plus le risque est important (et plus chère la prime
d'assurance).
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Politique environnementale internationale

3. CONSERVATION ET DE PRÉSERVATION (ET D’AUTRES DICHOT.)


Les acteurs de la PEI sont guidés par leurs idées, croyances, normes, et représentations du monde.
Or, ces idées ne sont pas universellement partagées, ce qui peut conduire à des frictions idéologiques pendant
les négociations internationales. Tous ces débats autour des idées, croyances, normes et représentations
animent et structurent la PEI.
Il existe des lignes de fracture idéologiques selon les différences culturelles sur : faut-il protéger l’environnement
et à quel prix ? comment faut-il le protéger ? qu’est-ce qui est à protéger ? qu’est-ce qui justifie la protection
de l’environnement ? comment doit être répartie la charge de protéger l’environnement ?

- UNIVERSALISME/COMMUNAUTARISME
Devrait-il y avoir certaines règles communes minimales qui gouvernent l’ensemble de l’humanité dans
ses rapports à l’environnement ? Est-ce que certaines règles environnementales, à l’image des droits
humains, n’ont pas une portée universelle et ne justifient-elles pas un prosélytisme jusque dans les
communautés qui ne les reconnaissent pas a priori ou qui leur sont même hostiles ?
Les principaux instruments de la PEI oscillent entre ces pôles universaliste et communautariste.
Le rapport Brundtland recommandait d’adopter un document juridique fondateur qui détaillerait les
principes et valeurs environnementales universelles, comme cela existe pour les droits humains, mais
les États n’ont pour l’instant pas réussi à s’entendre sur un tel traité international.

- ANTHROPOCENTRISME/BIOCENTRISME
Il s’agit de deux représentations du monde qui s’opposent sur la relation entre l’être humain et la
nature. Grosso modo :
- l’anthropocentrisme : place les êtres humains au centre de l’univers moral ; et considère la nature
comme promulgatrice de services ou comme un stock de ressources à disposition de l’être humain.
- le biocentrisme : conçoit que toute forme de vie a une valeur intrinsèque, indépendante des services
qu’elle peut rendre à l’humanité ; et conduit à une vive critique des modes de production et de
consommation modernes.
Les premiers et la plupart des traités internationaux sont fondés sur des justifications
anthropocentriques. Ces motivations anthropocentriques ne sont toutefois pas limitées aux aspects
économiques : plusieurs instruments de la PEI cherchent à protéger la valeur scientifique, historique
ou esthétique de l’environnement.
Le « développement durable » est foncièrement anthropocentré. Quelques instruments
internationaux reconnaissent la valeur intrinsèque de l’environnement, mais ils complètent toujours
cette perspective par des justifications anthropocentrées

- CONSERVATIONNISME/PRÉSERVATIONNISME
Préservationnisme : fut initialement portée par John Muir aux États-Unis à la fin du XIXe ; estime que
l’être humain risque d’aggraver les problèmes environnementaux s’il intervient ; perçoit l’être humain
comme la principale menace pour l’environnement ; et considère donc que le meilleur moyen
d’atteindre des objectifs environnementaux est de minimiser l’impact humain sur les processus
naturels, quels qu’ils soient.
Conservationnisme : fut initialement portée par Gifford Pinchotaux États-Unis à la fin du XIXe ; estime
que l’être humain, tel un jardinier du monde, est en mesure de protéger et maîtriser la nature ;
considère que l’être humain doit intervenir en utilisant divers mécanismes de gestion pour protéger
l’environnement.
Est-ce que le préservationnisme fait toujours sens au vu du caractère global des dégradations ?
Préserver des espèces amène à se poser la question de préserver des pratiques traditionnelles ou non
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Politique environnementale internationale

Conserver des espèces peut se réduire aux seuls intérêts économiques, càd. à une maximisation de
l’exploitation de la nature.
Dans la PEI, les deux perspectives se côtoient

- NÉOMALTHUSIANISME/CORNUCOPIANISME
Le néomalthusianisme se situe dans l’héritage des théories de Thomas Malthus sur la démographie et
les ressources naturelles
Ce courant se fonde sur le postulat que :
- la planète Terre est un système fini
- ses ressources naturelles sont limitées
- le système-Terre ne peut compter que sur ses dynamiques internes pour assurer sa survie
Dès lors pour que les dynamiques internes assurent la pérennité du système, elles doivent se fonder
sur l’équilibre :
- Entre la consommation et la régénération des ressources
- Entre l’émission et l’absorption des pollutions
Ces points d’équilibre définissent la « capacité de charge » de la Terre, soit les pressions maximales
qu’elle peut supporter tout en assurant sa pérennité

Le cornucopianisme pense a contrario que :


L’humanité n’est pas une population déstabilisatrice qu’il faudrait gérer ; mais une espèce
exceptionnelle dotée d’une capacité unique d’innovation ; qui permettrait de repousser constamment
la capacité de charge de la Terre ; ainsi que le caractère limité des ressources naturelles ; car l’innovation
permettrait de réparer les dommages et développer des produits de substitution lorsque les ressources
s’épuisent ou lorsqu’une pollution devient intolérable
Ce courant est à la source de l’idée de « modernisation écologique ». Dans cette optique, la croissance
démographique n’est pas un problème car chaque individu supplémentaire augmente la capacité
d’innovation de l’humanité. Cette vision connote une croyance en la toute-puissance des techniques.
Le terme cornucopianisme fait référence au mythe de la corne d'abondance

- ÉQUITÉ INTRAGÉNÉRATIONNELLE/INTERGÉNÉRATIONNELLE
La contribution des pays aux dégradations et la distribution des impacts sont très inégales.
Souvent, les perturbations qu’entraînent les dégradations environnementales (par ex. le changement
climatique) sont particulièrement prononcées auprès des populations qui contribuent le moins aux
émissions de GES, et qui sont les plus vulnérables et les plus dépourvues pour s’y adapter.
Les coûts et les bénéfices associés à la protection internationale de l’environnement sont inégalement
répartis.
Les instruments internationaux peuvent contribuer à rééquilibrer ces iniquités à travers deux principes
d’équité.
Le principe d’équité intergénérationnelle :
- Tenir compte des dégradations des générations passées
- Tenir compte des intérêts des générations futures
Le principe d’équité intragénérationnelle :
- Rechercher une égalité entre les générations présentes
26
Politique environnementale internationale

4. DD, IMPÉRIALISME VERT, RCMD


L’équité est très importante dans le multilatéralisme environnemental : les pays n’acceptent pas les
traités qu’ils considèrent comme fondamentalement injustes ou inéquitables. Cependant la définition
de ce qui est juste ou équitable est source d’interprétations.
Dans l’arène climatique, l’incapacité à trouver un dénominateur commun aux questions d’équité, de
justice et de responsabilité, comme le manque de volonté d’adresser ces questions de front ont
contribué à un « déficit de confiance » et à un sentiment général d’ « injustice climatique » parmi les
pays du Sud qui compliquent aujourd’hui les négociations.

PRINCIPE DE RESP. COMMUNE MAIS DIFFÉRENCIÉE


Principe porté par la Chine ; Principe devenu structurant du multilatéralisme environnemental
Ce principe est invoqué pour lever l’obstacle que pourrait constituer le refus des Etats dits d’aval –
principalement du Sud –à participer à un accord multilatéral sur l’environnement
Principe appliqué notamment dans la CCNUCC (1992)
Justification : Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l'effort
international en faveur du développement durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés
exercent sur l'environnement mondial et des techniques et ressources financières dont ils disposent.
La CCNUCC a tenté avec ce principe de concilier l’équité intergénérationnelle et l’équité
intragénérationnelle. Elle prévoit qu’il «incombe aux parties de présenter le système climatique dans
l’intérêt des générations présentes et futures, sur la base de l’équité et en fonction de leurs
responsabilités communes, mais différenciées, et de leurs capacités respectives» (article 3.1). Elle
ignore donc les émissions historiques des générations passées.
En revanche, conformément à ce principe, elle définit dans ses annexes différentes catégories de pays.
Selon leur niveau de développement économique, ils ne sont pas sujets aux mêmes obligations en
matière de réduction des GES et d’aide au développement.
Concrétisation dans le Protocole de Kyoto :
- Les pays de l’ «Annexe 1» (39 pays industriels dont UE) ont des engagements différenciés de réduction
- Les pays de l’ «Annexe 2» (les pays en développement) ne sont soumis à aucun engagement
spécifique…
- …mais plusieurs ont accepté le principe d’engagements volontaires

AUTRES FAÇONS DE CONCEVOIR LA JUSTICE DANS LE RÉGIME CLIMATIQUE


L’idée de responsabilité historique : Proposition soumise par le Brésil en 1997
Justification : les effets actuels du changement climatique sont essentiellement le résultat des émissions
du Nord. Il est donc nécessaire de répartir le fardeau financier de la réduction des émissions entre les
pays développés. Cette approche est axée sur les objectifs de réduction à long terme (le Nord) et sur le
financement de l’adaptation. Néanmoins, l’application du principe du pollueur-payeur dans une
perspective historique est problématique.
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Politique environnementale internationale
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Politique environnementale internationale
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Politique environnementale internationale

Un BUDGET CARBONE PER CAPITA : Proposition portée par l’Inde


L’idée est d’intégrer dans un même cadre les responsabilités historiques et futures des émissions
Justification :un principe d’égalité des émissions par tête pour l’allocation des budgets. En fonction d’un
budget mondial décidé, il est possible d’établir un droit d’émission en tonnes/humain/an et une
moyenne depuis 1850 de ces droits d’émission. Les pays qui dépassent le budget carbone par an en
cumulé ont une « dette climatique » sous forme financière. Un World Climate Debt Fund collecterait les
dettes et les redistribuerait aux pays qui n’ont pas dépassé le budget
30
Politique environnementale internationale

LES ENJEUX DERRIÈRE LES DIFFÉRENTES CONCEPTIONS DE LA JUSTICE


Il est difficile de démêler entre convictions sincères et agissements stratégiques
La promotion des différents principes reflète à la fois la position stratégique des pays en lien avec leurs
intérêts économiques et géopolitiques, mais aussi leur positon éthique au regard de ce qu’ils
considèrent comme juste ou injuste
Chacun des grands émergeants a promu une conception particulière de la justice climatique :
- La Chine : Le pays plus grand émetteur (en valeur absolue et par tête) parmi les émergeants
Elle a promu le principe de rcmd qui s’avère être la notion la plus souple
- Le Brésil : La promotion de la notion de responsabilité historique met l’accent sur le côté financier
Et par la même occasion détourne l’attention de la question de la déforestation de l’Amazonie (grande
source d’émissions)
- L’Inde : L’idée de budget carbone per capita permet de masquer l’ampleur de son empreinte carbone
(3e émetteur mondial) en mettant l’accent sur les émissions par tête (où elle se place 130e environ)
Ceci lui permet de revendiquer des aides financières et son droit au développement
- Les États-Unis : refus de l’obligation d’engagements en matière de réduction des GES
- L’Union européenne : objectifs contraignants (obligation d’engagements) et par le biais de
mécanismes de marché

DÉVELOPPEMENT DURABLE
Formule forgée en 1980 par l’UICN ( elle trouve sa définition devenue officielle dans le Rapport de la
Commission Mondiale s/E&D de 1987. Elle réfère à un « développement qui satisfait les besoins des
générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire les leurs »
Il s’agit d’une formule (telle que définie par la linguiste Krieg Planque) caractérisée tout à la fois par une
stabilité du signifiant et une polimicité implicite du signifié. En PEI, ce principe, fondé sur une éthique
intergénérationnelle, est invoqué comme argument partiellement opposable à l’éthique
intragénérationnelle sur laquelle se fonde l’impératif du développement des pays du Sud
Deux concepts sont inhérents à cette notion :
- le concept de besoin, et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis,
à qui il convient d'accorder la plus grande priorité
- l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale
impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir
Les trois piliers : économique, écologique, social

Le découplage entre la croissance du PIB et les flux d’énergie et de matière sous-jacents


est censé permettre la conciliation entre les piliers économique et écologique.
31
Politique environnementale internationale

DURABILITÉ FAIBLE VERSUS FORTE


Deux interprétations divergentes sur le fond :
- Durabilité faible : la conception du bien-être des générations futures nous étant inconnue, c’est donc
avant tout une capacité productive qu’il s’agit de préserver (Solow 1974a, 1986, 1991). Dans cette
optique, la « durabilité faible » désigne la préservation à travers le temps d’un potentiel de bien-être,
ce qui inclut non seulement les niveaux de production et de consommation, mais également certaines
valeurs non marchandes de l’environnement, telles les valeurs récréatives. En outre, dans cette
perspective, il est pensé comme possible de substituer indéfiniment du capital reproductible au
capital naturel
- Durabilité forte : à l’inverse, se conçoit comme la transmission aux générations futures, non pas d’une
potentialité, mais de certaines caractéristiques physiques de l’environnement qui doivent rester
intouchées, tels les services écosystémiques, la fertilité des sols, la biodiversité, la stabilité du climat,
etc. Une définition conséquente de la « durabilité forte » demande de ne pas être uniquement centrée
sur le bien-être (humain), mais de préserver l’environnement dans sa complexité, que ses différentes
caractéristiques présentent ou non des liens avérés avec le bien-être humain.
32
Politique environnementale internationale

Une représentation de la durabilité faible appliquée aux Objectifs du développement durable de l’ONU :

ECHEC DU DÉVELOPPEMENT DURABLE :


Tous les indicateurs sociaux et environnementaux se sont dégradés davantage depuis l'émergence et
l’application de la notion de développement durable.
Concernant la définition du développement durable : il signifie une chose et son absence (lui-même et
ce qui existait avant lui, puisque déclinable en termes de durabilité faible versus forte).
Le développement durable signifie une chose et sa contradictoire (faible versus forte).
Les 3 piliers et l’ignorance du caractère impérialiste de la rationalité économique, à quoi seules des
régulations publiques fortes peuvent s’opposer.
33
Politique environnementale internationale
34
Politique environnementale internationale

Excursus sur la notion de développement


Par « développement » on entendra dans ce cours un ensemble de discours et de pratiques ayant pour
objet l’aménagement du devenir socioéconomique de populations supposées être dans une situation
insatisfaisante. Cette définition présente l’avantage d’être axiologiquement neutre

Principales étapes de la construction de la notion de DD


1971 : Lancement du Programme Man and Biosphere qui privilégie la création de « réserves de
biosphère », espaces destinés à des recherches devant produire des bases scientifiques pour la
conservation et l’utilisation rationnelle de la nature, à des activités éducatives, et au « développement
» des populations vivant dans ces espaces
1972 : Conférence des Nations unies sur l’environnement humain
35
Politique environnementale internationale

1980 : Publication par l’UICN (en collaboration avec le PNUE et le WWF) de la Stratégie mondiale de la
conservation premier document international officiel où apparaît le terme « sustainable development
». Le « développement » était défini comme « la modification de la biosphère et l’emploi des ressources
humaines, financières, vivantes et non vivantes, pour satisfaire aux besoins des hommes et améliorer la
qualité de leur vie » 1 3 et la « conservation » comme « la gestion de l’utilisation par l’homme de la
biosphère de manière que les générations actuelles tirent le maximum d’avantages des ressources
vivantes tout en assurant leur pérennité pour pouvoir satisfaire aux besoins et aux aspirations des
générations futures »
1987 : Rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement.
1992 : Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (Rio de Janeiro).

IMPÉRIALISME VERT
Les politiques environnementales peuvent avoir des dérives sous la forme de :
- l’extension du conservationnisme ressourciste : la globalisation des problèmes
environnementaux et de leur gouvernance a renforcé la consolidation et la montée en
puissance du néolibéralisme, et donc de la marchandisation de la nature comme
capital naturel.
- l’extension d’un préservationnisme nourri par des représentations statiques ou
nostalgiques d’une nature vierge et sauvage : les mesures de protection de
l’environnement tendent à la naturalisation et à la déshumanisation de la nature.
Dans les deux cas, les politiques environnementales se font au détriment des
communautés locales.

De telles politiques environnementales sont généralement portées par des institutions


internationales et scientifiques occidentaux. Elles sont l’héritage du passé colonial :
- Les géographes, explorateurs ou scientifiques du XIXe étaient à la rech. du paradis
terrestre, de l’Eden
- Les colons ont retrouvé dans les colonies la nature sauvage qui avait disparu sur le
Vieux Continent en raison de l’urbanisation et de l’industrialisation
- Les colons imputaient les dégradations des milieux naturels aux pratiques et coutumes
des populations locales

Certaines politiques de protection de la nature conduisent à :


- Dépeupler certaines terres (pour la création de parcs nationaux par exemple) dans un
idéal d’une nature vierge et sauvage
- Priver les peuples autochtones du droit à la terre
- Les exclure des stratégies et mesures pour la conservation de la biodiversité et la
préservation des écosystèmes
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Politique environnementale internationale
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Politique environnementale internationale
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Politique environnementale internationale

5. GAZ À EFFET DE SERRE D’ORIGINE ANTHROPIQUE


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Politique environnementale internationale

- Les principaux gaz à effet de serre


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Politique environnementale internationale

Répartition des émissions mondiales de GES :

Réservoirs et flux de CO2 :


41
Politique environnementale internationale

Flux annuels nets de CO2 d’origine anthropique en moyenne sur la période 2009-2018 :

Les budgets carbone restant à partir de 2019 permettant de limiter à 2 et 1,5 C la hausse
moyenne des températures :
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Politique environnementale internationale

Émissions de CO2 (hors UTCATF) par combustible dans le monde :

Mix énergétique primaire dans le monde :


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Politique environnementale internationale

Répartition sectorielle des émissions de CO2dans le monde dues à la combustion d’énergie


en 2018 :

- NÉGOCIATIONS INTERNATIONALES DANS LA CCNUCC

La CCNUCC (traité-cadre) a été adoptée en 1992 à Rio de Janeiro.


Elle reconnaît trois principes:
- précaution: l’incertitude scientifique quant aux impacts du changement climatique ne justifie pas de
différer l’action;
- responsabilité commune mais différenciée: toutes les émissions ont un impact sur le changement
climatique, mais les pays les plus industrialisés portent une responsabilité accrue de la concentration
actuelle de GES;
- droit au développement économique: les actions de lutte contre le changement climatique ne
doivent pas avoir une incidence néfaste sur les besoins prioritaires des pays en développement qui sont,
entre autres, une croissance économique durable et l’éradication de la pauvreté.
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Politique environnementale internationale

- L’ACCORD DE PARIS (COP21)

L’Accord de Paris se base sur la coopération pour inciter tout type d’acteurs, publics et privés, à
s’engager et à agir en faveur du climat. Il est axé sur la recherche de bénéfices et co-bénéfices liés à
l’action climatique plutôt que sur un partage de l’effort de réductions des émissions de gaz à effet de
serre.
À travers ses trois objectifs de long terme, l’accord fixe une trajectoire globale, mais accorde de la
flexibilité aux parties pour déterminer elles-mêmes leurs engagements climatiques, sous la forme
de contributions déterminées au niveau national (NDCs en anglais, pour Nationally Determined
Contributions). Les NDCs décrivent les efforts nationaux envisagés en termes d’atténuation et
éventuellement d’adaptation, basés sur leurs circonstances nationales.

Cette approche a permis de faire consensus. Elle a rassemblé un nombre d’engagements sans
précédent de l’ensemble des pays du monde. L’Accord de Paris est à cet égard considéré comme un
succès politique.
En outre, les efforts des acteurs non étatiques (villes, régions, entreprises, investisseurs, société civile,
etc.) ont été reconnus par la Décision de la COP21. Une plateforme (NAZCA) a été créée pour favoriser
le dialogue entre les acteurs non étatiques et le processus de négociations.

Les objectifs de l’Accord de Paris se déclinent selon trois piliers principaux:


– l’atténuation: maintenir l’augmentation de la température mondiale «nettement en dessous» de
2°C d’ici à 2100 par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre les efforts en vue de limiter cette
augmentation à 1,50C;
– l’adaptation: renforcer les capacités des pays à faire face aux impacts du changement climatique et
à s’en remettre;
– la finance: rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climatiques et mobiliser 100 mia
$ annuels de financements climat Nord-Sud d’ici 2020.
à En outre, l’Accord de Paris a introduit un mécanisme formel de révision à la hausse des engagements
nationaux, les NDCs, tous les cinq ans.
Mécanisme de relèvement de l’ambition des NDCs :
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Politique environnementale internationale

Les acteurs dans la gouvernance climatique mondiale


- COALITIONS

- ACTEURS ÉTATIQUES

- ACTEURS SCIENTIFIQUES : LE GIEC (IPCC)


Le GIEC a été créé en 1988 conjointement par l’Organisation météorologique mondiale (OMM)
et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Sa mission consiste à «
évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre
scientifique, technique et socio-économique qui sont nécessaires pour mieux comprendre les
fondements scientifiques des risques liés aux changements climatiques d’origine humaine,
cerner plus précisément les conséquences possibles de ces changements et envisager
d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation ».
46
Politique environnementale internationale

- ACTEURS CIVIQUES
ONG (activités de plaidoyer et lobbying) : les principales ayant le statut d’observateurs aux COP sont
les ENGO (37%), RINGO (27%), TUNGO, …
Mouvements sociaux (mobilisations, protestations, grèves, …)
Principales coalitions d’acteurs transnationaux :
– Climate Action Network (CAN) : réformiste
– Climate Justice Now! (CJN) : écomarxiste
– Climate Justice Action (CJA) : autonomiste

- ACTEURS ÉCONOMIQUES
Les principaux producteurs et consommateurs de combustible fossile ont d’abord été obstructionnistes
(La Global Climate Coalition est fondée en 1989 avec une quarantaine de membres dont ExxonMobil,
BP, Shell, Ford, General Motors, Dupont…) : son but est de discréditer la science du climat. Elle se dissout
en 2001 après avoir obtenu la résolution Byrd Hagel en 1997.
Depuis, la stratégie des coalitions de firmes transnationales ne rejette plus la science du climat, mais
propose d’envisager les stratégies de parade face aux changements climatiques comme une « business
opportunity » (World Business Council for Sustainable Development)

- Bilan de la 1ère partie de cours

Quels sont les points centraux en PEI


Quels sont les approches pour appréhender la PEI
Quels sont les positionnements et questions éthiques qui se posent en PEI
Quels sont les outils (les notions, principes, instruments juridiques) utilisés en PEI

7. Savoirs traditionnels liés à la conservation et de biopiraterie


47
Politique environnementale internationale

8. RESS. GÉNÉTIQUES, SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES, CAPITAL NATUREL


RESSOURCES GÉNÉTIQUES :
Le génome a acquis une valeur de ressource naturelle et commerciale lorsque son rôle dans
l'amélioration végétale ou animale a été compris. Ce phénomène s'est accompagné du développement
du génie génétique ainsi que de la possibilité de breveter le vivant.
DEF : selon la Convention sur la Diversité Biologique, les ressources génétiques sont « un matériel
d'origine végétale, animale, microbienne ou autre, contenant des unités fonctionnelles de l'hérédité.
Ces matériels génétiques ont une valeur effective ou potentielle ».
-> Gérer les ressources génétiques consiste à inventorier, caractériser et évaluer, conserver, régénérer
et diffuser.
Deux stratégies de gestion sont utilisées :
– La conservation in situ : elle consiste à maintenir les espèces dans le milieu naturel où elles ont
développé leurs caractères distinctifs.
– La conservation ex situ : en dehors de leur milieu naturel les ressources génétiques sont conservées
dans les collections vivantes ou inertes. Elle est utilisée à des fins de connaissance et de taxonomie, ou
lorsque l'environnement est menacé (jardins conservatoires ; sous forme de banques de graines ou de
vitroplants, ...).
Le Protocole de Nagoya définit comme « utilisation des ressources génétiques » (Art 2c) « les activités
de recherche et de développement sur la composition génétique et/ou biochimique de ressources
génétiques, notamment par l’application de la biotechnologie ».

LES RESSOURCES PHYTOGÉNÉTIQUES


Les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture sont « le matériel génétique
d’origine végétale ayant une valeur effective ou potentielle pour l’alimentation et l’agriculture »
couvert par le Traité de la FAO du même nom. Elles sont consignées dans une liste et bénéficient d’un
système de protection international spécial pour la conservation, l’accès et les échanges.

Les plus grandes banques de graines :


48
Politique environnementale internationale

LE CAPITAL NATUREL :
Le capital naturel regroupe l’ensemble des ressources naturelles utiles directement aux hommes ou
qu’il peut exploiter techniquement et économiquement. Ces ressources ne sont pas produites par
l’être humain, en général, mais il peut les consommer ou les exploiter. Le capital naturel fait ainsi
référence aux ressources telles que les minéraux, plantes, animaux, forêts, air, eau, paysages, pétrole,
etc.
Ce capital peut donc être une source directe de bien-être par les aménités qu’il procure (promenade
en forêt, contemplation de la beauté d’un paysage, air respiré, etc.) ou indirecte par l’exploitation que
l’homme peut en faire (pétrole transformé en essence, tourisme, bois à vendre, etc.). Il peut aussi être
renouvelable (forêts) comme non renouvelable à l’échelle humaine (pétrole).
Répétons-le, le capital naturel n’est pas qu’un bien de production. Il est aussi un bien de consommation
(il peut procurer directement une satisfaction, une aménité).

Deux paradigmes écologiques :


– durabilité faible : il y a substitution entre cap. technique/artificiel (richesse créée) et cap. naturel
– durabilité forte : cap. naturel et cap. technique sont complémentaires et non substituts

LES SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES :


Le capital naturel peut être considéré comme un stock de matériaux ou d'informations. Or, chaque
forme de stock de capital génère (en interaction avec d’autres stocks généralement) des flux de
matière et d’énergie qui contribuent au bien-être des êtres humains. Ces flux de services sont ce qu’on
appelle les services écosystémiques.
De manière générale, le capital naturel et les services écosystémiques se combinent avec le capital
humain (technique) pour générer du bien-être humain, ce qui serait impossible sans capital naturel.
49
Politique environnementale internationale

Les sociétés humaines, ainsi que toute vie sur Terre, sont dépendantes des services écosystémiques.
Cela démontre que le bien-être humain est indissociable de la santé des écosystèmes.
Selon le Millennium Ecosystem Assessment, ce sont 60% des services fournis par les écosystèmes, à
défaut desquels la vie ne serait pas possible, qui sont dégradés ou surexploités. Cela correspond à 15
services écosystémiques sur 24 recensés.

DESCRIPTION DU SCHÉMA :
– Les services d’approvisionnement : la nourriture (récoltes, cheptel, pêche, aquaculture, animaux
sauvages), les fibres (bois de construction et de chauffage, coton, soie, chanvre, lin), les ressources
génétiques, les molécules végétales (pour la pharmacie, les cosmétiques et, de plus en plus à l’avenir,
les biomatériaux, la chimie verte et les biocarburants), et enfin l’eau douce.
– Les services de régulation : la régulation du climat local et régional, celle des flux hydriques, la
purification de l’eau et de l’air, le contrôle de l’érosion, le traitement des déchets, la régulation des
populations pathogènes et des maladies, celle des insectes ravageurs ou pollinisateurs et, enfin, des
risques naturels avec les zones tampon que constituent les mangroves et autres zones humides.
– Les services culturels : les services spirituels et religieux (bois et animaux sacrés par exemple), les
services esthétiques rendus par les paysages ou les animaux sauvages et, en dernier lieu, les services
récréatifs et touristiques procurés par les sites naturels.
– Les services d’appui : il s’agit des services de soutien ou services de support sont ceux nécessaires à
la production de tous les autres services, assurant le bon fonctionnement de la biosphère. Leurs effets
touchent indirectement les êtres humains et sont perceptibles sur le long terme. Ces services
comprennent par exemple les grands cycles biogéochimiques (de l'eau, du carbone…), la formation des
sols ou la production primaire.

LA MONÉTARISATION DE LA NATURE :
Enjeux de l’évaluation monétaire du capital naturel :
– traiter la nature comme un capital (à préserver) et non comme un revenu (à dépenser) / une
ressource (à utiliser)
– faire coïncider protection de la nature et un « bien-être » économique
Justification : nous sommes en train de fortement dégrader les écosystèmes et épuiser les ressources
naturelles. Attribuer une valeur monétaire au capital naturel et aux services écosystémiques permettrait
de les protéger et contribuer au bien-être humain.
L’évaluation du capital naturel consiste à faire en sorte que la comptabilité nationale puisse en tenir
compte. À partir des données de la comptabilité nationale, il est possible, au moins dans l’esprit, de
tenir compte des coûts écologiques non payés qui compenseraient ou préviendraient la dégradation du
capital naturel pour les ajouter à la valeur de la demande finale (consommation + investissement) : on
obtiendrait ainsi le véritable coût de notre demande globale et plus largement de notre mode de
développement. Le prix de cette demande tiendrait ainsi compte des externalités négatives de notre
consommation et de nos investissements.

INDICATEURS MONÉTAIRES VERSUS NON MONÉTAIRES DU CAPITAL NATUREL :


– On peut mesurer les réserves de pétrole, de poisson, qualité de l’air, etc. avec des données non
monétaires (c’est l’évaluation « physique » en tonnes, en nombre, etc.). Mais, du point de vue
économique, l’absence d’évaluation monétaire fait apparaître ces biens comme gratuits et donc pousse
à leur surexploitation ou à leur dégradation.
– Les évaluations monétaires, quant à elles, sont très délicates à mettre en œuvre :
- il est possible d’évaluer approximativement le capital naturel, par exemple de mesurer la valeur d’une
forêt en tant que ressource pour la production de bois. Cela a l’avantage de mettre en avant l'éventail
50
Politique environnementale internationale

des valeurs potentielles des services des écosystèmes (« une sensibilisation sur la « valeur invisible de
la nature »).
- mais comment évaluer la valeur esthétique, récréative, etc. du capital naturel, par exemple évaluer la
satisfaction qu’il y a à contempler une forêt ? Une des méthodes d’évaluation possible mais imparfaite
est « le consentement à payer » (soit construire un questionnaire demandant aux individus de préciser
ce qu’ils seraient prêts à payer pour ne pas dégrader un écosystème).

Pour l'ensemble de la biosphère, la valeur est estimée entre 16 et 54 billions (1012) de dollars US par
an, avec une moyenne de 33 billions de dollars US par an. En raison de la nature des incertitudes, ce
chiffre doit être considéré comme une estimation minimale. Pour comparaison, le produit national brut
mondial total est d'environ 18 billions de dollars US par an.

Deux stratégies classiques pour agir sur les externalités : (instruments)


– L’approche d’Arthur Cecil Pigou, 1920 (pollueur-payeur et internalisation): l’Etat doit intervenir. Il
doit imposer des taxes.
– L’approche de Ronald Coase, 1960 (droits de propriété et négociations): il prône la non-intervention
de l’Etat. Chacun a des droits qu’il peut faire valoir. Il y a des négociations entre les acteurs privés.

L’APPROCHE DE PIGOU :
Instrument d’internalisation: on attribue une logique interne (du marché) aux externalités. On donne
une évaluation monétaire à l’externalité (à la destruction de l’environnement).
La stratégie : taxer l’entrepreneur et ainsi augmenter les coûts privés pour qu’ils soient égaux aux coûts
sociaux. L’entrepreneur est face à deux choix :
– soit il paie la taxe : les coûts privés augmentent jusqu’à ce que les coûts privés égalent les coûts sociaux
→la pollution est internalisée
– soit il ne paie pas la taxe : cela veut dire qu’il ne pollue pas et que les coûts sociaux diminuent jusqu’à
ce que les coûts privés égalent les coûts sociaux →la pollution est éliminée.

L’APPROCHE DE COASE :
Instruments de droits de propriété : on agrandit la sphère d’activité du marché par le biais de droits de
propriété. L’Etat a un rôle qui consiste à garantir le droit de propriété. Il définit les droits et les acteurs
négocient entre eux.
La théorie de Coase consiste à donner une valeur aux biens et services écosystémiques pour permettre
l’échange.
La stratégie : instituer des droits de disposer d’un service écosystémique, par exemple un air pur. Si
une entreprise pollue l’air, les ménages touchés peuvent :
– soit vendre leurs droits à l'entreprise →la pollution est internalisée
– soit revendiquer leur droit de propriété sur un air pur et donc exiger l'arrêt de la pollution → la
pollution est éliminée.

LIMITES DE CES DEUX APPROCHES : Difficultés relatives à ces deux instruments :


– Evaluer la valeur marchande des biens et services environnementaux est difficile et ne fait pas
nécessairement consensus.
– Identifier qui est le pollueur, victime, chaîne de causalité
– Concernant la théorie de Coase, le pouvoir de négoc’ et d’achat n’est pas pareil pour tous les acteurs
51
Politique environnementale internationale

– Comment donner une valeur monétaire à qqch d’irréversible (extinctions, etc.)? Car dans la loi du
marché (marginalisation), on passerait de très cher (la dernière unité) à zéro (extinction).
Par ailleurs, ces instruments ne conduisent pas nécessairement à l’arrêt de l’externalité

Cours du 20 / 11 : Les notions d'éco-modernisme et de décroissance comme


solutions alternatives opposées dans la "lutte des risques à prendre" face à la crise
environnementale mondiale

… Indissociable d’une réflexion sur le développement faisant intervenir les deux catégories de pays :
industrialisé et pays du sud colonisé, il a découler du processus de décolonisation tout une réflexion
éthique, économique socio-politique dans quel mesure et comment les anciennes colonie sortant de la
2GM pouvait rattraper les pays du nord :

- Éthique : la croissance économique est inégale, analyser sous l’injustice qui découle des
pays du nord lorsqu’ils ont dominé les régions avaient puisé les ressources et la main
d’œuvre , l’impératif de la croissance s’articulais donc de savoir comment les pays du
nord pouvait compenser les pays du sud pour cette exploitation de l’époque coloniale.
- Économique : Naissance d’une sous discipline de l’économie politique du sous dév :
question des situation spécifique des pays du sud et comment y remédier , quel moyens
macroéconomique pour remédier à la pauvreté
- Politique : Réflexion international que national, les politistes ce sont poser la question
de comment sur le plan international , par le biais de quel institution la croissance ou le
rattrapage des pays du sud pouvaient -il être réaliser, facilité. Tout un ensemble
d’institution ont offiellemnt ( discours ) ont eu un mandat d’assister les pays du sud
dans leur développement ( PNUS, NU) . Question sur les condition endogène des pays
du sud pour réaliser cette croissance.
Les deux variable introduite dans la formule paradigme du développement durable : LA finitude des
ressources d’une part et la nécessité éthique de prendre en compte les génération futur à venir n’avait
pas encore été intégrer dans cette notion. Jusque dasn les année 80 pratique du développement
considérait que les ressources n’était pas soumise à la finitude et d’autre part considérait que les
solidarité intragénérationnelle quel intergénérationnelle ( d’abord solutionner les inégalités du présent
que a l’avenir’

De la 2GM série de doctrine sur la question du développement :

Photo de la dame jeune / âgées : Nous faire comprendre ce qu’est la notion de rupture épistémologique
( nous étudiant des science humaine nous devons rompre avec le sens commun , les discours dominants,
car notre objectif est ou d’expliquer ou de comprendre les fait sociaux, politique .. qui ne sont pas par
eux meme évident. Elle passe par une série d’étape de la connaissance, se menhir d’outil conceptuel (
torche qui éclaire une partie de la réalité sociale politique complexe.
52
Politique environnementale internationale

Le développement c’est quoi : plusieurs définitions, de raison ou de tort. L politiste qui doit donner une
réponse doit faire une rupture épistémologique et ne pas voir que la dame âgée ou la jeune dame mais
d’intégré les deux.

Définition du développement : un ensemble de discours et de pratiques qui ont pour objectif


d’aménager le devenir socio-économique de populations supposées être dans une situation
insatisfaisante
Mobilisation de Épargne internationales, pays du nord qui ne voulait pas investir des risques que les
pays représentait, instituions on prêter à des taux faible pour le développement des pays du sud
Présupposé fondamental de la croissance économique : Croissance est collerez au bien-être de la
population par ruissellement , la croissance va ruisseler dans la population tout le monde en profitera.
La croissance économique est critiquer par le fait que cela produit des inégalités. On associe la
croissance économique à l’emplois, notamment à la croissance des entreprises, elles vont donc investir
et employer davantage et donc réduire le chômage ( critique : pas vrai non plus le capital technique
remplace de plus en plus l’humain, pas tous les catégorie d’humain qui vont avoir un travail ).

La critique de la croissance et du bien-être pour tous donne naissance à la doctrine des besoins
essentiel : il y avait des segment entier des populations nord/ sud qui ne bénéficiait pas des fruits de la
croissance.
Les deux points des besoins essentiel était l’éducation et la santé. Mais il y a eu la naissance du
néolibéralisme : il est actif, les marchés doivent être instituer et réguler par l’Etat : Si on compare les
travaux des premier libéraux avec les travaux des néolibéraux on voit que il ya une différence
fondamental qui est :

- Libéralise classique fondé sur le présupposé que la sphère politique est distincte de la
sphère de la société civile ca elle ont des logique opposé. Si l’Etat se mêle de
l’économique de la société civile il ne peuvent qu’en résulter des calamité, sphère
politique hiérarchisé, sphère civile de la liberté , politique est de l’arbitraire ( pouvoir
etc. ), les politiques ont une tendance d’orgueil et quand il se mêle d’activité
économique il créer tout sauf de la richesse, si il n’intervient pas on arrive au bon
marché par la concurrence
- Néolibéralisme ne se fonde pas sur cette séparation mais part du présupposé que la
sphère politique doit se modeler sur la sphère économique et que toute les sphères civil
doivent se modeler sur la sphère économique. Cela signifie que si on parle de
développement néolibérale on voit la problématique de manière comptable ( entrés,
sortie, dépense recette) donc pour réaliser le développement on réduit les dépenses,
rupture complexe de la doctrine de la croissance économique ( fondé sur un
investissement initiale dans l’espoir d’avoi run retour sur investissement ). Réduire les
dépenses permet de rembourser les dettes, donc améliorer votre notation et donc
emprunter à bon compte. Réduire la dette public et s’assurer que les pays rembourse à
temps.
IL fallait introduire les génération future en bonne conditions, le développement durable est devenu
une formule ( reprendre note sur ca p
53
Politique environnementale internationale

Fin des année 70, prise en compte des externalités environnementaux importante généré par les pays
du sud et affecté les pays d’avale, ils ont donc entrepris des accord entre eux ( tout ce discours es pays
du sud qui ne sont pas responsable etc. ) comment concilier l’objectif de protection environnementaux
donc les risque associé à des dégâts avec l’impératif éthique d’une solidarité intragénérationnelle
nécessitant une meilleur distribution des ressource entre les pays du nord et du sur è La manière
dominante d’envisager la choses est la croissance verte, toujours poursuivre la croissance en prenant
en compte l’environnement, il fallait transformé des équipement fonctionnel.
Il y a deux discours opposé qui vont contester ca les deux rejettent les pratique de croissance verte :

- L’Écomodernisme : Naissance de la création d’un institut ( Breaks Throught Institute )


produit un manifeste qui entend ouvrir une nouvelle voix dans la réflexion écologique
et prend ces distance avec la théorie de la décroissance, théorie de l’effondrement mais
qui garde aussi ces distance avec la théorie de la croissance qui ne prend pas en compte
les externalités environnementales. Les éco moderniste se disent défenseurs des
populations du sud, il disent que les autres théorie ne tienne pas compte de l’impératif
de recherche de bien être des population pauvre , il est possible de le concilier avec la
protection de l’environnent, on peut découpler le développement humain des impact
environnementaux grâce à la technologie mais nécessitent des modification d’ordre
institutionnel.
Découplage relatif : les impacts humains sur l’env. augmente a un rythme plus lent que
la croissance économique. Exemple : unité de production découpler de manière relatif
moins de déforestations
Découplage aboule : intervient dans les impact environnementaux dans leur totalité,
commence à décliner alors même que l’économie continue de croitre

Question que ces théoriciens se posent : L‘humanité a-t-elle suffisamment de terre


arable suffisante face à l’augmentation de la population mondiale ?

è Il s’émancipe de la pensé malthusienne et disent qu’il faut une bonne gestion pour
que tout le monde est une terre cultivable et pour cela il faut de la technologie.
Pourtant les éco modernistes se présentent comme des penseurs préservationniste ,
plaident pour plus de nature sauvage qui serait à l’abris d’activité humaine et de
dégradations. Il ne peuvent ne plus dépendre de la nature avec de la création
synthétique, les mégalopoles sont une solutions pour exclure certains espaces de
l’activités ( ∅ ne pas les allier à la croissance verte qui ne met pas de coter des espaces
mais utiliser les ressources s’assurer qu’elle soit renouvelable ). Il prônent les solutions
énergétique technologique artificielle et services écologique naturels par exemple :
captage de stockage de carbone pour utilisation ( CCU ) celle qui produisent l’effet de
serre et en faire des polymère pour répondre aux besoins, donc avec ces techniques on
peut résoudre les problèmes climatiques et moins utiliser de la nature.

- Décroissance : théorie qui prône la réorganisation politique économique conduisant à


une réduction de la consommation et donc de la production et de l’utilisation des
ressources et de l’énergie. Se fondant sur l’idéologie croissance économique, selon
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Politique environnementale internationale

Marx l’idéologie est une fausse pensé, notamment sur le ruissèlement, impliquant un
travail aliénant, accentuation des inégalités sociales, secondement les décroissants
considère la croissance économique comme source de dégradation environnemental
et donc ce qui sont des ressource seront moins impactés. La décroissance ne se
concentre pas que sur l’économie mais bien d’autre discipline comme l’histoire,
politique etc. qui ont développer cette notion.
On a reproché à la théorie de la décroissance d’être fondé sur des émotions négatives
comme la peur de l’effondrement des sociétés, l’indignation, de renoncement, pour
cela on a changé d’intitulé.
On va réfléchir aux récits qui construisent, importance des émotions, les éco moderniste sont
persuader que leur discours est plus porteur que la décroissance et de l’effondrement car fondé sur des
émotions positif comme l’espoir qui se projette dans l’avenir fondé sur la confiance que cette espoir
pourra être satisfait ? Les écomodernistes disent su les décroissant qu’ils sont porteur de désespoir.

Intrigue des grands récits

L’intrigue d’un récit consiste en une séquence narrative comportant 5 moments, à savoir

- M1 : La situation initiale : contexte du récit avant la complication le déclencheur


- M2 : Le nœud, déclencheur ou complication
- M3 : La réaction
- M4 : Dénouement ou résolution
- M5 : Situation finale ( ce qui va se passer dans l’avenir )

Exemple avec la croissance verte :

La situation initiale : Présentation de l’impératif de la croissance pour remédier à la pauvreté


Le nœud : Besoin de produire toujours plus mais en prenant en compte la dégradation
environnementale , perdition des ressources tout ça nécessitant une réaction ( on aurait pu faire
l’inverse et mettre la dégradation comme situation initiale mais besoin de produire )
Réaction : Croissance verte pour liés les deux aspects
Dénouement : Technologie pour développer dans le vert
Situation finale : On a atteint la croissance verte dans une promesse du récit on la projette dans le futur

Différence entre croissance verte et Écomodernisme :


- Discours de la croissance verte ne s’associe pas à une politique préservationniste
notamment des espaces naturels d’activité que font les écomodernistes. Alors que la
croissance verte doit exploiter la nature pour alimenter la croissance mais ces
ressources ne doivent pas être dissoute.
Mythe prométhéen : les humais sont faible et compenser par l’usage de la raison et de la technologie
lui permet de protéger d’une nature puissante maintenant c’est l’inverse
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Politique environnementale internationale

Exemple de la limite planétaire

Situation initiale : voir photo

Les émotifs qui cadre se récit : la peur de ne plus pouvoir survivre sur cette planète, la confiance car
monde porté sur le monde scientifique ( basé sur la sécurité ; le contrôle et réduction de l’incertitude.
La confiance découle de quelque d’agréable et de la certitude que l’autre agis dans le sens dont il a
promis d’agir exemple : Trump dit que le système électorale est casser dont on fait plus confiance )

Exemple : écomoderniste

1 : Les humain peuvent poursuivre la croissance économique même face à l’augmentation géographie
2Noaud certains nombre de menace au bien être humain comme le changement climatique + l’artifice
de la nature les espace de nature sauvage se rétrécis
3Réaction il faut découpler
4 : ON peut poursuivre la croissance en verdoyant une partie de la planète

Exemple de la décroissance

M1 :

Les émotifs se trouvent dans tous les cadres M1 à M5 : Peur et indignation dans M2 car inégalités et
injustice

CCL : Cours qui a permis à rendre compte que la politique env. intervient dans un champs des RI bien
que anarchique ( pas d’organisation supranationale donc la force fait le droit, quand il y a conflit entre
différent acteurs de la politique internationales, sur une lecture analyste on ne pourrait pas comprendre
toute ces agitations visant à contracter des traité internationaux sur la base de perceptions concurrente
et de risque liés à des dommages environnementaux.

Traité car pas de RI anomique ( sans principe et normes ) ce sont ça qu’on a évaluer dans ici, tous ces
principes notions, normes valeurs sont enjeux de luttes entre différent acteurs mais constitue des
ressources suffisantes pour que des coalition d’acteurs plus faible puissent faire prévaloir leur
conception des risque face à l’opposition des puissant è principe de prévention force les états
puissants à contracter, principe de responsabilité existent pour lever des obstacles à la conclusion
d’accords globaux petit à petit la politique avances en accumulant des instruments juridiques

On a aussi examiner des notions qui sont au fondements de l’action collective que mènent les états
dans certains domaines de la politique env. ( conservation, préservation, effet de serre anthropique,
biopiraterie, accès de de partage des avantages , souveraineté et sécurité alimentaire, anthropocène,
limite planétaire Écomodernisme et décroissance è ce sont toutes des notions concurrentes accès aux
ressources biologiques il y a les etats fournisseurs d’un côté et utilisateurs de l’autre.
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Politique environnementale internationale

La politique a évoluer avec ça et grâce au acteurs et une des énigme comment des problématique on
pueetre apporter a l’aganda : grace a l’exstance de sprincies et derriere ca il ya des acteurs qui se
mobilisent et utise comme ressources des récit cadrer émotionnellement pour mobiliser et créer des
alliance è faire attentions a ce jeux de cadrage pour comprendre les changements è parfois résultats
étonnant car la voix des faible c’est quand même fait entendre sans pour autant que les pratiques ont
évolue.
De ce point de vue les acteurs subalterne ont pu faire apporter à l’agenda interntinale montre que le
processus n’est pas sous l’égide complète des puissants

Fiche Comparative en Politique Environnementale


Précaution vs Prévention
Précaution:

• Définition: L'approche de la précaution consiste à anticiper les risques potentiels,


même en l'absence de preuves scientifiques formelles. Elle vise à éviter les impacts
négatifs sur l'environnement ou la santé humaine.
• Exemple: L'interdiction de certains pesticides suspectés d'avoir des effets nocifs,
même si des preuves définitives ne sont pas encore disponibles.

Prévention:

• Définition: La prévention implique la mise en place d'actions spécifiques pour


empêcher ou réduire les risques identifiés. Elle se base sur des informations établies
et cherche à éviter la survenue d'événements indésirables.
• Exemple: L'application de normes strictes d'émissions industrielles pour prévenir la
pollution de l'air.

Cadrage:

• La précaution est souvent privilégiée face à des risques incertains et potentiellement


graves, tandis que la prévention repose sur des données solides et des informations
scientifiques établies.

Conservation vs Préservation
Conservation:

• Définition: La conservation implique la gestion durable des ressources naturelles


pour un usage humain tout en préservant la stabilité des écosystèmes. Elle vise à
trouver un équilibre entre l'utilisation des ressources et leur préservation.
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Politique environnementale internationale

• Exemple: La gestion forestière durable qui autorise l'exploitation du bois tout en


préservant la biodiversité.

Préservation:

• Définition: La préservation se concentre sur le maintien intact de la nature sans


exploitation significative par l'homme. Les zones préservées sont protégées de toute
exploitation majeure.
• Exemple: Les parcs nationaux où aucune activité humaine altérant l'écosystème n'est
autorisée.

Cadrage:

• La conservation s'efforce de gérer les ressources de manière durable, tandis que la


préservation vise à maintenir des zones écologiques dans leur état naturel, sans
intervention humaine significative.

Atténuation vs Adaptation
Atténuation:

• Définition: L'atténuation consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à


prendre d'autres mesures pour minimiser le changement climatique. Elle vise à agir
directement sur les causes du changement.
• Exemple: La transition vers des sources d'énergie renouvelables pour réduire les
émissions de CO2.

Adaptation:

• Définition: L'adaptation implique des ajustements dans les systèmes humains et


naturels pour faire face aux conséquences inévitables du changement climatique. Elle
se concentre sur la résilience face aux changements déjà en cours.
• Exemple: La construction de digues pour protéger les zones côtières des montées du
niveau de la mer.

Cadrage:

• L'atténuation vise à prévenir les changements climatiques, tandis que l'adaptation


cherche à s'ajuster aux changements déjà en cours, reconnaissant qu'une certaine
quantité de changement est inévitable.
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Politique environnementale internationale

Cadre Général:

• Ces distinctions mettent en lumière les différentes approches en politique


environnementale, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients.
• Les choix entre précaution et prévention, conservation et préservation, atténuation et
adaptation dépendent souvent des valeurs sociétales, des priorités politiques et des
conditions spécifiques du contexte environnemental. La combinaison judicieuse de
ces approches peut constituer une stratégie globale efficace en politique
environnementale.

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