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Philosophie du BNB

Face à la complexité, plusieurs pistes permettent d’entrevoir le chemin qui s’ouvre à nous,
connectant le moment présent avec le mois prochain (moyen terme) et le siècle qui vient
(long terme).

« L’écoute profonde fait partie des compétences indispensables pour mettre en œuvre un
projet… …participatif qui inclue toutes les parties prenantes de manière active ». P 36

Notre manque d’expérience, de compétence ou de connaissance nous invite à l’écoute. À


travers des questions ouvertes et des reformulations, un échange qualitatif et profond nous
donne l’opportunité de mieux discerner une situation, de comprendre les enjeux et les
différentes facettes de cette dernière. Cette communication pleine et entière nous ouvre
également le partage de nos modes de fonctionnement (besoins, motivations/valeurs,
talents, traits de personnalité…), permettant ainsi de transformer nos différences en
opportunités de synergie et ainsi de créer des relations stimulantes avec l’ensemble des
personnes concernées et impliquées dans l’environnement sous-jacent à la situation qui
mobilise notre attention. Ainsi, la réflexion initiale, puis le passage à l’action sont consolidés
et lancent une coopération forte renforçant la participation de chacune et chacun tout en
favorisant la motivation et l’engagement à travers un but commun qui fait sens. Ce dernier,
telle une boussole, nous permettra ensuite de garder le cap, y compris face aux difficultés
imprévisibles qui sont susceptibles de survenir.

Outre ces échanges visant à développer nos aptitudes et clarifier l’orientation à donner pour
nos projets, l’approche multidisciplinaire amène une voie complémentaire pour appréhender
une situation de façon systémique. Edgar Morin, ou Boris Cyrulnik ont tous deux souligné
l’importance capitale de cette approche pour leurs travaux. Imaginez que vous ne regardiez
un objet complexe que d’un côté, immanquablement, vous auriez une vision très limitée…
parfois, malheureusement, en ayant l’impression d’être au clair.

Ceci fut confirmé par la réunion à l’ONU regroupant près de 8o experts pour travailler sur la
notion de bonheur : « le bonheur ne peut pas être compris à travers le prisme d’une seule
discipline universitaire mais nécessite une approche interdisciplinaire, voir
transdisciplinaire ». P67

« En reconnaissant que tous les êtres sont égaux dans leur aspiration et leur droit au
bonheur, on éprouve à leur égard un sentiment d’empathie qui nous rapproche d’eux. En
nous accoutumant à cet altruisme impartial, on finit par éprouver un sentiment de
responsabilité universelle. ». P37

Problématique : « déployer ce principe général noble et généreux dans la réalité de l’action


d’un gouvernement faisant face aux multiples défis que représente l’action politique au
quotidien ». « Quel était le système de pensée dominant, permettant la création de la
situation actuelle ? ».

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« Aujourd’hui, la planète et toutes ses espèces dépendent de l’humain pour leur survie.
Malgré cela, nous nous comportons comme nos ancêtres, ne réalisant pas la responsabilité
qui nous incombe, et ignorant le fait que nous sommes garants du développement futur de
la vie sur terre ». P 39

« Ces traditions savaient que les êtres humains acquièrent sagesse et connaissance en
passant par un processus de transformation intérieure. La connaissance n’est pas considérée
comme purement rationnelle et intellectuelle et inclus une dimension éthique et des qualités
du cœur (empathie, compassion, altruisme, générosité, attention) ». P44.

« L’apprentissage est passé d’une transformation du sujet à une compréhension de l’objet ».

« De la Renaissance au siècle des Lumières, il y a eu un formidable processus de libéralisation


des individus qui a permis d’instaurer les droits de l’homme, la démocratie, la liberté
d’expression ainsi qu’une plus grande tolérance… »

Nous avons ensuite dépassé le point d’équilibre ! La société matérialiste détruit les liens
sociaux, fragilise la famille et toutes les structures favorisant le lien social : un bon exemple
est le rapport inverse entre l’utilité sociale d’un métier, et le revenu perçu : plus le métier est
utile socialement, moins il est payé !

« L’individualisme est devenu égoïsme et l’émancipation s’est progressivement transformée


en aliénation ».

La consommation effrénée des pays riche à progressivement corrompu le système de


production, avec par exemple l’obsolescence programmée visant à démultiplier les ventes,
pour nourrir la croissance tout en entrainant les individus dans une course effrénée aux
plaisirs, dont le côté éphémère favorise le glissement vers un processus de dépendance.

L’évolution de notre être et de la société, passe par une « prise de conscience de notre être
véritable, que nous sommes alors en mesure d’actualiser ». P53

« La notion de bonheur peut donc être comprise selon 3 dimensions essentielles :


Vivre en harmonie avec soi-même, avec autrui, et avec la nature ». P54

« Il est crucial de réaliser que le type de mesure que nous utilisons pour évaluer le
développement de la société joue un rôle très important dans l’orientation des décisions que
nous prenons ». P61

La mesure entraine une survalorisation de certains éléments (économiques et financiers


dans notre société) et par effet de levier une dévalorisation d’autres aspects (écologiques
notamment). Ainsi, obnubilés par la croissance économiques nos sociétés détruisent peu à
peu la planète sur laquelle nous vivons, car elles « oublient » d’analyser les conséquences
des décisions prises, en se focalisant uniquement sur le court terme.

« Par conséquent, mesurer les progrès de la société d’une manière plus globale est l’une des
conditions fondamentales pour sa transformation… …le BNB n’est donc pas seulement un

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paradigme de développement, c’est aussi un système d’indicateurs capable de fournir une
compréhension holistique précise du développement de la société ». P62

Les 4 piliers du BNB – les conditions extérieures

Modèle P 69 et 71.

« Les indicateurs de suivi du développement, sont contextualisés en fonctions des besoins


spécifiques d’un pays, d’un secteur ou d’une organisation. Ils permettent aux responsables
d’être mieux informés quant aux impacts de leurs projets sur le bien commun. Enfin, de ce
modèle découlent les compétences favorisant un développement intérieur harmonieux ». P
70.

1- Développement social et économique

Ce dernier, durable et équitable est fondé sur l’inclusion et la fraternité. Le développement


économique est un moyen pour répondre aux besoins de la population et assurer leur bien-
être, dans le respect des limites naturelles de notre écosystème.

La fraternité implique que tous les humains partagent équitablement les ressources à
disposition, ce qui veut dire que les besoins des autres sont aussi importants que ceux d’un
individu en particulier. Le principe d’inclusion signifie donc qu’une sous-population ne peut
pas être avantagée au détriment d’une autre et que la fraternité est ici le but recherché.

2- Préservation de l’environnement

Ce principe fondé sur l’interdépendance et la compassion signifie que nous devons arrêter de
considérer la nature et les autres espèces comme de simples objets ou des ressources qui ne
sont là que pour satisfaire les besoins et les désirs humains. Autrement dit, nous devons
passer d’une logique d’exploitation à une relation de protection et d’utilisation responsable
afin de vivre en harmonie avec la nature et la biosphère.

Ainsi, tout projet de développement se doit d’anticiper l’ensemble des impacts afin de
garantir à long terme la survie de l’humanité et de toutes les autres formes de vie, étant
entendu que les 2 sont liées… détruire, quand bien même involontairement, la nature
revient à faire de même à l’humanité…

Dès lors, afin de préserver un environnement naturel sain de façon durable, il est crucial,
d’appliquer systématiquement le principe de précaution, d’investir pour réparer les
dommages du passé et soutenir le développement de la nature et l’ensemble des
technologies et infrastructures appropriées (dont l’agriculture biologique), déployer des
mécanismes de gouvernance pour les biens communs mondiaux, y compris l’atmosphère et
les océans.

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Ce pilier repose sur une expérience profonde de l’interdépendance, vécue comme la valeur
fondamentale guidant notre relation avec le monde naturel.

3- Diversité culturelle

La culture au sens large est le fondement de la société, aujourd’hui au cœur de nos villes ce
sont souvent les quartiers financiers et les centres commerciaux qui trônent. Pourtant, la
culture comprise comme science, art, philosophie et spiritualité est le cœur même de notre
humanité.

La culture saine et créative s’ancre dans une liberté respectueuse d’autrui qui recherche et
intègre la diversité sous toutes ses formes. Source de joie, elle doit être activement promue
et préservée pour favoriser sa liberté d’expression !

4- Gouvernance fondée sur l’égalité et la bienveillance

L’intention des dirigeants est capitale pour assurer une gouvernance équitable et
transparente, dont les décisions et actions sous-jacentes seront orientées vers la
construction d’un environnement permettant la coopération, la sécurité, l’entraide et ainsi,
un épanouissement couplé à une performance aussi bien humaine qu’économique.

L’objectif d’une gouvernance efficace est d’œuvrer pour le bien commun, et donc d’être au
service des personnes constituant le département, l’organisation ou le pays que l’on dirige, et
non pas de servir des intérêts particuliers pour favoriser encore davantage les plus riches au
détriment de la population.

Ainsi une quête de pouvoir remplace le service désintéressé du peuple et entraine un risque
d’une justice à 2 vitesses venant menacer une valeur fondamentale de nos sociétés, l’égalité.

Les 9 domaines du BNB

Modèle P 77.

Au-delà d’une philosophie pour guider nos actions, le BNB est un outil de mesure pour
piloter finement le développement d’une personne, d’une entreprise, d’un pays… Les
indicateurs développés ont par ailleurs servi de base de réflexion pour la définition des 17
objectifs de développement durable de l’ONU.

1- Le bien-être psychologique

Les notions de gratitude, d’empathie et de générosité sont liées à notre bien-être et nous
pouvons chercher à la renforcer.

2- La santé

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Au Bhoutan, le patient à le choix d’être pris en charge gratuitement par un médecin
traditionnel ou formé à l’occidental. Souvent, ces 2 médecins travaillent ensemble pour offrir
le meilleur soin possible, mêlant ainsi les pratiques traditionnelles et contemporaines basées
sur la science.

3- Utilisation du temps

Il y a un lien entre les microrythmes d’une personne et les macrorythmes de l’univers, ce qui
explique que notre relation au temps soit si importante pour notre bien-être. La révolution
industrielle a remplacé le rythme naturel des agriculteur (lever et coucher du soleil) par le
rythme mécanique des usines avec poussé à outrance le système des 3/8. Cette évolution a
entrainé une déconnexion entre les rythmes humains et cosmiques.
La révolution digitale a accéléré et amplifié cette perte de lien avec les rythmes naturels en
créant une urgence permanente à travers des stimuli toujours plus nombreux.
Une des causes majeures de stress est le sentiment de ne plus avoir le temps de faire les
choses, nous privant ainsi d’un ralentissement salutaire nous permettant de nous
reconnecter à nous-même et de réfléchir à la façon dont nous utilisons notre temps.

4- Éducation

Élargir la formation au-delà des compétences académiques et des résultats scolaires pour
inclure le développement des compétences émotionnelles et sociales et ainsi favoriser le
développement de l’ensemble des citoyen(ne)s pour dynamiser le vivre ensemble et la
coopération au sein de la population.

5- Diversité culturelle et résilience

La culture constitue le cœur et l’âme d’une société. Chacun peut y contribuer à sa manière
en mobilisant sa créativité, ce qui contribue à donner un sens à la vie. La colonisation à
fortement impacté la diversité culturelle en cherchant à imposer un modèle et ainsi à faire
disparaître des pratiques jugées primitives… et bien souvent amenant un respect très fort de
la nature et une dimension sacrée de la planère et du monde du vivant (noosphère) qui
exprime un sentiment de connexion entre les individus, la société et le cosmos.
Dépasser notre vision occidentale cartésienne, scientifique, rationaliste et matérialiste,
permettrait un enrichissement et des synergies avec cultures traditionnelles, permettant de
trouver un meilleur équilibre.

6- Vitalité communautaire

Cette dimension se préoccupe de la qualité des relations et interactions au sein des


communautés et de la société. Cela démarre avec la solidité des familles, la cohésion sociale
avec l’entourage proche duquel nous pourrons recevoir aide et soutien en cas de besoin,
(amis, voisins…) et le bénévolat que ce soit à l’échelon locale ou national.
Dans nos sociétés, nous avons tendance à remplacer les interactions humaines par des
institutions anonymes, des professionnels plus ou moins bien rémunérés et travaillant dans
des conditions souvent dégradées… les services sociaux de l’État, ô combien importants, se

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retrouvent seuls en 1ère ligne, et ne sauraient remplacer la chaleur humaine, la confiance et
l’amitié dont tout être humain a besoin pour vivre une vie épanouie.

7- Gouvernance

Les fonctions gouvernementales et les dirigeants devraient susciter la confiance et l’espoir


auprès des populations / équipes. Cela suppose une cohérence et congruence entre ce qui
est dit et fait, ainsi qu’un respect des valeurs humaines de respect, transparence et
d’honnêteté. En résumé, une posture de serviteur au service du bien commun.
Par ailleurs, la participation des citoyens aux décisions à un niveau local, régional et national
est nécessaire pour redynamiser la démocratie et la concrétiser réellement, tout comme
repenser l’incohérence des mandats courts amenant les élus à surtout penser à leur
réélection… et déconnectant leurs actions de court terme (et souvent opportunistes), avec
les enjeux majeurs qui sont de long terme !
Enfin, une bonne gouvernance suppose de construire et piloter à travers des indicateurs
systémiques offrant une vision complète de la situation, dans toute sa complexité, et se
focalisant sur la bonne finalité : le bien-être de la population. Ils permettent également de
construire des politiques efficaces et de mieux comprendre ce qui améliore réellement et
significativement notre vie.

8- Diversité et résilience écologique

Cette dimension nous parle de notre relation avec notre environnement, la nature et notre
planète. Les impacts à moyen et long termes de toute décision ou politique devraient être
pris en compte systématiquement afin de poser des choix équilibrés et pérennes et éviter de
privilégier un gain à court terme provoquant une dégradation de notre maison commune.
Aujourd’hui, nous avons besoin de nous reconnecter intérieurement avec l’ensemble du
vivant (noosphère) pour réapprendre à penser et agir en harmonie avec la planète sur
laquelle nous habitons.

9- Le niveau de vie

Cette dimension invite à trouver un équilibre entre l’accroissement des revenus et le temps
de travail avec l’impact réel et holistique sur les autres domaines de vie (famille, amis,
engagement dans la communauté, sport, culture…).
Repenser le dogme travail/revenu qui augmentent vont nécessairement accroître notre
niveau de vie donc notre bien-être, est une nécessité vitale.
De même, nous devons discerner la différence entre nos besoins légitimes et notre
convoitise insatiable, pour rééquilibrer le niveau de vie global (pays riche, pays pauvre) et
assurer un bien-être collectif optimal et compatible avec le développement (et donc la
survie) de l’ensemble du vivant.

L’outil du BNB

L’objectif n’est pas nécessairement d’atteindre le score le plus haut dans chacun des
domaines, mais plutôt de trouver le bon équilibre entre chacun d’entre eux. En effet, dans ce

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système holistique, les différents domaines sont interdépendants, ce qui implique de
repenser nos mode de fonctionnement pour éviter les silos et travailler en transverse, dans
les organisations, les universités, les gouvernements… la pluridisciplinarité est indispensable
pour faire face aux challenges actuels et trouver les bonnes solutions.

L’analyse d’une enquête BNB permet de réaliser un audit de la situation à un instant T. Le


pilotage avec ces indicateurs offre également l’opportunité d’anticiper les impacts d’une
décision sur tous les domaines et ainsi affiner le processus de décision et créer un pont entre
les enjeux d’aujourd’hui et les impacts de demain à travers une vision commune et claire qui
donne du sens à l’action et au vivre ensemble.

« Rien en excès » : seuil de suffisance.


« Connais-toi toi-même »

Les conditions extérieures jouent un rôle important et néanmoins insuffisant. Il est


fondamental en effet de travailler également sur les conditions intérieures : notre mentalité,
notre niveau de conscience – comment chacun de nous pense, ressent, agit, et entre en
relation avec les autres et le monde. L’objectif ultime étant de vivre en harmonie avec soi, les
autres et la nature.

Les compétences du bonheur – Les conditions intérieures

1- Méditation (pleine conscience)

Développer la méditation en pleine conscience permet de s’ancrer plus souvent dans le


présent, au lieu de ressasser le passé ou d’imaginer (craindre) l’avenir en permanence, l’idée
étant de poser un nouvel équilibre, là aussi.
Cela permet ainsi d’éviter le processus de rumination fortement énergivore et anxiogène, de
réduire notre niveau de stress négatif (balance entre mes ressources et mes challenges),
d’augmenter notre capacité de concentration et notre mémoire, et de transformer notre
cerveau pour faciliter le développement de notre IE tout en renforçant notre système
immunitaire.

2- IE

L’intelligence émotionnelle consiste à utiliser les émotions comme une ressource pour ainsi
mobiliser toutes nos aptitudes. Elle repose donc sur une bonne connaissance et acceptation
de soi, une capacité à entrer en relation et décrypter les émotions d’autrui afin d’agir en
conséquence. Enfin, elle permet une prise de décision systémique et le déploiement de
stratégie de coping efficace.

Vivre en harmonie avec soi-même

Il peut y avoir une déconnexion entre Soi (notre être véritable, notre plus haut potentiel) et
soi (notre personnalité sociale limitée et conditionnée). Ce clivage se traduit par

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l’accroissement des épuisements professionnels, du stress négatifs, des dépressions…
manifestant un écart grandissant entre notre mode de vie, nos actions et ce à quoi nous
aspirons réellement.

Le paradoxe de notre époque est que bien que nous soyons focalisés sur les aspects
matériels, nous nous sommes déconnectés de notre propre corps physique ! Voici quelques
exercices pour se reconnecter à soi :

Body scan : comment je me sens dans mon corps (pieds, jambes, ventre, torse, bras, cou,
tête), y a-t-il des tensions, des fourmillements, d’autres sensations (froid, chaud) ?
Quelles sont les émotions que je ressens ? (Intensité, positives ou négatives…).
Comment est mon mental : calme, agité ? quelles pensées me viennent ?

Respiration et cohérence cardiaque : prendre conscience de notre respiration, sans l’altérer ;


ressentir l’air qui entre dans les narines, puis descend dans la gorge, puis les poumons, les
côtes qui s’écartent, le ventre qui se gonfle légèrement ; puis allonger l’inspire et
l’expire pour respirer plus profondément ; puis suivre un cycle de 5 minutes de CC.
Exercice P 140.

Journal de gratitude : noter chaque soir avant de se coucher 3 choses (événements, paroles
reçues…) pour lesquelles vous êtes reconnaissant ; variante avec le journal des
accomplissements, noter 3 choses dont je suis fier (paroles, actions…).
Avantage de ce travail p 150
Outil pour stopper les émotions négatives p 148 et 149 et éviter de contaminer les autres.

La respiration et les battements du cœur jouent un rôle majeur dans notre perception du
bien-être ou de l’inconfort. Ils constituent l’interface entre le corps et l’esprit, et tout
changement physique se reflète dans notre respiration et notre rythme cardiaque. Ainsi
notre attention à ces 2 phénomènes physiques fondamentaux nous aide à être plus
conscient de notre état et de notre niveau de bien-être (physique et émotionnel).

Modèle des 8 consciences p 144 et 145, exo pour travailler ensuite sur les émotions, les
croyances limitantes, les saboteurs et l’activation du sage.

Vivre en harmonie avec autrui

La conception de l’Homo economicus, est l’un des dogmes sous-jacents à notre société
libérale, qui accentue l’individualisme des personnes en posant le postulat que nous sommes
des êtres purement calculateurs et égoïstes. Cette prophétie auto-réalisatrice agit ainsi
comme une croyance fortement limitante, comme un bruit de fond morbide.
L’heure est venue de déployer une vision plus optimiste et réaliste de la nature humaine, et
de promouvoir l’idée que la plupart des gens sont bons et bienveillants. Ainsi, la confiance
viendra remplacer le contrôle pour tisser des liens entre personnes, communautés et
nations, impulsant une dynamique positive et motivante favorisant la coopération et la
mobilisation de l’intelligence collective.

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Ce renouvellement de la vision de l’être humain doit s’accompagner d’outils et de pratiques
pour approfondir la connaissance de soi (souci de soi) et la compréhension des autres. Le
souci de soi est un travail de développement personnel dont la visée est collective, un travail
de décentrement et de détachement entrainant le souci d’autrui à travers l’adoption d’une
perspective universelle.
(Cela renvoie au dernier stade du modèle de Kohlberg, la moralité postconventionnelle).

L’étude Grant (Harvard) portant sur 75 ans, met en lumière l’aspect fondamental de la qualité
de nos relations humaines dans nos différents domaines de vie, impactant très
favorablement notre bien-être. On comprend donc l’enjeu colossal de développer des
compétences sociales !
(Facultés interpersonnelles : compréhension mutuelle, coopération, gestion de conflit…)

L’empathie est le fondement même de la conscience sociale, reposant sur nos neurones
miroirs, elle nous permet de ressentir les émotions d’une autre personne et ainsi mieux la
comprendre ; c’est une capacité innée et un phénomène de contagion émotionnelle qui peut
nous déstabiliser s’il n’est pas équilibré et enrichi avec les ingrédients suivants.

La mentalisation, ou l’empathie cognitive, nous amène à analyser la situation pour


comprendre les pensées, croyances, le contexte… ce qui nous permet d’appréhender les
points de vue et opinions des autres, même s’ils sont différents des nôtres. C’est une prise de
perspective rationnelle.

La compassion, enfin, est liée aux 2 ingrédient précédent et les transcende en ajoutant la
volonté d’apporter une aide concrète, à travers une ou des actions.

Écoute active : les différents niveaux d’écoute, p 161 et 162.


Cette capacité est la pierre angulaire de relations saines, basée sur le respect et la confiance
mutuelle.
La bienveillance et la gentillesse permettent de renforcer cette compétence de base en
générant un bien-être émotionnel qui lui aussi active un phénomène de contagion positive,
le bénéficiaire sera encouragé à faire de même ce qui assaini l’espace social dans lequel nous
évoluons.
Exprimer sa gratitude est une façon très efficace de manifester de la gentillesse.

Exercice du nouveau départ, p167 et 168.


Méditation pour cultiver la bonté aimante, p169 à 171

Partage du mode d’emploi, baromètre relationnel, modèle OSBD…

Vivre en harmonie avec la nature

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Pour sortir de la crise écologique et rééquilibrer nos pratiques humaines pour rentrer en
synergie avec la nature un changement de conscience est indispensable, afin de choisir et
agir en conséquence.
Par ailleurs, il est vital de noter le besoin d’interaction avec la nature et la nécessité de
rentrer en relation régulièrement avec un environnement naturel pour nourrir notre bien-
être.

La crise environnementale majeure à laquelle nous faisons face est tripartie : crise
climatique, perte de biodiversité et pollution. Ainsi, une résolution implique de revoir
complètement nos systèmes économiques de production et de consommation, les
comportements qui en découlent, ainsi que les structures mentales qui les sous-tendent.

Ainsi pour l’ONU, la seule réponse possible est un développement durable qui améliore le
bien-être des personnes et de la planète, ce qui implique de revoir notre façon
d’appréhender et de valoriser la nature (passage de la notion de ressource à la notion de
partenaire). Avec une nouvelle conscience, nous pourrons orienter les investissements vers
des politiques et des activités qui protègent et restaurent la nature.

Laudato si’ est un appel à une révolution écologique, un changement de paradigme pour
repenser la façon dont notre société perçoit la réalité, réagit et construit l’avenir. Il s’agit de
créer un débat honnête et transparent pour le bien commun et de redéfinir la notion de
progrès en l’alignant sur la recherche d’un accroissement de la qualité de vie pour l’ensemble
du vivant (noosphère).

La crise actuelle peut nous servir de catalyseur pour reconnaître les conséquences de notre
désir effréné de posséder toujours plus de pouvoir et de richesses matérielles et pour
réaliser que nous devons modifier nos croyances, nos attitudes et nos comportements.

Principe de sagesse : reconnaître les causes externes et internes de cette crise pour réfléchir,
choisir puis agir afin de tout mettre en œuvre pour résoudre cette crise, quels que soient les
prix à payer.

Principe du comportement éthique : adopter des comportements respectueux du vivant en


nous repositionnant au même niveau que les autres formes de vie.

Principe de pleine conscience : apprendre à discerner les causes des souffrances pour nous,
les autres, la planète pour ensuite changer nos modes de pensées et nos actions afin de
protéger toutes les formes de vie.

L’impact de la nature sur les individus

Marcher dans la nature en s’immergeant dans les bruits, les odeurs, les couleurs, le
toucher… permet de mobiliser tous ses sens dans le moment présent pour se reconnecter à
la prise terre et évacuer nos tensions, trop pleins… cet échange est très profitable et renforce
l’immunité, la qualité du sommeil, la paix intérieure… tout en renforçant naturellement
l’évidence de notre interdépendance avec le mode animal, végétal et minéral et donc la
nécessité de vivre en harmonie avec, de le préserver !

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La mise en œuvre du BNB

1- BNB sur le plan personnel

Les 9 domaines du BNB servent d’outil d’évaluation pour réaliser un audit, que ce soit pour
soi, une organisation, un pays… l’important est de définir précisément les bons indicateurs,
en fonction du niveau analysé, ici une personne.

Pour commencer, il est possible de débuter avec une version simplifiée, constituée d’une
seule question par domaine, avec une échelle de 1 à 10.

Bien-être psychologique : je m’exerce régulièrement à cultiver des émotions positives et un


état d’esprit optimiste.
 Modèle PQ Reps

Utilisation du temps : il existe un juste équilibre dans ma vie entre mes différentes activités /
mes différents domaines de vie.
 Modèle des domaines de vie ; roue de Hudson

Éducation : j’ai de nombreuses opportunités pour continuer à apprendre tout au long de ma


vie de manière formelle et informelle.
 Outils pour renforcer les compétences BNB (IE et Mindfulness)

Diversité culturelle et résilience : je participe activement à des activités culturelles,


artistiques, sportives, spirituelles.

Bonne gouvernance : à reformuler.

Vitalité communautaire : je prends soin et développe mes relations avec ma famille, mes
amis, mes collègues, mon environnement de vie, et suis convaincu que je recevrai de l’aide et
du soutien en cas de difficulté majeure.
 Outil de développement du réseau avec les personnes clefs par domaine de vie.

Diversité et résilience écologique : Je fournis des efforts conscients pour réduire mon impact
écologique à travers des actions concrètes quotidiennes ; je me connecte régulièrement avec
la nature pour me ressources et bénéficier de la prise de terre.

Moyens d’existence : je considère que ma situation financière me permet de subvenir à mes


besoins essentiels ainsi qu’à ceux de ma famille / mes proches.

La santé : mon mode de vie (alimentation, sport, sommeil) contribue à la prévention des
maladies ainsi qu’à une bonne santé physique et mentale.

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Roue avec les 9 dimensions page 189.

Ensuite, il est intéressant d’analyser l’étoile de vie pour voir quelle branche sont des atouts et
lesquelles bénéficieraient de plus d’attention. L’idée étant de construire un plan d’action ou
de le compléter afin d’accroître notre bien-être en gardant à l’esprit que les 9 domaines sont
interdépendants et qu’il existe pour chacun d’eux un seuil de suffisance. L’idée n’est pas
d’obtenir un 10 sur toutes les dimensions mais d’arriver à un équilibre harmonieux source de
sérénité et de paix.

Dans notre vie personnelle nous avons des choix à poser, des arbitrages à faire, qui vont
impacter directement un ou plusieurs domaines puis, de par leur interdépendance,
indirectement d’autres domaines. L’étoile de vie nous aide donc à poser des choix mûrement
réfléchis et alignés avec nos intentions profondes (nos valeurs – boussole interne).

Journal réflexif : outil à déployer vers le bilan intermédiaire pour faciliter la bascule dans les
choix et l’action. P192 à 195

Réflexion contemplative : outil pour creuser une thématique spécifique en alliant une
ouverture de notre esprit pour observer sans jugement tout ce qui vient, puis une approche
très focus. P 195 à 198.

2- BNB sur le plan familial

L’épanouissement de l’enfant et donc de l’adulte ensuite passe par nos besoins clefs :
- Satisfaction des besoins corporels / fondamentaux
- Attachement précoce / sécurité émotionnelle
- Acceptation sociale / sentiment d’appartenance
- Opportunité de développement / possibilité d’apprentissage

Cela passe notamment par une vigilance particulière sur notre alimentation, sommeil et
activité physique et sportive qui constituent le 1 er pilier. Vient ensuite le pilier de nos
perceptions sensorielles qui à travers le beau, l’esthétique, la musique, les arts vient nourrir
tous notre être. Bien entendu la qualité des relations entre les membres de la famille sont
très importantes également.

Le 3ème pilier est composé de nos pensées, intentions et des actions que nous entreprenons.
Ces éléments nous impactent et impactent les autres, à travers les conséquences : s’orienter
vers ce qui génère un ressenti et des émotions positives pour soi et autrui permet d’amer du
bien-être autour de nous dans une logique de cercle vertueux. Cette nourriture de notre
conscience va favoriser un développement harmonieux en semant les bonnes graines puis en
assurant leur développement. De même le choix des livres, des films, des jeux vidéos…
influence la nourriture fournit à travers ce pilier et doit viser la création / consolidation d’un
environnement sain.

Ces piliers constituent les nourritures qu’il est sain et vital de suivre et enrichir au maximum
pour assurer notre bien-être.

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3- Le BNB dans le système éducatif

Transposé notamment des besoins de de l’économie (industrie et services) et des attentes


sociales, le système éducatif à tendance à évaluer de façon très normée et ainsi mettre de
côté la singularité des personnes, tout en limitant ainsi leur épanouissement.

Les examens testent par apport à des normes établies sans se soucier des aspirations
individuelles et les matières enseignées ne portent que sur des aspects limités, ne couvrant
pas le développement des enfants/ados de façon globale et systémique et laissant donc de
côté des compétences critiques, comme l’intelligence émotionnelle.

Autrement dit, ce système vise principalement à développer les compétences qui sont jugées
nécessaires et utiles sur le marché du travail, au lieu de rechercher et faciliter le
développement du plein potentiel de chaque individu.

Par ailleurs, cet objectif initial partiel n’est pas atteint en raison de l’écart entre les
compétences enseignées et celles réellement attendues par les organisations… alors que bon
nombre de compétences transposables et transverses seraient utiles à coup sûr !

Autant dire qu’une refonte des fondamentaux du système éducatif est indispensable, pour
enseigner les compétences favorisant l’épanouissement des apprenants et donc un système
d’évaluation très différent à déployer en parallèle. Pour ce faire, le programme Happy
Schools, repose sur les 3 axes du BNB : Prendre soin et vivre en harmonie avec soi, avec les
autres au sein de la société & avec l’ensemble du vivant/la planète. Ce programme implique
donc de revoir la formation des enseignants afin qu’ils s’approprient ces éléments, pour
ensuite les transmettre à leurs élèves.

Exo p 232 sur le body scan en pleine conscience. Facilité le soin de soi.
L’art et la beauté sont des leviers très importants pour aider les ados à verbaliser/exprimer
sur un autre canal leurs ressentis, émotions, et les bouleversements intérieurs inhérents à
cette phase complexe ou se nouent les 1ères relations amicales et amoureuses pleinement
choisies.

Pour l’enfant la sécurité est primordiale, le monde a besoin d’être perçu comme bon et
bienveillant. Puis il est important de les aider à découvrir la beauté du monde.
Adolescent, la notion de vérité devient centrale, elle offre une assise et alliée à la bonté et la
beauté sert de boussole pour grandir en prenant sur un socle stable. Cette assise solide
permet de développer une confiance, un esprit positif et critique et l’autonomie… pis plus
tard l’interdépendance.

L’apprentissage de la communication non violente est nécessaire pour aider les ados/puis
adultes à cultiver et garder des relations de qualité.

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L’apprentissage des 3 axes (bonne relation à soi, aux autres et envers la planète) est
complémentaires, le développement de chaque axe venant renforcer les 2 autres. Ces 3
dimensions viennent ainsi nourrir la tête, le cœur et la main.

L’exposition à une expérience directe à la nature est clef pour ancrer un rapport et créer une
relation de respect avec le vivant, un sentiment de connexion avec lui (balade, observation,
jardinage…).

« L’univers est une communion de sujets, pas une collection d’objets ». Thomas Berry.

4- Le BNB en entreprise

Les contradictions du monde économique :

- alors qu’individuellement, nous sommes tou(te)s attiré(e)s par des valeurs humaines
de respect, confiance, empathie, entraide… l’économie de marché et la recherche de
maximisation du profit associé implique une concurrence exacerbée favorisant
l’égoïsme, l’avidité, la jalousie, l’envie et l’irresponsabilité
- l’économie néolibérale est avant tout une idéologie (une croyance qui s’avère
limitante pour notre civilisation), pas une science : la main invisible a démontré ses
limites, tout comme l’évidence de la finitudes des ressources naturelles dans un
monde globalisé
- le profit étant le but ultime de toute activité économique, les personnes, la nature, le
capital est perçu comme un moyen d’atteindre cet objectif ; en réalité l’activité
économique répond à des besoins légitimes et tangibles, le profit n’étant qu’un sous-
produit, un moyen de pérenniser le système

D’où la nécessité de changer notre paradigme pour se focaliser sur le bien-être des salariés
et des autres parties prenantes de l’entreprise, en instaurant des conditions de travail /
partenariat équilibrées et respectueuses de l’écosystème. De même, la contribution de
chaque organisation devrait être repensée pour optimiser son impact positif en termes de
bien-être, la juste cause chère à Simon Sinek.

Développer la civilisation, signifie que les entreprises / organisations créent les conditions
nécessaires au bien-être des gens, de la population ; et ce dans le respect du vivant et de la
nature. Ainsi, les actions déployées prennent tout leur sens, alimentant un ressenti d’utilité.
L’apport positif à la société est évident et porte chacune des personne impliquées.

On retrouve les 4 piliers,

Satisfaction des besoins individuels


Développement socio-économique équitable dans la limite des ressources naturelles
Gouvernance éthique
Conservation et développement des pratiques culturelles sous toutes ses formes

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a- Redéfinir la vision / mission de l’entreprise : stratégie, projet et objectif visés (en quoi
notre activité va servir le bien commun, quels besoins allons-nous couvrir ?), valeurs
et comportements attendus (culture d’entreprise) sont autant d’éléments à préciser
pour créer un cadre commun mobilisateur.

Ce travail a un impact très fort sur l’attractivité, puis sur la capacité à mobiliser et fidéliser les
personnes au sein d’une organisation.

b- Utiliser une approche holistique et mesurer ce qui compte (ce qui a le plus d’impact
sur le bien-être total) amène à élargir les indicateurs utilisés, qui se focalise pour
l’heure quasi exclusivement sur les aspects financiers.

Les indicateurs du BNB sont un point de départ, une matière 1 ère qui va être enrichie afin de
s’aligner sur les valeurs, la vision et la mission spécifiques de l’organisation. La création et le
suivi de ces indicateurs devient ainsi l’occasion de prendre du recul sur ce qui compte
vraiment et de baser les choix sur cette boussole interne.

c- Développer et déployer une culture d’entreprise et managériale favorisant le bien-


être des collaborateurs et un impact positif sur l’ensemble de l’écosystème.

Les 9 piliers du BNB se répartissent ainsi pour alimenter ces 3 axes :

Bien-être des Conditions


collaborateurs organisationnelles

Bien-être Gouvernance
psychologique éthique

Diversité
Santé
culturelle

Utilisation du Vitalité de la
temps communauté

Résilience
Éducation
écologique

Niveau de vie

La vitalité de la communauté, revient à étendre le questionnement sur le bien-être interne


(nos équipes) vers l’externe : nos partenaires, fournisseurs, clients…

Important, les indicateurs et les variables sous-jacentes doivent être contextualisées pour
s’adapter à la réalité de chaque organisation.

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