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5ème

Textes sur la littérature médiévale + Séquence sur Perceval


Séquence sur Les Fourberies de Scapin (intégrale)
Textes sur l’enfance/ adolescence + Séquence sur Chihiro
Textes sur les conquérants + Séquence sur Vendredi

Décembre: Tristan et Iseult


Vacances de Noël: Le Fourberies de Scapin
Vacances d’hiver: Vendredi ou la Vie Sauvage
Vacances de Pâques: Alice au pays des merveilles

Thème 1: Héros et héroïnes d'hier et


d'aujourd'hui

Un héros est un individu qui possède des


qualités exceptionnelles qu’il met au service du
bien.
Par exemple, un héros sauve des gens.

Séance 1: Roland sonne l'olifant


La Chanson de Roland est anonyme. L'un des manuscrits est signé par un certain Turold,
mais on ne sait pas s'il est l'auteur ou un copiste. L'œuvre date du XIIIe siècle.

L'empereur Charlemagne a conquis l'Espagne et rentre en France. Roland, son neveu,


mène le groupe qui ferme la marche: mais il est trahi par Ganelon, un chevalier jaloux de
lui, et tombe dans un guet-apens de leurs ennemis. Roland refuse d'appeler au secours.

La bataille est prodigieuse et acharnée. Les francs se battent avec violence et fureur. Ils

tranchent les poings, les flancs, les échines, les vêtements jusqu'aux chairs vives. Sur
l'herbe verte, le sang coule à flots.
Aux quatres premiers assauts, les Francs l'ont emporté, mais le cinquième est rude et pénible
pour eux. Ils sont tous tués, sauf soixante d'entre eux, que Dieu a épargné. Avant de mourir, ils
vendront cher leur vie.
Le comte Roland voit le carnage des siens. Il appelle Olivier, son compagnon:
« Je sonnerais l'olifant, et Charlemagne l'entendra. Je vous le jure, les Francs reviendront.
- Le déshonneur sera pour nous, et la honte sur nos lignages, rétorque Olivier. Quand je vous
l'ai demandé, vous n'avez pas voulu le faire. Le roi présent, nous n'aurions pas eu ces pertes.
- Notre bataille a été rude, mes deux bras sont tous sanglants d'avoir porté tant de coups.
- C'est votre faute: vous avez confondu vaillance et folie.
La mesure vaut mieux que la témérité. Les Francs sont morts à cause de votre inconscience.
Jamais plus nous ne serviront Charlemagne. Votre vaillance, Roland, nous a été fatale!
L'archevêque les entend se quereller. Il s'approche d'eux et les blâme:
« Seigneur Roland, et vous, Olivier, au nom de Dieu, cessez votre dispute! Sonner du cor ne
peut nous servir à rien, mais il faut le faire cependant: le roi viendra avec ses Francs, et il nous
vengera. Quand nos compagnons mettront pied à terre, ils nous trouveront morts et taillés en
pièces. Ils nous mettront en bière et pleureront de douleur et de pitié; puis ils nous enterreront
dans des cimetières bénis, où les loups et les chiens ne pourront nous dévorer.
- C'est bien parlé, seigneur », dit Roland.
Roland a porté l'olifant à ses lèvres. Il l'embouche, sonne de tout son souffle. Hauts sont les
monts, et le son porte loin. Sur trente lieues on l'entend résonner. Charlemagne l'entend, avec
toute son armée.
L'empereur fait sonner ses cors. Les francs mettent pied à terre
et s'équipent. Ils ont de bons hauberts, des épées et des
heaumes ornés d'or, des épieux solides, et des gonfanons
blancs et vermeils. Ils sont montés sur leurs destriers et piquent
des éperons durant toute la traversée des cols.
Les clairons sonnent, derrière et devant,
répondant à l'olifant. L'empereur
chevauche, bouillant de colère. Sur son
haubert est déployée sa barbe blanche. Les
Francs le suivent, remplis de fureur et
de chagrin. Ils prient Dieu de conserver
Roland en vie jusqu'à ce qu'ils arrivent au
champ de bataille. Mais à quoi bon? C'est
inutile. Ils sont partis trop tard et ne pourront
arriver là-bas à temps.
Soixante mille clairons sonnent de toute leur
puissance. Les monts retentissent et les vallées
leur répondent. Les païens l'entendent. Ils ne le
prennent pas à la légère et se disent entre eux:
« Charlemagne ne va pas tarder à être sur
nous! »
Pleins de colère et de fureur, les païens
s'enfuient.
La Chanson de Roland, XIIème siècle.

Vocabulaire:
Un guet-apens: un piège, une embuscade
L'olifant: corne qui permet de sonner l’alerte
Un haubert: une cote de maille (vêtement de
protection des chevaliers)
Un archevêque: Haut fonctionnaire de l’Eglise
chrétienne
Un gonfanon: bannière, étendard
Les échines: colonne vertébrale
Se quereller: se disputer
Les païens: individus qui ne sont pas de la
religion chrétienne/ individus qui ne croient pas
au Dieu unique (monothéistes)

Présenter le document (méthode TANDIS ou


DANSS)

Titre La Date XIIème


chanson siècle
de Roland
Auteur Turold (?) Auteur Turold (?)
Nature Extrait Nature Extrait
chanson chanson
médiévale médiévale
Date XIIème Source La Chanson
siècle de Roland
Informati l’hésitation Sujet l’hésitation
ons de Roland de Roland
essentiel avant avant
les d’appeler d’appeler
Charlemag Charlemag
ne au ne au
secours. secours.
Source La XXX
Chanson
de Roland

Phrase-type

Quand Au XIIème siècle


Où XXX
Qui/ Quoi cet extrait de La Chanson de
Roland écrite par Turold (?)
fait Quoi présente les hésitations de
Roland avant d’appeler
Charlemagne au secours.
Comment XXX
Pourquoi XXX

Quand, Où, Qui fait Quoi. (CL), Qui fait Quoi


Comment/ Pourquoi.

Cet extrait de La Chanson de Roland écrite


par Turold (?) au XIIème siècle présente les
hésitations de Roland avant d’appeler
Charlemagne au secours.

Les connecteurs logiques (CL) = mots de liaison

J’explique les causes…


- En début de phrase : En effet, Ainsi
- Dans la phrase : car, parce que, puisque

Je donne les conséquences…


- En début de phrase : Ainsi, Par conséquent,
- Dans la phrase : donc, c’est pourquoi, si bien question

J’exprime l’opposition…
- En début de phrase : Cependant, Néanmoins, Toutefois,
Au contraire,
- Dans la phrase : mais, or, pourtant, bien que

J’ajoute que…
- En début de phrase : De plus, En outre
- Dans la phrase : et, ainsi que,
1. Comment la bataille est-elle décrite dans le
premier paragraphe? Relevez une hyperbole.

Une hyperbole: figure de style qui a pour effet d’


exagérer le propos.

Extrait Procédé Effet produit


(utilisé par (sur le lecteur)
l’auteur) = Pourquoi
= Comment
l. 2 “Sur Hyperbole - Illustrer la
l’herbe verte, violence des
le sang coule combats
à flots.” - Provoquer
le dégoût et
la peur,
l’effroi chez
le lecteur

L’effroi: Grande frayeur (peur) qui épouvante

Quand/ Où, Qui fait Quoi Comment/ Pourquoi.


A la ligne 2, l’auteur utilise une hyperbole afin
d’illustrer la violence des combats et provoquer
l’effroi chez son lecteur.

A la ligne 2, la violence des combats et l’effroi


sont suggérés par l’utilisation d’une hyperbole.

La ligne 2 provoque l’effroi chez le lecteur à


travers la présence d’une hyperbole.

2. Que reproche Olivier à Roland?

Tout d’abord, Olivier reproche à Roland d’avoir


refusé d’attendre l’armée de Charlemagne (l. 7:
“Quand je vous l'ai demandé, vous n'avez pas
voulu le faire.”)
De plus, le chevalier refuse que Roland appelle
à présent du renfort. En effet, il pense que ce
serait déshonorant (l. 7: “- Le déshonneur sera
pour nous, et la honte sur nos lignages (...)”)

3. Selon vous, Roland s'est-il comporté en


héros en refusant d'appeler à l'aide?
Non, Roland ne s’est pas comporté en
héros car il a causé la mort de
beaucoup de soldats (l. 3-4 “Ils sont
tous tués sauf 60 d’entre eux.”)
Répondre = 1. Reprise de la question
2. Réponse argumenté
3. Illustration par un relevé textuel

Remarque: Ne pas répondre par oui ou non (= oral)

4. Pourquoi l'archevêque souhaite-t-il que


Roland appelle Charlemagne? Donnez deux
raisons.

Réponse en deux temps:


D’une part,
D’autre part,

L’archevêque souhaite que Roland appelle


Charlemagne pour deux raisons. ⇒ Une
phrase d’introduction pour annoncer le plan
de la réponse.
D’une part, l’homme d’Eglise souhaite que
l’empereur les venge (l. 15: “Le roi viendra avec
ses francs et il nous vengera.”)
D’autre part, le chef des évêques désire que
leurs corps soient enterrés dans un cimetière
afin que leurs âmes puissent gagner le paradis
(l. 16-17: “Ils nous mettront en bière* et
pleureront de douleur et de pitié puis ils nous
enterreront dans des cimetières bénis où les
loups et les chiens ne pourront nous dévorer.”)

*Mettre en bière: opération qui consiste à mettre


le corps d’un défunt dans un cercueil.

5. Comment l'armée de Charlemagne est-elle


décrite à la fin du texte? Quels sentiments cette
description suscite-t-elle?

Extrait Procédé Effet produit


1 utilisé par sur le lecteur
l’auteur 3
2
l. 22: “Ils Phrase Peur/
ont…vermeil.” descriptive: intimidante/
Enumeration puissance
+ Adjectifs
épithètes
“bons”,
“solides”
l. 25: Hyperbole Fureur/ Colère
“L’empereur…
colère.”

l. 26: “Les Métaphore


francs…chagri
n.”

Métaphore: Comparaison sans outil de


comparaison

Comparaison: Mise en relation de deux termes


à l’aide d’un outil de comparaison
ex: Il est comme un lion en cage

Énumération: Juxtaposition de plusieurs termes


de même nature grammaticale

Utilisation du tableau E/ P/ EP:


Il faut construire la phrase à partir des 3
colonnes d’une ligne en variant l’ordre des
colonnes.
Exemple 1 ⇒ 1/2/3
A la ligne 22, la présence d’une énumération
composée d’adjectifs mélioratifs permet à
l’auteur de souligner la puissance de l’armée
de Charlemagne.
Exemple 2 ⇒ 2/1/3
La présence d’une énumération composée
d’adjectifs mélioratifs à la ligne 22 permet à
l’auteur de souligner la puissance de
Charlemagne.
Exemple 3 ⇒ 3/2/1
Le lecteur perçoit la puissance de l’armée de
Charlemagne est illustrée par la présence
d’une énumération composée d’adjectifs
mélioratifs (l. 22.)

La description de l’armée de Charlemagne


suscite plusieurs sentiments chez le lecteur.
(⇒ 1ère phrase = annoncer le plan de la
réponse)
D’une part, le lecteur perçoit la puissance de
l’armée de Charlemagne à travers l’utilisation
d’une énumération composée d’adjectifs
mélioratifs (l. 22).
D’autre part, le lecteur comprend la colère et
la fureur des francs par l’utilisation d’une
hyperbole (l. 25) et d’une métaphore (l. 26).

6. De quelle manière les païens réagissent-ils


en entendant arriver Charlemagne et ses
hommes? Pourquoi?

2 phrases simples
Quand, Qui fait Quoi. CL, Qui fait Quoi.

En entendant arriver Charlemagne, les


païens s’enfuient (l. 30-31). En effet, ils ont
peur de la puissante armée de l’empereur (l.
29).

1 phrase complexe
Quand, Qui fait Quoi Pourquoi.
Proposition Indépendante Juxtaposée (PIJ)
En entendant arriver Charlemagne, les
païens s’enfuient (l. 30-31); ils ont peur de la
puissante armée de l’empereur (l. 29).

Proposition Indépendante Coordonnée (PIC)


En entendant arriver Charlemagne, les
païens s’enfuient (l. 30-31) car ils ont peur de
la puissante armée de l’empereur (l. 29).
Proposition Principale /Proposition
Subordonnée Conjonctive (PP/PSC)
En entendant arriver Charlemagne, les
païens s’enfuient (l. 30-31) parce qu’ils ont
peur de la puissante armée de l’empereur (l.
29).

7. Quelle place le texte donne-t-il à la religion?

place ⇒ Importante, centrale, principale


X
⇒ Secondaire, annexe, subalterne

Dans ce texte, la religion occupe une


place centrale pour deux raisons. (==>
Reprise de la question, réponse et
annonce du plan de la justification)
D’une part, la querelle (la dispute, le
débat) entre Roland et Olivier est
tranchée par l’intervention de
l’archevêque qui les oblige à sonner
l’olifant (l. 14 à 18).
D’autre part, l’argumentation de
l’archevêque repose sur des critères
religieux. En effet, l’homme d’Eglise
souhaite l’intervention de
Charlemagne afin d’être enterré de
façon religieuse et pouvoir gagner le
paradis (l. 14-18).

8. Qu'est-ce qu'une Chanson de Geste?


Les chansons de Geste sont la forme
médiévale de l’épopée*. Ce sont de longs
poèmes narratifs chantés par des troubadours
ou des ménestrels.

Epopée: long poème narrant les exploits historiques ou


mythiques d’un héros ou d’un peuple

Les connecteurs logiques = mots de liaison


J’explique les causes…
- En début de phrase : En effet, Ainsi
- Dans la phrase : car, parce que, puisque

Je donne les conséquences…


- En début de phrase : Ainsi, Par conséquent,
- Dans la phrase : donc, c’est pourquoi, si bien question

J’exprime l’opposition…
- En début de phrase : Cependant, Néanmoins, Toutefois, Au contraire,
- Dans la phrase : mais, or, pourtant, bien que

J’ajoute que…
- En début de phrase : De plus, En outre
- Dans la phrase : et, ainsi que,
Thème 1: Héros et héroïnes d'hier et d'aujourd'hui
Séance 2: Le héros face au dragon: la lutte contre le mal

Méthode de présentation d'un document =


TANDIS
TITRE
AUTEUR
NATURE (Document iconographique =
photographie/ peinture/ caricature/...; Texte,
Article, Extrait, ...; carte; tableau statistiques;
graphique; ...)
DATE
INFORMATIONS (de quoi parle le document?)
SOURCE
DOCUMENT 1 Saint Georges (Georges de Lydda, vers
275-303) est le saint patron des chevaliers.
Raphaël, Saint Georges et le dragon, 1506, Sa légende raconte qu'un dragon terrorisait
huile sur toile, 28x22cm (Washington) une ville en dévorant quotidiennement deux
jeunes gens. Le jour où la fille du roi allait
être dévorée, Saint Georges est arrivé et,
avec l'aide de Dieu, a tué le dragon. La ville
s'est ensuite convertie au christianisme.

Peinte au XVIème (Date) par Raphaël (Auteur),


cette huile sur toile (Nature) intitulée “Saint
Georges et le dragon” (Titre) et exposée à
Washington (Source) présente l’affrontement
entre Saint Georges et le dragon afin de sauver
la princesse et la cité (Informations
Essentielles).

Analyser un document iconographique:

1. Tracer la ligne de fuite (perspective) =


du point le plus proche au point le plus
éloigné
2. Placer les lignes de force (quadrillage)
3. Repérer les plans
- 1ere plan: St Georges + Dragon
- 2nd plan: Princesse en prière
- Arrière-plan: Château
4. Relever les associations de couleurs
(contrastes ou complémentarité), de
formes géométriques (ex: St Georges et
son cheval forment un triangle)
5. Repérer le chemin d’observation
proposé par l’auteur
DOCUMENT 2 Un épisode célèbre de la légende de
Tristant et Iseut reprend l'histoire de Saint
Georges: Tristan sauve une ville du dragon
et obtient ainsi la main d'Iseut, princesse
d'Irlande, que son roi veut épouser.

Jean Besseyrias, Saint Georges combattant


le dragon, XIXème siècle, vitrail (église de
Saint-Jory-Las-Bloux, Dordogne)

Installé dans l’église de


Saint-Jory-Las-Bloux (Source) depuis le
XIXème siècle (Date), ce vitrail (Nature)
représentant St Georges combattant le
dragon évoque un épisode de la légende
de Tristan et Iseult dans lequel Tristan
sauve une ville de la menace d’un dragon
(Informations Essentielles).
DOCUMENT 3 Yvain, un chevalier de la Table ronde, voit
un jour un combat entre un lion et un
dragon. Il décide de venir en aide à l'un des
deux animaux.

Enluminure, Xvème siècle (bibliothèque de


l'Arsenal, Paris)

Datée du XVème siècle, cette enluminure


observable à la bibliothèque de l’Arsenal à Paris
présente le combat d’Yvain et un lion contre un
dragon.

Cette enluminure a un caractère politique


puisqu’elle met en scène le royaume
d’Angleterre incarné par le lion au prise avec les
forces du mal symbolisées par le dragon.

DOCUMENT 4 Dans cette adaptation, le Prince est retenu


prisonnier par Maléfique, qui a pris la forme
d'un dragon redoutable. Pour retrouver le
Belle au bois dormant, il doit d'abord tuer le
dragon.
La Belle au bois dormant, adaptation de
Walt Disney, 1959

Extrait du long métrage La belle au


bois dormant réalisé par Walt Disney
en 1959, ce document iconographique
présente l’affrontement entre le prince
et le dragon.
DOCUMENT 5 Lors de ses douze travaux, Hercule combat
plusieurs monstres, comme Ladon.

Armure d'Erik XIV de Suède (détail), vers


1562, métal – poids total 60 kg (Dresde)

Exposée à Dresde, cette armure d’Erik XIV de


Suède datée de 1562 présente Hercule aux
prises avec Ladon, monstre aux allures de
dragon.
Thème 1: Héros et héroïnes d'hier et d'aujourd'hui
Séance 3: Nouvelles visions du héros

Tammy Oler est une journaliste new-yorkaise spécialisée dans la culture populaire. Slate est
un magazine américain en ligne.

Au XXème siècle s'est développé un nouveau type de héros: les superhéros. Issu des
comics, les bandes dessinées américaines, ce sont majoritairement des hommes blancs et
musclés. Mais les mentalités évoluent, et en 2014 apparaît une nouvelle série, Ms Marvel, qui
met en scène une jeune américaine musulmane d'origine pakistanaise.

Après seulement deux numéros, la série Ms Marvel est devenue une référence: elle a reçu un
accueil enthousiaste des lecteurs et de la critique et s'est classée au sommet des ventes de bandes
dessinées en ligne.
L'héroïne a la faculté de transformer son apparence; l'auteure, G. Willow Wilson utilise ce
superpouvoir pour faire réfléchir sur l'identité, la foi, le fait de grandir. Ce n'est pas la première bande
dessinée à mettre en scène un superhéros musulman, mais elle a conquis le public car elle est
passionnante et favorise l'identification du lecteur.
Marvel a eu l'audace de prendre une nouvelle direction au sein d'une industrie qui met rarement en
avant des superhéros qui ne sont pas blancs. Ms Marvel a les traits de Kamala Khan, une
adolescente de Jersey City qui a du mal à savoir qui elle est (à la fois américaine de première
génération, musulmane, habitante de Jersey, fan de culture populaire), avant même de devenir un
superhéros. Avoir le pouvoir de transformer son apparence ne rend pas sa vie plus facile, comme
elle s'en rend compte rapidement, mais cela lui donne plus de pouvoir et d'autonomie, ainsi que
l'occasion de réfléchir à qui elle est et à qui elle veut être.
Alors qu'auparavant les deux principaux éditeurs de bande dessinée prétendaient toujours que les
séries consacrées à des superhéros féminins ou de couleur allaient droit à l'échec, le succès

commercial et critique de C'est


Ms Marvel et Captain Marvel change la donne.

réjouissant, d'autant qu'elles présentent des


personnages bien construits, un discours sur la
société plutôt constructif et des costumes qui ne
sont pas ridicules (ou du moins pas plus que pour
les superhéros masculin.) Ce sont des œuvres qui partent du principe que
les lecteurs de bande dessinée représentent un large spectre d'êtres humains – ce qui, d'ailleurs, est
le cas.
Marvel et DC ont fait des efforts pour remédier au manque de diversité de leurs superhéros, en
partie grâce à des séries consacrées à des héroïnes, dont Black Widow, Miss Hulk et Electra. Bien
sûr, il existe de nombreux autres éditeurs, qu'ils soient commerciaux ou indépendants, en dehors de
Marvel et DC, mais ce sont tout de même ces deux grandes maisons qui comptent le plus car ce
sont elles qui créent le panthéon des superhéros qui accèdent aux salles de cinéma et au rayon
déguisement des supermarchés.

Tammy Oler, Slate, 7 avril 2014.

Vocabulaire:
Remédier (l. 22): solutionner, résoudre le
problème
→ Un remède: un médicament
Enthousiaste (l. 2): qui est content
Un panthéon (l. 26): temple consacré à tous les
dieux (“maison des Dieux”).
Un large spectre (l. 21) : le plus grand choix
possible
Réjouissant (l. 17): qui fait plaisir
La faculté (l. 4): la capacité
La diversité (l. 22): la multitude, ce qui est varié/ divers
Un stéréotype: un cliché, une opinion toute faite
ex: Les jeunes filles américaines sont
blondes aux yeux bleus.
Les asiatiques ont des petits yeux.
Les français portent des bérets et mangent
des baguettes.
Les Suisses sont tous des banquiers avec de
grosses montres et mangent de la raclette et
du chocolat.
Les Américains sont tous gros et ne mangent
que des hamburgers.
Irascible: colérique

1. Qu'est-ce qui rend le personnage de Kamala


Khan original?
Le personnage de Kamala Khan est original
pour deux raisons. (==> Reprise de la question
+ Annonce de plan)
D’une part, la jeune fille possède des pouvoirs
(l. 4: “(...) l'héroïne a le pouvoir de transformer
son apparence (...)”).
D’autre part, Kamala Khan est une jeune
musulmane d’origine pakistanaise résidant à
Jersey City (l. 10-11).

2. Quel est le point de vue de l'article sur ce


nouveau personnage?

Où, Qui fait Quoi + Justification par un relevé


textuel
Dans cet article, Tammy Oler se montre
enthousiaste devant ce nouveau type de
personnage (l. 17 à 19.)

3. Un héros doit-il être parfait?


Égoïsme: n’agir que dans son propre intérêt X Altruisme: agir dans l’intérêt de l’autre
Orgueil: satisfaction de soi, haute opinion que l’on a de soi-même X Humilité: modestie, conscience de
ses limites
Oui Non

Argument 1 Devoir d’exemplarité Imperfection rend possible


= modèle pour le lecteur/ l’identification, la projection du
spectateur lecteur/ spectateur dans le
personnage

Argument 2 Obligation d’être “parfait” Imperfection = permet évolution


car il doit protéger les personnage ⇒ histoire +
gens intéressante
= Stratège + Force
physique

Argument 3 XXX Anti-héros

SUJET: Un héros doit-il être parfait?

Durant le XXème siècle, des auteurs


développent de nouveaux types de héros doués
de pouvoirs surnaturels. Cependant, ces super
héros présentent toutes les qualités et semblent
exempts de défauts.
C’est pourquoi il est intéressant de se
demander si un héros doit être parfait.

Tout d’abord, un héros doit être parfait car il


doit être un modèle pour le lecteur. Par
exemple, les qualités physiques et morales de
Batman inspirent de nombreux lecteurs.
De plus, un héros doit être fort pour sauver les
gens. Ainsi, Roland a causé la perte de son
armée car il a fait preuve de faiblesse en cédant
à l’orgueil.

Néanmoins, un héros ne doit pas forcément


avoir toutes les qualités parce que ses
imperfections permettent au lecteur de
s’identifier à lui. Par exemple, le caractère
irascible de Saitama fait le succès de One Punch
Man.
En outre, un héros ne doit pas présenter toutes
les qualités car cela permet de suivre ses
progrès et cela rend l’histoire plus intéressante.
Ainsi, le personnage de Peter Parker évolue
lentement avant de devenir le super héros connu
sous le nom de Spider Man.

Méthodologie de rédaction d’une écriture


longue

Introduction = Donner les informations


essentielles
Quand, Où, Qui fait Quoi Pourquoi.
Cependant, Qui fait Quoi Comment.
C’est pourquoi il est intéressant de
(étudier, analyser, expliquer, …) + Question
posée.

Développement
Tout d’abord, un héros doit être parfait car
…Argument A. Par exemple, exemple A
En outre, un héros doit être parfait parce
que…Argument B. Ainsi, exemple B

Toutefois, un héros ne doit pas obligatoirement


être parfait car…Argument A. Ainsi, exemple A
En outre, un héros ne doit pas être parfait parce
que… Argument B. En effet, exemple B

Conclusion
Reprise de la problématique + titres des parties.
Ouverture = formulation d’un nouveau sujet en
lien avec le précédent
ex: Après s’être demandé si le héros devait
être parfait, il serait intéressant d’étudier la
fonction des personnages secondaires dans les
œuvres.
Thème 1: Héros et héroïnes d'hier et
d'aujourd'hui
Séance 4: Perceval le Gallois ou le roman du
Graal, roman inachevé, Chrétien de Troyes,
vers 1180

Contexte Moyen-Age
historique XIIème siècle
Contexte Roman de chevalerie
littéraire = diffusion valeurs
chrétiennes (sacrifice,
honneur, protection des
faibles)
= Amour courtois (respect
des femmes)
Auteur Chrétien de Troyes
Oeuvre Perceval le Gallois

Ce récit initiatique propose


de suivre le parcours de
Perceval, jeune homme
rêvant de devenir chevalier.

Récit initiatique: récit durant lequel le lecteur


suit l’évolution d’un personnage

Quand/ Où, Qui fait Quoi Pourquoi.


Ainsi, le lecteur suit…

Au XIIème siècle, Chrétien de Troyes rédige un


roman de chevalerie pour diffuser les valeurs
chrétiennes. Dans Perceval le Gallois, le lecteur
suit un jeune homme qui rêve de devenir
chevalier.
C’est pourquoi il est intéressant d’étudier
comment Chrétien de Troyes diffuse les valeurs
de la chevalerie et de l’Amour courtois dans
son œuvre.

« Le Gallois sitôt va vers lui, salue comme il sait faire. Toujours


pensif, le roi ne dit mot non plus à un second salut.
- Par ma foi, dit alors le garçon, jamais ce roi ne
fit nul chevalier! Comment donc le saurait-il
faire, lui dont on ne peut tirer une parole ?
Et, sans plus insister, Perceval s’apprête à repartir en faisant
volter son cheval qui, d’un coup de museau, fait tomber le
chapeau royal. Le roi lève la tête, regarde le garçon.
- Jeune homme, soyez le bienvenu ! Ne voyez pas de mal à ce
que je n’ai pas répondu. Mon pire ennemi me conteste mon
royaume. Il assure qu’il s’en emparera que je le veuille ou non.
C’est le chevalier Vermeil de la forêt de Quinqueroi. En
emportant ma coupe pleine, il a contrarié la reine en renversant
le vin sur elle.
Le garçon n’écoute rien de ce que lui conte le roi. Peu lui
importe les états d’âme de la reine.
Le roi dit :
- Ami, descendez. Un valet gardera votre cheval. Je vous le
promets : d’ici peu vous serez chevalier, pour mon honneur et
votre profit.
Mais le garçon répond :
- Pourquoi vouloir que je descende ? Les chevaliers que j’ai vus
sur la lande n’ont pas mis pied à terre. Ma parole, je ne
descendrai pas. Faites vite et je m’en irai.
- Ah ! fait le roi, je le ferai volontiers.
- Attendez, je mets encore une condition pour être Chevalier :
donnez-moi les armes de celui que je rencontrerai devant la
porte en vous ramenant votre coupe.
Près du roi, sire Keu, son sénéchal, qui était parmi les blessés,
l’interrompit d’un ton moqueur :
- Ami, vous avez raison ! Allez vite lui enlever ses armes ! Elles
sont à vous si vous y parvenez.
Le roi n’aime pas ces paroles.
- Keu, dit-il, vous avez tort de vous moquer comme vous faites !
Si ce garçon vous paraît mal appris, c’est qu’il a eu de mauvais
maîtres. Je pense en faire un bon vassal.
A ces mots, Perceval s’apprête à s’en aller lorsqu’il aperçoit
une jeune demoiselle de sa convenance. Il la salue et elle lui
rend son salut. En riant, elle lui lance :
- Si tu vis assez vieux, je pense et je crois en mon cœur que
par tout le monde il n’y aura meilleur chevalier que toi !
A ces mots, Keu s’emporte et la gifle. L’un crie, l’autre pleure.
Perceval s’en va rejoindre le chevalier Vermeil.

Vocabulaire:
Sitôt = aussitôt: dès que, tout de suite
Un vassal: chevalier au service d’un seigneur
S’emparer: prendre possession
Volter: tourner
être contrarié: être mécontent
Contrarier qq1: causer du mécontentement
Un sénéchal: un officier du roi
Une gifle: frapper qq1 au visage de l’intérieur de la main

Caractériser un personnage: Montrer que Perceval est


décrit comme un enfant. Vous relevez trois passages qui
illustrent les traits de caractère d’un enfant.

*Relevé textuel = un passage pris dans le texte ==> “ Premier mot (…) dernier mot.”
(ligne … à …)
** Procédé = les outils utilisés par l’auteur pour produire des effets chez son lecteur
- Grammaire
- Lexique = champs lexicaux (choix des mots)
- Choix des temps (conjugaisons)
- Figures de style (comparaison, métaphore, personnification,…)
- Tonalité (ironique, dramatique, …)
*** Effets produits = Comment le lecteur accueille les mots de l’auteur? Quelle image
l’auteur donne-t-il à voir au lecteur?

Extrait* Procédé** Effet produit***


- Pourquoi vouloir que Utilisation du - Interpellation du
je descende ? Les discours direct lecteur car
chevaliers que j’ai vus rupture dans le
sur la lande n’ont pas Perceval s’adresse rythme
mis pied à terre. Ma directement au roi - effet de vérité/
parole, je ne réalité des
descendrai pas.
Faites vite et je m’en Question paroles
irai. rhétorique = prononcées
question à laquelle
on n’attend pas de - interpellation
réponse ⇒ - prétentieux,
fonction orgueilleux
d’interpellation, - irrespectueux
rapport d’autorité

Faites vite =
impératif présent
⇒ ordre

- Par ma foi, dit alors Utilisation du Manque de politesse


le garçon, jamais ce discours direct de Perceval
roi ne fit nul (tiret, ponctuation
chevalier! Comment expressive, verbe Irrespectueux,
donc le saurait-il de parole) impétueux
faire, lui dont on ne ⇒ volonté
peut tirer une d’interpeller le
parole ? lecteur

Question
rhétorique

- Attendez, je mets Impératif (attendez, Irrespect


encore une condition donnez-moi) Insolence
pour être Chevalier : Orgueil
donnez-moi les armes Capricieux
de celui que je
rencontrerai devant la
porte en vous
ramenant votre coupe.
Dans cet extrait (Où), Perceval (Qui) est
décrit comme un enfant (fait Quoi) parce
qu’il en présente tous les défauts. ⇒
Phrase d’introduction pour répondre à
la question et annoncer votre plan de
réponse.

En effet, dès la ligne 3, Chrétien de Troyes


utilise le discours direct et une question
rhétorique pour illustrer le manque
d’éducation et l’irrespect de son héros.
En outre, ces procédés se répètent alors
que Perceval s’adresse au roi. L’auteur
illustre l’insolence du personnage par son
utilisation de l’impératif alors qu’il dialogue
avec le souverain (l. 22).
Enfin, le lecteur perçoit le caractère
capricieux de Perceval lorsque celui-ci
exige, toujours à l’impératif, de pouvoir
récupérer l’armure du chevalier qu’il est
supposé vaincre (l. 25).

En somme, Perceval a tous les défauts


d’un enfant. Néanmoins (toutefois,
cependant), le gallois n’est qu’au début de
son apprentissage de la chevalerie et de
ses valeurs.
Après avoir constaté le manque
d’éducation de Perceval (sujet
précédent), il serait intéressant de
s’intéresser à ses parents (nouveau
sujet). (Ouverture ⇒ proposer un
nouveau sujet pour compléter l’analyse
qui vient d’être faite)

Quand/où, Qui fait Quoi Pourquoi.


Dans cet extrait → A la ligne 21,
Perceval manque de respect au roi
parce qu’il

A la ligne 21, Perceval manque de


politesse et ne respecte pas le roi parce
qu’il s’adresse directement au roi en
utilisant une question rhétorique.
⇒ A la ligne 21, l’auteur utilise une
question rhétorique afin de souligner le
manque de respect de Perceval devant le
roi.

Séance 2: Perceval le Gallois ou le roman du Graal, roman


inachevé, Chrétien de Troyes, vers 1180
« Fils, mon cœur a bien souffert de votre absence. J’ai eu tant de chagrin et j’ai failli mourir. Où
avez-vous donc été si loin ?
- Où ? Mère, je vous le dirai. Je ne vous mentirai pas car j’ai ressenti une grande joie. Mère,
vous me disiez bien que les anges et Dieu notre Sire sont si beaux que jamais la Nature ne fit si
belles créatures ?
- Oui, mon fils, et je le dis encore. Je le dis et le redis.
- Mère, taisez-vous ! Car j’ai vu aujourd’hui les plus belles choses du monde. Ils sont plus
beaux encore que Dieu et tous les anges du monde.
A ces mots, sa mère comprend et le prend dans ses bras.
- Fils, je te donne à Dieu car j’ai bien grand-peur pour toi. Tu as vu, à ce que je crois, les anges
dont les gens se plaignent car ils tuent tout ce qu’ils atteignent.
- Vraiment non, mère ! Non ! Ils disent qu’ils se nomment Chevaliers.
La mère, étourdie, se reprend et le met en garde :

- Ah ! Malheureuse que je suis ! Fils, je croyais


vous avoir éloigné de la Chevalerie en ne vous
en parlant jamais. Chevalier, vous l’auriez été s’il avait plu au seigneur Dieu
que votre père veillât sur vous, de même que vos frères. Jamais il n’y eut chevalier
de si haut prix que votre père. Et nul ne fut si redouté parmi les îles de la mer.
Fils, vous pourrez vous vanter de votre lignage, et même du
mien, car je suis née de chevalier, des meilleurs de cette
contrée. Mais
tous les meilleurs sont déchus. Les
mauvais, les lâches, les honteux ne tombent
pas tant ils sont bas ! Votre père, si vous ne le savez, fut blessé
cruellement aux jambes dans un combat. Il n’eut plus la force de défendre sa terre qui lui fut
dérobée. Alors que vous n’aviez que deux ans, vos frères jumeaux, fraîchement adoubés,

Du deuil de ses fils mourut le


moururent tous deux en combat.

père et j’ai souffert une vie très amère depuis


sa mort. Vous étiez tout mon réconfort et tout mon bien. Dieu ne m’avait rien de plus
laissé dont je fusse joyeuse et gaie.
Le garçon n’écoute pas grand-chose de ce que sa mère raconte.
- Donnez-moi, dit-il, à manger. Je ne sais de quoi vous me parlez. Moi, je partirai volontiers au
roi qui fait les chevaliers.

Vocabulaire:
Le deuil: réaction/ période de tristesse qui suit
le décès de quelqu’un
Se vanter: se mettre en avant
ex: Perceval se vante de pouvoir battre le
chevalier Vermeil
Vanter: mettre en avant, louanger (des
louanges: des compliments)
ex: Le roi vante les mérites de Perceval
Déchoir: tomber d’une situation supérieur,
perdre son statut
ex: Le chevalier est déchu ⇒ il a perdu son
statut de chevalier car il a manqué à ses
devoirs
Mitigé: mélangé (+/-)
Ambigus: qui mélange le + et le -
Le réconfort: le repos, le moment de détente
ex: après l’effort, le réconfort
Réconforter: rassurer, remettre dans un état de
confort (+)
La chagrin: pleurer de tristesse
Adouber: reconnaître les qualités de quelqu’un
L’adoubement: cérémonie de nomination
d’un chevalier
Dérober: voler
Amer/ Amère: qui a un goût désagréable ou
stimulant
L'amertume: sentiment mitigé, une grande
déception suite à un grand enthousiasme
Le lignage: l’arbre généalogique, l’ensemble
des ancêtres (parents, grands-parents, …)
Une contrée: une région, un pays
Montrer que les sentiments de la mère sont mitigés
(ambigus) vis-à-vis de la chevalerie.

Extrait Procédé Effet produit


- Ah ! Malheureuse que je Utilisation Discours Interpellation du
suis ! Fils, je croyais vous
avoir éloigné de la
direct lecteur + dynamisme
Chevalerie en ne vous en + effet de réel
parlant jamais. (l. 14) Ponctuation
expressive = point Emphase (insiste,
d’exclamation exagère) sur la
souffrance, la plainte

Ah! = interjection Traduit le sentiment

Attribut placé en Insistance sur la


début de phrase souffrance, la plainte
“Jamais il n’y eut chevalier Négation placée Eloge du père qui
de si haut prix que votre
père.”(l.16)
en début de n’a pas d’égal
phrase
= négation
partielle (négation
qui ne concerne
qu’une partie de
la phrase)

Comparaison

“Fils, vous pourrez vous


vanter de votre lignage, et
même du mien, car je suis
née de chevalier, des
meilleurs de cette contrée.”
(l. 18)
“Mais tous les meilleurs
sont déchus. Les mauvais,
les lâches, les honteux ne
tombent pas tant ils sont
bas !” (l. 19)
“Du deuil de ses fils mourut
le père et j’ai souffert une
vie très amère depuis sa
mort.” (l. 23)

Procédé:
Discours direct:
Interjection: Mot invariable pouvant être employé isolément pour traduire une attitude affective de la
personne qui s'exprime (ex. ah !, oh !, zut !).

Thème 1: Héros et héroïnes d'hier et d'aujourd'hui


Séance 3: Perceval le Gallois ou le roman du Graal, roman inachevé, Chrétien de Troyes,
vers 1180

Le garçon galope par la forêt. Il en arrive dans une plaine où coule une rivière pas plus large
qu’un jet d’arbalète. Dans le cours de cette rivière, toutes les eaux se sont jetées. Il la longe
sans s’y aventurer, jugeant l’eau trop sombre, trop profonde, le courant trop rapide. Alors, il
aperçoit une colline baignée par la rivière et portant un château très riche et très fort dont les
tours semblent naître du roc lui-même. Une haute et forte tour s’élève au milieu du château et il
voit, construite de gros blocs de pierre, une muraille de laquelle se dressent quatre tours
basses mais de belle allure. C’est un beau château, bien planté et bien disposé en dedans.
Devant un châtelet rond, un pont de pierre enjambe la rivière, maçonné à chaux et à sable. Au
milieu du pont encore une tour d’où se détache un pont-levis agencé de telle sorte qu’il est un
pont le jour et la nuit porte close.

COMMENT LA DESCRIPTION DU CHÂTEAU EST -ELLE CONSTRUITE ?

Relevés textuels Procédés Effets produit

COMMENT LA DESCRIPTION DU CHÂTEAU EST -ELLE CONSTRUITE ?

Thème 1: Héros et héroïnes d'hier et d'aujourd'hui


Séance 4: Perceval le Gallois ou le roman du Graal, roman inachevé, Chrétien de Troyes,
vers 1180

Sitôt qu’Anguingueron aperçoit le chevalier, il se fait armer sans tarder, enfourche un robuste
cheval et crie :
- Valet, que nous veux-tu ? Qui t’envoie ? Viens-tu pour la paix ou pour la guerre ?
- A toi d’abord ! Répond bien fort le jeune chevalier. A toi de répondre ! Réponds ! Que fais-tu
ici ? Pourquoi as-tu occis les chevaliers de la demoiselle et gâté sa terre ?
- Que me contes-tu là ? Je veux mon château et ma terre. Mon seigneur aura la demoiselle !
- Au diable tes paroles et toi qui les cries ! Les choses n’iront pas comme tu crois. Et d’abord,
renonce à tout ce que tu réclames à la demoiselle !
- Sottises ! Oui, par Saint George ! Souvent paie le marché qui n’a rien acheté !
Le chevalier en a assez. Il abaisse sa lance et l’un sur l’autre tous deux se précipitent en
laissant courir leurs chevaux à grande allure. La colère les tient. Leurs bras sont robustes. Les
lances volent en éclat au premier choc. Le sénéchal Anguingueron est bientôt par terre. Malgré
son écu il est blessé au cou et à l’épaule. Il est tombé de cheval. Le chevalier se demande que
faire mais bientôt il saute à terre, tire son épée et va fondre sur l’autre. On ne peut raconter tous
les coups un par un mais vous devez savoir que longue fut la bataille. Enfin Anguingueron
s’écroule et le chevalier se jette sur lui en grande fureur.
- Pitié ! Crie le sénéchal.
Mais le chevalier n’y songe pas quand il se souvient soudain des ces conseils : ne jamais occire
le cœur léger un chevalier vaincu.

Thème 2 : Vivre en société, participer à la société

Quels rapports établir avec famille, amis, autres ?

- Séquence sur Les Fourberies de Scapin = aborder les rapports entre les parents et les
enfants, les inégalités sociales (valets/ maîtres)
- Groupements de textes = aborder les amitiés

Séquence sur les Fourberies de Scapin


Séance 0 : Présentation

Vocabulaire du Théâtre
Œuvre théâtrale = une pièce de théâtre
Un chapitre = Un acte
Sous-chapitre = une scène
Les propos d’un personnage = Une réplique
Deux personnages parlent = un dialogue
Un personnage parle seul = monologue
Un personnage parle longtemps = une tirade (une longue réplique)
Indications de mise en scène laissées par l’auteur = les didascalies
Un auteur de théâtre = un dramaturge

XVIIème
1/2 = Baroque = désordre
2/2 = Classicisme = ordre
Art Poétique, Nicolas Boileau = Théorie pièce théâtre parfaite
- III à V actes
- Règle des 3 unités = Temps (24h), Lieu (1 seul), Action (1 intrigue)
- Bienséance (pas de violence ni d’impudeur) + Vraisemblance (réel)

Molière s’inspire de la commedia dell’arte.


La commedia dell’arte = comédies improvisées sur la place publique par des acteurs qui jouent
des personnages stéréotypés (costumes + masques.) Outre l’improvisation, le comique repose
également sur la pantomime.
ex : Arlequin, Polichinelle, Pantalone, ...

Scapin = « scappare » (italien) = s’échapper, s’envoler


ICI l’insaississable

L’intrigue repose sur une double opposition :


- Le désir des jeunes X Les affaires des vieux
- Maîtres X Valets (serviteurs)

Séance 1 : Acte I
Scène 1

Les différents types de comique

Le comique de geste
On peut rire des mimiques, des grimaces d’un personnage ou encore de gifles,
de coups de bâton qui sont donnés.
Ex: Dans Les Fourberies de Scapin, on rit des coups de bâton que donne Scapin
à Géronte (acte III, scène 2)
Dans L’Avare, c’est la succession de mimiques (tantôt un air sévère, tantôt un
air gai) rythmant l'échange entre Frosine et Harpagon (acte II, scène 5) qui fait
rire.
Le comique de mots
Le comique de mots peut naître de déformations de mots, de prononciations
inhabituelles, de langages inventés ou tout simplement d’une façon de parler
qui est exagérée.
Ex: Dans Les Fourberies de Scapin, on rit de la répétition de la phrase « Que
diable allait-il faire dans cette galère ? » (acte II, scène 7)
Dans L’Avare, ce sont les nombreuses injures que prononce Harpagon à
l’égard de son fils, de son cuisinier qui font rire.
Le comique de situation
Dans toutes les comédies, on trouve des scènes qui ménagent d'amusantes
surprises: rebondissements, coïncidences, retournements de situation.
Ex: Dans l’acte II, scène 2 de L’Avare, Harpagon découvre que son fils,
Cléante, est un grand dépensier et Cléante découvre que son père est un
usurier (c’est-à-dire une personne qui prête de l'argent avec un taux d'intérêt
supérieur au taux légal)
Le comique de caractère
La comédie met en évidence des traits de caractère, souvent les vices,
défauts des personnages. C’est comme une caricature, l’auteur force souvent
les traits.
Ex: Dans Les Fourberies de Scapin, on rit du contraste entre la nervosité d’Octave
et le calme de Sylvestre. (acte I, scène 1)
Dans L’Avare, c’est l’avarice d’Harpagon qui fait rire.

Le comique de répétition

Un personnage répète une même réplique ou action plusieurs fois à la suite.

Ex : Dans Les Fourberies de Scapin, on rit quand Géronte s’exclame à plusieurs reprises
« mais que diable allait-il faire dans cette galère ? »

Thème 2: Vivre en société, participer à la société


Œuvre intégrale : Les Fourberies de Scapin, Molière, 1671

Acte I
Scène 1
Une scène d’exposition
1. Qu’appelle-t-on scène d’exposition au théâtre?

2. Qui est Octave? Qui est Sylvestre?

3. Qu’apprend-t-on dans cette scène ?

4. Comment Molière pique-t-il la curiosité du lecteur à la fin de la scène ?

Les personnages
5. Comment Molière montre-t-il la nervosité d’Octave ?

6. Quel caractère prête-t-il à son père Argante ?

Le comique de la scène

Octave Sylvestre Intéractions entre les deux


personnages
Comique de mots
Comique de gestes
Comique de situation
Comique de caractères
Comique de répétitions
7. En quoi la différence entre Sylvestre et Octave est-elle comique ?

8. Qu’est-ce qui chez Sylvestre est particulièrement comique ?

Scène 2

Les personnages
1. Faites le portrait de Scapin.

2. Pourquoi Scapin change-t-il d’avis ?

L’expression
3. Quelle description Octave fait de Hyacinte ?

4. En quoi le récit de la détresse (appeler à l’aide) de Hyacinte est-il pathétique ?

5. Ce récit vous semble-t-il vraisemblable ou romanesque ?

6. Quelle est la fonction des commentaires de Scapin et Sylvestre ?

Intérêt de la scène
7. Quels sont les problèmes à résoudre ?

Scène 3
Action et personnages
1. Diviser cette scène en parties que vous titrez.

2. Hyacinte vous paraît-elle comme une adulte ?

3. Octave vous semble-t-il mature ?

4. Comment Scapin apparaît-il face à ces deux personnages ?

5. Trouver un passage de « théâtre dans le théâtre » dans cette scène.

6. Quelle utilité voire à cette technique ?

Impression du spectateur
7. Quels sentiments successifs traversent le spectateur ?

8. Quels sont les différents types de comiques présents dans la pièce ?

Scène 4

Argumentation
1. Faites le portrait d’Argante.

2. Quels sont les arguments de Scapin ?

3. La stratégie argumentative de Scapin vous paraît-elle habile ?

Comique
4. Quels comiques distinguez-vous dans cette scène ?
Intérêt de la scène
5. Pourquoi peut-on dire que Scapin devient le « maître » de l’action à partir de cette scène ?

Acte II
Scène 1
L’action
1. Qu’apprend-t-on dans la première réplique de Géronte ?
2. Quel est l’intérêt de cette scène pour le reste de la pièce ?
Les personnages
3. Quelle évolution suit le comportement de Géronte ?
4. Comment Argante renverse-t-il la situation ?
5. Lequel des deux vous semble le moins antipathique ?
Le comique
6. Sur quoi repose le comique de la scène ?

Scène 2
Les retrouvailles
1. Comment Géronte et Léandre réagissent-ils en retrouvant leur père respectif ?
2. Montrez comment Léandre perd son assurance face à son père.
Le comique
3. Sur quoi repose le comique dans cette scène ?

Scène 3
1. Quelles sont les trois parties de cette scène ?
2. Quels rapports entretiennent Léandre et Scapin ?
3. Comment Scapin se défend-il ?
4. Sur quoi repose le comique de cette scène ?

Scène 4
L’action et les personnages
1. Qu’est-ce qu’un « coup de théâtre » ?
2. Comment vous apparaissent Léandre et Octave ?
3. Comment le valet devient-il le maître ?
Expression
4. A quel moment le rythme de la pièce se précipite-t-il ?
5. Comment la ponctuation indique-t-elle la capitulation de Léandre ?
6. Quel est l’effet des verbes à l’infinitif ?

Scène 5 et 6
La première fourberie et la farce
1. Quels sont les différents moyens employés par Scapin pour convaincre Argante ?
2. La farce est l’art de la caricature, du grossissement des traits de caractère. En quoi
ces deux scènes illustrent cette définition ?

Les personnages
3. Montrer que Scapin joue avec sa victime.
4. Pourquoi Scapin rapport-t-il les paroles du spadassin au style direct dans la scène
5?

Scène 7
La deuxième fourberie
1. En quoi consiste cette deuxième fourberie ?
2. Scapin entreprend-il Géronte de la même façon qu’Argante ?

Les personnages
3. Montrer que Scapin a anticipé les résistances de Géronte.
4. Quels sont les deux sentiments qui s’opposent chez Géronte ?
5. A votre avis, Géronte prononce-t-il les différents « Qu’allait-il faire sur cette galère ? » de façon
identique ?
Le comique
6. Quels procédés comiques relever ici ?

Acte III
Scène 1
L’organisation de la scène
1. Quelles sont les deux parties de la scène ?

2. L’action est-elle suspendue ou relancée ?

Les personnages ?
3. Quelles sont les différences entre Hyacinte et Zerbinette ?

4. Quel nouveau trait de caractère de Scapin apparaît ici ? Quelle conception a de la


vie Scapin ?

Scène 2
La troisième fourberie
1. Pourquoi Scapin veut-il tirer vengeance de Géronte ?
2. Comment s’exprime le plaisir de Scapin durant cette scène ?
Les personnages
3. A partir de quel moment Scapin en fait-il trop ?
4. Géronte vous inspire-t-il de la pitié ?
Le comique et la farce
5. Quels sont les passages les plus comiques ?

Scène 3
L’action et les personnages
1. Que fait Zerinette ? Pourquoi Géronte ne l’interrompt pas ?
2. Quel intérêt a cette scène pour la suite de l’action ?
Le comique
3. Quelle est la fonction du rire de Zerbinette ?

Scènes 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
1. Lequel des deux pères vous paraît le plus sympathique ? Vous fait le plus rire ?
2. Qu’est-ce qu’un quiproquo ? Quelle scène en est un exemple ?

Scène 13
La dernière fourberie
1. Comment jugez-vous cette dernière fourberie ?

2. Sur quoi repose le comique de cette scène ?

Les personnages
3. Quel aspect du caractère de Scapin dévoile dernière réplique ?

Organisation de l’acte III


4. Pourquoi Molière multiplie-t-il les courtes scènes dans cet acte ?

5. A partir de quelle scène peut-on parler de dénouement ?

6. Quels moments relèvent de la farce dans cet acte ?

7. Quelle impression garder du personnage de Scapin ?

Vivre en société, participer à la société


nde
2 partie : Familles, amis, réseaux : entre épanouissement et enfermement

- Séance 1: « Pas de papa! » (p. 70)

1. Quelle est la situation familiale de Simon ? Est-ce habituel au XIXème siècle ?

2. Pourquoi le « gars » au début de l’extrait insiste-t-il pour connaître le nom de Simo

3. Un autre élève est élevé par sa mère. Où est son papa ? Qu’espérait Simon en
attirant l’attention sur ce camarade ? A-t-il obtenu la réaction qu’il attendait ?

4. A quoi le narrateur compare-t-il les enfants ? Selon vous, pourquoi effectue-t-il


ce rapprochement ?

5. Comment les enfants se comportent-ils envers Simon ?

6. Quelles sont les réactions de Simon face aux moqueries de ses camarades ?

7. Selon vous, quel sentiment le narrateur cherche-t-il à créer chez le lecteur ?

- Séance 2: D'un groupe à l'autre (p. 72)

1. Qui est l’auteur de ce récit ? Le narrateur et le personnage principal


sont-ils la même personne ?

2. A quel temps le récit est-il mené ? Quelle est la valeur de ce temps ?

3. Quel objectif le narrateur se donne-t-il au début de l’extrait ? Pourquoi ? Y


parvient-il ?

4. Qu’est-ce que les amis d’Azouz reprochent à celui-ci ?

5. Que pensez-vous de leur attitude ?

6. Que ressent Azouz à ce moment-là ? Comment auriez-vous réagi à sa


place ?
7. Comment le mot « bidonville » est-il formé ? Proposez une définition de ce
mot.

8. Quels sont vos sentiments en regardant cette photographie ?

Séance 3: « J’étais toute petite » (p. 74)

1. L’auteur de ce texte est-il le personnage principal de l’histoire ? Par


conséquent, ce texte est-il une autobiographie ?

2. Relisez la deuxième phrase. Pourquoi est-elle si longue ?

3. Relevez deux expressions montrant que Lou est une jeune fille solitaire ?

4. Quel sentiment la narratrice éprouve-t-elle en observant Axelle et Léa ?


Justifiez votre réponse en citant le texte ?

5. « J’avais prévu », je m’étais entrainée », « j’avais acheté » A quel temps ces


verbes sont-ils conjugués ? Pourquoi la narratrice emploie-t-elle ce temps ?

6. Pour quelles raisons Lou se sent-elle si différente des autres lycéennes ?


Quel adjectif répète-t-elle quand elle se décrit ?

7. « Elle avait dit tu es très jolie », l. 28. Ces paroles de la mère de Lou sont
rapportées directement ou indirectement ?

8. Pourquoi Lou décide-t-elle finalement de ne pas aller à la fête ?


Comprenez-vous sa réaction ?

9. Quelle conséquence son absence a-t-elle sur sa relation avec ses


camarades de classe ?

L’image
1. D’après vous, où se situe la scène ?

2. La fille au premier plan vous semble-t-elle bien intégrée au groupe ?

3. A votre avis, à quelle scène du texte est-elle en train d’assister ?

Thème 3 : Se chercher, se construire


Le voyage et l’inconnu, pourquoi aller voir ailleurs ?

Séance 1: Curiosités d'ailleurs (p. 24)

Bernal Diaz Del Castillo (1492-1585): Compagnon d'Hernan Cortes, l'espagnol qui a
conquis le Mexique, explore le pays en 1519 et participe à la conquête
de la capitale de l'empire aztèque en 1521. 50 ans plus tard, il fait le récit de son voyage.
Cortes et son armée sont accueillis favorablement par Montezuma, empereur des aztèques; à
l'entrée de la ville nommée Tenochtitlan (devenue Mexico.)

Le grand Montezuma s'avançait, superbement vêtu, comme il en avait l'habitude. Ses pieds
étaient chaussés de sandales aux semelles d'or et enrichies de pierreries. Les quatre seigneurs
qui se tenaient à ses côtés étaient aussi très brillamment vêtus. Outre ces seigneurs, d'autres
grands caciques s'occupaient à porter le dais qui recouvrait leurs têtes, tandis que quelques
uns encore s'avançaient devant Montezuma en balayant le sol sur lequel ses pieds devaient se
poser, prenant soin de le couvrir de tapis afin qu'il ne foulât jamais la terre. Aucun de ces
grands seigneurs n'osaient lever les yeux sur lui.
[Plus tard, Cortes s'émerveille de l'architecture de la ville et entre dans un des temples
consacrés aux dieux.]

Sur chaque autel s'élevaient deux masses comme de géants avec des corps obèses. Le
premier, situé à droite, était, dit-on, Huichilobos, leur dieu de la guerre. Son visage était très
large, les yeux énormes et épouvantables; tout son corps, y compris la tête, était recouvert de
pierreries, d'or, de perles grosses et petites adhérant à la divinité au moyen d'une colle faite
avec des racines farineuses. Le corps était peint de grands serpents fabriqués avec de l'or et
des pierres précieuses; d'une main il tenait un arc et, de l'autre, des flèches (…) Non loin se
voyaient des cassolettes contenant de l'encens fait avec le copal; trois cœurs d'indiens,
sacrifiés ce jour-là même, y brûlaient et continuaient avec l'encens le sacrifice qui venait
d'avoir lieu. Les murs et le parquet de cet oratoire étaient à ce point baignés par le sang qui
s'y figeait qu'il s'en exhalait une odeur repoussante.

Bernal Diaz del Castillo, Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, 1575

1. Quels détails montrent la richesse de l'empire aztèque?

2. a) Comment les personnes se comportent-elles à l'égard de l'empereur ? b) Comme


quoi celui-ci est-il considéré?

3. Quelle pratique, inhabituelle pour les occidentaux, est relatée à la fin du texte?

Jean de Léry (1536-1613): Ecrivain et explorateur français. Agé d'à peine 21 ans, il part
au Brésil, découvert 50 ans auparavant. Profondément marqué par ce qu'il observe, il
raconte à son retour le mode de vie des populations indigènes et partage son
émerveillement pour la faune et la flore.

Premièrement, la plante qui produit le fruit par les sauvages nommé ananas est de forme
semblable aux glaïeuls, et encore ayant les feuilles un peu courbées et cannelées tout autour,
elles s'approchent plus de celles de l'aloès. Elle croît aussi non seulement amoncelée comme
un grand chardon, mais son fruit aussi, qui est de la grosseur d'un melon moyen, et ressemble
à une pomme de pin, sans prendre ni pencher d'un côté ni de l'autre, pousse comme nos
artichauts.
Et du reste, quand ces ananas sont venus à maturité, étant de couleur jaune azuré, ils ont une
telle odeur de framboise que, non seulement en allant par les bois et les autres lieux où ils
croissent, on les sent de fort loin, mais aussi leur goût fondant dans la bouche est
naturellement si doux qu'il n'y a confiture qui les surpasse: je soutiens que c'est le plus
excellent fruit de l'Amérique. Et, de fait, moi-même, là-bas, j'en ai pressé un dont j'ai fait
sortir près d'un verre de suc, et cette liqueur ne me semblait pas inférieures au vin de
Malvoisie.

Jean de Léry, Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, 1578

1. Quelles figures de style l'auteur utilise-t-il pour décrire un fruit inconnu?


Citez le texte.
2. Parmi les cinq sens, lesquels sont sollicités pour décrire le nouveau fruit?

3. Comment faut-il comprendre l'expression « les sauvages »? Cherchez son


origine.

Thème 1: Se chercher; se construire


Séance 2: La figure du conquistador (p. 28)

Jakob Wassermann (1873-1934): Célèbre écrivain allemand. Après une jeunesse rebelle et misérable,
il connaît la gloire grâce à ses dons d'écriture. Ses romans, souvent sombres, sont traduits dans
plusieurs langues. Il meurt peu après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, dont il a dénoncé l'antisémitisme.

En 1532, le conquistador Francisco Pizarro arrive au Pérou, dans la ville de Cajamalca, avec son
armée. Il ne rêve que d'or. Atahualpa est le souverain tout puissant des Incas, descendant du fils du dieu
soleil. Avec son cortège oryal, il va au-devant des espagnols, restés cachés. La scène est rapportée par
l'un des soldats espagnols.

A cet instant, comme il en avait été décidé, le père Valverde, notre aumônier, sortit d'un des couverts. La
Bible à la main droite, le crucifix à la gauche, il s'approcha de l'Inca et lui adressa la parole. (…)
Le dominicain somma Atahualpa de se soumettre à l'empereur, qui était le plus puissant souverain du
monde et qui avait donné l'ordre à Pizarro, son serviteur, de s'emparer des terres des païens.
L'inca ne bougea pas.
Le père Valverde le somma une seconde fois. (…) Cette fois encore, l'Inca ne répondit pas. Statue
immobile, il était assis sur son trône et, mi-étonné, mi-hostile, il regardait le moine. Désemparé, celui-ci
avait les yeux rivés sur le sol; son visage pâlit; il cherchait en vain l'inspiration pour une nouvelle
sommation, quand soudain il se retourna et brandit le crucifix à bout de bras comme un étendard.
Le général comprit alors que le moment était venu et qu'il n'était plus question d'hésiter. Il agita une
bande d'étoffe blanche; les canons tirèrent; « San Jago », le cri de guerre, retentit; la cavalerie surgit de
l'embuscade comme un fleuve endigué. Stupéfaits, abasourdis par les cris, les claquements des
mousquets, et le tonnerre des deux arquebuses, étouffées et aveuglés par la fumée qui se répandait en
nuage sulfureux sur la place, les hommes de l'Inca ne savaient que faire ni dans quelle direction fuir. Le
choc fut épouvantable: la cavalerie piétina sans distinction les aristocrates et les gens du peuple. Personne
n'opposa de résistance; ils en possédaient d'ailleurs pas les armes qui l'eussent permis. Au bout d'un quart
d'heure, l'amoncellement des cadavres bouchait toutes les issues. (…)
Atahualpa, prisonnier, fut emmené dans le bâtiment le plus proche. Sa garde fut confiée à douze hommes.
Un silence spectral avait envahi la place et les rues. Mais à un moment donné de la nuit, traversant les
lointaines montagnes, les chants plaintifs des péruviens, à qui l'on avait ravi leur dieu vivant, retentirent,
tantôt grossissant, tantôt faiblissant, de plus en plus douloureux et sauvages, jusqu'au lever du jour.
[On suggère un peu plus tard à Atahulapa qu'il pourrait retrouver la liberté en donnant de l'or]
Ce fut sur le visage d'Atahualpa une expression d'horreur et d'intense réflexion. Il était incapable de croire
que l'on puisse racheter quelque chose d'aussi important que la liberté avec un objet d'aussi peu de valeur
qu'en avait l'or à ses yeux. L'idée d'acquérir quelque chose avec de l'or et de l'autre la figure muette et le
visage étonné de l'Inca, je compris pour la première fois combien nous lui étions étrangers,
incroyablement, horriblement étrangers.
JAKOB WASSERMANN, L'Or de Cajamalca, 1928

1. Que tient le père Valverde dans ses mains? Pourquoi?

2. Que demande-t-il à Atahualpa? Quel argument donne-t-il?


3. Quelles sont les réactions de l'Inca? Pourquoi réagit-il de cette manière?

4. Qu'est-ce qui déclenche le début du combat?

5. Le combat est-il équitable? Expliquez.

6. Quels mots ou expressions soulignent l'aspect sinistre de la scène?

7. Que ressentent les péruviens quand Atahualpa est fait prisonnier? Pourquoi?

8. Quelle est la réaction d'Atahualpa quand on lui suggère d'échanger de l'or contre sa
liberté?

9. Quel contraste oppose la civilisation inca et la civilisation occidentale?

10. Selon vous, quel peuple paraît le plus sage dans cette confrontation? Justifiez votre
réponse.

Thème 1: Se chercher; se construire


Séance 3: Le regard sur l'autre (p. 30)

Jean-Claude Carrière (1931) est un auteur français. Il écrit également pour le cinéma et la télévision.

L'auteur s'inspire d'un événement historique, la controverse de Valladolid, un long débat qui eut lieu vers
1550 en Espagne. Il opposait deux partis, l'un prenant la défense des amérindiens, l'autre celle des
conquistadors, sur le sort à réserver aux indigènes.

LEGAT. - Certains disent, vous le savez, qu'on ne peut obliger homme au monde, par la force, à changer
sa foi. Que nous avons pour mission d'évangéliser les âmes, mais en respectant les corps et les biens.
Laissons donc de côté la conquête, qui est une chose du passé. Nous sommes ici pour décider enfin de la
nature des Indiens. S'ils ont une âme semblable à la nôtre.
SUPERIEUR. - S'ils peuvent prétendre au paradis.
LEGAT. - Professeur, donnez-moi clairement votre opinion.
SEPULVEDA. - Aristote l'a dit clairement : certaines espèces humaines sont faites pour régir et dominer
les autres.
LEGAT. - A votre avis, c'est ici le cas?
SEPULVEDA. - Voulez-vous des preuves de l'infériorité des indiens?
LEGAT. - Ces preuves sont indispensables.
SEPULVEDA. - D'abord, depuis leur découverte, ils se sont montrés incapables de toute invention. Ils
sont uniquement habiles à copier les gestes des espagnols, leurs supérieurs, ce qui caractérise une âme
d'esclave.
LAS CASAS. - Mais on nous chante une vieille chanson! César racontait la même chose des gaulois qu'il
asservissait! Habiles à imiter les techniques romaines! Et tous les envahisseurs ont fait de même! César
ne voulait pas voir les coutumes, les croyances et même les outils des gaulois! Et nous faisons de même!
Nous ne voyons que ce qu'ils imitent de nous, le reste, ça n'existe pas! Bonne raison pour le détruire!
LEGAT. - (à Sepulveda) Nous sommes habitués, depuis l'enfance, à préférer nos propres usages qui nous
semblent supérieurs aux autres.
SEPULVEDA. - Sauf quand il s'agit d'esclaves-nés, éminence. Les indiens ont voulu presque aussitôt
acquérir nos armes et nos vêtements. Et je pourrais citer tant d'autres signes!

Jean-Claude Carrière, La Controverse de Valladolid, 1992.

Vocabulaire :
Une controverse = un débat
Évangéliser = convertir au christianisme
Aristote = philosophe grec de l’Antiquité
1. a) Relevez une phrase du légat qui précise sur quel sujet porte le débat.

b) Dans un procès actuel, quel nom donnerait-on au rôle joué par le légat?

2. a) Quelle est la position de Sepulveda?


b) Quels arguments et exemples donne-t-il pour défendre son opinion?

3. a) Qui est d'un avis opposé?


b) Quel type de phrases ce personnage emploie-t-il exclusivement? Quels sentiments cela traduit-il?

4. Quel parallèle le défenseur des indiens fait-il entre Jules César et les espagnols?
THÈME : SE CHERCHER, SE CONSTRUIRE
ŒUVRE INTÉGRALE : VOYAGE EN TERRE DE BRÉSIL, Jean de Léry, 1578

Extrait 1

« Malgré cette inimité des Margajas à l'encontre des Français, qu'eux et nous dissimulions le
plus possible, notre contremaître, qui connaissait un peu leur jargon, et quelques matelots
montèrent dans la barque et se dirigèrent vers le rivage, où l'on voyait toujours cette foule de
Sauvages assemblés. Mais nos hommes ne se fiant à eux pas plus qu'il ne fallait, pour ne pas
risquer d'être pris et boucanés, c'est-à-dire rôtis, ne s'approchèrent pas du rivage au-delà de la
portée de leurs flèches. Là ils les appelèrent et leur montrèrent de loin des couteaux, des
miroirs, des peignes et diverses baguenaudes en échange desquelles ils leur demandèrent
des vivres, et aussitôt que quelques Sauvages qui s'étaient approchés le plus près possible
eurent entendu, sans se faire prier davantage, avec d'autres compagnons ils allèrent vite en
chercher. Si bien qu'à son retour, notre contremaître nous rapporta de la farine de racine que
les Sauvages mangent à la place du lapin, des jambons, de la chair d'une espèce particulière
de sangliers, force victuailles et des fruits en abondance comme on les trouve dans ce pays.
Mais aussi pour nous les offrir et nous souhaiter la bienvenue, six hommes et une femme ne
firent pas de difficultés à monter en barque et à venir nous voir dans le bateau.

Parce que ce furent les premiers Sauvages que je vis de près, je vous laisse à penser si je les
regardai et contemplai avec soin, et bien que je me réserve de les décrire et de les peindre en
détail en un lieu mieux choisi, je veux dès à présent en dire un mot ici en passant.
Premièrement, les hommes comme la femme étaient aussi complètement nus qu'au sortir du
ventre de leur mère, mais, pour être plus élégants, ils avaient tout le corps peint en noir. Par
ailleurs, les hommes étaient tondus de près sur le devant de la tête, comme les moines
tonsurés, et derrière ils portaient les cheveux longs, mais rasés autour du cou comme ceux qui
ont une perruque chez nous. En outre, ils avaient tous la lèvre inférieure trouée et percée, et y
portaient une pierre verte polie avec soin, placée et enchâssée avec précision, large et ronde
comme un teston, laquelle ils ôtaient et remettaient quand bon leur semblait. Ils portent ces
objets pour être mieux parés, mais à vrai dire, la pierre retirée, cette large fente dans la lèvre
inférieure leur dessine comme une seconde bouche, qui les défigure complètement. Quant à
la femme, outre qu'elle n'avait pas la lèvre fendue, elle avait les cheveux longs comme les
femmes de là-bas. Mais à ses oreilles, si affreusement percées qu'on aurait pu passer le doigt
dans les trous, elle portait de longs pendants d'os blanc, qui lui descendaient jusqu'aux
épaules. Je me réserve aussi de réfuter plus tard l'erreur de ceux qui ont voulu nous faire
croire que les Sauvages étaient poilus.

Mais avant que ceux dont je parle nous quittent, les hommes, et principalement deux ou trois
vieillards qui semblaient être parmi les plus importants de leurs paroisses, comme on dit ici,
alléguant qu'il y avait dans leur région le plus beau bois de Brésil qui se pût trouver dans tout
le pays, promirent de nous aider à le couper et à le porter, également de nous fournir la
nourriture, et firent ainsi tout leur possible pour nous persuader de décharger notre bateau à
cet endroit. Mais comme je l'ai dit, ils étaient nos ennemis et c'était là nous inviter et finement
nous pousser à mettre pied à terre, pour ensuite, ayant l'avantage sur nous, nous découper en
morceaux et nous manger. Ainsi, outre que nous nous rendions ailleurs, nous n'avions garde
de nous arrêter là.

Nos Margajas contemplèrent avec beaucoup d'attention et d'admiration notre artillerie et tout
ce qu'ils voulurent dans notre bateau. Puis comme nous ne voulions pas les fâcher ni les
retenir en raison d'éventuelles suites fâcheuses, en particulier afin que d'autres Français
arrivant là sans y penser n'aient pas à en supporter les conséquences, ces Sauvages nous
ayant demandé de retourner à terre avec leurs compagnons qui les attendaient toujours sur le
rivage, nous voulûmes les payer pour les remercier des vivres qu'ils nous avaient apportés.
Parce qu'entre eux ils ne recourent à aucune monnaie, nous les payâmes avec des chemises,
des couteaux, des hameçons de pêche, des miroirs et diverses marchandises et merceries
propres au commerce avec ce peuple.

Pour ne finir, et pour le piquant de l'anecdote, ces braves gens complètement nus à leur
arrivée et pas chiches de nous dévoiler tout leur corps, alors qu'au moment de partir ils avaient
revêtu les chemises que nous leurs avions offertes, quand ils durent s'asseoir dans la barque,
n'ayant pas l'habitude de porter le moindre vêtement, ils les retroussèrent jusqu'au nombril
pour ne pas les abîmer. Et montrant ainsi ce qu'ils auraient dû plutôt cacher, en prenant congé
de nous ils voulurent à nouveau nous faire voir leur derrière et leurs fesses. Ne voilà-t-il pas
d'honnêtes officiers, et une belle marque de civilité pour des ambassadeurs ? Car en dépit du
proverbe, si répandu sur toutes nos bouches ici, que la chair est plus proche et plus
précieuses que la chemise, eux, au contraire, pour nous montrer qu'ils ne sont pas logés à
cette enseigne, et peut-être comme une marque d'honneur de leur nation à notre égard, nous
montrant le cul, préfèrent la chemise à la peau. »
Lecture
1. Titrer chaque paragraphe

TITRE
Paragraphe 1
Paragraphe 2
Paragraphe 3
Paragraphe 4
Paragraphe 5

2. Donner le sens des mots surlignés

Inimité
Leur jargon
victuailles
Les moines
tonsurés
Parés
Pas chiches

Conjugaison
3. Quel est le temps principal du quatrième paragraphe ?
4. Réécrire en remplaçant les Margajas par « il » et « nous » par « je ».

Compréhension
5. Dans le deuxième paragraphe, quel regard porte le narrateur sur les indiens ?
(Positif ou négatif ?)

6. Le narrateur fait-il confiance aux indiens ? (Paragraphe 3)

7. Que font les indiens au départ des européens ? Comment comprenez-vous ce


geste ?

Ecriture

Imaginez la description qu’aurait pu faire un indien à la


découverte de Jean de Léry. (10 lignes)
Portrait de Jean de
Léry, 1536-1603
THÈME : SE CHERCHE, SE CONSTRUIRE
ŒUVRE INTÉGRALE : VOYAGE EN TERRE DE BRÉSIL, Jean de Léry, 1578

EXTRAIT 2

« Ainsi, pour commencer par le plus important et procéder par ordre, les Sauvages
d'Amérique vivant au Brésil, appelés Toüoupinambaoults, et parmi lesquels je suis resté et ai
vécu dans la plus grande familiarité environ un an, ne sont ni plus grands, gros ou petits de
taille que nous autres Européens et, comparé au nôtre, leur corps n'est ni monstrueux ni
prodigieux. Au vrai ils sont plus forts, plus robustes et replets, mieux constitués et moins
sujets aux maladies que nous. Même, on ne rencontre parmi eux que peu de boiteux ou de
borgnes, de mal formés ou d'infirmes. Du reste, bien qu'un grand nombre atteignent cent ou
cent vingt ans – ils savent en effet retenir et compter leurs années grâce aux lunes -, rares
sont ceux qui dans leur vieillesse aient les cheveux blancs ou gris. Ceci témoigne
assurément de la pureté de l'air et de la douceur des températures de leur pays où, je l'ai dit
ailleurs, sans connaître gels ni grands froids, les bois, les prairies et les champs sont
toujours verdoyants. Mais c'est aussi le signe, car tous véritablement s'abreuvent à la
fontaine de Jouvence, de leur peu d'intérêt et de souci pour les choses de ce monde. En
effet, je le développerai par la suite, en aucune manière ils ne puisent à ces sources
fangeuses, pestilentielles même, d'où naissent tant de ruisseaux qui nous rongent les
os, sucent la moelle, affaiblissent le corps et dévorent l'esprit, bref nous
empoisonnent et nous font mourir ici-bas avant notre jour. La défiance, l'avarice qui en
procède, les procès et disputes, l'envie et l'ambition, rien de tout cela ne les torture, encore
moins ne les possède ou passionne.
(…)
Du reste, aussi étrange et difficile à croire que cela paraisse à ceux qui ne l'ont pas vu,
hommes, femmes et enfants, non seulement ne cachent aucune partie de leur corps, mais
n'en ressentent ni honte ni embarras, et ont l'habitude d'aller et venir aussi nus qu'au sortir
du ventre de leurs mères. Néanmoins il s'en faut de beaucoup, comme le pensent certains et
d'autres veulent le faire croire, que leur corps soit entièrement couvert de poils.
(…)
Mais si nos Brésiliens partent en guerre, ou, comme je le dirai ailleurs, exécutent
solennellement un prisonnier pour le manger, afin d'être mieux parés et d'en imposer
davantage, en plus de tout ce que je viens de mentionner, ils revêtent des habits, des
coiffes, des bracelets et diverses parures de plumes vertes, rouges, bleues et d'une
multitude de couleurs, simples, naturelles et d'une admirable beauté. Ainsi, après qu'ils les
ont choisies, menées, et attachées ensemble avec de minuscules bouts de bois de roseau
et du fil de coton, si parfaitement qu'aucun plumassier de France ne saurait les manipuler ni
les arranger plus adroitement, vous diriez que ces habits ainsi confectionnés sont de soyeux
velours. Ils fabriquent avec le même art les ornements de leurs épées et massues de bois,
merveilleuses à voir ainsi décorées et embellies de ces plumes si appropriées et si bien
employées à cet usage.
(…)
Toutefois, avant de clore ce chapitre, il me faut répondre ici à ceux qui ont écrit et qui
pensent que la fréquentation de ces Sauvages tout nus, en particulier des femmes, incite à
la lubricité et à la paillardise. Sur ce sujet, je dirai en un mot qu'en vérité, il n'y a
apparemment que trop de raisons d'estimer qu'en plus de la malhonnêteté de voir ces
femmes nues, leur nudité sert aussi d'appât ordinaire, semble-t-il, à la convoitise. Mais pour
en parler d'après ce qui s'est communément constaté alors, la grossière nudité de ces
femmes est beaucoup moins attrayante qu'on ne croirait. Ainsi je soutiens que les atours, les
fards et fausses perruques, les cheveux bouclés et grandes collerettes fraisées, les
vertugadins, robes et sur-robes, et les innombrables autres bagatelles avec lesquelles les
femmes et les filles d'ici se déguisent et dont elles n'ont jamais assez, sont sans
comparaison causes de plus de maux que la nudité ordinaire des femmes sauvages, qui
n'ont cependant rien à envier aux autres quant à la beauté naturelle.
(…)
Mais si j'ai parlé ainsi de ces Sauvages, c'est pour montrer qu'alors que nous les
condamnons si sévèrement de ce que sans nulle honte ils se promènent tout nus, nous,
avec nos excès opposés, nos bombances, parures superflues et habits en surnombre, ne
sommes pas plus dignes de louanges. Et pour en finir sur ce point, plût à Dieu que chacun
de nous, davantage par honnêteté et nécessité que par gloire et goût pour les biens de ce
monde, s'habillât avec modestie. »

Lecture

1. Donner un titre à chaque paragraphe.


2. Donner le sens des mots grisés.

Conjugaison

3. A quel temps est écrit le premier paragraphe ? Quel est la fonction de ce temps ?

Compréhension

4. Que veut dire le narrateur dans la phrase en italique du premier paragraphe ?


5. Quelle critique le narrateur formule-t-il à l’adresse des européens ? (Dernier
paragraphe)

Ecriture

Imaginez la description que pourrait faire


un indien du Duc de Nemours et de la
Princesse de Clèves.

La Princesse de Clèves,
version cinématographique,
1961.
THÈME : SE CHERCHE, SE CONSTRUIRE
ŒUVRE INTÉGRALE : VOYAGE EN TERRE DE BRÉSIL, Jean de Léry, 1578

EXTRAIT 3

« Du reste, nos Toüoupinambaoults sont forts étonnées de voir les Français et les autres
habitants de nos lointains pays se donner tant de peine pour aller chercher leur araboutan, ou
bois du brésil. Une fois, un vieillard me demanda à ce sujet : « Pourquoi vous autres Mairs et
Peros, c'est-à-dire Français et Portugais, venez-vous de si loin chercher du bois pour vous
chauffer ? N'y en a-t-il pas dans votre pays ? » Je lui répondis que si, et même en grande
quantité, mais pas des mêmes espèces que le leur, ni même du bois de brésil, lequel nous ne
brûlions pas comme il le croyait, mais, tout comme ils l'employaient pour rougir leur fils de
coton, plumes et autres, nous l'emmenions pour faire de la teinture. Il me répliqua aussitôt :
« Certes, mais en avez-vous besoin d’autant ? », « Oui, lui dis-je en lui montrant que cela était
bien, car il y a un marchand dans notre pays qui a plus de frises et de draps rouges et même,
essayant toujours de lui parler de choses connues de lui, de couteaux, ciseaux, miroirs et
autres marchandises que vous n'en avez jamais vu ici. Et un homme comme lui achètera à lui
seul tout le bois de brésil chargé sur plusieurs bateaux revenant de ton pays. » « Ah, ah ! Dit
mon Sauvage, tu me contes des merveilles. » Puis ayant bien retenu ce que je venais de lui
dire, il me questionna davantage : « Mais cet homme si riche dont tu me parles, ne meurt-il
point ? » « Bien sûr qu'il meurt, répondis-je, comme les autres. » Sur quoi, comme ce sont de
grands discoureurs et qu'ils soutiennent fort bien une conversation jusqu'au bout, il me
demanda aussitôt : « Et quand il est mort, à qui va tout le bien qu'il laisse ? » « A ses enfants
s'il en a, à défaut à ses frères et sœurs, ou à ses plus proches parents. » « Vraiment, dit alors
mon vieillard, nullement lourdaud comme vous en jugerez, je comprends à présent que vous
autres Mairs, c'est-à-dire Français, êtes de grands fous. Car avez-vous besoin de vous
donner tant de peine pour traverser la mer, sur laquelle, comme vous nous l'avez
raconté à votre arrivée, vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses pour
vos enfants ou ceux qui vous survivront ? La terre qui vous a nourris ne suffit-elle pas
aussi à les nourrir ? Nous avons, ajouta-t-il, des parents et des enfants que, tu le vois,
nous aimons et chérissons. Mais parce que nous sommes sûrs qu'après notre mort, la
terre qui nous a nourris les nourrira, sans nous en soucier davantage, nous nous
reposons sur cela. »
Voilà en résumé le véritable discours que j'ai entendu de la propre bouche d'un pauvre
Sauvage américain. Ainsi cette nation, que nous estimons si barbare, se moque-t-elle de bon
cœur de ceux qui, au péril de leur vie, traversent la mer pour aller chercher du bois de brésil
afin de s'enrichir. Et quelque aveugle qu'elle soit, elle accorde une plus grande confiance à la
nature et à la fertilité du sol que nous à la puissance et à la providence divines. Elle se lèvera
pour juger les auteurs de rapines, qui portent le titre de Chrétiens et sont aussi nombreux
parmi nous que rares chez eux, pour ne parler que des habitants naturels. C'est pourquoi, je
l'ai dit ailleurs, les Toüoupinambaoults haïssent mortellement les avaricieux, afin qu'ils servent
dès ce monde de démons et de furies pour tourmenter nos gouffres insatiables, qui jamais
satisfaits ne font ici que sucer le sang et la moelle d'autrui, plût à Dieu que tous les avares
soient confinés parmi eux. Pour notre plus grande honte et pour justifier le peu d'intérêt que
nos Sauvages accordent aux choses de ce monde, il fallait que je fisse cette digression en leur
faveur. »

Lecture
1. Donner un titre à chaque paragraphe.

1er paragraphe
2nd paragraphe

2. Donner le sens des mots grisés.


Conjugaison
3. Quel type de discours distinguez-vous dans le premier paragraphe ?

4. Quel effet cela produit-il sur le lecteur ?

Compréhension
5. Qu’est-ce qui étonne le vieil indien ? Pourquoi ? (Passage en italique, paragraphe
1)

6. Quelle sagesse le narrateur voit-il chez les « barbares » ?

Ecriture
Vous venez de rencontrer un indien perdu à Lisbonne qui s’est étonné de voir les gens
travailler toute la journée. Vous racontez votre échange de la même façon que dans le
paragraphe 1.
THÈME : SE CHERCHE, SE CONSTRUIRE
ŒUVRE INTÉGRALE : VOYAGE EN TERRE DE BRÉSIL, Jean de Léry, 1578

EXTRAIT 4

​[Le prisonnier assommé, l'épouse qu'on lui avait donnée pleure mais s'empresse
néanmoins avec les autres femmes de préparer le corps à être cuit. Nettoyé par leurs
soins, il est ensuite découpé en morceaux et déposé sur le boucan pour être rôti. Chaque
Sauvage, homme, femme et enfant, aura sa part de chair humaine et aura goûté de son
ennemi avant la fin de la fête. Mais Jean de Léry précise :]
« Cependant, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ils n'agissent pas ainsi pour se
nourrir. En effet, bien que tous reconnaissent que cette chair humaine est
merveilleusement bonne et délicate, c'est néanmoins plus par vengeance que par goût,
excepté, je l'ai dit, les vieilles femmes qui en sont si friandes. En poursuivant et rongeant
ainsi les morts jusqu'aux os, leur principal but est d'effrayer et d'épouvanter les vivants. De
fait, pour assouvir leurs appétits féroces, ils dévorèrent entièrement tout ce que l'on peut
trouver sur les corps de ces prisonniers, du bout des orteils au nez, aux oreilles et au
sommet du crâne. J'exclus toutefois la cervelle à laquelle ils ne touchent pas. (…)
Je pourrais encore donner d'autres exemples semblables de la cruauté des Sauvages
envers leurs ennemis, mais il me semble en avoir dit assez pour horrifier chacun et faire
dresser les cheveux sur la tête. Néanmoins, que ceux qui liront ces crimes si horribles,
perpétrés quotidiennement entre ces peuples barbares de la terre de Brésil, pensent un
peu attentivement à ce qui se fait ici chez nous. A ce sujet, je dirai donc tout d'abord que si
l'on considère à bon escient ce que font nos gros usuriers, qui sucent le sang et la
moelle et, de fait, dévorent vivants tant de veuves, orphelins et pauvres gens,
auxquels il vaudrait mieux couper la gorge d'un seul coup que de les laisser ainsi languir,
on les trouvera encore plus cruels que les Sauvages dont je parle. Voilà aussi pourquoi le
Prophète dit que ces personnes écorchent la peau, mangent la chair, rompent et brisent
les os du peuple de Dieu, comme s'ils les faisaient bouillir dans une chaudière. Même, si
l'on envisage l'action brutale de mâcher et manger réellement, comme on dit, de la chair
humaine, ne s'en est-il pas trouvé dans nos régions, parmi ceux mêmes qui portent le titre
de Chrétiens, en Italie et ailleurs, qui, non contents de cruellement faire périr leurs
ennemis, n'ont pu rassasier leur haine qu'en dévorant leur foie et leur cœur ? Je m'en
rapporte aux histoires.
Sans chercher plus loin, que dire de la France ? Je suis Français et cela me fâche de le
dire mais, durant la sanglante tragédie qui débuta à Paris le 24 août 1572, et dont je
n'accuse pas ceux qui n'y sont pour rien, entre autres actes atroces à raconter et alors
perpétrés dans tout le Royaume, la graisse des corps humains, lesquels de façon plus
barbare et cruelle que chez les Sauvages furent massacrés dans Lyon après être retirés
de la Saône, ne fut-elle pas publiquement vendue au plus offrant et au dernier
enchérisseur ? Les foies, les cœurs et autres parties des corps de quelques-uns ne
furent-ils pas mangés par ces furieux meurtriers dont les enfers ont horreur ?
Qu'à présent donc on cesse de tant abhorrer la cruauté des Sauvages anthropophages,
c'est-à-dire mangeurs d'hommes. Car il y en a de semblables, voire de plus détestables et
pires parmi nous. Eux, on l'a vu, ne se ruent que sur les peuples ennemis, alors que les
nôtres se sont plongés dans le sang de leurs parents, de leurs voisins et de leurs
compatriotes. Nul besoin d'aller si loin dans leur pays ou en Amérique pour voir des actes
aussi monstrueux et aussi prodigieux. »
Lecture
1. Donner un titre à chaque paragraphe

Paragraphe 1
Paragraphe 2
Paragraphe 3
Paragraphe 4

2. Donner le sens des mots grisés


Expression écrite
3. Comment appelle-t-on les questions posées dans le troisième paragraphe ? Quel
est l’effet produit de ce procédé ?
Compréhension
4. Pour quelles raisons les indiens mangent-ils leurs ennemis ?
5. Jean de Léry condamne-t-il cette pratique ?

Ecriture
Dans cet extrait, Jean de Léry apparente le cannibalisme des indiens au
comportement des européens entre eux. Dans un devoir construit (Intro,
Développement, Conclusion), présenter les trois arguments de l’auteur en défaveur
des européens.

Le comportement des européens vous semble-t-il semblable à celui des indiens


cannibales ?

Quand

Qui
Fait Quoi
Comment
Pourquoi

C’est pourquoi il est intéressant d’étudier

Argument 1
Argument 2
Argument 3

THÈME 4 : IMAGINER DES UNIVERS NOUVEAUX


SÉANCE 1 : Qu’est-ce qu’une utopie ?
Le mot Utopie est constitué du mot grec topos qui signifie « le lieu » et du préfixe
« u » qui signifie « sans lieu ».
Il s’agit donc d’avoir recours à un lieu imaginaire afin d’ouvrir la réflexion du lecteur
sur le fonctionnement de sa société.

Les Utopiens divisent l’intervalle d’un jour et d’une nuit en vingt-quatre heures égales. Six heures sont
employées aux travaux matériels, en voici la distribution :
Trois heures de travail avant midi, puis dîner. Après-midi, deux heures de repos, trois heures de travail, puis
souper.
Ils comptent une heure où nous comptons midi, se couchent à neuf heures, et en donnent neuf au
sommeil.
Le temps compris entre le travail, les repas et le sommeil, chacun est libre de l’employer à sa guise. Loin
d’abuser de ces heures de loisir, en s’abandonnant au luxe et à la paresse, ils se reposent en variant leurs
occupations et leurs travaux. Ils peuvent le faire avec succès, grâce à cette institution vraiment admirable.
Tous les matins, des cours publics sont ouverts avant le lever du soleil. Les seuls individus spécialement
destinés aux lettres sont obligés de suivre ces cours ; mais tout le monde a droit d’y assister, les femmes comme
les hommes, quelles que soient leurs professions. Le peuple y accourt en foule ; et chacun s’attache à la branche
d’enseignement qui est le plus en rapport avec son industrie et ses goûts. »
Thomas More, L’Utopie, 1516
à sa guise = selon son envie
Le peuple y accourt en foule = le peuple y va en courant
la paresse = le manque de courage pour faire quelque chose
La vie à l’abbaye de Thélème
Toute leur vie était organisée non par des lois, des statuts ou des règles, mais selon leur vouloir et franc arbitre.
Ils se levaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur
venait; nul ne les éveillait, nul ne les forçait ni à boire ni à manger, ni à faire autre chose. Ainsi l'avait établi
Gargantua. En leur règle n'était que cette clause : "Fais ce que voudras", parce que les gens libres, bien nés,
bien instruits, conversant en compagnie honnête, ont par nature un instinct et un aiguillon, qui toujours les
pousse à accomplir des faits vertueux et les éloigne du vice, aiguillon qu'ils nommaient honneur. Quand une vile
servitude ou une contrainte les font déchoir et les assujettissent, ils emploient cette noble inclination, par
laquelle ils tendaient librement vers la vertu, à repousser et à enfreindre ce joug de la servitude : car nous
entreprenons toujours les choses défendues, et convoitons ce qui nous est refusé.
Grâce à cette liberté, ils entrèrent en louable émulation de faire tous ensemble ce qu'ils voyaient plaire à un
seul. Si l'un ou l'une d'entre eux disait : « Buvons », tous buvaient; s'il disait : « Jouons », tous jouaient. S'il disait
: « Allons-nous ébattre aux champs », tous y allaient. Si c'était pour chasser au vol ou poursuivre le gibier, les
dames montées sur de belles haquenées, portaient chacune un épervier, ou un lanier, ou un émerillon. Les
hommes portaient les autres oiseaux.
Ils étaient si noblement instruits qu'il n'y en avait aucun qui ne sût lire, écrire, chanter, jouer d'instruments de
musique, parler cinq ou six langues et composer en ces langues autant en vers qu'en prose.
François Rabelais, Gargantua, 1534

Quand ils approchèrent de la salle du trône, Cacambo demanda à un grand officier comment il fallait
s'y prendre pour saluer Sa Majesté ; si on se jetait à genoux ou ventre à terre ; si on mettait les mains
sur la tête ou sur le derrière ; si on léchait la poussière de la salle ; en un mot, quelle était la
cérémonie. « L'usage, dit le grand officier, est d'embrasser le roi et de le baiser des deux côtés. »
Candide et Cacambo sautèrent au cou de Sa Majesté, qui les reçut avec toute la grâce imaginable et
qui les pria poliment à souper.
En attendant, on leur fit voir la ville, les édifices publics élevés jusqu'aux nues, les marchés ornés de
mille colonnes, les fontaines d'eau pure, les fontaines d'eau rose, celles de liqueurs de canne de
sucre, qui coulaient continuellement dans de grandes places, pavées d'une espèce de pierreries qui
répandaient une odeur semblable à celle du gérofle et de la cannelle. Candide demanda à voir la cour
de justice, le parlement ; on lui dit qu'il n'y en avait point, et qu'on ne plaidait jamais. Il s'informa s'il y
avait des prisons, et on lui dit que non.
Voltaire, Candide ou l’Optimiste, 1759

Règles de vie Éducation Loisirs Originalité Mots clés

L’Utopie,
1516

Thomas Mor
Ecrivain
humaniste
anglais, il
place la
personne
humaine
et son
bonheur
au centre
de ses
réflexions.

Gargantua
1534

Rabelais,
Ecrivain et
humaniste
français de
la
Renaissanc
e, il est
moine et
médecin.

Candide
1759

Voltaire,
Ecrivain et
philosophe
français
emblématiq
ue des
Lumières
de la
Raison
humaine
(XVIIIème)
Phrase type
Ce document est un/ une (nature) tiré de (source) rédigé/ publié par (auteur ) en (date). Il
est intitulé (titre) et a pour object de (information).

Ecriture longue
Dans un texte construit, vous présentez les avantages et les inconvénients des trois
sociétés présentées puis dites dans laquelle vous désireriez vivre.

THEME 3: IMAGINER DES UNIVERS NOUVEAUX


SÉANCE 2: Tout est-il permis au pays de l’imagination?

Lewis Caroll (1832-1898)


Romancier anglais, il était éaglement professeur de mathématiques dans la
prestigieuse université d’Oxford et passionné de photographie. Il est célèbre pour
avoir écrit Les Aventures d’Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir.
Alice au pays des merveilles

La jeune Alice est entrée dans le pays des merveilles en suivant un lapin
blanc dans un terrier. Après avoir rencontré une série de personnages plus
farfelus les uns que les autres, elle pénètre dans un jardin où se trouvent des
gardes à l’allure de cartes à jouer. C’est à ce moment-là qu’arrivent le Roi et la
Reine de Coeur.

« A vos places ! » cria, ‘une voix de stentor, la Reine, et les joueurs se mirent à
courir dans toutes les directions, en se cognant les uns contre les autres ;
néanmoins, au bout d0une ou deux semaines, chacun se trouvait à son poste et la
partie commençait.
Alice se dit qu’elle n’avait, de sa vie, vu un aussi bizarre terrain de croquet : il n’était
constitué que de creux et de bosses ; les boules, c’étaient des hérissons vivants, et
les maillets, des flamants vivants. Les soldats devaient se plier en deux, pieds et
mains appuyés au sol, pour former les arceaux.
La principale difficulté, dès le début, pour Alice, eut trait au maniement de son
flamant ; elle réussissait assez aisément à le tenir à bras-le-corps, les pattes
pendantes, mais, en général, au moment précis où, ayant obtenu un raidissement
satisfaisant du cou de l’oiseau, elle s’apprêtait à lui faire frapper de la tête le
hérisson, comme par un fait exprès, le flamant se retournait pour la regarder dans
les yeux d’un air si intrigué qu’elle ne pouvait s’empêcher d’éclater de rire ; et quand
elle lui avait fait baisser la tête et s’apprêtait à recommencer, il était exaspérant de
constater que le hérisson s’était déroulé et qu’il s’éloignait de son allure traînarde ;
en outre, il se trouvait presque toujours un creux ou une bosse sur la trajectoire
qu’elle voulait imprimer au hérisson ; et comme, de plus, les soldats pliés en deux
ne cessaient de se redresser pour s’aller placer en d’autres secteurs du terrain,
Alice en arriva vite à conclure que c’était là, vraiment, un jeu très difficile.
Les joueurs jouaient tous en même temps, sans attendre leur tour ; ils ne cessaient
de se quereller, et de se disputer les hérissons ; au bout d’un très court laps de
temps, la Reine entra dans une furieuse colère et se mit à arpenter le terrain en
trépignant et en criant à peu près une fois par minute : « Que l’on tranche la tête à
celui-ci ! Que l’on tranche la tête à celle-là ! »

1. Donner deux mots qui vous viennent à l’esprit en lisant ce texte.

2. Selon vous, pourquoi le monde imaginé par l’auteur s’appelle « le monde des merveilles
»?

3. Cet endroit est-il effrayant ou amusant ?

Emmenez Alice jouer à un autre jeu (20 lignes)

« Alice se dit qu’elle n’avait jamais vu un aussi bizarre...

THÈME: IMAGINER DES UNIVERS NOUVEAUX


SÉANCE 3 : DANS LA LUNE

Baron de Münchhausen : Le baron a vécu en Allemagne au XVIIIème siècle. Un de ses


invités réguliers met par écrit les histoires qu’il aime à raconter. Elles seront ensuite reprises
et retravaillées par d’autres auteurs.

Le Baron aime raconter des histoires surprenantes : il a accompli des exploits militaires, a
échappé à des animaux sauvages et a même été avalé par un poisson ! Il également a
voyagé sur la Lune…

Dans la lune, — car c’était là l’île étincelante où nous venions d’aborder, — nous
vîmes de grands êtres montés sur des vautours, dont chacun avait trois têtes. Pour
vous donner une idée de la dimension de ces oiseaux, je vous dirai que la distance
mesurée de l’extrémité d’une de leurs ailes à l’autre est six fois plus grande que la
plus longue de nos vergues. Au lieu de monter à cheval, comme nous autres
habitants de la terre, les gens de la lune montent ces sortes d’oiseaux. (…)
Lorsque les gens de la lune deviennent vieux, ils ne meurent pas, mais ils se
dissolvent dans l’air et s’évanouissent en fumée.
Ils n’éprouvent pas le besoin de boire, n’étant asservis à aucune excrétion. Ils n’ont
à chaque main qu’un seul doigt avec lequel ils exécutent tout beaucoup mieux que
nous ne le faisons avec notre pouce et ses quatre aides.
Ils portent leur tête sous le bras droit, et, lorsqu’ils vont en voyage ou qu’ils ont à
exécuter quelque travail qui exige beaucoup de mouvement, ils la
laissent habituellement à la maison ; car ils peuvent lui demander conseil à
n’importe quelle distance.
Les hauts personnages de la lune, lorsqu’ils veulent savoir ce que font les gens du
peuple, n’ont pas coutume d’aller les trouver ; ils restent à la maison, c’est-à-dire
que leur corps reste chez eux, et qu’ils envoient leur tête dans la rue pour voir
incognito ce qui s’y passe. Une fois les renseignements recueillis, elle revient dès
que le maître la rappelle. (…)
Je conviens, messieurs, que tout cela doit vous paraître étrange ; mais je prie ceux
qui douteraient de ma sincérité de se rendre eux-mêmes dans la lune, pour se
convaincre que je suis resté plus fidèle à la vérité qu’aucun autre voyageur.
Aventures du Baron de Munchhausen, 1785, traduit de l’anglais par Théophile
Gautier fils

1. Quelles sont les particularités des habitants de la Lune ?


2. Le Baron est-il « crédible » ?

3. A la manière du Baron, faites le récit de votre dernier voyage sur la lune. (20 lignes)

THÈME : IMAGINER DES UNIVERS NOUVEAUX

SÉANCE 4 : SCIENCE ET FICTION

Prométhée et Epiméthée sont deux frères totalement antagoniques.


Etymologiquement Prométhée signifie « celui qui pense en avance » (pro)
et Epiméthée « celui qui pense après » (épi). Prométhée est un être doué
d’intelligence et de ruse tandis que son frère peut être qualifié comme le
dernier des imbéciles. Pour les remercier de leur aide durant son combat
contre les titans, Zeus leur confie une mission hautement importante :
celle de la création des êtres vivants, des mortels. Ainsi, Prométhée se
voit confier la construction de l’homme et Epiméthée celle des animaux.
Epiméthée donne aux animaux tous les attributs nécessaires et vitaux. Il
leur fait don de la force, de la rapidité, de poils, d’écailles, d’ailes, de
griffes, d’instinct etc. Ainsi les animaux ont tout pour être autonomes : ils
peuvent combattre le froid, le chaud, voler, courir, affronter les
prédateurs, se nourrir d’herbes ou de viandes. Il ne restait plus rien à
l’homme qui est nu et dépourvu d’attributs. Alors Prométhée conçu un
homme capable de tenir sur ses deux jambes, un corps robuste et solide.
Mais ces traits n’étaient pas suffisants pour assurer la survie des
hommes. Alors Prométhée commit la plus grave erreur qui sera fatale
pour l’humanité toute entière. Il décide de voler le feu et les arts aux
Dieux pour les donner aux hommes. Zeus en découvrant le délit, entra
dans une rage folle et enchaîna Prométhée éternellement à un rocher où
chaque jour, l'Aigle du Caucase lui dévore le foie.

Mary Sheylley (1797-1851) Femmes de lettres anglaise, elle est surtout connue pour son
roman Frankenstein ou le Prométhée moderne, un des premiers romans de science-fiction,
dans lequel elle développe le thème du savant fou.

Le jeune savant Victor Frankenstein a fabriqué une créature en assemblant des morceaux
de cadavres trouvés dans des cimetières. En utilisant l’énergie électrique, il lui donne vie.

Ce fut par une lugubre nuit de novembre que je contemplai mon œuvre terminée.
Dans une anxiété proche de l’agonie, je rassemblai autour de moi les instruments
qui devaient me permettre de faire passer l’étincelle de la vie dans la créature inerte
étendue à mes pieds. Il était déjà une heure du matin ; une pluie funèbre martelait
les vitres et ma bougie était presque consumée, lorsque à la lueur de cette lumière
à demi éteinte, je vis s’ouvrir l’œil jaune et terne de cet être ; sa respiration pénible
commença, et un mouvement convulsif agita ses membres.

Comment décrire mes émotions en présence de cette catastrophe, ou dessiner le


malheureux qu’avec un labeur et des soins si infinis je m’étais forcé de former ? Ses
membres étaient proportionnés entre eux, et j’avais choisi ses traits pour leur
beauté. Pour leur beauté ! Grand Dieu ! Sa peau jaune couvrait à peine le tissu des
muscles et des artères ; ses cheveux étaient d’un noir brillant, et abondants ; ses
dents d’une blancheur de nacre ; mais ces merveilles ne produisaient qu’un
contraste plus horrible avec les yeux transparents, qui semblaient presque de la
même couleur que les orbites d’un blanc terne qui les encadraient, que son teint
parcheminé et ses lèvres droites et noires. (…) Depuis près de deux ans, j’avais
travaillé sans relâche dans le seul but de communiquer la vie à un corps inanimé. Je
m’étais privé de repos et d’hygiène. Mon désir avait été d’une ardeur immodérée, et
maintenant qu’il se trouvait réalisé, la beauté du rêve s’évanouissait, une horreur et
un dégoût sans bornes m’emplissaient l’âme.

Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne, 1818


1. Quelle est l’atmosphère de la scène ?
2. Quelles sont les caractéristiques physiques de la créature ?
3. Que ressent le narrateur face à sa créature éveillée ?
4. Relever les périphrases par lesquelles le narrateur désigne sa créature. Que
mettent-elles en avant ?
5. Expliquer le titre

THÈME : IMAGINER DES MONDES


SÉANCE 5 : Le Voyage de Chihiro, 2001
. Le passage
A. Du réel à l’imaginaire
1. Quelle image a-t-on de chacun des trois personnages (Chihiro, son père et sa mère) au
début du film ? Donnez des exemples précis.

2. Pourquoi se retrouve-t-il au milieu de la forêt ?

3. Quel lieu symbolique permet de passer du monde réel au monde imaginaire ?

B. Un monde étrange
4. a) Dans quel lieu la famille de Chihiro se retrouve-t-elle ?

b) Qu’a-t-il d’étrange ?

5. a) Que ressent Chihiro à ce moment-là ? Justifiez votre réponse.


b) Ses parents réagissent-ils de la même manière ? Expliquez.

6. Pourquoi s’éloigne-t-elle de ses parents ?

7. Qui rencontre-t-elle ? Quels conseils ce personnage lui donne-t-il ?

8. À quels événements terrifiants Chihiro est-elle confrontée à ce moment-là ?

I. L’autre monde
A. Un monde différent
1. a) Quel est ce monde dans lequel se retrouve Chihiro ?
b) Y est-elle bien acceptée ? Pourquoi ?

2. a) Décrivez le lieu où vivent les habitants. Quelle est sa fonction ? Quels services y
propose-t-on ?

b) Montrez que ce lieu peut être vu de manière symbolique.

3. En faisant des recherches, retrouvez des éléments merveilleux venus de la tradition


japonaise, par exemple le shint.
B. Un monde qui fait écho au nôtre
4. Que doit faire Chihiro pour survivre dans ce monde ?

5. L’établissement des bains est construit en hauteur.


a) Qui habite tout en haut ?
b) Qui vit tout en bas ?
c) Que symbolisent les étages ?

6. a) Quel est le don de « Sans visage » ? b) Quelle est la réaction des habitants
lorsqu’ils découvrent ce don ? c) Quel lien voyez-vous avec la société de notre époque ?

7. Que pensez-vous de l’éducation du bébé de Yubâba ?

8. Quels autres aspects de notre monde réel sont critiqués à travers ce monde
imaginaire ?

II. Un voyage initiatique


A. Chihiro et Sen
1. a) Qui est Sen ? b) Que veut-elle ? Donnez au moins trois buts.

2. Quelles sont les difficultés qu’elle rencontre ? Quelles qualités lui permettent de les
surmonter ?

B. L’apprentissage
3. Chihiro est-elle un personnage exceptionnel ? Expliquez votre réponse.

4. a) Comparez l’attitude et le caractère de Chihiro au début et à la fin du film. Quels


changements remarquez-vous ? b) Selon vous grâce à qui et à quoi a-t-elle grandi
finalement ?

C. Retour à la réalité ?
5. Quand Chihiro revient dans le monde réel, Miyazaki fait référence à un mythe grec
antique. Lequel ?

6. Chihiro a-t-elle rêvé ? Donnez votre point de vue. Comparez par exemple la réaction
des parents et celle de Chihiro quand ils se retrouvent, l’état de la voiture ou encore la
végétation entre le début et la fin du film.
Thème 1 : Œuvre intégrale
Vendredi ou la Vie Sauvage, Michel Tournier, 1971

Contexte historique XXème = 2 GM (14-18/ 39-45)

Guerre froide (affrontement entre bloc soviétique et bloc des démocraties


occidentales)

Société de consommation = type de société dans laquelle les objets occupent une
place centrale dans l’existence des individus

Contexte littéraire Interrogation sur la place de l’Homme dans le monde (existentialisme), son rapport
aux autres, à la Nature, au progrès
Auteur Michel Tournier, romancier français

Œuvre Vendredi ou la Vie Sauvage

Problématique Comment l’auteur propose-t-il une réflexion sur les problèmes de ses
contemporains ?

Annonce plan Texte 1 : L’incipit

Texte 2 : Les règles

Texte 3 : Les jeux

Texte 4 : L’explicit

Vendredi ou la Vie Sauvage, Michel Tournier, 1971.

CHAPITRE 1
À la fin de l’après-midi du 29 septembre 1759, le ciel noircit tout à coup dans la région de l’archipel Juan
Fernandez, à six cents kilomètres environ au large des côtes du Chili. L’équipage de La Virginie se
rassembla sur le pont pour voir les petites flammes qui s’allumaient à l’extrémité des mâts et des vergues du
navire. C’était des feux Saint-Elme, un phénomène dû à l’électricité atmosphérique et qui annonce un violent
orage. Heureusement, La Virginie sur laquelle voyageait Robinson n’avait rien à craindre, même de la plus
forte tempête. C’était une galiote hollandaise, un bateau plutôt rond, avec une mâture assez basse, donc
lourd et peu rapide, mais d’une stabilité extraordinaire par mauvais temps. Aussi le soir, lorsque le capitaine
van Deyssel vit un coup de vent faire éclater l’une des voiles, comme un ballon, il ordonna à ses hommes de
replier les autres voiles et de s’enfermer avec lui à l’intérieur, en attendant que ça se passe. Le seul danger
qui était à craindre, c’était des récifs ou des bancs de sable, mais la carte n’indiquait rien de ce genre, et il
semblait que La Virginie pouvait fuir sous la tempête pendant des centaines de kilomètres sans rien
rencontrer. Aussi le capitaine et Robinson jouaient-ils aux cartes tranquillement pendant qu’au-dehors
l’ouragan se déchaînait. On était au milieu du xviiie siècle, alors que beaucoup d’Européens –
principalement des Anglais – allaient s’installer en Amérique pour faire fortune. Robinson avait laissé à York
sa femme et ses deux enfants, pour explorer l’Amérique du Sud et voir s’il ne pourrait pas organiser des
échanges commerciaux fructueux entre sa patrie et le Chili. Quelques semaines plus tôt, La Virginie avait
contourné le continent américain en passant bravement le terrible cap Horn. Maintenant, elle remontait vers
Valparaiso où Robinson voulait débarquer. – Ne croyez-vous pas que cette tempête va beaucoup retarder
notre arrivée au Chili? demanda-t-il au capitaine en battant les cartes. Le capitaine le regarda avec un petit
sourire ironique en caressant son verre de genièvre, son alcool préféré. Il avait beaucoup plus d’expérience
que Robinson et se moquait souvent de son impatience de jeune homme. – Quand on entreprend un
voyage comme celui que vous faites, lui dit-il après avoir tiré une bouffée de sa pipe, on part quand on le
veut, mais on arrive quand Dieu le veut. Puis il déboucha un tonnelet de bois où il gardait son tabac, et il y
glissa sa longue pipe de porcelaine. – Ainsi, expliqua-t-il, elle est à l’abri des chocs et elle s’imprègne de
l’odeur mielleuse du tabac. Il referma son tonnelet à tabac et se laissa aller paresseusement en arrière. –
Voyez-vous, dit-il, l’avantage des tempêtes, c’est qu’elles vous libèrent de tout souci. Contre les éléments
déchaînés, il n’y a rien à faire. Alors on ne fait rien. On s’en remet au destin.
À ce moment-là, le fanal suspendu à une chaîne qui éclairait la cabine accomplit un violent arc de cercle et
éclata contre le plafond. Avant que l’obscurité totale se fasse, Robinson eut encore le temps de voir le
capitaine plonger la tête la première pardessus la table. Robinson se leva et se dirigea vers la porte. Un
courant d’air lui apprit qu’il n’y avait plus de porte. Ce qu’il y avait de plus terrifiant après le tangage et le
roulis qui duraient depuis plusieurs jours, c’était que le navire ne bougeait plus du tout. Il devait être bloqué
sur un banc de sable ou sur des récifs. Dans la vague lueur de la pleine lune balayée par des nuages,
Robinson distingua sur le pont un groupe d’hommes qui s’efforçaient de mettre à l’eau un canot de
sauvetage. Il se dirigeait vers eux pour les aider, quand un choc formidable ébranla le navire. Aussitôt après,
une vague gigantesque croula sur le pont et balaya tout ce qui s’y trouvait, les hommes comme le matériel.
1. En quoi ce texte est-il un incipit?
2. Quels temps sont employés dans ce chapitre? A quels types de propos
correspondent-ils?
3. Dans le second paragraphe, quels procédés utilise l’auteur pour provoquer
l’inquiétude du lecteur?
INCIPIT
3 fonctions
Donner informations essentielles Pacte de lecture Donner envie
● cadre spatio-temporel (Où? ● Genre Exciter l’intérêt du lecteur
Quand?) ● Choix narratifs (type de pour qu’il poursuive la
● personnages principaux (Qui) narrateur, temps,...) lecture
● Intrigue (fait Quoi) ● Style

Deux types:
In media res (au milieu des choses) Action retardée
Dès le premier chapitre, le lecteur est L’auteur cherche à installer une ambiance, un rythme pour
plongé dans l’action poser le cadre dans lequel l’histoire se déroule.

I. Les informations essentielles

A. Informations spatio-temporelles

B. Les personnages

C. L’intrigue

II. Le pacte de lecture

A. Type de roman = aventures

B. Un narrateur non participatif omniscient

C. Les temps du récit = imparfait + passé simple

III. Donner envie au lecteur

A. In Media Res

B. Faire travailler l’imagination du lecteur

C. Effet de suspense (cf dernière phrase)

Texte 2 : Les règles


CHAPITRE 8
La vie suivait son cours, mais Robinson éprouvait de plus en plus le besoin de mieux organiser son emploi du
temps.

Il avait toujours peur de retomber dans la souille , et peut-être de devenir comme une bête.
C’est très difficile de rester un homme quand personne n’est là pour vous y aider ! Contre cette mauvaise pente,
il ne connaissait comme remèdes que le travail, la discipline et l’exploitation de toutes les ressources de l’île.
Lorsque son calendrier eut mille jours inscrits, il décida de donner des lois à l’île de Speranza.

Il revêtit un costume de cérémonie, il se plaça devant un pupitre qu’il avait imaginé et fabriqué pour pouvoir
écrire debout, puis ouvrant l’un des plus beaux livres lavés qu’il avait trouvés dans La Virginie, il écrivit :
CHARTE DE L’ÎLE DE SPERANZA
COMMENCÉE LE 1000e JOUR DU CALENDRIER LOCAL
Article 1er :
Robinson Crusoé, né à York, le 19 décembre 1737, est nommé gouverneur de l’île de Speranza,
située dans l’océan Pacifique, entre les îles Juan Fernandez et la côte orientale du Chili. En cette
qualité, il a tous pouvoirs pour légiférer sur l’ensemble du territoire insulaire et de ses eaux
territoriales.
Article 2 :
Les habitants de l’île sont tenus de penser à haute voix.
(En effet, parce qu’il n’avait personne à qui parler, Robinson craignait de perdre l’usage de la parole.
Déjà il éprouvait quand il voulait parler un embarras de la langue, comme s’il avait bu un peu trop de
vin. Désormais il avait l’obligation de parler sans arrêt, aux arbres, aux pierres, aux nuages, mais bien
entendu aussi aux chèvres et à Tenn.)
Article 3 :
Le vendredi est jeûné.
Article 4 :
Le dimanche est chômé. À dix-neuf heures, le samedi, tout travail doit cesser dans l’île, et les
habitants doivent revêtir leurs meilleurs vêtements pour le dîner. Le dimanche matin à dix heures, ils
se réuniront dans le temple pour la prière. (Dans ces lois, Robinson ne pouvait pas s’empêcher de
faire comme si l’île avait de nombreux habitants. En effet, il lui paraissait absurde de faire des lois pour
un homme seul. Et puis il se disait que peut-être, un jour, le hasard lui amènerait un ou plusieurs
compagnons…)
Article 5 :
Seul le gouverneur est autorisé à fumer la pipe. Mais seulement une fois par semaine, le dimanche
après-midi après le déjeuner.
(Il avait découvert depuis peu l’usage et l’agrément de la pipe de porcelaine du capitaine van Deyssel.
Malheureusement la provision de tabac du barillet ne durerait qu’un temps, et il s’efforçait de la
prolonger autant que possible.)

Il s’accorda quelques instants de réflexion avant de déterminer les peines qui frapperaient ceux qui
n’observeraient pas ces lois. Il fit quelques pas en direction de la porte qu’il ouvrit toute grande.
Comme la nature était belle ! Le feuillage des arbres faisait comme une mer verte que le vent agitait et
qui se mêlait au loin avec la ligne bleue de l’Océan. Plus loin encore il n’y avait que le ciel absolument
bleu et sans nuages.
Mais non ! Pas absolument bleu ! Robinson sursauta en voyant du côté de la grande plage s’élever un
nuage de fumée blanche. Pourtant il était bien sûr de n’avoir laissé aucun feu allumé de ce côté-là.
Aurait-il des visiteurs ? Il alla décrocher du mur un fusil, une poire à poudre, une bourse de balles et la
longue-vue. Puis il siffla Tenn et s’enfonça dans l’épaisseur du taillis en évitant la voie directe qui
menait de la grotte au rivage.
Trois longues pirogues à flotteurs et balanciers étaient tirées sur le sable sec. Une quarantaine
d’hommes faisaient cercle debout autour d’un feu d’où montait un torrent de fumée lourde, épaisse et
blanche. Robinson reconnut à la longue-vue des Araucans du type costinos, redoutables Indiens de la
côte du Chili. Ce peuple avait tenu en échec les envahisseurs incas, puis il avait infligé de sanglantes
défaites aux conquistadores espagnols.
Petits, trapus, ils étaient vêtus d’un grossier tablier de cuir. Leur visage large aux yeux
extraordinairement écartés était rendu plus bizarre encore par l’habitude qu’ils avaient de s’épiler
complètement les sourcils. Ils avaient tous une chevelure noire, très longue, qu’ils secouaient
fièrement à toute occasion. Robinson les connaissait par les fréquents voyages qu’il avait faits à
Temuco, leur capitale. Il savait que si un nouveau conflit avec les Espagnols avait éclaté, aucun
homme blanc ne trouverait grâce à leurs yeux.
Avaient-ils effectué sur leurs pirogues l’énorme traversée des côtes du Chili à Speranza? Ce n’était
pas impossible à en juger par leur réputation de marins émérites. Mais il était plus probable qu’ils
avaient colonisé l’une ou l’autre des îles Juan Fernandez – et Robinson pensa aussitôt qu’il avait eu
de la chance de ne pas avoir été jeté entre leurs mains, car il aurait été à coup sûr réduit en
esclavage, ou peut-être même massacré !
Grâce à des récits qu’il avait entendus en Araucanie, il devinait le sens de la cérémonie qui se
déroulait actuellement sur le rivage. Une vieille femme, maigre et échevelée, allait et venait en
chancelant au milieu du cercle formé par les hommes. Elle s’approchait du feu, y jetait une poignée de
poudre, et respirait avidement la lourde fumée blanche qui s’élevait aussitôt. Puis elle se tournait vers
les Indiens immobiles, et elle paraissait les passer en revue, pas à pas, s’arrêtant devant celui-ci, puis
devant celui-là. Ensuite elle revenait près du foyer et le manège recommençait.
Il s’agissait d’une sorcière qu’on avait chargée de trouver parmi les Indiens lequel était responsable
d’un malheur quelconque qui avait frappé la tribu – maladie, mort inexplicable, ou simplement
incendie, orage, mauvaise récolte…
Et tout à coup, elle choisit en effet sa victime. Son long bras maigre se tendit vers l’un des hommes,
tandis que sa bouche grande ouverte proférait des malédictions que Robinson n’entendait pas.
L’Indien désigné par la sorcière se jeta à plat ventre sur le sol, secoué de grands frissons de terreur.
L’un des Indiens marcha vers lui. Il leva sa machette – un grand couteau qui leur sert d’arme et d’outil
à la fois – et fit d’abord voler le tablier du misérable. Puis il l’abattit sur lui à coups réguliers, détachant
sa tête, puis ses bras et ses jambes. Enfin les six morceaux de la victime furent portés dans le feu
dont la fumée aussitôt devint noire.
Les Indiens avaient rompu le cercle et se dirigeaient vers les embarcations. Six d’entre eux en
sortirent des outres et se dirigèrent vers la forêt. Robinson s’enfonça rapidement sous les arbres sans
perdre de vue les hommes qui envahissaient son domaine. S’ils venaient à découvrir des traces de sa
vie dans l’île, ils pourraient se lancer à sa poursuite, et il leur échapperait difficilement.
Mais heureusement le premier point d’eau se trouvait à la lisière de la forêt, et les Indiens n’eurent pas
à s’enfoncer bien avant dans l’île. Ils remplirent les outres qu’ils portaient à deux, suspendues à une
perche, et ils se dirigèrent vers les pirogues où leurs compagnons avaient pris place. La sorcière était
accroupie sur une sorte de siège d’apparat placé à l’arrière d’un des deux bateaux.
Lorsque les pirogues eurent disparu derrière les falaises, Robinson s’approcha du bûcher. On y
distinguait encore les restes de l’homme si cruellement sacrifié, parce qu’il avait été déclaré
responsable de quelque calamité. Et ce fut plein de peur, de dégoût et de tristesse que Robinson
regagna sa maison de gouverneur où il se remit à la rédaction des lois de Speranza.
Article 6 :
L’île de Speranza est déclarée place fortifiée. Elle est placée sous le commandement du gouverneur
qui prend le grade de général. Le couvre-feu est obligatoire une heure après le coucher du soleil…
Durant les mois qui suivirent, Robinson éleva autour de sa maison et de l’entrée de la grotte une
enceinte à créneaux dont l’accès était lui-même défendu par un fossé de deux mètres de large et de
trois mètres de profondeur.
Les deux fusils et le pistolet étaient posés – chargés – sur le bord des trois créneaux du centre. En
cas d’attaque, Robinson pourrait faire croire aux assaillants qu’il n’était pas le seul défenseur de la
forteresse. Le sabre d’abordage et la hache étaient également à portée de la main, mais il était peu
probable qu’un corps à corps se produisît, car il sema de pièges l’approche du fossé. Ce fut d’abord
une série d’entonnoirs disposés en quinconce au fond desquels était planté un pieu aiguisé au feu et
que recouvraient des touffes d’herbe posées sur une mince claie de joncs.

Ensuite il enfouit dans le sol à l’orée de la forêt, là où logiquement d’éventuels assaillants se


rassembleraient avant d’attaquer, deux tonneaux de poudre qu’un cordon d’étoupe permettait de faire
exploser à distance. Enfin il fit en sorte que la passerelle qui permettait de franchir le fossé fût mobile
et qu’on pût la manoeuvrer de l’intérieur de la forteresse.
Chaque soir, avant de sonner le couvre-feu avec sa trompe, il faisait une ronde, accompagné de Tenn
qui paraissait avoir compris le danger qui menaçait Speranza et ses habitants. Puis on procédait à la
fermeture de la forteresse. Des blocs de pierre étaient roulés à des emplacements calculés afin que
d’éventuels assaillants fussent obligés de se diriger vers les entonnoirs. La passerelle-pont-levis était
retirée, on barricadait toutes les issues, et le couvre-feu était sonné.
Alors Robinson préparait le dîner, mettait le couvert dans sa belle maison, et se retirait dans la grotte.
Il en ressortait quelques minutes plus tard, lavé, parfumé, peigné, la barbe taillée, vêtu de son habit de
général. Enfin à la lueur d’un candélabre hérissé de baguettes enduites de résine, il dînait lentement
sous le regard passionné et attentif de Tenn.

C.1. Comment, dès la première phrase, l’auteur introduit le thème de son chapitre ?

La première phrase est construite sur deux propositions indépendantes reliées par la conjonction de coordination
« mais » qui souligne une opposition. En effet, la première proposition décrit une vie paisible que Robinson semble
avoir des difficultés à accepter. Ainsi, la seconde proposition indique que le personnage principal ressent la
nécessité de davantage d’organisation. Par conséquent, le lecteur se prend à imaginer les raisons du malaise de
Robinson.

C.2. Quelle est la fonction de la deuxième phrase ?

La deuxième phrase se veut une réponse à la question que se pose le lecteur. En effet, l’auteur rappelle l’épisode
de la souille et l’angoisse qui s’en suivit. Robinson a peur d’y «retomber» jusqu’à s’y perdre. Avec la comparaison «
comme une bête », l’auteur suggère au lecteur que Robinson craint de perdre son humanité. L’organisation de
l’emploi du temps paraît alors comme un critère fondamental de différenciation entre l’Homme et l’animal.

C.3. Que remarquez-vous dans la troisième phrase ? Pourquoi ?

La troisième phrase paraît en rupture avec l’ensemble du texte pour deux raisons.

D’une part, l’auteur emploie le pronom indéfini «on» qui suggère une réflexion d’ensemble.

D’autre part, l’utilisation du présent de vérité générale rompt avec le récit au passé et souligne la volonté de
l’auteur d’exprimer un fait ou une croyance immuable (qui ne change pas, qui reste identique, valable tout le
temps. Ex : proverbe, morale,…)

Ce procédé permet à Michel Tournier d'interpeller le lecteur sur ses propres croyances en établissant un niveau de
communication proche de l’intime (d’un homme à un autre homme.) Par-delà le roman d’aventures divertissant,
l’auteur formule un discours politique voire philosophique et son œuvre se mue (se muer = se transformer) en
roman d’apprentissage.

1er niveau de lecture = raconter les événements de l’histoire

2ème niveau de lecture = interpréter l’histoire afin d’en percevoir la fonction symbolique

C.4. Quelle est la fonction de la 4ème phrase ?

La fonction de la quatrième phrase consiste à énumérer les valeurs fondamentales de la civilisation occidentale
(«le travail, la discipline et l’exploitation de toutes les ressources.»)

Ainsi, Michel Tournier critique clairement le mode de vie occidental.

C.5. Relevez les verbes au passé simple. Qu’indiquent-ils ?

Le passé simple est employé pour indiquer une action brève et finie dans le passé. Il interrompt une action
énoncée à l’imparfait.

Ex : Il courait puis tomba. 🡪 🡪 🡪 ↓

C.6. Quel portrait de l’occidental l’auteur dresse-t-il à travers les actes de Robinson ?

Quand Oú, Qui fait Quoi Comment Pourquoi.

A travers les actes de Robinson, Michel Tournier dresse le portrait critique de la civilisation occidentale.

C’est pourquoi il est intéressant d’étudier ce portrait.

I. L’insatisfaction
= implicite («La vie suivait son cours…»)

MAIS (conjonction de coordination) = OPPOSITION

▪ Justifier son besoin d’organisation alors que survie assurée

J. Recréer «son monde» (la civilisation occidentale)

= Règles, Lois (Charte de Speranza)

▪ Fonder une hiérarchie (Gouverneur)

▪ Travail et discipline

▪ Organisation = permettre l’exploitation des richesses

K. Point de vue de Michel Tournier sur la civilisation occidentale

Dernier paragraphe chapitre


+ «on»
+ Personnification de Tenn
▪ Michel Tournier invite son lecteur à s’interroger sur le comportement de Robinson = Folie ?

Texte 3 : Les jeux

CHAPITRE 23
Pourtant, c’est à propos d’un plat cuisiné que pour la première fois Robinson et Vendredi se disputèrent.
Autrefois – avant l’explosion – il ne pouvait pas y avoir de dispute entre eux. Robinson était le maître.
Vendredi n’avait qu’à obéir. Robinson pouvait réprimander, ou même battre Vendredi. Maintenant,
Vendredi était libre. Il était l’égal de Robinson. Aussi ils pouvaient se fâcher l’un contre l’autre.
C’est ce qui arriva lorsque Vendredi prépara dans un grand coquillage une quantité de rondelles de
serpent avec une garniture de sauterelles.

Depuis plusieurs jours d’ailleurs, il agaçait Robinson. Rien de plus dangereux que l’agacement quand on
doit vivre seul avec quelqu’un. Robinson avait eu la veille une indigestion de filets de tortue aux myrtilles.
Et voilà que Vendredi lui mettait sous le nez cette fricassée de python et d’insectes !

Robinson eut un haut-le-coeur et envoya d’un coup de pied la grande coquille rouler dans le sable avec
son contenu.

Vendredi furieux la ramassa et la brandit à deux mains au-dessus de la tête de Robinson.


Les deux amis allaient-ils se battre ? Non ! Vendredi se sauva.
Deux heures plus tard, Robinson le vit revenir en traînant derrière lui sans douceur une sorte de
mannequin. La tête était faite dans une noix de coco, les jambes et les bras dans des tiges de bambou.
Surtout, il était habillé avec des vieux vêtements de Robinson, comme un épouvantail à oiseaux. Sur la
noix de coco, coiffée d’un chapeau de marin, Vendredi avait dessiné le visage de son ami. Il planta le
mannequin debout près de Robinson.
— Je te présente Robinson Crusoé, gouverneur de l’île de Speranza, lui dit-il.
Puis il ramassa la coquille sale et vide qui était toujours là et, avec un rugissement, il la brisa sur la noix
de coco qui s’écroula au milieu des tubes de bambou brisés.

Ensuite Vendredi éclata de rire, et alla embrasser Robinson.

Robinson comprit la leçon de cette étrange comédie.


Un jour que Vendredi mangeait des gros vers de palmier vivants roulés dans des œufs de fourmis,
Robinson exaspéré alla sur la plage. Dans le sable mouillé, il sculpta une sorte de statue couchée à plat
ventre avec une tête dont les cheveux étaient des algues. On ne voyait pas la figure cachée dans l’un
des bras replié, mais le corps brun et nu ressemblait à Vendredi.

Robinson avait à peine terminé son œuvre quand Vendredi vint le rejoindre, la bouche encore pleine de
vers de palmier.

— Je te présente Vendredi, le mangeur de serpents et de vers, lui dit Robinson en lui montrant la statue
de sable.

Puis il cueillit une branche de coudrier qu’il débarrassa de ses rameaux et de ses feuilles, et il se mit à
fouetter le dos et les fesses du Vendredi de sable qu’il avait fabriqué dans ce but.

Dès lors, ils vécurent à quatre sur l’île. Il y avait le vrai Robinson et la poupée Robinson, le vrai Vendredi
et la statue de Vendredi, et tout ce que les deux amis auraient pu se faire de mal – les injures, les coups,
les colères – ils le faisaient à la copie de l’autre. Entre eux, ils n’avaient que des gentillesses.

1. Rappeler les événements évoqués dans le premier paragraphe.


2. Pourquoi l’événement du deuxième paragraphe est-il assimilable à une scène de ménage?
3. Quel procédé permet à l’auteur de retranscrire la tension entre les deux personnages?
4. Observer la construction du récit entre les lignes 13 et 30. Que remarquez-vous? En quoi
cela illustre-t-il le premier paragraphe?
Pourquoi l’auteur utilise-t-il le discours direct dans ce chapitre?

CHAPITRE 24
Pourtant Vendredi trouva moyen d’inventer un autre jeu encore plus passionnant et curieux que celui des
deux copies.
Un après-midi, il réveilla assez rudement Robinson qui faisait la sieste sous un eucalyptus. Il s’était
fabriqué un déguisement dont Robinson ne comprit pas tout de suite le sens. Il avait enfermé ses jambes
dans des guenilles nouées en pantalon. Une courte veste couvrait ses épaules. Il portait un chapeau de
paille, ce qui ne l’empêchait pas de s’abriter sous une ombrelle de palmes. Mais surtout, il s’était fait une
fausse barbe en se collant des touffes de coton sur les joues.
— Sais-tu qui je suis ? demanda-t-il à Robinson en déambulant majestueusement devant lui.
— Non.
— Je suis Robinson Crusoé, de la ville d’York en Angleterre, le maître du sauvage Vendredi !
— Et moi, alors, qui suis-je ? demanda Robinson stupéfait.
— Devine !
Robinson connaissait trop bien Vendredi pour ne pas comprendre à demi-mot ce qu’il voulait. Il se leva et
disparut dans la forêt.
Si Vendredi était Robinson, le Robinson d’autrefois, maître de l’esclave Vendredi, il ne restait à Robinson
qu’à devenir Vendredi, le Vendredi esclave d’autrefois. En réalité, il n’avait plus sa barbe carrée et ses
cheveux rasés d’avant l’explosion, et il ressemblait tellement à Vendredi qu’il n’avait pas grand-chose à
faire pour jouer son rôle. Il se contenta de se frotter la figure et le corps avec du jus de noix pour se brunir
et d’attacher autour de ses reins le pagne de cuir des Araucans que portait Vendredi le jour où il
débarqua dans l’île. Puis il se présenta à Vendredi et lui dit :
— Voilà, je suis Vendredi !
Alors Vendredi s’efforça de faire de longues phrases dans son meilleur anglais, et Robinson lui répondit
avec les quelques mots d’araucan qu’il avait appris du temps que Vendredi ne parlait pas du tout anglais.
— Je t’ai sauvé de tes congénères qui voulaient te sacrifier aux puissances maléfiques, dit Vendredi.
Et Robinson s’agenouilla par terre, il inclina sa tête jusqu’au sol en grommelant des remerciements
éperdus. Enfin, prenant le pied de Vendredi, il le posa sur sa nuque.
Ils jouèrent souvent à ce jeu. C’était toujours Vendredi qui en donnait le signal. Dès qu’il apparaissait
avec son ombrelle et sa fausse barbe, Robinson comprenait qu’il avait en face de lui Robinson, et que
lui-même devait jouer le rôle de Vendredi. Ils ne jouaient d’ailleurs jamais des scènes inventées, mais
seulement des épisodes de leur vie passée, alors que Vendredi était un esclave apeuré et Robinson un
maître sévère. Ils représentaient l’histoire des cactus habillés, celle de la rizière asséchée, celle de la
pipe fumée en cachette près de la réserve de poudre. Mais aucune scène ne plaisait autant à Vendredi
que celle du début, quand il fuyait les Araucans qui voulaient le sacrifier, et quand Robinson l’avait sauvé.
Robinson avait compris que ce jeu faisait du bien à Vendredi parce qu’il le guérissait du mauvais souvenir
qu’il avait de sa vie d’esclave. Mais à lui aussi Robinson, ce jeu faisait du bien, parce qu’il avait toujours
un peu de remords d’avoir été un maître dur pour Vendredi.

1. Après le jeu des poupées, à quoi jouent les deux personnages? A quoi cela fait-il penser?
2. Quel type de discours est particulièrement présent dans ce chapitre? Pourquoi?
3. Quel est le sens du mot «catharsis»?
4. Quelle leçon donne l’auteur au lecteur à travers ces deux épisodes?

Texte 4 :

CHAPITRE 35
L’aube était pâle encore quand Robinson descendit de son araucaria. Il détestait les heures tristes et
blêmes qui précèdent le lever du soleil, et il avait l’habitude d’attendre ses premiers rayons pour se lever.
Quant à Vendredi, il faisait toujours la grasse matinée.
Mais cette nuit-là, il avait mal dormi. C’était sans doute ce repas indigeste qu’il avait pris à bord du
Whitebird, ces viandes, ces sauces et ce vin qui lui avaient donné un sommeil lourd, entrecoupé de
réveils brusques et de cauchemars.
Il fit quelques pas sur la plage. Comme il s’y attendait, le Whitebird avait disparu. L’eau était grise et le
ciel décoloré. Une rosée abondante alourdissait les plantes. Les oiseaux observaient un silence de mort.
Robinson sentit une grande tristesse l’envahir. Dans quelques minutes, dans une heure au plus, le soleil
se lèverait et rendrait la vie et la joie à toute l’île. En attendant, Robinson décida d’aller regarder Vendredi
dormir dans son hamac. Il ne le réveillerait pas, mais sa présence le réconforterait.
Le hamac était vide. Ce qui était plus surprenant, c’était la disparition des menus objets dont Vendredi
agrémentait ses siestes, miroirs, flageolets, sarbacanes, fléchettes, plumes, balles, etc. La chevrette
Anda avait disparu, elle aussi. Une peur panique envahit brusquement Robinson. Et si Vendredi était
parti avec le Whitebird ? Il courut vers la plage : la yole et la vieille pirogue étaient là, tirées sur le sable
sec. Si Vendredi avait voulu rejoindre la goélette anglaise, il aurait emprunté l’une de ces deux
embarcations et il l’aurait abandonnée en mer ou hissée à bord. Pourquoi aurait-il fait cette traversée
nocturne à la nage ?
Alors Robinson commença à battre toute l’île en appelant Vendredi. Il courut d’une plage à l’autre, des
falaises aux dunes, de la forêt aux marécages, du chaos rocheux aux prairies, de plus en plus
désespéré, trébuchant et criant, de plus en plus convaincu que Vendredi l’avait trahi et abandonné. Mais
pourquoi, pourquoi ?
Alors il se souvint de l’admiration de Vendredi pour le beau bateau blanc, et comme il se balançait
heureusement en riant d’une vergue à l’autre au-dessus des flots.
C’était cela : Vendredi avait été séduit par ce nouveau jouet, plus magnifique que tous ceux qu’il avait
construits lui-même dans l’île.
Pauvre Vendredi ! Car Robinson se souvenait aussi des horribles détails que Joseph, le second, lui avait
donnés sur la traite des Noirs qui se pratiquait entre l’Afrique et les plantations de coton d’Amérique.
Sans doute le naïf Indien était-il déjà au fond de la cale du Whitebird, dans les fers des esclaves…
Robinson était accablé de douleur. Il continuait ses recherches, mais il ne trouvait que des souvenirs qui
achevaient de lui crever le cœur, la harpe éolienne et le cerf-volant, brisés par les hommes de la goélette,
et tout à coup il sentit quelque chose de dur sous ses pieds. C’était le collier de Tenn, rongé par les
moisissures.
Alors Robinson appuya son front contre le tronc d’un eucalyptus, et il pleura toutes les larmes de son
corps. Quand il releva la tête, il vit à quelques mètres de lui une demi-douzaine de vautours qui
l’observaient de leurs petits yeux rouges et cruels. Robinson voulait mourir, les vautours l’avaient deviné,
mais justement, il ne voulait pas que son corps fût déchiqueté par les charognards. Il se souvint du fond
de la grotte où il avait passé de si bonnes heures. Sans doute l’explosion avait bouché l’entrée de la
grande caverne, mais il se sentait si diminué, si faible et rapetissé qu’il était bien sûr de trouver un
passage, une fente entre deux blocs. Alors il descendrait tout au fond du trou qui était doux et tiède, il
s’accroupirait, la tête sur les genoux, les pieds croisés, et il oublierait tout, il s’endormirait pour toujours à
l’abri des vautours et des autres animaux.
Il s’achemina donc à petits pas vers le chaos rocheux qui se dressait à la place de la grotte. À force de
chercher, il trouva en effet une ouverture étroite comme une chatière, mais il était tellement recroquevillé
par le chagrin qu’il était sûr de pouvoir s’y glisser. Il passa la tête à l’intérieur pour essayer de voir si le
passage conduisait bien au fond de la grotte. À ce moment-là il entendit quelque chose qui remuait à
l’intérieur. Une pierre roula. Robinson recula. Un corps obstrua la fente et s’en libéra par quelques
contorsions. Et voici qu’un enfant se tenait devant Robinson, le bras droit replié sur son front pour se
protéger de la lumière ou en prévision d’une gifle. Robinson était abasourdi.
— Qui es-tu ? Qu’est-ce que tu fais là ? lui demanda-til.
— Je suis le mousse du Whitebird, répondit l’enfant. Je voulais m’enfuir de ce bateau où j’étais
malheureux. Hier pendant que je servais à la table du commandant, vous m’avez regardé avec bonté.
Ensuite j’ai entendu que vous ne partiez pas. J’ai décidé de me cacher dans l’île et de rester avec vous.
— Et Vendredi ? As-tu vu Vendredi ? insista Robinson.
— Justement ! Cette nuit, je m’étais glissé sur le pont et j’allais me mettre à l’eau pour essayer de nager
jusqu’à la plage, quand j’ai vu un homme aborder en pirogue. C’était votre serviteur métis. Il est monté à
bord avec une petite chèvre blanche. Il est entré chez le second qui paraissait l’attendre. J’ai compris
qu’il resterait sur le bateau. Alors j’ai nagé jusqu’à la pirogue et je me suis hissé dedans. Et j’ai pagayé
jusqu’à la plage.
— C’est pour cela que les deux bateaux sont là ! s’exclama Robinson.
— Je me suis caché dans les rochers, poursuivait le mousse. Maintenant le Whitebird est parti sans moi,
et je vivrai avec vous !
— Viens avec moi, lui dit Robinson.
Il prit le mousse par la main, et, contournant les blocs, il commença à gravir la pente menant au sommet
du piton rocheux qui dominait le chaos. Il s’arrêta à mi-chemin et regarda son nouvel ami. Un pâle sourire
éclaira le visage maigre, semé de taches de rousseur. Il ouvrit la main et regarda la main qui y était
blottie. Elle était mince, faible, mais labourée par les travaux grossiers du bord.
Du haut du piton rocheux, on voyait toute l’île qui était encore noyée dans la brume. Sur la plage, le canot
et la pirogue commençaient à tourner, atteints par les vagues de la marée montante. Très loin au nord
sur la mer, on distinguait un point blanc qui fuyait vers l’horizon : le Whitebird. Robinson tendit le bras
dans sa direction.
— Regarde-le bien, dit-il. Tu ne verras peut-être jamais plus cela : un navire au large des côtes de
Speranza.
Le point s’effaçait peu à peu. Enfin il disparut.
C’est alors que le soleil se leva. Une cigale chanta. Une mouette se laissa tomber sur l’eau et s’éleva à
grands coups d’ailes, un petit poisson dans le bec. Les fleurs ouvraient leurs calices, les unes après les
autres.
Robinson sentait la vie et la joie qui entraient en lui et le regonflaient. Vendredi lui avait enseigné la vie
sauvage, puis il était parti. Mais Robinson n’était pas seul. Il avait maintenant ce petit frère dont les
cheveux – aussi rouges que les siens – commençaient à flamboyer au soleil. Ils inventeraient de
nouveaux jeux, de nouvelles aventures, de nouvelles victoires. Une vie toute neuve allait commencer,
aussi belle que l’île qui s’éveillait dans la brume à leurs pieds.
— Comment t’appelles-tu ? demanda Robinson au mousse.
— Je m’appelle Jean Neljapaev. Je suis né en Estonie, ajouta-t-il comme pour excuser ce nom difficile.
— Désormais, lui dit Robinson, tu t’appelleras Dimanche. C’est le jour des fêtes, des rires et des jeux. Et
pour moi tu seras pour toujours l’enfant du dimanche.

1. Dans quel contexte se déroule ce dernier chapitre?


2. Quels points communs notez-vous avec l’incipit?
3. Montrer que Robinson éprouve de l’inquiétude puis une profonde tristesse.
4. Comment l’auteur met-il en scène la découverte du mousse?
5. Comparer les lignes 7 à 10 (« Il fit quelques pas sur la plage...» à «...toute l’île.») au
passage compris entre les lignes 77 à 79 (« C’est alors...après les autres.») Quel
sentiment un tel procédé produit-il chez le lecteur?
6. Par quels états passe Robinson dans ce chapitre?
7. S’agit-il d’une fin ouverte (sur une autre histoire) ou fermée (qui achève un parcours)?

Séquence : Céleste, ma planète (Timothée de Fombelle)

TANDIS
Titre
Auteur
Nature
Date
Information importantes
Source

Analyse titre
- Jeu de mots (Planète = ma vie ; Céleste = Ciel, Paradis)
- Sonorité (Rime = impact/ mémoire)
- Dédicace = effet de réel (vraisemblable)

Séance 1 : Une chronologie déconcertante (p. 7 à 11)


Situation initiale

6ans 14ans 1er baiser Aujourd’hui


-------------------------------------------------------------------------------------------------------- >

Qu’est-ce qui caractérise le narrateur ?

Solitude → Rêverie/ absence mère (« je console » = jeu de mots) + Charlotte


(« Dans tes rêves »)
Cartes + piano
Briss
MAIS Absence ennui

Réflexion : Comment expliquer que le narrateur ne s’ennuie jamais ?


Connaissance --> Action

Élément perturbateur = Rencontre (p. 15 à 18)

A propos du narrateur A propos de Céleste


- « ne tombe pas » X 3 - « panthère » = sens figuré/ sens propre
- « l’accueillir » = jeu de mots - « parfum de terre chaude »
= implicite/ explicite

Écriture : Un/une nouvel(le) élève arrive en cours. Décrivez vos réactions.


Séance 2 : Un monde absurde (p.23 à 26)

D’après cette illustration, proposer un définition du mot « absurde. »

Relever les éléments qui révèlent l’absurdité du monde décrit dans ce


passage.
Plein air réservé aux voitures
Ecrans au sol
Magasins dans ascenseurs
Sacs

Quel commentaire vous inspire le nom de la dernière tour !ntencity ?


Jeu de mots
Signature Graphique/ ponctuation
Réflexion sur I x ! = Inversion ⇒ Monde absurde

Dans quel état d’esprit se trouve le narrateur ?


Absence de CL puis DONC = informatif puis Détermination
« yeux baissés », « vue troublée » ⇒ introspection/ Céleste = floue
Distance critique = « sacs »

Réflexion : Pensez-vous, comme le narrateur, que le mobile soit une laisse ?


Séance 3 : « Normalement, je ne suis pas un héros »
= Répétition « normalement » X3 ⇒ Annonce l’anormalité

Relever les 3 péripéties qui transforment le narrateur en héros.

Péripétie 1 = Retrouve Céleste


Qualifiante
Adjuvant Opposant

Péripétie 2 = Fait hospitaliser Céleste


Principale
Adjuvant Opposant

Péripétie 3 = Délivre Céleste


Glorifiante
Adjuvant Opposant

Écriture : Dans quelle situation seriez-vous capable de vous dépasser ?

Séance 4 : L’épilogue

Définition : Ce terme désigne en général une partie finale ajoutée, comme de


surcroît, à un discours, à un ouvrage, en lui-même complet.
ICI Absence de numéro de chapitre + hors « cahier »

Quelle impression vous donne la lecture des pages 87 à 89 ?


Tension, Suspense ⇒ Comment ? = phrases courtes, absence de CL, passage récit →
DD, ponctuation

Quel passage marque une rupture dans le texte ? (p.91)


Dans la cabane, le silence est devenu très intense ⇒ Silence intense (X !ntencity)
Le jeune garçon baisse son arme
ICI Rôle des silences/ alternance récit-discours
- Dans le discours = …, indirect libre (Oui, elle se porte bien)
- Récit = silences correspondent à des actions qui répondent aux questions (Céleste
se lève ; Sourire du trappeur ; Inspiration profonde du trappeur)

BILAN 5ÈME
Présenter un document = TANDIS

T……………………….

A…………………………..

N…………………………

D……………………………..

I……………………………………….
Quand

Qui

fait Quoi

Comment

Pourquoi

Quand/ Où, Qui fait Quoi Pourquoi. Ainsi, Qui fait Quoi Comment.

S……………………………..

Analyser un texte
E………………. P…………………….. E……………..P………………

Figures de styles
Un champ lexical :

Une Hyperbole :

Une Métaphore :

Un Chiasme:

Une énumération :

Un oxymore :
Rédiger une introduction

● Version courte: (TANDIS)


C’est pourquoi il est intéressant de (étudier, analyser, expliquer, …) + Question posée.

● Version longue:
Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur

Oeuvre

Extrait

Problématique

Annonce de plan

Rédiger en trois temps


Reprise de la question + annonce d’une réponse organisée.
Tout d’abord,…(idée 1)
De plus, ….(idée 2)
Enfin, …(idée 3)

Rédiger en deux temps


Reprise de la question + annonce d’une réponse organisée.
D’une part,……...(idée 1)
D’autre part, ……….(idée 2)

Variante de réponse en deux temps: Oui (+) mais Non (-)


Certes, = CONCESSION (j’accepte l’argument)
Cependant (néanmoins, toutefois), = AFFIRMATION (mais j’affirme que mon choix est meilleur)

Réponse OUI/ NON (plan dialectique = dialogue de deux idées contraires) + formulation de son avis

Tout d’abord, (reprise du sujet) parce que….(Argument 1). Par exemple, (exemple 1).
De plus, (reprise du sujet) car (argument 2.) Ainsi, (exemple 2).
Enfin, (reprise du sujet) parce que (argument 3). Par exemple, (exemple 3.)

Cependant (toutefois, néanmoins), (reprise du sujet à la forme négative) car


(Contre argument 1). En effet, (exemple 1).
En outre, (contre argument 2). Par exemple, (exemple 2.)
Enfin, (contre argument 3.) Ainsi, (exemple 3).

Pour ma part, je pense que (reprise du sujet) car (Argument d’autorité = argument qui ne peut
pas être discuté). Par exemple, (exemple 1.)
En outre, (argument 2). Par exemple, (exemple 2.)
Enfin, (argument 3.) Ainsi, (exemple 3).
Les principaux connecteurs logiques

J’explique les causes… J’ajoute que…


En début de phrase : ………………….. En début de phrase: ……………………..
Dans la phrase : ………………………….. Dans la phrase: …………………………

J’explique les conséquences…


- En début de phrase : ………………………………………
- Dans la phrase : ……………………………………………..

J’exprime l’opposition… J’exprime le but…


- En début de phrase : ……………………………………… …………
- Dans la phrase : ………………………………………………

LES DIFFÉRENTES PROPOSITIONS

PHRASE COMPLEXE
⦥ 2 PROPOSITIONS (S+V)
nb: une phrase contient autant de propositions que de verbes conjugués

………………………………………….. …………………………………………….
(sens indépendant) (sens de la subordonnée soumis à sa principale)

………………………….. …………………………… ……………………………. ………………………..


,;: mais, ou, et, donc, or, ni, Conjonctions de Pronom relatif (qui, que,
car subordination (que, dont, où, lequel,
ex: L’enfant hésitait, quand, pour que, …) laquelle, auquel, …)
revenait sur ses pas: il ex: Le pâtissier garnit les
était égaré. tartes et les dispose sur - COD (que) - Complément de
une plaque, puis il les ex: Certains affirment l’..................................
enfourne. qu’ils ont vu un loup
dans la forêt. ex: On entend le vent qui
Nature: PSConjonctive agite les branches du
Fonction: COD du verbe marronnier.
«affirmer» Nature: PSRelative
Fonction: Complément de
- CC (quand, pour l’....................... «vent»
que, depuis que, dès
que, parce que,...)
ex: Nous ramasserons
des coquillages, quand
la mer se retirera.
Nature: PSConjonctive
Fonction: CC de TEMPS
du verbe «ramasser»
Exemples de combinaisons Sujet/ Verbe:

Sujet Verbe

Le (siècle)... …marque/ connaît/ observe (le début/ la fin, une rupture, l’apogée, le triomphe,
l’échec,...)
+ voie passive: est marquée par…

Le (mouvement artistique/ genre)... …repose sur (le respect de règles, la présence de divers éléments
caractéristiques,...)
+ voie passive: est caractérisé par (le respect de règles, la présence de divers
éléments caractéristiques,...)

L’auteur… …utilise (un procédé) afin de (produire un effet).


…compose/ rédige/ propose un récit/ une histoire

Le personnage… …incarne, illustre, symbolise (qqchose)

La pièce/ l’intrigue… …repose sur (un intrigue, un rapport entre des personnages, un quiproquo,...) …met
en scène (des personnages, une intrigue…)
…illustre (une problématique)

Le lecteur/ spectateur… …s’étonne/ s’amuse/ apprend que/ comprend que/ observe/ assiste à/ …

Vocabulaire du théâtre:
Dramaturge (n. m.) : auteur de pièces de théâtre.
Acte (n. m.) : partie de la pièce qui marque les éléments importants de l’action. Une pièce classique est composée de trois ou
cinq actes divisés en scènes.
Scène (n. f.) : division d’un acte entre l’entrée et la sortie d’un personnage.
Antonomase (n. f.) : se dit lorsqu’on utilise le nom d’un personnage comme un nom commun pour désigner un personnage
de même caractère. Les personnages de Molière ont donné lieu à de nombreuses antonomases, par exemple, on parle d’un
Harpagon pour désigner quelqu’un d’avare ou d’un Scapin pour désigner quelqu’un de fourbe.
Réplique (n. f.) : texte prononcé sans être interrompu par un même personnage au cours d’un dialogue.
Didascalie (n. f.) : indication scénique donnée par l’auteur pour guider le jeu du comédien. Souvent écrite en italique, elle
peut préciser les gestes, les déplacements, les mimiques ou le ton du personnage.
Dialogue (n. m.) : échange entre deux personnages d’une pièce de théâtre.
Tirade (n. f.) : longue suite de phrases prononcées par un même personnage sans interruption.
Monologue (n. m.) : scène où un personnage est seul sur scène et où il se parle à lui-même (le véritable destinataire est en
réalité le public), souvent pour annoncer un projet ou pour exprimer des idées ou des sentiments.
Soliloque (n. m.) : discours qu’un personnage seul sur scène se tient à lui-même.
Aparté (n. m.) : paroles que le personnage dit à l’intention du public et que les autres personnages sur scène ne doivent pas
entendre.
Quiproquo (n. m.) : situation où un personnage commet une erreur en prenant une personne ou une chose pour une autre.
C’est un ressort récurrent de la comédie.
Stichomythie (n. f.) : enchaînement de répliques très courtes de manière très rapide pour donner du dynamisme et de
l’intensité à une scène. Elle marque souvent le conflit.
Coup de théâtre (n. m.) : rebondissement inattendu de l’intrigue qui permet souvent de la faire avancer voire de la dénouer.
Cour / Côté Jardin : le côté cour est le côté droit de la scène telle qu’elle est vue par le public. Le côté jardin est le côté
gauche. L’astuce permettant de s’en rappeler consiste à associer les initiales de Jésus-Christ (J.C.) au dessin de la scène : J
à gauche et C à droite.
Comique: Registre littéraire qui cherche à faire rire ou sourire.
Il est caractérisé par l’usage d’hyperboles, de répétitions, de jeux de mots et des décalages.

Burlesque: Comique qui repose l’usage du corps (mimiques, gestes, …)


Castigat ridendo mores (loc. lat.) : formule de Santeul, signifiant « la comédie corrige les mœurs », que Molière utilise pour
élever la comédie au rang de la tragédie en lui donnant une valeur morale. Les spectateurs rient mais ressortent de la pièce
avec un message moralisateur profond.

Les différents types de comique

Le comique de geste

Ex: Dans Les Fourberies de Scapin, on rit des coups de bâton que donne Scapin à Géronte (acte III, scène 2)

Dans L’Avare, c’est la succession de mimiques (tantôt un air sévère, tantôt un air gai) rythmant l'échange entre
Frosine et Harpagon (acte II, scène 5) qui fait rire.
Le comique de mots

Ex: Dans Les Fourberies de Scapin, on rit de la répétition de la phrase « Que diable allait-il faire dans cette galère ?
» (acte II, scène 7)

Dans L’Avare, ce sont les nombreuses injures que prononce Harpagon à l’égard de son fils, de son cuisinier qui font
rire.
Le comique de situation

Ex: Dans l’acte II, scène 2 de L’Avare, Harpagon découvre que son fils, Cléante, est un grand dépensier et Cléante
découvre que son père est un usurier (c’est-à-dire une personne qui prête de l'argent avec un taux d'intérêt supérieur
au taux légal)
Le comique de caractère

Ex: Dans Les Fourberies de Scapin, on rit du contraste entre la nervosité d’Octave et le calme de Sylvestre. (acte I,
scène 1)
Dans L’Avare, c’est l’avarice d’Harpagon qui fait rire

Le comique de répétition

Ex : Dans Les Fourberies de Scapin, on rit quand Géronte s’exclame à plusieurs reprises « mais que diable allait-il
faire dans cette galère ? »
Schéma narratif

LES 3 FONCTIONS DE L’INCIPIT

● cadre spatio-temporel (Où? ● Genre Exciter l’intérêt du lecteur


Quand?) ● Choix narratifs (type de pour qu’il poursuive la
● personnages principaux (Qui) narrateur, temps,...) lecture
● Intrigue (fait Quoi) ● Style

LES 2 TYPES D’INCIPITS

…………………………………………… ………………………………………………………………
Dès le premier chapitre, le lecteur est L’auteur cherche à installer une ambiance, un rythme pour
plongé dans l’action poser le cadre dans lequel l’histoire se déroule.
Oeuvres étudiées:

Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur

Oeuvre

Extrait

Problématique

Annonce de plan

Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur

Oeuvre

Extrait

Problématique

Annonce de plan

Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur

Oeuvre

Extrait

Problématique

Annonce de plan

Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur

Oeuvre
Extrait

Problématique

Annonce de plan

BILAN 5ÈME (version PROF)

Présenter un document = TANDIS

Titre

Auteur

Nature

Date

Informations essentielles
Quand

Qui

fait Quoi

Comment

Pourquoi

Quand/ Où, Qui fait Quoi Pourquoi. Ainsi, Qui fait Quoi Comment.

Source

Une Hyperbole : Figure de style qui consiste à exagérer l'expression pour mettre en relief une idée.
C'est la principale figure de l'exagération et le support essentiel de l'ironie et de la caricature.
ex. « un nain » pour « un homme petit »
Une Métaphore : Comparaison sans outils de comparaison.
Ex : Cet homme est un rat de bibliothèque.
Un Chiasme: structure croisée (ABBA)

Analyser un texte

Extrait Procédé Effet Produit


(utilisé par l’auteur) (produit sur le lecteur)

Une énumération : Enchaînement de termes placés à


la suite (listes/ description).
Une hyperbole : Exagération pour mettre en valeur un
objet ou une idée.
Un oxymore : Association surprenante de deux termes
contradictoires. (ex : « une obscure clarté »).
Un champ lexical : Ensemble des termes qui se
rapportent à un même terme.
Rédiger en trois temps
Reprise de la question + annonce d’une réponse organisée.
Tout d’abord,…(idée 1)
De plus, ….(idée 2)
Enfin, …(idée 3)

Rédiger en deux temps


Reprise de la question + annonce d’une réponse organisée.
D’une part,……...(idée 1)
D’autre part, ……….(idée 2)

Variante de réponse en deux temps: Oui (+) mais Non (-)


Certes, = CONCESSION (j’accepte l’argument)
Cependant (néanmoins, toutefois), = AFFIRMATION (mais j’affirme que mon choix est meilleur)

Réponse OUI/ NON (plan dialectique = dialogue de deux idées contraires) qui aboutit à la
formulation de son avis

Tout d’abord, (reprise du sujet) parce que….(Argument 1). Par exemple, (exemple 1).
De plus, (reprise du sujet) car (argument 2.) Ainsi, (exemple 2).
Enfin, (reprise du sujet) parce que (argument 3). Par exemple, (exemple 3.)

Cependant (toutefois, néanmoins), (reprise du sujet à la forme négative) car


(Contre argument 1). En effet, (exemple 1).
En outre, (contre argument 2). Par exemple, (exemple 2.)
Enfin, (contre argument 3.) Ainsi, (exemple 3).

Pour ma part, je pense que (reprise du sujet) car (Argument d’autorité = argument qui ne peut
pas être discuté). Par exemple, (exemple 1.)
En outre, (argument 2). Par exemple, (exemple 2.)
Enfin, (argument 3.) Ainsi, (exemple 3).

Rédiger une introduction

● Version courte: (TANDIS)

C’est pourquoi il est intéressant de (étudier, analyser, expliquer, …) + Question posée.

Exemple: Ce document est un article publié sur Slate.fr le 7 avril 2014 par Tammy Oler concernant
les superhéros. La journaliste y met en avant la nouvelle bande-dessinée Ms Marvel tout en
s’interrogeant sur les stéréotypes* véhiculés par ces histoires. C’est pourquoi il est intéressant
de se demander, comme Tammy Oler, si un super héros parfait rencontrerait du succès auprès du
public.

● Version longue:
Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur
Oeuvre

Extrait

Problématique

Annonce de plan

Les principaux connecteurs logiques

J’explique les causes…


J’ajoute que…
- En début de phrase : En effet, Ainsi
- En début de phrase : De plus, En outre
- Dans la phrase : car, parce que, puisque
- Dans la phrase : et, ainsi que,

J’explique les conséquences…


- En début de phrase : Ainsi, Par conséquent,
- Dans la phrase : donc, c’est pourquoi, si bien que

J’exprime l’opposition…
- En début de phrase : Cependant, Néanmoins, Toutefois
- Dans la phrase : mais, or, pourtant, bien que

J’exprime le but…
Afin de,

LES DIFFÉRENTES PROPOSITIONS

PHRASE COMPLEXE
⦥ 2 PROPOSITIONS (S+V)
nb: une phrase contient autant de propositions que de verbes conjugués

INDÉPENDANTES SUBORDONNÉES
(sens indépendant) (sens de la subordonnée soumis à sa principale)

JUXTAPOSÉES COORDONNÉES CONJONCTIVE RELATIVE


,;: mais, ou, et, donc, or, Conjonctions de Pronom relatif (qui,
ni, car subordination (que, que, dont, où, lequel,
ex: L’enfant hésitait, quand, pour que, …) laquelle, auquel, …)
revenait sur ses pas: il ex: Le pâtissier garnit
était égaré. les tartes et les dispose - COD (que) - Complément du Nom
sur une plaque, puis il ex: Certains affirment (Antécédent)
les enfourne. qu’ils ont vu un loup
dans la forêt. ex: On entend le vent qui
Nature: PSConjonctive agite les branches du
Fonction: COD du verbe marronnier.
«affirmer» Nature: PSRelative
Fonction: Complément
- CC (quand, pour de l’antécédent «vent»
que, depuis que, dès
que, parce que,...)
ex: Nous ramasserons
des coquillages, quand
la mer se retirera.
Nature: PSConjonctive
Fonction: CC de TEMPS
du verbe «ramasser»

Exemples de combinaisons Sujet/ Verbe:


Sujet Verbe

Le (siècle)... …marque/ connaît/ observe (le début/ la fin, une rupture, l’apogée, le triomphe,
l’échec,...)
+ voie passive: est marquée par…

Le (mouvement artistique/ …repose sur (le respect de règles, la présence de divers éléments caractéristiques,...)
genre)... + voie passive: est caractérisé par (le respect de règles, la présence de divers
éléments caractéristiques,...)

L’auteur… …utilise (un procédé) afin de (produire un effet).


…compose/ rédige/ propose un récit/ une histoire

Le personnage… …incarne, illustre, symbolise (qqchose)

La pièce/ l’intrigue… …repose sur (un intrigue, un rapport entre des personnages, un quiproquo,...) …met en
scène (des personnages, une intrigue…)
…illustre (une problématique)

Le lecteur/ spectateur… …s’étonne/ s’amuse/ apprend que/ comprend que/ observe/ assiste à/ …

Vocabulaire du théâtre:

Dramaturge (n. m.) : auteur de pièces de théâtre.


Acte (n. m.) : partie de la pièce qui marque les éléments importants de l’action. Une pièce classique est
composée de trois ou cinq actes divisés en scènes.
Scène (n. f.) : division d’un acte entre l’entrée et la sortie d’un personnage.
Antonomase (n. f.) : se dit lorsqu’on utilise le nom d’un personnage comme un nom commun pour
désigner un personnage de même caractère. Les personnages de Molière ont donné lieu à de
nombreuses antonomases, par exemple, on parle d’un Harpagon pour désigner quelqu’un d’avare ou
d’un Scapin pour désigner quelqu’un de fourbe.
Réplique (n. f.) : texte prononcé sans être interrompu par un même personnage au cours d’un dialogue.
Didascalie (n. f.) : indication scénique donnée par l’auteur pour guider le jeu du comédien. Souvent écrite
en italique, elle peut préciser les gestes, les déplacements, les mimiques ou le ton du personnage.
Dialogue (n. m.) : échange entre deux personnages d’une pièce de théâtre.
Tirade (n. f.) : longue suite de phrases prononcées par un même personnage sans interruption.
Monologue (n. m.) : scène où un personnage est seul sur scène et où il se parle à lui-même (le véritable
destinataire est en réalité le public), souvent pour annoncer un projet ou pour exprimer des idées ou des
sentiments.
Soliloque (n. m.) : discours qu’un personnage seul sur scène se tient à lui-même.
Aparté (n. m.) : paroles que le personnage dit à l’intention du public et que les autres personnages sur
scène ne doivent pas entendre.
Quiproquo (n. m.) : situation où un personnage commet une erreur en prenant une personne ou une
chose pour une autre. C’est un ressort récurrent de la comédie.
Stichomythie (n. f.) : enchaînement de répliques très courtes de manière très rapide pour donner du
dynamisme et de l’intensité à une scène. Elle marque souvent le conflit.
Coup de théâtre (n. m.) : rebondissement inattendu de l’intrigue qui permet souvent de la faire avancer
voire de la dénouer.
Cour / Côté Jardin : le côté cour est le côté droit de la scène telle qu’elle est vue par le public. Le côté
jardin est le côté gauche. L’astuce permettant de s’en rappeler consiste à associer les initiales de
Jésus-Christ (J.C.) au dessin de la scène : J à gauche et C à droite.
Comique: Registre littéraire qui cherche à faire rire ou sourire.
Il est caractérisé par l’usage d’hyperboles, de répétitions, de jeux de mots et des décalages.

Burlesque: Comique qui repose l’usage du corps (mimiques, gestes, …)


Castigat ridendo mores (loc. lat.) : formule de Santeul, signifiant « la comédie corrige les mœurs », que
Molière utilise pour élever la comédie au rang de la tragédie en lui donnant une valeur morale. Les
spectateurs rient mais ressortent de la pièce avec un message moralisateur profond.

Les différents types de comique

Le comique de geste
On peut rire des mimiques, des grimaces d’un personnage ou encore de gifles,
de coups de bâton qui sont donnés.
Ex: Dans Les Fourberies de Scapin, on rit des coups de bâton que donne Scapin
à Géronte (acte III, scène 2)
Dans L’Avare, c’est la succession de mimiques (tantôt un air sévère, tantôt un
air gai) rythmant l'échange entre Frosine et Harpagon (acte II, scène 5) qui fait
rire.
Le comique de mots
Le comique de mots peut naître de déformations de mots, de prononciations
inhabituelles, de langages inventés ou tout simplement d’une façon de parler
qui est exagérée.
Ex: Dans Les Fourberies de Scapin, on rit de la répétition de la phrase « Que
diable allait-il faire dans cette galère ? » (acte II, scène 7)
Dans L’Avare, ce sont les nombreuses injures que prononce Harpagon à
l’égard de son fils, de son cuisinier qui font rire.
Le comique de situation
Dans toutes les comédies, on trouve des scènes qui ménagent d'amusantes
surprises: rebondissements, coïncidences, retournements de situation.
Ex: Dans l’acte II, scène 2 de L’Avare, Harpagon découvre que son fils,
Cléante, est un grand dépensier et Cléante découvre que son père est un
usurier (c’est-à-dire une personne qui prête de l'argent avec un taux d'intérêt
supérieur au taux légal)
Le comique de caractère
La comédie met en évidence des traits de caractère, souvent les vices,
défauts des personnages. C’est comme une caricature, l’auteur force souvent
les traits.
Ex: Dans Les Fourberies de Scapin, on rit du contraste entre la nervosité d’Octave
et le calme de Sylvestre. (acte I, scène 1)
Dans L’Avare, c’est l’avarice d’Harpagon qui fait rire
Le comique de répétition

Un personnage répète une même réplique ou action plusieurs fois à la suite.

Ex : Dans Les Fourberies de Scapin, on rit quand Géronte s’exclame à plusieurs reprises
« mais que diable allait-il faire dans cette galère ? »

Schéma narratif
Situation Initiale

Elément perturbateur
Péripéties 1 = Qualifiante

Péripétie 2 = Principale

Péripétie 3 = Glorifiante

Dénouement

Situation Finale

LES 3 FONCTIONS DE L’INCIPIT


Donner informations essentielles Pacte de lecture Donner envie
● cadre spatio-temporel (Où? ● Genre Exciter l’intérêt du lecteur
Quand?) ● Choix narratifs (type de pour qu’il poursuive la
● personnages principaux (Qui) narrateur, temps,...) lecture
● Intrigue (fait Quoi) ● Style

LES 2 TYPES D’INCIPIT


In media res (au milieu des choses) Action retardée
Dès le premier chapitre, le lecteur est L’auteur cherche à installer une ambiance, un rythme pour
plongé dans l’action poser le cadre dans lequel l’histoire se déroule.

Oeuvres étudiées:

Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur

Oeuvre

Extrait

Problématique

Annonce de plan

Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur

Oeuvre

Extrait

Problématique

Annonce de plan

Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur
Oeuvre

Extrait

Problématique

Annonce de plan

Contexte historique

Contexte littéraire

Auteur

Oeuvre

Extrait

Problématique

Annonce de plan

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