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Résumé : Le présent article aborde les des noms propres dans une perspective de
la pragmatique, il a l’objectif de montrer que certains noms propres de la population
du Nord-Congo suggèrent les contenus implicites du végétal, parce qu’ils viennent
les éléments saillants de la nature, de la médecine, de la chasse, de la forêt. Notre
méthode s’est fondée sur la collecte des noms propre du végétal dans le département
de la Cuvette. Nous sommes appuyés sur l’expérience culturelle pour reconstruire
les données du corpus. Notre approche d’analyse se base sur le critère de l’implicite
que développe Catherine Kerbrat-Orecchioni (1998) il s’agit de démontrer que le
nom propre est un énoncé métaphorique avec les informations implicites dans les
langues congolaises, parce qu’il permet d’établir une relation avec la personne
désignée et qu’il sert à désigner une autre chose dans l’environnement de cette
personne dans sa langue. Ainsi, nous avons abouti à plusieurs résultats sur l’analyse
pragmatique des noms propres montrant que ces appellatifs des plantes dénotent le
mode identitaire d’une vie construite sur l’attachement aux bienfaits de la nature.
Abstract: This article approaches proper nouns from a pragmatic perspective, with
the aim of showing that certain proper nouns used by the population of North Congo
suggest the implicit contents of plants, because they come from the salient elements
of nature, medicine, hunting and the forest. Our method is based on the collection
of proper names for plants in the Cuvette department. We drew on cultural
experience to reconstruct the corpus data. Our approach to analysis is based on the
implicit criterion developed by Catherine Kerbrat-Orecchioni (1998). The aim is to
demonstrate that the proper noun is a metaphorical statement with implicit
information in Congolese languages because it enables us to establish a relationship
with the designated person and serves to designate something else in that person's
environment in her language. Our pragmatic analysis of proper nouns shows that
these plant appellatives denote a mode of identity based on attachment to the
benefits of nature.
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Introduction
La métaphore est une figure de la rhétorique présente dans toutes les langues
et cultures du monde. Elle est identifiable dans l’espace du Congo dans lequel les
discours écrits et oraux portent les empreintes de la métaphore. Nous l’identifions
dans les traits de l’identité congolaise comme la langue, la littérature, les chansons
et les noms propres de personne. Son usage est fort motivé dans le système de la
dénomination congolaise. Un tel héritage mémoriel de l’identité congolaise est
parmi tant d’autres raisons qui nous poussent à s’intéresser aux pratiques
attributives des noms propres, toutefois notre étude s’est limitée sur les groupes
ethniques mbosi et likuba situés au Nord Congo où la population utilise le procédé
de la métaphore comme parmi les motivations dénominatives. A ce sujet, d’autres
motivations expliquent notre choix de réexaminer le processus dénominatif, du fait
que des travaux en histoire et en linguistique l’ont analysé dans une perspective de
la tradition, de l’évolution, de la sémantique.
Pour Paul Nzete (1986, p.165-168), les noms propres congolais vulgarisent
les marques du respect familial, matrimonial ou politique, ils remplissent les rôles
d’identification, d’immortalisation et de situation ; ils produisent des effets, selon
le contexte, de galvanisation, de crainte, de ressemblance physique, morale et
intellectuelle. Pau Nzete a évité, dans son analyse, le terme de la métaphore,
lorsqu’il parle des effets de ressemblance entre les noms et les référents de l’espace
géographique, mais Arsène Elongo (2017) l’emploie pour montrer que les noms ont
des effets de ressemblances, parce qu’ils ont une valeur expressive et métaphorique.
Aussi la métaphore offre-t-elle aux noms propres une fonction évocatrice (Elongo
et Moukoukou, 2019) apparaît indirectement dans le discours appellatif des
Congolais dans lequel le nom peut mettre en relief une isotopie métaphorique entre
la personne et l’objet extralinguistique.
En tenant compte de son intérêt avec la culture, l’environnement et les
langues locales, nous avons choisi d’examiner la métaphorisation des noms propres
dans l’identité congolaise. Ce thème de notre étude présente une actualité
scientifique assez abondante. Nous notons les études sur la métaphore et le nom
propre en linguistique et en stylistique.
Les auteurs comme Jean Molino, Françoise Soublin, Joëlle Tamine (1979,
p.6-8) ont montré que la métaphore met « en jeu l'opposition sens propre/sens
figuré », une opposition entre « mot et discours », « le sens direct et le sens caché »,
« la ressemblance et le rapport abstrait, « le figuratif et l'opératif ». Aussi, l’étude
de la métaphore souligne un acte de discours indirect lié à l’intention indirecte du
locuteur (Martine Bracops 2006, p.64). D’autres études de la métaphore la
définissent comme le rapport entre l’allotopie et l’isotopie dans la structure
syntaxique du métaphorisé et du métaphorisant (Botet, 2012) ou comme le rapport
conceptuel du domaine cible avec le domaine source (Lakoff).
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1.Cadre théorique
L’implicité désigne ce « qui est virtuellement contenu (dans une
proposition, un fait), sans être formellement exprimé, et peut en être tiré par voie
de conséquence, par déduction, induction » (Le Grand Robert de la langue
française, 2017). Ce dictionnaire a montré que l’implicité peut être extrait d’un
énoncé au moyen de la déduction ou de l’induction. D’autres auteurs ont abordé
l’implicite sous l’angle de la sémantique et de la pragmatique. Cette notion est
étudiée par Catherine Kerbrat-Orecchioni (1998, p.20) pensons que « les contenus
implicites sont également, d'une certaine manière- qu'il s'agira justement de préciser
-, dits ». Nous apprenons, chez elle, que les contenus implicites sont liés aux
procédures suivantes : les compétences linguistiques, les compétences
encyclopédiques, les compétences rhétorico-pragramatique et la compétence
logique et qu’ils se fondent sur les inférences réparties en présupposées et en sous-
entendues. Elle définit la notion d’inférence comme « toute proposition implicite
que l'on peut extraire d'un énoncé, et déduire de son contenu littéral en combinant
des informations de statut variable (internes ou externes) ». Dans notre étude, nous
appliquons son schéma sur la description des contenus explicites et implicites.
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dernier est le nom extérieur encore appelé « nom du village » et à usage purement
social et formel.
Enfin, en précisant la charge sémantique dont le nom est investi, et ce mélange
de procédés, modalités, motivations et sources de la dation du nom, ce travail est
une contribution scientifique à l’esquisse d’une théorie de la dation du nom, en
Afrique, en général, et au Congo, en particulier. L’objectif est de montrer à la
communauté scientifique comment se fait la dation du nom au Congo, de la société
traditionnelle à la société moderne.
Le domaine de la flore congolaise a reçu, au cours de la formation sociétale
et identitaire, un intérêt capital dans la création des noms propres. Ceux-ci sont
considéré, dans notre étude, une métaphore morte, une grammaticalisation du nom
commun de chose en nom propre de personne. Notre objectif est de les étudier sous
la perspective de la métaphore et des implicites sémantiques et culturels, il s’agit
d’examiner les noms propres venus des arbres, des arbustes, des plantes aquatiques,
vivrières, rampantes, des prairies et des herbes que nous ignorons exactement leur
dénomination en français.
Les noms propres congolais sont inspirés, pour certains, des noms d’espèce
végétale. Ils gardent beaucoup de contenus implicites, lorsqu’ils cessent d’être les
référents de la nature, mais ils restent comme les fausses métaphores sans contenu
énonciatif, puisqu’ils remplissent un nouveau rôle d’intégrer la classe des noms
propres. Nous examinons, dans une perspective de la métaphore, les contenus
analogiques des implicites incorporés dans les noms propres d’origine végétale.
Dans l’espace d’Oyo et de Mossaka. Nous analysons différents contenus implicités
des noms propres issus du processus de la métaphorisation. Le premier groupe de
noms propre humains vient de la dénomination du palmier. Ainsi, les noms propres
comme Ebiya, Obiya, Abia (noix de palmier), Ombiya, Mbia, Mobiya, chez les
Mbᴐsi ; Ahoura (huile de palmier », Minouna (bourgeon de palmier). Ces noms
propres en langes embosi et likuba évoquent soit le palmier soit ses fruits, ils
véhiculent des contenus implicites comme la représentation végétale et la
métonymie du repas avec les relations métonymiques palmier-huile, palmier-noix,
noix-huile, ou huile-repas. Les noms propres sont attribués selon les fonctions
utilitaires du palmier au sein de la communauté. Nous retrouvons dans ces noms
propres les implicites des fonctions culinaires et de la boisson.
Outre les noms propres d’origine du palmier et de ses fruits comme l’huile et le
vin, nous retrouvons d’autres implicites sémantiques dans la technique de la
métaphorisation : le nom propre porte une motivation de l’implicite avec les
fonctions utilitaires que l’homme tire de la nature, il veut s’identifier aux rôles
analogiques constatées à travers l’existence des arbres proches de sa culture. Les
noms propres comme Engagni (: arbuste résistant à toutes intempéries), Ongondo
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Yandza [jandza], grand arbre aux fleurs multicolores et aux grains en forme de
haricot ou de moellon. Lorsqu’ils tombent de l’arbre, par éclosion, il y a une
détonation comme un coup de feu. Ce traitement à base des fruits de cet arbre
facilite l’accouchement et épargne la femme de lacésarienne. Yandza est un puissant
arbre, aux vertus multiples, que l’on trouve chez les Mbᴐsi. Ce nom est donné au
nouveau-né de sexe masculin.
Bouma [buma], nom exprimé en εmbᴐsi et likuba. En français, il signifie
baobab. Grand arbre tropical, aux vertus immenses, ses feuilles et écorce sont
utilisées dans des traitements qui rétablissent l’équilibre physique. Au pied de cet
arbre, se reposent plusieurs esprits. Certaines femmes de retour des champs
s’asseyent au pied du baobab pour récupérer. Elles ignorent la présence des forces
invisibles qui entourent l’arbre et ne constatent pas le dialogue qu’il y a entre les
enfants qu’elles portent et cette plante. De fait, lorsque les femmes sont atteintes ou
menacées par les forces venant du baob, le devin, une fois consulté, retrace les faits
et procède à certaines exigences avant de retablir l’équilibre. Bouma est un nom de
garçon chez les Mbᴐsi et Likuba.
Elongo mbila [eloŋombila], arbre à l’écorce très amère. Les guérisseurs,
Mbᴐsi et Likuba, utilisent l’écorce de cet arbre comme antibiotique éliminant les
microbes. C’est également un arbre efficace dans des compositions de tisanes qui
soignent le dysfonctionnement sexuel. Dans la dation du nom, c’est la première
partie du nom, Elongo, qui est retenue. Ce nom peut être porté par une fille ou un
garçon.
Poho [pojo], la ruche, en εmbᴐsi et likuba. C’est un creux, une ruche, que l’on
trouve dans certains arbres. Il s’agit d’un abri pour les oiseaux, reptiles, animaux
de petite taille. La présence de ces êtres vivants dans la ruche est synonyme de celle
des esprits. On y constate parfois de l’eau. Le soignant exige souvent l’eau de ruche
pour guérir les femmes enceintes et certains nouveau-nés malades ayant parfois des
difficultés d’expression. Poho ou Poko est un nom de genres masculin et féminin.
En outre, chez les Likuba, Poho [pojo] est utilisé pour désigner la forêt. Aussi,
l’enfant qui tient son nom de Poho, est un Esprit qui vient de la forêt.
Opessi [opesi] ou Opesse [opese], espèce d’arbre des lieux humides ou milieux
aquatiques.
Le nom propre inspiré des fruits en forme de cola est « ibessi la kiema », en
langue εmbᴐsi. Il signifie littéralement par le cola des singes ». Les humains
adoptent un tel nom pour suggérer les implicites de la guérison, puisque ce cola
sauvage est utilisé pour calmer les douleurs prénatales et postnatales et pour soigner
l’hydrocèle ou la hernie infantile. Aussi a-t-il une fonction utilitaire, parce que
paysans se servent du bois de cet arbre pour fabriquer les pirogues.
D’autres propres se construisent sur la désignation suivante : Ebiya [ebja] ou Ibiya
[ibja], en εmbᴐsi. Ils varient phonologiquement en Mobiya [mobja], chez les
Likuba. Ils signifient « palmier à huile ». Ses présuppositions reposent sur le vin, et
l’huile. Comme élément de leur culture, nous voyons que les paysans servent des
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isotopies du palmier pour en faire un nom propre. Comme l’indiquent les exemples
suivants :
1. Ebiya [ebja], palmier à huile, Chez les Mbᴐsi ;
2. Obiya [obja], palmier à huile chez les Likuba et Mbᴐsi ;
3. Abia [abja], les palmiers à huile chez les Mbᴐsi ;
4. Ombiya [ombja], la noix de palme chez les Mbᴐsi ;
5. Mbia [mbja], les noix de palme, chez les Mbᴐsi et Likuba ;
6. Ongo l’ambia [oŋolambja], un panier de noix de palme
7. Mobiya [mobja], palmier à huile en Likuba ;
8. Ahoura [aùra], huile de palme en langue εmbᴐsi ;
9. Minouna [minuna], les bourgeons, en langues likuba.
Tous ces noms propres suggèrent dans la langue concernée des implicites
sémantiques et deviennent un aspect d’identification selon la langue et l’espace.
Comme métaphores, ces noms propres ont des fonctions significatives et utilitaires
car, Le palmier à huile a des vertus de soigner des maladies liées à la maternité, de
diverses préparations de potions et pour la fabrication d’huile de massage des
enflures liées à un mauvais sort.
D’autres noms propres de palmier sont attribués uniquement aux hommes. Ainsi,
le nom propre Ibouhou [ibuju], en langue εmbᴐsi, une espèce de palmier dattier. Il
produit du vin, des dattes. En portant un tel nom propre, un homme est susceptible
de représenter les rôles fondamentaux que joue un arbre dans une société. Les
feuilles et bambous de ce palmier sont utiles dans la construction des maisons. Cette
espèce végétale congolaise est décrite par le chercheur français ainsi qu’il suit :
Dans les régions tropicales de l’Asie et de l’Afrique croissent les bambous, hautes
graminées dont les tiges peuvent atteindre 20 à 25 mètres de hauteur. Des bourgeons
latéraux se forment sur cette tige et deviennent de courtes branches qui portent des
touffes de feuilles réparties le long du tronc. Chaque tige a l’aspect d’une plume.1
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Pierre Deffontaines, Op.cit. p. 259
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cuit dans une eau bouillante. Il peut être conservé pendant plusieurs mois. Après
qu’il est cuit, on le laisse pendant quelques heures ou un jour dans l’eau froide et
laissé au soleil pour mieux le conserver. Les populations utilisent les dattes crues
pour la fabrication d’huile aux vertus multiples. Opande [opande] ou Lopande
[lopande], est un nom de garçon. Ainsi qu’on vient de le voir, ces arbres que l’on
peut qualifier d’arbres anthroponymes illustrent bien la relation de l’homme avec
l’écosystème.
Ce sont des plantes qui interviennent dans divers traitements et rites de réparation. :
Etoko [εtᴐkᴐ], en εmbᴐsi. C’est le nénuphar, en français. En likuba, il se prononce
Etôjô [εtᴐjᴐ]. Le guérisseur se sert des feuilles et de la fleur de cette fine et légère
plante aquatique, pour masser une femme enceinte qui souffre des douleurs
prénatales. Aussi le nouveau-né tient-il son nom des vertus du nénuphar ayant
facilité l’accouchement. Etoko est le nom de garçon. Etoya [etoja], nom exprimé en
εmbᴐsi et likuba. Le fruit de cette plante porte le même nom. Au pluriel, il devient
Itoya [itja], en εmbᴐsi ; Bitoya [bitoja], en likuba. Cette plante aquatique a des fruits
de couleur rouge, sucrés et utilisés comme sirop de nettoyage de la langue du
nouveau-né. Les feuilles et les racines permettent aux guérisseurs d’administrer des
soins aux femmes enceintes et autres personnes souffrant de mwandza, maladie dite
de la foudre. Les noms dérivés de cette plante sont des noms de garçon. Lekaa
[lekaja] ou Miô [mij]כֿ, en εmbᴐsi, Lokaa [lokaja], en likuba, plante flottante à
plusieurs tiges élancées, entourées de piquants. Elle est importante dans le
traitement de plusieurs maladies internes et externes au corps humain. Les feuilles
de Lekaka ou Lokaka sont comestibles.
Ces deux formes du nom, à l’administration, s’écrivent Lekaka ou Lokaka.
Ce sont des noms de nouveau-nés de sexe masculin. Libouka [libuja], en likuba,
plante aquatique et flottante, aux tiges élancées, sans piquants, aux feuilles fines
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Pierre Deffontaines, Op.cit. p. 257.
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éfilées. En français, il s’agit du papyrus. Libouka est utilisée dans les travaux de
vannerie, de construction et dans le traitement de victimes d’accident. C’est une
plante médicinale et comestible pendant la période de crue, appelée pela. Etant une
plante comestible, Libouka est cueillie par des hommes et des femmes. En effet,
celles-ci, dans les milieux aquatiques, même étant enceintes, exercent des activités
réservées aux hommes. De ce fait, les femmes enceintes, à la recherche de
Mabouka, pluriel de Libouka, subissent parfois des attaques des esprits des eaux,
des sirènes, etc. Pour soigner les femmes victimes, le devin utilise Libouka comme
plante essentielle dans le traitement. Le nouveau-né, de sexe masculin, reçoit le
nom de Libouka ou Mabouka. Ekoo [ekojo], en likuba, prairie flottante ; en français,
c’est un roseau flottant qui suit un courant d’eau. Certaines espèces végétales qui
composent ce roseau sont utilisées par les guérisseurs pour faciliter l’accouchement.
L’enfant qui naît tient son nom de ce roseau. Ekoo s’écrit Ekoko. C’est un nom
donné aux garçons. En εmbᴐsi, Ekoo [ekojo], devient Ongoho [oŋojo].
Mossolo [mosolo], en likuba, prairie flottante qui pousse au bord d’un cours d’eau,
d’un lac, etc. C’est un roseau stable. Cette stabilité influe sur la grossesse qui subit
des menaces d’avortement. Mossolo est un nom de garçon. Lembóo [lemboβo], en
langue εmbᴐsi, petite plante flottante qui est utilisée dans le désenvoûtement et la
purification de l’âme. Son écorce séchée, est utilisée comme fil d’attaches de
colliers et bracelets de protection. Lembóo [lemboβo] est un nom de garçon. Letso
[letsjo], en εmbᴐsi, Lotsotsoho [lotsjotsojo], en likuba. C’est une plante qui pousse
dans endroits humides ou aquatiques servant de fil d’attaches dans la fabrication de
nasses, de nattes et autres objets utiles à la pharmacopée. Letso [letso] est un nom
de garçon.
Dans cette mer végétale règne une ambiance qui est rapidement accablante pour
l’homme. Les arbres immenses, dont certains atteignent 60 mètres, sont serrés les
uns contre les autres, et, à 30 mètres de hauteur, leurs frondaisons s’enchevêtrent
en une véritable toiture qui ne laisse presque pas passer la lumière. Sous ces arbres
courent des lianes, puis de hautes plantes herbacées arborescentes telles que des
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Pierre Deffontaines, Op.cit. p. 257.
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Conclusion
Notre étude analysé les noms propres du végétal dans le cadre d’une localité du
Nord-Congo. Nos résultats montrent que l’environnement d’un lieu a participé
énormément à l’attribution des noms dans la population du Nord-Congo. Ainsi, les
peuples des forêts, des savanes et des rivières acceptent d’attribuer les noms propres
de leurs enfants des éléments de leur environnement, parce qu’ils veulent mettre en
lumière les analogies existantes entre l’homme et l’objet dont le nom propre sort.
Ainsi, de tels noms propres sont chargés des contenus implicites en raison de la
culture et de la langue ; parce qu’ils naissent dans une motivation de la
métaphorisation qui s’inscrit dans la pensée existentielle d’un peuple avec ses
croyances et ses idéologies.
Références bibliographiques
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